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17 septembre 2025
AUDIO
COMMENT SORTIR DU SHUTDOWN ?
POINT DE MIRE SENEPLUS - René Lake évoque au micro de VOA, les points de convergence à entrevoir entre les Démocrates et Trump pour mettre fin à la paralysie de l'administration, dans le contexte d'un Congrès marqué par des femmes et plusieurs minorités
L'impasse risque de durer encore aux Etats-Unis où les Démocrates et Donald Trump se livrent à un bras de fer sur le financement d'un mur à la frontière mexicaine, afin de luter contre l'immigration clandestine. Le président américain qui tient à cette promesse de campagne n'entend pas varier d'un pouce, alors que le camp adverse lui, ne veut guère en entendre parler. Les démocrates sont prêts à faire un compromis pour protéger les frontières, mais pas question de débourser le moindre dollar pour un mur.
Comment sortir de ce face-à-face qui paralyse le pays depuis plusieurs jours ? De quelle marge de manœuvre dispose Donald Trump face à une Chambre des représentants désormais tombés dans l'escarcelle démocrate ? Comment le nouveau Congrès marqué par un nombre record de femmes et d'élus issus de minorités peut-il influer sur la politique du locataire de la Maison Blanche ? L'analyste politique René Lake fait son décryptage au micro de VOA.
PAR MASSAMBA NDIAYE
ENCORE UNE PROVOCATION DE TROP DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
L’allocution de Macky Sall et son face-à-face avec des journalistes sénégalais triés au volet ont eu le mérite de dévoiler le décalage entre ses vues d’esprit et les attentes de nos compatriotes, mieux de mettre à nu sa mauvaise foi
L’allocution du président Macky Sall et son face à face avec des journalistes sénégalais triés au volet ont eu le mérite de dévoiler le décalage entre ses vues d’esprit et les attentes de nos compatriotes, mieux de mettre à nu sa mauvaise foi. Au plus, le président–politicien Macky Sall est un piètre communicateur. Il rate presque à chacune des ses sorties médiatiques sa cible- à convaincre de sa bonne volonté et de son dévouement indéfectible à défendre les valeurs de la République - le peuple des indécis qui se demande toujours et à juste raison : où en est–on avec la crédibilité de la parole du Chef de l’Etat ? Peut–on faire confiance à un homme qui porte en bandoulière la trahison comme un outil de gestion du pouvoir ?
En effet, pour beaucoup de nos compatriotes, très avertis des manœuvres perfides du Chef de l’Etat et de sa cohorte de flagorneurs, la parole du président Macky Sall ne vaut plus rien puisqu'il nous a habitués depuis le début de son magistère au reniement de ses engagementsles plus solennels et à nous mentir froidement sans aucune gêne.
Le président Macky Sall a manqué de sérénité et de la hauteur pour s’adresser à l’ensemble du corps social sénégalais qui peut et a le droit même de ne pas partager sa politique. Il a profité à outrance de sa tribune du 31 Décembre 2018 pour étaler ses réalisations et s’en glorifier tout en gardant le silence sur leurs coûts, sur leurs opportunités. Et en quoi, monsieur le président Macky Sall, ces infrastructures transforment de manière substantielle la qualité de vie de nos compatriotes qui tirent le diable par la queue ?
Discourir sur ses nombreuses réalisations et sur le taux de croissance élevé constitue le seul argument qui reste au président Macky Sall pour vendre son bilan aux électeurs sénégalais à quelques encablures de l’élection présidentielle du 24 Février 2019. Et quid du bilan immatériel ? De la pratique de la vertu dans la conduite des affaires publiques ? Une omerta coupable.
Nous avons vu un président – politicien très mal à l’aise sur les valeurs de la République et qui ont été pourtant au cœur de son action politique entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012.
Cette gêne voire cette honte était également visible sur le visage du ministre Souleymane Jules Diop qui a tout fait pour éviter de se prononcer sur les reniements à l’éthique républicaine du président Macky Sall. Il était méconnaissable. Pourtant, le chroniqueur d’alors de l’émission Deug Deuga beaucoup défendu les valeurs de la République durant son exil au Canada et qui prenait un plaisir narcissique à décortiquer les travers et les manigances de nos politiciens professionnels à l’instar de son mentor d’aujourd’hui le président Macky Sall qui foule aux pieds les règles les plus élémentaires de la République et de la Démocratie.
Et, c’est le même Macky Sall qui fait aujourd’hui du wakh wakhete en niant sa prise de position publique en vue d’exiger du président Abdoulaye Wade la mise à l’écart du ministre de l’intérieur d’alors maître Ousmane Ngom de l’organisation de l’élection présidentielle de 2012.
Un mensonge public du président Macky Sall relayé par les réseaux sociaux et ce devant plusieurs millions de citoyens sénégalais qui regardent le Chef de l’État travestir la vérité dans un dessein sordide de nier la revendication légitime des acteurs de la société civile et des partis de l’opposition en vue de garantir un scrutin sincère et transparent, gage de paix sociale.
Aujourd’hui, à la tête de l’Etat, il en a cure de la stabilité de notre pays. Sa seule volonté est de passer au premier tour, même si c’est au prix de l’indignité, du déshonneur, des menaces et de la lâcheté.
Cet homme, Macky Sall a encore démontré à suffisance à nos compatriotes qu’il n’a rien à faire de nos droits et acquis démocratiques ni de la souveraineté populaire. Il joue au dur. Pourtant, cet homme que nous connaissons trop bien même peut se targuer aujourd’hui d’être d’une lignée de guerriers, a bien sollicité mieux quémandé l’intervention du regretté Khalife général des mourides Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké pour ne pas subir le courroux de l’ancien président de la République maître Abdoulaye Wade. Ne disait – il pas qu’il préfère de loin mourir que d’aller en prison ?
Avec des propos à la fois arrogants et offensants à l’encontre de nos concitoyens, il pense que l’élection présidentielle est déjà pliée à partir du moment où 530 maires du Sénégal le soutiennent. Certes, ils le font par pur esprit clanique et mercantiliste, mais en leur âme et conscience qu’ils savent pertinemment que vous n’êtes pas un homme de devoir et de surcroît ni un modèle de probité morale et intellectuelle.
A partir du moment où, vous êtes incapable d’assumer vos propos de récusation de l’ancien ministre de l’intérieur, maître Ousmane Ngom, cet autre politicien professionnel, mieux un rat de la République, vous ne méritez pas du tout le respect qui sied à vos fonctions.
Pourquoi, donc, vous nous manifestez autant de mépris alors que vous devez raser les murs et solliciter le pardon du peuple pour l’avoir trahi à maintes reprises ?
Je suis choqué et meurtri comme beaucoup de nos compatriotes d’avoir un président de la République qui a une peur bleue d’affronter loyalement le suffrage des électeurs et qui se cache derrière l’administration en vue de commettre en toute impunité - du moment -des forfaitures sur le dos du peuple.
L’histoire ou mieux les citoyens sénégalais retiendront de vous en tant que président de la République, un parfait auxiliaire des autorités françaises, même pas un préfet du pays de Marianne qui défend mieux les intérêts intrinsèques de ses concitoyens de la Métropole que vous ne le faites du pays de nos parents et aïeuls, un homme peu courageux, un homme pas du tout fiable, un homme qui n’honore pas sa parole, un manipulateur hors pair, un homme complexé, un homme partisan et clanique, un apprenti - dictateur qui souffre en silence de l’audace de certains de nos compatriotes de continuer à défendre leurs droits et libertés. Et j’en passe…
Je demeure convaincu que seuls les transhumants politiques et autres thuriféraires zélés qui ont goûté aux délices du pouvoir durant ce septennat peuvent encore fermer leurs yeux et boucher leurs oreilles comme des lâches pour ne voir ni entendre les lamentations de nos compatriotes sur la gestion désastreuse de nos ressources et potentialités économiques de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et ses reniements éhontés.
Il revient de plein droit à nos compatriotes de refuser l’affront du message du président Macky Sall qui veut nous retirer notre volonté souveraine à pouvoir choisir nous-mêmes la personne la plus apte morale pour diriger le pays de la Teranga.
Le moment est venu pour tourner à jamais la page de la gouvernance sombre et nauséabonde du président Macky Sall. Il y a des erreurs dans la vie d’une nation qui se paye cash. Le choix du candidat Macky Sall en est une.
Les citoyens sénégalais ont goûté à satiété de la mauvaise foi, de la rancune et de la méchanceté d’un homme auquel nous avons eu le malheur de confier les destinées du pays.
CHINE-AFRIQUE : LA DETTE S'ENVOLE, C'EST GRAVE DOCTEUR ?
60 % du PIB : c'est le taux moyen de la dette en Afrique depuis 2013 - Principal créancier : la Chine, qui se défend face à ceux qui l'accusent d'alourdir l'endettement des pays africains
Le Point Afrique |
Viviane Forson |
Publication 04/01/2019
Dans la continuité d'une tradition vieille de 29 ans selon laquelle l'Afrique est la destination du premier voyage international officiel des ministres des Affaires étrangères au début d'une nouvelle année. Wang Yi, qui est également conseiller d'État, est arrivé en Éthiopie, jeudi 3 janvier. C'est la première étape d'une tournée de six jours qui vont conduire l'actuel ministre des Affaires étrangères dans quatre pays africains.
Accélérer la coopération sino-africaine
Au cours de son voyage, alors que la priorité était de trouver des moyens de faire avancer le plan d'action adopté lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) de Beijing, qui s'est tenu en septembre dernier, la question de l'endettement des pays émergents et du continent africain s'est invitée au cœur du débat. « De manière générale, la dette en Afrique est une problématique qui dure depuis longtemps et est un produit de l'histoire », a estimé Wang Yi. « Elle n'est pas apparue aujourd'hui, et elle encore moins provoquée par la Chine », a-t-il ajouté. Il faut souligner que, sur les prêts de 52 milliards d'euros promis par le premier partenaire commercial de l'Afrique, 12 milliards seront des dettes gratuites et des prêts sans intérêts, avait annoncé le chef de l'État chinois en septembre dernier. La Chine est le principal bailleur bilatéral d'infrastructures en Afrique, pour un total excédant les financements combinés de la Banque africaine de développement (BAD), de l'Union européenne, de la Société financière internationale (IFC), de la Banque mondiale et du G8.
La dette à l'égard de Pékin pas tenable à long terme ?
Il n'empêche que les craintes de voir la Chine présenter la note un jour ou l'autre sont bien présentes. La dette publique en Afrique subsaharienne représentait 45 % du PIB fin 2017, soit une hausse de 40 % en trois ans. Sur ce total, l'empire du Milieu apparaît de loin comme le premier créancier. Et les exemples se multiplient en Afrique qui montrent à quel point la Chine crée des dépendances. Le cas du Mozambique est encore dans toutes les mémoires. Quand le pays s'est déclaré en défaut de paiement en janvier 2017, les autorités ont finalement reconnu l'ampleur d'une dette cachée de près de 2 milliards d'euros souscrite auprès d'entreprises chinoises ! Ces dernières années le pays est devenu le plus endetté du continent. Les cas de l'Angola ou du Kenya sont tous aussi identiques.
Christine Lagarde, s'exprimant en avril dernier dans la capitale chinoise à l'occasion d'un forum sur les « Nouvelles routes de la Soie », le colossal plan lancé par le président chinois Xi Jinping en 2013 pour déployer routes, ports, voies ferrées et parcs industriels à travers l'Asie, aux portes de l'Europe et jusqu'en Afrique, avait déclaré : « Il ne faut pas que les pays acceptant d'accueillir des chantiers des routes de la Soie aient le sentiment que c'est un repas gratuit ».
Des propos alarmants qui tranchent avec ceux du président de la Banque africaine de développement. Dans une récente interview au Point Afrique, ce dernier se confiait sur ces craintes qui viennent surtout de l'Europe et des États-Unis. « Je peux vous dire que l'Afrique n'est pas dans une situation de crise de dettes. Si vous prenez au niveau du ratio de dette par rapport au PIB en 2010, nous étions à environ 22 % en 2017. Nous sommes à 37 %, et la limite, c'est 40 %. Si vous prenez le niveau d'endettement des pays émergents et même ceux des pays développés, il est beaucoup plus élevé et atteint parfois les 150 % du PIB. Au regard de cette réalité, l'Afrique n'est pas trop endettée », a-t-il estimé.
« On ne peut pas financer toutes les infrastructures avec de la dette »
Mais il y a des cas spécifiques où les niveaux d'endettement augmentent trop rapidement, insiste le patron de l'institution financière panafricaine. « Ce que l'on remarque, c'est que le niveau des financements concessionnels en direction de l'Afrique a commencé à baisser depuis longtemps, ce qui pousse les pays à chercher de nouvelles ressources pour financer leurs infrastructures. Beaucoup dépendent du marché de l'Eurobond où les taux d'intérêt sont très élevés. À la Banque africaine de développement, nous conseillons les pays dans la gestion de la dette publique afin qu'ils comprennent qu'on ne peut pas financer toutes les infrastructures avec de la dette. Il faut solliciter le partenariat public-privé pour permettre au secteur privé d'investir dans ces projets afin de réduire la dette des États. »
Selon lui, « en ce qui concerne la Chine, il y a toujours des problèmes d'incompréhension. » Comment devraient se comporter les États africains ? « La question aurait été de savoir que faire ensuite, c'est-à-dire comment nos États auraient pu négocier ? Comment obtenir des négociations équilibrées ? Il faut que nos États arrivent en capacité de négocier les contrats » analyse-t-il.
Pékin prêt à faire un geste pour ces débiteurs
Dans tous les cas, le géant conserve sa position de premier partenaire commercial de l'Afrique depuis huit années consécutives. Au premier semestre 2018, le volume des échanges bilatéraux a augmenté de 16 % à presque 100 milliards de dollars, selon le ministère chinois du Commerce. Et ce, même si plusieurs signaux indiquent une perte de vapeur dans la machine de l'économie chinoise, qui n'en devrait pas moins atteindre son objectif de croissance de 6,5 % pour 2018, selon les analystes. Le ralentissement de la demande chinoise en est l'une des conséquences. Fort de ces investissements, le ministre Wang a évacué les inquiétudes qui montent. « Nous savons qu'en termes de financement certains pays africains ont rencontré des difficultés », a reconnu, lors d'une conférence de presse à Addis-Abeba, le chef de la diplomatie chinoise, qui se rendra ensuite en Gambie, au Sénégal et au Burkina Faso. « La Chine y attache beaucoup d'importance, en tant que bon ami et frère de l'Afrique », a-t-il ajouté. « Nous sommes toujours prêts à faire un geste quand les pays africains en ont besoin. »
L'investissement étranger chinois en Afrique subsaharienne s'est élevé à 298 milliards de dollars entre 2005 et 2018, selon le groupe de réflexion American Enterprise Institute (AEI). Wang Yi et son homologue éthiopien, Workneh Gebeyehu, se sont félicités des liens étroits unissant leurs deux pays et ont écarté toute idée d'un refroidissement de leurs relations depuis l'arrivée au pouvoir en avril 2018 du Premier ministre réformateur éthiopien, Abiy Ahmed. « Nous pensons que le processus de réformes en Éthiopie renforcera encore plus nos liens avec la Chine », a déclaré Workneh. « La Chine continuera à être le partenaire stratégique de l'Éthiopie. »
LE SENEGAL A PRODUIT 2.985 MILLIARDS
Marque de la bonne santé de l’économie nationale, les derniers chiffres de la croissance pour le troisième quart de l’année qui vient de s’écouler dénotent une belle progression de l’activité économique ainsi que de la consommation,
Et dans le même temps, il y a eu une certaine amélioration de la balance commerciale.
Le Produit intérieur brut pour l’année écoulée est prévu en hausse à environ 6,8%. On peut imaginer qu’en cette période préélectorale, durant laquelle a longtemps été agitée la question du déficit des liquidités par le Trésor, c’est une information de ce genre dont ont besoin les pouvoirs publics. Et l’Agence nationale de la statistique et la démographie (Ansd) les y conforte en déclarant que pour le 3ème trimestre de l’année écoulée, le Pib a crû en volume, corrigé de variations saisonnières, de 1,2% par rapport au trimestre précédent. En valeur brute, le Pib a été de 2 985 milliards pour le 3ème trimestre de 2018.
Les chiffres indiquent par ailleurs une forte hausse de 3,9% de l’activité économique par rapport à la même période de l’année précédente. Et par rapport à cette période, l’économie a connu un boom de 5,2% pour le secteur primaire, 4,9% pour le tertiaire, et 4,1% pour le secteur secondaire.
Ces statistiques, qui sont les dernières à avoir été rendues publiques, indiquent que la bonne santé de l’économie a tenu en particulier au dynamisme du secteur secondaire et, accessoirement, du secteur primaire. En particulier, les activités du secondaire se sont accrues de 4,6%, celles du primaire de 1,7% et celles du secteur tertiaire de 1,1%. Dans le secteur primaire, l’Ansd met particulièrement en évidence les chiffres de la pêche et de l’agriculture qui ont respectivement augmenté de 5,4% et de 2%. La sylviculture aussi a connu un net rebond, permettant, avec les autres bons résultats du secteur, de couvrir la relative stagnation de l’élevage. Mais les statistiques étant un domaine de précision, ces données changent en variation annuelle, c’est-à-dire quand on les compare avec celles de l’année précédente à la même période, où l’on remarque que pour l’ensemble, les performances de l’élevage et de la sylviculture ont été excellentes, tandis que les débarquements en forte baisse avaient plombé celles de la pêche.
Pour ce qui est du secteur secondaire par contre, les variations saisonnières ont eu un impact positif aussi bien par rapport au trimestre précédent ou durant la période correspondante de l’année d’avant. Il a été noté que les activités de construction, de la chimie, de l’agroalimentaire, aussi bien que la production de ciment et autres matériaux de construction se sont bien comportées, autant par rapport à l’année précédente que par rapport au trimestre précédent. La bonne santé de l’économie durant la période étudiée s’est confirmée par une hausse de la demande intérieure, ainsi que de la consommation. La consommation des ménages a en effet augmenté de 5,1% d’un semestre à l’autre, tandis que d’une année à l’autre, la consommation a augmenté de 1,7%, du fait surtout des institutions, publiques et étrangères, et beaucoup plus légèrement, des ménages.
Tout n’est pas aussi rose dans tous les domaines toutefois. Ainsi, l’Ansd note une baisse de l’investissement total de 11,5% par rapport au second semestre de l’année, et de 2,1% par rapport au troisième trimestre de 2017. L’institution des statistiques ne fournit pas d’explications à ce phénomène qui n’est pas négligeable pourtant.
Par ailleurs, la balance commerciale s’est légèrement améliorée avec une baisse des importations et une hausse relative des exportations. Il faut néanmoins noter que les importations des biens et des services ont connu une hausse de 1,7% en volume, par rapport au semestre précédent. Et pour la même période, les exportations des biens et des services ont augmenté de 10,7%.
UNE PROMESSE POUR L’AFRIQUE
Sida, les nouvelles armes de l’Afrique (7). Patchs, injections, gélules et implants à libération progressive : la recherche développe de nouveaux supports qui allégeront la thérapie et la prévention.
Une promesse se fait jour. Celle de voir d’ici quelques années les personnes séropositives soignées par une injection tous les deux à trois mois par un patch, un implant ou une gélule à libération progressive. Celle de pouvoir protéger les personnes séronégatives d’une contamination grâce à la prise d’une capsule toutes les deux semaines. L’espoir d’en finir avec la contrainte d’une prise quotidienne de médicaments qui reste un frein puissant au contrôle de la maladie et peut mener à l’échec thérapeutique. En Afrique comme ailleurs dans le monde, «de tels scénarios pourraient se réaliser dans la prochaine décennie», estiment Lelio Marmora, directeur d’Unitaid et les autres coauteurs d’un article publié dans la revue scientifique The Lancet, le 24 octobre. D’autant plus que l’on dispose déjà, dans les pays développés, de traitements longue durée d’action pour plusieurs maladies comme la schizophrénie, l’asthme sévère ou les addictions aux opioïdes qui donnent de meilleurs résultats que les traitements conventionnels. «Contre le Vih, les médicaments injectables à action prolongée sont les plus avancés», résume l’article.
«Des injections dès 2019» ?
Qu’il s’agisse de traitement ou de prévention, plusieurs essais sont en cours. Le 18 septembre, le laboratoire ViiV Healthcare annonçait ainsi les premiers résultats d’une étude clinique, jugés «très satisfaisants» par le Professeur Jean-Michel Molina, du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Cet essai nommé «Atlas» a été conduit chez 618 adultes vivant avec le Vih dans différents pays : Afrique du Sud, Argentine, Canada, France, Etats-Unis, etc. Tous étaient sous traitement et avaient une charge virale indétectable depuis plus de six mois. L’essai a comparé deux traitements : l’injection mensuelle d’une bithérapie à une trithérapie standard prise par voie orale. Après quarante-huit semaines, l’injection mensuelle a fait aussi bien, en termes de contrôle du Vih, que la trithérapie en prise quotidienne. «Ce traitement injectable pourrait être commercialisé dès 2019», indique Carmen Pérez Casas, coauteure de l’article du Lancet et responsable stratégie pour le Vih chez Unitaid. Du côté de la prévention, une prophylaxie pré-exposition (PrEP) à base d’une seule molécule administrée sous forme d’injection tous les un à trois mois est en cours d’évaluation. Deux grands essais cliniques comparent cette stratégie à l’administration orale quotidienne d’antirétroviraux habituellement donnés pour se protéger lors de relations sexuelles à risque. Le premier est conduit chez environ 4 500 hommes homosexuels dans 43 sites à travers le monde, dont l’Afrique du Sud. Le second, chez 3 200 femmes travailleuses du sexe dans 20 sites d’Afrique sub-saharienne (Botswana, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Swaziland, Ouganda, Zimbabwe).
Défis africains
Ces traitements seront-ils adaptés au continent africain ? C’est la grande question. «Il faut rester prudent. Ces produits injectables de longue durée d’action peuvent être intéressants en Afrique, mais ils se heurtent à de nouveaux défis. Les injections, en particulier, imposent un matériel stérile», relève Jean-Michel Molina. Autre difficulté : la chaîne du froid qui doit impérativement être respectée pour l’une des molécules, la Rilpivirine. Par ailleurs, l’organisme des patients met du temps à éliminer ces médicaments : cela risque de favoriser des problèmes de résistance, mais aussi de créer des interactions néfastes avec d’autres médicaments. Sur le continent cependant, les solutions les mieux adaptées pourraient venir de l’implant inséré dans le bras, de l’anneau vaginal à visée préventive, du patch transdermique ou encore de gélules à libération lente sur une semaine. Ces dispositifs n’imposent ni chaîne du froid ni matériel d’injection stérile. «En Afrique, les implants et autres formulations à longue durée d’actions ont déjà radicalement changé la donne en matière de contraception, souligne Carmen Pérez Casas. Il faut continuer à explorer des solutions mieux adaptées au continent», mais il faudra quelques années encore avant que ces dispositifs anti-Vih ne soient disponibles, car aux défis technologiques et médicaux s’ajoute un autre challenge : raccourcir le délai d’accès des pays africains à ces révolutions biomédicales. Un travail rendu complexe par le partage des brevets entre trois types d’entité : celles qui développent les molécules contre le Vih, celles qui développent les supports qui contiendront le médicament et celles qui développent les procédés de reformulation de ces médicaments. Un défi d’un autre ordre, mais pas moins crucial.
LES COURS DEMARRENT LE 4 FEVRIER PROCHAIN
L’Université du Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niass (Ussein) va démarrer ses enseignements le 4 février prochain avec une première cohorte de 1 750 étudiants, répartis entre ses campus de Fatick, Kaolack et Kaffrine, dans le centre du pays,
«Nous espérons que le 4 février prochain, les cours vont démarrer dans de bonnes conditions au sein des différentes Ufr de Fatick, Kaolack et Kaffrine où nous avons pour cette première année orienté 1 750 étudiants», a-t-il confié à des journalistes au terme d’une visite à Fatick de certains locaux pédagogiques mis à la disposition de l’Ussein pour démarrer les enseignements. Le recteur s’est félicité de la qualité de ces infrastructures qui, selon lui, «sont à mesure d’accueillir les étudiants, les enseignants et l’administration dans de bonnes conditions». «Nous sommes sur la dernière ligne droite pour le démarrage effectif des cours», a-t-il soutenu, ajoutant que «les inscriptions administratives sont effectives et les inscriptions pédagogiques vont démarrer prochainement».
Pour l’année académique 2018-2019, l’Ussein a reçu «115 mille demandes de choix et nous avons pris 1 750 étudiants qui sont orientés dans les différentes Unités de formation et de recherche (Ufr) sur la plateforme Campusen», a-t-il fait savoir. «Parmi ces 1 750 étudiants de la première cohorte, 950 sont orientés aux Ufr de Kaolack, 350 à Kaffrine et 450 à Fatick», a précisé le recteur Guiro, rappelant que le campus de Fatick va abriter trois Ufr : tourisme, hôtellerie et gastronomie, pêche et aquaculture, et celle dédiée à l’économie. Il a indiqué qu’à Fatick comme à Kaolack et Kaffrine, «nous avons remis à niveau toutes nos infrastructures pédagogiques et nous sommes en train de mettre à niveau toutes celles sociales qui vont accueillir les étudiants orientés», a-t-il par ailleurs assuré. «Fatick, entre 80 et 100 étudiants seront hébergés par ordre de mérite dans un très bon immeuble», a-t-il signalé. Concernant les enseignants de l’Ussein, il a indiqué qu’ils ont effectué mercredi le premier jour de rentrée académique. «Ils ont pris fonction aujourd’hui (mercredi) au niveau du rectorat basé à Kaolack, en attendant de regagner leur poste définitif selon les Ufr», a-t-il affirmé.
L’Ussein va organiser un séminaire de rentrée des enseignants les 10 et le 11 janvier prochains pour faire les derniers réglages concernant le volet pédagogique, a ajouté le recteur Guiro.
Interpellé sur le démarrage effectif des travaux de l’Ussein, il s’est gardé d’avancer une date précise, soutenant que ce sera «pour bientôt». Première université à vocation agricole du Sénégal, l’Ussein sera implantée entre cinq campus dans les localités de Kaolack, Fatick, Diour¬bel, Kaffrine et Touba¬couta. La pose de la première pierre a eu lieu en avril 2015, à Kaolack, en présence du président de la République Macky Sall, et du khalife général de Médina Baye, Cheikh Ahmed Tidiane Niass.
LES RAPPEURS DE LA BANLIEUE DISENT NON ET INTERPELLENT L’ETAT
Le site du camp de Thiaroye doit accueillir les impactés du Train express régional (Ter). Les rappeurs de la banlieue, avec à leur tête le rappeur Matador, ont fait face à la presse pour dire non à cette décision de l’Etat.
«Il y a beaucoup de conspirations entre la France et l’Etat du Sénégal. Et ce n’est pas normal qu’on puisse effacer cette partie de l’histoire. Ce sont des gens que nous ne devons pas jeter dans l’oubli. Et recaser les impactés du Ter dans le camp, non seulement cela n’honore pas Thiaroye, mais c’est faire disparaître l’histoire des tirailleurs sénégalais», soutient Matador en présence de rappeurs venus de différentes zones de la banlieue. Ces derniers promettent de porter le combat. Ils réclament par la même occasion un site de recueillement pour les anciens tirailleurs. «Aujourd’¬hui, on n’arrête pas d’être toujours victime des infrastructures de l’Etat. La première, c’est l’autoroute à péage. Et aujourd’¬hui, c’est le Ter. Thiaroye est toujours victime. Et d’ailleurs pour ce projet, nous en profitons pour demander à l’Etat de mener une campagne de sensibilisation, de sécuriser les populations en mettant des passerelles, mais surtout de penser aussi aux personnes vivant avec un handicap», précise-t-il.
Dans un autre registre, Matador pense qu’aujourd’hui les rappeurs n’ont plus de liberté d’expression. «Il suffit que tu parles de l’Etat et voilà, tu as des problèmes. Nous sommes en face d’un système qui veut limiter nos droits par rapport à la liberté d’expression. Et ce problème concerne tout le monde, que ça soit la presse ou les artistes. Il faut que Macky Sall sache que le rap sénégalais va continuer à rapper sur les problèmes de société», avertit Matador.
Une nouvelle compilation sur le marché
Les rappeurs de la banlieue ont profité de cette rencontre pour lancer une nouvelle compilation dénommé Hood up qui signifie «En route vers le sommet». Selon Matador, cela permet d’aider les jeunes à se promouvoir. «Nous avons constaté que nous n’avons plus de producteurs au Sénégal. Les gens n’arrivent plus à capitaliser leurs revenus. L’album compte 15 titres avec des rappeurs de Pikine et Guédiawaye. Et cette compilation va permettre aux rappeurs de démontrer leur talent. Et bientôt Thiat et moi allons sortir un album dénommé Revue de presse et c’est du béton. Nous allons parler de l’actualité politique surtout», promet le rappeur Matador.
J’ai décidé de vous parler de mon chat que j’ai baptisé Mousmi. C’est un animal sympathique tout noir. Je l’ai adopté il y a bientôt quatre ans. Je l’ai trouvé un matin de janvier devant la porte de ma chambre. Ils étaient, deux en fait, petits chatons, tout mignons. Deux boules de fourrure, les yeux à peine ouverts. Je les ai recueillis et placés dans une caisse en carton. Mais seul Mousmi a survécu. En fait, j’ai assassiné l’autre chaton, son frère jumeau sans m’en rendre compte. Dans ma volonté de bien faire, je les ai gavés de lait de mouton. Je les nourrissais avec un petit biberon qu’ils tétaient goulûment de leur petite langue rose. Seulement à cet âge, les chatons ne savent pas digérer tout seuls leur repas. Il faut leur donner un coup de pouce.
J’entends d’ici les objections des lecteurs de ce journal : «On s’en fout de toi et de ton chat. Depuis quand adopter un chat est devenu une discipline sportive ?» D’accord. Mais je veux vous démontrer que mon chat a toutes les qualités d’un grand buteur. J’ai donc appris, en lisant un site internet dédié aux félins, comment on s’y prend pour aider les petits chatons à digérer leur repas et faire une sieste : il faut tremper un doux tissu dans une bassine d’eau tiède et leur frotter le bas du ventre avec. Si vous faites bien attention, c’est ce que fait Mama chat avec sa langue quand elle a fini de donner le «sein» à ses petits. Un peu comme vous et moi prenons une tisane bien chaude après un repas copieux. En tant que mère de substitution, je me suis appliqué à la tâche. Malgré toute mon attention maternelle, l’autre chaton n’a pas survécu, il avait le ventre tellement gonflé. L’indigestion était déjà à un stade critique quand j’ai commencé à lui appliquer des compresses tièdes.
Quand Mousmi est devenu plus grand, on m’a conseillé de l’amener au marché ou à une décharge publique, où il pourra se nourrir facilement. J’ai refusé catégoriquement. Même si la veille de la Saint-Valentin, j’ai pensé sérieusement à m’en débarrasser quand il a posé ses griffes sur mes chaussures en daim neuves. Mais à part ça, on s’entend bien. On m’avait dit qu’il va «pisser sur tes meubles et ça va puer le chat partout chez toi». Tout ça, c’est de la diffamation.
Mon chat quand il a besoin de faire ses besoins, il sort dans la rue et le fait sur le sable. Et il prend toujours le soin de tout enterrer. Bon nombre d’humains n’observent pas cette mesure d’hygiène élémentaire, si j’en juge par le nombre de défections solides que j’esquive, et parfois de peu, quand je fais mon jogging matinal vers la plage. Ma course est semée d’embûches. Je passe d’un slalom à un saut d’obstacles. On m’a dit que c’est un fou qui jalonne ainsi le parcours sportif. C’est possible. Mais vu la régularité des obstacles organiques (enroulés en virgule ou en 8, lâchés sans doute au prix d’une forte poussée abdominale : on ne connaît pas l’intérêt de travailler ses abdos tant qu’on n’a pas attrapé une des têtues constipations) ; je dis donc sans ambages qu’un homme sain d’esprit et de corps aide notre fou à baliser le parcours sportif qui mène à la plage. Il faut que cela cesse. Ce n’est même pas digne d’un chat bien éduqué, comme le mien.
De retour de mon footing matinal, c’est une longue séance de décrottage qui m’attend. J’ai envie de poser une pancarte pour inviter les fous et les «normaux» à plus de civisme : «Défense de faire caca, amende 6 000 F». En attendant, si quelqu’un a une meilleure idée, il peut toujours me dire.
Si je vous parle de mon chat aujourd’hui, c’est que je lui trouve toutes les qualités qu’on loue chez un grand sportif : il faut voir Mousmi à l’affût derrière le canapé de mon salon importé. Il peut rester concentré, replié sur ses pattes pendant des heures attendant le bon moment pour sauter sur la souris qui a eu la malheureuse idée de sortir de son trou. C’est ce qu’on appelle avoir de la détermination, du flair, le bon timing. Mousmi a tous les instincts d’un grand buteur, enfin d’un buteur de souris. CQFD. Merci de votre patience !
Elle a fait les chœurs de presque tous les artistes avant de se retrouver au -devant de la scène avec succès. A l’aise dans presque tous les genres, Daba Sèye vient de sortir un album de six titres. Bien entendu, c’est pour se faire une place au soleil. Dans cet entretien, elle flétrit la situation de la musique sénégalaise qui stagne, selon elle, par la faute de personnes qui sont loin d’être des musiciens. Entretien…
Daba, vous venez de mettre sur le marché un nouveau produit. Pouvez-vous nous en parler ?
J’ai travaillé pendant longtemps pour confectionner cet album. Cela m’a pris quatre ans, car je ne devais pas décevoir mes fans. Après avoir travaillé durant tout ce temps, j’ai fini par sortir un album de six titres intitulé « Nimou Nexxé Ni ». Comme je ne suis motivée que par la satisfaction du public, j’ai voulu leur offrir un bon produit.
Pourquoi ce titre assez provocateur ?
Je parle essentiellement de l’amour, de la beauté et de la complexité de la vie. C’est également pour aborder de belles choses de la vie. Je veux dire par là de l’amour, de la bonté, de la persévérance. Bref, de grandes qualités qui fondent la vie. J’ai donc voulu relever ce défi et j’ai sorti cet album. Vous pouvez constater par vous-même que j’ai grandi à tous les niveaux tant sur le plan vocal que sur le plan rythmique. Je ne peux pas chantonner ou faire dans la demi-mesure. Je pense que le moment venu, le public pourra juger de lui-même.
Pourquoi la récurrence de la thématique de l’amour. Est-ce un hommage à ton producteur de mari ?
Non, pas du tout ! C’est juste une coïncidence. C’est vrai que mon mari est très impliqué dans mon travail. C’est lui mon producteur et il a tout investi pour que cet album connaisse un grand succès.
Pourquoi n’avez-vous pas insisté sur le côté traditionnel qui fait votre force ?
J’ai fait mes « mbapaats » pour la chanson. Je n’ai pas brûlé les étapes. Sur le côté traditionnel, je ne peux vraiment pas l’occulter. J’ai appris à chanter sans micro. Dans cet album, il y a deux titres qui sont joués sur ce registre. Donc je ne peux pas me permettre de ne pas miser sur le volet traditionnel.
Juste un album de six titres. N’est-ce pas un signe d’essoufflement ?
Non, pas du tout ! Il faut savoir que la production musicale est très chère et cela ne nous rapporte pas grand-chose. On le fait juste pour satisfaire nos fans et pour ne pas se faire oublier du public.
On a aussi remarqué l’absence d’invités qui est une tradition musicale au Sénégal ?
A ce niveau, je ne suis pas du tout pressée. Je marche à mon rythme et je ne ferme la porte à personne. Cependant, j’avais contacté un collègue artiste, mais il était occupé et cela n’a pas abouti. Mais encore une fois, je n’exclus personne.
Là, vous pouvez le dire mais on parle de vos clashs avec Secka ou encore Coumba Gawlo ?
Ah, non ! Il faut arrêter. Je n’ai aucun problème avec un artiste sénégalais. Coumba Gawlo et Secka sont des aînés et des parents et je ne leur manquerai jamais de respect. Il s’agit juste d’interprétations et de mauvais procès. Encore une fois, Daba Séye n’a de problème avec aucun artiste sénégalais. Je rappelle que j’ai commencé par faire des chœurs pour de grands artistes. J’ai chanté pour presque tous les grands artistes. Mais c’est Assane Mboup qui m’a vraiment permis d’être professionnelle. J’ai travaillé avec tous les artistes. Je peux citer Salam Diallo, Fallou Dieng, Secka, Kiné Lam, Thione Seck et tant d ‘autres…
Vous disiez que vous n’alliez plus faire de chœur pour les artistes
Je pense que je devais marquer mon territoire et creuser mon trou. J’étais très sollicitée et c’est très facile de dormir sur ses lauriers. Il fallait vraiment que je fasse cette sortie pour calmer les ardeurs. N’empêche, par la suite, j’ai fait les chœurs pour Thione Seck et Kiné Lam . Donc je suis vraiment une chanteuse et je serai toujours ainsi.
On vous accuse d’être dépensière et de faire des folies pour votre habilement. On parle de vos fameuses lunettes à un million
C’est vraiment me faire un mauvais procès que de penser que je vais acheter des lunettes à un million. Je suis une artiste et j’aime bien les belles choses, mais je ne suis pas prête à faire des folies. C’est une amie qui m’avait offert ces lunettes et vraiment cela m’a causé un grand tort que d’entendre que j’ai dépensé cette folle somme pour juste frimer. Je m’inscris en faux contre cette assertion qui m’a vraiment porté préjudice
En 2016, quand vous preniez d’assaut le Grand Théâtre, certains doutaient de votre capacité à relever le défi. Pourtant ça avait été une réussite. Pourquoi vous n’y êtes- pas retournée ?
Je suis une chanteuse et j’ai cela dans le sang. Comme je l’avais annoncé, je ne suis vraiment pas obnubilée par le fait de remplir le Grand Théâtre. Même s’il y avait deux personnes, j’allais me produire et leur offrir un beau spectacle comme s’il y avait un millier de personnes dans la salle. Les temps sont durs et il ne faut vraiment pas toujours solliciter les fans pour ces spectacles. Je suis obligée de prendre cela en compte. Je peux vous dire que cette année 2019, je serai encore au Grand Théâtre. Ce sera au mois d’avril. Je ne suis pas du tout pressée et dans toute chose, je préfère y aller mollo- mollo, car cela fait partie de mon tempérament. Je ne suis pas pressée et je ne suis la concurrente de personne. J’ai un parcours dans la musique. J’ai également mon business à côté. Je vais souvent à Paris pour acheter des cheveux naturels que je revends à Dakar. J’ai une fidèle clientèle et cela marche grâce à Dieu.
Justement, pourquoi ne pas tenter le marché international ?
Je travaille dans mon coin et je marche sur les traces de nos aînés, Youssou Ndour, Papa Thione, père Ismaël Lô et tous les autres. Je suis très souvent en tournée aux USA. A chaque fois, j’y vais pour jouer en version acoustique
Était- il difficile de produire cet album après quatre ans de silence ?
Non, pas du tout ! C’est mon mari qui a entièrement produit cet album. Il a vraiment mis toutes ses économies sur ce produit. Il est vrai que certains amis, très bien placés dans ce pays, nous soutiennent et ils ne veulent même pas que je les cite. Mais pour l’essentiel, c’est mon mari qui a produit cet album. Seul mon premier album a été produit par feu Babacar Lo. Cependant pour le second et le troisième, on l’avait fait ensemble, mon mari et moi. Mais pour cette fois ci, il a décidé de tout prendre en charge. Dans le cadre du travail, je privilégie le respect comme je l’aurai fait pour n’importe quel producteur.
Votre mari a toujours été jusqu’ici dans l’ombre. Mais pour votre point de presse, il était au -devant …
Il a toujours été à mes côtés. Il me soutient depuis le départ. C’est vraiment lui qui détient toutes les idées. Il me pousse toujours au dépassement. Je ne suis qu’une chanteuse. Mais c’est lui la cheville ouvrière. C’est un artiste et très fin connaisseur. Sa présence, c’est pour montrer que seul mon succès lui importe.
Comment gérez-vous votre famille et toutes ces charges liées au boulot ?
C’est vrai que l’autre jour, en y pensant, j’ai encore pleuré. Je suis une personne très sensible. Cependant, je veille vraiment à l’éducation de mes enfants. Surtout sur le côté de la religion. Chaque vacance scolaire, je les envoie à l’école coranique. Il faut qu’ils apprennent à connaitre vraiment leur religion .Pour ce faire, je les envoie au Daara de Serigne Souhaibou. J’attache une grande importance à leur éducation religieuse.
Comment voyez-vous l’évolution de la musique ?
A vrai dire les choses ne marchent pas comme elles devraient l’être. On sort juste des albums pour continuer à exister, mais on n’y gagne rien. Je profite de l’occasion pour lancer un vibrant appel aux ténors. Et surtout à Youssou Ndour qui est la référence suprême dans la musique sénégalaise. Lui et ses collègues comme Thione Seck, Baba Maal, Ismaël Lo et tous les grands, doivent sérieusement se pencher sur l’avenir de notre musique. Ils n’ont pas le droit de vendanger leur formidable travail. Il y a des gens qui sont en train de tout gâcher dans notre milieu et ils n’en font pas partie. Il faut que les ténors prennent leur décision et qu’ils sauvent notre musique qui risque de mourir si on y prend garde. Il y a trop d’instruis. Il faut que nos grands soutiennent vraiment les artistes qui en veulent et qui ne songent pas à s’amuser avec notre métier.
Dans le duel entre Wally et Pape Diouf, les gens disent que vous êtes plus proche du dernier…
Ecoutez, il ne faut pas chercher la petite bête. Wally est mon fils et on a partagé le micro en de nombreuses circonstances. Tout le monde connait les relations particulières que j’entretiens avec son père. Quand à Pape Diouf, c’est lui-même qui m’a invitée et j’ai assuré les chœurs au sein de son orchestre à mes débuts. Je n’ai érigé aucune barrière entre les artistes. Il faut que les artistes sénégalais apprennent à collaborer et à travailler ensemble. C’est vraiment ce qui fait la force des artistes américains. S’il y a bien une chose qui me dérange, c’est le manque de collaboration qui existe entre les artistes de mon pays. Il faut changer cette perception et surtout nous faire confiance. Il faut vraiment que certaines pratiques disparaissent. Je pense que Youssou Ndour est la personne la mieux indiquée pour réunir tous les artistes en organisant régulièrement de grandes soirées ou six à sept artistes sont invités et mis au -devant de la scène.
Que pensez-vous de l’influence grandissant de l’afro beat et du rythme Nanja ?
J’ai un avis très tranché sur cette question. Les Nigérians ne viendront jamais au Sénégal puiser dans notre Mbalakh. Aussi, je ne vois pas de raison à aller puiser dans leur musique. Je ne vais pas le faire et je ne suis pas prête à le faire. Nous avons une musique très riche qui peut aller partout. On peut bien s’ouvrir, mais pas à n’importe quel prix. Youssou Ndour, qui est notre référence, joue partout avec nos « Sabars » et il le fait très bien. Et ça lui réussit au même titre que Thione Seck, Baba Maal ou encore Ismaël Lo. C’est à nous de valoriser notre musique. C’est vraiment une question de fierté et de dignité. Je ne vais jamais échanger notre Mbalakh avec une autre musique.
Le mot de la fin
Je remercie tous les artistes sénégalais car je pense que je suis vraiment aimée et choyée par tous les artistes. Je les exhorte à l’unité qui est notre grande force. Que la paix règne dans notre pays et que la présidentielle de février se passe dans un climat pacifique.
«JE GARDE DES TEXTOS DU PREMIER MINISTRE ME SUPPLIANT DE NE PAS DEMISSIONNER»
Le leader de la République des Valeurs, Thierno Alassane Sall, est prêt désormais à donner des éclairages sur sa démission/limogeage et faire d’autres révélations sur le régime en place.
Samba DIAMANKA et Khadidiatou Goro |
Publication 04/01/2019
Cette décision résulte des récentes déclarations du président de la République lors de son entretien avec les journalistes, la nuit du nouvel an. Selon l’ancien ministre de l’Energie, il détient des preuves tangibles de sa démission comme les textos du Premier ministre Boun Abdallah Dionne qui prouvent que c’est lui qui a démissionné. Cette déclaration a été faite hier en marge de la rencontre des leaders de l’opposition dans le cadre de la Plateforme opérationnelle de sécurisation des élections (Pose).
L’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, s’inscrit en faux contre la déclaration du président de la République au sujet de son supposé limogeage. Il soutient que le chef de l’Etat est habitué à dire une chose et son contraire à la fois. « Ce qui s’est passé dans le bureau du président de la République, c’était des considérations d’ordre absolument secrètes. Il ne m’appartenait pas de venir livrer officiellement ce qui s’est passé. Les Sénégalais l’ont vu d’ailleurs dans la même interview se contredire sur ce qu’il avait dit sur le ministre de l’Intérieur de l’époque, Me Ousmane Ngom, en disant qu’il n’avait jamais réclamé le départ de qui que ce soit. Tous les Sénégalais savent qu’il n’en est strictement rien et que ce que le président a dit est à l’exact opposé de la vérité. Les Sénégalais l’ont entendu à plusieurs reprises sur les 5 ans, il a juré sur tous ses dieux qu’il ne fera qu’un mandat de 5 ans avant de revenir après s’accrocher à un mandat de 7 ans.
Les Sénégalais l’ont entendu dénoncer avec vigueur la transhumance et les reniements et prôner les valeurs, ils l’ont vu encore dire qu’il ne va jamais nommer son frère et il l’a fait. Donc entre sa parole et la mienne à qui se fier ?», indique le leader de la République des Valeurs. Thierno Alassane Sall soutient avoir pris son courage à deux mains pour faire face à Macky Sall et lui dire son désaccord sur une question concernant des intérêts majeurs du Sénégal. « Lorsque beaucoup de ministres ont voulu démissionner, ils ont écrit des lettres en les déposant au niveau du secrétariat général de la Primature. Et ensuite, ils ont fait des médiations pour qu’on les reprenne. Moi, suis allé, comme je l’ai dit, dans le bureau du président de la République. Et je lui ai dit, en le regardant les yeux dans les yeux, que ce que vous m’avez demandé de faire je ne le ferai pas parce que ce n’est pas dans l’intérêt du Sénégal. J’aurais pu faire une lettre et me coucher chez moi comme le font certains et fermer leurs portables. Je ne l’ai pas fait. Je suis parti avec ma lettre de démission », explique-t-il.
Ainsi, il révèle que c’est ainsi que le Premier ministre lui a envoyé des messages pour le supplier de ne pas démissionner. « Comme je l’ai dit auparavant, le Premier ministre, avant l’entretien, m’a supplié de changer de point de vue. Je détiens des textos du Premier ministre constatés par huissier et qui me suppliait de ne pas passer à l’acte. Je me fais une haute idée de l’autorité que doit incarner le président de la République même si lui (Ndlr : Macky Sall) ne l’incarne pas à la juste mesure. L’opinion peut ne pas me comprendre, mais je me fais une idée des institutions de ce pays qui fait que je ne dois pas dire dans la rue ce qu’on s’est dit entre nous, le Président et moi. J’avais toujours dit, tant qu’il ne parle pas de cette question, je me réserverais d’en parler. Mais, maintenant qu’il a parlé, je suis dans l’obligation d’aller jusqu’au fond des choses », a conclu l’ancien ministre de l’Energie et aussi ex-patron des cadres du parti présidentiel.