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15 septembre 2025
LE SENEGAL PECHE 300 LICENCES
Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Oumar Guèye et Emma Metieh Glassco, ministre, directrice de l’Autorité de la pêche et de l’aquaculture du Liberia ont sogné hier, un accord qui ouvre aux pécheurs sénégalais les eaux libériennes.
Les pêcheurs artisanaux et semi industriels sénégalais peuvent désormais investir les eaux libériennes. Un accord en ce sens a été signé mardi entre les deux pays. Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Oumar Guèye, et Emma Metieh Glassco ministre, directrice de l’Autorité de la pêche et de l’aquaculture du Liberia ont paraphé au ministère de la Pêche l’accord qui ouvre aux pêcheurs sénégalais de nouvelles perspectives. «Cet accord permet à la pêche artisanale et semi industrielle de pouvoir disposer de licences de pêche dans les eaux sous juridiction libérienne», a révélé le ministre de la Pêche procédant à la lecture du document après sa signature par les deux parties. «100 embarcations de pêche artisanale par an pour des puissances inférieures ou égales à 60 chevaux, 200 embarcations de pêche semi industrielle par an pour des puissances supérieures à 60 chevaux sans dépasser les 100 chevaux», a détaillé le ministre, annonçant aussi une possibilité pour la pêche industrielle dans les eaux libériennes «sous certaines conditions».
Omar Guèye a fait savoir que l’accord «avec effet immédiat dès sa signature» s’étale sur une durée de 5 ans renouvelables. «Cet accord est l’aboutissement d’un processus de négociations intenses et fructueuses des représentants et experts de nos deux pays, alternativement à Dakar et à Monrovia», a expliqué le ministre de la Pêche. Il a fait savoir que l’accord fait suite à la visite du Président George Weah à Dakar le 15 janvier 2018. «Nos deux chefs d’Etat avaient donné instruction pour l’ouverture des négociations pour la signature du présent accord», a rappelé M. Guèye qui a soutenu qu’en contrepartie «la partie libérienne bénéficie de l’expertise sénégalaise dans le domaine de la pêche».
Mme Glassco s’est réjouie pour sa part de la nouvelle coopération. «Je suis heureuse que l’on ait conclu cet accord dans des délais aussi courts. Nous espérons rendre plus dynamique la coopération entre nos deux pays (…) Notre Président dit que sa seconde maison c’est le Sénégal. Nous nous attendons au meilleur dans la coopération entre le Sénégal et le Liberia», a-t-elle expliqué.
Exploitation et gestion des ressources marines, valorisation et commercialisation des produits de la pêche et de l’aquaculture, recherche halieutique, préservation de l’environnement marin et côtier, contrôle et surveillance des pêches, partage d’informations sur les pêches et l’aquaculture, renforcement et développement des communautés de pêche. Tels sont entre autres, les points qui composent le cadre de la coopération établie par la signature de l’accord.
UN INFORMATICIEN RISQUE 2 ANS DE PRISON
Il a été arrêté pour avoir détecté une faille dans le système informatique de la Police nationale. Le juge correctionnel lui a accordé hier une liberté provisoire.
Pour les délits d’accès et de collecte frauduleux dans un système informatique, le jeune informaticien Souleymane Fall risque 2 ans dont 6 mois de prison.
Agé de 21 ans, Souleymane Fall est accusé d’avoir accédé frauduleusement au système informatique de la Police nationale. Le Parquet a requis hier 2 ans dont 6 mois ferme à son encontre. Il est retenu contre lui les délits d’accès et de collecte frauduleux dans un système informatique. Jeune programmeur et cyber-défenseur, il avait une fois décelé une faille dans le système de la Police nationale. Un fait qui lui a valu son séjour carcéral depuis mai 2018. Les faits se sont passés lors d’une journée portes ouvertes de cybersécurité organisée par la police au King Fahd. Et c’est en visitant les stands qu’il a montré ses capacités aux policiers en face de leurs ordinateurs.
Hier, face au juge de la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Dakar, M. Fall s’est expliqué sur son geste. «J’ai découvert que leur télévision avait une faille. J’en ai parlé à la policière en lui faisant comprendre que n’importe qui pouvait y diffuser des images. Pour la convaincre, je l’ai éteinte grâce à un programme que j’ai installé sur mon téléphone», a-t-il laissé entendre.
Toutefois, il a précisé qu’il a agi avec l’accord des policiers présents. A son arrivée, le commissaire n’a pas digéré le comportement du jeune garçon car, pour lui, il s’est introduit frauduleusement dans les données de la police. Après une fouille dans l’un de ses ordinateurs, il a été découvert des données de la Sonatel, de Microcred et un permis canadien. Selon lui, il ne les a pas installées lui-même dans son système. Pour le procureur, même si le système de la Police nationale a des failles, le prévenu n’avait pas l’autorisation d’y pénétrer. De l’avis de la défense, l’enquête ne précise pas si le mis en cause avait utilisé, supprimé ou modifié un quelconque mot de passe. Pour les avocats, à la place de la prison, leur client devrait être honoré pour son geste. Selon eux, le doute est permis dans cette affaire et il doit être appliqué à l’informaticien. En attendant le délibéré fixé au 12 février, Souleymane Fall a obtenu la liberté provisoire après 8 mois de prison.
GASTON MBENGUE PERD SON COMBAT
Le verdict de l’affaire d’association de malfaiteurs et d’extorsion de fonds, impliquant le promoteur de lutte Gaston Mbengue, Moïse Rampino et Cheikh Mbacké Gadiaga, est tombé hier
Le juge correctionnel a condamné Gaston Mbengue à 2 ans avec sursis. Le jeune Rampino a lui écopé de 2 ans d’emprisonnement dont 10 mois ferme. Quant à Cheikh Mbacké Gadiaga, il a pris 2 ans de prison dont 10 mois ferme. Ils doivent également, chacun pour sa part, allouer à Pape Maël Diop et au colonel Issa Niang, parties civiles, la somme de 2 millions de francs Cfa.
LE GARDE DU CORPS DU MAIRE DE GRAND-YOFF RELAXE
Mamadou Lamine Diop a été condamné à 2 ans dont 2 mois ferme. Au vu par contre du temps qu’il a passé en détention, il va aussi retrouver les siens.
Le maire de Grand-Yoff n’aura plus à craindre pour sa sécurité. Son garde du corps a recouvré la liberté. En rendant hier sa décision, le Tribunal correctionnel a relaxé Charles Mandiang des fins de la poursuite. Cependant, son coprévenu n’a pas eu la même baraka que lui. Mamadou Lamine Diop a été condamné à 2 ans dont 2 mois ferme. Au vu par contre du temps qu’il a passé en détention, il va aussi retrouver les siens.
Les prévenus étaient poursuivis pour rassemblement illicite, destruction de biens appartenant à l’Etat. Les faits ont eu lieu lors des manifestations des populations de Grand-Yoff après l’arrestation de Khalifa Sall. Pour exprimer leur courroux, des habitants de Grand-Yoff, fief de l’ex-maire de Dakar, avaient saccagé un bus de Dakar dem dikk.
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
PIERRE-HENRI THIOUNE, ORACLE, Ô DÉSESPOIR
EXCLUSIF SENEPLUS - L’idéal de souveraineté, de véritable dialogue religieux sans la seule rescousse de l’apparence, toutes ces idées qu'il défendait avec son célèbre doigt accusateur, sont restées sans héritiers - INVENTAIRE DES IDOLES
L’œuvre d’Ousmane Sembène n’est pas seulement prophétique et immortelle. Quand on l’explore, c’est l’une des plus édifiantes, tant la plume et la caméra du natif de Casamance ont su confesser et accoucher une société, et bien au-delà. On retrouve tous les types de héros chez Sembène. Dans la Noire de (1966), celle à qui Mbissine Thérèse Diop donne une vie est une jeune immigrée humiliée, employée domestique, essorée par le racisme, le rêve défait, qui finit par se suicider dans la salle de bain. Sembène nous donne là, la figure du héros candide que percute la violence de l’histoire. Dans le Camp de Thiaroye (1988), le sergent-chef Diatta, démobilisé de l’armée française, tient tête aux futurs bourreaux de son unité et rivalise avec eux dans leurs codes. Il est le héros discret, dont l’aura émerge et croît à mesure que le film avance, dont on sent aussi le déchirement entre le désir de revenir aux traditions ancestrales et la réalité d’une acculturation occidentale. Même déchirement dans Xala (1974) pour El Hadji Abdou Karim Beye. Seulement, ce héros est celui de la honte et du reniement. Dans Emitaï (1971), les héros sont multiples : la révolte contre l’effort de guerre mobilise tout ce village où l’on peut percevoir l’héritage d’Aline Sitoé Diatta. C’est l’héroïne et les héroïnes que Sembène met en scène, dans un féminisme précurseur.
Dans le Mandat (1968), le héros est naïf, balloté dans les mouvements de la modernité, polygame qui entretient des traditions par la perfusion de cet argent extérieur qu’il attend. C’est un héros presqu’absurde qu’offre là, Sembène, que l’on plaint mais pour qui l’on ressent une vague affection. Dans Molaadé (2004), le dernier film du cinéaste, l’héroïne lutte contre ses traditions et l’excision. Comme une évolution, l’écrivain, a su tirer le portrait avec une lucidité toujours renouvelée. Dans lesBouts de bois de Dieu (1960), comme dans les autres œuvres majeures, la plume ou la caméra savent suggérer, militer, sublimer, avec la réserve et avec la pondération de l’homme à la pipe. Tous ces héros multiples semblent fusionner dans la personne de Pierre-Henri Thioune, le personnage central dans Guelwar (1992). Thierno Ndiaye Doss qui prête son jeu d’acteur à ce personnage est resté mythique dans les cœurs et dans les annales du cinéma national avec ce rôle. C’est le héros magnifique et grandiose. Solennel et grave. Impétueux quand il faut, humain quand il le faut. Il agrège presque tous les types de la galerie de personnages que Sembène a offert.
Si l’auteur a décliné ses héros à travers de multiples expressions, il faut noter qu’il avait aussi le culte de la scène symbole. Dans chaque film, il y a ce moment où la gravité atteint son comble. Scène souvent sans paroles, relevée par la bande originale tragique, où le message est visible, fort, et direct. Dans le camp de Thiaroye, c’est l’attaque nocturne qui causa les morts dans la nuit. Lâcheté historique pendant laquelle Pays, joué par Sidiki Bakaba, muet et traumatisé par la guerre en Europe verse des larmes. A la fête des soldats qui croyaient enfin recevoir leurs droits, succède la tuerie dans le silence. Dans Emitaï, c’est la destruction des réquisitions de riz qui atteint le sommet du drame. Dans Molaadé, c’est la destruction des radios que brûlent les hommes pour mieux ensevelir les femmes dans la nuit des traditions. Dans Xala (1974), c’est les crachats de la rédemption. Dans Ceddo (1977), c’est le baptême des païens quand ils reçoivent leurs prénoms musulmans.
L’on pourrait à loisir trouver un, voire deux moments, dans chaque film, où le temps se fige et où le spectateur est seul juge. Ces moments, il y en a eu deux très forts dans Guelwar : dans le premier, Pierre-Henri Thioune est mort et enseveli. Abou Camara procède à l’exhumation du corps. Saisissante scène, ponctuée des cris et saillies religieuses stupéfaites, que la chanson Njilou de Baaba Maal enrobe d’un voile de magie. Dans la deuxième scène, en flashback Pierre-Henri Thioune fustige dans ce discours mythique, l’aide internationale qui suscite et alimente les prédations de l’élite politique. On y voit alors, la procession, mimétique et décidée, éventrer les sacs de riz de l’aide alimentaire comme jadis dans Emitaï. Les lettres de noblesse du refus, portées par des enfants, rendent la séquence inoubliable. Cette tradition de la destruction salvatrice chez Sembène est un élément fondateur, comme la métaphore sur la nécessité d’un divorce violent, pour libérer le cri de la naissance. Mort ou vivant, Sembène a fait porter un discours à Pierre-Henri Thioune, un discours de vérité, un discours de refus.
On en fait bien des caisses sur le courage quelquefois. On le surévalue chez les uns et on le sous-évalue chez d’autres. Mais le courage de Pierre Henri Thioune, et au-delà, celui de Sembène, est celui de nous avoir régulièrement entretenus du devoir d’entretenir ce courage. La vérité est une idole dépréciée, elle doit rester une idole vivante tout de même. Depuis Guelwar, presque 30 ans, et pas un héros à grande audience, au niveau national, n’est venu bousculer nos certitudes, nos acquis, nos reposantes commodités. La scène politique depuis Guelwar s’est ensablée dans des querelles indignes en désertant le champ des idées. L’idéal de souveraineté, de véritable dialogue religieux sans la seule rescousse de l’apparence, toutes ces idées que défendait Pierre-Henri Thioune, avec son célèbre doigt accusateur, sont restées sans héritiers multiples. La politique s’est refermée dans une consanguinité avec le pouvoir moral, pour baliser le statut quo. On peut gager que s’il était vivant, Pierre Henri Thioune aurait sans doute pointé encore son doigt accusateur vers nous autres.
Il se rencontre beaucoup de diffuseurs de cette séquence, beaucoup d’amoureux de ce passage de Guelwar, pourtant comme toujours, nous aimons les héros morts, par impuissance et incapacité à les réincarner. On les embrasse pour mieux les faire taire pour de bon, et pour nourrir une bonne conscience épisodique. A la mort récente de Thierno Ndiaye Doss, comme à celle avant d’Ousmane Sembène, c’est toute la lignée des oracles qui s’est éteinte définitivement, nous laissant le temps des héros aux galons multiples et aux faits glorieux inexistants.
En allant vers le cinéma, Sembène l’a dit : il voulait toucher plus de gens, ceux que les livres n’atteignent jamais. La littérature reste élitiste et sectaire. Elle exclut. A dessein et à décharge à cause des déficits de promotion et d’investissements culturels. La caméra de Sembène est presque restée sans héritiers. Ça en dit long sur notre époque, prompte à célébrer la libération, à s’autosatisfaire d’une ébullition de la scène intellectuelle, alors qu’à y voir de très près, le vernis couvre un vide, voire un gouffre. Dans cet emblématique Guelwar des années 90, Pierre-Henri Thioune reste un prophète qui tend l’index vers la bonne direction, mais on a regardé ailleurs, obnubilés par le doigt. C’était un héros total, presque taquin et frivole, il est l’un des premiers à apparaître nu dans un film de grande audience nationale, dans une scène encore plus incroyable d’adultère à cette époque. De ces héros qui nous plaisent, nous grondent, nous dérangent, nous interpellent et nous divertissent. C’est pourquoi il reste impérissable même si le fumier ne semble pas faire un bon engrais pour la repousse. C’est qu’il est un oracle, au sens plein et sublime du mot. Il ne faut pas désespérer qu’il y ait des héritiers. Si les livres « précèdent les lecteurs » comme le dit joliment Boris Diop, le temps est alors un allié. Il nous reste juste à arroser le champ.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BACARY DOMINGO MANÉ
MACKY JOUE À SE FAIRE PEUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour lui, le silence, face aux attaques de l’opposition, est l’arme des faibles - C’est un homme irascible qui regarde de haut, ses opposants, ses partisans et ses collaborateurs
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 23/01/2019
Il joue à se faire peur. Son positionnement agressif, privilégie l’adversité, la confrontation et les rapports de force. Pour lui, le silence, face aux attaques de l’opposition, est l’arme des faibles. Il est dans la réactivité, synonyme de manque de sérénité. C’est un homme irascible qui regarde de haut, ses opposants, ses partisans et ses collaborateurs. Tous ceux qui oseraient lui opposer un minimum de résistance. Il est perché là-haut. Il est tout simplement le président de la République.
« Force restera à la loi...Je ne tolérerai pas… Je ne laisserai personne brûler ce pays… Petites gens (parlant des opposants) … Je vais réduire l’opposition à sa plus simple expression… », dixit le premier des Sénégalais.
Le président Macky Sall a choisi le positionnement agressif (territoire d’expression), chaque fois que sa communication s’adresse à ses opposants. Il brandit la force légale. Le ton est menaçant, la parole coule, les lèvres se resserrent et les sourcils baissent. Ces micro-expressions de colère (qui ne sont pas des gestes appris) prouvent qu’il ne triche pas et en veut à cette opposition « impénitente » qui agresse aussi par la parole, la plus haute institution du pays.
Lexique des lutteurs, ascendance psychologique
Et lorsque le président Sall choisit de communiquer en wolof, il puise dans le lexique des lutteurs traditionnels : beuré (lutter), mbott (ceinturer), daan ou jeul (terrasser) … Tout est confrontation chez lui. La stratégie du faire peur, de bander ses muscles, est connue des lutteurs (à l’occasion des face-à-face) pour avoir une ascendance psychologique sur l’adversaire.
Même les syndicalistes, y compris ses partisans et ses collaborateurs, n’échappent pas à la coulée de lave discursive. Des remontrances aux mises en garde, en passant par les menaces, Macky veut montrer qu’il est le maître du jeu. Et gare à ceux qui tenteront de lui résister. Il les regarde de haut et n’hésite pas à les écraser, chaque fois que le Léviathan sent que le rapport à l’autre lui est défavorable. C’est l’être des cimes, des hauteurs, accroché à son piédestal telle une abeille à sa ruche.
Communication violente et abus
Certes, le marketing politique nous enseigne que l’humour est efficace pour rallier les partisans et les indécis, mais la menace s’avère plus pertinente pour convaincre ses opposants politiques (Sonia Capelli, 2014). Mais tout abus est nuisible et la parole n’est pas à l’abri de la dépréciation lorsqu’elle suit la voie de la permanence, de la désacralisation, de la banalisation.
La communication violente du président Sall ne saurait être dissociée de l’image austère de l’Etat (le monstre froid), incarnée par le corps sacré. Renfrogné, bougon, grincheux, il a toujours le masque à portée… du visage. Il est sérieux…trop sérieux…Même quand il décide de nous ressembler (se mettant dans la peau de monsieur-tout-le-monde), en nous faisant rire, son humour vire au noir. Ses pas de danse (le numéro qu’il nous a servis au Centre Abdou Diouf), accompagnés, de poings fermés, montrent à suffisance que le président a un problème avec la spontanéité.
Il est dans la réactivité
La faiblesse de sa communication réside dans sa réactivité, en voulant répondre coûte que coûte à ses adversaires qui sont dans leur rôle de « destruction massive » de toute initiative de la majorité, susceptible de leur faire perdre la bataille de l’opinion. Cela l’expose, et le manque de sérénité se lit à travers certains glissements sémantiques maladroits qui brisent la carapace sacrée, le ravalant ainsi, au rang des hommes et des femmes ordinaires. Cette réactivité en fait un homme irascible.
Son erreur est de croire que le silence est une marque de faiblesse face à une opposition qui bande ses muscles. C’est plutôt le compagnon des grands hommes qui ont compris que la meilleure des communications, est celle basée sur les résultats. L’action assèche la bouche et évite à la parole de couler. Et pourtant, c’est le président qui nous parle du Temps de l’action !
Clash permanent
La stratégie du clash permanent génère de la violence. La parole n’est plus policée, parce qu’elle est grosse de colère. Et par un effet d’entraînement, elle est reprise au rebond par le destinataire, qui la renvoie à l’expéditeur. Ainsi, la parole coléreuse, incapable d’appréhender la réalité qui ne se dévoile pas dans le brouillard des invectives, est l’étincelle qui mettra le feu aux poudres.
Attention, le diable rode autour, il n’attend que le déclic pour habiter ces corps malades… de frustrations.
LES FAMILLES DES VICTIMES RECLAMENT LE DEPART DU MINISTRE DE LA PECHE
La communauté de pêcheurs de la langue de barbarie, à Saint-Louis, a procédé, hier mardi, à l’inhumation des 4 corps des pêcheurs rapatriés du Cap-Vert dans la soirée du lundi 21 janvier et réclamé la démission de Oumar GUEYE
Ils sont tous originaires de cette localité et reposent désormais au cimetière Thiaka Ndiaye de Guét-Ndar. Occasion saisie par les représentants des familles de victimes pour réclamer la démission du ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Omar Gueye.
Les nombreuses pertes en vies humaines chez les pêcheurs continuent sans cesse de hanter le sommeil des habitants de la langue de barbarie, à Saint-Louis. Ces derniers viennent en effet d’inhumer 04 des leurs ayant perdu la vie aux larges des côtes du Cap-Vert. Ce qui porte à 12, le nombre de pêcheurs morts en l’espace seulement d’un mois, selon ces derniers très remontés contre leur ministre de tutelle. “Le ministre Omar Gueye devrait tout simplement démissionner de son poste car il est incapable de gérer ce secteur. Nous, acteurs de la pêche, réclamons son départ avant même la présidentielle. Il est regrettable qu’en un mois, nous ayons eu 12 morts”, a martelé le porte-parole des familles de victimes, par ailleurs membre du Comité Dialogue Social - Pêche - Aquaculture, Cheikh Sidaty Ndiaye.
Ainsi l’État est encore interpellé afin que pareilles situations ne se reproduisent plus. Et le porte-parole de poursuivre, en précisant que ces 12 morts sont en quelque sorte les 04 corps retrouvés à Praia au Cap-Vert, les 04 autres pêcheurs heurtés par un bateau, les 03 corps restés introuvables et un pêcheur qui a eu des problèmes avec un filet en haute mer. “Au vu de tout cela, il est clair que notre ministre a vraiment failli à sa mission. Il est temps que le président de la République revoit cette situation et qu’on nous retourne dans l’ancien système à savoir la mise à disposition des bateaux ramasseurs jadis appelés “la Saint-Louisienne de Pêche”. Des propositions faites, hier mardi, à l’occasion de la cérémonie d’inhumation des 04 corps des pêcheurs que sont Mankeur Fary Niang, le capitaine de la pirogue, Iba Fall, Maguette Dieye et Bounama Ndiaye, le benjamin de l’embarcation. Tous sont originaires de la langue de barbarie.
POUR RÉDUIRE LES PERTES EN VIES HUMAINES CHEZ LES PÊCHEURS : L’acquisition des puces traceurs à géo localisation satellitaire préconisée
C’est une solution qui viendra certainement renforcer les normes et règles que les pêcheurs sont souvent invités à respecter strictement pour la préservation de leur sécurité. Il s’agit, en effet, pour l’État d’imposer aux acteurs de la pêche d’acquérir, pour chaque pirogue, des puces traceurs à géo localisation satellitaire. Une proposition faite Babacar Gaye, un pêcheur et également fils de pêcheur. Selon le natif de la langue de barbarie, l’État devrait tirer toutes les leçons des nombreuses pertes en vies humaines chez les pêcheurs. “Le Gouvernement devrait, à partir de la disparition répétitive de pêcheurs, imposer à cette communauté l’acquisition de puces traceurs à géo localisation satellitaire. Il faut qu’on utilise les nouvelles technologies et que ces puces soient subventionnées par l’État, à l’image des moteurs, des gilets et le carburant”, a insisté Babacar Gaye, tout en précisant que ces puces permettraient de retrouver les pirogues disparues parce que traçables pendant au moins un à deux mois. Mais, selon lui, cette solution ne peut s’accompagner que de la dotation des différentes villes côtières d’hélicoptères afin d’aller secourir les pêcheurs dès les premières heures de disparition. Cette solution, une fois ajoutée au respect par les pêcheurs des mesures de sécurité telles que le port du gilet de sauvetage et les infos provenant des services de la Météo, permettrait de sauver des vies.
LES ACTEURS DECRIENT LE LABEL ALIOU SALL
Dans le cadre de leur plan d’action, les artistes et acteurs culturels de Guédiawaye ont organisé hier, mardi 22 janvier, un sit-in devant l’Hôtel de ville de Guédiawaye.
La manifestation avait pour objet de dénoncer les « dérives du maire Aliou Sall dans la gestion des affaires culturelles au niveau de la ville ».
«La culture souffre à Guédiawaye », « Guédiawaye, une ville sans culture », « pas de festival politique à Guédiawaye », c’est un peu tout cela qu’on pouvait lire sur leurs pancartes hier, mardi 22 janvier. En sit-in devant le portail de la mairie, les artistes et les acteurs culturels de Guédiawaye ont dénoncé la « politique culturelle incohérente » du maire Aliou Sall. Très remontés contre lui, les artistes et acteurs culturels lui ont reproché des promesses non tenues. « Dès son arrivée à Guédiawaye, il nous avait promis une grande salle de spectacle à l’image du Grand Théâtre, jusque-là on ne voit pas l’ombre d’une salle de spectacle. Il a voulu organiser un festival international juste pour faire un bilan culturel. Nous nous y sommes opposés parce que ce n’était qu’un évènement politique avec un marché frauduleux sans rien nous dire », dénonce le coordonateur, Pape Meïssa Guèye.
Etalant encore leur colère contre la gestion du maire, les artistes et acteurs culturels de Guédiawaye exigent un « audit des fonds qui sont destinés à la culture et qu’ils ne reçoivent pas ». «Chaque année, on prévoit des fonds à la culture, on en parle mais on ne voit absolument rien du tout», se désole Pape Meïssa Guèye. Pis, les artistes et acteurs culturels de Guédiawaye dénoncent le «manque de vision» du maire. «Ce qui est grave encore, c’est que pour 2019, il a comme grand projet culturel la construction d’un lieu de culte, ce qui montre vraiment son insuffisance et l’insuffisance de ses collaborateurs à maitriser la notion de culture parce que si on veut résumer un programme culturel à la construction d’un lieu de culte, je pense que c’est très grave », a déclaré Pape Meïssa Guèye.
En effet, à en croire les artistes et acteurs culturels de Guédiawaye, leurs maintes correspondances à Aliou Sall restent sans suite. « Il ne répond jamais à nos sollicitations et à nos correspondances. Il nous ignore carrément. Aliou Sall tout ce qu’il fait, c’est essayer de nous ignorer et de nous diviser ». Toutefois, ils se disent ouverts à des discussions pour mettre en place une vraie politique culturelle à Guédiawaye.
LES ACTEURS INTERPELLENT LES CANDIDATS
Las acteurs interpellent les organisations syndicales et autres, surtout du côté de l’éducation et de la santé, sur leurs attentes face au prochain président de la République
IBRAHIMA BALDE ET MARIAMA DIEDHIOU |
Publication 23/01/2019
On connaît désormais la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019, depuis la validation par le Conseil constitutionnel des 5 majeurs qui sont appelés à briguer la magistrature suprême. Raison suffisante pour interpeller les organisations syndicales et autres, surtout du côté de l’éducation et de la santé, sur leurs attentes face au prochain président de la République. Si le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire attend ainsi du prochain gouvernement une correction du système indemnitaire des agents de l’Etat, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) entend pour sa part faire de la recherche son cheval de bataille. Quant à l’Union nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (Unapees), elle appelle les candidats à présenter des projets éducatifs structurants. Côté santé, Mballo Dia Thiam du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) postule à des efforts orientés plus vers l’action sociale.
SAOUROU SENE, SG DU SAEMSS : «Nous attendons une correction du système indemnitaire»
L’élection présidentielle est un moment important pour tout citoyen, en particulier les organisations de la société civile. Pour le secteur de l’éducation, je dois le rappeler pour dire la vérité que l’école a toujours mobilisé l’attention. Si nous devons aller à l’élection, il va s’en dire que les enseignants doivent exprimer leurs attentes par rapport au nouveau président. En effet, nous considérons que le système de rémunération des agents de l’Etat est une attente forte. Quel que soit le candidat gagnant, nous allons l’obliger à aller vers la révision du système de rémunération des agents de l’administration. On nous a donnés une indemnité de logement de 100 000 FCfa, ce qui ne correspond pas à notre demande. Nous attendons une correction du système indemnitaire au nom de l’équité et la justice. Il est important de rappeler au prochain gouvernement que l’école doit être au centre des priorités. Le Saemss a de fortes attentes, notamment la révision de certains modules pédagogiques parce que les enseignements-apprentissages dans notre pays me paraissent caducs. Nous formulerons, le moment venu, des préoccupations très claires et nous adresserons aux candidats.
MALICK FALL, SG DU SAES : «La prochaine bataille du Saes sera orientée vers la recherche»
Nous attendons une consolidation des acquis sociaux que nous avons obtenus. Nous avons consenti en augmentant une heure de temps de notre charge de travail pour compenser le taux de retraite. Ce point d’accord sur le fonds de solidarité sociale doit être effectif et total. Les chantiers universitaires ouverts doivent être finalisés. Nous avons signalé, dans une étude, le vieillissement du corps professoral. Nous risquons de nous retrouver dans une situation compliquée avec le départ massif des enseignants de rang magistral. Nous l’avons décrié. Nous attendons le prochain président pour reprendre les discussions et arriver à un point de bénéficier de l’expertise et l’expérience des enseignants. L’autre point est le recrutement des enseignants pour permettre aux universités de pouvoir augmenter le taux d’encadrement, d’autant plus que nous avons beaucoup de jeunes docteurs recrutés comme vacataires. Le prochain président doit ouvrir ce chantier de recrutement massif pour permettre aux universités de jouer pleinement leurs rôles. La prochaine bataille du Saes sera orientée vers la recherche. Un enseignement supérieur ne peut être un enseignement supérieur adossé sur une bonne politique de recherche. Nous sommes convaincus que le développement souverain du pays ne peut passer sans une bonne politique de recherche. Il faut que nous puissions prendre en charge nos problématiques de recherche, définir nos propres priorités et axes de recherche. Nous allons investir pour permettre à l’Afrique de se départir de cette situation. Nous devons avoir une synergie pour mettre en place une stratégie de recherche, notamment la mise en place de fonds. 1 F Cfa de plus sur chaque appel téléphonique, peut constituer un fonds de soutien à la recherche. Il suffit d’une bonne organisation pour lancer ce défi. C’est un chantier que le prochain président doit ouvrir pour être dans les rampes du développement.
ABDOULAYE FANE, UNAPEES : «Les candidats doivent avoir des projets éducatifs structurants»
Nous nous sommes réunis d’ailleurs la semaine dernière en commission scientifique pour explorer un certain nombre de questions parmi lesquelles la question électorale. Sur ce point, l’Unapees a demandé et même exigé à ce que tous les candidats retenus puissent être en face des organisations parentales, de la société civile dans le cadre d’un débat qui aurait pour thème principal « le système éducatif du préscolaire à l’université ». De l’élémentaire au moyen secondaire, il y a des problèmes très importants sur lesquels il faudra se pencher. Qu’ils prennent des engagements fermes devant la société sénégalaise, afin que celle-ci puisse faire son choix. En France, tous les candidats sont passés devant le syndicat national des parents d’élèves en 2017 pour s’expliquer et faire des propositions. Donc, c’est là que nous les attendons parce qu’il y a la question des abris provisoires dont un programme de résorption est en cours. Nous souhaiterons que ces candidats se prononcent sur la résorption définitive de ces abris provisoires. La question du recrutement des enseignants est une problématique. La situation des professeurs d’éducation physique qui sont actuellement sortis et qui ont des problèmes à être insérés, alors qu’au niveau des établissements scolaires il y a certains qui n’ont pas d’enseignants d’éducation physique. Donc, il y a toute une série de questions dont on voudrait vraiment pouvoir débattre. Les candidats doivent avoir des projets éducatifs.
MBALLO DIA THIAM, SG SUTSAS : «Mettre plus le focus sur la santé et repenser l’action sociale »
Ce que nous attendons des candidats retenus, ce qu’ils nous fassent leur programme sur la couverture maladie universelle. Quel que soit alpha, c’est une initiative altruiste, généreuse parce que si son objectif est de faire en sorte que chaque Sénégalais où qu’il se trouve, quel que soit son pouvoir d’achat, puisse bénéficier des soins de qualité, des prestations. Nous pensons que c’est une initiative qu’il faut pérenniser. Maintenant, il s’agira de régler la question du ciblage pour mieux le financer. On parle de soins et de prévention, nous aimerions aussi que cela prenne le pas sur le curatif. Mettre davantage de focus sur la santé, faire en sorte qu’il n’y ait pas de maladie ou moins de maladies graves. Donc, nous pensons que c’est une belle perspective qu’on mette plus le focus sur la santé. Ça signifie que les ressources humaines soient recrutées en nombre et en qualité, que les plateaux techniques pussent suivre par rapport à la pyramide sanitaire, et aussi à la carte sanitaire. Maintenant, on est dans un ministère de la Santé et de l’action sociale, nous pensons que l’action sociale est le parent pauvre du système. On n’a pas encore vu ceci changer fondamentalement de paradigme. On voudrait aller vers l’autonomisation des cibles et l’intervention sociale mais on n’est pas encore dans l’assistanat. Donc, nous pensons qu’il y a lieu de repenser l’action sociale. D’autant plus qu’avec la solidarité, on pouvait faire beaucoup plus avec les couches démunies et les couches handicapées. Pour les accords qu’on a avec ce gouvernement, c’est le principe de la continuité par rapport aux engagements pris. Sinon, c’est la paix sociale qui prendrait un sacré coup.
"IL N’Y A QU’UN SEUL FICHIER, MAIS QUI DISPOSE DE DEUX COMPARTIMENTS"
Le directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections, Bernard Casimir Cissé, assure qu’il n’existe qu’un seul fichier, lequel, concède-t-il, dispose de deux compartiment dont celui régissant les électeurs de la diapora
Le directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections (DGE), Bernard Casimir Cissé, assure qu’il n’existe qu’un seul fichier pour la prochaine présidentielle, lequel, concède-t-il, dispose toutefois de deux compartiments, dont celui régissant les électeurs de la diaspora.
"Ceux qui soulèvent la question comme quoi il y aurait 2 à trois fichiers ignorent, peut-être de bonne foi, qu’il n’y a qu’un seul fichier mais qui dispose de 2 compartiments", a-t-il dit à l’ouverture de la première session des "mardis de Brottier 2019".
Un des compartiments de ce fichier "régit les électeurs établis au Sénégal et un autre ceux répartis dans 50 pays au niveau de la diaspora. Mais il n’y a qu’un seul fichier pour l’organisation de l’élection présidentielle" prévue le 24 février prochain, a ajouté Bernard Casimir Cissé au cours de cette rencontre qui se veut un espace de dialogue et d’échange, à l’initiative de l’association Présence chrétienne et de la radio "Espérance FM".
La première session des "mardis de Brottier 2019", portant sur le thème "Dialogue, Transparence et Paix", a enregistré la participation de représentants du ministère de l’intérieur, du Conseil national de régulation des médias (CNRA) et des experts électoraux.
L’exposé du directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections (DGE) portait sur le fichier électoral, les acteurs du processus électoral, le compte à rebours, qui est d’au moins 35 jours avant le scrutin, la carte électorale et les cartes d’électeur.
Selon Bernard Casimir Cissé, la carte électorale sera publiée "au plus tard le 25 janvier", soit vendredi, après quoi le ministère de l’Intérieur "va mettre le fichier, dans ses versions papier et électronique, à la disposition de tous les acteurs au plus tard le 8 février" prochain.
"C’est très légitime pour les acteurs de réclamer le fichier. Mais aux yeux de la loi L11 du code électoral, le ministère de l’intérieur ne peut publier le fichier que 15 jours avant le scrutin", a renseigné Bernard Casimir Cissé.
Le président de l’association Présence chrétienne, Auguste Charles Turpin, revenant sur l’initiative de cette édition des "mardis de Brottier 2019", souligne que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’appel à la paix et à la concorde de l’Eglise "pour une préservation de la paix sociale avant, pendant et après le scrutin du 24 février 2019".