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14 septembre 2025
PAR FARY NDAO
OÙ SONT LES JEUNES ET LES FEMMES ?
Aspirants candidats mais finalement cantonnés au rôle de spectateurs, jeunes et femmes se contenteront de porter des tee-shirts et d’animer les meetings politiques dans les semaines à venir - Un air de déjà-vu !
Au Sénégal, le Conseil constitutionnel chargé d’examiner les candidatures à la présidence de la République s’est prononcé de manière définitive, dimanche 20 janvier 2019. Ils étaient 27 candidats avant de passer par le filtre du parrainage populaire mais cinq seulement verront leurs noms inscrits sur les bulletins de vote lors du premier tour de l’élection présidentielle du 24 février. Les Sénégalais devront donc choisir entre le président sortant, Macky Sall, 58 ans, et les opposants Idrissa Seck, 60 ans (coalition Idy2019), Madicke Niang, 63 ans (coalition Madicke2019), Issa Sall, 62 ans (PUR) et Ousmane Sonko, 44 ans (coalition SonkoPrésident).
Ce qui interpelle à la lecture de cette liste, c’est l’absence de femmes et de jeunes dans un pays où l’Assemblée nationale est pourtant composée de 43 % de femmes et que les moins de 40 ans représentent 70 % de la population. Où sont donc les jeunes et les femmes ? Il y avait pourtant du choix. Les plus jeunes candidats, Abdoul Wahab Ben Geloune (41 ans) et Bougane Gueye Dany (42 ans), sont deux entrepreneurs « partis de rien ». Indépendants et politiquement engagés sur le tard – ce qui ne pardonne jamais –, ils n’ont pas passé le cap des 53 000 parrainages, malgré une belle présence sur les réseaux sociaux et des moyens importants déployés pour sillonner le pays, notamment pour M. Dany. Les ambitions des candidates Aissata Tall Sall, Aida Mbodj et Amsatou Sow Sidibé, ont également été stoppées net. Sexagénaires, dirigeantes de mouvements ou partis politiques, elles ont toutes trois été ministres et ne sont donc pas des novices en politique.
Ce rapide tour d’horizon permet d’identifier deux profils. Le premier est celui des (presque) jeunes qui se sont lancés dans l’aventure présidentielle avec leurs propres moyens. Le second est celui de femmes expérimentées qui se sont émancipées des historiques Parti socialiste (PS) et Parti démocratique sénégalais (PDS) mais qui n’ont pas réussi à mobiliser assez de sympathisants autour d’elles pour mener à bien leur ambition nationale.
« Fuite des cerveaux politisés »
En observant ces deux profils et l’âge moyen des candidats retenus (61 ans, hors Ousmane Sonko), il transparaît un fait : celui de la confiscation du leadership politique par des hommes sénégalais d’âge mûr. Faut-il s’en étonner dans un pays où la moyenne d’âge des députés siégeant à l’Assemblée nationale est de 55 ans, quand celle de la population est de 19 ans ?
Conscients de l’impossibilité d’émerger dans des partis politiques où la démocratie interne est en panne, les jeunes préfèrent ainsi arriver à la politique par des voies de contournement telles que le monde des affaires. Quant aux femmes, lassées d’être des faire-valoir, elles s’émancipent, mais souvent sur le tard.
Pour comprendre leur échec, il faut d’abord s’intéresser à l’organisation insidieusement discriminatoire des partis politiques sénégalais. En effet, ceux-ci comptent toujours un mouvement des jeunes et un de femmes. Cette subdivision astucieuse crée tout d’abord une antichambre à l’entrée dans la politique nationale. En effet, au Parti socialiste sénégalais, tout jeune de moins de 25 ans doit obligatoirement militer au sein du mouvement des jeunes. Ensuite, elle agit comme un entonnoir et pousse les jeunes, tout comme les femmes au sein de leur mouvement, à se lancer dans une compétition féroce pour contrôler ledit mouvement.
Cette compétition nécessite de se faire remarquer par les instances centrales du parti et requiert des moyens logistiques et des militants dévoués qui sont souvent fournis par les responsables nationaux. Ainsi, jeunes et femmes sont avant tout perçus dans les partis politiques sénégalais comme des troupes à travers lesquelles les responsables politiques nationaux, souvent des mâles, se livrent des luttes d’influence. De plus, lors des investitures sur les listes électorales ou lors de l’établissement du bureau politique du parti, le mouvement des jeunes et celui des femmes disposent d’un quota qui garantit la présence de leur responsable et parfois de son adjoint(e). Par ailleurs, dès qu’un jeune ou une femme veut se prononcer sur un champ politique autre que celui qui lui a été assigné, c’est bien souvent le rappel à l’ordre, la mise à l’écart, voire la sanction.
Hormis cette malformation congénitale des partis sénégalais, d’autres facteurs peuvent expliquer l’absence de leaders politiques jeunes ou femmes au niveau national et particulièrement dans la liste finale de candidats à la présidentielle. Parmi eux figurent en bonne position le désintérêt des jeunes élites intellectuelles critiques, hommes et femmes confondus, pour la politique partisane, mais aussi la « fuite des cerveaux politisés » vers l’espace de la société civile. Un espace certes militant, mais relativement confortable. Les partis politiques manquent donc de bras et d’esprits de qualité.
Pauvreté du discours
Outre le refus de s’engager dans la politique partisane, ce qui laisse un boulevard aux jeunes courtisans et courtisanes, le manque de leadership politique jeune et féminin s’ancre également sur un substrat culturel patriarcal intimant sans cesse aux jeunes de ne pas contredire leurs aînés, y compris quand ceux-ci ont tort, ni de prendre de risques sur le plan professionnel. Quant aux femmes, charge à elles de sacrifier leurs ambitions professionnelles et politiques si l’équilibre familial risque d’en pâtir. Telle est l’atmosphère sociale pesante dans laquelle toute aspiration de jeunes ou de femmes est étouffée par l’ordre patriarcal d’essence traditionnelle et religieuse.
Enfin, l’absence d’un discours politique fort et élaboré prenant en charge les préoccupations des jeunes et des femmes explique le fait qu’ils n’ont pas réellement soutenu les candidats qui ont été recalés. Les premiers responsables de cette pauvreté du discours sont bien entendu les candidats et candidates eux-mêmes, qui n’ont pas su trouver les thèmes politiques susceptibles de réveiller l’enthousiasme.
La nouvelle règle de parrainage, filtre nécessaire à la lisibilité du jeu politique mais véritable capharnaüm dans sa mise en œuvre, est donc apparue comme un obstacle supplémentaire à ceux que rencontraient déjà les jeunes et les femmes dans l’espace politique et social sénégalais. Aspirants candidats mais finalement cantonnés au rôle de spectateurs, jeunes et femmes se contenteront de porter des tee-shirts et d’animer les meetings politiques dans les semaines à venir. Un air de déjà-vu.
Fary Ndao est ingénieur géologue. Il est coauteur de l’ouvrage collectif Politisez-vous ! (éd. United Press of America). Il a publié l’essai L’Or noir du Sénégal en 2018.
ISSA SALL, LE CONSERVATEUR
L’homme est à part dans l’opposition, ne fait partie d’aucune coalition ou alliance - Mais ce qui étonne le plus, c’est la facilité avec laquelle il a pu collecter et valider du premier coup tous ses parrainages
Au Sénégal, ils sont cinq en lice pour l’élection présidentielle du 24 février prochain : le sortant, le président Macky Sall, Idrissa Seck, Madicke Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko. Cette semaine, à un mois du scrutin, RFI vous présente chaque jour l’un des candidats à la magistrature suprême. Ce mardi 29 janvier, Issa Sall, le candidat très religieux du Parti de l’unité et du rassemblement, le PUR.
Des cinq candidats, Issa Sall est le plus singulier, mais aussi le moins connu. L’homme est à part dans l’opposition, ne fait partie d’aucune coalition ou alliance. Mais ce qui étonne le plus, c’est la facilité avec laquelle il a pu collecter et valider du premier coup tous ses parrainages. Condition obligatoire afin de pouvoir se présenter.
La collecte minutieuse effectuée par ses troupes, montre comme Issa Sall s’est constituée une base électorale solide dans les 14 régions du Sénégal. À 63 ans, le transfuge du parti socialiste a eu le temps d’avoir plusieurs vies. Informaticien de formation, passionné d’arts martiaux, l’homme a fondé une université privée à Dakar.
Fil rouge de son parcours : la religion. Lui-même Moustarchidine, une branche rigoriste de la confrérie des Tidianes, il avait rendu pendant son investiture un vibrant hommage au grand khalife de la confrérie, mort en 2017. Issa Sall a donc fait le pari de mettre en avant sa religion, un argument électoral qui peut se révéler puissant dans un pays musulman à 95%.
« C’est un leader qui a des principes, des convictions »
Un argument qu’Issa Sall met en avant d’ailleurs dans l’établissement scolaire privé dont il est le fondateur, l’université du Sahel. Jeans déchirés, boissons sucrées, dès l’entrée une affiche interdit de tels objets à l’université du Sahel. Un règlement strict à l’image d’Issa Sall. Awa Mbengue a été son élève : « Et c’est un homme un peu ferme quand même. C’est un bon candidat pour diriger ce pays. C’est un leader qui a des principes, qui a des convictions. C’est ça qu’on attend dans ce pays ».
Le candidat et président de son université reçoit dans son bureau du premier étage. Cette rigueur, elle s’applique aussi à l’organisation de son parti. Selon lui, son atout pour 2019 : « Ce n’est pas pour rien que nous sommes sortis premiers au niveau du parrainage. Ce n’est pas pour rien que nous avons mieux mobilisé que n’importe quel parti. Il y a aussi que nous avons beaucoup de cadres dans notre parti, contrairement à ce que les gens pensent. Je veux dire des quatre premiers candidats, je ne suis pas le moins diplômé, je ne suis pas le candidat qui a le moins de responsabilités ».
« On ne le connaît pas pour sa flexibilité »
Cette fermeté affichée peut être une faiblesse pour Issa Sall. C’est ce que pense cet autre étudiant : « Je pense que pour les Sénégalais, quand quelqu’un vraiment est très ferme, il peut à un certain moment les étouffer. Je crois que ce sera ça sa faiblesse. On ne le connaît pas pour sa flexibilité. Quand il faut des règles, c’est ça qu’on respecte ».
En 2017, aux législatives, Issa Sall avait obtenu trois députés, son parti était alors le quatrième du pays.
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« TOUT SAUF MACKY EST MA SEULE PRIORITE »
Madické NIANG, candidat à la Présidentielle 2019 a rendu visite à Khalifa SALL , hier, lundi 28 janvier 2019., afin de solliciter son soutien.
Madické NIANG, candidat à la Présidentielle 2019 a rendu visite à Khalifa SALL , hier, lundi 28 janvier 2019., afin de solliciter son soutien. Il a, par la même occasion, réaffirmé, sa ferme volonté à faire partir Madické NIANG.
PAR OUMOU WANE
SONKO, TOUS POURRIS SAUF LUI ?
Chère jeunesse, en qui j’ai toute confiance, préférez toujours le temps de l’action à celui des déclarations, préférez encore un homme remarquable à celui qui se fait remarquer, un bilan à défendre à une utopie à vendre
On espérait enfin entrer dans le fond des sujets et des programmes, mais voilà plutôt qu’on touche le fond de la campagne avant même d’y entrer.
Il faut dire que fidèle à son credo : le radicalisme anti-système, le député Sonko, ex-inspecteur des impôts, tire sur tout ce qui bouge le temps d’un meeting ou d’une interview, puis il disparaît dans sa tanière tel le sniper, sans prendre le temps d’étayer ses accusations, ni de répondre à ses accusateurs.
Avouons que le plus jeune des candidats à la présidentielle est passé maître dans l’art de la politique spectacle et tant pis s’il ne dit pas toujours la vérité.
Si l’invective du « tous pourris », grand classique du populisme, s’adresse dans la bouche de Sonko à tous les présidents successifs du Sénégal, qu’il voudrait mettre au poteau d’exécution, à commencer par Léopold Sédar Senghor, la hargne qu’il met à attaquer le pouvoir est essentiellement dirigée contre Macky Sall, si occupé pour sa part à diriger le pays, qu’il ne semble même pas faire cas de ce garnement irrévérencieux.
Il n’y va pourtant pas avec le dos de la cuillère. Souvenez-vous, déjà à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron au Sénégal, l’an dernier, Ousmane Sonko avait estimé que Macky Sall ferait un « bon préfet de “nos ancêtres les Gaulois” ». On est en droit de se demander ici ce que deviendrait le pays s’il chassait toutes les firmes internationales au nom de sa politique nationaliste. Je ne parle même pas du projet d’abandon du Fcfa de la part de quelqu’un qui n’est pas économiste.
Avouez qu’un tel amateurisme, associé à une telle popularité, il y a de quoi foutre la trouille aussi bien au pouvoir, qu’à l’opposition.
Car oui, qu’on se le dise, l’art de conquérir le pouvoir n’est pas le même que celui de gouverner.
Je connais les ficelles de la communication et l’utilisation qu’en font les réseaux sociaux. L’acharnement contre Sonko en fait un pôle d’attraction et lui donne un statut de victime.
Il peut bien marteler ses vérités simplistes : "La roublardise, la démagogie, les détournements vont cesser au Sénégal". "La jeunesse sénégalaise est une jeunesse saine qui n'a pas détourné l'argent public."
Mais qu’a t-il à proposer à cette jeunesse honnête ? Il doit à ces jeunes des solutions, mais avant tout des réponses dans l’affairedu détournement de 94 milliards FCFA devenus 46 milliards dans laquelle il patauge et fait patauger tout le monde.
À ce sujet, Me El Hadji Diouf, l'avocat du Directeur des Domaines Mamour Diallo a donné un rendez-vous jeudi prochain aux journalistes pour des révélations fracassantes, voire une riposte médiatico-juridico-judiciaire contre les accusations d’Ousmane Sonko sur la fameuse affaire de 94 milliards FCFA à propos de l’imbroglio du titre foncier (TF) n°1451/R.
On peut comprendre qu’une majorité de citoyens n’ait plus confiance dans les politiciens, de nombreuses affaires montrent l’implication de certains hommes politiques dans des faits délictueux. « Tous pourris » pour autant ? Ce serait simpliste de l’affirmer !
C’est pourquoi je veux dire à la jeunesse, qui éprouve une vraie souffrance, faite d'incertitudes face à l'avenir, rien ne justifie en aucun cas de céder à un style populiste et très ironique qui ne laisse certes personne indifférent, mais qui ne conduit nulle part.
Exigez des réponses là où l’on vous dit : « C’est de l’enfantillage, je ne répondrai qu’au Procureur s’il décide d’instruire la plainte que j’avais déposée ».
Posez-vous des questions ! La lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance, dans le discours d’individus loin d’avoir les « mains propres », n’a-t-elle pas surtout pour objectif de prendre la place de ceux qu’ils dénoncent ? Les conditions avantageuses liées au pouvoir en font un véritable fromage qui en tente beaucoup.
Alors, chère jeunesse, en qui j’ai toute confiance, préférez toujours le temps de l’action à celui des déclarations, préférez encore un homme remarquable à celui qui se fait remarquer, un bilan à défendre à une utopie à vendre.
J’en appelle à tous les républicains, face à la violence insupportable qui accompagne certaines déclarations et accusations, il faut qu'il y ait un sursaut et que toutes les voix qui comptent dans ce pays disent stop. Tous ceux qui sont attachés à la démocratie, au droit, à notre histoire, à la stabilité politique et la paix sociale… Stop à ce malaise et cette dérive populiste lourde de menaces, avant que le relâchement dans l'affirmation et le respect de ces valeurs, « nous éclate à la figure » !
Ceci étant dit, je ne suis pas une sbire du pouvoir et je souhaite que le débat ait lieu entre des candidats sérieux et de poids ! Nul doute qu’entre Macky Sall et Idrissa Seck c’est le choc des poids lourds qui est attendu dès ce 3 février pour le lancement officiel de la campagne présidentielle ! Sans présager de quel coté la balance de Wade penchera mais si l’un des deux gagne, ce sera par KO !
PAR NIOXOR TINE
VERS LA CONTRE-RÉVOLUTION TORODO ?
L’élection prochaine nous offre l’occasion de jeter dans la poubelle de l’Histoire, toute cette racaille politique, qui depuis notre accession à l’indépendance, s’est mise au service de l’impérialisme, pour empêcher la souveraineté nationale
“Tout souverain, qui ne respecte plus ses engagements envers le peuple et dont vous voyez la fortune s’accroître, détrônez-le et confisquez ses biens”. Thierno Souleymane Baal.
Pendant que Benno Bokk Yakaar se glorifie des réalisations de son président, ce dernier n’écarterait pas l’idée de postuler au titre de détenteur du Guiness record en matière d’inaugurations, lui qui inaugure plus vite que son ombre, tellement vite, qu’il lui arrive de réceptionner des réalisations, dont certaines se trouvent dans d’autres pays ou ne sont même pas encore achevées.
Mais pendant que le président-candidat procède au décompte de ses réalisations, le peuple, lui aussi, fait le bilan des félonies et trahisons, qui ont jalonné les sept dernières années de notre vie politique.
À tel point que certains observateurs de la scène politique se demandent, au vu des ralliements aussi spectaculaires que scandaleux au pouvoir actuel, si on n’était pas en train de vivre une “contre-révolution torodo” initiée par un descendant des preux chevaliers ceddo et bénie par certains membres du clergé maraboutique.
L’ampleur prise par le phénomène de la transhumance devrait amener la communauté nationale à réfléchir, à l’érection d’un “cimetière de dinosaures politiques”, (très souvent des responsables politiques du parti socialiste ou du parti démocratique sénégalais), coupables de nous avoir fait croire qu’ils étaient devenus des démocrates vertueux. Mais chassez le naturel, il revient vite au galop ! Et trêve d’illusions ! Toute une vie ne suffirait vraisemblablement pas à ces anciens défenseurs des intérêts néocoloniaux et adeptes de la mal-gouvernance caractérisée pour changer !
L’élection prochaine nous offre, en tout cas, l’occasion unique, en misant sur les générations montantes et les conclusions des Assises Nationales, de jeter dans la poubelle de l’Histoire, toute cette racaille politique, qui depuis notre accession à l’indépendance formelle en 1960, s’est mise au service de l’impérialisme, pour empêcher la souveraineté nationale véritable et le développement économique de notre Nation.
Ce sera loin d’être facile. Il est clair, en effet, pour tout citoyen sénégalais doté de raison, que le président Macky Sall, s’emploie, depuis le premier jour de son accession à la magistrature suprême, à démanteler méthodiquement les ressorts démocratiques de la Nation sénégalaise, en vue de faire des prochaines compétitions électorales du 24 février 2019, une pure formalité pour prolonger sa gouvernance calamiteuse.
C’est sous cet angle, qu’il faut appréhender ses opérations nocturnes de racolage politique – à coups de centaines de millions, paraît-il - de certains leaders de l’opposition, qui, du fait de leur implantation départementale, voire communale, ne lui feront pas engranger un nombre conséquent d’électeurs supplémentaires, mais lui serviront à occulter le putsch électoral en cours et à crédibiliser son improbable victoire au premier tour.
Ce qui rend les perfidies de ces ralliés de la vingt-cinquième heure, qui sont libres de leurs options politiques, encore plus odieuses, c’est bien le fait de cautionner, à postériori, toutes les forfaitures du régime de Benno Bokk Yakaar, qu’ils n’ont eu cesse de dénoncer, toutes ces années. Nous voulons parler des procès irréguliers ou du parrainage truqué, qui ont permis d’éliminer arbitrairement des dizaines d’opposants politiques, sans oublier la restriction des libertés publiques, ni la gouvernance désastreuse, ponctuée d’innombrables scandales financiers.
La leçon à en tirer pour l’opposition politique est de faire de la journée électorale du 24 février, un fort moment de mobilisation populaire et pacifique, pour neutraliser les affidés du pouvoir, dans leurs sombres desseins de détourner les suffrages des citoyens, que ce soit par la corruption ou l’intimidation.
Encore faudrait-il que l’unité, à laquelle les ténors de l’opposition appellent, soit sous-tendue par une plateforme programmatique tournée vers la souveraineté économique et la refondation institutionnelle !
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«AVENIR SENEGAAL BI NU BËGG» REJOINT LA COALITION « SONKO PRESIDENT »
Le candidat à la présidentielle de 2019 Ousmane Sonko décroche le soutien de la plateforme « Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg ».
Le candidat à la présidentielle de 2019 Ousmane Sonko décroche le soutien de la plateforme « Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg ». Le Docteur Cheikh Tidiane Dieye et ses camarades ont officialisé ce soutien ce mardi 29 janvier lors d’une rencontre avec la presse. Ils déclinent ainsi la main tendue du candidat Idrissa Seck au profit du leader de Pastef Les Patriotes Ousmane Sonko.
LA GRANDE ÉMISSION RADIO "CONFLUENCES"
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LES CLÉS D'UNE ÉLECTION
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les primo-votants, la victoire au premier tour, une campagne émaillée de fake news - Barka Ba et Samba Dialimpa Badji font le tour de l'actualité politique pré-électorale au micro parisien d'Elgas, Mbougar et leurs amis
#Enjeux2019 - Des candidats écartés à tort ou à raison, une justice accusée de rouler pour l'exécutif, l'amplification des fake news, un candidat "ovni" devenu la tête de gondole des adversaires du régime. Le Sénégal vit bien une atmosphère électorale tendue, mais pas tout à fait nouvelle, selon les invités de Confluences.
A en croire Barka Ba, le paysage politique sénégalais a toujours été relativement marqué par un pic de tension à l'approche d'échéances électorales. "Le fait nouveau cette fois concerne les affaires judiciaires qui jalonne cette période", estime Amina Thior. Un secteur judiciaire devenu exécutant des desiderata de l'exécutif, selon les intervenants. Ils en veulent pour preuve, le passage en force sur la question du parrainage et la disqualification entre autres, de Khalifa Sall et Karim Wade, pour des raisons douteuses.
Ce qui fait dire à Mohamed Mbougar Sarr que le Sénégal peut se réclamer d'une démocratie, mais pas d'un Etat de droit solide.
Si l'absence des partis historiques tels que le PDS et le PS est notoire, elle ne saurait contribuer d'emblée à une réélection dès le premier tour du chef de l'Etat sortant, tempèrent Samba Dialimpa Badji et Barka Ba. Ce dernier estime en effet que le président de la République, malgré un bilan infrastructurel tangible, n'a pas su décrypter le message envoyé par les Sénégalais. Les primo-votants dont la colère est en train de sourdre pourraient être défavorables à Macky Sall, estime-t-il.
Un noyau d'électeurs dont la contestation grandit et que le candidat Ousmane Sonko semble séduire avec un discours atypique. "Il a réussi la prouesse de passer pour le moment devant Idrissa Seck comme challenger de Macky Sall. Mais le défi est de voir quel score fera-t-il à la présidentielle", affirme Samba Dialimpa Badji.
La question des fake news, la revue de presse internationale et le forum de Davos a également été abordé par les chroniqueurs de Confluences.
Ecoutez cette grande émission radio de SenePlus, produite et présentée depuis Paris par Elgas et ses chroniqueurs Amina Thior, Mbougar Sarr et Lamine Faye.
Sur les réseaux sociaux, #Enjeux2019.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, DEMBA NDIAYE
LES TUEURS COMPULSIFS ET LES BOUFFONS DE LA RÉPUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les uns profèrent des menaces nimbées de haine de classe, les autres ont en charge de brouiller les esprits des citoyens, des milliards que des pontes du régime sont accusés par leur bête noire d’avoir escamotés
Les tueurs compulsifs sont des névrotiques, sanguins (pour ne pas dire sanguinaires), qui ne peuvent contrôler leurs penchants pour le meurtre. Au contraire, ils en tirent jouissance, béate satisfaction du meurtre commis. La plupart des cas, ils agissent de leur propre initiative, parce que c’est dans leur nature. Mais on peut aussi, les actionner, en leur donner la cible à exécuter : ils jouent alors la fonction de mercenaire, de tueur à gages. Chez nous, il y a un tueur (symbolique bien sûr qu’est-ce que vous croyez) de cette nature qui sévit dans les moments de grandes tensions ou de grands dangers pour son mentor. Il est connu dans nos savanes sous le sobriquet « d’El pistolero ». Il prend nos savanes pour les grands espaces sans loi de l’historique territoire des « cowboys » américains ; nos médias pour les gros calibres meurtriers des « Winchesters » d’hier.
Sur les ondes de RFM matin de ce lundi il dit : « si j’étais président de la République, Ousmane Sonko ne ferait pas campagne, je le mettrais en prison ». Un appel à l’embastillement d’un adversaire qui a commis une faute impardonnable pour tous les parasites et autres courtiers de la République du « Macky » : être une menace sérieuse à la survie de leur régime de bombance et de voleurs « amnistiés » par le « gardien » de nos institutions, au vil prix du ralliement honteux avec des séances honteuses d’effeuillage et de déculottant politique qui jette par-dessus leurs convictions d’hier, leur dignité perdue. Ce sont de douloureuses scènes de reniements appuyées par de ristournes conséquentes des sommes escamotées au détriment des populations. Et comme on le sait, les démocraties mineures, décalques tropicales des démocraties dites majeures, mais justes vieillies, vieilles, donc rompues à toutes les « entourloupes » et autres tripatouillages, ces démocraties donc dites mineures, parce que « jeunes », (c’est malsain d’être jeunes et résistants) ont une tare congénitale : d’être animées politiquement, en majorité, de prostitués politiques qui vivent de rapines sur les ressources nationales. Au moins les travailleurs et travailleuses du sexe, eux paient de leur corps pour vivre, survivre. Mais cette engeance-là, prospère par infection insidieuse des corps sociaux.
Et puis, il y a les bouffons. Pas du roi, non ! On est en République, même mineure, alors on secrète les bouffons du président, institution moderne des Républiques. Ils sont composés de plusieurs corps... constitués. Dont les députés. Très souvent du camp du pouvoir. Des élus donc, qui s’autoproclament « honorables », qui sont là pour défendre et protéger la mère et l’orphelin, le travailleur exploité et le chômeur, le paysan spolié… Mais et surtout, pour contrôler, surveiller l’Exécutif, et dans une mesure...incertaine faire et voter des lois, les faire respecter. Mais ces honorables se déshonorent plus qu’ils n’honorent leur mission, quand ils lient leur destin et le maintien de leur statut à la pérennité du régime du moment, quand ils se transforment en « voix du Maître » et non en voix des sans voix, qui, naïvement, les ont élus en pensant qu’ils seraient là pour eux ; « pour le peuple et au nom du peuple ». Terrible déception, grosses et graves déconvenues !
Voilà donc nos bouffons de la République qui se réveillent enfin de leur lourd sommeil éthylique, après des mois de l’attitude du singe, qui ne dit rien, ne vomit rien, n’entend rien, nos déshonorés députés, se réveillent soudain pour amuser la galerie avec leur ridicule machin de « commission parlementaire », le crime le plus farfelu commis dans l’auguste (sic !) Assemblée. Et cette fois-ci, la cible expiatoire est celui qui a commis l’horrible crime de « réveiller leur lion qui dormait » et suprême faute : perturber les plans machiavéliques de « gagner au premier tour ». Ousmane Sonko, ce « petit inspecteur (ex non ? Vous y avez veillé) des impôts, qui n’a aucune expérience des affaires de l’Etat », mais a surtout, à vos yeux après ceux de votre chef, une tare congénitale : « être jeune » ! De cette engeance que vous méprisez tant : la jeunesse debout et non celle qui parasite toutes les sphères de la République.
Quel crime plus horrible que ceux dont vous accusez Sonko de vouloir commettre : mettre fin, ou à tout le moins, participer à l’enterrement de première classe d’un régime, d’un système qui, de plus en plus est discrédité aux yeux de larges franges de l’opinion. Alors, se met en place une sale alliance : celle des tueurs compulsifs et autres recruteurs de nervis tueurs et, les bouffons du Prince, pour amuser la galerie : les dépités-députés-discrédités- amuseurs publics. Les uns profèrent des insanités et des menaces nimbées de haine de classe et autres appels au meurtres, les autres ont en charge de brouiller, d’embrouiller, détourner les esprits des citoyens des milliards que des pontes du régime sont accusés par leur bête noire à abattre, d’avoir escamotés. Pour faire oublier les silences tonitruants d’un Procureur aux réactions estampillées géométrie variable. Ici, la géographie de cette géométrie judiciaire est bornée d’un seul côté : les frontières de l’opposition.
Où sont tous ces autoproclamés pacifistes, aboyeurs pour la paix, pourfendeurs, souvent à juste titre, des va-t-en-guerre de tous bords ? On attend d’eux qu’ils remettent à l’ordre cet homme spécialiste des frasques ridicules et des appels au meurtre fréquent. Être équidistant, c’est dire toujours, son fait aux fossoyeurs de la paix sociale ; Quel que soient leurs statuts, leurs stations, comme dit l’autre, et leur appartenance politique. Mais cet homme a comme un statut d’intouchable tant il vitupère, vocifère des menaces et des insanités. Notre conviction est que la même diligence et rapidité mise en œuvre pour rechercher, trouver, cueillir, voire « enlevé », les jeunes militants de l’opposition, soupçonnés, accusés de dégâts lors des manifs, ne seront pas utilisées à l’encontre de ce fauteur continuel de troubles. Pourtant , il est en « flagrant délit continu » de menaces et d’insanités.
Alors, cette « commission parlementaire brandie comme un sabre décapiteur, une « farce grotesque » comme la qualifie mon ami et confrère « MON » ? Oui, mais plus que ça. Un enfumage anesthésiant destiné aux « gogos débiles » qu’ils croient que nous sommes. Que le bureau de l’honorable et auguste institution nous dise combien de commissions parlementaires y a-t-il eu depuis...1978 par exemple. Et que sont devenus leurs résultats ? Même celle consacrée à l’explosion de l’usine d’ammoniac de la Sonacos dans les années 90, et qui avait fait plus d’une dizaine de morts n’a jamais donné lieu à des poursuites judiciaires !
On le sait depuis la nuit des temps, « pour tuer son chien..... ». Voilà.
La perte d’un fils nervi ne doit pas étonner les parents qui ont laissé faire - L’arène politique n’est pas une salle de musculation réservée aux gros bras - La tyrannie du muscle est une pathologie politique qui ne passera pas
Les muscles ne chômeront pas pendant la campagne électorale. Le jeu des partis augmente la nervosité. L’enjeu du scrutin met les nerfs à vif. Comme lors des élections précédentes, le risque est très élevé, une fois de plus, de voir des nervis tués. Ce n’est certes pas une nouveauté de voir les hommes politiques recourir aux bons offices des nervis, pour inscrire le pays dans l’élan vers le pire. On pensait pourtant en avoir fini avec l’alternance de 2012. C’était mal connaître l’entêtement et la capacité des assoiffés de pouvoir, sans parole, sans vertu et sans retenue, donc néfastes à eux-mêmes et aux autres, à récidiver avec la bêtise.
L’histoire de la vie politique sénégalaise reste marquée par l’usage des poings et des armes dans le règlement des différends politiques. Un juge, des policiers, des étudiants et nombre de civils en ont fait les frais. Qu’on se rappelle du juge constitutionnel Me Babacar Sèye. Qu’on se rappelle de la fusillade à la mairie de Mermoz Sacré et de la mort de Ndiaga Diouf. Qu’on se rappelle de l’étudiant Mamadou Diop et des autres. Qu’on se rappelle des policiers, gendarmes et civils tombés durant ces périodes de haute tension politique.
Cette année électorale encore, avant même que la campagne s’ouvre, les hostilités s’annoncent et s’amoncellent dores et déjà. Pire, l’inacceptable émane des rangs du pouvoir avec un membre du gouvernement qui ose avouer qu’il est en train de mettre en place une milice destinée à mener le combat, comme si nous n’étions pas dans une République responsable, avec ses forces de l’ordre pour contrer le désordre d’où qu’il vienne. Le risque est de voir les milices endosser la lourde responsabilité de se substituer à la force publique et républicaine et donc de lui contester sa substance la plus fondamentale : le maintien de l’ordre et de la sécurité de tous.
La politique n’est pas un sport de combat où l’on viendrait boxer pour gagner le trophée de la légitimité démocratique ou la médaille du pouvoir. Pourtant, on y recrute très massivement en période électorale des nervis prêts à en découdre avec des adversaires désignés comme tels par leurs maîtres. Ces nervis, descendants putatifs des tontons macoutes et des calots bleus, deviennent du coup les passagers clandestins de cette foulée démocratique. Ont-ils averti leurs familles respectives des risques qu’ils prennent en s’adonnant à cette basse besogne pour que celles-ci ne viennent pas demain réclamer justice et dédommagements financiers devant les tribunaux ? En choisissant une telle sale besogne, il ne faut pas s’étonner de voir demain les parents plongés dans le deuil. Choisir c’est perdre…La perte d’un fils nervi ne doit pas étonner les parents qui ont laissé faire. Qu’ils ne viennent pas pleurnicher demain leur rejeton de fiston qui croyait que les muscles pouvaient constituer un bouclier efficace contre une balle de pistolet.
La démocratie n’est pas une piste de pas de danse, comme dans l’arène, pour y livrer en vrac les lutteurs recrutés en masse dans les écuries. L’arène politique n’est pas une salle de musculation réservée aux gros bras. Certains en reviendront, non pas avec une médaille, mais dans un cercueil avec le deuil qu’ils infligeront à leurs proches. C’est le lourd tribut à payer quand on accepte de faire ce sale boulot ; ce sot métier. Les vrais lutteurs licenciés professionnels savent qu’ils risquent la sanction de perdre leurs licences, comme l’atteste le CNG de lutte, s’ils se retrouvaient dans de telles histoires de violence politique. Mais personne n’est dupe. Les grands champions ne font jamais le sale boulot. Seuls les petits lutteurs, les chômeurs de l’arène et autres amateurs de sensations nocives, sans envergure ni palmarès, acceptent de servir de bouclier aux âneries des hommes politiques qui croient plus à la force des bras qu’à celle des arguments. Il convient de préciser que tous les lutteurs ne sont pas des nervis et tous les nervis des lutteurs.
Ces nervis ou chasseurs de prime ne sont pas seulement payés pour empêcher des crimes. Ils sont souvent payés pour en perpétrer. Ils comptent ainsi sur leur envergure pour intimider. Pourtant, il ne suffit pas d’avoir une masse immonde de muscles, des lunettes noires et un QI de 0,3 pour s’improviser garde du corps. C’est un métier sérieux qui requiert de l’intelligence et une certaine compétence. N’est pas garde du corps qui veut. Mais les hommes politiques irresponsables se moquent éperdument de savoir si le nervi qu’ils ont recruté, sur une base totalement illégale, a reçu une formation ou pas. Ils confient ainsi leur vie et leur avenir politique à quelqu’un, sur la base de son apparence physique qui constitue, en fin de compte, autant un danger pour lui que pour les autres. En agressant sur commande, il participe, avec la complicité néfaste et coupable de son patron politicien, à commettre délits et crimes.
Bouclier de son état au service des ambitions de couronnement de son leader qu’il vient de rencontrer souvent pour la première fois, le nervi ignore que ce job, c’est la roulette russe. En tant qu’arme du crime politique et démocratique, le nervi, ce corps plein dans un esprit malsain, est un mort en sursis dès l’instant qu’il accepte de jouer au poker électoral frontal. Un gros bras ne peut pas faire le poids devant un gros calibre. Son offre de service est de fait une offre de sévices. Dans la rue, il cherche à faire le vide autour de son patron, dans l’espoir que ce dernier fera le plein de voix dans les urnes. Il accomplit exactement les gestes lâches que l’homme politique attend de lui, en attendant de voir l’élection de ce dernier lui offrir l’opportunité d’un CDI confortable dans les sphères du pouvoir, tels certains calots bleus anoblis par le président Wade, nouvellement élu en 2000. L’on déshabille le nervi pour en faire un nanti.
Que peut-on reprocher aux nervis quand les dirigeants et gouvernants se prennent pour des lutteurs ? En effet, le spectacle politique ressemble, trait pour trait, au spectacle sportif avec les dribbles, les tacles, les contre-attaques ; de jeunes talents prometteurs et des vétérans résistant dignement ou se compromettant minablement, tels qui vous savez. L’on promet de boxer, de soulever, de terrasser. Le candidat Macky, en premier, en tant que chef de file de l’écurie du pouvoir. Le face-à-face entre écuries contraint à une coalition des forces pour destituer le roi des arènes qui jure qu’il ne tombera pas et surtout pas tout seul face à l’écurie éclatée de l’opposition. Intox comme dans le sport, même s’il se risque à subir le « quatre appui » incarné par les 4 candidats face à lui.
Le règne des nervis n’est pas pour aujourd’hui ni pour demain. Ils ne feront ni la police, ni la gendarmerie, ni la justice, ni l’ordre, ni la pluie, ni le beau temps dans ce pays. Force reviendra à la loi. L’alternance restera une volonté du peuple. Leur essor sera endigué par la force républicaine. La tyrannie du muscle est une pathologie politique qui ne passera pas. Elle n’aura aucune conséquence sur la détermination du peuple souverain à exprimer sa volonté en toute légitimité et en toute tranquillité. Game is over. Place aux débats. Place aux idées. Place à l’intelligence. Place à l’esprit. Place à la démocratie.
Ibrahima Silla est président du Mouvement Lénène Ak Niénène, Membre du Directoire de FIPPU
MOUSSA SUR UNE AUTRE SENE DE CRIME
Moussa Sène Absa, le réalisateur du film L’affaire Sèye : le festin des vautours, est convaincu que ce n’est pas la bande des 3 composée de Pape Ibrahima Diakhaté, Assane Diop et Clédor Sène qui est derrière l’assassinat de Me Seye.
26 ans après la mort tragique de Me Babacar Sèye, le mystère qui entoure sa disparition reste irrésolu. Moussa Sène Absa, l’auteur du film «l’Affaire Sèye : le festin des vautours», est convaincu que Clédor Sène, Pape Ibrahima Diakhaté et Assane Diop, les coupables désignés dans l’assassinat de Me Babacar Sèye, sont innocents et qu’il faut plutôt chercher du côté du pouvoir de l’époque à savoir le Parti socialiste (Ps).
Moussa Sène Absa, le réalisateur du film L’affaire Sèye : le festin des vautours, est convaincu que ce n’est pas la bande des 3 composée de Pape Ibrahima Diakhaté, Assane Diop et Clédor Sène qui est derrière l’assassinat de Me Seye. «Il y a beaucoup de versions mais ma conviction personnelle c’est que ce n’est pas Clédor Sene. Ce n’est pas la bande des 3 qui a assassiné Me Sèye», a-t-il souligné au terme de la projection du film ce vendredi au complexe cinématographique Sembène. Le réalisateur qui a fait 4h d’interview avec Clédor Sène sans les utiliser, écouté plusieurs versions, fait des recherches et lu tous les livres écrits sur l’affaire, soutient que Clédor et sa bande ont été «instrumentalisés». «D’après Clédor, ils ont fait une simulation. Ils n’ont jamais tiré. Leur version concorde avec celles des avocats. Ce n’est pas eux qui ont tué Me Sèye. Je le tiens de Clédor Sène lui-même… Je persiste à dire que Clédor et Diakhaté ne sont pas ceux qui ont tué. Evidemment ils ont été instrumentalisés», dit-il.
Dans son film, le réalisateur ne donne certes pas la parole à la bande des 3, ni à Abdoulaye Wade, mais d’autres intervenants comme Mody Sy, ancien député du Pds qui avait été arrêté après l’assassinat de Me Sèye, et Franky, un compagnon de Wade, témoignent. De même la famille de Me Sèye, notamment son fils Abdy Sèye, sa femme Tabara Niang, sa fille Alimatou Sadiya qui, trouvés à la maison familiale à Saint-Louis, reviennent sur cette triste journée du samedi 15 mai 1993 et ce qu’a été leur calvaire. Dans le film que le réalisateur à plutôt voulu aborder sous le «prisme familial», les amis de Me Sèye, les avocats, un témoin de l’assassinat, Jean-Paul Dias prennent eux aussi la parole pour raconter leur part de vérité en relevant les «incohérences» du dossier, ou partageant leur sentiment d’avoir assisté à une «enquête bâclée».
Sur ce dernier point, Momar Ndao, le président de l’Asso¬ciation des consommateurs du Sénégal (Ascosen) qui a également assisté à la projection, a voulu apporter quelques précisions. Ce dernier, qui avait apporté son aide au pool des avocats de Me Sèye, soutient que les choses racontées sur la mort de Me Sèye ne tiennent techniquement pas la route. «Par rapport aux dégâts sur le véhicule, par rapport à la position de Me Sèye, du chauffeur et du garde-corps, il était matériellement impossible de l’avoir tué dans les conditions décrites», remar¬que-t-il.
Mais aujourd’hui ce qui est plus important pour le réalisateur, ce n’est pas de susciter la polémique. Bien au contraire. «Mon dessein n’était pas de susciter la polémique. Mais plutôt d’aborder une page peu glorieuse de notre histoire, un pan particulier de notre démocratie. J’ai fait ce film pour marquer d’une pierre ce passage troublant de note démocratie», disait Moussa Sène Absa avant le début de la projection. Au-delà, «c’est une réflexion personnelle sur le devenir de notre pays, surtout dans ce contexte pré-électoral», souligne le cinéaste. En outre, il rend aussi hommage à cette figure emblématique en peignant un magistrat, maire et vice-président très attaché à la vérité, un homme qui abhorre les compromissions, un père de famille et époux aimant. Moussa Sène Absa espère surtout que la lumière sera faite sur cette affaire et que les auteurs seront punis.