Ses mesures de meilleure gouvernance économique, institutionnelle, sectorielle ne produiront pas de résultats significativement différents de ceux des 60 dernières années et ne pourront pas être patriotiques car non finançables localement
Une vision doit pouvoir se résumer en une seule phrase. Idrissa Seck aura peut-être une autre chance de se rattraper, n’ayant pas lui-même présenté sa vision qu’on nous a annoncée patriotique, mais en 15 versions différentes et pas particulièrement patriotiques. Ses 3 axes stratégiques (gouvernance, économie, et sécurité) qui sont trop généraux devaient naturellement découler de cette vision claire et permettre une compréhension d’ensemble qui a fait défaut lors de la déclinaison de son programme avec le détail de 45 mesures de mise en œuvre. Il avait cependant lui-même annoncé ces 3 trois axes stratégiques sans vision clairement lors de son investiture, ce qui nous pousse à conclure qu’il n’a pas de vision nouvelle. Ces axes stratégiques peuvent néanmoins se résumer en un seul : « une meilleure gouvernance » dans la mise en œuvre de la vision du statu quo, « Yorinwi », selon ses propres termes. S’il ne propose qu’un axe stratégique d’un « Sénégal dans une gouvernance plus efficace, plus juste, et plus solidaire », cela explique la batterie de mesures d’ordre technique qui ont été présentées et qui sonnent comme des contributions à Macky Sall.
En effet, après avoir écouté l’exposé du programme du candidat Idrissa Seck, nous avons retenu des mesures sectorielles dans le style du candidat Bougane Gueye Dani sans fil conducteur, ce qui les place dans le même registre du management et de la gestion (la gouvernance) et moins du leadership. Une meilleure allocation des ressources et une meilleure gouvernance de nos institutions et secteurs seront toujours possibles, mais il est nécessaire de décliner la vision qui justifie la pertinence des choix. De ce point de vue, le candidat Idrissa Seck ne nous a pas présenté un lendemain véritablement nouveau vers lequel il veut nous amener pour justifier une alternance à son profit. Il est comme beaucoup de nos hommes politiques dans une logique de réforme de nos institutions qui fonctionnent relativement bien et du renouvellement de leurs animateurs. Il est également dans une logique d’une meilleure (juste, équitable, efficace, et solidaire) allocation sectorielle du budget de l’Etat et de nos capacités d’endettement et leur déploiement comme moyens nous dit-il, d’impulsion de l’activité économique. C’est cette dernière façon de faire que nous avons caractérisée comme celle d’un Etat socialisant et développementaliste digne de bons socialistes que le Sénégal doit alterner ou maintenir Macky Sall en poste. Malheureusement, bien que se disant libéral, Idrissa Seck n’a pas dérogé au socialisme congénital sénégalais qui voit l’Etat comme solution à nos problèmes économiques sectoriels, ce qui n’a pas changé nos conditions de vie en 60 ans d’indépendance.
De ce fait, Idrissa Seck est passé à côté de ce qui pour nous est l’enjeu véritable de l’élection présidentielle de 2019 et que nous avons exposé dans une récente contribution (Libéralisme Patriotique ou Socialisme) et par rapport auquel le président Macky Sall joue sur deux tableaux. Il s’agit de soit, libérer et responsabiliser les nationaux avec l’appui de l’Etat dans leur propre développement avec un environnement économique nouveau d’accompagnement ou dans notre environnement économique actuel diriger le développement et socialiser les décisions en mettant l’Etat au cœur du processus avec l’appui du capital étranger et sous leadership d’Etats (Chine, Turquie, etc..). Macky Sall dit être à la fois pour l’un et pour l’autre mais ses choix le placent résolument dans la deuxième option. Nous l’avons expliqué dans une contribution intitulée (Macky Sall a Choisi : Socialisme et Capital Etranger). Il dit que le secteur privé national doit prendre le relais de la croissance mais crée les conditions du leadership du secteur privé international dans le cadre de la CEDEAO ou de l’UEMOA avec une monnaie unique dont le taux de change sera nécessairement fixe sans une politique monétaire propre, ce qui favorisera le capital étranger. En effet, notre environnement économique actuel est principalement notre appartenance à ces ensembles sous-régionaux qui limitent notre souveraineté économique comme moyen devant nous permettre de mener des politiques économiques libérales au profit du secteur privé national.
Par ailleurs, Idrissa Seck promet une décentralisation plus approfondie avec des transferts de ressources aux collectivités locales. Macky Sall est également pour la responsabilisation des élus locaux (décentralisation) mais tous ses programmes sont mis en œuvre dans une logique de relais locaux de l’Etat (déconcentration). Dans un prochain mandat, il a promis aux quelques 500 maires qui le soutiennent qu’il va abandonner cette façon de faire dans le cadre de pôles régionaux qu’il avait annoncés il y a 7 ans et qui sont promis par presque tous les candidats à la présidence de la République. Les pôles régionaux ne peuvent cependant pas être responsabilisés sans un système monétaire et financier d’accompagnement étant donnés les moyens limités de l’Etat central et la faible inclusion financière des collectivités locales et des populations.
De ce fait, en proposant de garder le FCFA en l’état et d’œuvrer pour une monnaie unique CEDEAO à moyen et long terme, et de renégocier les APE dans ces contraintes, Idrissa Seck ne se différencie pas de Macky Sall et des autres candidats. Nous pouvons donc conclure que ses mesures de meilleure gouvernance économique, institutionnelle, et sectorielle ne produiront pas de résultats significativement différents de ceux des 60 dernières années et ne pourront pas être patriotiques car non localement finançables. L’emploi sous le leadership du secteur privé national ne pourra pas non plus être réalisable et ne sera donc pas patriotique pour garantir un pouvoir d’achat local. Les propositions de meilleure gouvernance quoi que potentiellement valables ne justifient donc pas une alternance dans un contexte où le choix le plus important est celui de notre modèle économique. En effet, des mesures telles qu’une justice plus indépendante, une décentralisation plus autonomisante, une meilleure santé et une meilleure éducation, et un audit juridique des contrats d’exploitation de nos ressources naturelles, etc. peuvent faire l’objet de consensus de toute la classe politique. Le candidat Idrissa Seck prépare-t-il un deuxième tour dans une position défavorable ? L’avenir nous le dira.
Nous affirmons à l’endroit de tous les candidats à la présidence de la République que tout programme qui n’a pas en son sein le décrochage de notre monnaie et sa flexibilisation pour accompagner une politique économique libérale au profit du secteur privé national ne peut être que le statu quo. Ce statu quo sera une croissance impulsée par l’Etat et le capital étranger pour, à travers le budget, améliorer les conditions sociales des populations plutôt que de les autonomiser vis-à-vis de l’Etat et du capital étranger. C’est l’option du président Macky Sall et il n’y a qu’une alternative à cet état de fait : le libéralisme patriotique qui est impossible sans un système monétaire et financier national et souverain d’accompagnement ou tout au moins au niveau de l’UEMOA pour éviter un abus de l’instrument monétaire et de change.
PAR ABABACAR GAYE
KHALIFA SALL ET DE KARIM WADE, LE MOINDRE MAL POUR BENNO
L’élimination de Khalifa Sall et de Karim Wade dans la course à la présidence, si elle se confirme, entraînera une redistribution des rôles. La sphère politique sera totalement reconfigurée avec des blocs, des coalitions qui seront suffisamment fortes ...
L’élimination de Khalifa Sall et de Karim Wade dans la course à la présidence, si elle se confirme, entraînera une redistribution des rôles. La sphère politique sera totalement reconfigurée avec des blocs, des coalitions qui seront suffisamment fortes pour envoyer la majorité au second tour.
A quelque chose malheur est bon ! La mise à l’écart des deux « K », en l’occurrence Khalifa et Karim, facilitera la tâche au reste des prétendants au pouvoir. Même s’ils continuent de hausser le ton contre la volonté de la majorité de les éliminer, les rescapés du parrainage tireront un maximum de profit de l’absence de ces deux leaders de renom. Plus qu’ils ne l’auraient fait si Wade fils et l’ancien maire de Dakar jouissaient de leurs droits civiques et de leur liberté de mouvement. Si leurs candidatures sont acceptées, Khalifa Sall et Karim Wade engrangeront des voix à leurs propres comptes ; ce qui réduira évidemment le nombre de voix d’Idrissa Seck, du PASTEF et du PUR. Mais la réalité qui semble se dessiner sous nos yeux est l’implacabilité de leur non-participation à ces joutes de février 2019.
A y regarder de près, l’électorat de Khalifa Sall se confondrait avec celui d’Ousmane Sonko, du PUR et de REWMI pour des raisons diverses. Depuis son incarcération, les partis de l’opposition n’ont cessé de lui apporter leur soutien en s’attaquant vertement au régime et à la justice. Dans un pays où le vote est plus affectif que programmatique, il n’y a point de doute que le soutien apporté aux « prisonniers politiques » peut se révéler hautement stratégique et bénéfique. La base électorale des prévenus sait rendre le bien par le bien et les politiciens, conscients du sentiment de sympathie que cela peut leur apporter, jouent parfaitement bien le jeu.
En cas d’exclusion de Khalifa, le report des voix se ferait ainsi facilement en faveur d’Ousmane Sonko parce que l’homme est jeune et plaide pour le rétablissement de l’Etat de droit. Dans sa soif de remettre le pays sur les sentiers d’un Etat ouù règne l’équité et la justice, le leader du PASTEF va même jusqu’à promettre la CREI (cour de répression de l’enrichissement illicite) et la prison aux tenants actuels du pouvoir. Il militera également en sa faveur le soutien inlassablement exprimé à Khalifa à qui il a même rendu visite à Reubeuss le 13 août 2018. A la suite du verdict de a Cour Suprême de ce 3 janvier, confirmant la condamnation définitive de l’ex maire, Ousmane Sonko écrit sur sa page Facebook en guise de soutien : « en Pastef Les Patriotes, le candidat Khalifa Sall et ses parrtisans peuvent compter sur un soutien sincère et désintéressé afin que sa participation à l’élection présidentielle du 24 février soit effective ».
Pour le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR), le report des voix sera dû en grande partie au fait que Khalifa Sall et le guide des partisans du PUR, Serigne Moustapha Sy, ont des relations particulières. La présence du président du PUR à côté de l’ancien maire lors de la conférence de presse en Mars 2017en disait long sur la nature privilégiée des rapports entre les deux hommes. Même s’il y a des raisons confessionnelles, le PUR et les « khalifistes » défendent le même idéal et partagent les mêmes valeurs. Le soutien indéfectible du professeur Issa Sall au maire lors de la levée de son immunité parlementaire pourrait aussi jouer en faveur d’une alliance, ou du moins d’un report de voix, entre le PUR et les hommes de Khalifa Sall.
Le même transfert de votes pourrait avoir lieu au cas où le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) ne présenterait pas de candidat. La non candidature de Karim Wade, plus que probable si l’on en croit les déclarations des tenants du pouvoir, profitera à coup sûr à l’opposition notamment à Idrissa Seck. Les libéraux qui n’ont pas rejoint Macky Sall dans la vaste opération de transhumance pourraient en effet rejoindre le candidat de la « Coalition Idy 2019 » au nom de l’intérêt de l’idéologie libérale. Tout comme Issa Sall et Ousmane Sonko, Idrissa Seck pourra aussi bénéficier du soutien d’une partie de l’électorat de Khalifa Sall avec qui il avait partagé la Coalition Mankoo Taxawu Sanagaal lors des législatives de 2017.
Ainsi donc l’émiettement de l’opposition sera évité et les risques de la dispersion des voix de l’opposition amoindri. S’il n’y a que de blocs forts autour du PUR, du PASTEF et de REWMI, la coalition Bennoo Bokk Yaakaar jouera un pari très risqué puisque le « diviser pour régner » très cher aux tenants du pouvoir, n’aura pas fonctionné. L’absence de Karim et de Khalifa, loin d’être une aubaine pour le pouvoir, s’avèrera être un problème de plus et pourra produire un effet boomerang contre le candidat Macky Sall au soir du 24 février.
PAR ADAMA GAYE
CONTRATS ET CODE PÉTROGAZIERS, L’ALIÉNATION EN MARCHE !
EXCLUSIF SENEPLUS - Est-ce par excès d’optimisme ? Étourderie ? Cupidité ? Vénalité ? Les pas, jusqu’ici posés, n’augurent rien de bon pour la gestion des hydrocarbures de notre pays - Cette prévarication est du jamais-vu
Avant que le rêve ne livre la promesse des fleurs, le cauchemar s’installe. Et si donc notre pays devenait le dernier en date dont les ressources naturelles lui ont filé sous le nez, du fait d’une imprévoyance économique doublée d’une impéritie politique ? Les conditions cachotières, non-débattues ni transparentes, ayant présidé à la signature de contrats d’exploration et, éventuellement, d’exploitation d’hydrocarbures, sur notre territoire terrestre et dans nos eaux maritimes, ont presque fini de nous transformer en risée de la planète. Tous les experts petrogaziers en arrivent à se demander comment en plein 21eme siècle le Sénégal se fait-il berner, nolens volens, si aisément?
Les bases de son autoflagellation se trouvent dans des documents souverains étrangement validés par le pouvoir évanescent de Macky Sall: elles sont tant dans les contrats qu’il a signés que dans le contenu du nouveau code petrogazier, en remplacement de celui de 1998, que le régime tente de faire adopter à la hussarde par un parlement-croupion. Ce rush devrait plus qu’inquiéter: il annonce un hallali, le bradage des ressources les plus précieuses fournies par une nature brusquement prodigue envers un pays que l’on avait presque voué a à une damnation pérenne...
Tout semblait être un roman à l’eau de rose en gestation quand, tel un geyser, les mises à jour de quantités non-négligeables de pétrole et gaz ont changé la prospectivité du Senegal. Si bien que dans ses chaumières, invoquant les manes célestes, plus personne n’ose se retenir d’y voir la main des ancêtres. De Dieu, surtout, en récompense à la dévotion de son peuple. Miracle, dit-on ici, sans retenue, béni aussi bien par les cieux que par les entrailles des profondeurs du pays. Le nez fin, les multinationales accourent vers ce qui n’est pas loin d’être une nouvelle frontière du développement.
Et, populistes, les membres du régime en place s’empressent de se poser en porte-bonheur d’un Sénégal, soudain courtisé, brillant de nouvelles couleurs...
On avait dès lors pu penser que ces variantes de l’or noir allaient enfin en faire l’un de ceux ayant fait des prodiges grâce à leur irrigation par ces ressources en hydrocarbures . Ses veines économiques en étaient gourmandes. Dans une folle excitation, le pays s’imaginait déjà dans la ligue des happy few, ces bien-heureuses nations tirées du néant pour se voir propulser vers les cimes les plus fabuleuses. Excrément du diable, sang maudit, comme les exégètes de la malediction des ressources les décrivent, pétrole et gaz, promettent ses dirigeants, auront ici une déclinaison heureuse. Ils vont faire du pays, assurent-ils, un nouvel eldorado.
En passe donc de devenir un État petrogazier, sans être un Émirat, en raison de ce que les découvertes commerciales d’hydrocarbures qui y ont été faites restent encore mineures, le Sénégal est écartelé entre les pratiques aliénantes du début du siècle dernier et celles, nouvelles, d’une industrie mutante, en ce nouveau siècle, où États producteurs et multinationales, principalement les Majors, jouent au plus malin.
Est-ce par excès d’optimisme? Étourderie? Cupidité? Vénalité? Les pas, jusqu’ici posés, n’augurent rien de bon pour la gestion des hydrocarbures de notre pays. En en faisant une analyse au pif, on se surprend à être saisi du sentiment d’être dans un pays qui s’est fait avoir, avec la lâche complicité de ceux qui le gouvernent. Comme s’ils n’avaient rien appris des leçons d’un passé de plus d’un siècle d’exploitation du pétrole et du gaz dans divers points de la planète: des feux sacrés de Bakou en Azerbaïdjan aux puits de Titusville en Pennsylvanie ou dans les terres arides mais gorgées d’hydrocarbures du Moyen-Orient. Ils n’ont rien retenu des remises en causes des contrats léonins signés par William Knox D’Arcy, en 1901, pour faire main-basse, via Anglo-Iranian, sur le pétrole et gaz de l’Iran, en permettant au passage la naissance de l’ancêtre de British-Petroleum. Les luttes menées par les pays ayant formé, en septembre 1960, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ne les ont pas également conscientisés pour qu’ils se souviennent de leur héroïque bagarre destinée à réduire l’omniprésence des Sept Sœurs, les Majors, originaires des pays alors appelés Occidentaux, et qui régnaient en déesses sur leurs ressources. Même l’émergence d’un nationalisme des ressources n’a pas eu d’effet sur eux.
Déclenché en 1969 par le Libyen Moamar Kaddafi, de mèche avec Enrico Mattei, l’emblématique patron de la compagnie petrogaziere italienne, ENI, tué dans un obscur accident d’avion, alors qu’il venait de participer à l’augmentation des prix pétroliers voulue par le nouveau guide de la Libye, ce fut un des moments du réveil des peuples du tiers-monde. On ne doit donc pas s’étonner de leur désintérêt pour comprendre les ressorts ayant provoqué l’appréciation des prix de pétrole et gaz laquelle a émané de la volonté des pays arabes de se venger des soutiens Occidentaux d’Israel, après 1973, à l’issue de l’une des guerres Israélo-Arabes, celle dite du Kippour. Ou de leur flambée après la révolution islamiste iranienne de 1979, point de départ du marché spot dans l’industrie.
Qui pouvait douter, dans ces conditions, que les pays producteurs de pétrole et gaz, devenus plus sages, plus regardants, s’assurant de contrats les protégeant contre leurs voraces interlocuteurs étrangers, investisseurs, dotés du capital et de la technologie pour développer leurs ressources naturelles, était un bon benchmarking pour un pays comme le Sénégal ? C’était, à l’évidence, la voie qu’il se devait de suivre pour ne pas être l’une des victimes de sa...bénédiction.
C’est l’inverse qui se produit. En refusant de gérer les ressources naturelles nationales, de manière transparente, le régime de Macky Sall les a fourguées à des étrangers dans ce qui s’apparente à plus qu’un crime économique. Il s’agit non seulement d’une aliénation de la souveraineté sénégalaise sur son patrimoine public mais d’une haute trahison!
Cette prévarication est du jamais-vu. Avant même d’en connaître les tenants et aboutissants, en catimini, il a servi un aventurier, Frank Timis, en compagnie du frère du Président, qui venait de s’installer. Leur permettant de faire un farm-in, une cession à une firme Afro-Americaine, Kosmos, en empochant une plus-value à plusieurs dizaines de milliards aussi forte que facile. Puis, ce furent, à la queue-leu-leu, le tour d’autres acteurs petrogaziers de se servir, toujours sans que rien ne soit au préalable discuté ni à l’assemblée nationale ni avec le peuple sénégalais.
Se croyant compétent, capable et connaisseur des questions petrogazieres, le régime sénégalais, constitue de pieds nickelés en la matière, s’est hélas emmêlé les pinceaux en se faisant ferrer par plus avisé. Sans même s’entourer d’expertises avérées disponibles à travers le monde, y compris au sein des communautés sénégalaises de l’intérieur et de la Diaspora, il s’est tiré balle sur balle dans ses organes vitaux. La nation, dévidée, baigne dans la mer sanguine resultant de son assassinat. Aucune des bonnes pratiques, pourtant archi-connues, à travers le monde n’y a servi de guide. Elle a été donc conduite à l’abattoir!
C’est à croire si l’objet était non pas d’éviter la malediction mais de l’enraciner dans des contrats aussi toxiques qu’odieux.
Par la stabilisation des termes des contrats, l’inclusion de clauses arbitrales défavorables au Sénégal, le verrouillage des révisions contractuelles permises par les dispositions relatives à la force majeure et aux critères obsolescents dans une industrie hautement cyclique, les multinationales sont passées comme un couteau dans du beurre au soleil, en se jouant du pouvoir sénégalais.
Avec le nouveau Code petrogazier, géré comme une affaire privée, en cachette, le dernier clou sur le cercueil du Sénégal producteur d’hydrocarbures sera planté.
Que faire, à présent, pour reprendre une question de l’on attribue à Lénine ? Les politiciens Senegalais d’aujourd’hui, assommés, comme l’est un peuple dans le cirage, ne savent plus à quel saint se vouer...
Leur réthorique visant à promettre une révision des contrats et du Code relève, sous ce rapport, davantage de pétitions de principes, de formules incantatoires, que de certitudes pour casser l’infernale machine mise en place au détriment de la nation.
Mission impossible. Même la doctrine de la souveraineté permanente sur les ressources naturelles des États risque de ne pas suffire. Quand bien même elle est consacrée par les résolutions 626, 1803, et 2158 adoptées par l’Organisation des nations-unies (ONU) en 1952, 1962 et 1966, ou, plus tard, par l’Article 18 (1) du Traité de la Charte de l’Energie sous la poussée des pays Est-Européens, à leur sortie du communisme en 1989.
Alors que les pays nantis de ressources naturelles tranchent par leur fierté à négocier avec rigueur et vigueur, nationalisme au vent, en s’appuyant sur les jurisprudences nées d’une longue lutte pour résister à l’aliénation de leurs précieux produits, celui du Sénégal, à contresens de l’histoire, a bradé pour des peccadilles ce que ciel et terre ont voulu donner à un peuple qui ne s’y attendait plus.
Quel gâchis! Surtout que les procédures contentieuses d’arbitrage, notamment par le Cirdi, restent favorables aux investisseurs en plus d’être coûteuses pour un pays comme le nôtre dépourvu d’une fine expertise pour corriger les torts qui lui ont été infligés avec l’aide de ceux qui étaient censés le protéger.
Que même la firme Total, soupçonnée de concussion et corruption, larguée dans une compétition autour de deux blocs géologiques porteurs, ceux de Rufisque offshore, s’en est vue attributaire n’est donc que la preuve ultime de ce que sous le régime liberticide qui le dirige, la souveraineté économique du Sénégal n’est plus qu’une feuille de chou...De nulle valeur pour un peuple dépouillé de son plus attractif patrimoine !
Le régime de Macky Sall en porte l’entière irresponsabilité !
Adama Gaye est journaliste et spécialiste des questions pétrogazières. Sur la photo d'illustration, il est en compagnie de Bob Dudley, le Pdg de British Petroleum (BP)
PAR YATMA DIEYE
DE QUEL CÔTÉ SE TROUVENT LES MENTEURS ?
Les soldats de l'APR et leurs sicaires sont impénitents dans leur tentative de nuire à Ousmane Sonko, surtout à l'approche de l'élection présidentielle
Décidément, les soldats de l'APR et leurs sicaires sont impénitents dans leur tentative de nuire à Ousmane Sonko, surtout à l'approche de l'élection présidentielle. Le moment est bien choisi après sa tournée bien réussie à l'extérieur du pays. Les voilà qui reviennent en force remettre au jour une affaire que tout le monde avait rangée aux oubliettes et dont on espérait qu'ils tireraient la leçon après une première déconvenue. Leur trouvaille ? Une vidéo dans laquelle Sonko est mis "dans la peau d'un menteur", avec une belle brochette d'histrions sous la houlette de "l'homme à la grosse pierre", assisté en cela du plus tonitruant des avocats, qui voue au leader de Pastef une haine inexplicable. Quand le président de l'Assemblée nationale jure ses grands dieux que les dix millions qui allaient être donnés aux députés ne sont que mensonge, il sait très bien en son for intérieur ce qu'il en est vraiment. Qu'est -ce qui les a empêchés de porter plainte pour diffamation ? De telles gens n'ont aucune crédibilité ; souvenez-vous des sept milliards de Taiwan quand l'homme avait été pris en flagrant délit de contrevérité, et plus récemment en 2012, avant les alliances quand il se glorifiait : "moi, tout le monde me connaît, je n'ai qu'une parole !" On connaît la suite…Il faut donc savoir raison garder (GARDER, infinitif et non GARDÉE) comme l'écrit le ministre de la culture (dans sa réponse à M. Mody Niang dans Xalima) Ah, ces ministres ! Tel autre ignore la différence entre chiffre d'affaires et bénéfice, en tant que ministre du Commerce (Walf Quotidien n°8024 du 22 décembre 2018), tel autre ânonne un texte écrit en anglais comme en élève de 6e, alors qu'il aurait pu trouver un interprète. Senghor, au moins savait choisir ses ministres ; notre recul n'est pas seulement démocratique…
L'autre acteur du "dieufour" national, le sieur Aliou Sow, "l'imberbe taciturne ", ancien ministre de Wade, gros transhumant et nostalgique des fauteuils ministériels, qui ne jure que par le président et qui remue ciel et terre pour s'attirer ses bonnes grâces, ferait mieux de se taire et se terrer, comme il le fait depuis sa disgrâce. Qu'il sache que le peuple n'a que mépris et dédain pour les transhumants et que s'il y a des "libéraux sauvages", ce sont ces rats qui ont abandonné le navire en perdition ; ce n'est pas la dignité qui vous étouffe, messieurs. A ranger dans la même catégorie l'autre transhumant de Louy jot jotna qui déclare "Nous ne sommes pas demandeurs de postes". Comme si on se présentait chez son nouvel allié avec ses préférences en bandoulière ! Comble de ridicule, ils essaient toujours de se dédouaner aux yeux des Sénégalais. Chacun est libre de "préférer la patate à la pomme de terre", mais, de grâce épargnez-nous les "Wax waxeet".
Que dire du Premier ministre qui s'en prend à Abdoulaye Bathily qui n'a fait que donner son opinion sur l'état de la démocratie ?"C'est un aigri, un vieux communiste, il doit prendre sa retraite", dit-il. A -t- il pensé à tous ces vioques qui les entourent ou qui occupent les "hospices pour retraités" ? Je veux parler de "l'homme à la grosse pierre " et du tocard des élections qu'Awadi a surnommé "le loser historique". Assurément, c'est l'hôpital qui se moque de la charité.