L’acte 1 de ce projet qui à terme ambitionne le reboisement de 5000 arbres dans tout le périmètre communal a été posé samedi par l’association Solidarité ci sutura, initiatrice de Bargny green. « Pour l’extension de ses carrières, la Sococim a déboisé plus de 400 hectares, Sénégal Minergy port a déboisé plus de 500 hectares pour l’installation du port minéralier et vraquier. La centrale a déboisé plus de 30 hectares sans oublier les surfaces affectées par la construction du pôle urbain de Diamniadio et pour le train express régional», a étalé Fadel Wade, président de l’association Solidarité ci sutura.
«L’objectif de Bargny Green est de protéger les populations contre la pollution occasionnée par les différents projets installés dans la zone avec toutes les conséquences», a-t-il expliqué après la mise sous terre des premiers plants dans quelques zones stratégiques de la commune. «C’est une première opération pour sensibiliser les populations sur ce que nous sommes en train de faire. Les choses sérieuses vont commencer au mois d’août et pour ce faire nous allons mettre à profit les Asc, les mouvements de jeunes et autres», a-t-il poursuivi.
La campagne se déroule entre 2019 et 2023 et pour la première année les initiateurs ont l’ambition de planter quelque mille arbres. «Une bonne stratification a été opérée pour la réussite du projet. Il ne suffit pas de planter pour planter et nous remercions à ce propos le service des eaux et forêts de Pikine. Que ce soit pour la zone côtière, celles sablonneuse ou calcaire, le choix des arbres a été établi», a assuré M. Wade dont l’association bénéficie aussi du soutien de la fondation Rosa Luxembourg pour ce projet de reforestation placé sous le slogan «Les industries déboisent-les populations reboisent».
YEBA EXIGE DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Yéba, village situé dans la commune de Sébikotane, n’a encore rien reçu malgré le lourd tribut payé inhérent aux carrières de latérite. Les populations de la localité l’ont fait savoir lundi lors d’une marche de protestation
Le Président Macky Sall a réitéré, lors de la mise en service du Train express régional, le respect des engagements du gouvernement vis-à-vis des impactés du projet. Yéba, village situé dans la commune de Sébikotane, n’a encore rien reçu malgré le lourd tribut payé inhérent aux carrières de latérite. Les populations de la localité l’ont fait savoir lundi lors d’une marche de protestation. «Cela fait un an que nous subissons les effets de la poussière. Les carrières de la latérite utilisée pour les travaux du Ter se trouvent juste derrière notre village. Les camions, après chargement, traversent le village en y propageant des quantités inimaginables de poussière. Les populations souffrent quotidiennement de maladies pulmonaires.
Les asthmatiques éprouvent d’énormes problèmes», a expliqué le porte-parole des protestataires, Ibrahima Dione. «Nous sommes inquiets de voir nos populations être confrontées au quotidien à cette substance qui peut causer beaucoup maladies. Au début, on nous avait parlé de mesures d’accompagnement qui devaient suivre, mais rien depuis lors», s’est-il désolé. «Chaque jour, c’est plus d’une centaine de camions qui défilent et c’est de manière ininterrompue. Ils sont là nuit et jour», a fait remarquer Abass Ndione qui est d’avis que les populations de Yéba doivent être indemnisés. «C’était des terres arables que nous cultivions, mais ils nous ont déguerpis pour creuser des carrières pour l’extraction de la latérite.
L’Etat doit nous indemniser ou au moins mettre en place des mesures d’accompagnement pour les populations», a-t-il avisé. «Il semble que les autorités ont créé le Ter pour nous enterrer. Il faut que l’Etat sache que nous sommes des citoyens à part entière et non pas des citoyens entièrement à part. Nous exigeons le respect des promesses faites avec notamment la construction d’un poste de santé à Yéba», a pesté Sidaty Faye, pointant particulièrement du doigt le maire de la localité, Abdoulaye Lô, par ailleurs directeur général des Chemins de fer du Sénégal. «Le maire Abdoulaye Lô n’a pas respecté ses engagements. Il nous a trahis. Il a fait une fuite en avant. Depuis un an, il n’a plus remis les pieds ici et pourtant il nous avait promis des mesures d’accompagnement de la part de l’Etat et de la municipalité», a laissé entendre M. Faye.
Au nombre de ces mesures, le bitumage de la route, l’équipement du poste de santé, la réhabilitation de l’école élémentaire du village. «Avec tous les milliards qu’ils ont injectés dans le projet du Ter, il est inconcevable de nous laisser à nous-mêmes», a dit le porte-parole Ibrahima Dione. Déterminés dans ce combat, les protestataires ont promis de bloquer les travaux si l’Etat ne respecte pas les engagements à eux faits.
UN PAS DECISIF VERS L’INTEGRATION DU SUD AU RESTE DU SENEGAL
Telle est la conviction du Collectif des cadres casamançais (Ccc) qui faisait à la face à la presse dimanche pour échanger sur les enjeux socioéconomiques de cet ouvrage.
IBOU MANE CORRESPONDANT - |
Publication 22/01/2019
L’inauguration du pont de Farafegny en Gambie constitue un pas décisif vers l’intégration des régions du Sud au reste du Sénégal, et une consolidation du processus de paix dans la partie sud du pays. Telle est la conviction du Collectif des cadres casamançais (Ccc) qui faisait à la face à la presse dimanche pour échanger sur les enjeux socioéconomiques de cet ouvrage. Un ouvrage qui a longtemps constitué, selon les responsables du Ccc, l’une des principales revendications des populations sénégalaises en général et celles casamançaises en particulier.
Le Président Macky Sall et son homologue gambien ont procédé ce lundi, à l’inauguration du pont de Farafegny en Gambie. Cet ouvrage, selon les responsables de la Convergence pour le désenclavement et le développement de la Casamance (Cdc), constitue un pas décisif vers l’intégration de la partie sud au reste du Sénégal et une consolidation du processus de paix dans la partie sud du pays. D’ailleurs pour Moussa Cissé, Secrétaire général du Collectif des cadres casamançais (Ccc), la présence de leur structure à Ziguinchor et à Farafegny est justifiée par la matérialisation d’un vieux rêve des populations sénégalaises.
Il s’agit donc pour le Ccc d’être donc présent et de manifester, poursuit-il, sa grande satisfaction et celle des populations casamançaises et du Sénégal tout entier. Et tous ces responsables sont donc d’avis que la réalisation de cet ouvrage va faciliter le trafic entre le Nord et le Sud du pays séparés par le fleuve Gambie avec toutes les difficultés rencontrées par les populations au niveau du Bac et qui étaient assez éprouvantes. «C’est pourquoi nous avons voulu marquer notre présence et témoigner auprès des autorités sénégalaises et gambiennes de la satisfaction des populations de la Casamance ; car cet ouvrage va faciliter le trafic, le déplacement des personnes et des biens et va favoriser en outre l’intégration sous-régionale», justifient-ils.
Le Secrétaire général du Ccc a, à cet effet, remercié les Président Adama Barro et Macky Sall ainsi que tous les bailleurs et partenaires qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage. Car de l’avis des cadres casamançais, le désenclavement est au cœur de toutes les revendications formulées par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), ainsi que des plaidoyers menés par les organisations de la Société civile. En effet, «l’isolement avait longtemps poussé les Casamançais à se recroqueviller sur eux-mêmes et ce pont constitue une grande ouverture pour ces populations du Nord comme celles du Sud et va favoriser l’installation durable et définitive de la paix en Casamance», martèle le Secrétaire général du Ccc.
Le désenclavement étant global, les cadres casamançais n’entendent pas encore, malgré tout, renoncer à leurs vieilles doléances que constituent la construction de la Voie de contournement de la Gambie et la construction du chemin de fer Ziguinchor-Tamba-Dakar-Saint-Louis. «Il faut rêver qu’un jour, nous pussions avoir un Tgv Ziguinchor-Dakar-Saint Louis et nous insistons sur cela, car le projet présenté à la présidence de la République existe déjà ; donc il faut se pencher sur sa réalisation», insiste Moussa Cissé.
ELECTORAT DE KHALIFA UN K POUR IDY
Idrissa Seck mise beaucoup sur Khalifa Sall qu’il avait soutenu aux Législatives. Visite aux jeunes de Taxawu senegaal, réclamation en faveur de l’ex-maire de Dakar…
C’est que pour la bataille de la deuxième place, il doit au moins grignoter dans l’électorat de Sall. Parce qu’il aura fort à faire avec les autres candidats, notamment Ousmane Sonko.
Acte 2 de Idy-Macky
Macky Sall fera encore face à Idrissa Seck. En 2012, les deux candidats s’étaient affrontés, mais pour la deuxième place. La guerre «fratricide» va reprendre quoique le leader de Rewmi ait décidé de ne plus attaquer le candidat sortant. Il y aura forcément revirement parce que sa crédibilité en dépend. En 2007, Idrissa Seck avait battu campagne mais n’avait pas été mordant face à Abdoulaye Wade qui l’avait pourtant embastillé. Un gentleman agreement ou pacte de non-agression qui aurait été ficelé entre le «père» et le «fils» et qui justifiait les va-et-vient de Seck au Palais. La stratégie avait dérouté ses nombreux sympathisants presque acquis à sa cause et qui, dans les urnes, lui auraient retiré leur confiance. Un comportement électoral qui avait sans doute joué dans le score de 15% de Seck et qui a été déterminant dans la réélection de Wade. Et c’était bien un certain Macky Sall qui était le directeur de campagne du candidat Wade. 2019 aura encore un air de revanche entre Seck et Sall. Sauf qu’entre-temps, Idrissa Seck a beaucoup perdu et s’est fait oublier. Depuis sa marche avortée du 19 avril, jour du vote de la loi sur le parrainage, il était devenu moins visible. Il n’avait refait l’actualité que par son Bakka ou Makka. Il était donc moins présent aux côtés de la plateforme de l’opposition, notamment dans les manifestations du Front de résistance nationale (Frn). Même s’il a souvent délégué son numéro 2, Déthié Fall. Le leader de Rewmi n’a refait surface qu’avec la mise en place du C25, le regroupement des candidats recalés et admis de l’opposition. A défaut d’un Idy quatrième Président, qu’il a rangé pour Idy 2019, il y aura dans tous les cas des «retrouvailles» Sall-Seck. C’est qu’entre-temps, il y a une nouvelle donne.
Idy-Sonko
Idrissa Seck aura peut-être à faire avec le leader de Pastef pour la deuxième place. Et ce ne sera pas chose facile puisque son absence sur le terrain, dans les médias, la baisse de ses scores dans son fief, Thiès, dont il est le président du Conseil départemental mettent, a priori, un bémol à son statut de favori face au leader de Pastef. S’il est vrai que ce dernier n’a eu qu’un député, et à l’aide du plus fort reste, il a, en revanche, entre-temps, évolué dans les intentions de vote. Cependant, seul le test du 24 février dévoilera la représentativité de Sonko. Encore que pour les Législatives de 2017, le leader de Rewmi n’a gagné que la commune -pas le département- sous la bannière d’une coalition, Manko taxawu senegaal (Mts), dirigée par Khalifa Sall. Sous ce rapport, il est difficile de déterminer son apport individuel dans cette coalition. En attendant, en l’absence de Karim Wade et Khalifa Sall dont les candidatures ont été déclarées irrecevables par le Conseil constitutionnel, Idrissa Seck devra démentir les pronostics. Ce n’est point sa dernière carte peut-être, mais pour une troisième tentative (2007, 2012 et 2019), il y a forcément un destin incertain qui se joue dans ce scrutin. Mais tout dépend aussi de la balance que choisiront Abdoulaye Wade et son Pds et bien sûr Khalifa Sall. Logiquement, Seck pourrait compter sur l’ex-maire de Dakar avec qui il s’était allié aux Législatives, tout comme Malick Gakou. Il a déjà lancé une offensive de charme en direction de l’électorat de Sall. C’est l’objet de sa visite au siège de Manko taxawu senegaal après l’arrestation des jeunes khalifistes suite à la publication de la liste provisoire des candidats écartant leur leader. «Nous sommes là dans le cadre du collectif C25 pour d’abord compatir à la douleur des responsables et militants de khalifa Sall qui ont été réprimés avec une violence inouïe. C’est la preuve que la volonté de ceux qui sont au pouvoir, c’est d’éliminer leurs adversaires. Ils le tenteront par tous les moyens : la manipulation de la justice, les lois scélérates, des techniques et mesures administratives. C’est pourquoi il faut une union forte de l’opposition pour empêcher le candidat sortant d’arriver à ses fins», avait-il déclaré en wolof.
Les «khalifistes» entre Idy et Sonko
L’ancien Premier ministre ira encore plus loin en déposant une réclamation pour la validation de la candidature de Khalifa Sall. Mais les 7 «Sages» qui ont rejeté sa demande estiment que Idrissa Seck «n’invoque aucun grief qui lui aurait été causé par la décision du Conseil constitutionnel et qui ne pourrait retirer aucun avantage d’un succès éventuel de sa réclamation», qu’elle «ne justifie pas d’un intérêt à agir». C’est que «l’intérêt à agir» du président du Conseil départemental de Thiès, c’est de prendre à témoin les «khalifistes» qu’il est allé jusqu’au bout pour soutenir leur leader. C’est une opération de charme bien pensée et calculée. Il pourrait en être récompensé. Mais en politique, parfois, la logique c’est celle dictée par la realpolitik. Surtout que le débat s’était posé chez les «khalifistes» sur un Plan B. Bamba Fall et Youssoupha Mbow avaient «voté» pour le leader de Rewmi. Mais Barthélemy Dias et d’autres ne partageraient pas cette carte. Encore que les dernières apparitions du maire de Mermoz-Sacré Cœur avec Sonko, comme au marché Sandaga, semblent le rapprocher de celui-ci.
PR DAOUDA NDIAYE DETECTE UN NOUVEAU VIRUS
Le projet Ucad Predict Usaid, dirigé par Pr Daouda Ndiaye, a permis de découvrir de nouveaux virus jusqu’ici non encore identifiés et l’émergence de maladies provenant des animaux.
L’objectif étant de prévenir l’émergence de maladies infectieuses, de lutter contre les pathologies émergentes et ré-émergentes connues ou inconnues pouvant infecter l’homme directement ou l’animal avant de passer par l’homme, mais aussi de mettre en place un bon plateau technique pour la prise en charge.
Une équipe de chercheurs constate l’émergence des maladies qui proviennent des animaux et qui infectent l’homme. C’est la principale conclusion d’une étude du projet Predict Usaid menée par l’équipe du Pr Daouda Ndiaye, chef du département de parasitologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et chef du projet Ucad Predict Usaid. Cette étude fait également cas de l’existence de virus nouveaux qui, jusqu’ici, n’étaient pas diagnostiqués à travers le monde. Les chercheurs ont pu arriver à ces résultats grâce à des «techniques et des méthodes innovantes» qui leur ont permis de procéder aux diagnostics des virus connus et inconnus. «Ces résultats ont été confirmés et validés et nous avons un important lot d’informations sur le plan des virus qui circulent, nouveaux ou anciens, que nous avons partagées avec le ministère de la Santé et d’autres pays», souligne Pr Daouda Ndiaye.
L’étude a d’abord porté sur des patients qui souffrent de maladies fébriles ou de pathologies infectieuses. L’objectif est de voir au-delà du paludisme bien connu qu’est-ce qui peut être à l’origine des autres causes de maladies d’origine fébrile, de causes inconnues, car pour le Professeur Ndiaye, aujourd’hui «sur 100 malades, il n’y a que les trois qui souffrent de paludisme. Alors, que représentent les 90% ?», s’interroge-t-il. Il peut s’agir de bactéries connues, de parasitoses, de champignons, mais aussi de virus. «Des virus émergents apparus récemment ou des virus ré-émergents réapparus, ou des virus que nous ne connaissons pas», note le chef de projet Ucad Predict. L’étude cherche à donc à comprendre l’épidémiologie de ces virus, ses aspects cliniques, comment se présentent ces maladies, surtout la durée d’apparition de ces maladies et qu’est-ce qu’il faut faire pour bloquer la transmission.
Parallèlement, des études ont été faites chez des animaux. Pour ce faire, l’équipe est allée voir le réservoir de virus hébergés chez l’animal. Mieux, ajoute le chef du projet, «nous sommes allés dans les domiciles pour voir les virus présents chez les personnes et qui n’étaient pas cliniquement identifiés et notre étude a essayé de voir les liens identifiés chez les malades et les porteurs sains», renseigne l’universitaire. Le but principal, selon le chef du département parasitologie de l’Ucad, est de prévenir l’émergence de maladies infectieuses, de lutter contre les pathologies émergentes et ré- émergentes qui ont pour noms zica, ébola, lassa et tout virus connu ou inconnu pouvant directement infecter l’homme ou l’animal avant de passer par l’homme, mais aussi permettre aux décideurs de mettre en place un plateau technique pouvant faire face à ces pathologies. «Si on connaît les gênes responsables, il devient alors évident et facile de pouvoir adapter les techniques que nous avions pour pouvoir diagnostiquer ces virus. En plus, cela permettrait de pouvoir mettre en place un bon système thérapeutique pour qu’éventuellement le Sénégal et au-delà l’Afrique puissent mettre un bon système de prévention par rapport à ces pathologies», fait savoir Pr Ndiaye.
Predict Usaid est un projet de santé publique humaine et animale, financé par l’Usaid et mis en œuvre dans 35 pays. Au Sénégal, il implique tous les acteurs qui luttent contre les zoonoses, mais également la compréhension de l’épidémiologie et de la gestion des données de ces pathologies. Il est fort d’un partenariat entre l’école vétérinaire, l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) et l’Université de Dakar. Il est mis en œuvre à Mbour, Saint-Louis et Kédougou en raison de la présence de parcs animaliers.
COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE
"Il s’agit d’instaurer un système fiable et pérenne permettant à chaque citoyen de bénéficier pleinement de son droit à la santé" Ministre la santé
Le gouvernement a mis un "accent particulier’’ sur la Couverture sanitaire universelle (CSU) dans le souci d’apporter l’équité à l’accès aux services de soins, a indiqué, le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
"Il s’agit d’instaurer un système fiable et pérenne permettant à chaque citoyen de bénéficier pleinement de son droit à la santé", a-t-il souligné, lundi, précisant que le gouvernement du Sénégal ne cesse d’œuvrer pour un secteur de santé performant.
Abdoulaye Diouf Sarr présidait l’ouverture de la 59-ème Conférence scientifique annuelle du Collège ouest africain des chirurgiens (COAC) qui se tient jusqu’à jeudi sur le thème : "Assurer l’accès universel aux services chirurgicaux".
Le Sénégal a fait un bond substantiel dans la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (CMU), prônée par le président Macky Sall dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), selon le ministre.
"Nous sommes arrivés à un taux de pénétration de 42% en seulement quelques années de mise en œuvre avec, dans chaque commune du pays, au moins une mutuelle de santé installée", a fait savoir le ministre de la Santé.
Il a aussi fait part d’une densification de la cartographie sanitaire avec l’ouverture de structures sanitaires de proximité, offrant des standards élevés de qualité des soins et d’hygiène.
C’est pourquoi, il s’est dit ’’heureux’’ de constater que le thème principal de la rencontre de Dakar est en phase avec les enjeux nationaux de santé du moment.
"Il s’agit de réfléchir et partager des expériences sur l’accès universel aux services chirurgicaux afin d’y apporter des solutions", a-t-il noté.
Le professeur Serigne Maguèye Guèye, président du Comité local d’organisation, a fait comprendre que pour la première fois, les activités de chirurgie liées aux COAC se déroulent depuis le début du mois de janvier dans plusieurs régions du Sénégal.
"Cela nous a permis d’opérer des centaines de malades, parmi lesquelles des personnes âgées, mais aussi de démarrer des pratiques assez novatrices dans certaines zones avec le démarrage de la chirurgie laparoscopique à l’hôpital de Fatick", a-t-il confié.
Professeur Titulaire en chirurgie urologique, Maguèye Guèye sera installé dans ses nouvelles fonctions de président du COAC jeudi à 10 heures 30 au King Fahd Palace à l’occasion de la cérémonie de clôture de cette 59 ème conférence.
MACKY SALL SALUE UN EVENEMENT HISTORIQUE
Macky Sall, a qualifié d’historique l’inauguration du pont de Farafenni. Il a réceptionné l’ouvrage tant attendu par les populations depuis les indépendances pour une continuité territoriale de la Grande Sénégambie, en présence de Adama Barrow.
FATOU NDIAYE ET ABDOULAYE FALL - (ENVOYÉS SPÉCIAUX EN GAMBIE) |
Publication 22/01/2019
L e président de la République du Sénégal, Macky Sall, a estimé que la journée d’hier, lundi 21 janvier, marque un événement historique dans le sens où elle marque l’inauguration du pont de la Gambie. Le chef de l’Etat trouve par ailleurs que l’ouvrage constitue une grande avancée pour les deux pays non sans préciser que la réalisation du pont n’aurait pu avoir lieu sans le leadership du président Adama Barrow. Pour Macky Sall, le pont de la Sénégambie traduit aussi un pas historique dans la marche vers l’unité de l’Afrique. «Le Sénégal la Gambie sont unis par les liens géographiques et cultuels et le pont porte le symbole de ces liens séculaires», dit-il. La construction du pont de la Gambie ne fait que traduire la forte volonté politique des deux chefs d’Etat qui ont travaillé afin de transformer un vieux rêve en une réalité, soutient Macky Sall. Le Sénégal et la Gambie sont unis par des liens séculaires, comme en attestent les langues communes parlées dans les deux pays. L’idéal est donc pour tout chef de d’Etat de travailler à renforcer ces liens sans tenir compte des détracteurs qui ne manqueront pas, de temps à autre, à opposer un avis défavorable, déclare le chef de l’Etat sénégalais.
LE PONT APPARTIENT A LA GAMBIE
Le président Macky Sall tient à le préciser: le pont, bien qu’étant une infrastructure réalisée par les deux pays, appartient à la Gambie. Il demande toutefois à ce pays d’assurer la maintenance de l’infrastructure. Sur ce, il invite les usagers, les transporteurs à utiliser et gérer le pont d’une façon responsable. Tout en rappelant qu’il ne compte aucunement s’immiscer dans la politique intérieure de la République sœur de Gambie, Macky Sall révèle que son ambition et sa politique sont de travailler avec le président Adama Barrow pour le développement des deux pays. Le président Macky Sall estime, en outre, que les pays africains doivent s’unir. «Le pont facilite l’interconnexion des réseaux routiers du Sénégal et ses pays voisins. Il réduit la durée du voyage, accroit les échanges commerciaux, renforce la cohésion entre les peuples et contribue à l’intégration de la sous région», a conclut le chef de l’Etat.
A CAUSE DES TRAVAUX DE MAINTENANCE : Le pont «Sénégambie» fermé aux gros porteurs pendant 6 mois
Les autorités gambiennes ont décidé d'interdire l'usage du pont aux gros porteurs pour continuer les travaux… de maintenance. Les six prochains mois seront réservés à la poursuite des travaux. Donc, pour le moment, seuls les piétons et les véhicules légers sont autorisés à emprunter ce joyau pour la traversée du fleuve Gambie. Les prix de la traversée pour les véhicules légers et les piétons resteront aussi inchangés pendant cette période. Le pont à une longueur de 1893 mètres dont les 942 sont dans l'eau et les 950 autres mètres dans la mangrove. L’ouvrage est construit pour une durée de vie de 100 ans.
ADAMA BARROW, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE GAMBIE ; «L'inauguration du pont «Sénégambie» est un des plus beaux jours de mon mandat»
Le président gambien, Adama Barrow, a affirmé que la journée d'hier, lundi 21 janvier, marquant l'inauguration du pont sur la transgambienne, reste un des plus beaux jours de son magistère. «C'est un jour historique pour la Gambie et la sous-région», s’exclame-t-il. L'infrastructure viendra, en plus de corriger un découpage colonial qui a séparé deux peuples frères, faciliter la mobilité en mettant un terme aux difficultés nées de la traversée du fleuve. En dépit du retard dans la réalisation, le président gambien assure que plus jamais de pertes agricoles ne seront enregistrées du fait des lenteurs du bac. L'instauration d'un pont sur la transgambienne viendra, à coup sûr, renforcer les flux commerciaux dans l'espace CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Les lenteurs dans la traversée ne seront désormais que de vieux souvenirs. Pour son pays, Adama Barrow déclare que le pont augmentera les profits, tout en réduisant les pertes. Il a décidé, à l'occasion de la cérémonie d’inauguration, de rebaptiser le pont au nom de la «Sénégambie».
CONSTRUCTION DU PONT DE LA SENEGAMBIE Des populations partagées entre joie et craintes
Au moment où le bac de Soma, avec sa peinture bleue défraîchie, signe sans conteste de sa vieillesse, arrive de l'autre l’autre (Farafenni) du fleuve Gambie, chargé de personnes attentives à ce qui se passe à côté, les autorités gambiennes et sénégalaises étaient à pied d'œuvre dans l’inauguration du pont de la Sénégambie, une réponse à une doléance vielle de plusieurs décennies. Cet ouvrage long de 942 m dont la réalisation a coûté environ 50 milliards de F CFA est une avancée pour certains mais entraine un manque à gagner pour d'autres. Entre joies et craintes, la population sénégambienne s'apprête à tourner la page du bac.
En plein dans les préparatifs de son activité, Satou Sano craint pour son commerce. «La construction du pont ne nous est pas profitable. Parce qu'il n'y aurait plus d'arrêts ou bien les pauses ne seront plus longues, comme elles l'étaient par le passée. Depuis un certains temps, notre commerce ne marche plus», dit Satou Sano. Elle est de Farafenni. Toutefois, l'ouverture du pont de Farafenni, sur la transgambienne, est source de réjouissance. Sounkarou Sidibé estime que désormais la mobilité au bac sera facile. «Auparavant, quand nous venions de Banjul, en moto, nous étions obligés de faire avec les grés du bac. On pouvait attendre de nombreuses heures. Ce qui ne sera pas le cas avec le pont. On peu même se permettre maintenant de faire des voyages nocturnes», dit Sounkarou Sidibé. Cependant, sa joie est teintée de crainte. «C'est ici que nous tirions notre gagne pain. Notre activité a considérablement baissé. Ce que nous souhaitons maintenant, c’est un appui des deux gouvernements. J’étais piroguier et je faisais traverser des gens. La quasi totalité de nos clients était des Sénégalais. Si maintenant la traversée ne se fait plus en pirogue, on ne s'en sortira pas», a joute-t-il.
Moussa Faty, un vieux, la soixantaine dépassée, est un ressortissant de la Casamance. Il prenait régulièrement le bac à cause de son activité. «La construction du pont n'est que bénéfique. C'est un gain de temps considérable», juge-t-il. «C'est ici qu'on n'a toujours exercé nos activités. Et grâce à notre activité nous soutenons et subvenons aux besoins de nos parents. Donc voir notre commerce menacer ne nous agrée pas. Pour l'instant on s’en remet à Dieu et aux autorités des deux pays», dit Mama, une restauratrice. Mamadou Seye quant à lui est commerçant. A son avis, «rien ne marche présentement», cause pour laquelle, il juge qu'ils devront être dédommagés. Pour l'avenir, il souhaite qu'une solution soit trouvée, comme par exemple la modernisation des cantines qui croulent sous le poids de l'âge. En témoignent les zincs rouillés et poussiéreux des toitures. La commodité des lieux peut attirer la clientèle, trouve-t-il. Abdoulaye est tenancier d'une pirogue. Entre souvenirs du temps des périodes de fortes recettes, notamment quand il y avait les blocus de la frontière et l’abandon de son activité, il n'est ni heureux ni mécontentement. «Je ne peux pas qualifier le sentiment qui m’anime», dit-il, en disparaissant dans la cohue de curieux à l'attente de l'arrivée des deux présidents de la Gambie et du Sénégal.
UNE INFRASTRUCTURE A POLEMIQUE !
Plus gros investissement jamais réalisé par le Sénégal depuis son indépendance, le coût du train express régional, inauguré par le Président de la République Macky Sall le 14 janvier dernier, continue d’alimenter les débats continue d’alimenter des débats
Si d’aucuns se sont interrogés sur la pertinence du projet au regard des priorités nationales, d’autres n’ont pas manqué de s’interroger sur l’impact géo-économique assez limité, d’un tel investissement. Le montant global du financement de ce Train express régional (Ter) est de 568 milliards de francs Cfa.
Depuis l’annonce de ce montant, les détracteurs du projet ont dénoncé ce choix de l’Etat en citant en exemple le Nigéria qui a obtenu un Train à grande vitesse (Tgv) pour 552 milliards sur un tracé de 110 kilomètres alors que le Ter est réalisé sur un tracé de seulement 55 kilomètres reliant Dakar à Diamniadio.
Une autre comparaison est faite entre le Ter et Al Boraq, la Ligne Grande Vitesse Marocaine qui a un coût de 23 milliards de dirhams, soit 1400 milliards de FCfa avec une vitesse de 320 kms/h étendue sur une distance de 400 kms, c’est-à-dire de Tanger à Casablanca. Le prix du trajet en train express régional qui permettra de relier Dakar à Diamniadio a été fixé à 1 500 FCFA en aller simple, soit 3000 FCFA en aller-retour. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains ont préféré à la place de ce Ter la restauration de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako qui serait plus rentable selon eux. Pour rappel, c’est lors du Grand Entretien diffusé à la suite du discours à la Nation du 31 décembre dernier que Macky Sall a donné le coût réel du Ter.
Selon le chef de l’Etat, le Ter, un projet qui lui très cher, coûterait moins que ce qui était annoncé par ses adversaires politiques. Macky Sall a révélé de fait que son coût actuel pour l’axe Dakar/Diamniadio se chiffre à 568 milliards de nos francs. Non sans reconnaître une augmentation du coût comparé à celui initialement prévu. Cette augmentation découlerait, selon lui, des sondages qui faisaient mention de 7 km de sol argileux entre Dakar et Diamniadio. Or, il est découvert grâce au sondage qu’il existait en réalité 17 km de sol argileux sur cet axe. A la suite d’un arbitrage, l’État a dû faire un avenant de 88 milliards pour l’ensemble des marchés liés à ce projet. Des avenants estimés à 15% du marché, avait révélé le président Macky Sall. Quant à l’autre augmentation brandi par le président Sall, il viendrait des paiements des impactés du Ter.
Ainsi, 50 milliards ont été payés aux impactés au lieu de 15 milliards initialement prévus.
MOMAR DIONGUE DECORTIQUE LE JEU D’ALLIANCES POSSIBLES
L’opposition gagnerait mieux à affiner une stratégie politique pour espérer remporter la présidentielle que d’essayer d’organiser des actions de terrain de nature à saboter le scrutin. C’est le sentiment du journaliste analyste politique, Momar Diongue,
L’opposition gagnerait mieux à affiner une stratégie politique pour espérer remporter la présidentielle que d’essayer d’organiser des actions de terrain de nature à saboter le scrutin. C’est le sentiment du journaliste analyste politique, Momar Diongue, qui s’est investi à expliquer le jeu d’alliances possibles autour des candidats à la présidentielle. Ainsi donc, M. Diongue aligne les «gros-recalés» autour du candidat Idrissa Seck et les «techno-politiques» autour de la candidature d’Ousmane Sonko. La nature du Pur semble hypothéquer, selon lui, une éventuelle alliance autour de la candidature d’Issa Sall. Pour ce qui est de la candidature de Madické Niang, M. Diongue trouve qu’un soutien du Pds semble improbable, même s’il ne ferme pas hermétiquement la porte.
Les dès son jetés pour la présidentielle. Comment analysez-vous la manière dont on est arrivé aujourd’hui à 5 candidats ?
Pour analyser ce qui s’est passé, je commencerais à dire que Macky Sall a utilisé 2 instruments pour réduire les candidatures au sein de l’opposition et éliminer celles qui présentaient un réel danger pour lui. Il a utilisé, comme premier instrument, l’obstacle judiciaire qui lui a permis d’éliminer les candidatures de Karim Wade et de Khalifa Sall. Il a aussi utilisé le filtre du parrainage pour tous les autres. Face à cette situation, l’opposition n’a qu’une seule solution : c’est d’apporter une réponse politique. Mais, une réponse politique, ça ne veut pas dire faire des actions de terrains, faire un mouvement populaire, insurrectionnel pour essayer de saboter le scrutin. Apporter une réponse politique, c’est affiner une stratégie qui permettra à l’opposition d’aller à l’élection présidentielle avec des chances de la remporter.
Pour cela, l’opposition devrait s’inspirer de deux exemples récents qui datent de 2009 et 2012. En 2009, il y a eu l’élection présidentielle sous Wade en 2007, et l’opposition avait estimé que Wade avait truqué les élections pour gagner au premier tour. L’opposition avait boycotté les élections législatives et en suite, s’était retrouvée dans un cadre qu’on appelait le front Bennoo Siggil Senegaal. Ils ont affiné une stratégie pour finalement triompher d’Abdoulaye Wade. Ce qui avait permis à l’opposition de gagner les élections locales et beaucoup de villes en mars 2009, étaient tombées dans l’escarcelle de l’opposition. Le second exemple dont devrait s’inspirer l’opposition, c’est en 2012. Quand Abdoulaye Wade a fait son forcing pour avoir un troisième mandat et que le Conseil constitutionnel le lui a accordé, une partie de l’opposition et notamment celle dirigée par Macky Sall, a préféré aller battre campagne, au moment où les autres étaient dans une logique de boycott ou de sabotage du scrutin. A l’arrivée, c’est Macky Sall qui, à la surprise générale, avait conduit Abdoulaye Wade au second tour, avant finalement de le gagner.
Maintenant, quelle est la réponse politique à porter à la situation présente ?
Au sein de l’opposition, il y a ceux que moi, j’appelle les gros recalés. Parmi les gros recalés, il y a Karim Wade, Khalifa Sall, Pape Diop, Malick Gakou, il y aussi Bougane Guèye Dany avec son mouvement “Gueum Sa Bopp“ qui, il faut le reconnaitre, a commencé à étendre ses tentacules dans tout le pays. Si ces 5 recalés se retrouvent dans le cadre d’un pôle avec un porte-étendard qui s’appellerait Idrissa Seck, je crois qu’ils auront de grandes chances d’amener au moins Macky Sall au second tour. Mais, il faudrait que ces 5 majeurs, non seulement soutiennent la candidature de Idrissa Seck de façon homogène, et deuxièmement, ils doivent le faire de façon active.
Qu’entendez-vous par soutien de façon active ?
Quand je dis de façon active, cela veut dire qu’il ne faut pas se contenter de consigne de vote. Parce que s’ils se contentent de consigne de vote, le transfert de leurs voix ne sera pas automatique. Il y a des gens qui voudraient voter Gakou, Pape Diop, Karim Wade, Khalifa Sall, ou Bougane. Mais, si ceux-là se contentent d’une consigne de vote, ils ne draineront pas vers le candidat Idrissa Seck, l’ensemble des suffrages qui auraient dû leur parvenir. Donc, ils doivent, non seulement soutenir la candidature d’Idrissa Seck de façon homogène, c’est-à-dire tous ensemble, mais aussi de façon active pour qu’il n’y ait pas de déperdition de voix. Ils ne doivent même pas se considérer comme des alliés d’Idrissa Seck, ils doivent s’approprier la candidature d’Idrissa Seck. Ce n’est que de cette façon-là que l’opposition, regroupée autour de la candidature d’Idrissa Seck dans le cadre d’un pôle, pourra au moins amener Macky Sall au second tour.
Mais, quand est-il des autres candidatures ?
Il y a les candidatures de Sonko, de Madické Niang, d’Issa Sall. Pour ce qui est d’Ousmane Sonko, son discours est un discours antisystème. Il cultive une certaine distance vis-à-vis de ceux qu’il appelle les politiciens professionnels, traditionnels ou classiques. Vous voyez donc qu’une alliance de cette nature aurait des difficultés à se nouer. Je pense que c’est ceux qui présentent le même profil que Ousmane Sonko, qui ont également un discours antisystème, qui devraient se retrouver dans un même pôle, avec comme porte-étendard, Ousmane Sonko. Je pense à Pierre Goudiaby Atépa, Boubacar Camara, Hadjibou Soumaré, Thierno Alassane Sall. Eux que j’appelle les techno-politiques, c’est-à-dire les technocrates ou qui étaient dans d’autres sphères et qui viennent récemment de rejoindre l’arène politique, pour une question de cohérence de leurs discours et de leurs démarches, devraient se retrouver autour du candidat Ousmane Sonko. Voila les 2 grands pôles que je vois se dégager et dessiner au sein de l’opposition. Si ça se fait comme ça, je crois qu’ils auront des chances, au minimum, d’amener Macky Sall au second tour.
Quand est-il de la candidature de Madické Niang ? Ne pensez vous pas qu’il soit en fin de compte le plan B du Pds ?
Mais, il y a eu des frictions avec la direction du Pds au moment où il a brandi une candidature alternative. Je pense qu’il y a quasiment une rupture des amarres entre le Pds ou la direction actuelle du Pds et Madické Niang. Abdoulaye Wade va bientôt séjourner au Sénégal, et contrairement à ce qu’il avait l’habitude de faire, il ne séjournera pas cette fois-ci dans la résidence de Madické Niang. Il y a également quelque chose qui me semble très présent dans l’esprit de la direction du Pds, à savoir qu’il y aurait une connexion entre Madické Niang et le palais. Ils pensent que cette candidature aurait été suscitée et encouragée par le président Macky Sall lui-même. Est-ce vrai ou faux ? Je donne ma langue au chat. Mais, rien que cette perception qu’ont les libéraux de la candidature de Madické plombe, à mon avis, toute alliance entre le Pds actuel et Madické Niang parce qu’il y a cette ambiance de suspicion. Toutefois, c’est possible que Madické soit le plan alternatif de la candidature de Karim Wade écartée. Mais, on a comme l’impression que la direction du Pds, peut être le fait-il à tort, lui reproche d’être en connexion avec Macky. A partir de ce moment là, ça peut être improbable un soutien du Pds vis-à-vis de sa candidature.
Ne pensez-vous pas qu’Issa Sall sera le candidat qui aura le plus de mal à trouver une coalition autour de sa candidature ?
S’il y a parmi les candidats quelqu’un qui aura beaucoup plus de difficultés pour rallier autour de sa candidature des soutiens de taille, c’est peut être lui, pour une raison bien simple. C’est un peu la nature de son parti politique. Il faut avoir le courage de le reconnaitre : c’est un parti dont le bassin essentiel des électeurs est du mouvement Moustarchidines wal Mourstarchidates. Peut-être ont-ils élargi leur base à d’autres Sénégalais qui ne sont pas membres du mouvement. Mais, il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre que l’essentiel de ses militants provient de ce mouvement. C’est ça qui fait, à la fois, la qualité et le défaut de la candidature de Issa Sall. Il risque de ne pas avoir de risques de déperdition des voix qui lui sont favorables. Tous ceux qui se réclament du mouvement Moustarchidines wal Mourstarchidates, et qui sont membres du parti, vont bien évidemment accorder leur suffrage à Issa Sall. Ils seront suffisamment mobilisés pour cela. C’est la qualité de sa candidature. Mais, le défaut, malheureusement, j’ai l’habitude de dire que le mouvement Moustarchidines wal Mourstarchidates a une progression verticale et non horizontale. La progression verticale : c’est-à-dire, ils vont au maximum drainer les voix de leurs militants autour de leur candidat. Mais, est ce qu’au delà de cet électorat, ils peuvent capter d’autres Sénégalais qui n’ont rien à voir avec leur mouvement ? C’est la limite que je trouve à la candidature d’Issa Sall.
Mais, vraisemblablement, le candidat Macky Sall n’a pas encore dit son dernier mot par rapport aux candidats qui ont été recalés. Ne va-t-il pas encore grignoter au sein de cette opposition ?
Je ne pense pas que ça soit très productif, pour une raison très simple. Quand un acteur politique a un discours très radical vis-à-vis du régime en place, vis-à-vis de Macky Sall, quand ce candidat est recalé et qu’à la suite de l’obstacle qu’a constitué le parrainage pour lui, il se retrouve en alliance avec le président qu’il a critiqué et vis-à-vis duquel il proposait une alternative, parce que considérant que son action à la tête du pays n’était pas la meilleure, vous comprendrez que ce serait très incohérent de leur part d’appeler à voter pour ce candidat-là. Cela amoindrit l’’impact et l’apport dont devrait pouvoir bénéficier Macky Sall avec le ralliement de ces candidats. Aïssata Tall Sall a toujours dit que Macky Sall n’était pas le meilleur pour le pays, sa gouvernance est critiquable à tout point de vue et qu’il va falloir lui trouver une alternative. Donc, quand après l’obstacle du parrainage, elle se retrouve à dire que Macky Sall est le meilleur, vous voyez que se sera tellement incohérent que je pense que ça n’aura pas d’impact et l’apport sera minime.
LE C25 OPTE POUR LE SABOTAGE DE SA CAMPAGNE ELECTORALE
Il n’est pas question pour les membres du Collectif des 25 candidats (C25) de laisser libre cours au candidat sortant Macky Sall pour dérouler son plan de réélection dès le premier tour à la présidentielle.
Après une rencontre entre les différents candidats hier, lundi 21 janvier, au siège de Bokk Gis Gis, le C25 a décidé de mener une confrontation avec le régime, non sans inviter les populations à empêcher, par tous les moyens, le président sortant Macky Sall de battre campagne. A noter, par ailleurs, que seul le candidat Idrissa Seck, parmi les 4 autres candidats de l’opposition, a été présent à ladite rencontre.
C’est avec l’hymne national du Sénégal que les nombreux militants et sympathisants des partis membres du Collectif des 25 candidats (C25), ont accueilli les leaders sortis de leur rencontre qui a duré près de 2 tours d’horloge, à savoir de 16h à 18h. C’est Malick Gakou, coordonnateur du C25, qui a donné le ton en indiquant que le président Macky Sall ne donne «aucun choix au C25, au peuple, que le choix de la confrontation». En termes clairs, précise le candidat recalé de la “Grande coalition Suxali Sénégal“, le C25 est prêt à en découdre avec le régime en place. Très ferme sur sa position, il laissera entendre que c’est le seul moyen de sauvegarder la démocratie dans ce pays. Ainsi donc, Malick Gakou a averti qu’à partir d’aujourd’hui, «rien ne sera comme avant» car le C25 va aller trouver le régime dans son jeu, car les leaders sont persuadés qu’ils sont conscients de la détermination du président sortant à gagner les élections dès le premier tour.
Ainsi donc, les leaders du C25 trouvent que le président Macky Sall «s’entête» à mettre en œuvre son «plan de réélection au premier tour, au lieu d’organiser des élections libres et transparentes». S’offusquant des arrestations de militants de l’opposition, de la répression «féroce de la démocratie», les leaders du C25 estiment que «Macky Sall a indiqué la voie de la confrontation». Par conséquent, tout en réitérant leur rejet des résultats du contrôle du parrainage, ainsi que la décision du Conseil constitutionnel, ils ont décidé, pour répondre à la «provocation de Macky Sall», d’«engager une lutte sans concession pour défendre les acquis démocratiques de notre pays, et faire face, par tous les moyens à sa disposition, à l’arbitraire imposé par un président sortant». Tout en déclarant le candidat Macky Sall éliminé de la course pour la présidentielle, Idrissa Seck et compagnie ont invité les populations à empêcher par tous les moyens la «campagne électorale de Macky Sall». Pour ce faire, ils ont lancé un appel à la mobilisation de l’ensemble des segments de la population, surtout les jeunes et les femmes, pour barrer la route à la mise en œuvre du plan de Macky Sall. Ils ont, en outre, décidé d’organiser une journée nationale d’action, non sans indiquer la date exacte de sa tenue. Le candidat Idrissa Seck et ses camarades du C25 n’ont pas manqué d’exiger la libération des citoyens arrêtés, ainsi que l’arrêt des poursuites dans le cadre de la lutte pour la défense de l’intégrité territoriale.
IDRISSA SECK, SEUL CANDIDAT PRESENT
A noter que la rencontre du Collectif des 25 candidats s’est en fait transformée en rencontre des candidats recalés autour du candidat Idrissa Seck. En effet, des 4 candidats de l’opposition retenus pour la présidentielle de février prochain, seul Idrissa Seck a pris part à la rencontre. Les candidats Issa Sall du Pur, Madické Niang de la coalition “Madické 2019“, ou encore Ousmane Sonko de “Sonko président“ étaient aux abonnés absents. On pouvait par contre voir les autres recalés, comme par exemple Pierre Goudiaby Atépa, Malick Gakou, Oumar Sarr représentant Karim Wade, Pape Diop, Hadjibou Soumaré, Amsatou Sow Sidibé, Mamadou Lamine Diallo, Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, , ou encore Boubacar Camara, etc. Mamadou Diop Decroix et Thierno Bocoum étaient également de la partie.
A noter, par ailleurs, que les militants n’ont pas été suivis dans leur volonté de manifester dans la rue. En effet, au moment de la prise de parole de Malick Gakou, des militants et sympathisants ont tenté de perturber la rencontre pour inciter les leaders à descendre sur le terrain. Une tentative qui s’est soldée par un échec car, les leaders ont tout bonnement poursuivi leur conférence de presse comme si de rien n’était. Après la rencontre, ils ont rejoint leur véhicule, laissant ainsi à leur faim les militants qui avaient soif de confrontations avec les gendarmes qui veillaient au grain à quelques encablures du siège de Bokk Gis Gis.