POINT DE MIRE SENEPLUS - De retour à Dakar, l'ancien chef de l'Etat est à l'offensive - Il dénonce un complot de Macky contre Sonko - Il sera ce vendredi à Touba et à Tivaouane - PHOTOS ET VIDÉOS
Dernière minute : Le Président Abdoulaye WADE se rend à Touba ce vendredi 8 février 2019 pour rendre visite au Khalif Général des Mouride Serigne Mouhamadou Mountakha MBACKE et assister à la prière du vendredi. En fin d’après midi, il se rendra à Tiouaone puis à Ndiassane avant de rentrer à Dakar le même jour. Heure de départ 1O heures 30
L'ex-président Abdoulaye Wade est arrivé jeudi au Sénégal, où son appel à empêcher l'élection présidentielle du 24 février, "verrouillée", selon lui, pour assurer la reconduction de son successeur Macky Sall, rencontrait peu d'écho.L'ancien chef de l'Etat (2000-2012), qui réside en France, est arrivé dans l'après-midi à bord d'un jet privé après deux ans d'absence, vêtu d'un boubou bleu et d'un châle blanc et coiffé d'un bonnet rouge. Il a notamment annoncé le lancement d'une "alliance nationale stratégique pour une alternance immédiate". Un programme qui selon ses dires, débute dès ce samedi. ‘’Nous allons commencer par des meetings et des marches sur toute l’étendue du territoire national jusqu’au 23 février. Ensuite, nous lancerons la deuxième phase le jour de l’élection présidentielle. La dernière phase débutera après les élections", a annoncé Abdoulaye Wade, devant les nombreux militants venus à sa rencontre.
Dans une vidéo diffusée mardi, il a appelé la population à s'"opposer à la tenue d'une élection entièrement fabriquée", dénonçant l'invalidation des candidatures des deux principaux rivaux potentiels de Macky Sall, son fils Karim et le maire déchu de Dakar Khalifa Sall, tous deux frappés par des condamnations judiciaires. "Wade seul contre tous" ou "Me Wade recalé" titraient jeudi les quotidiens, constatant "l'échec" de l'ancien président, 92 ans, toujours chef de la formation qu'il a fondée, le Parti démocratique sénégalais (PDS), à convaincre les autres opposants à se rallier à sa stratégie.Même parmi la poignée de militants venus l'attendre à l'aéroport avec des tee-shirts à l'effigie de son fils sur lesquels on pouvait lire: "Karim Wade président 2019" ou encore "je vote Karim Wade", certains pensaient que "le vieux", selon son surnom affectueux, allait devoir changer de discours.
"L'essentiel pour nous est que Macky Sall dégage. Nous sommes à son écoute mais je pense qu'il ne va pas réitérer la déclaration qu'il a faite pour empêcher l'élection. Les responsables qui sont venus l'accueillir vont le faire changer d'avis", a déclaré à l'AFP Boubacar Faye, la quarantaine qui se dit militant du PDS depuis 1998. Un de ses alliés, le député Mamadou Diop Decroix, a d'ailleurs préféré annoncer mercredi son ralliement au candidat Idrissa Seck, ex-Premier ministre d'Abdoulaye Wade.Macky Sall, en campagne dans le pays comme les quatre autres candidats, "ignore royalement Abdoulaye Wade", a assuré son service de presse dans un communiqué mercredi. La société civile a également donné une fin de non-recevoir à cet appel, à l'image du mouvement citoyen Y'en a marre, qui se dit à "équidistance" entre le pouvoir et l'opposition.
"Dans tous les pays, s'il y a un boycott, c'est le parti au pouvoir qui en bénéficie", a dit mercredi son coordonnateur Fadel Barro, en appelant les Sénégalais à se rendre "massivement" aux urnes.Plusieurs autres responsables de la société civile, dont ceux de la section sénégalaise d'Amnesty International et du Forum du justiciable, une ONG de défense des droits de l'Homme, ont rejeté l'appel de M. Wade.
KHALIFA, CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE?
EXCLUSIF SENEPUS - L'injonction de la CEDEAO sera connue vendredi - La Cour de Justice ouest-africaine considère la requête de Khalifa Sall recevable et se prononcera dans le fond demain à 10h
SAXEWAR DIANGE DE SENEPLUS |
Publication 07/02/2019
La Cour de Justice de la Cedeao s'est déclarée compétente et considère recevable la requête de Khalifa Sall contre la décision du Conseil constitutionnel sénégalais qui l'empêche d'être candidat à la présidentielle du 24 février.
SenePlus a appris de source proche de l'ancien maire de Dakar que la décision sera rendue demain vendredi 8 février 2019, à 10 h.
Selon une source au fait de ce dossier juridique et contactée par SenePlus, la Cour de Justice de la CEDEAO pourrait "ordonner à l'Etat du Sénégal de valider la candidature de Khalifa pour la présidentielle"qui doit se tenir dans deux semaines environ.
Rappelons que le 13 juillet 2015, la Cour de Justice de la CEDEAO a rendu la décision N°ECW/CCJ/JUG/16/15 dans la cause qui opposait au Burkina Faso le Congrès Pour la Démocratie (CDP) et autres requérants à l’Etat dirigé à l'époque par une équipe de transition qui voulait écarter de l'élection les proches du président déchu, Blaise Compaoré.
Dans cet arrêt historique, la Cour communautaire indiquait qu'elle "rejette les exceptions d’incompétence et d’irrecevabilité soulevées par l’Etat du Burkina etse déclarait "compétente pour examiner la requête qui lui est soumise", mentionnant ainsi la recevabilité de la requête. Plus important, sur le fond, elle disait que "le Code électoral du Burkina Faso, tel que modifié par la loi n° 005-2015/CNT du 07 avril 2015, est une violation du droit de libre participation aux élections" et de là, elle ordonnait en conséquence à "l’Etat du Burkina de lever tous les obstacles à une participation aux élections consécutifs à cette modification.
C'est sur ce précédent historique que le camp de Khalifa Sall fonde ses espoirs de voir leur leader sur la ligne de départ de la prochaine présidentielle.
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
ARRIVÉE DE WADE
EXCLUSIF SENEPLUS - Accueil à l'AIBD, procession dans plusieurs quartiers de la banlieue - Revivez l'arrivée ce jeudi de l'ancien chef de l'Etat, en photos et en vidéos
L'ancien président Abdoulaye Wade est à Dakar depuis quelques heures. SenePlus vous propose de revivre son arrivée depuis sa sortie de l'aéroport à son parcours de différentes localités de la banlieue en compagnie de plusieurs militants.
Voir photos.
"LE FOOT MASCULIN ÇA PAIE, LE FOOT FÉMININ ÇA COÛTE"
La secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura, regrette les disparités toujours importantes entre le football masculin et féminin
La secrétaire générale de la Fédération internationale (FIFA), Fatma Samoura, a délivré un message fort ce jeudi, lors d'un colloque organisé à Paris à quatre mois de la Coupe du monde féminine en France (7 juin-7 juillet). « Aujourd'hui, le foot masculin ça paie, le foot féminin ça coûte. Ça devrait payer et ça va payer, a-t-elle lancé. Je n'ai qu'un regret, c'est que les dirigeants hommes ne se rendent pas compte de cette manne qui est devant eux et qui ne demande qu'à être exploitée. »
Après avoir rappelé que la dotation attribuée par la FIFA au Mondial masculin était de 400 millions de dollars (environ 352 M€) contre 30 (environ 26 M€) pour la compétition féminine, la dirigeante sénégalaise s'est dite confiante pour l'avenir. Le regard est en train de changer sur la discipline, selon elle, grâce aux actions de l'instance. « Sur les 700 employés de la FIFA, plus de 320 sont des femmes aujourd'hui. [...] En octobre dernier, nous avons lancé pour la première fois une stratégie pour le foot féminin, a expliqué Samoura. C'est une marche que nous devrons forcer à tous les niveaux. »
AIBD EN ETAT DE SIÈGE
L’environnement de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) change de visage. Il s’est bunkérisé pour l’accueil de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. Toutes les dispositions sont prises pour éviter tout attroupement ou tension.
Un dispositif spécial attend Wade à l’aéroport Blaise Diagne de Diass (AIBD). Le journal en ligne PressAfrik a appris que la zone Arrivée est fermée depuis midi au public alors que le parking sera vigoureusement filtré à l’aide de barrières. Un renfort d’éléments de la gendarmerie a pris position depuis ce matin. L’ancien chef de l’Etat du Sénégal pourrait ne pas bénéficier de son statut d’ancien président de la République avec un passage au salon d’honneur ou au pavillon présidentiel.
L’environnement de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) change de visage. Il s’est bunkérisé pour l’accueil de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. Toutes les dispositions sont prises pour éviter tout attroupement ou tension.
Depuis 7h, un renfort d’éléments de la gendarmerie est arrivé. Tout l’aéroport, de l’entrée jusqu’à la sortie, sans compter les différentes zones (arrivée, départ, aérogares, entre autres compartiments), est sécurisé.
Le parking n'est, certes, pas fermé mais des barrières y sont installées pour contenir le public qui devait se retrouver à l'arrivée pour attendre un passager.
Des barrières qui servent aussi à réorganiser la circulation des véhicules de service et des taxis qui avaient la possibilité de se garer juste à la sortie de la zone arrivée.
Tout porte à croire que l’ancien président de la République ne passera pas par le Pavillon présidentiel ou Salon d’honneur. Un dispositif particulier a été pris dans la zone Arrivée. Elle est vidée à partir de midi et des éléments de la sécurité sont à tous les niveaux en plus des barrières érigées.
«POURQUOI J’AI CHOISI IDRISSA SECK..»
Entouré des différents responsables de son Mouvement pour un Sénégal d’Ethique et de Travail (MSET), Hélène Tine a confirmé sa décision de soutenir le candidat Idrissa Seck.
Cc’était lors d’un point de presse tenu à son domicile à Thiès. cette décision, selon elle, est unanime au sein de son mouvement. Elle n’a pas manqué de décliner les raisons pour lesquelles, elle a porté son choix sur «le seul candidat rescapé de Manko Taxawu Sénégal, après le filtre du parrainage»
Devant les responsables du Mouvement pour un Sénégal d’Ethique et de Travail (MSET) dont elle est la présidente, Hélène Tine a confirmé hier son soutien au candidat de la coalition « Idy 2019 ». Selon elle, les différents responsables du mouvement de Thiès se sont réunis samedi dernier, pour prendre à l’unanimité cette décision. Revenant sur les raisons qui fondent cet accompagnement avec «le seul candidat rescapé de Manko Taxawu Sénégal, après le filtre du parrainage», l’ex-député Hélène Tine affirme que le projet de société qui avait fondé le premier compagnonnage se reflète dans le programme décliné par le candidat Idrissa Seck. «Ne serait-ce que cet aspect, il fallait s’inscrire dans la continuité, malgré les couacs et les divergences notés lors des élections législatives.
Au niveau de MSET, nous ne pouvons pas prôner l’éthique et décider sur la base de malentendus ou de divergences politiques qui doivent être dépassés selon un contexte bien défini», explique-t-elle avant d’ajouter : «c’est un choix d’abord soustendu par la logique, car le même compagnonnage avait été de mise lors des dernières élections législatives et le mouvement a voulu s’inscrire dans une dynamique de constance». Si l’idéal qui avait scellé ce compagnonnage en 2017 est exclusivement orienté vers l’intérêt du Sénégal et des Sénégalais, argue Hélène Tine, il fallait absolument aller dans le sens de la confirmation à l’occasion de l’élection présidentielle à venir. «C’est aussi un choix motivé du fait que le candidat Idrissa Seck a une expérience de la gestion de l’Etat, que personne ne peut nier car au cours de ces 30 dernières années, il a été au cœur de l’Etat». Pour l’ancien progressiste, cette expérience de la gestion de l’Etat est fondamentale dans le choix du futur président de la République, qui doit relever les défis auxquels le pays est confronté.
De l’avis d’Hélène Tine, Idrissa Seck a été un précurseur pour avoir quitté le premier cette coalition après seulement un an de compagnonnage. A l’époque, il était part incompris, mais le temps lui a donné raison. «Il y a eu de très beaux slogans comme la patrie, avant le parti. Mais si on ne brandit pas la carte du parti, on ne peut avoir aucune responsabilité, même dans la fonction publique actuellement maquillée dans son ensemble», pestet-elle. A en croire Hélène Tine, la gestion vertueuse s’est traduite par une dilapidation effrénée des ressources publiques. «L’affaire du Prodac est là pour le confirmer. Et au lieu de prendre en charge ces questions, le pouvoir n’a eu rien d’autre à faire que de s’acharner sur des hommes politiques comme Khalifa Sall, pour les besoins d’entreprises de liquidations politiques». Selon Hélène Tine, toutes ces questions se retrouvent dans le projet qu’Idrissa Seck propose aux Sénégalais et qui prend en compte toutes les préoccupations du MSET
«ME WADE BAT CAMPAGNE A SA FAçON»
Lors de ce point de presse, l’ex député Hélène Tine s’est prononcée sur la dernière sortie de l’ancien Président Me Abdoulaye Wade. Selon elle, le pape du Sopi n’appelle pas au boycott, car il était au cœur du système en 2012, il bat campagne à sa façon. «C’est tout à fait normal. Même s’il n’a pas donné une consigne de vote, il n’est pas d’accord sur ce qui se passe dans le pays. En 2012, il y avait un boycott non déclaré, car seuls Me Wade et Macky Sall avaient battu campagne, tous les autres candidats pensaient que les carottes étaient déjà cuites et ont préféré rester entre la place de l’Obélisque et le place de l’indépendance. C’est dire que le peuple souverain est le seul maitre à bord et aucun homme politique ne peut le pousser au boycott», déclare Hélène Tine
«… LES MAGISTRATS FONT CORRECTEMENT LEUR BOULOT !»
Selon Macky. « On ne critique que la Justice sous mon magistère. Dans ce domaine, je vous dis que les magistrats font correctement leur boulot. Tout ce que les gens disent sur la Justice sous mon magistère est faux»
La boucle a été bouclée dans le Fouta, hier, par le président Macky Sall par ailleurs candidat à sa propre succession. Et comme partout où il est passé, il a encore drainé un monde fou hier. Le président Macky Sall a de nouveau appelé ses parents Pulaar du Fouta à voter pour lui.
De la route de Ndioum à Matam en passant par les villages de Aéré Lao et autres, les militants sont sortis en masse pour accueillir le président sortant. Macky Sall est arrivé vers 18 heures au stade de Matam. La chaleur avait cédé la place à la fraicheur. Le terrain de foot qui accueillait le meeting était occupé par de nombreux militants. « Kartal ko gotal » (Ndlr, il n’y a qu’une seule carte qui vaille le 24 février) peut-on lire sur certaines affiches. C’est aussi un moyen de dire qu’aucun autre candidat ne bénéficiera d’une seule voix dans la zone. Les pancartes, les tee-shirts et autres supports aux effigies des responsables locaux sont brandis, histoire de montrer au président la représentativité des uns et des autres. Le désordre est total. Une pagaille comme celle observée à Podor la veille. « Macky va gagner, on ne doute plus de cela. Notre souci actuellement, c’est d’avoir un score fleuve», dit une dame toute trempée de sueur. Les «marrons du feu» ont montré leurs muscles pour contenir la foule surexcitée qui voulait franchir les barrières mises en place. « La région de Matam est votre titre foncier !»
La phrase choc est lancée par le maire de la commune de Matam, Mamadou Mory Diao. Il promet que la région de Matam aura le pourcentage le plus élevé de toutes les 14 que compte notre pays, pour le président Macky Sall. Les orateurs se sont succédé à la tribune avec presque le même discours. C’est-à-dire, leur rêve de gagner avec un score écrasant dans le Fouta et la réélection dès le premier tour de leur candidat. Le fait marquant a été la prise de parole du député griot de Agnam, le sulfureux Farba Ngom. Il a battu le record à l’applaudimètre. « Soyez rassuré, Monsieur le président. Matam est la région la plus unie du Fouta. Matam est à vous. C’est votre titre foncier. Nous sommes tous unis ici à Matam pour vous assurer la victoire dès le premier tour. Donc, ne vous en faites pas, la victoire est assurée», s’est exclamé le parlementaire. « Mes adversaires seront accueillis à Matam par des arbres»
A sa prise de parole, Macky Sall a d’abord présenté ses condoléances suite au violent accident qui s’est passé sur la route de Thilogne où un militant a perdu la vie sans oublier celui de la Sicap Amitié dans la capitale sénégalaise, Dakar. « Je pouvais ne pas venir à Matam parce que je sais que Matam est assurée. En venant à Matam, je retourne dans ma contrée. Je vous demande une seule chose, c’est de ne donner aucune opportunité aux autres. Je présente mes condoléances aux populations de Thilogne qui viennent de perdre un de mes militants dans un accident en venant au meeting. Sans oublier des personnes qui ont rendu l’âme à la Sicap Amitié», a compati le candidat avant de revenir à la charge contre ses adversaires qui critiquent sa gestion. Selon lui, ces derniers ne critiquent que sa politique dans le domaine de la Justice. « On ne critique que la Justice sous mon magistère. Dans ce domaine, je vous dis que les magistrats font correctement leur boulot. Tout ce que les gens disent sur la Justice sous mon magistère est faux», a-t-il martelé avec véhémence pour dire qu’il ne laissera pas les gens faire n’importe quoi avec les deniers publics. Selon lui, Matam fait partie de ses priorités.
« Dans cette région, nous sommes en train de faire 357 km de routes pour plus de 250 milliards. Pour l’agriculture, on a beaucoup fait et la riziculture aussi avec des programmes importants. Avec la coopération indienne, nous ferons 30 mille ha. Au delà du projet de désenclavement, nous nous sommes engagés pour la route menant à Thilogne», promet-il. Macky Sall a appelé les responsables des autres zones du Fouta à prendre exemple sur ceux de Matam qui ont réalisé unité. C’est ainsi qu’il promet un aéroport à Matam- Ourossogui qui sera desservi par Air Sénégal. Par ailleurs, faisant preuve d’humour, le candidat de Bennoo Bokk Yaakar a taquiné ses adversaires. « Nous avons un programme pour le pays. Nous ne sommes pas comme ceux qui rassemblent des papiers pour raconter ce qu’ils veulent. Je vous demande de vous lever très tôt le matin du 24 février pour, avant midi, faire mordre la poussière à mes adversaires. Avant d’ironiser « Je pense qu’ils viennent ici à Matam, ils seront accueillis par les arbres de Matam».
«IL RISQUE D’Y AVOIR UN LEGER BALLOTAGE ENTRE MADICKE, IDY ET MACKY A PIKINE»
Très actif dans les mouvements associatifs, M. Allé Guèye Diouf enseignant-politologue, décrypte la situation politique en cette période de campagne électorale où la bataille pour le contrôle de la banlieue dakaroise risque d’être épique.
A travers cet entretien, Allé Guèye Diouf se dit convaincu qu’il y aura un léger ballotage entre Macky Sall, Madické Niang et Idrissa Seck dans le département de Pikine polarisant près de 500.000 électeurs répartis 677 lieux de vote. Entretien !
Le Témoin : En cette période de campagne électorale, comment voyez-vous la nouvelle configuration politique dans le département de Pikine ?
Le département de Pikine ? Allé Diouf : Le fait que les libéraux sous la bannière de Karim Wade et les socialistes de Khalifa Sall soient non partants dans la course à la présidentielle a fini par définir une nouvelle configuration politique dans le département de Pikine. Lequel abrite plusieurs poches de résistance libérale c’est-àdire un nid de repli de pas mal de « sopistes » conservateurs. S’ajoutent à cela des problèmes de chômage persistant et récurrent, la pression sociale, l’insécurité etc. Confrontés à tous ces problèmes, les citoyens de cette banlieue dakaroise vont se faire entendre en s’exprimant par la voix des urnes au soir du 24 février prochain.
La bataille de Pikine-Nord, votre commune, aura-t-elle lieu ?
Oui, la bataille pour le contrôle de l’électorat pikinois promet d’être épique ! Donc, elle aura bel et bien lieu…Je suis convaincu qu’il risque d’y avoir un léger ballottage entre Macky Sall, Idrissa Seck et Madické Niang. Bien que le président sortant Macky Sall parte avec un léger avantage, ses challengers Madické Niang et Idrissa Seck pourront se partager les suffrages des libéraux bien présents à Pikine et très engagés pour la cause du Sopi. Sans oublier Ousmane Sonko qui pourrait bénéficier du vote des frustrés, des indécis et, surtout, des jeunes qui vont voter pour la première fois sans s’identifier à aucun parti politique. En tout cas, j’ai constaté qu’à Pikine, la plupart de ces jeunes sont emportés par la « Sonkomania ». Cela dit, au-delà de l’ensemble de la population électorale du département de Pikine, la commune de Pikine-Nord risque de tomber dans l’escarcelle de « Madické 2019 ». Car, dans cette commune, le maire libéral Amadou Diarra et coordinateur régional de la coalition « Madické 2019 » semble être dans le cœur des populations. Des populations qui se sentent frustrées à cause de la proximité de l’Arène nationale favorisant l’insécurité et la violence. D’ailleurs, à chaque combat de lutte, les habitants de Pikine-Nord sont obligés de mettre en place des comités de vigilance et de sécurité pour que nos maisons ne soient pas pillées par des bandes de soi-disant supporteurs qui ne sont autres que des associations de malfaiteurs.
Quelle lecture faites-vous de cette vague de transhumance de dernière minute à laquelle nous assistons ces temps-ci ?
Une lecture de désapprobation ! D’ailleurs, je me demande de qui se moque-t-on au Sénégal ? Depuis quelques semaines, l’une des questions qui brûle toutes les lèvres c’est celle de savoir : A quel politicien, pour ne pas dire homme politique, se fier aujourd’hui dans ce Sénégal jadis pourvoyeur de valeurs et modèle de démocratie. Car, depuis l’ouverture du corps électorale, on assiste à des vagues de transhumance sans précédent sur fond d’alliances contrenature aux allures d’une véritable arnaque électorale au détriment des militants. A l’analyse, force est de constater que le Sénégal est le seul pays au monde où il n’y a plus d’idéologies ou courants de pensées qui devraient être pourtant au cœur de la politique. Malheureusement, ces véritables forces autour desquelles se configure le pouvoir sont affaiblies voire anéanties par des responsables politiques qui ne rament que vers la direction des bancs de poissons.
Donc, de qui se moque-t-on pour reprendre votre question ?
Loin de chercher à répondre à la question ! Aujourd’hui, la préoccupation de tous les Sénégalais épris de justice, de démocratie et de liberté doit être d’essayer de cerner qui est qui dans ce paysage politique ? En tout cas, je ne condamne pas trop les militants puisqu’ils ont essayé de cerner l’homme politique sénégalais. Hélas, l’homme politique sénégalais est difficile à cerner, il est insaisissable à bien des égards.
Après quatre jours de campagne, comment sentez-vous le climat politique ?
Apparemment, le climat politique semble être tendu et celui social donne l’air d’être désespérant. Tout cela parce que des hommes politiques n’ont aucune ambition pour notre cher Sénégal. Ils sont simplement mus par des intérêts partisans et opportunistes. Pour parvenir à leurs fins personnelles, ils tiennent les Sénégalais en haleine ou du moins les déroutent dans le sens de les empêcher de faire un bon choix sur celui qui va diriger le Sénégal au soir du 24 février prochain. Qu’est-ce qu’on voit sur la scène politique ? Des leaders qui se réclament détenteurs de base politique et qui n’en détiennent nullement. Ou encore des leaders se réclamant intègres au point de ne jamais rejoindre le camp au pouvoir pour raison de transhumance et qui tentent à l’heure actuelle de duper le peuple ou d’appâter le parti au pouvoir en bandant les muscles. Ce pour peut-être hériter dans un avenir proche d’un poste ou soutirer de l‘argent auprès du camp au pouvoir. C’est honteux !
Que conseillez-vous aux Sénégalais dans cette période trouble ?
Dans tous les cas, il faut que les Sénégalais soient vigilants devant de telles personnes qui ne sont que des faire-valoir ou qui cherchent à semer la zizanie dans la tête des populations dont la majorité est analphabète. Il s’agit pour ces derniers, même si ces politiciens les prennent pour des ignorants sans culture démocratique, de comprendre l’enjeu d’un vote surtout présidentiel. Puis d’attendre le jour J, aller voter paisiblement et faire le bon choix le 24 Février. Que ceux qui ont la charge de conduire le processus électoral aident le peuple à s’acquitter de ce devoir et que sa victoire ne soit confisquée par aucun parti en quête de suffrages.
Quelle est votre position sur le plan de guerre voire de sabotage de Me Abdoulaye Wade qui arrive à Dakar cet après-midi ?
Ecoutez, il n’y a pas de neutralité en politique ! Si le Pape du Sopi dit qu’il ne soutient aucun candidat, il ouvre un large boulevard à Macky Sall pour gagner ces élections. Compte tenu du préjudice carcéral qu’il avait fait subir à Idrissa Seck, Me Abdoulaye Wade aurait tout à gagner en le soutenant pour réparer ce préjudice politique, moral et physique dans l’affaire des chantiers de Thiès. Quoi qu’il en soit, je lance un appel aux citoyens pour qu’ils aillent voter par conviction. Et que celui qui remportera ces élections soit reconnu par tous !
DAKAR, ROUGE DE POUSSIERE
48H de pollution, Le Centre de gestion de la qualité de l’air est très clair : «La qualité de l’air est très mauvaise pour la journée du 6 février.»
Il annonce qu’un indice rouge est également prévu ce mercredi. «Chez les personnes sensibles, l’exposition à ces fortes concentrations de particules dans l’air est un risque réel et peut déclencher des crises d’asthme et des allergies respiratoires.
Par conséquent, il est demandé à tous de respecter les recommandations sani-taires d’usage», prévient le Cgqa, qui demande aux enfants et aux personnes âgées «d’éviter de s’exposer longuement à l’air ambiant pendant la période». Sur son site, il recommande à l’ensemble de la population de respecter scrupuleusement tout traitement médical en cours, ou de l’adapter sur avis de leur médecin, de consulter leur médecin en cas d’aggravation de leur état ou apparition de tout symptôme évocateur (toux, gêne respiratoire, irritation de la gorge ou des yeux), d’éviter (ou de limiter) toute activité physique ou sportive intense (notamment compétition) à l’extérieur augmentant de façon importante le volume d’air et de polluants inhalés, de veiller à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants des voies respiratoires, tels que l’usage de l’encens, de solvants et surtout la fumée de tabac. «Les jeunes enfants, les asthmatiques et les personnes âgées devraient éviter de s’exposer longuement à l’air ambiant pendant la période», insiste le centre.