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17 septembre 2025
PAR OUMOU WANE
LA VIE N’ATTEND PAS
Quel que le soit le résultat de la prochaine élection présidentielle, il faudra bien rendre hommage aux hommes du président pour le travail qu’ils ont accompli
Chacun retiendra ce qu’il souhaite et ce qu’il désire dans les vœux du chef de l’Etat pour cette nouvelle année 2019. Qui se réjouira de la dynamique de paix retrouvée en Casamance. Qui se félicitera de la création annoncée de plus de 491 000 emplois sur une promesse de 500 000, lors de la campagne électorale en 2012. Qui applaudira en ce début de l’an 2019, l’ouverture de la phase 2 du Plan Sénégal Emergent, pour l’équité territoriale et la justice sociale.
Pour les derniers vœux à la nation de son septennat, Macky Sall a axé son discours sur son bilan économique à quelques semaines de l’élection du 24 février prochain. Nouvelles infrastructures, croissance record, volonté affichée de gérer dans la « transparence » les ressources pétrolières, ou encore développement de l’agriculture, un secteur vital de notre économie et bien sûr la pêche, tout aussi primordiale…
Ce que je retiendrai personnellement, c’est que l’éducation et la formation continue sont au cœur de nos priorités. « Afin que tous nos enfants étudient dans des conditions dignes et rejoignent les chemins du savoir », a-t-il déclaré : « Grâce à nos progrès dans la scolarisation et le maintien des filles à l’école, nous avons atteint la parité filles-garçons du préscolaire au baccalauréat. Je rends hommage, à cette occasion, à tous les enseignants de notre pays. »
En tant que mère, voici des propos dont je suis fière. Au-delà des importants investissements dans le système éducatif, nous devons veiller à l’égalité et à la parité dans l’éducation des jeunes, pilier d’une croissance démographique saine. En tant que parents, nous devons donner la même valeur à l’éducation d’une fille ou d’un garçon. Encore trop souvent dans l’esprit collectif, la fille est destinée à être mariée et entretenue, tandis que le garçon doit assurer la survie de la famille par son travail. L’éducation est un investissement pour l’avenir de chacun de nos enfants.
J’irai plus loin encore ! À l’heure où l’Afrique de l’Ouest redouble de conflits ethniques et représailles intercommunautaires, nous avons le devoir de chercher également à ce que les élèves développent des capacités comme le dialogue, la confiance en soi, l’optimisme ou la générosité. Oui, l’éducation donne de la force et la tolérance est une porte ouverte sur la paix.
Dans son adresse à la Nation du lundi 31 décembre 2018, le chef de l'Etat l’a bien exprimé : « Je veux que notre Nation reste debout, toujours active et enthousiaste pour faire de notre cher Sénégal un endroit où nos enfants trouveront toutes les opportunités pour vivre dignement et décemment ».
Pour réussir dans sa vision et mener à bon port ses rêves d’émergence, notre président s’est entouré des meilleurs. Car, quel que le soit le résultat de la prochaine élection présidentielle, il faudra bien leur rendre hommage pour le travail qu’ils ont accompli. Eux, ce sont les hommes du président ! Bien sûr il y a aussi des femmes et je ne peux pas les nommer tous, mais citons Mahammed Boun Abdallah Dionne, le capitaine courage, une expérience unique dans le champ politique… Amadou Ba, le meilleur ministre des Finances d’Afrique, selon les observateurs et homme de l’année 2018 d’après les rédactions Rewmi. Il aura marqué cette fin d’année par la levée de fonds record au Groupe Consultatif de Paris, faisant souffler un vent nouveau sur l’économie sénégalaise, et ce n’est pas son seul fait d’armes. Je veux citer encore le très honorable ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, que l’opposition sénégalaise continue de récuser pour être un membre actif de l’Alliance pour la République (APR) et être en même temps en charge de l’organisation du scrutin présidentiel de 2019. Ce lundi face à la presse en marge de son discours de nouvel an, le président Macky Sall n’a pas lâché son ministre en répondant à la question du journaliste Cheikh Yérim Seck. Celui-ci, désireux de savoir s’il (Macky Sall), ne pourrait pas choisir un ministre de l’Intérieur « apolitique » comme avaient fait ses prédécesseurs dans le passé, s’est vu répondre de la manière la plus catégorique qu’il soit : « Je ne le ferai pas ».
Je ne sais pas si cette garde rapprochée continuera d’œuvrer après les prochaines échéances de février, car cela dépendra du souhait des Sénégalais pour 2019 et les 5 ans qui suivront. C’est ça la démocratie et ce qui est beau dans notre pays, c’est qu’elle marche.
Pour ma part, je nous souhaite simplement de résister à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je nous souhaite d’abandonner nos colères rentrées et de laisser sortir notre joie. Je nous souhaite de la bonne humeur. Voilà ce qu'il faudrait offrir et recevoir. Voici la vraie politesse qui enrichit tout le monde.
Mais puisque que j’ai commencé avec les vœux de notre président, je lui laisserai le mot de la fin : « J’adresse à chacun de vous mes meilleurs vœux de bonne santé, de bien-être et de réussite, dans un Sénégal en paix, uni et fort, prospère et solidaire ; un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous ».
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, ALYMANA BATHILY
SEYDOU BADIAN KOUYATÉ NUOMBIANO, LE RÉVOLUTIONNAIRE IMPÉNITENT
EXCLUSIF SENEPLUS - De lui, faut-il mettre en avant le médecin, le poète, auteur de l’hymne national du Mali, l’écrivain de l'oeuvre culte "Sous l'orage" ou l'homme politique ?
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 04/01/2019
Il est de ces hommes aux multiples talents et aux destins multiformes qui ont marqué l’histoire de manière si contrastée que le biographe reste d’abord confus : comment rendre compte d’une vie si riche ?
Ainsi de Seydou Badian : faut-il mettre en avant le médecin dont la thèse en 1956 portait déjà sur « les traitements africains de la fièvre jaune », le poète, auteur de l’hymne national du Mali (il prétend modestement qu’il s’agit en fait d’une œuvre collégiale), l’écrivain de l’œuvre culte « Sous l’Orage », de « Noces Sacrées », de « le Sang des masques », des « dirigeants africains face à leurs peuples » notamment, ou l’homme politique ?
En fait c’est dans l’engagement révolutionnaire au service de son pays et de l’Afrique qu’il convient de mettre l’accent : c’est là que ses talents et dons vont fusionner et s’exprimer en symbiose.
D’abord médecin de brousse, il s’engage bientôt auprès de Modibo Keita, dans l’organisation de la jeunesse de l’Union Soudanaise, section locale du Rassemblement Démocratique Africain (US/RDA).
Au sein de cette organisation créée en 1946 à Bamako, le seul à ce jour qui rassemblera d’emblée des partis de différents pays africains, avec l’objectif déclaré de lutter contre la colonisation française et de créer un Etat panafricain, il luttera sous le leadership de Modibo Keita avec les Sékou Touré et Djibo Bakary du Niger notamment pour maintenir l’orientation anticolonialiste et panafricaniste du RDA après le retournement du président Houphouët Boigny.
Ministre du Développement Rural et du Plan puis ministre du Développement du Mali à partir de 1962, il lance le plan de développement basé sur la diversification de l’agriculture et l’industrialisation de substitution. Le Mali sort alors du FCFA.
Envoyé en mission exploratoire en Chine en 1957 déjà, puis à la tête d’une délégation officielle en 1962, il est fasciné déjà par le « modèle chinois » et préconise que le Mali s’inspire plutôt du modèle de développement mis en œuvre par la République Populaire de Chine plutôt que de celui de l’Union Soviétique.
Il établira des relations privilégiées avec les leaders chinois de la première heure, en particulier avec Chou En Lai et Mao Tsé Toung, et aura porte ouverte à Pékin toute sa vie.
Déporté dans les geôles de Kidal à la suite du coup d’état militaire de 1968, il ne sera libéré qu’au bout d’une dizaine d’années, à la suite d’une campagne d’Amnesty International.
Il s’installe alors à Dakar avec son épouse Dr Henriette Kouyaté Carvalho d’Alvarengo, elle-même d’origine sénégalaise.
Il poursuit le rêve panafricaniste du RDA : il garde le contact avec Sékou Touré, conseille Sassou Nguéssou et tente de dialoguer avec Mathieu Kérékou. C’est sur le chemin de Ouagadougou pour rencontrer Thomas Sankara qu’il apprend l’assassinat du président du Faso.
Il ne rentre au Mali qu’après la chute du régime militaire en 1991. Il réintègre l’US RDA. Mais il en est exclu quand il refuse de cautionner la décision de la direction de son parti de ne pas reconnaitre la réélection d’Alpha Oumar Konaré et les institutions de la République à l’issue des élections de 1998.
Dernier survivant de la lignée des panafricanistes historiques, les Kwame Nkrumah, Sékou Touré, Ruben Um Nyobé, Cheikh Anta Diop, Bathélémy Boganda et Bakary Djibo notamment qu’il a côtoyé, il restera convaincu jusqu’à sa mort que la révolution panafricaine finira par s’imposer et que le socialisme est la clef du développement de l’Afrique.
Il gardera intact sa confiance et son espoir en la jeunesse africaine.
Il déclarait ainsi en septembre 2018 au micro du journaliste de RFI Serge Daniel : « Je dis à la jeunesse, rien n’est perdu. Il y a la corruption, des coups d’état prédateurs. Mais personne n’imaginait qu’un Sankara pouvait surgir. L’Afrique n’a pas un destin de continent médiocre. Demain, j’ai la conviction que tout ira bien. Quelqu’un a dit qu’il suffit d’une étincelle pour embraser la plaine. C’est Mao Tsé Toung ».
Propos de révolutionnaire dont on trouve l’écho et la justification dans ces mots de cet autre écrivain, Lu Xun, la figure de proue de la littérature moderne chinoise : « L’espérance n’est ni réalité ni chimère. Elle est comme les chemins de la terre sur la terre. Il n’y avait pas de chemins ; ils sont faits par le grands nombre de passants... »
* En 2009 Seydou Badian adopte officiellement le nom de NUOMBIANO à la place de Kouyaté.
Même si l’arrêt de la Cour Suprême du 03 Janvier 2019 avait un caractère définitif, ce qui n’est pas le cas, il ne pourrait pas constituer un obstacle juridique à la candidature de l'ancien maire de Dakar - DÉCLARATION DE LA COALITION TAXAWU SENEGAAL
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration liminaire de la coalition Taxawu Senegaal, daté du 4 janvier 2019.
« La procédure pénale poursuivie contre Khalifa Ababacar SALL n’a aucune incidence sur sa candidature à l’élection présidentielle du 24 février 2019 pour les motifs ci-après.
L’Arrêt de la Cour Suprême du 03 Janvier 2019 ne revêt pas le caractère de décision définitive
L’arrêt de la Cour Suprême du 03 Janvier 2019 n’a pas encore un caractère définitif. En effet, l’article 51 de la Loi Organique n° 2017-09 du 17 Janvier 2017 sur la Cour suprême dispose que :
« les décisions de la Cour Suprême ne sont susceptibles d’aucun recours, à l’exception de la requête en rectification d’erreur matérielle ou pour omission de statuer sur un ou plusieurs moyens et de la requête en rabat d’arrêt ».
Par conséquent, M.Khalifa Ababacar SALL dispose encore de recours contre l’arrêt de la Cour Suprême du 03 Janvier 2019, notamment de la requête en rabat d’arrêt. L’article 52 de la Loi Organique dispose que :
« la requête en rabat d’arrêt est présentée par le Procureur Général ou déposée par les parties elles-mêmes au Greffe de la Cour Suprême dans le délai d’un mois suivant la notification prévue à l’article 49 dernier alinéa ».
Il résulte des dispositions expresses de la Loi Organique n° 2017-09 du 17 Janvier 2017 sur la Cour suprême que la procédure de rabat d’arrêt a un caractère suspensif. En effet, l’article 52 alinéa 2 de la Loi Organique dispose que : « les dispositions des articles 32 à 42 de la présente Loi Organique sont applicables aux procédures en rabat d’arrêt déposées par les parties ».
Quand à l’article 36 de la Loi Organique, qui est au nombre des articles auxquels il est renvoyé par l’article 52 alinéa 2, il dispose que : « le délai de recours et le recours ne sont suspensifs que dans les cas suivants :
1. en matière d’état
2. quand il y a faux incident
3. en matière de vente immobilière
4. en matière pénale, sauf d’une part, en ce qui concerne les condamnations civiles et, d’autre part, l’existence de dispositions législatives contraires 5. dans les cas prévus à l’article 74-2 de la présente Loi Organique ».
Il résulte donc des dispositions expresses combinées des articles 52 alinéa 2 et 36 de la Loi Organique que la requête en rabat d’arrêt a un caractère suspensif en matière pénale.
Cela signifie qu’un arrêt rendu en matière pénale, qui est toujours susceptible d’une requête en rabat d’arrêt, ne revêt pas le caractère de décision définitive.
Aucun débat n’est possible sur ce point.
Au total,
M. Khalifa Ababacar SALL dispose d’un délai légal et incompressible d’un mois à compter de la date à laquelle l’arrêt de la Cour Suprême du 03 janvier 2019 lui sera notifié pour déposer une requête en rabat d’arrêt ;
et la procédure de rabat d’arrêt a un caractère suspensif de par les dispositions expresses de la Loi Organique n° 2017-09 du 17 Janvier 2017 sur la Cour suprême.
Aucune décision judiciaire n’a prononcé à l’encontre de M. Khalifa Ababacar SALL une privation de droits civiques et politiques
Ni le jugement du Tribunal Correctionnel de Dakar du 30 Mars 2018, ni l’arrêt de la Cour d’Appel de Dakar du 30 Août 2018, ni l’arrêt de la Cour Suprême du 03 Janvier 2019 n’ont prononcé une privation de droits civiques et politiques contre Khalifa Ababacar SALL.
En conséquence, même si l’arrêt de la Cour Suprême du 03 Janvier 2019 avait un caractère définitif, ce qui n’est pas le cas, il ne pourrait pas constituer un obstacle juridique à la candidature de M. Khalifa Ababacar SALL.
La procédure pénale poursuivie contre M. Khalifa Ababacar SALL n’est pas, en tout état de cause, terminée du fait que six pourvois en cassation qu’il a formés ne sont pas encore jugés
Dans le cadre de la procédure pénale, M. Khalifa Ababacar SALL a formé au total treize pourvois dont six qui ne sont pas encore jugés. Il s’agit :
du pourvoi n°60/2018 contre un arrêt n°377/18 rendu le 09 Juillet 2018 par la Chambre correctionnelle spéciale de la Cour d’Appel de Dakar, lequel pourvoi a été enregistré au greffe de la Cour Suprême sous le n°J/319/RG/18 ;
du pourvoi n°61/2018 contre un arrêt n°378/18 rendu le 09 Juillet 2018 par la Chambre correctionnelle spéciale de la Cour d’Appel de Dakar, lequel pourvoi a été enregistré au greffe de la Cour Suprême sous le n°J/320/RG/18 ;
du pourvoi n°62/2018 contre un arrêt n°372/18 rendu le 09 Juillet 2018 par la Chambre correctionnelle spéciale de la Cour d’Appel de Dakar, lequel pourvoi a été enregistré au greffe de la Cour Suprême sous le n°J/321/RG/18 ;
du pourvoi n°68/2018 contre un arrêt n°400/18 rendu le 20 Juillet 2018 par la Chambre correctionnelle spéciale de la Cour d’Appel de Dakar, lequel pourvoi a été enregistré au greffe de la Cour Suprême sous le n°J/325/RG/18 ;
du pourvoi n°73/2018 contre un arrêt n°411/18 rendu le 25 Juillet 2018 par la Chambre correctionnelle spéciale de la Cour d’Appel de Dakar lequel pourvoi a été enregistré au greffe de la Cour Suprême sous le n°J/344/RG/18 ;
du pourvoi n°74/2018 contre un arrêt n°412/18 rendu le 25 Juillet 2018 par la Chambre correctionnelle spéciale de la Cour d’Appel de Dakar, lequel pourvoi a été enregistré au greffe de la Cour Suprême sous le n°J/343/RG/18.
Chacun de ces pourvois est susceptible, à terme, d’avoir une incidence sur l’issue de la procédure pénale.
En définitive, l’arrêt de la Cour Suprême du 03 janvier 2019 n’entache en rien l’éligibilité de M. Khalifa Ababacar SALL qui reste candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019. »
VIDEO
GRAVES RÉVÉLATIONS DE THIERNO ALASSANE SALL SUR L'AFFAIRE TOTAL
"Le président de la République dit qu'il préfère Total parce que la France lui donne de temps en temps, des sucettes"
L'ancien ministre Thierno Alassane Sall a une fois nouvelle accusé le chef de l'Etat de privilégier les intérêts de la France au détriment de son pays. "Le président a dit qu'il préfère Total parce que la France lui donne de temps en temps des sucettes", a t-il déclaré.
PAR ELHADJI DANIEL SO
L’IMPÉRATIF D’AGIR SUR LE CAPITAL HUMAIN
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Associer la croissance du PNB et une répartition assez équitable du revenu, constitue généralement le moyen le plus efficace de parvenir à un développement humain durable
#Enjeux2019 -“Investir sur une ressource infinie qu’est le capital humain est, sur le long terme, plus rentable que n’importe quel autre investissement.” Cette incitation lancée à l'endroit du gouvernement sénégalais, lors de la première journée du 8ème Groupe Consultatif, organisé les 17 et 18 décembre 2018 à Paris, est du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, M. Hafez M. H. Ghanem.
En effet, dans son discours, ce dernier n'avait pas manqué de souligner que, du dernier score de 0,42, sur une échelle allant de 0 à 1 attribué en 2018 à notre pays, était ressorti que : le niveau de productivité dont un enfant qui y est né aujourd'hui peut espérer atteindre à l'âge adulte sera inférieur de 58 % au niveau qu'il aurait pu atteindre s'il avait suivi une scolarité complète et avait vécu en pleine santé. Pour en avoir le cœur net, l'institution de Bretton-Woods a utilisé comme critères de base le questionnement suivant :
Survie : un enfant né aujourd’hui atteindra-t-il l’âge d’aller à l’école ?
Scolarité : quelle sera la durée de sa scolarité et quels seront ses acquis ?
Santé : cet enfant sortira-t-il du système scolaire en bonne santé, prêt à poursuivre ses études ou à entrer sur le marché du travail à l'âge adulte ?
Cela va s'en dire que sa méthodologie de calcul diffère essentiellement de celle du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui prend en compte plusieurs données impliquant, entre autres, le savoir ou niveau d’éducation de la population, la santé/longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance) et le niveau de vie (logarithme du revenu brut par habitant en parité de pouvoir d’achat). Et pour preuve, dans son dernier rapport d’“Indices et indicateurs de Développement Humain (IDH) : Mise à jour statistique 2018”, publié le 14 septembre 2018, le Sénégal est classé 164e au classement mondial (sur 189 pays) et 31e à l’échelle africaine (sur 53 pays, la Somalie n'étant pas prise en compte). Lorsque, près d'un mois après, il s'est vu décerner la 11 ème place en Afrique et la 121ème (sur 157 pays classés au lieu des 189 habituels) sur une échelle entre 0 et 1, par la Banque mondiale.
Au final, quoique, notre pays ait - certes - gagné au classement du PNUD une place sur le plan africain et perdu 2 places au niveau mondial par rapport à l'année précédente (2017), cela n'enlève pas, pour autant, le fait qu'il soit toujours catégorisé parmi les pays dits en voie de développement, affichant un taux « faible » en matière d’IDH.
Ensuite, s'il est bien vrai que d'énormes progrès aient été, cependant, notés dans le cadre de la transformation structurelle de l’économie et de la croissance, premier des 3 axes sur lesquels repose le référentiel de politique économique et sociale du pays - le PSE (Plan Sénégal Émergent) -, il n'en demeure pas moins que les investissements effectués jusqu'ici dans son deuxième axe dénommé “Capital humain, Protection sociale et Développement durable”, notamment dans l'éducation (310 milliards de FCFA en 2011 à 477 milliards de FCFA pour le budget 2019), et la santé (Programme d’Investissements Sectoriels - PIS 2011/2015 : de 38, 945 Milliards de FCFA en 2011 à 69, 047 Milliards de FCFA en 2016, soit une augmentation de 30, 102 Milliards de FCFA en valeur absolue et de 77% en valeur relative), sont loin d'être suffisants pour nous sortir de ce gouffre du sous-développement. Un vrai paradoxe, à l'aune de la tendance haussière du taux de croissance du PIB réel depuis 2012 estimé successivement à 4,3 % en 2014, 6,4 en 2015, puis 6,2 en 2016 et 7,2 en 2017. Comme quoi, croissance économique ne rime pas forcément avec progrès humain. Résultat des courses, d'une part, le panier de la ménagère languit désespérément d’être renfloué comme il se doit, et, d'autre part, les poches de pauvreté et d’exclusion n'en finissent pas de se remplir.
D'où cette foudroyante réplique des opposants à certains membres du régime en place qui se targuent souvent des avancées macroéconomiques en survolant volontairement la non amélioration significative des conditions de vie des populations : “croissance kenn dou ko lekk”, littéralement, “La croissance, ne se mange pas !” Allusion qui n'est pas entièrement fausse, non plus.
Et pourtant, des études économétriques ont suffisamment démontré qu'associer "la croissance du PNB et une répartition assez équitable du revenu, constitue généralement le moyen le plus efficace de parvenir à un développement humain durable. De plus, même en l'absence d'une croissance économique satisfaisante ou d'une répartition relativement égale du revenu, une bonne allocation des dépenses publiques peut permettre d'améliorer de façon significative les résultats en matière de développement humain.” L'important - selon le PNUD - c'est la manière dont la croissance économique est gérée et répartie au bénéfice de la population.
C'est pourquoi, il a tiré la sonnette d'alarme depuis belle lurette à travers son premier rapport mondial sur le développement humain publié en mai 1990 sous l'administration du capitaliste américain William H. Draper III. Il n'empêche que nous constatons, d'année en année, avec stupeur et non sans amertume qu’il n’a toujours pas perdu de son côté sombre.
Pour rappel, dans le quatrième point de la “vue d'ensemble” de ce rapport, le Sénégal avait été cité avec Oman, le Gabon, l'Arabie Saoudite, l'Algérie, la Mauritanie, le Cameroun et les Emirats Arabes-Unis comme des pays en voie de développement ayant enregistré des résultats en terme de développement humain nettement inférieurs à leurs compagnons d'infortune d'alors, parmi lesquels, le Sri Lanka, le Chili, le Costa Rica, la Jamaïque, la Tanzanie et la Thaïlande, malgré leur revenu largement supérieur.
D'ailleurs, un saisissant exemple y avait été donné sur le cas du Sri Lanka qui, à l’époque, avec un revenu moyen par habitant de seulement 400 dollars, avait réussi la prouesse d’atteindre une espérance de vie de 71 ans et un taux d'alphabétisation des adultes de 87 %. Là où, dans le monde industrialisé, le niveau de revenu moyen par habitant avoisine les 11 000 dollars. Principal enseignement tiré : la vie ne commence pas avec des milliers de dollars en poche ! Mais, pourquoi Diantre, n'avons-nous pas alors saisi la balle au rebond, depuis ? Ou bien les œillères placées par les organisations internationales ont-ils détourné notre capacité de discernement ? Ou encore existerait-il des intentions inavouées ou peut-être bien dirigées prospectivement pour rendre utiles et nécessaires certaines organisations en cherchant perpétuellement - comme du reste, elles ne cessent de le rappeler - à créer une émulation entre pays en voie de développement ?
- L'éducation de base comme le facteur le plus -
Loin de nous l'idée de vouloir répondre à toutes les questions qui se posent, mais nous pourrons toutefois relever qu’aucune nation ne s'est développée, sans au préalable miser, dans ses instants de décollage, sur son capital humain, seule source de compétitivité intarissable.
De surcroît, il est économiquement permis de réorganiser, à n'importe quel moment d’un mandat électif donné, les priorités de la plupart des budgets nationaux pour y accroître la part destinée aux dépenses axées sur le développement humain. Attention ! investissement humain ne saurait se résumer qu'au social. Encore qu’il soit bon de mener des politiques publiques orientées vers le social, mais, pourvu que les aides, en tant que telles soient bien ciblées et les investissements cohérents. Donc, investissons, mais faisons-le utilement ! La preuve par trois : “À l’heure actuelle (en Afrique), en moyenne 39 % des budgets consacrés à la santé sont utilisés <1>pour l’achat de produits médicaux, alors que les dépenses consacrées <2> au personnel de santé (14 %) et <3> aux infrastructures (7 %) sont faibles. Une analyse des habitudes de dépenses suggère que les pays ayant des systèmes de santé performants consacrent jusqu’à 40 % de leurs investissements au personnel et 33 % aux infrastructures,” lit-on dans le nouveau rapport de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) lancé par sa directrice régionale pour l'Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, en marge de la soixante-huitième session du Comité régional de l'OMS pour l'Afrique (RC68) qui s'est déroulée du 27 au 31 août 2018 à l’hôtel King Fahd, à Dakar.
Aussi, la sécurité (et l'insécurité) de tout être humain doit être la priorité dans l'élaboration des grandes orientations économiques et sociales des États ; d'autant plus que l'éducation de base est considérée comme le facteur le plus important dans la contribution au développement humain et à l'éradication de la pauvreté proprement dite. Et qui dit pauvreté, dit impécuniosité, dérivée de l’insolvabilité.
Pour se prémunir ainsi, d'éventuelles mauvaises surprises, la Banque mondiale, en “bon banquier”, soucieux du remboursement périodique de ses créances, a voulu subtilement contourner la situation à travers l’ICH, généralement pris comme une source d’informations fiables pour alimenter d’intenses débats publics sur les priorités nationales, pour pousser le Sénégal à investir davantage dans l’éducation, la santé, les infrastructures matérielles et immatérielles, qui ne répondent pas à des logiques marchandes, en se servant de la mise en œuvre, prévue d'ici des mois, de son deuxième objectif du nouveau Cadre Stratégique de Partenariat (CPF), comme prétexte. Une stratégie structurée autour de trois objectifs majeurs que sont : (i) la stimulation de la compétitivité et la création d’emplois grâce à une croissance basée sur le secteur privé ; (ii) le développement accéléré du capital humain pour améliorer la productivité et déclencher le dividende démographique ; et (iii) l’amélioration de la résilience et de la durabilité dans un contexte de risques importants, et constituant, d'après son vice-président pour l’Afrique , l'unique moyen de pouvoir obtenir une croissance, à la fois, plus forte, durable et inclusive. Avec, en appoint transversal, la transition digitale et la question genre.
L'un dans l'autre, ces débats autour du capital humain, jadis cantonnés dans les cercles des décideurs, sont subitement placés au cœur de leurs objectifs, c'est le moins que l'on puisse dire ! Le troisième sommet annuel sur le capital humain 2018, tenu à Bali, en Indonésie du 9 au 15 octobre 2018, en marge des assemblées générales annuelles du groupe de la Banque mondiale et du FMI, et coïncidant avec la présentation du nouvel Indice du Capital Humain (ICH), initié par la première citée afin, disent-ils, d'accélérer la réalisation d’investissements nombreux et de qualité dans les populations, et de favoriser ainsi l’équité et la croissance économique, en dit long !
- Singapour, modèle du siècle par excellence -
S’il y a un pays qui n'a pas attendu de se faire remonter les bretelles avant de prendre en main son destin, c'est bien le Singapour, officiellement République de Singapour. Petit pays, dépourvu de ressources naturelles et héritier colonial d'importants problèmes socio-économiques – émeutes raciales, chômage massif, difficultés de logement et d'accès à l'eau – Singapour, est devenu, à force d'endurance et de persévérance, moins d'un demi-siècle après son indépendance en 1965, la 3ème économie de la planète par son PIB par habitant et trône présentement à la 1ère place de l'Indice du Capital Humain (ICH) de la Banque mondiale de 2018. Cela, sous la main de fer dans un gant de velours du People's Action Party fondé par Lee Kuan Yew, figure emblématique du pays, jusqu'à sa mort le 23 mars 2015, « minister Mentor » du gouvernement. « Démocratie autoritaire » ou « dictature bienveillante », ce ne sont sûrement pas les populations qui s'en plaindront, car disposant d'un très haut niveau de vie et bénéficiant d'un des meilleurs systèmes de soins au monde pour un coût raisonnable.
Bien qu'elles cotisent pour leur santé, les sommes non dépensées sont automatiquement réinvesties et leur rapportent des intérêts. Ce qui lui a valu d'être souvent surnommé « La Suisse d'Asie ». Tout en maniant bien la carotte et le bâton, le gouvernement fait régner l'ordre, la propreté et la sécurité sur leur machine économique.
Les ministères sont gérés comme des entreprises privées avec des fonctionnaires extrêmement bien payés, mais à tout moment, révocables. En termes de sanctions, le simple fait de mâcher du chewing-gum dans le métro ou de fumer dans la rue, en dehors des endroits spécifiquement désignés à cet effet, ou encore de jeter du papier par terre équivaut respectivement à une amende comprise entre 500 et 1000 dollars. Décidément, on ne fait pas d'omelette sans impérativement casser des œufs !
- Que faire pour que le Sénégal parvienne enfin à sortir la tête de l'eau ? -
Dans un pays comme le nôtre où le capital humain ne participe qu'à 41% de la richesse nationale pendant que 25% de nations qui investissent le plus en éducation et en santé obtiennent chaque année 1,25 point de PIB supplémentaire, s'armer d'ingéniosité et d’efficience devrait être de mise pour satisfaire les besoins de la génération actuelle sans compromettre l'aptitude des générations futures à faire autant des leurs ; tout en optimisant au mieux l'intégration du coût d’opportunité de l’accumulation du capital humain comme nous l'enseigne le lauréat du prix Nobel d’économie de 1992, Gary Becker.
Surtout que le retard est pressant et perceptible de partout : « Une classe du cycle primaire compte en moyenne 39 élèves pour un enseignant en Afrique subsaharienne et 35 en Asie du Sud, mais 16 à 18 dans les pays de l’OCDE, en Asie de l’Est et Pacifique, ainsi qu’en Europe et Asie centrale. D’autre part, tandis que 28 et 27 médecins respectivement soignent 10 000 personnes dans les pays de l’OCDE et d’Europe, et dans les pays d’Asie de l’Est et Pacifique, ces chiffres sont réduits à huit seulement en Asie du Sud et moins de deux en Afrique subsaharienne”, s'alarme Achim Steiner, l’Administrateur actuel du PNUD dans le dernier rapport précité.
Il urge de promouvoir une meilleure répartition mondiale des possibilités de développement en investissant davantage sur le capital humain qui, définit stricto sensus, en 1964 par Gary Becker, dans son ouvrage “Human Capital” comme étant “l’ensemble des capacités productives qu’un individu acquiert par accumulation de connaissances générales ou spécifiques, de savoir-faire, etc."[1], est depuis, fondamental dans la détermination de la croissance économique, de sorte que son défaut de prise en compte en biaiserait totalement l'analyse.
Un grand nombre d’économistes de renom contemporains sont unanimes sur le rôle moteur que joue le capital humain dans la réalisation d'une croissance économique d'un pays, particulièrement celui en voie de développement. Du précurseur Theodore Schultz (Prix Nobel 1979), avec ses fameux travaux sur l'impact de l'éducation des enfants et de la formation des adultes sur l'innovation et la productivité, publiés en article en 1959 et intitulés « Investment in man : an Economist's view » [2] avant d'être parachevés en 1961 dans l’AER sous "Investment in Human Capital"[3] ; où il s’oppose aux modèles de croissance standard dominant (Harrod-Domar et Solow), qui relient le taux de croissance à l’accumulation du capital physique, au formalisateur de la décision d’accumulation du capital humain, Gary Becker, en passant par les théoriciens de la croissance endogène développée, en premiers, par Paul Romer (1986) [4] et Robert Lucas (1988) [5] suivis de Pierre-Yves Hénin et Pierre Ralle (1994) [6], et tout récemment par P. Aghion et E. Cohen [7]. Idem pour notre Doyen Honoraire membre des Académies, le Professeur Moustapha Kasse, qui n’y est pas allé par quatre chemins pour exhorter le Sénégal à “continuer à investir dans le capital humain. Il est essentiel de mettre davantage l'accent sur la formation de capital humain, en s'attachant en particulier à redéployer les dépenses publiques vers le secteur éducatif, les soins de santé primaires et les autres services sociaux.”[8] Plus tranchant que tout, il déclare purement et simplement dans sa très récente tribune de fin d'année 2018 que “l’École et la Santé sont à réformer en profondeur et certainement dans la douleur.”[9] Une approche ultra humaniste, lourde de sens et de conséquences, et qui suppose un arbitrage cynique en faveur de l'éducation et la santé, au détriment des autres secteurs. En des termes on ne peut plus clairs : opérer des jeux d'”économie à somme nulle” [10] comme l’exige la pensée économique du moment. Sommes-nous prêts à assumer cette forme de transparence tendant à “déshabiller Pierre pour habiller Paul” ? Là se trouve l'équation de discorde !
Investir dans le capital humain, n'a jamais été chose aisée encore moins automatique pour beaucoup de pays en voie de développement, qui pourtant, en ont le plus besoin, en raison des contraignantes mesures d'austérité budgétaires en leur encontre instaurées depuis les années 80 ; ce qui a entaché toute possibilité de priorisation nationale dans les politiques publiques, à défaut d'un coup de maître.
- L'investissement sur le capital humain -
Pour ce faire, nous avons trois hypothèses d'investissement sur le capital humain qui se présentent devant nous : - l’investissement au sein de la famille ; - le learning by doing (apprentissage par la pratique - externalité) ; - le learning or doing (apprendre ou faire - secteur éducatif).
Le plus en vue demeure incontestablement “ le learning or doing” qui se fait par le renoncement à du travail pour accumuler du capital humain. Exemples : vous pouvez vous enfermer dans une bibliothèque pour accumuler des connaissances ou vous pouvez passer du temps dans un système éducatif ou encore dans les deux cas, vous renoncez à aller sur le marché du travail. Ce manque à gagner doit être compensé par les gains issus d’un salaire plus élevé le restant de votre vie de travail.
À la lumière de tout ce qui précède, nous proposons modestement à :
Elaborer par nos soins une stratégie nationale de développement du capital humain ;
Persévérer dans la lutte contre les goulots d’étranglement que sont les inégalités sociales en protégeant les plus vulnérables ;
Investir dans le développement des habiletés cognitives et non cognitives (motivation, persévérance, contrôle et estime de soi) dès la petite enfance (0 à 5 ans) ;
Faire de l’éducation une priorité nationale en investissant dès le secondaire dans les créneaux porteurs tels que les métiers, techniques, professionnels ; et en mettant l’accent sur la formation continue et l’intégration des chômeurs, de même que du secteur informel dans le circuit ;
Veiller à ce que les dépenses destinées au secteur de la santé soient consacrées prioritairement au personnel et aux infrastructures.
Dès lors, toute négligence du potentiel humain serait un emprunt aux générations de demain qui n'ont jamais rien demandé de pareil.
Le Sénégal n’est, en vérité, pas le seul pays en voie de développement à subir les désastreuses conséquences des Programmes d'Ajustements Structurels (PAS). Mais force est de reconnaître qu'il fait partie des rares dont les régimes se projettent à revaloriser leur capital humain dans un futur proche. Objectivement, il sied de relever que l’éducation et la formation professionnelle, la santé ainsi que l’économie numérique inclusive occupent des places de choix dans les cinq initiatives majeures de la seconde phase du PSE (2019-2023), car y étant respectivement considérées comme axes de progrès, facteur d’inclusion sociale et pilier dans sa mise en œuvre ; sous réserve d'un second mandat.
Le retard économique n'est point une malédiction encore moins une fatalité. Il suffit juste d’y croire et d’œuvrer exclusivement pour une meilleure amélioration des conditions de vie, sans détournement d’objectifs. D’aucuns l’ont essayé et l’ont réussi, alors pourquoi pas nous ?
Une petite dose de “démocratie autoritaire ou “dictature bienveillante” à la singapourienne ne ferait pas de mal, non plus, dans une société de “Masla” [11] où tout semble être permis et, aucune loi n'est applicable comme il faut.
Elhadji Daniel So est juriste et financier de formation, il est détenteur d'un Diplôme d’Études Supérieures Comptables et Financières) et d'un Master en Droit Privé. Il est le président de “En Mouvement ! Défar Sénégal - Ensemble, Construisons le Sénégal.
[1] Gary Becker, 1964 (première édition), "Human Capital : A Theoretical and Empirical Analysis, with Special Reference to Education" ;
[2] Schultz. T. « Investment in man : an Economist's view », Social Service Review, vol.33, 1959 ;
[3] Schultz. T. Mars 1961, Investment in Human Capital, American Economic Review, Vol 51 ;
[4] Romer, P.M. (1986), « Increasing Returns and Long-Run Growth », Journal of Political Economy, Vol. 94, N°. 5, pp. 1002-1037 ;
[5] Lucas, R. (1988), « On the Mechanisms of Economic Growth », Journal of MonetaryEconomics, Vol. 22, N°. 1, pp. 3-42 ;
[6] Hénin, Pierre-Yves, Ralle, Pierre, « Les nouvelles théories de la croissance : quelques apports pour la politique économique », Revue économique, Vol. 44, n° hors série, 1994 ;
[7] Aghion P., Cohen E., Education et croissance. Conseil d'analyse économique, Janvier 2004 ;
[8] Moustapha K., revue économique “Sénégal un modèle économique et politique : la preuve par les faits” - p. 6 ;
[9] Moustapha K. “Précampagne électorale présidentielle : entre ambition, insuffisance et pratiques ambiguës : les velléités démocratiques mises à mal”, 2ème partie - (§) 8, décembre 2018 ;
[10] Une pensée à somme nulle est une pensée en circuit fermé. Cela signifie que le remplissage d’un côté est un écoulement strictement identique de l’autre côté ;
[11] Selon le Dr Massamba Gueye, docteur ès-Lettres, spécialiste de la littérature orale, le vrai « masla », c’est la capacité à vivre socialement et à faire vivre socialement en harmonie. Mais avec le temps, le terme est tellement galvaudé qu'il fait presque office de synonyme de malhonnêteté, félonie, « nafek » (hypocrisie) en wolof.
PAR BRICE DIER KOUÉ
DE QUOI L’ANTI-FRANCE EST-IL LE NOM ?
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - L'ampleur de la présence française, son contrôle supposé ou réel sur nos dirigeants, la préférence dont ses entreprises bénéficient au détriment du secteur privé local, sont le lit de ce discours au Sénégal et ailleurs
#Enjeux2019 - 60 ans après l’accession à l’indépendance, le désir de "libération" totale du joug de la France semble revenir comme une norme dans la "rue africaine". A Dakar, on lit souvent cette inscription sur les murs : "France dégage". Ces messages aussi clairs que péremptoires sont le fait d‘activistes ; anti-impérialisme soucieux, selon eux, de lutter "pour la souveraineté des peuples d’Afrique".
Ce discours virulent, tranché, audible dans de nombreuses capitales d’Afrique francophone, trouve un écho favorable au sein d’une partie de notre jeunesse. Il a une origine, un signifiant qui doivent nous interpeller afin d’en saisir la teneur et la complexité, loin des explications faciles et des raccourcis présomptueux mais vains.
- Un lien ombilical qui demeure malgré 60 ans d’indépendance -
Objet d’une décolonisation pacifique, le Sénégal, au lendemain des indépendances, a préservé des relations diplomatiques apaisées et privilégiées avec l’ancienne métropole. La France, partie pour mieux rester, est demeurée au cœur des manœuvres politiques et diplomatiques du jeune Etat indépendant. Ceci par la présence de conseillers français au plus sommet de l’Etat et la mainmise sur plusieurs secteurs économiques, notamment à travers la puissante chambre de commerce sous la coupe d’industriels français qui ont joué un grand rôle dans l’éviction de Mamadou Dia.
Le président Senghor n’a pas coupé le lien ombilical avec l’ex puissance coloniale, ce qui, lui aurait permis de mater son opposition et concentrer les pouvoirs autour de sa personne.
Dans ce système de parti unique, où les forces de gauche issues du PAI et d’autres groupuscules sont muselées, il n’existe pas une opposition institutionnelle qui dès lors émergent en marge des canaux officiels.
C’est dans la rue, notamment à travers la grogne estudiantine et syndicale de Mai 68, le front culturel et les mouvements disparates, qu’émerge la revendication d’une indépendance totale vis-à-vis de la France.
Des décennies plus tard, la France est toujours présente d’une façon visible dans les leviers économiques et politiques de notre pays. Que ce soit sur la question des bases militaires avec les Eléments français au Sénégal (EFS), ou encore celle relative à l’usage du franc CFA, voire la présence massive des entreprises comme Total, Senac, Orange, indubitablement la France est au cœur de notre pays malgré une souveraineté censée être acquise depuis 1960.
L'ampleur de la présence française, son contrôle supposée ou réelle sur nos dirigeants politiques, la préférence dont ses entreprises bénéficient au détriment du secteur privé local sans qu’aucune prise en charge réelle de cette relation asymétrique ne soit observée de la part de ceux qui nous gouvernent, sont le lit de cet "anti-France" émergent qui gangrène les élites comme le commun des Sénégalais.
A la question : est-ce une prise de conscience salutaire ou une manifestation d’un racisme primaire, Guy Marius Sagna, coordonnateur du mouvement "France dégage", répond par le "développement de la conscience politique anti-impérialiste portée par des citoyens", par une meilleure compréhension des enjeux de la domination française, par l’usage de la langue et de la monnaie par exemple.
- La liberté d’expression, ferment de l’anti-France -
Il est une question pertinente qui interpelle : pourquoi ce retour de l’anti-France pour une génération qui n’a pas connu la période de la colonisation ? Comment se sentiment s’irrigue-t-il ?
Les processus sociaux connaissent des moments de flux et d’autres de reflux. Des leaders anti-France ont existé par le passé à l’instar de Lumumba, Sankara, Modibo Keïta etc.
La fin souvent tragique de cette classe de dirigeants "révolutionnaires" et l’arrivée de personnalités "plus conciliantes" avec l’ancienne métropole, ont quelque peu calmé les ardeurs au profit d’une longue période de collaboration qui a coïncidé avec l’âge d’or de la Francafrique, nom évoquant une nébuleuse affairiste et politicienne qui fait l’objet d’une exhaustive documentation autant en France qu’en Afrique.
Cependant, depuis deux décennies, avec l’émergence de démocraties plus stables en Afrique, la parole se libère à nouveau. Des mouvements sociaux, notamment chez la jeunesse, naissent, avec une puissante société civile qui se structure, constituent le fer de lance de la lutte contre ce qu’ils appellent le "néocolonialisme" français.
La profondeur démocratique, l’extension des libertés individuelles en Afrique provoquent ainsi directement l’émergence du sentiment anti-France actuelle car les militants et intellectuelles usent de leur liberté d’expression pour poser le problème du rapport de notre pays à la France.
À ce propos, il faut noter l’abondance de publications sur le FCFA, les entreprises Françaises en Afrique, etc.
Ce printemps démocratique coïncide avec une volonté pour la France de conserver son pré carré en redoublant d’activisme pour introduire ses entreprises afin que celles-ci bénéficient des forts taux de croissance en Afrique.
Dès lors, il faut présager d’une poursuite de la montée du sentiment "anti-France", surtout si les élites économiques et politiques continuent à profiter de la manne financière en jeu au détriment du plus grand nombre.
Brice Dier Koué est diplômé de l'Institut Supérieur de Management (ISM), enseignant en Management et web-activiste.
PAR AMADOU TIDIANE WONE
QUI SÈME LE VENT…
La rhétorique guerrière du président Macky Sall est de plus en plus insupportable - Oublie-t-il que la position qu'il occupe, grâce au vote des sénégalais est un contrat à durée déterminée de 7 ans ?
La rhétorique guerrière du président Macky Sall est de plus en plus insupportable ! Il a, et il le dit dans son livre, une haute idée de ses ancêtres guerriers. C'est son droit. Nous ne sommes pas obligés, pour autant, de nous soumettre à ses diktats sans broncher. A cet égard, et à un moment qui aurait dû être solennel, car faisant suite à son adresse à la nation, il affirme n'avoir peur de personne. Même si cette réponse à la question d'un journaliste était relative à deux candidats qui ont subi toutes sortes d’avanies depuis son accession à la magistrature suprême, cela ressemble à une menace. Nous le prenons comme une bravade. Oublie-t-il que la position qu'il occupe, grâce au vote des sénégalais est un contrat à durée déterminée de 7 ans ? Nous n'oublions pas au demeurant, qu'il s’était engagé personnellement à le ramener à 5 ans. Il l'a dit et répété plusieurs fois et en différentes circonstances. A un point où le président Sarkozy lui avait fait, malicieusement, la remarque que c’était la première fois qu'il « entendait un président élu pour sept ans s’engager à diminuer son mandat de deux ans ! » Ah le sarcasme français… C'était donc un engagement. Tellement ferme qu'il a été réitéré à l'occasion d'un message solennel à la Nation.
Par la suite, le président Macky Sall s'est dédit, prenant prétexte de la Constitution alors que c'était sa parole qui était en question ! Et c'est, pour ce qui me concerne personnellement, le point nodal d'une profonde rupture de confiance au regard du manque de courage politique qui nous a valu un référendum inopportun et coûteux. J’aurais été séduit, si à ce moment-là, le président Macky Sall avait pris son courage à deux mains et remis en jeu son mandat pour tenir sa parole. Et je n'aurais pas été le seul ! Tant l'acte aurait été grand. Tant il aurait été beau, altier…guerrier ? Il aurait en effet constitué une rupture dans les idées reçues selon lesquelles la parole, en politique, est fausse, factice, évanescente… Ce premier rendez-vous raté avec la vertu et le courage ne sera pas, hélas, le seul. Tout le septennat finissant aura été le théâtre d'une succession de paroles d'avant contredites par des actes d'après. Des postures déroutantes, voire des impostures quant au fond. Les images et les bandes sonores en attestent. Qu'il me soit lancé le défi de prouver ce que j'avance. Une salle équipée d'un grand écran ferait l'affaire.
Cela étant dit, la division des forces de l'opposition en raison de la multiplication de leaders, plus ou moins représentatifs, est un miroir déformant de la réalité de l'ampleur de la défiance populaire. Qui n'entend monter une colère sourde porteuse d'une réprobation catégorique des manipulations de la loi, et des persécutions judiciaires à géométrie variable ? Alors même que le mandat finissant devait être celui de « la restauration des valeurs… » Qui ne se sent outré par la mise en œuvre de la loi sur le parrainage, dans des conditions opaques, avec pour seul objectif de tailler une victoire sans encombres au président sortant ? Les jours à venir, la démonstration sera faite, sur tous les fronts, du caractère dangereux et subversif du processus en cours.
En attendant, nous misons encore sur la sagesse des juges de la Cour Constitutionnelle. Ils ont la lourde responsabilité de veiller à l'égalité des candidats et au traitement équitable des dossiers qui leur sont soumis. Pour cela, ils doivent nous rassurer sur la fiabilité des outils informatiques, ou autres, qui vont servir à fonder leur décision. Aucun doute ne doit subsister à ce sujet. En outre, l'égalité de traitement de TOUS les candidats à l'élection présidentielle doit être garantie par le système judiciaire sénégalais, dernier rempart contre l'absolutisme. Sinon, nous serions fondés à solliciter l'arbitrage du peuple souverain.
Cela dit, et pour ce qui concerne la Coalition Hajibou 2019 dont je m'honore de faire partie, l'heure est à la sérénité. Les résultats obtenus, sans tambours ni trompettes, confirment notre conviction que l'agitation n'est pas l'action. Même dans la lecture des résultats actuels, il apparaît que notre candidat à engrangé des résultats qui le placent juste après les candidats dits confirmés. Alors qu'il n'en est encore rien pour personne. Et si les recours sont traités avec équité et justice, il ne fait pas de doute que Cheikhe Hajibou Soumare fera partie des candidats à la présidentielle du 24 février 2019. Incha Allah.
Mais nous sommes également conscients que la mère des batailles n'est pas une stratégie de survie individualiste. La vraie bataille c'est d'obtenir, dans l'unité et la détermination, le respect des principes républicains et de la loi par tous et pour tous. L'opposition doit donc serrer les rangs. Défendre les intérêts supérieurs de notre Nation. Une démocratie majeure repose sur des mécanismes qui fonctionnent indépendamment des humeurs ou d'intérêts partisans. Les règles ne changent pas au gré du vent. Elles doivent être solides et survivre aux orages de la compétition politicienne.
Il va falloir du courage. Beaucoup de courage et de lucidité aux juges de la Cour Constitutionnelle pour nous regarder, les yeux dans les yeux et nous dire le Droit. Dans sa pure interprétation. Nous les attendons. Là. Avec foi et espérance.
AUDIO
LE RIZ EN PLASTIQUE N'EXISTE PAS
Depuis le mois de mai, voire avant, de nombreuses vidéos alarmistes fleurissent sur internet, prétendant que la Chine fournirait du riz en plastique au marché africain - Les autorités sénégalaises et ivoiriennes ont déjà nié l'existence d'un tel riz
Des vidéos fleurissent sur les réseaux sociaux depuis quelques jours concernant le prétendu riz en plastique.
Depuis le mois de mai, voire avant, de nombreuses vidéos alarmistes fleurissent sur internet, prétendant que la Chine fournirait du riz en plastique au marché africain. Les autorités sénégalaises et ivoiriennes ont déjà nié l'existence d'un tel riz.
PAR JEAN MEÏSSA DIOP
LA VIOLENCE VERBALE EN PRÉLUDE À LA PRÉSIDENTIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans l’arène politique, on insulte, on invective - Et volent les gros mots et les propos déplacés - Il faut peut-être compter sur la capacité des populations à s’arrêter au bord du précipice pour que le pays ne tombe dans le chaos
Dans l’arène politique sénégalaise, on insulte et on invective… Et volent les gros mots et les propos déplacés. Le tombereau le plus récent c’est le clip « Saï saï » (coquin, sournois) des rappeurs du groupe Keur Gui, un texte fort violent contre Macky Sall, président de la République, candidat à sa propre succession. Le pamphlet, en wolof, est un condensé de ce que les opposants dénomment « la mauvaise gouvernance de Macky Sall ». La charge est si violente et sans concession que sur les réseaux sociaux circulent des rumeurs sur la convocation des rappeurs à la Division des investigations criminelles, alors que des défenseurs de la liberté d’expression objectent la liberté de création de ces artistes.
Et ces avanies provenant de part et d’autre ne rassurent guère quant à une sérénité de la précampagne électorale démarrée le 4 janvier 2019. Et la campagne électorale est à venir…
Le propos malheureux du premier ministre Mahamad Boun Abdallah Dionne parlant de « libéraux sauvages » (sic) a servi de détonateur, provoquant une réplique de Me Amadou Sall du PDS qui, sur sa page Facebook, se fait encore plus violent. « Boun Abdallah Dione insulte Abdoulaye Wade, secrétaire général national du PDS, et tout le monde se tait. Il insulte Karim Wade, candidat du PDS, et personne ne dit rien. Il s’en prend maintenant au PDS dont les militants sont qualifiés de sauvages. Lorsque ceux qu’ils traitent de sauvages réagiront à la hauteur de l’insulte qui leur est faite, que personne en ce moment-là ne vienne faire dans la complaisance en parlant de paix et de débats civilisés. Le débat civilisé commence maintenant ou il ne commencera jamais. Mais puisque au commencement était l’insulte, alors à l’insulte on répondra et la réponse fera très très mal à ces lâches qui n’ont que l’injure à la bouche. »
Et cette réplique au Premier ministre Dionne n’aura pas été la seule, puisque ce dernier a été prise à partie par Babacar Gaye (PDS) qui le traite de « roturier », alors que Mme Aïda Mbodj dira que « le sauvage c’est ton patron » (seu patron mooy sauvage). Et la presse, goguenarde, semble compter les coups et rapporter les propos du genre « Les libéraux chargent Boun Dionne : "C’est un PM mal poli, mal éduqué" »
Sur les réseaux sociaux comme Facebook, des abonnés se font aussi caustiques. Tel ce certain Kader Seck qui estime que « nous avons affaire à un bandit prêt à récidiver, qui est voleur et violeur de nos ressources et de notre constitution. Nous devons lui dire NON et lui faire savoir que Reubeuss sera du luxe dans quelques semaines. » Et cet autre facebooker tient une philippique du même style et avec les mêmes mots : « Nous avons tous en face de nous, un Saï Saï. Et ce Saï Saï-là, a décidé de passer au premier tour et par tous les moyens. »
De temps à autre, des voix, qui se veulent raisonnables, envoient des messages d’apaisement à destination des rappeurs. « Votre posture de porteurs de voix vous donne l'occasion de se présenter en sentinelles face aux « dérives du pouvoir ».'' Vous avez également le privilège de la liberté d'expression consacrée par notre constitution dont vous faites usage démesurément.
Mais, à mon humble avis, l'insulte n'augure aucune race ni une ethnie encore moins une République. L'insulteur n'apporte ni une connaissance ni un enseignement et n'est que le reflet d'un comportement dégradé d'un insoumis inculte et dont la maturité ne dépasse la pointe de ses orteils. (…) Le président de la République mérite le respect de tout citoyen. Vouloir porter atteinte à sa réputation, à son honneur ou sa dignité, c'est déshonorer l'Etat, la constitution qu'il incarne mais aussi à la nation. (…) Vouloir s'ériger en « soldats du peuple » ne vous offre pas le luxe de l'insulter encore moins de porter atteinte à la première institution de notre République. (…) Ayons un comportement citoyen digne d'un fils du Sénégal, cultivons la paix autour de nous car le seul combat qui vaille et qui mérite d'être mené est celui qui est démocratique. »
En juillet 2017, peu avant les législatives, la tension et les déclarations incendiaires furent telles que Me El Hadj Diouf avertit que « s’il y a report des élections législatives, il y aura une guerre civile au Sénégal ».
Il faut, peut-être, croiser les doigts et compter sur la capacité des Sénégalais à s’arrêter au bord du précipice pour que le Sénégal ne tombe pas dans le vide et le chaos.
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LE 13 !
EXCLUSIF SENEPLUS - Depuis l’annonce du combat Balla Gaye 2 vs Modou Lo, le monde de la lutte est en ébullition et les pronostics viennent de toutes parts - Amateurs de lutte, lutteurs en activité ou pas, politiciens, mécaniciens, donnent leur favoris
Madeleine Diallo et Oumar Niane |
Publication 04/01/2019
Le 13 janvier, c’est l’une des deux dates avec celle de la présidentielle, marquées dans les agendas sénégalais. À cette occasion, Balla Gaye 2 affrontera Modou Lo pour une seconde fois. Depuis l’annonce du combat, le monde de la lutte est en ébullition. Les pronostics viennent de toutes les composantes de la société. Amateurs de lutte, supporters, lutteurs en activité ou pas, politiciens, mécaniciens, donnent leur favoris.