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15 septembre 2025
BERNARD CASIMIR CISSÉ ASSURE
"Ceux qui soulèvent la question comme quoi il y aurait 2 à trois fichiers ignorent, peut-être de bonne foi, qu’il n’y a qu’un seul fichier mais qui dispose de 2 compartiments", a-t-il dit à l’ouverture de la première session des "mardis de Brottier 2019".
Dakar, 22 jan (APS) - Le directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections (DGE), Bernard Casimir Cissé, assure qu’il n’existe qu’un seul fichier pour la prochaine présidentielle, lequel, concède-t-il, dispose toutefois de deux compartiments, dont celui régissant les électeurs de la diaspora.
"Ceux qui soulèvent la question comme quoi il y aurait 2 à trois fichiers ignorent, peut-être de bonne foi, qu’il n’y a qu’un seul fichier mais qui dispose de 2 compartiments", a-t-il dit à l’ouverture de la première session des "mardis de Brottier 2019".
Un des compartiments de ce fichier "régit les électeurs établis au Sénégal et un autre ceux répartis dans 50 pays au niveau de la diaspora. Mais il n’y a qu’un seul fichier pour l’organisation de l’élection présidentielle" prévue le 24 février prochain, a ajouté Bernard Casimir Cissé au cours de cette rencontre qui se veut un espace de dialogue et d’échange, à l’initiative de l’association Présence chrétienne et de la radio "Espérance FM".
La première session des "mardis de Brottier 2019", portant sur le thème "Dialogue, Transparence et Paix", a enregistré la participation de représentants du ministère de l’intérieur, du Conseil national de régulation des médias (CNRA) et des experts électoraux.
L’exposé du directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections (DGE) portait sur le fichier électoral, les acteurs du processus électoral, le compte à rebours, qui est d’au moins 35 jours avant le scrutin, la carte électorale et les cartes d’électeur.
Selon Bernard Casimir Cissé, la carte électorale sera publiée "au plus tard le 25 janvier", soit vendredi, après quoi le ministère de l’Intérieur "va mettre le fichier, dans ses versions papier et électronique, à la disposition de tous les acteurs au plus tard le 8 février" prochain.
"C’est très légitime pour les acteurs de réclamer le fichier. Mais aux yeux de la loi L11 du code électoral, le ministère de l’intérieur ne peut publier le fichier que 15 jours avant le scrutin", a renseigné Bernard Casimir Cissé.
Le président de l’association Présence chrétienne, Auguste Charles Turpin, revenant sur l’initiative de cette édition des "mardis de Brottier 2019", souligne que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’appel à la paix et à la concorde de l’Eglise "pour une préservation de la paix sociale avant, pendant et après le scrutin du 24 février 2019".
PAR IBRAHIMA SILLA
LE SABAR HALLAL SOUS LE HAUT PARRAINAGE DE MACKY
Une mosquée n’est pas le lieu le mieux indiqué pour organiser un sabar - Ne soyez pas étonnés, chers compatriotes, de voir demain un imam danser entre deux prières pour rendre grâce à la générosité du président de la République ou de la première dame
Ce vendredi 18 janvier 2019, le jardin des délices démocratiques s’est transformé en jardin de Satan. A Guédiawaye, on vient d’inventer brutalement le concept de « sabar hallal » sous le haut parrainage et la présence effective du chef de l’Etat qui a inauguré une mosquée sous des décibels inappropriés, sur fond de discours propagandistes et d’actes folkloriques. Il n’est pas nécessaire d’inaugurer une mosquée avec autant de bruit et de tintamarre. Des prières désintéressées et dépolitisées auraient suffi, en ce vendredi saint, à rendre grâce à Dieu et non à un mortel. Depuis longtemps, le scandale est banalisé dans ce pays et les banalités scandalisées. Pour un rien, l’on s’insurge. Et pour le pire, l’on se terre dans un mutisme déconcertant. Une mosquée n’est pas le lieu le mieux indiqué pour organiser un sabar.
Les funérailles sont même devenues des tribunes politiciennes au cour desquelles l’on ne se gêne pas d’organiser, séance tenante, la transhumance partisane. Ne soyez pas étonnés, chers compatriotes, de voir demain un imam danser entre deux prières pour rendre grâce à la générosité du président de la République ou de la première dame. « Quand l’argent parle, la vérité se tait », dit le proverbe togolais. Dieu ne semble plus suffire aux croyants déclarés et obnubilés par la conservation du pouvoir politique. Ils vont consulter les charlatans pour espérer redoubler au pouvoir en doublant leur mandat. La médiocrité de leur foi républicaine et de leur action politique devrait nous inciter à les exclure définitivement du pouvoir. La légèreté de leur foi en Dieu les conduit à remettre leur espoir entre les « prières » des charlatans de toutes obédiences qui leur promettent, à la place de Dieu, enrichissement, mandat, célébrité et même immortalité, moyennant les futilités et les biens éphémères de ce bas monde.
Je leur rappelle ces paroles d’une sagesse incommensurable de Cheikh Ahmadou Bamba, qu’eux tous devraient méditer : « Penche vers les portes des rois, m’ont-ils dit, afin d’obtenir des biens qui te suffiraient pour toujours. Dieu me suffit, ai-je répondu, et je me contente de Lui et rien ne me satisfait si ce n’est la religion et la science. Je ne crains que mon roi et n’espère qu’en Lui, car c’est lui le majestueux, qui m’enrichit et me sauve. Comment disposerais-je mes affaires entre les mains de ceux-là qui ne sont même pas capables de gérer leurs propres affaires à l’instar des plus démunis ? Et comment la convoitise des richesses m’inciterait-elle à fréquenter ceux dont les palais sont les jardins de Satan ? Au contraire, si je suis attristé ou éprouve un quelconque besoin, je n’invoque que le Propriétaire du Trône (Qu’est Dieu). Car il demeure l’Assistant, le Détenteur de la Puissance Infinie qui crée comme Il veut tout ce qu’Il veut. S’il veut hâter une affaire, celle-ci arrivera prestement, mais s’Il veut l’ajourner, elle s’attardera un moment. Ô toi qui blâmes ! N’exagère pas dans ton dénigrement et cesse de me blâmer ! Car mon abandon des futilités de cette vie ne m’attriste point… Si mon seul défaut est ma renonciation aux biens des rois, c’est là un précieux défaut dont je ne rougis point ! ». N’est pas saint qui veut, certes. Mais en attendant respectez le sacré non institutionnalisé qu’est une mosquée – ou tout autre lieu saint – qui n’a pas moins de dignité que votre institution constitutionnellement sacralisée mais non éternelle.
Ibrahima Silla est président du Mouvement Lénène Ak Niénèe, membre du Directoire de FIPPU
LE PREMIER CARREFOUR MARKET S'INSTALLE À DAKAR
Après la Côte d'Ivoire et le Cameroun, CFAO a ouvert son premier magasin Carrefour au Point E, un quartier huppé de la capitale
Jeune Afrique |
Nelly Fualdes |
Publication 22/01/2019
Avec 800 mètres carrés de surface commerciale – loin derrière les 20 000 m2 du centre commercial PlaYce Marcory en Côte d’Ivoire ou même les 8 250 m2 du Carrefour Market de Bonamoussadi, au Cameroun -, l’enseigne Carrefour « commence doucement » au Sénégal, où le marché de la grande distribution « est très concurrentiel », a précisé Jean-Christophe Brindeau, le directeur général de CFAO Retail, à l’occasion d’une conférence de presse le 22 janvier à Paris.
Installée à proximité de la piscine olympique, dans le quartier huppé du Point E, la nouvelle enseigne vise « les 3 % de CSP+ et les 12 % de classe moyenne » du Sénégal tout en promettant « le même niveau de prix qu’Auchan », son concurrent implanté dans le pays depuis 2015.
Avec 48 employés sur place, CFAO se fixe notamment pour objectif de nouer des contacts avec des fournisseurs locaux, à même de lui fournir une partie de ses produits, notamment alimentaires. « Nous adapterons nos références au fur et à mesure, en fonction de nos fournisseurs et de la demande », explique Virginie Patry, la directrice commerciale de CFAO Retail, qui met en avant une « volonté de s’ancrer dans le paysage local sur du long terme ».
Une chaîne low-cost pour aller vers la consommation de masse
Outre ce supermarché qui cible les plus aisés, CFAO a prévu d’ouvrir au Sénégal, d’ici 2020, trois magasins de son nouvelle enseigne low-cost destinée aux couches populaires, Supeco. Déjà présente en Europe de l’Est et du Sud et au Brésil, cette enseigne fera son entrée en concomitamment au Sénégal, au Cameroun et en Côte d’Ivoire, avec « 8 à 10 magasins » d’ici la fin de l’année 2019 dans les trois pays.
Le premier est prévu dès le premier trimestre 2019 sur le site de l’ancien cinéma El Mansour, à Grand Dakar. Y seront proposées quelques 2 500 références, dont du vrac, à destination des consommateurs mais aussi éventuellement des revendeurs. « Nous n’avons pas la prétention d’aller lutter contre l’informel, mais nous allons essayer de nous en approcher », précise Jean-Christophe Brindeau.
Jean-Christophe Brindeau se dit conscient d’un risque de « scénario à la Auchan » – en misant sur les volumes et en cassant les prix, le groupe français s’est heurté au Sénégal à une brusque réaction des petits commerçants, qui manifestent régulièrement à l’appel du collectif « Auchan dégage ». Cela ne l’inquiète pourtant pas outre outre mesure. « Cette réaction peut arriver, mais elle ne reflète qu’une petite partie de l’iceberg. La plus grande partie des consommateurs sont favorables à la grande distribution », assure-t-il.
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LES CANDIDATS DU C25 MENACENT MACKY SALL ET LUI DONNENT UN ULTIMATUM POUR LIBERER KHALIFA SALL
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les expériences réussies au Sénégal, la quasi-unanimité autour de l’importance de la langue parlée par les enfants dans l’apprentissage autorisent de facto, une introduction du bilinguisme dans notre système éducatif
#Enjeux2019 - Avec l’appui de l’USAID, le Ministère de l’Education nationale est en train de mettre en œuvre un programme intitulé “Lecture pour tous’’, (LPT) dans les académies de Diourbel, Matam, Kaolack, Kaffrine, Louga et Fatick. Basé sur les langues nationales (le sérère, le wolof et le pulaar). Ce programme quinquennal aura pour cible les élèves des classes de CI, CP, CE1 de 3 637 écoles élémentaires publiques et 100 daara.
Il nous paraît indispensable de poser un débat national sur les orientations de ce programme, afin que les importantes ressources mobilisées permettent, de manière efficace et efficiente, d’atteindre des résultats significatifs pour notre système éducatif.
- Pourquoi a-t-on abandonné le bilinguisme ? -
Contre toute attente, on parle de « langue nationale comme béquille pour le français », dans les options de LPT. Cette posture attribuée à nos langues est en deçà de l’état de la recherche, et surtout des riches expériences réussies dans notre pays, par l’Etat lui-même et par des ONG.
Nous avions estimé, avec beaucoup d’espoir, que notre pays a aujourd’hui une excellente opportunité de faire des pas décisifs dans l’utilisation des langues locales. C’est devenu un truisme de parler de l’importance de la langue parlée par les enfants dans l’acquisition du savoir. De nombreux psychologues s’accordent sur le fait que le développement de l’enfant s’effectue plus harmonieusement lorsqu’il n’y a pas de rupture brutale entre la langue maternelle et la langue d’enseignement. L’utilisation des langues maternelles des élèves au début de la scolarité permet de faciliter les apprentissages et de les rendre plus durables. Elle permet, par ailleurs, de réconcilier l’école avec son milieu (participation des communautés à la mise en œuvre des curricula, intervention facile des personnes ressources du milieu…). Les enfants auront ainsi, plus de respect pour leur langue et la confiance en soi rendra les acquisitions plus solides. Il est clair que nous plaçons nos enfants dans une position d’échec en leur faisant aborder des acquisitions scientifiques dans une langue qu’ils ne connaissent pas. Aussi avons-nous été fort découragé de constater que le programme national de lecture a abandonné le bilinguisme. Au cours de l’atelier de validation du « Modèle harmonisé d’enseignement-bilingue au Sénégal », il avait été retenu : « le bilinguisme proposé dans le présent modèle est de type additif en ce qu’il permet un ancrage plus solide de la langue première, rendant ainsi possible un meilleur gain au plan des apprentissages et des performances des élèves. Il s’appuie sur le principe de l’utilisation des langues nationales comme médium et objet d’apprentissage durant tout le cycle élémentaire, en même temps que le français ». Et, le schéma d’utilisation des langues adopté préconisait ceci :
A la première année, la langue nationale (L1) est le seul médium d’enseignement-apprentissage
Le français (L2) est introduit à l’oral au premier trimestre de la deuxième année (CP) et en lecture-écriture à partir du deuxième trimestre de la même année
- Pourquoi a-t-on choisi de ne travailler que sur la lecture ? -
L’option de travailler exclusivement sur la lecture pose un sérieux problème de cohérence pédagogique. Même si le programme traite de la lecture en priorité, il ne saurait ignorer sa relation ombilicale avec l’apprentissage de l’oral et la production d’écrits. Nous pensons qu’il est incongru, dans un CI, d’enseigner en pulaar la lecture et en français la communication orale et la production d’écrits. Pourtant, avec les mêmes moyens humains, techniques et financiers, on peut parfaitement éviter cette étrangeté déstabilisatrice pour les enseignants.
- Pourquoi a-t-on choisi le décodage exclusif ? -
Dans le guide de lecture produit par LPT, on parle de décodage systématique, mais on opte pour un décodage exclusif. Les concepteurs semblent être fascinés par la prétendue supériorité de la « méthode syllabique » sur la « méthode globale ». Nous pensons que les « récentes » affirmations de monsieur Stanislas Dehaene, basées sur les neurosciences, sont passées par là ! Pourtant ces affirmations avaient déjà fait polémiques en 2006. Et, de multiples raisons invitent à ne pas les prendre pour argent comptant. En effet, de graves lacunes méthodologiques ont été constatées sur les études qui ont été à la base de ses déclarations. La « guerre des méthodes » n’a quasiment existé ou alors elle n’existe plus.
Une enquête dirigée par Roland Goigoux, professeur à l’Université de Clermont Ferrand, pendant 3 ans, a été réalisée sur 2800 élèves de CP par une équipe de 60 chercheurs (13 universités) et 140 intervenants pendant 3 000 heures de cours filmées, 8 000 photos de cahiers d’écoliers… Cette enquête s’est intéressée à ce qui se fait réellement en classe en apprentissage de la lecture et de l’écriture. Les conclusions de cette étude ont montré qu’il n’existe pas de supériorité d’une méthode sur une autre.
- Pourquoi avoir négligé les composantes de la lecture ? -
Les conclusions des recherches basées sur la psychologie cognitive ont permis d’identifier de façon rigoureuse a) les composantes indispensables à la maîtrise de la lecture, b) les processus développementaux du savoir lire et c) les caractéristiques liées à la langue d’enseignement apprentissage. C’est pourquoi on parle d’approche cognitive de la lecture.
En ce qui concerne les composantes de la lecture-écriture, on peut retenir :
Les concepts liés à l’écrit
Établir les correspondances entre les unités orales (phonèmes) et les unités écrites (lettres) : la connaissance des lettres, la conscience phonologique, la conscience phonémique, la compréhension du principe alphabétique, l’enrichissement du vocabulaire, la compréhension en lecture, la fluidité, l’écriture.
Dans quel ordre doit-on prendre en charge ces composantes ?
Si les experts se sont pour l’essentiel entendus sur ce qu’on ne peut pas ne pas enseigner, ils sont par contre très prudents sur l’ordre à adopter. La prudence des experts sur l’ordre à adopter est bien synthétisée, dans un livre écrit sous la direction de Stanislas Dehaene, par Ghislaine Dehaene-Lambertz, Edouard Gentaz, Caroline Huron et Liliane Sprenger-Charolles. Les auteurs affirment : « Disons d’emblée : la connaissance du cerveau ne permet pas de prescrire une unique méthode de lecture. Au contraire, la science de la lecture est compatible avec une grande liberté pédagogique, des styles très variés d’enseignement et de nombreux exercices qui laissent le champ libre à l’imagination de l’enseignant et des enfants. Un seul objectif doit nous guider : aider l’enfant à progresser, le plus vite possible, dans la reconnaissance fluide des mots écrits… »
- Pourquoi a-t-on négligé les contenus d’enseignement apprentissage ? -
Le Guide du maître du Programme national « lecture pour tous » pose à notre avis, beaucoup de problèmes. D’abord, il n’y a aucun objectif d’apprentissage défini, encore moins une compétence de lecture. La planification globale des apprentissages ne liste que des titres de « leçon », se réduisant à des sons programmés : leçon1 : a ; leçon 2 : b ; leçon 3 : i, leçon 4 : t…
On n’est pas dans un décodage systématique, on est bien dans un décodage exclusif. Ensuite, on ne voit apparaître la fluidité et la compréhension qu’à la 23ème semaine de l’année ! En outre, aucun objectif en vocabulaire. Enfin, la construction de sens sur des textes est totalement ignorée. Le guide énonce des activités de pré-lecture et écriture, mais il ne dit rien sur les contenus encore moins sur la démarche préconisée.
- Pourquoi les tergiversations sur la modalité de planification ? -
Le guide LPT mentionne curieusement des « activités d’intégrations ». Après avoir fait les leçons a, b, i, t, n…il est légitime de se demander sur quoi porteront les activités d’intégration.
Les activités d’intégration ne doivent pas être convoquées comme une mode. Elles constituent la base méthodologique de l’Approche par les compétences, qui est encore l’option choisie par le système éducatif sénégalais. Il faut préciser les apprentissages ponctuels concernés et même proposer une démarche et des exemples.
Les expériences réussies au Sénégal, l’importance des ressources humaines existantes, la quasi unanimité autour de l’importance de la langue parlée par les enfants dans l’apprentissage, les moyens mobilisés par le Programme national de lecture… autorisent de facto, une introduction du bilinguisme dans notre système éducatif.
En outre, il est indispensable de disposer d’un programme de lecture basé aussi bien sur nos langues nationales que sur nos options de planification de l’éducation (APC).
Dans tous les cas, les compétences de communication (lire et écrire) sont inter reliées. Et, l’apprentissage de la lecture ne peut jamais se réduire à l’acquisition des sons et des lettres. Nous pensons qu’il est encore possible de revoir le programme en revisitant les options et les orientions pour maximiser les ressources mobilisées.
Kaba Diakhaté est Inspecteur de l’Education à la retraite, Ex coordonnateur du Groupe Langue et Communication, Curriculum de l’éducation de base (CEB).
Documents cités
Le Guide de l’enseignant, wolof, /Programme national « lecture pour tous » , août 2017
Modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal /MEN,2015
Apprendre à lire : des sciences cognitives à la salle de classe, sous la direction de Stanislas Dehaene, 2007
PAR RACINE ASSANE DEMBA
PARLER DES FEMMES, UN IMPÉRATIF
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - La réforme foncière en privilégiant l’accès des femmes aux terres, le renforcement de la loi sur les violences faites aux femmes, sont autant de sujets sur lesquels les candidats devraient se prononcer
#Enjeux2019 - « Le Sénégal est un pays misogyne ». L’affirmation d’Aissata Tall Sall, candidate recalée à l’élection présidentielle du 24 février prochain, est d’une douloureuse réalité. La condition de la femme sénégalaise oscille, en effet, entre aspiration légitime à un mieux-être socio-économique et violence subie tant verbale, quand il s’agit de la parole publique, que physique. Il ne se passe pas une semaine sans que le drame d'une femme battue ne fasse les gros titres des journaux de notre pays. Les médias, dans le traitement de cette information, tendent souvent à en minimiser la gravité.
Il y a au Sénégal, un réel problème avec la parole publique concernant le sort des femmes. Lorsqu'une femme est sauvagement rouée de coups par son conjoint, un journal peut titrer « Une femme un peu battue... ». Lorsqu'un sociologue se voit offrir la Une d'un journal pour en parler, il déclare : « la violence se féminise car on ne verra jamais un homme ébouillanter son épouse ». Les exemples de propos du genre relégués dans la rubrique « faits divers » peuvent être égrenés à l'infini à travers prêches, talk-shows, scènes de téléfilms ou de la vie quotidienne.
Or, les chiffres (voir ici http://www.seneplus.com/opinions/un-appel-aux-hommes-du-senegal) parlent d’eux-mêmes : 3 600 cas de viols répertoriées pour l’année 2014, 62,5% disent être l’objet d’insultes et 44,5% d’humiliations récurrentes, 37, 3% sont confrontés au harcèlement sexuel et 13,8% au viol.
Chez nous, comme partout ailleurs dans le monde, les inégalités se creusent et les femmes en pâtissent le plus. Elles portent le poids de la déchirure du tissu social et du manque d’accès aux services sociaux de base.
Dans son appel aux hommes à se mobiliser pour la protection et le respect des femmes d’où sont tirés ces chiffres, Pierre Sané écrivait, en janvier 2018 : « mariages d’enfants, trafic de femmes, esclavage sexuel, pénalisation de l’avortement…On peut en conclure que nos femmes et filles ne sont en sécurité ni à la maison, ni à l’école. Je ne mentionne même pas la rue ou le lieu de travail. Comment pouvons-nous dès lors prétendre construire la société de « sécurité humaine » prônée par la Communauté des Nations si on la fonde sur l’insécurité féminine, l’insécurité de la meilleure moitié de l’humanité, celle qui donne la vie ? »
Il est impossible de construire une société de progrès en laissant prospérer une telle violence sociale. Quatre femmes meurent, en moyenne, dans le pays, chaque jour, en donnant la vie. L'accès à l’éducation leur est difficile même si des avancées ont été observées ces dernières années. Lorsqu'elles sont éduquées et bien formées, elles se heurtent souvent à un plafond de verre une fois dans le monde professionnel.
Et, à compétence égale, le salaire n'est pas toujours comparable à celui des hommes. D'où une forme de discrimination que l'on retrouve aussi dans la problématique de l'accès à la terre. Il y a encore dans plusieurs endroits du pays, des femmes aux capacités productives impressionnantes qui ont du mal à accéder aux terres les plus fertiles. Comme le déclare Korka Diaw (http://livracine.overblog.com/2016/03/korka-diaw-une-femme-qui-nourrit-son-monde.html), femme d’affaires œuvrant à la promotion du « consommer locale » : « les femmes sont celles qui souffrent le plus des problèmes d’accès à la terre. Lorsqu’elles ont commencé leur processus d’autonomisation et qu’elles ont eu besoin d’espace pour concrétiser leurs ambitions, presque toutes les terres avaient déjà été mises à la disposition des hommes. La loi ne fait pas de distinction entre l’homme et la femme quant à la possibilité d’accéder à la terre. Seulement, mes congénères n’ont pas réalisé assez tôt qu’elles y avaient droit. Quand elles ont commencé à en réclamer, la majeure partie des terres appartenait aux hommes ».
A l’échelle continentale, les chiffres de cette discrimination sont encore plus parlants. Les femmes représentent la moitié de la population africaine et produisent 62% des biens économiques, mais elles ne sont que 8,5% à être salariées. 27% des femmes créent en Afrique une entreprise, soit le taux le plus important à l'échelle mondiale. L'Afrique est devenue, en quelques années, le premier continent de l'entrepreneuriat féminin. Et il y a 34% de rendement supérieur lorsque les femmes occupent des postes de direction, selon l’étude de Roland Berger de 2016 « New deal, new game for Women in Africa ».
L’accélération de la réforme foncière en cours en privilégiant l’accès des femmes aux terres et en promouvant les formes d’agriculture familiale au détriment du « patriarcat foncier » et du « tout agrobusiness », le renforcement de la loi sur la parité afin d'inciter les femmes les plus compétentes dans leurs domaines à faire la politique pour plus de qualité dans la représentativité des femmes à l'Assemblée nationale, le renforcement de la loi de 1999 sur les violences faites aux femmes notamment par une augmentation du délai de prescription du viol, sont autant de sujets sur lesquels les candidats à la magistrature suprême devraient se prononcer.
Imposer cela dans le débat passe par la promotion d’un féminisme social qui se préoccupe des inégalités et des femmes les plus vulnérables plutôt que de laisser la tête du combat féministe à celles qui s’en préoccupent moins, celles qui sont plus dans des revendications axées sur le confort, sur la préservation des intérêts de leur classe sociale que sur le vécu réel de la majorité des femmes de notre pays. Un féminisme plus politisé déboucherait sur une exigence de positionnement clair des candidats sur la question. Ces derniers pourraient dès lors difficilement s’y soustraire.
Il est, à mon avis, impératif de garder les questions suivantes au cœur du combat quotidien du féminisme : le viol et les violences, les mariages forcés, les violences conjugales, les mutilations génitales, l’accès des femmes à la terre et aux crédits.
Les femmes sont gardiennes des valeurs, gardiennes de la culture, grandes royales ou petites mains motrices de notre élan vers le progrès et notre montée en humanité. Souvent avec de faibles revenus et une pression sociale très forte, elles tiennent les foyers, éduquent les enfants et s’occupent des seniors.
Donner toute sa plénitude à la moitié de notre peuple, avec pour but le bien-être collectif, est un enjeu crucial.
Journaliste de formation, Racine Assane Demba travaille dans la communication institutionnelle. Il est l’un des auteurs de “Politisez-vous !”, manifeste publié par dix jeunes intellectuels sénégalais militant pour l’émergence d’une plus grande conscience politique dans la société.
PAR YANN GWET
LA MOBILISATION ANTI-FRANC CFA EST UN DES DÉVELOPPEMENTS LES PLUS POSITIFS EN AFRIQUE
Sortir du franc CFA exigera au préalable de remettre l’enjeu de la souveraineté au cœur du débat monétaire africain - Cela permettra de repolitiser la question monétaire, et d’emprunter les chemins fertiles tracés par nos leaders d’antan
Jeune Afrique |
Yann Gwet |
Publication 22/01/2019
« Sans forcément avoir tous les éléments techniques en main, un nombre croissant de citoyens africains sont conscients qu’il leur sera impossible de décider réellement de leur destin sans une souveraineté monétaire effective », écrivent Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla dans leur dernier ouvrage, « L’arme invisible de la Françafrique : une histoire du Franc CFA ». Analyse.
En réalité, « l’arme invisible » l’est de moins en moins. Comme le reconnaissent les auteurs en introduction, « ces dernières années, de plus en plus de voix s’élèvent dans la rue, sur les réseaux sociaux, dans les milieux intellectuels ou artistiques, qui demandent la « fin du CFA ».
La mobilisation anti-franc CFA est en effet un des développements les plus positifs en Afrique ces dernières années. Mais il y a tout lieu de penser qu’elle est loin de son niveau optimal. L’ignorance domine encore. En effet, « depuis la période coloniale, tout a été fait afin que les utilisateurs du franc CFA en sachent le moins possible sur le dispositif qui se cache derrière ces trois lettres énigmatiques ». Dès lors, l’objectif de la journaliste et de l’économiste est d’abord de faire œuvre de vulgarisation. Pari réussi.
Dans les deux premiers chapitres, dans un style épuré et une langue accessible, ils relatent l’histoire de cette monnaie souillée de sang dès ses débuts. « Afin de briser les résistances locales et de faire accepter leurs monnaies, les colonisateurs utilisèrent tous les moyens de pression à leur disposition et n’hésitèrent pas à recourir alternativement au droit colonial et à la violence », écrivent-ils, avant de détailler les principes de fonctionnement du système CFA.
Le principe du tristement célèbre « compte d’opérations », dans lequel la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et la Banque centrale du Congo (BCC) doivent déposer la part obligatoire de leurs réserves de changes (50 %), contrepartie de la garantie de convertibilité », irrite toujours autant. « Garantie » dont le président malien Modibo Keitaestimait, à juste titre, dans un discours du 30 juin 1962, qu’elle était « illusoire, plus psychologique que réelle », et que la « France ne garantit le franc CFA que parce qu’elle sait que cette garantie ne jouera pas effectivement ». Pourtant, il n’empêche qu’encore aujourd’hui « la BEAC doit communiquer au Trésor de manière quotidienne le solde en euros de ses avoirs extérieurs à J-3. Elle doit exécuter, au besoin, des virements sur son compte d’opérations afin de respecter la quotité obligatoire de 50 %. »
Résistance fragilisée et glissement idéologique
À ce stade, la question se pose de la résistance historique à ce scandale monétaire, et les moyens de la libération. Le livre y répond dans sa seconde partie. Les auteurs ne le voulaient probablement pas ainsi, mais le chapitre « Résistance et représailles », qui ouvre cette seconde partie, suscite de la tristesse. Dès le début des années 1960 et jusqu’au milieu des années 70, la résistance au franc CFA a été incroyablement vigoureuse. Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger, République centrafricaine, Congo, Tchad, Togo, Mauritanie, Madagascar, etc. Tous ces pays se rebiffent.
La révolte, brillante dans son expression, est portée par des chefs d’État dont certains n’étaient pas exempts de tout reproche, mais qui tous ou presque avaient une certaine idée de leurs pays. Alors certes, à l’exception de la Mauritanie et de Madagascar, ils ont échoué, certains payant le prix de leur vie. Mais le contraste entre l’activisme institutionnel passé et l’apathie présente choque. Aujourd’hui, le moindre mot d’un ministre contre le franc CFA conduit à son licenciement. Terrible régression.
Les auteurs n’abordent pas la question, pourtant importante, des ressorts du tassement de la mobilisation anti-franc CFA après les années 70. Dans un premier temps, la répression française contre nos leaders, et leur remplacement par des dirigeants dociles, a fragilisé la résistance. Par la suite, à partir des années 90, un glissement idéologique subtil mais dévastateur s’est opéré : le mantra de la souveraineté (dignité), qui imprégnait la pensée des dirigeants post-indépendance, a été remplacé par celui de la « démocratie ». Tout d’un coup, la seule chose qui comptait en Afrique était les élections. Résultat des courses : trente ans après l’instauration de la « démocratie » en Afrique, celle-ci n’est ni démocratique, encore moins souveraine, mais elle est toujours plus instable. Elle ne saurait être démocratique dès lors qu’elle n’est pas souveraine. Et cette « démocratie » purement formelle est bien l’un des moteurs de l’instabilité qui l’accable.
Sortir du franc CFA exigera au préalable de remettre l’enjeu de la souveraineté au cœur du débat monétaire africain. Cela permettra de repolitiser la question monétaire, et d’emprunter les chemins fertiles tracés par nos leaders d’antan. Sans ce puissant carburant idéologique, les pistes de « libération monétaire » envisagées dans la dernière partie du livre, qui sont toutes crédibles, pourraient encore rester longtemps dans des livres. Fussent-ils de qualité.
Yann Gwet est un essayiste camerounais. Diplômé de Sciences Po Paris, il vit et travaille au Cameroun
CETTE DIASPORA QUI RÊVE D'UN RETOUR AUX SOURCES
De nombreux cadres et entrepreneurs issus de la diaspora sénégalaise projettent de retourner dans leur pays d'origine - Mais le manque d'accompagnement reste un frein majeur pour concrétiser cette envie
Jeune Afrique |
Hélène Porret |
Publication 22/01/2019
Depuis quelques années, l’Afrique connaît un phénomène inédit de migrations de retours. Des personnes de tous âges, ayant grandi en Europe ou fait leurs études en Amérique du Nord, choisissent de tenter leur chance dans leur pays d’origine. Contrairement à la génération précédente qui a migré du Sud vers le Nord pour trouver un nouvel eldorado économique, ces diplômés issus de la diaspora empruntent le chemin inverse. Ils posent leur valise sur le continent africain pour faire carrière ou monter leur entreprise.
Avec une diaspora estimée à plus de 585 000 personnes en 2015 selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), le Sénégal n’échappe pas à cette tendance. Présente essentiellement en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord, cette diaspora est composée de cadres dirigeants, d’entrepreneurs et d’investisseurs qui tissent des liens économiques entre le Sénégal et leur pays de résidence.
Contribuer au développement économique
Leur principale motivation : prendre part au développement économique du pays, comme Dieneba Gandega. D’origine sénégalaise et malienne, cette expert-comptable parisienne de 40 ans envisage de poursuivre sa carrière au Sénégal. « Je veux contribuer à la continuité du développement économique. C’est quelque chose qui me tient à cœur depuis des années. Je ne prétends pas révolutionner quoique ce soit car le pays n’a pas attendu les expatriés pour se développer. Mais je peux apporter une connaissance technique que j’ai acquise en France », explique avec modestie cette cadre.
Pour d’autres, l’idée du retour n’était pas aussi évidente. « Il y a cinq ou six ans, je ne m’imaginais pas lancer un projet de société de traitement de déchets au Sénégal », raconte Fama Niang, fondatrice du label de musique Sawnd. Née à Dakar et issue d’une famille nombreuse, elle a quitté le Sénégal pour la France lorsqu’elle était enfant avec ses frères et sœurs. « Mais notre père a toujours voulu que nous retournions au Sénégal après nos études pour transmettre le savoir acquis en France », précise la jeune femme. Les années passent, et Fama adopte le mode de vie et la culture française. Le projet du retour s’éloigne alors. « Les enfants grandissent. Ils ont leur vécu et leurs codes. À force, on devient français », poursuit-elle. Il y a deux ans, l’envie de retourner au pays refait surface. « J’avais besoin d’autres perspectives professionnelles. Et c’était naturel de concrétiser cette envie au Sénégal. »
Un contexte politique favorable
L’embellie économique encourage également l’ancienne directrice artistique à opérer ce retour aux sources. « Le champ des possibles est énorme. Il y a un vrai dynamisme à Dakar notamment dans le domaine des infrastructures, avec une amélioration de l’état des routes. J’observe aussi un vrai appétit pour le milieu culturel avec l’organisation de nombreux événements comme la Biennale de Dakar qui a été célébré l’année dernière dans chaque région du Sénégal, ou encore pour le numérique », s’enthousiasme Fama Niang.
Porté par le président Macky Sall depuis 2014, le Plan Sénégal Émergent, dont la deuxième phase vient d’être lancé, est en partie à l’origine de ce renouveau. Le PSE vise à conduire le Sénégal sur la voie de l’émergence d’ici 2035 à travers de nombreux chantiers.
Certains membres de la diaspora notent une réelle évolution des mentalités par rapport aux années précédentes. « Après mes études, j’avais effectué beaucoup de démarches pour rentrer au Sénégal. Mais elles n’ont jamais abouti car on considérait que j’étais trop diplômé au regard des responsabilités confiées », témoigne Ousmane Sall, directeur de développement de la zone Afrique, Maghreb et Moyen-Orient d’EDF International Networks.
Des freins administratifs
« Si la situation est meilleure pour les personnes issues de la diaspora, elle reste très perfectible », nuance ce cadre de 54 ans. Les personnes interrogées pointent du doigt une certaine lenteur administrative et un manque d’accompagnement pour faciliter leurs démarches. Le réseau reste alors le meilleur allié pour se faire une place.
Fort de ses connexions dans son milieu professionnel, Ousmane Sall n’a pas eu de difficultés à rencontrer les bons interlocuteurs lorsqu’il a envisagé de travailler dans le domaine du traitement et de valorisation des ordures ménagères. Mais il regrette le manque de passage à l’acte suite aux engagements verbaux. « Il faudrait aller plus loin dans la fédération des partenaires internes et externes au Sénégal, et notamment concernant les levées de fonds. Un éventuel retour doit favoriser l’initiative privée. » La diaspora sénégalaise représente un potentiel additionnel pour la contribution économique. L’amélioration de ces dispositifs doit alors devenir une priorité.
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L'OPPOSITION UNIT SES FORCES
EXCLUSIF SENEPLUS - L’opposition réunie autour du C25 fourbit ses armes en vue de se confronter au chef de l'Etat, après l'invalidation par le Conseil constitutionnel, des candidatures de plusieurs de ses membres - VIDÉO EN WOLOF
Alioune G Sall et Youssou Ba |
Publication 22/01/2019
L’opposition réunie autour du C25 va unir ses forces pour faire face à Macky Sall. Après l’invalidation de plus d’une vingtaine de candidatures de ses membres par le Conseil constitutionnel, elle a annoncé un plan de résistance à Dakar mais également à travers tout le pays.
Voir la vidéo.
CONTRE L’APPEL À L’INSURRECTION DE L'OPPOSITION
Il est inacceptable que le conglomérat des perdants prenne en otage le peuple sénégalais - Et force doit rester à la loi qui devra s'appliquer dans toute sa rigueur - COMMUNIQUÉ DE L'APR
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l’APR, daté du 21 janvier 2019, relatif à l’appel à la résistance lancé par l’opposition, suite à la publication de la liste définitive des prétendants à la présidentielle.
« Par sa décision du 20 janvier 2019, le Conseil constitutionnel, conformément à ses attributions, a publié la liste des cinq (5) candidats validés pour briguer le suffrage des Sénégalais, le 24 février 2019 dans le cadre de l'élection présidentielle, au regard des dispositions légales pertinentes. A cet effet, l’Alliance pour la République tient à affirmer, de la manière la plus solennelle, que le respect des décisions de nos juridictions, au premier rang desquelles le Conseil constitutionnel, est une exigence démocratique et républicaine, à laquelle aucun homme politique sénégalais ne saurait se soustraire.
Ainsi, l’Alliance pour la République (APR) condamne avec la plus grande fermeté l’appel à l’insurrection lancé par le Collectif dit des vingt-cinq aspirants à la magistrature suprême dont certains ont été incapables de répondre aux exigences du parrainage citoyen requis, compris entre 0,8 et 1 % des inscrits sur le fichier des électeurs.
Dès lors, il est inacceptable que le conglomérat des perdants prenne en otage le peuple sénégalais. Et force doit rester à la loi qui devra s'appliquer dans toute sa rigueur.
Dans ce cadre, l'Alliance pour la République appelle le Gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité publique et la tranquillité des citoyens, pour assurer le déroulement normal de la campagne électorale ainsi que de toutes les opérations électorales y compris l'expression libre du suffrage, le 24 février 2019.
Par ailleurs, l’Alliance pour la République tient à rassurer les militants, les sympathisants de Benno Bokk Yaakaar et de la grande coalition de la majorité présidentielle que le président Macky Sall déroulera sa campagne électorale à l’échelle des quarante-cinq départements du pays. A cette occasion, les forces politiques et citoyennes, engagées et mobilisées à ses côtés s’érigeront contre toute forme d’intimidation ou de menace.
Aussi, l’Alliance pour la République rappelle à l’opinion nationale et internationale que ces gesticulations de l’opposition illustrent son manque notoire de respect à l'endroit du peuple sénégalais, sa volonté d'installer le chaos et sa certitude d'une cuisante défaite au soir du 24 février 2019.
L’Alliance pour la République renouvelle sa confiance à la Justice sénégalaise qui a toujours rendu des décisions au nom de son peuple ; un peuple souverain qui a choisi d’assainir l’espace politique en imposant de nouvelles conditions pour une participation politique exemplaire.
Enfin, l'Alliance Pour la République appelle tous les citoyens épris de paix, les forces vives soucieuses du développement de notre pays et l'ensemble des patriotes et démocrates Sénégalais à barrer la route aux fossoyeurs de la République et de la démocratie. »