En Italie, la presse évoque déjà une "crise diplomatique" après les propos tenus dimanche par le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio concernant "l'exploitation de l'Afrique par la France". Ce mardi 22 janvier au matin, lors de l'émission télévisée "Mattino 5", le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini a relancé :
"Le problème des migrants a beaucoup de causes : par exemple, ceux qui ne vont pas en Afrique pour créer du développement, mais plutôt pour soustraire de la richesse au peuple africain. La France est parmi eux, l'Italie, non."
L'affaire est née dimanche dernier quand Luigi Di Maio a accusé la France d'appauvrir l'Afrique et, par conséquent, d'aggraver la crise migratoire.
"A partir d'aujourd'hui, ceux qui veulent débarquer en Italie, on va les emmener à Marseille. Je vais demander des sanctions contre les pays qui colonisent l'Afrique. La France imprime le franc dans les colonies pour financer une partie de sa dette : pour laisser les Africains en Afrique, il suffirait que les Français restent chez eux", avait-il-lâché sur RTL 102.5.
En France, la réaction a été immédiate avec la convocation par le Quai d'Orsay de l'ambassadrice italienne Teresa Castaldo. Le Commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a quant à lui défini les propos de Luigi Di Maio d'"insensés", tout en ajoutant que leur contenu est "irresponsable".
"La France contribue aux départs des migrants"
Et Luigi Di Maio d'insister, lundi soir : "Tout ce que j'ai dit est vrai. La France imprime une monnaie pour 14 Etats africains et, par conséquent, elle en empêche le développement. Au contraire, elle contribue aux départs des migrants, qui vont ensuite mourir dans la Méditerranée ou débarquer sur nos côtes. Il est temps que l'Europe ait le courage d'aborder le thème de la décolonisation de l'Afrique."
La question alimente actuellement un vif débat en Italie. La presse est pour le moment divisée entre les soutiens aux deux leaders populistes et ceux qui argumentent que, contrairement aux propos de Luigi Di Maio, le franc africain (Cfa) n'est pas tout à fait responsable de la crise de certains pays africains.
LE MAGASIN DE CARREFOUR EST ILLÉGAL !
FRAPP FRANCE DEGAGE demande au ministre de fermer le magasin Carrefour du quartier Point E. Si Carrefour peut ouvrir en toute illégalité, Auchan, Leclerc…peuvent aussi le faire
Le FRAPP FRANCE DEGAGE dénonce l’ouverture d’un magasin Carrefour au quartier du Point E (Dakar) en ce mois de janvier 2019.
Le FRAPP considère ce magasin comme irrégulier, illégal.
Illégal car non conforme à l’esprit et à la lettre du décret n°2018-1888 réglementant la distribution au Sénégal.
Ce décret stipule en son article 7 que « l’ouverture des commerces de grandes distributions tels que définis à l’article 3 du présent décret est soumise à une autorisation préalable délivrée par le Ministre du commerce, après avis favorable du comité régional d’aménagement et de gestion de l’urbanisme commercial. »
L’article 8 ajoute : « la demande d’autorisation d’ouverture des commerces de grande distribution est examinée par rapport aux critères définis notamment :
(…)
- Le respect d’une distance réglementaire définie par rapport aux marchés traditionnels ;
- - le respect d’une distance réglementaire définie par rapport aux marchés commerces de grande distribution appartenant ou non à la même enseigne ;
- Le poids démographique des villes ou des quartiers visés ; »
L’article 9 termine en disant « les conditions et les modalités de délivrance et de retrait de l’autorisation préalable d’ouverture des commerces de grandes distribution sont fixées par arrêté du Ministre chargé du Commerce. »
FRANCE DEGAGE dégage demande au ministre du commerce :
1-quand le comité régional d’aménagement et de gestion de l’urbanisme commercial a-t-il été installé ?
2-quelles sont les distances réglementaires entre deux magasins de grandes distributions et entre un magasin de grande distribution et nos marchés locaux ?
3-où est l’arrêté fixant les conditions et modalités de délivrance et de retrait de l’autorisation préalable d’ouverture ?
4-Nous avons tous entendu le ministre du commerce dire à l’assemblée nationale au mois de décembre 2018 qu’il avait reçu une demande d’ouverture de Carrefour soit après le 03 octobre 2018 date de signature du décret réglementant la grande distribution. Qui a signé l’autorisation de Carrefour et quand ?
C’est pourquoi, le FRAPP FRANCE DEGAGE demande au ministre de fermer le magasin Carrefour du quartier Point E. Si Carrefour peut ouvrir en toute illégalité, Auchan, Leclerc…peuvent aussi le faire.
FRANCE DEGAGE prend à témoin l’opinion nationale, les démocrates devant ce grave précédent de l’irrespect par l’Etat de ses propres lois. Aujourd’hui ce sont les commerçants qui en sont victimes demain ce sera un autre secteur, ou citoyen. Nous sommes tous en danger.
Le comité de coordination
Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine
Les femmes sympathisantes de Khalifa Sall sont montées au créneau après l'invalidation de la candidature de leur leader à la présidentielle.
PAR OUMOU WANE
SEYNABOU NDIAYE, UNE GRANDE DAME PARTIE TROP TÔT
Mon amie Seynabou tu n’es ni morte, ni décédée - Ma chère, tu étais une personne d’une intelligence fine en avance sur ton époque, mais ce que je retiens de toi c’est ton raffinement et ta distinction en toute situation
Seynabou mon amie, comment te dire au revoir ? Depuis que j’ai appris par ton fils Alpha Sy, ta disparition, à seulement 68 ans (tu n’étais pas du genre à mentir sur ton âge), je ne peux me consoler. Je voudrais dire au monde entier ta grandeur d’âme et ta noblesse de cœur. Féministe de la première heure avec le mouvement Yewwi yewwi, femme d’affaires avant l’heure, trop généreuse et vertueuse pour ce monde du business.
Intellectuelle s’il en est, issue de Khâgne et Hypokhâgne au Lycée Montaigne de Bordeaux, tu as épousé en même temps que ton mari El Hadj Malick Sy, le cursus de linguiste, de l’anglais à la traduction. Ton dernier projet était de monter une galerie d’art de renom.
Ma chère Seynabou, tu étais une personne d’une intelligence fine en avance sur ton époque, mais ce que je retiens de toi c’est ton raffinement et ta distinction en toute situation, y compris face à la maladie. Cette dignité qui te venait aussi bien de tes origines Mbodjienne des signâres du Walo que du Fouta par ta grand-mère Fatoumata Soukho Garbe auprès de qui tu reposes à Yoff.
Seynabou mon amie, je te ressemble, un peu mondaines et urbaines, nous sommes ancrées avant tout dans la tradition sénégalaise et trouvons notre bonheur dans les choses simples et belles, la lecture, le bord de mer, une sortie entre amies de toujours, un beau film mais aussi un bon Tieboudieune ou un khawaré.
Je parle de toi au présent car à ces mots définitifs de décès ou de mort, je préfère la douceur et la pudeur des termes wathie na ligueye. Mon amie Seynabou tu n’es ni morte, ni décédée. Tu es venue, tu as vécu, tu as rempli ta part d’humanité et de vérité et tu as voyagé.
Pour moi, pour tes fils Abdoulaye et Edaly, pour ta belle-fille Zara, pour tes sœurs, feu Maimouna Ndiaye Mills et Safiétou Ndiaye, ancienne ministre et aujourd’hui ambassadeur en Afrique du Sud, pour tous ceux qui te sont proches, je veux dire devant la Nation, que nous te sommes reconnaissants pour ton courage, ta générosité et ton amour de la vie.
Tu as traversé ce monde en poétesse, que le ciel te reçoive en étoile !
Oumou Wane à Seynabou Ndiaye,
Pour tous ceux qui t’aiment.
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LES PRIORITÉS VUES DE CASAMANCE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les attentes sont nombreuses mais les populations de Vélingara ont comme priorités, la santé, le transport et l'insertion des femmes et des jeunes dans la vie économique - VIDÉO EN PUULAR
Boubacar Badji et Oumar Niane |
Publication 23/01/2019
#Enjeux2019 - Les populations de la commune de Vélingara sont très partagées sur les différentes politiques à mettre en œuvre pour sortir leur commune de la précarité. Sur les questions liées à la santé, au transport, ou encore la politique de l’emploi des jeunes et l’insertion des femmes, les avis sont partagés.
Voir la vidéo en pulaar.
PAR ALYMANA BATHILY
SAUVER LES MÉDIAS, C'EST IMPÉRATIF
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Comment en est-on arrivé à cette dégénérescence des médias qui, de promoteurs de la démocratie, sont devenus des suppôts patentés de la politique politicienne, du business et du rigorisme religieux ?
#Enjeux2019 - 20 journaux quotidiens, 300 sites en lignes, 250 chaines de radios, 22 chaines de télévision, 4 bouquets de télévision : CanalSat, Excaf télécoms, Origines, Delta Net et une pléthore de « cablo opérateurs » plus ou moins clandestins qui proposent l’accès à des télévisions. C’est là le paysage médiatique actuel du Sénégal tel que le rappelait ici sur SenePlus.com encore récemment, notre éditorialiste Jean Meissa Diop.
Qui se souvient que jusqu’en 1994, l’information était distillée par le seul « journal gouvernemental » et la seule radio-télévision d’Etat, conviendra que le Sénégal a accompli un grand pas dans l’instauration du pluralisme de l’information. Il est indéniable que c’est à ce pluralisme que nous devons l’enracinement de la démocratie dans ce pays.
Ce n’est pas un fait du hasard que les premières élections un tant soit peu transparentes, les législatives de 1998, soient survenues après l’avènement des premières radios privées. On sait la part déterminante que celles-là joueront lors de l’élection présidentielle de 2000 en rendant compte en direct du déroulement des opérations de vote toute la journée et diffusant les résultats dès la clôture du scrutin, bureau de vote après bureau de vote.
On se souvient aussi du rôle que la presse écrite en particulier a joué pour informer le public sur le fonctionnement des institutions publiques. Je pense ici notamment à cette série d’articles signées par le Professeur Kader Boye sur « la crise des Institutions » dans le quotidien Sud, à la « Tontine des juges » du même journal qui nous révéla que plus d’un milliard de FCFA avait été soustrait des greffes du Tribunal régional de Dakar.
Il faut se rappeler que c’est l’interview en direct de Salif Sadio, chef de l’aile irréductible du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) sur Sud FM, qui a révélé aux Sénégalais que ce dernier n’était pas mort comme le régime du président Abdou Diouf le prétendait et que la guerre n’était pas finie.
Qui ne se souvient de l’émission « Bla Bla » de Radio Oxyjeunes qui vers les années 1997 déjà, nous appris à regarder le jeu politique avec humour et détachement ?
Que dire de ces émissions interactives genre « Wakh Sa Halaat » que toutes les radios programmèrent, qui contribuèrent indubitablement à concevoir et formuler des opinions politiques ? Aussi est-il bien démontré que le pluralisme de l’information s’est révélé une composante essentielle de la démocratie dans ce pays.
- Prêches, mbalax, télénovélas, conditionnement et fake news -
Par ailleurs il faut bien admettre que les journaux, les radios, les télévisions et les sites internet sont devenus récemment trop souvent, non pas seulement des simples supports de publicité, de merchandising et de commerce, mais des armes au service de la politique.
Quand le quotidien national Le Soleil s’assigne comme première mission d’illustrer et de défendre « les réalisations du président Macky Sall », d’autres publications se font les porte-parole ou le gardien des intérêts de telle ou telle personnalité politique, de telle ou telle « tarikas » ou à des « opérateurs économiques ».
De fait, plusieurs journaux et sociétés ayant été créés par des hommes politiques, les fréquences de radios et de télévision distribuées à tour de bras à des politiciens, des représentants de « taiika », des publicitaires et à des musiciens laudateurs, ce sont bien entendu les agendas politiques, les allégeances religieuses et les programmes promotionnels de ceux-là qui déterminent les contenus.
Voyez le temps consacré dans la programmation au mbalax, aux télénovelas brésiliennes, mexicaines ou sénégalaises, aux prêches religieux et aux ragots par rapport à l’instruction civique, aux droits de la femme et à l’histoire africaine par exemple.
Dans ces médias, de la presse écrite comme de l’audiovisuel, s’est développée ainsi une forme de journalisme sans professionnalisme avec des journalistes qui n’ont cure de la recherche des faits, de la rigueur de l’analyse, de l’objectivité et de la déontologie. Ces journalistes recourent allégrement à la calomnie, à l’injure, au chantage si ce n’est à la flagornerie.
Voyez comment en cette période préélectorale alors que la tension est déjà très vive, avec quel cynisme des journalistes patentés se font les défenseurs du camp du président de la République en s’attaquent à un candidat à coup de boules puantes et de fake news !
Comment en est-on arrivé à cette dégénérescence quasi généralisée des médias qui de promoteurs de la citoyenneté et de la démocratie dans les années 90 à 2000, sont devenus trop souvent de nos jours, des suppôts patentés de la politique politicienne, du business et du rigorisme religieux ? A ce fonctionnement des médias qui sape les fondements même de la démocratie ?
Le président de la République que les Sénégalais éliront le 24 février 2019 devrait à notre sens, au nombre de ses urgences, faire figurer des mesures pour régénérer les médias.
- Refonder et renforcer la régulation -
Il s’agit d’abord de mettre en place une Autorité ou un Conseil de régulation fort, dont les attributions concernent l’ensemble du secteur des médias (radios, télévisions, cablo opérateurs et autres distributeurs de contenus télévisuels et aussi presse écrite, y compris presse en ligne et publicité).
Cette institution sera établie par la Constitution. Ceci lui conférera une plus grande légitimité et la mettra à l’abri de changements de statuts motivés par des intérêts politiques partisans. Ce nouvel organe de régulation sera totalement indépendant de l’Exécutif. Son budget sera voté par l’Assemblée, à laquelle il rendra compte.
Les membres de son collège directeur seront nommés non pas par le seul président de la République mais aussi par l’Assemblée Nationale et par le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (ou l’institution qui la remplacera après la réforme des institutions que nous appelons de nos vœux).
Ces membres nommés pour une longue durée (6 ou 7 ans), à un mandat unique, seront inamovibles. Ce qui les mettra à l’abri des pressions politiques. Ils seront employés à temps complet. Ils nommeront le président de l’institution.
Celle-ci reprendra les attributions de l’actuel Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel --CNRA) (protéger la liberté de la presse, veiller à l’équilibre du pluralisme, promotion de la libre concurrence entre médias, veiller à l’égal accès des partis politiques aux médias de service public et, en période électorale, veiller à ce que l’activité des médias soit respectueuse de l’ordre public, de la sécurité de l’Etat notamment) auxquelles on ajoutera celles relatives au respect de l’éthique et de la déontologie et à la régulation du secteur de la publicité.
Il renforcera ainsi l’action du Comité d'Observation des Règles d'Ethique et de Déontologie (CORED), l’organe d’autorégulation des médias dont le seul tribunal des pairs ne suffit pas à réguler le secteur. L’expérience l’a démontré !
Ses pouvoirs comprendront outre le contrôle des contenus par rapport aux cahiers de charge, l’attribution des fréquences (il sera équipé en conséquence) et la délivrance des licences d’exploitation.
Il aura en outre en charge, la nomination (par appel d’offres) des directeurs des médias publics (Le Soleil, la Radiotélévision Nationale (RTS) et l’Agence de Presse Sénégalaise (APS).
Première tâche de ce nouveau régulateur : procéder à un audit exhaustif de l’ensemble du secteur des médias, en particulier de l’audiovisuel et reprendre les centaines de fréquences non utilisées. Et aussi : reprendre la loi n°2017-27 du 23 juillet 2017 portant Code de la Presse pas seulement pour revenir sur son article 114 instituant l’emprisonnement pour délit de presse (qu’on ne retrouve de nos jours dans aucune législation africaine) mais aussi pour supprimer le dépôt légal.
- Etablir un écosystème propice au développement des entreprises de presse -
Etablir que les médias publics qui se cantonneront désormais au seul service public et se refuseront désormais à se faire les porte-parole du président de la République et du parti au pouvoir sont financés intégralement par dotation du budget de l’Etat. De ce fait les recettes publicitaires seront accessibles aux seules entreprises de presse privées.
L’Aide aux médias dont l’allocation annuelle de 700 millions FCFA réparties entre plus de 300 entités n’a jamais eu aucune incidence sur la bonne santé des entreprises pourra ainsi être supprimée.
Le Fonds d’Appui et de Développement de la Presse sera alors alloué pour partie aux institutions de formation pour développer leurs compétences dans les nouveaux outils du numérique et pour partie à la formation et à l’équipement des médias communautaires. Le statut et le cahier de charges de ceux-ci ayant été redéfinis.
Alymana Bathily est éditorialiste depuis plus de 5 ans à SenePlus.com. Il est, sociologue des médias et écrivain. Il est l'auteur de "Médias et religions en Afrique de l'Ouest" publié en 2009) et d'un roman intitulé "l'Année de l'Eléphant publié en 2018 aux éditions Edilivre.
PAR NDIAGA GUEYE
LES TIC, UN ÉCOSYSTÈME PEU FAVORABLE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 – Il urge que les autorités usent de leurs moyens de régulation techniques et juridiques aux fins d’assurer la création d’un environnement qui favorise le développement du secteur des TIC
#Enjeux2019 – L'Union internationale des télécommunications (UIT), institution des Nations-Unies spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication, dans son classement mondial des pays selon l'indice de développement des TIC dans l'édition de 2017 du rapport "Mesurer la société de l'information", a classé le Sénégal à la 142e position sur 176 pays.
L'Indice de développement des TIC, basé sur onze indicateurs liés à l’accès aux TIC, à leur l’utilisation et aux compétences, est un outil unique permettant de comparer le niveau de développement des TIC dans les pays du monde entier.
Ainsi, au classement mondial, le Sénégal de la 124e place en 2012, dégringole à la 142e place en 2017. Il était classé à la 132e place en 2015, un recul de 9 places en 3 ans et de 18 en 5 ans.
Le constat est sans équivoque : le secteur des TIC au Sénégal ne cesse de régresser depuis 2012. Il est parmi les pays à la traine et loin du peloton de tête africain en matière de développement des TIC.
Ce recul, les sénégalais le vivent au quotidien par une mauvaise qualité de service quand il est accessible, des tarifs encore élevés à cause de l’absence de concurrence dans le marché des TIC et un écosystème numérique peu favorable à l’emploi et l’entreprenariat des jeunes.
Cette situation qui perdure depuis 2012 a d’abord eu pour résultat le recul et ensuite la stagnation d’un secteur qui, compte tenu de ses potentialités et de l’importance des TIC, pourrait être le moteur du développement du Sénégal.
Le secteur des TIC ne constitue pas encore un levier de croissance pour le Sénégal à cause d’un marché imparfait, une mauvaise régulation et un cadre juridique inadéquat.
- Un marché imparfait -
Le Sénégal, dans le secteur des TIC présente un paradoxe incompréhensible. En effet, au moment où les opérateurs comptent leurs centaines de milliards de F CFA en résultat net, l’utilisateur sénégalais peine au quotidien et éprouve d’énormes difficultés pour bénéficier des services de qualité à des tarifs abordables (téléphonie mobile, internet et services à valeur ajoutée). L’exclusion numérique demeure ainsi une réalité au Sénégal au moment où être dans les réseaux téléphoniques ou sur internet devient un besoin de plus en plus important.
Manifestement le secteur des TIC au Sénégal souffre encore d'une absence totale de concurrence qui limite son développement et pénalise fortement les utilisateurs. Ces derniers sont dans l'impossibilité, encore aujourd'hui, de trouver une offre, en termes de prix et de service, adaptée à leurs besoins.
Des offres alignées et peu avantageuses, les abus de position dominante, les ententes entre les opérateurs, le monopole de la Sonatel sur le fixe et l’ADSL et le manque de transparence, constituent les caractéristiques de ce marché qui d’un duopole (Sonatel, Tigo), est devenu un oligopole depuis 2007 avec l’entrée d’Expresso.
Oligopole qui a généré une situation de position dominante dans laquelle un acteur (Sonatel), seul détermine les règles du marché. Ce qui a pour effet d’annihiler toute possibilité de baisse des prix, d’amélioration de la qualité, par le jeu de la concurrence.
Une telle situation de marché jure d’avec l’esprit et les règles d’un système concurrentiel sain dans lequel le niveau des prix traduit autant la performance de l’entreprise que sa dimension économique ainsi que ses coûts internes de production. Le marché est structuré par l'offre et non par la demande, c'est-à-dire par les besoins des utilisateurs. Ainsi le marché est verrouillé par le cartel des opérateurs à leur seul profit, ce qui explique la rentabilité anormalement élevée des opérateurs (EBITDA plus de 50%).
A ces problèmes concurrentiels s’ajoute le manque de dynamisme de l’entreprenariat numérique.
- Écosystème numérique peu favorable à l’entrepreneuriat -
L’univers des entreprises évoluant dans les TIC souffre de l’absence d’un modèle économique qui pourrait attirer les bailleurs et les banques. En dehors de la société de Conseil en Technologies de l'Information et de la Communication (CTIC), des initiatives des opérateurs Orange (Prix de l’Entrepreneur Social) et Tigo (Challenge pour l’entreprenariat), ou encore Le Challenge « Startupper » de l’année par Total, l’entreprenariat numérique poursuit son chemin de croix.
Certes, il y a toute une série d’entreprises qui se battent au jour le jour et beaucoup de jeunes entrepreneurs sociaux qui innovent à la tête de start-up. Toutefois, leurs moyens sont souvent limités et l’Etat ne les accompagne pas suffisamment. Quant aux banques, elles proposent des conditions d’octroi du crédit souvent dissuasives.
Comment alors trouver alors les moyens ou de potentiels bailleurs pour financer une start-up ? Telle est l’équation que doit résoudre tout entrepreneur numérique au Sénégal. L’écueil financier est souvent insurmontable. L’écrasante majorité des entrepreneurs sociaux (jeunes ou étudiants) est livrée à elle-même. La seule alternative qui s’offre à ces entrepreneurs sociaux, c’est de recourir le plus souvent à l’autofinancement, sachant que leurs moyens sont souvent très limités.
Aussi, n’est-il pas surprenant que Le Global Entrepreneurship Index (GEI) 2018, qui mesure l’écosystème entrepreneurial dans 137 pays, classe le Sénégal à la 103e position, parmi les derniers au monde, loin derrière le Kenyan, l’Ile Maurice, le Rwanda, le Ghana et le Cap Vert.
Les problèmes des entrepreneurs numériques sont identifiés depuis fort longtemps. Toutefois, nous sommes au regret de constater, qu’au-delà des beaux discours de circonstance des autorités, il n’y a jamais d’actes concrets. On constate plutôt un pilotage à vue et des annonces de projets épars sans aucune cohérence.
Au regard de ce tout qui précède, l’écosystème ne favorise pas encore l’entreprenariat numérique au Sénégal, mais pire encore, toutes les entreprises qui utilisent les TIC comme facteurs techniques de production sont plombées dans leur potentiel de croissance par les tarifs élevés et la qualité qui laisse à désirer, ou par des interdictions d’accéder à des services tel que la téléphonie par internet. Ainsi, le numérique au lieu d’être un levier constitue ainsi un frein à la croissance de pans entiers de l’économie sénégalaise.
Faute d’un écosystème porteur de développement, il urge que les autorités usent de leurs moyens de régulation techniques et juridiques aux fins d’assurer la création d’un environnement qui favorise le développement du secteur des TIC.
Le gouvernement a d’abord élaboré une stratégie des développement des TIC en 2016, mis en œuvre des leviers de régulation tels que la portabilité, le free roaming, le partage des infrastructures, le dégroupage de la boucle locale tout en entreprenant une politique de libéralisation du secteur des TIC en lançant des appels publics à candidatures pour l’attribution de licences de fournisseurs d’accès internet (FAI), d’opérateurs mobiles virtuels (MVNO) et l’actualisation du code des télécommunications de 2011.
Titulaire d’un Master 2 en Informatique (Université Lumière Lyon 2, France) et en Gestion de projets numériques (Université Paris 10 Nanterre, France) ; Ndiaga Gueye est ingénieur en réseaux informatiques (Houston, Texas). Auteur du livre "Conception et gestion de projets numériques territoriaux" publié aux éditions universitaires européennes en 2016 (ISBN 978-3-639-54136-6), il est consultant en TIC et président de l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC).
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« ENTRE MACKY ET MOI.. »
Madické Niang dit tout dans l’émission « Sen Jotaay »
Doudou Wade a peu goûté les dernières déclarations du chef de l'Etat à l'endroit de ses opposants.
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CHRONIQUE DE PAPE ALE NIANG DU 23 JANVIER 2019
Le journaliste revient sur la décision du Conseil constitutionnel, se désolant de la fragilité du pouvoir judiciaire transformé en bras armé dans des règlements de compte politique
Dans sa chronique de la semaine Pape Alé Niang revient sur la décision du Conseil constitutionnel. Il se désole de la fragilité du pouvoir judiciaire transformé en bras armé dans des règlements de compte politique.