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PAR IBRAHIMA SILLA

LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE À L’ÉPREUVE DES NERVIS

La perte d’un fils nervi ne doit pas étonner les parents qui ont laissé faire - L’arène politique n’est pas une salle de musculation réservée aux gros bras - La tyrannie du muscle est une pathologie politique qui ne passera pas

Ibrahima Silla   |   Publication 29/01/2019

Les muscles ne chômeront pas pendant la campagne électorale. Le jeu des partis augmente la nervosité. L’enjeu du scrutin met les nerfs à vif. Comme lors des élections précédentes, le risque est très élevé, une fois de plus, de voir des nervis tués. Ce n’est certes pas une nouveauté de voir les hommes politiques recourir aux bons offices des nervis, pour inscrire le pays dans l’élan vers le pire. On pensait pourtant en avoir fini avec l’alternance de 2012. C’était mal connaître l’entêtement et la capacité des assoiffés de pouvoir, sans parole, sans vertu et sans retenue, donc néfastes à eux-mêmes et aux autres, à récidiver avec la bêtise.

L’histoire de la vie politique sénégalaise reste marquée par l’usage des poings et des armes dans le règlement des différends politiques. Un juge, des policiers, des étudiants et nombre de civils en ont fait les frais. Qu’on se rappelle du juge constitutionnel Me Babacar Sèye. Qu’on se rappelle de la fusillade à la mairie de Mermoz Sacré et de la mort de Ndiaga Diouf. Qu’on se rappelle de l’étudiant Mamadou Diop et des autres. Qu’on se rappelle des policiers, gendarmes et civils tombés durant ces périodes de haute tension politique.

Cette année électorale encore, avant même que la campagne s’ouvre, les hostilités s’annoncent et s’amoncellent dores et déjà. Pire, l’inacceptable émane des rangs du pouvoir avec un membre du gouvernement qui ose avouer qu’il est en train de mettre en place une milice destinée à mener le combat, comme si nous n’étions pas dans une République responsable, avec ses forces de l’ordre pour contrer le désordre d’où qu’il vienne. Le risque est de voir les milices endosser la lourde responsabilité de se substituer à la force publique et républicaine et donc de lui contester sa substance la plus fondamentale : le maintien de l’ordre et de la sécurité de tous.

La politique n’est pas un sport de combat où l’on viendrait boxer pour gagner le trophée de la légitimité démocratique ou la médaille du pouvoir. Pourtant, on y recrute très massivement en période électorale des nervis prêts à en découdre avec des adversaires désignés comme tels par leurs maîtres. Ces nervis, descendants putatifs des tontons macoutes et des calots bleus, deviennent du coup les passagers clandestins de cette foulée démocratique. Ont-ils averti leurs familles respectives des risques qu’ils prennent en s’adonnant à cette basse besogne pour que celles-ci ne viennent pas demain réclamer justice et dédommagements financiers devant les tribunaux ? En choisissant une telle sale besogne, il ne faut pas s’étonner de voir demain les parents plongés dans le deuil. Choisir c’est perdre…La perte d’un fils nervi ne doit pas étonner les parents qui ont laissé faire. Qu’ils ne viennent pas pleurnicher demain leur rejeton de fiston qui croyait que les muscles pouvaient constituer un bouclier efficace contre une balle de pistolet.

La démocratie n’est pas une piste de pas de danse, comme dans l’arène, pour y livrer en vrac les lutteurs recrutés en masse dans les écuries. L’arène politique n’est pas une salle de musculation réservée aux gros bras. Certains en reviendront, non pas avec une médaille, mais dans un cercueil avec le deuil qu’ils infligeront à leurs proches. C’est le lourd tribut à payer quand on accepte de faire ce sale boulot ; ce sot métier. Les vrais lutteurs licenciés professionnels savent qu’ils risquent la sanction de perdre leurs licences, comme l’atteste le CNG de lutte, s’ils se retrouvaient dans de telles histoires de violence politique. Mais personne n’est dupe. Les grands champions ne font jamais le sale boulot. Seuls les petits lutteurs, les chômeurs de l’arène et autres amateurs de sensations nocives, sans envergure ni palmarès, acceptent de servir de bouclier aux âneries des hommes politiques qui croient plus à la force des bras qu’à celle des arguments. Il convient de préciser que tous les lutteurs ne sont pas des nervis et tous les nervis des lutteurs.

Ces nervis ou chasseurs de prime ne sont pas seulement payés pour empêcher des crimes. Ils sont souvent payés pour en perpétrer. Ils comptent ainsi sur leur envergure pour intimider. Pourtant, il ne suffit pas d’avoir une masse immonde de muscles, des lunettes noires et un QI de 0,3 pour s’improviser garde du corps. C’est un métier sérieux qui requiert de l’intelligence et une certaine compétence. N’est pas garde du corps qui veut. Mais les hommes politiques irresponsables se moquent éperdument de savoir si le nervi qu’ils ont recruté, sur une base totalement illégale, a reçu une formation ou pas. Ils confient ainsi leur vie et leur avenir politique à quelqu’un, sur la base de son apparence physique qui constitue, en fin de compte, autant un danger pour lui que pour les autres. En agressant sur commande, il participe, avec la complicité néfaste et coupable de son patron politicien, à commettre délits et crimes.

Bouclier de son état au service des ambitions de couronnement de son leader qu’il vient de rencontrer souvent pour la première fois, le nervi ignore que ce job, c’est la roulette russe. En tant qu’arme du crime politique et démocratique, le nervi, ce corps plein dans un esprit malsain, est un mort en sursis dès l’instant qu’il accepte de jouer au poker électoral frontal. Un gros bras ne peut pas faire le poids devant un gros calibre. Son offre de service est de fait une offre de sévices. Dans la rue, il cherche à faire le vide autour de son patron, dans l’espoir que ce dernier fera le plein de voix dans les urnes. Il accomplit exactement les gestes lâches que l’homme politique attend de lui, en attendant de voir l’élection de ce dernier lui offrir l’opportunité d’un CDI confortable dans les sphères du pouvoir, tels certains calots bleus anoblis par le président Wade, nouvellement élu en 2000. L’on déshabille le nervi pour en faire un nanti.

Que peut-on reprocher aux nervis quand les dirigeants et gouvernants se prennent pour des lutteurs ? En effet, le spectacle politique ressemble, trait pour trait, au spectacle sportif avec les dribbles, les tacles, les contre-attaques ; de jeunes talents prometteurs et des vétérans résistant dignement ou se compromettant minablement, tels qui vous savez. L’on promet de boxer, de soulever, de terrasser. Le candidat Macky, en premier, en tant que chef de file de l’écurie du pouvoir. Le face-à-face entre écuries contraint à une coalition des forces pour destituer le roi des arènes qui jure qu’il ne tombera pas et surtout pas tout seul face à l’écurie éclatée de l’opposition. Intox comme dans le sport, même s’il se risque à subir le « quatre appui » incarné par les 4 candidats face à lui.

Le règne des nervis n’est pas pour aujourd’hui ni pour demain. Ils ne feront ni la police, ni la gendarmerie, ni la justice, ni l’ordre, ni la pluie, ni le beau temps dans ce pays. Force reviendra à la loi. L’alternance restera une volonté du peuple. Leur essor sera endigué par la force républicaine. La tyrannie du muscle est une pathologie politique qui ne passera pas. Elle n’aura aucune conséquence sur la détermination du peuple souverain à exprimer sa volonté en toute légitimité et en toute tranquillité. Game is over. Place aux débats. Place aux idées. Place à l’intelligence. Place à l’esprit. Place à la démocratie.

Ibrahima Silla est président du Mouvement Lénène Ak Niénène, Membre du Directoire de FIPPU

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