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18 septembre 2025
MACKY ACCORDE LA GRÂCE À 804 DÉTENUS
"Le président de la République, fidèle à la tradition républicaine et conformément à la Constitution, par décret n°2018-2287 du 31 décembre 2018, a accordé son pardon à 804 personnes définitivement condamnées pour des infractions diverses".
Le chef de l’Etat a accordé la grâce à 804 ’’personnes définitivement condamnées pour des infractions diverses’’, à l’occasion du nouvel an, a annoncé le ministère de la Justice.
’’Le président de la République, fidèle à la tradition républicaine et conformément à la Constitution, par décret n°2018-2287 du 31 décembre 2018, a accordé son pardon à 804 personnes définitivement condamnées pour des infractions diverses et incarcérées dans les différents établissements pénitentiaires du Sénégal’’, indique le ministère dans un communiqué transmis à l’APS.
La même source ajoute que ‘’cette mesure de clémence concerne des délinquants primaires, des condamnés présentant des gages de resocialisation, des personnes âgées de plus de soixante cinq (65) ans, des condamnés gravement malades et des mineurs’’.
ET L'ÉGYPTE RETROUVA SA BOUSSOLE AFRICAINE
Le samedi 29 décembre dernier, Cheikh Anta Diop aurait eu 95 ans - L'occasion de revenir sur le parcours de cet Africain hors du commun
Le Point Afrique |
Bernadette Tudieshe |
Publication 01/01/2019
Avec Cheikh Anta Diop, l'Afrique, terre des premiers hommes, a retrouvé sa place dans l'histoire antique de l'humanité, notamment dans l'histoire de l'Égypte. Toute sa vie, Cheikh Anta Diop a œuvré pour une meilleure connaissance de la culture de l'Égypte antique, et notamment de son imprégnation africaine. Et son message n'était pas seulement à destination des Africains, qu'il invitait à prendre conscience de cette réalité, mais aussi à tous ceux qui, par méconnaissance ou par calcul, ont voulu nié ce qui lui est apparu comme une réalité, une vérité historique incontournable. Autant dire pour paraphraser le grand écrivain et ethnologue malien Amadou Hampâté Bâ qu'à sa disparition, le 7 février 1986, c'est plus qu'une bibliothèque qui a brûlé. Mais quel a été son parcours de vie ?
Naissance et évolution au cœur du Sénégal
Cheikh Anta Diop naît le 29 décembre 1923 à Caytu, un village à une centaine de kilomètres à l'est de Dakar. Il est le fils unique de Massamba Sassoum Diop, qui décède peu de temps après sa naissance, et de Magatte Diop, une mère qui a laissé la trace d'une femme droite, courageuse et généreuse. Le petit garçon qu'il était tient son nom de « Vieux Cheikh Anta », son oncle maternel par alliance. Et pour la petite histoire, c'est un autre de ses oncles, Cheikh Amadou Bamba, qui a fondé en 1883 au Sénégal la confrérie des Mourides avant de porter sur les fonts baptismaux la ville sainte de Touba. Envoyé dès 5 ans auprès de celui qu'on appellera Serigne Touba ou Khadimou Rassoul, il quitte sa mère pour le village de Koki, fief des Diop. À l'école coranique, le petit garçon apprend la vie selon l'éthique mouride.
L'étude d'abord, car un bon mouride doit avoir une bonne connaissance des textes sacrés ; le travail ensuite, « comme si tu ne devais jamais mourir » ; et aussi, la prière « comme si tu devais mourir demain ». Dans cette famille d'érudits mais aussi de résistants à l'occupation française (ces 2 oncles seront exilés au Mali et au Gabon par l'administration coloniale qui redoute le succès de leurs idées nationales auprès du peuple), il apprend à connaître et à aimer sa culture, à confronter son intelligence à la logique, à s'imprégner d'une certaine morale, de théologie, de philosophie, de grammaire et de mathématiques.
Une approche précoce du fait culturel africain
Au collège, le jeune Cheikh Anta est sur une orbite originale. Le voilà qui s'emploie à créer un alphabet à destination de toutes les langues africaines, à rédiger une histoire du Sénégal, à traduire des philosophes européens en wolof... Autant dire que le jeune Cheikh Anta met à l'épreuve sa soif de connaissances et de communication.
Après son bac en mathématiques et philosophie obtenu à Saint Louis et à Dakar, il se destine à une carrière d'ingénieur en aéronautique. C'est ainsi qu'il arrive en France en 1946. Il se retrouve en classe de mathématiques supérieures au lycée Henri-IV de Paris. Parallèlement inscrit à la Sorbonne, il y obtient une licence en philosophie dans la classe de Gaston Bachelard tout en poursuivant ses travaux en linguistique, et chimie dont il obtient deux certificats et une spécialisation en physique et chimie nucléaire. Il est alors maître-auxiliaire de physique-chimie au lycée Claude-Bernard à Paris.
Après les maths, la chimie, la linguistique... l'histoire
Bien qu'adossé à sa culture wolof à laquelle il est très attaché, le jeune homme ressent un « vide culturel ». Son désir de se réaliser en tant qu'être humain le mène tout naturellement à l'histoire, la sienne, et non celle apprise dans les manuels scolaires, une histoire qu'il qualifiera de « falsifiée » parce que partant dans une logique inacceptable à ses yeux, celle où la « race noire » est dominée, et la « race blanche » dominante.
En 1954, il publie son ouvrage Nations nègres et culture, somme anthropologique dans laquelle il s'emploie à démontrer l'antériorité négro-africaine de la civilisation égyptienne et son apport à la civilisation helléniste. Une approche qu'il soutient d'autant plus facilement que les Grecs eux-mêmes ont reconnu avoir puisé nombre de leurs connaissances en philosophie (Aristote, Platon), en histoire (Hérodote), en mathématiques (Pythagore, Thalès) dans l'Égypte antique. Dans ses travaux, il s'applique à démontrer la continuité historique de cette civilisation dans toute l'Afrique autour de la spiritualité (le culte des ancêtres), l'écriture (les hiéroglyphes, pères des alphabets Bamoun du Cameroun et Vaïs de la Sierra Leone), des coutumes (matriarcat prédominant dans l'Égypte antique, chez les Bambara et les Kongo) ou de l'art (statuaire, poésie, musique). « Pour recréer un corps de sciences humaines africaines, il faut repartir de l'Égypte, renouer avec les Antiquités égyptiennes, seule façon de réconcilier les civilisations africaines avec l'histoire », disait-il.
En 1960, Cheikh Anta Diop rentre définitivement au Sénégal. Il est assistant à l'Institut français d'Afrique noire (Ifan) alors dirigé par Théodore Monod. Avec son accord, il crée et dirige un laboratoire de datation par les méthodes radioactives. La datation au carbone 14 lui permet de poursuivre ses recherches en histoire (égyptologie), archéologie (inventaire archéologique du Mali), linguistique. Inlassablement, le voilà qui parcourt l'Afrique et le monde, de colloques en conférences, continuant d'écrire. Parmi ses chantiers, une commande de l'UNESCO : L'Histoire générale de l'Afrique et Civilisation et barbarie.
Au-delà du chercheur, l'homme politique
Si beaucoup savent que Cheikh Anta Diop est un chercheur émérite, peu connaissent le combat politique de celui qu'on appelle aussi le « Pharaon noir ». Dès 1946, le jeune Cheikh Anta Diop milite dans les associations estudiantines afro-parisiennes soutenant les indépendances africaines. Il tisse le trait d'union entre Afrique francophone et anglophone, prône l'instauration d'un État fédéral et exhorte les Africains à se libérer du clivage ethnique. Parmi ceux qu'ils côtoient, deux futurs présidents, l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny et son compatriote, Léopold Sédar Senghor, qui deviendra un adversaire idéologique et politique. Alors que le chantre de la Négritude fait l'apologie de la langue et de la civilisation française, Cheikh Anta Diop souligne l'urgente nécessité d'enseigner dans les langues africaines, l'un des moyens les plus sûrs d'obtenir une véritable indépendance à ses yeux.
De fait, lorsqu'il est définitivement rentré au Sénégal, les portes de l'université de Dakar ne lui furent pas ouvertes et il faudra attendre le départ de Senghor en 1980 pour qu'il soit nommé professeur d'histoire ancienne aux facultés de sciences et lettres de Dakar.
Une œuvre qui a fait l'objet de controverses
Loin de faire l'unanimité, l'œuvre de Cheikh Anta Diop lui a très tôt valu de nombreuses critiques au sein de la communauté scientifique internationale. Il faut se rappeler que Cheikh Anta Diop naît, étudie et travaille dans un contexte socio-historique précis, celui de la colonisation. Cette dernière soutient une vision qui fait de l'Afrique un continent à civilisation anhistorique et atemporelle auquel l'administration coloniale et la civilisation qui l'accompagne portent secours. Son affirmation de l'africanité du passé antique égyptien lui a valu un rejet violent de ses pairs. Ainsi, lorsqu'en 1951, il tente une première fois de soutenir sa thèse sur l'Antiquité et l'unité culturelle en Afrique, il ne trouve aucun directeur de thèse. Neuf ans après, c'est chose faite mais Cheikh Anta Diop n'obtient pas la mention « très honorable », sésame pour enseigner à l'université.
Engagé en politique, Cheikh Anta Diop crée et dirige le Rassemblement national démocratique (RND) en 1977. Son combat pour l'instauration d'un multipartisme au Sénégal le mènera en prison et aussi à voir son passeport confisqué.
Et l'homme tout court ?
Proche de ses racines, Cheikh Anta Diop est le père d'une famille qu'il a eue avec une Française Louise-Marie Maes Diop, professeur certifiée d'histoire et de géographie, docteur d'État en géographie humaine, disparue en mars 2016 et enterrée à côté de son défunt mari à Caytu, au cœur du Sénégal. Si Cheikh Anta a donné comme prénom à ses deux premiers enfants celui de ses oncle et père, il a donné à ses deux derniers enfants des prénoms de résistants africains : Candace en hommage à une mythique reine soudanaise qui résista à l'envahisseur romain et envahit une partie de l'Égypte, et Kenyatta en hommage à Jomo Kenyatta, le père de l'indépendance kényane. Cheikh Mbacké Diop, son aîné, est physicien nucléaire. Il travaille à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar ainsi qu'au laboratoire de physique nucléaire de Gif-Sur-Yvette en France où son père avait été formé. Il a écrit une biographie de son père en 2003 et a participé à la publication posthume de Nouvelles Recherches sur l'Égyptien ancien et les langues négro-africaines modernes (Présence africaine 1988).
Que reste-t-il de Cheikh Anta Diop ?
31 ans après sa mort, que reste-t-il de l'œuvre de celui que nombre d'Africains considèrent comme un colosse ? Chercheur humble et constant, révolutionnaire, créateur des sciences africaines modernes, Cheikh Anta Diop est avant tout un humaniste. La vérité historique qu'il a (r-)établie a permis de démontrer scientifiquement que le continent à l'origine de l'humanité est d'égale valeur historique que les autres. De quoi nourrir l'idée que les peuples africains doivent, avant tout, connaître leur histoire mais aussi que l'humanité, une fois débarrassée du concept de « race », pourra mieux appréhender l'homme dans sa globalité et se réconcilier enfin avec elle-même.
Théophile Obenga, philosophe, linguiste, égyptologue et historien congolais fut élève puis chercheur associé à l'Ifan. Il est aujourd'hui l'héritier de Cheikh Anta Diop. Il a écrit plusieurs ouvrages en relation avec les thèses de Cheikh Anta Diop et dirige la revue d'égyptologie ANKH. Des écoles d'égyptologie existent en Afrique, notamment à Yaoundé, au Cameroun, où des chercheurs continuent le travail d'exploration des civilisations noires antiques. Des historiens sénégalais comme Boubacar Lam (spécialiste des migrations), Babacar Sall (origine des Égyptiens noirs) ou les linguistes camerounais Gilbert Ngom et Oum Ndigila assurent la relève du travail entamé par Cheikh Anta Diop. Khadim Ndiaye, chercheur et philosophe sénégalais, œuvre pour que l'ouvrage Nations nègres et culturesoit enseigné dans les écoles africaines.
En 1986, l'Institut fondamental d'Afrique noire (Ifan) est rebaptisé Ifan-CAD. Depuis 1987, l'université principale de Dakar porte son nom. En France, Anse-Bertrand en Guadeloupe possède une avenue, une rue, une bibliothèque, un centre culturel qui portent le nom de Cheikh Anta Diop. Andrew Young, l'un des compagnons de lutte de Martin Luther King, et ancien maire d'Atlanta, a décrété le 4 avril 1985, jour Cheikh Anta Diop. La même année, l'université noire Morehouse d'Atlanta lui a décerné un diplôme docteur honoris causa. Côté musique, le pianiste et compositeur de jazz, Randy Weston lui a dédié son album Khepera (1998 Universal Music). Dans la mythologie égyptienne, Khepera est la manifestation vivante du Dieu-Soleil. Dans cet album, Randy Weston s'est entouré de Pharaoh Sanders (on ne peut pas l'inventer !) et Talib Kweli, musiciens africains américains, saxophoniste de jazz et hip-hop MC qui ont embrassé leur héritage africain.
KHALIFA À L’OFFENSIVE AUX USA
EXCLUSIF SENEPLUS - Des Sénégalais de la diaspora ont saisi de hautes autorités américaines pour leur demander de "sauver la démocratie sénégalaise" parce que Macky "met le pays en danger, avec le risque de déstabiliser encore plus la région du Sahel"
Des Sénégalais établis aux Etats-Unis (amis, sympathisants ou militants) de Khalifa Sall, inquiets de la situation de leur pays, ont contacté des congressmen et sénateurs américains pour les alerter sur la situation socio-politique tendue sur place. A travers ces contacts, il est expressément demandé aux destinataires d’œuvrer pour sauver la démocratie sénégalaise. Alors que le pays se dirige vers un rendez-vous démocratique le 24 février 2019, ces Sénégalais de la diaspora expliquent aux autorités américaines que les jeux sont faussés et que les risques d'instabilité réels. Cartes d’électeurs non délivrés, exclusion de principaux candidats, instrumentalisation de la Justice et de son Conseil constitutionnel... Ce sont autant d’arguments portés sur la table des autorités américaines avec exhortation à agir parce que toute instabilité du Sénégal met directement en danger la paix et la stabilité de la région et par là, les intérêts de Washington dans la zone sahélienne et au-delà.
La situation socio-politique du Sénégal par ces temps de période précampagne ainsi que la gouvernance du président Macky Sall et le processus électoral inquiètent Outre-Atlantique. Des amis et sympathisants de l'ancien maire de Dakar sont à l’offensive auprès des autorités américaines afin de mobiliser l’opinion publique de ce partenaire important du Sénégal. Dans une correspondance datée du 14 décembre 2018, de nombreux citoyens américains entretenant "des liens étroits avec le Sénégal", ont directement saisi des autorités américaines, les alertant sur le contexte peu rassurant et l’atmosphère qui règne dans le pays. "Je vous écris pour vous alerter du danger réel que représente la situation dans ce pays d'Afrique de l'Ouest", lit-on dans l'une des lettres types reçue en exclusivité par SenePlus.com et envoyée à plusieurs députés et sénateurs.
Dans la correspondance, il est indiqué que la direction que prend le Sénégal sous Macky Sall est non seulement risquée pour le pays lui-même, mais aussi pour la sous-région. "Le président Sall met le pays sur les nerfs, avec le risque de déstabiliser encore plus la région du Sahel". Toute chose qui par ailleurs pourrait représenter "une menace importante pour les intérêts et la sécurité nationale des Etats-Unis", comme l'a également déclaré l'ambassadeur John Bolton lors de la présentation de la nouvelle stratégie des États-Unis en Afrique, cité dans cette même correspondance. Une correspondance parmi tant d’autres adressées aux élus américains, dont les congressmen Don Donavan, John Faso, Karen Handel, Dave Brat, Karen Bass, Chris Smith, Sheila Jackson Lee, Donald Payne Jr. ainsi que les sénateurs Chuck Schumer, Bill Nelson, Martha Mc Sally, Claire Mc Caskill, Heidi Cramer, Cory Booker, Christopher Coons, Robert Menendez, Johnny Isakson, Richard Durbin...
- Une série de manipulations -
La lettre explique aux sénateurs toute l’énergie que déploie le pouvoir en place à Dakar pour désarçonner les règles du jeu démocratique. Il s'agit notamment de la tenue à distance des principaux opposants du régime. Macky Sall est clairement présenté comme responsable de toute probable déstabilisation qui pourrait affecter ce pays dans les semaines ou mois à venir. "Dans ses efforts constants pour manipuler la loi, les règles organisant les élections, le processus électoral et l'éligibilité de ses principaux opposants politiques, l'actuel président du Sénégal, Macky Sall, menace la stabilité politique ainsi que la sécurité dans le pays".
Les Etats-Unis comme beaucoup de nations tiennent au Sénégal pour préserver leurs intérêts dans la région ouest africaine et toute menace de sa stabilité empièterait par ricochet sur les intérêts des Américains. "Il est aujourd'hui dans l'intérêt des États-Unis et de son peuple que le Sénégal reste un pays démocratique et pacifique", rappelle la correspondance.
L’administration américaine est invitée de manière expresse à "surveiller de très près la situation au Sénégal". Il est particulièrement urgent de veiller à l’équité du procès de Khalifa Sall, à l’intégrité du processus électoral et la loi sur les élections et s’assurer que le président Sall et son gouvernement respecte les règles fondamentales d'un Etat de droit, insistent les amis et sympathisants de Khalifa Sall.
L’administration Trump ne doit pas rester passive par rapport à ce qui se joue au Sénégal. Le gouvernement américain se doit de contribuer à préserver la démocratie au Sénégal en faisant de sorte que tous les partis politiques soient autoriser à concourir à l’élection présidentielle de 2019, selon "un processus électoral libre, transparent et juste". Et les amis du maire de Dakar de rappeler que le scrutin du 24 février 2019, se tient à la suite des élections législatives désastreuses de 2018, au cours desquelles, selon des responsables du International Republican Institute (IRI) plus d'un million de cartes électorales n'ont pas été distribuées avec l'intention évidente de contredire l'expression de la volonté des Sénégalais.
- Un contexte socio-politique fébrile fait de soupçons et d'incertitudes -
Cette campagne aux USA des amis de Khalifa Sall intervient dans un contexte particulièrement tendu au Sénégal. Entre un pouvoir qui n’entend pas perdre un nouveau mandat, prépare l’opinion en proclamant à la face du monde qu’il va passer au premier tour, et une opposition déterminée à bouter dehors le régime, tout le monde retient son souffle pour la présidentielle à venir. Ajouté à cela un processus électoral qui n'est pas consensuel. Par ailleurs, l’organisation du scrutin par le ministre de l’Intérieur, membre du parti au pouvoir ne rassure point l’opposition.
La suspicion de fraude est prégnante. Et cela n’est pas nouveau. Mais c’est encore plus préoccupant quand le même ministre dit dans une manifestation qu’il fera tout pour faire réélire le président sortant. Deux principaux candidats, Khalifa Sall ex-maire de Dakar, condamné pour détournement de fonds portant sur un milliards 300 millions, et Karim Wade, ancien ministre d’Etat jugé aussi pour enrichissement illicite portant sur 138 milliards de francs CFA, courent toujours le risque d'être écartés de la course. Des procès qualifiés de politiques par l’ensemble de l’opposition et une bonne partie de l’opinion nationale.
- Une élection mille inconnues -
Ces deux personnalités de l'opposition ont déposé leurs candidatures, toutes les deux ont passé le cap du parrainage. La phase de validation des candidatures par le Conseil constitutionnel pourrait fortement raviver les tensions si leur candidature n'était pas retenue.
Karim Wade exilé au Qatar après une grâce présidentielle devrait rentrer très prochainement accompagné de son père, annonce t-on du côté du PDS. Déterminé, le principal parti d’opposition a maintes fois menacé de paralyser le scrutin si son candidat n'y prend pas part.
La campagne des amis et militants de Khalifa Sall aux Etats-Unis semble emprunter une partie de leurs arguments au président Makcy Sall qui lors de sa dernière interview à la chaine de télévision France 24 avait décrit la région ouest-africaine de manière alarmante quand à l'instabilité et l'insécurité qui y prévaut. Aux leaders américains, les sympathisants de l'ancien maire de Dakar disent que le Sénégal doit à tout prix rester un havre de paix et de stabilité.
MESSAGE À LA NATION : PLUS DE 491 000 EMPLOIS CRÉÉS DEPUIS 2012
"Je reste plus que jamais persuadé que c’est la condition d’une émergence solide et durable de l’Afrique et de son intégration réussie dans le concert mondial, au bénéfice exclusif de nos populations" Macky SALL
Plus de 491 000 emplois, hors secteur agricole et hors secteur informel, ont été créés depuis 2012, a indiqué le chef de l’Etat dans son message à la Nation à l’occasion du nouvel an, soulignant la volonté de son gouvernement d’oeuvrer au développement de l’auto-emploi.
’’En effet, depuis 2012, l’administration publique et notre vaillant secteur privé ont su créer, en net, c’est-à-dire créations moins destructions d’emplois, plus de 491 000 emplois, hors secteur agricole et hors secteur informel’’, a dit Macky Sall.
Le chef de l’Etat a noté qu’au-delà des importants investissements dans le système éducatif, ‘’il nous faut davantage promouvoir l’apprentissage aux métiers par une formation professionnelle et technique qui prépare mieux à l’emploi et à l’auto emploi’’’.
Selon lui, c’est l’objet du Projet formation-école-entreprise -PF2E- dont il a lancé la phase pilote en mars dernier, pour un financement de 5 milliards destiné à 25 000 jeunes.
C’est dans le même esprit, dit-il, que la Délégation à l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes (DER) ‘’soutient des porteurs de projets ne pouvant pas accéder au crédit bancaire’’.
Le chef de l’Etat a assuré que ‘’par souci d’équité territoriale’’ la DER ‘’déploie ses activités dans toutes les régions et a déjà financé plus de53 000 bénéficiaires’’.
Macky Sall promet le développement de l’auto-emploi qui est un ‘’terreau fertile’’ de l’économie sociale et solidaire, dont les résultats viendront renforcer, pour les femmes et la jeunesse, ‘’nos importants acquis en matière d’inclusion sociale par l’économique’’.
Macky Sall s’est dit convaincu que pour ‘’maintenir cette dynamique de transformation en Afrique, nous devons opérer un changement de paradigme pour l’avènement d’un secteur privé fort, porté par une Vision et soutenu par un Leadership politique’’.
‘’Je reste plus que jamais persuadé que c’est la condition d’une émergence solide et durable de l’Afrique et de son intégration réussie dans le concert mondial, au bénéfice exclusif de nos populations’’, a-t-il dit.
PRODUCTION ÉNERGÉTIQUE : 641 MW EN SIX ANS
Faisant le bilan de ses réalisations dans le secteur de l’énergie, le président Sall a déclaré : "Nous avons plus que doublé la production. Nous passons ainsi de 500 MW en 2012 à 1 141 MW en 2018".
La production énergétique est passée de 500 MW en 2012 à 1 141 MW en 2018, soit 641 MW en six ans, a déclaré le président de la République, Macky Sall dans son message à la Nation à l’occasion du nouvel an.
Faisant le bilan de ses réalisations dans le secteur de l’énergie, le président Sall a déclaré : "Nous avons plus que doublé la production. Nous passons ainsi de 500 MW en 2012 à 1 141 MW en 2018".
"Il faut y ajouter, à très court terme, deux projets de 60 MW en solaire et 150 MW en éolienne", a dit Macky Sall.
Selon le chef de l’Etat, "avec plus de 3 000 km de lignes de transport installées, notre réseau électrique, modernisé et densifié, est désormais mis à niveau".
"Ainsi, nous avons mis fin aux pénibles désagréments des délestages. De 950 heures de coupures cumulées en 2011, à 24 heures cumulées pour l’année 2018, nous ressentons dans nos ménages et nos entreprises les résultats de notre politique dans ce secteur clé de notre développement", a-t-il salué.
En outre, a-t-il encore souligné, "avec l’électrification de 2 329 villages, plus de 3 300 000 de nos compatriotes ont pu accéder à l’électricité depuis 2012’’.
Le président Sall a par ailleurs annoncé qu’il va lancer ‘’très prochainement un nouveau chantier d’électrification de 300 villages".
"Avec le projet majeur MCC de 600 millions de dollars, entièrement dédié à l’énergie, et l’exploitation prochaine de nos ressources gazières et pétrolières, l’accès universel à l’électricité, à des coûts encore plus abordables, est désormais possible avant l’échéance de 2025", a assuré Macky Sall.
DESSALEMENT DES EAUX DE MER
"Sur le volet hydraulique, la construction du grand chantier Keur Momar Sarr 3 se poursuit. Les travaux du projet phare de dessalement de l’eau de mer situé aux Mamelles démarreront en début 2019" Macky SALL
Le président de la République, Macky Sall a annoncé lundi le démarrage début 2019 des travaux de construction d’une usine de dessalement d’eau de mer à hauteur des Mamelles, à Dakar.
"Sur le volet hydraulique, la construction du grand chantier Keur Momar Sarr 3 se poursuit. Les travaux du projet phare de dessalement de l’eau de mer situé aux Mamelles démarreront en début 2019", a-t-il déclaré dans son message du nouvel an.
Le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne avait lancé en début décembre le projet de dessalement de l’eau de mer des Mamelles de Ouakam, d’un montant de 137 milliards de francs CFA, financé par le Japon.
Cet ouvrage d’une capacité de production de 50.000 mètres cube/jour, extensibles à 100.000 m3/jour, devrait améliorer l’approvisionnement de la capitale sénégalaise en eau potable, selon, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye.
Le président Macky Sall avait lui lancé officiellement le 19 décembre 2017, les travaux de la nouvelle usine d’eau potable de Keur Momar Sarr 3, d’un coût global de 274 milliards de francs CFA.
D’une capacité journalière de 200 millions de litres, la nouvelle usine contribuera à l’alimentation en eau potable de Dakar, de sa banlieue et du nouveau pôle urbain de Diamniadio, du Lac rose et de la zone aéroportuaire de Diass.
Elle prendra également en charge l’axe Dakar-Thiès-Mbour qui représente 80% des besoins en eau potable de l’ensemble du périmètre urbain de l’hydraulique urbaine de Dakar.
"Une fois mises en service en 2020, ces deux infrastructures produiront 300.000 m3 par jour, et résoudront les besoins en eau du triangle Dakar - Thiès – Mbour", a fait savoir le président Sall.
"En plus de 21.000 branchements sociaux, d’autres villes, notamment Kaolack, Fatick, Koungheul, Diourbel et Ziguinchor bénéficieront aussi de capacités additionnelles", a-t-il ajouté.
Le gouvernement a réalisé 683 forages multi-villages depuis 2012 en milieu rural, a par ailleurs indiqué le chef de l’Etat.
"Aujourd’hui, le taux d’accès à l’eau potable s’établit à 98% en milieu urbain et à 91% en milieu rural", selon lui.
"Nous atteindrons l’accès universel avec l’achèvement des projets en cours et l’exécution de la 2e phase du PUDC en 2022", a-t-il assuré.
PROJET IMMOBILIER À TIVAOUANE PEUL
Le président de la République a souligné lundi sa volonté de trouver une solution à la situation de 6000 Sénégalais, dont plusieurs émigrés, victimes d’un projet immobilier avorté à Tivaouane Peul, dans la banlieue de Dakar.
Le président de la République a souligné lundi sa volonté de trouver une solution à la situation de 6000 Sénégalais, dont plusieurs émigrés, victimes d’un projet immobilier avorté à Tivaouane Peul, dans la banlieue de Dakar.
"J’ai aussi à cœur de résoudre la situation désespérée des 6 000 compatriotes, dont plusieurs de la diaspora, ruinés par la malheureuse opération immobilière de Tivaouane Peul".
S’adressant à la Nation à l’occasion du Nouvel An, il a rappelé que les victimes "avaient investi" dans cette opération, "il y a une décennie, des années d’économies durement acquises".
Il a assuré avoir "demandé au Gouvernement" de lui "soumettre, dans les meilleurs délais, des propositions pour l’attribution de parcelles aux victimes de ce projet avorté".
DÉVELOPPEMENT ET PROTECTION SOCIALE
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a souligné dans son discours de Nouvel An l’amplification des ‘’efforts de développement inclusif et de protection sociale’’ de son gouvernement.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a souligné dans son discours de Nouvel An l’amplification des ‘’efforts de développement inclusif et de protection sociale’’ de son gouvernement.
’’Au fil des années, nos efforts de développement inclusif et de protection sociale se sont aussi amplifiés, avec la revalorisation des pensions de retraite de nos séniors, la baisse de l’impôt sur les salaires, des prix du loyer et des tarifs de l’électricité’’, a-t-il affirmé.
Il a rappelé la mise en place des ‘’initiatives et programmes novateurs’’, tels que le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA), les bourses de sécurité familiale, la couverture maladie universelle (CMU).
Macky Sall a également rappelé ‘’la gratuité de la dialyse, de la césarienne et des soins pour les enfants de moins de cinq ans ainsi que les Cartes d’égalité des chances pour les personnes vivant avec un handicap’’.
’’Aujourd’hui, mes chers compatriotes, nos progrès sur la voie de la croissance et du développement inclusif et solidaire attestent que l’état de notre nation est satisfaisant’’, a-t-il souligné.
Il a affirmé que ces progrès sont ‘’ le fruit de notre labeur collectif’’, avant d’ajouter que ‘’dans nos villes comme dans nos campagnes, au bureau comme à l’usine, chacun de nous apporte sa pierre à l’édification du Sénégal de nos rêves”.
’’Ce soir, je veux vous dire ma fierté d’appartenir à ce Sénégal qui travaille et relève les défis pour un destin de paix, de liberté et de prospérité’’, a-t-il poursuivi, remerciant chaque Sénégalais ‘’pour sa contribution à l’œuvre de développement national’’.
MESSAGE À LA NATION DE MACKY À L'OCCASION DU NOUVEL AN
SenePlus publie ci-dessous, l'intégralité de l'adresse du chef de l'Etat ce 31 décembre 2018, à l'occasion du nouvel an.
"Mes chers compatriotes,
Je suis heureux de m’adresser à vous pour vous présenter mes vœux au seuil de ce nouvel an.
J’associe mes prières aux vôtres pour le repos de l’âme de nos chers disparus et le prompt rétablissement de nos malades.
J’ai une pensée affectueuse pour tous ceux et toutes celles qui sont dans le besoin. Ils méritent notre soutien.
A vous, chers compatriotes de la diaspora, je réitère ma gratitude au nom de la Nation pour votre participation exemplaire à nos efforts de développement et de solidarité.
Je salue et encourage nos Forces de défense et de sécurité, engagées au service de la nation et de la paix dans le monde.
Mes chers compatriotes
En cette veille de l’année 2019, qui ouvre aussi la phase 2 du Plan Sénégal Emergent, il sied de vous entretenir de l’état de la nation par un aperçu du chemin parcouru pour l’équité territoriale et la justice sociale.
Ensemble, nous avons travaillé. Ensemble nous avons progressé.
En 2012, notre situation économique était marquée par une croissance faible et erratique de 1,7% ; et un déficit budgétaire de plus de 6,7% du PIB.
La fourniture d’électricité s’était dégradée à un niveau sans précédent, affectant gravement les ménages et les entreprises, au point de provoquer des émeutes et de compromettre toute possibilité de croissance.
Devant cette impasse, nous avons lancé en février 2014, le Plan Sénégal Emergent, pour la transformation structurelle de notre économie, la promotion du développement solidaire et inclusif, et le raffermissement de l’Etat de droit, dans la paix et la sécurité.
Sur ce dernier volet, je me réjouis de la dynamique de paix retrouvée en région naturelle de Casamance. Pour soutenir et consolider cette dynamique, j’ai pris des mesures d’accompagnement, dont l’initiative Pôle de Développement de la Casamance, le Programme de désenclavement aérien, maritime et terrestre, ainsi que le statut de Zone touristique spéciale d’intérêt national.
Je remercie à nouveau toutes les bonnes volontés engagées dans la réconciliation et le retour définitif de la paix qui demeure l’aspiration partagée de tout notre peuple.
Au plan économique, nos performances sont à présent appréciables, avec un taux de croissance de 7,2%, en fin 2017 et une moyenne annuelle de 6,6% depuis le lancement du PSE.
Notre taux d’endettement se situe actuellement à 47,7% de notre PIB, et reste largement en dessous de la norme communautaire de l’UEMOA fixée à 70%.
La réussite de la première phase et le succès éclatant du lancement de la Phase II du PSE confirment que nous sommes sur la bonne voie ; par nos propres efforts, et par l’engagement unanime de nos partenaires publics et privés à nos côtés.
Cette confiance renouvelée, mes chers compatriotes, est à notrecrédit collectif. Nos partenaires nous font confiance parce que notre pays estcrédible au plan politique ; notre vision de développement économique et sociale est cohérente ; notre diplomatieestrespectée, et nos amitiéssontsolides à travers le monde.
Pour ma part, depuis 2012, je me suis évertué à rester àvotre écoute et à votre service, toujours dansle temps utile, le temps de l’action qui, seule, produit des résultats.
Nous avons ainsi achevé un vaste programme de 43 projets d’infrastructures routières, sur un linéaire de 1 762 km.
D’autres chantiers routiers se poursuivent sur la dorsale de l’île à Morphile et les axes :
Avec la mise en service de l’autoroute Ila Touba, notre patrimoine autoroutier est passé de 32 km, en 2011, à 221km aujourd’hui.
En janvier, je procèderai à l’inauguration de la 2ème section de la VDN et des tronçons autoroutiers AIBD-Thiès et AIBD-Mbour, qui seront suivis du lancement du projet d’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack.
Grâce à nos réalisations, notre réseau routier est aujourd’hui l’un des plus denses en Afrique.
Dans les zones urbaines, le Programme de Modernisation des Villes, PROMOVILLES, couvre à ce jour 32 cités, avec 168 km de routes bitumées, ainsi que des réseaux d’éclairage public, d’assainissement et d’infrastructures sociales.
En milieu rural, plus de 4 000 km de pistes ont été réalisés à travers le Programme d’Urgence de Développement communautaire -PUDC-, l’initiative Pôle de Développement de la Casamance -PPDC-, le Programme national de Développement local et le Programme d'Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers -PUMA-.
Avec 13 ponts déjà construits, nous avons sorti plusieurs localités de l’isolement. D’autres ponts sont en construction à Foundiougne, Marsassoum, Fanaye, Wendou Bosséabé et Ganguel Souleh.
Je me réjouis, également, de l’inauguration, ce 21 janvier, avec mon homologue gambien, du pont sur le Fleuve Gambie. Cet ouvrage mettra fin à la longue et pénibletraversée du fleuve, et contribuera au désenclavement des régions méridionales du pays.
De plus, je suis heureux d’annoncer la réception, ce 14 janvier, du chantier du Train Express Régional, d’une capacité de transport de 115 000 passagers par jour.
Cette révolution majeure dans notre système de transport public illustre nos aspirations au progrès et au mieux-être. Les Sénégalais méritent bien de voyager dans les meilleures conditions de ponctualité, de sécurité et de confort. Voilà tout le sens du TER, qui sera jumelé à un système de Bus Transit Rapide et prolongé jusqu’à l’aéroport international Blaise Diagne.
Le transport aérien s’inscrit dans la même dynamique. Après le lancement, le 21 décembre dernier, des travaux de reconstruction complète de 5 aéroports régionaux, notre compagnie nationale, Air Sénégal, recevra, ce 31 janvier, à l’aéroport international Blaise Diagne, le premier de ses deux gros porteurs de dernière génération, Airbus 330-900 NEO.
Si nous déployons autant d’efforts sur les infrastructures, c’est que jamais un pays ne peut se développer sans infrastructures.
Les infrastructures décloisonnent et valorisent nos terroirs, favorisent la libre circulation des personnes et des biens, renforcent l’intégration et la cohésion nationales. Elles nous font ainsi gagner du temps et en productivité tout en constituant un patrimoine pour les générations futures.
Il en est de même du secteur de l’énergie, dont nous avons plus que doublé la production. Nous passons ainsi de 500 MW en 2012 à 1 141 MW en 2018. Il faut y ajouter, à très court terme, deux projets de 60 MW en solaire et 150 MW en éolienne.
Avec plus de 3 000 km de lignes de transport installées, notre réseau électrique, modernisé et densifié, est désormais mis à niveau.
Ainsi, nous avons mis fin aux pénibles désagréments des délestages. De 950 heures de coupures cumulées en 2011, à 24 heures cumulées pour l’année 2018, nous ressentons dans nos ménages et nos entreprises les résultats de notre politique dans ce secteur clé de notre développement.
En outre, avec l’électrification de 2 329 villages, plus de 3 300 000 de nos compatriotes ont pu accéder à l’électricité depuis 2012. Je lancerai très prochainement un nouveau chantier d’électrification de 300 villages.
Avec le projet majeur MCC de 600 millions de dollars, entièrement dédié à l’énergie, et l’exploitation prochaine de nos ressources gazières et pétrolières, l’accès universel à l’électricité, à des coûts encore plus abordables, est désormais possible avant l’échéance de 2025.
Sur le volet hydraulique, la construction du grand chantier Keur Momar Sarr 3 se poursuit. Les travaux du projet phare de dessalement de l’eau de mer situé aux Mamelles démarreront en début 2019.
Une fois mises en service en 2020, ces deux infrastructures produiront 300.000 m3 par jour, et résoudront les besoins en eau du triangle Dakar - Thiès - Mbour.
En plus de 21.000 branchements sociaux, d’autres villes, notamment Kaolack, Fatick, Koungheul, Diourbel et Ziguinchor bénéficieront aussi de capacités additionnelles.
En milieu rural, nous avons réalisé 683 forages multi villages depuis 2012.
Aujourd’hui, le taux d’accès à l’eau potable s’établit à 98% en milieu urbain et à 91% en milieu rural.
Nous atteindrons l’accès universel avec l’achèvement des projets en cours et l’exécution de la 2e phase du PUDC en 2022.
En matière de capacités productives, le secteur de la pêche, qui occupe plus de 600 000 acteurs, contribue fortement à nourrir la nation et à générer des recettes d’exportation. Nous poursuivons nos efforts par :
la construction de nouveaux quais de pêche à Mboro, Fass Boy, Rufisque, Foundiougne, Elinking, Kaffountine, Cap Skiring, Niaguiss, Diogué, Bignona, Ziguinchor et Ndangane Sambou ;
l’installation, début 2019, d’une unité de fabrique de pirogues en fibre de verre, en remplacement progressif des pirogues en bois ;
la subvention d’un million de franc CFA par moteur de pirogue ;
un nouveau Programme d’acquisition de 19 complexes et 76 camions frigorifiques ;
la subvention annuelle de 20 000 gilets de pêcheurs ;
l’extension de la phase pilote du projet de géolocalisation, pour sécuriser la pêche artisanale en facilitant le sauvetage en mer.
Mes chers compatriotes,
L’agriculture reste un secteur vital de notre développement. Nous y avons consacré d’importants investissements pour l’augmentation des superficies emblavées, la maîtrise de l’eau, la création de Domaines agricoles communautaires pour les jeunes, la subvention des matériels et intrants agricoles, l’amélioration de la qualité des semences et la diversification des filières.
Avec la modernisation progressive du secteur, toutes nos productions agricoles sont en hausse, et plusieurs filières affichent des niveaux jamais atteints depuis l’indépendance.
Pour la présente campagne, malgré un début d’hivernage déficitaire, des mesures palliatives ont permis des résultats satisfaisants, y compris pour le riz, avec 1 132 795 tonnes.
Il en est de même de la production horticole et arachidière, établie cette année à 1 432 000 tonnes.
C’est dire que l’autosuffisance alimentaire en produits agricoles de base est désormais à notre portée.
En soutien à l’élevage, qui participe également à nos efforts de sécurité alimentaire, les dotations budgétaires ont augmenté de 160% entre le budget de 2012 et celui de 2019.
Entre autres réalisations, je peux citer :
la clôture entière du ranch Djibo Leyti Ka de Dolly, sur 125 km avec des ouvrages hydrauliques et électriques, ainsi que des pistes ;
la création d’un Fonds de résilience aux aléas, directement géré par les éleveurs, pour faire face aux périodes de soudure ;
le soutien aux éleveurs sinistrés au dernier hivernage ;
la promotion de l’insémination artificielle pour l’amélioration génétique du cheptel ;
et le renforcement du programme de vaccination contre des maladies dévastatrices.
Mes chers compatriotes,
L’éducation et la formation continuent de rester au cœur de nos priorités. Chaque enfant de ce pays, quelles que soient ses origines sociales, doit avoir la chance d’aller à l’école, d’être utile à lui-même, à sa communauté et à la nation.
C’est pourquoi nos investissements dans l’éducation ont évolué de 310 milliards en 2011 à 477 milliards pour le budget 2019.
Nous avons élargi et mis à niveau la carte scolaire par la construction et la réhabilitation de plus de 10 000 salles de classe, 340 écoles élémentaires, 203 Collèges, 36 lycées, 185 daaras et 20 blocs scientifiques et technologiques, entre autres infrastructures.
Le projet Zéro abri provisoire se poursuit, afin que tous nos enfants étudient dans des conditions dignes.
Ces dernières années, plus de 800 000 enfants ont pu rejoindre les chemins du savoir. Et grâce à nos progrès dans la scolarisation et le maintien des filles à l’école, nous avons atteint la parité filles-garçons du préscolaire au baccalauréat.
Je me réjouis de cette avancée majeure de notre système éducatif, parce que je suis très attaché à l’égalité des chances filles-garçons.
Je rends hommage, à cette occasion, à tous les enseignants de notre pays. Puisque l’enseignant est le premier intrant pédagogique, j’ai institué le Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’Enseignant afin que la nation honore chaque année nos meilleurs enseignants.
Nos efforts ont également porté sur l’enseignement supérieur, avec des avancées sociales significatives dont :
la résolution du dossier de la retraite des enseignants et la livraison de résidences à Dakar, Bambey et Ziguinchor ;
le doublement de la capacité d’hébergement des étudiants à l’Université Cheikh Anta Diop ;
la revalorisation du taux mensuel des bourses d’étudiants et la baisse du prix de la restauration dans les universités publiques ;
et enfin le démarrage d’un nouveau projet de constructions d’hébergements, de restaurants, de centres médicaux et de terrains de sport pour Thiès, Bambey, Ziguinchor, Kaolack, Fatick et Kaffrine.
Enfin, la carte de l’Enseignement supérieur, longtemps limitée à cinq régions, couvre désormais douze de nos quatorze régions.
Mais au-delà des importants investissements dans le système éducatif, il nous faut davantage promouvoir l’apprentissage aux métiers par une formation professionnelle et technique qui prépare mieux à l’emploi et à l’auto emploi.
C’est l’objet du Projet Formation-Ecole-Entreprise -PF2E- dont j’ai lancé la phase pilote en mars dernier, pour un financement de 5 milliards destiné à 25 000 jeunes.
Dans le même esprit, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes soutient des porteurs de projets ne pouvant pas accéder au crédit bancaire.
Par souci d’équité territoriale, elle déploie ses activités dans toutes les régions et a déjà financé plus de 53 000 bénéficiaires.
Nous développerons ainsi l’auto-emploi, terreau fertile de l’économie sociale et solidaire, dont les résultats viendront renforcer, pour nos femmes et notre jeunesse, nos importants acquis en matière d’inclusion sociale par l’économique.
En effet, depuis 2012, l’administration publique et notre vaillant secteur privé ont su créer, en net, c’est-à-dire créations moins destructions d’emplois, plus de 491 000 emplois, hors secteur agricole et hors secteur informel.
Au fil des années, nos efforts de développement inclusif et de protection sociale se sont aussi amplifiés, avec la revalorisation des pensions de retraite de nos séniors, la baisse de l’impôt sur les salaires, des prix du loyer et des tarifs de l’électricité.
Nous avons mis en place des initiatives et programmes novateurs, comme le PUDC, le PUMA, les Bourses de Sécurité familiale, la Couverture Maladie Universelle, la gratuité de la dialyse, de la césarienne et des soins pour les enfants de moins de cinq ans ainsi que les Cartes d’égalité des chances pour les personnes vivant avec un handicap.
J’ai aussi à cœur de résoudre la situation désespérée des 6 000 compatriotes, dont plusieurs de la diaspora, ruinés par la malheureuse opération immobilière de Tivaouane Peul, dans laquelle ils avaient investi, il y a une décennie, des années d’économies durement acquises.
A cet effet, j’ai demandé au Gouvernement de me soumettre, dans les meilleurs délais, des propositions pour l’attribution de parcelles aux victimes de ce projet avorté.
Aujourd’hui, mes chers compatriotes, nos progrès sur la voie de la croissance et du développement inclusif et solidaire attestent que l’état de notre nation est satisfaisant.
C’est le fruit de notre labeur collectif.
Dans nos villes comme dans nos campagnes, au bureau comme à l’usine, chacun de nous apporte sa pierre à l’édification du Sénégal de nos rêves.
Ce soir, je veux vous dire ma fierté d’appartenir à ce Sénégal qui travaille et relève les défis pour un destin de paix, de liberté et de prospérité.
Je veux remercier chacun de vous pour sa contribution à l’œuvre de développement national.
En même temps, nous devons rester mobilisés ; car nous avons encore des déficits à combler et des besoins à satisfaire sur le chemin de l’émergence.
Voilà notre défi collectif.
Et voilà ce qui me motive à rester dans le temps utile, le temps de l’action, à votre écoute et à votre service, pour continuer à impulser notre développement solidaire et inclusif, dans l’équité territoriale et la justice sociale.
Je veux que notre Nation reste debout, toujours active et enthousiaste pour faire de notre cher Sénégal un endroit où nos enfants trouveront toutes les opportunités pour vivre dignement et décemment.
A cette fin, je développerais cinq initiatives majeures, dans la séquence de la seconde phase du Plan Sénégal Emergent.
Ma première initiative, je la dédie naturellement à la Jeunesse sénégalaise. Notre nation est en effet très jeune, avec 44% de nos compatriotes qui ont moins de 15 ans. L’éducation et la formation professionnelle comme axes de progrès pour promouvoir davantage l’employabilité des jeunes ; la santé, le sport, les arts et la culture ainsi que la citoyenneté comme facteurs d’inclusion sociale ; seront autant de leviers prioritaires de l’action publique.
La deuxième initiative majeure que je compte lancer porte sur l’économie sociale et solidaire, pour compléter les services financiers déjà offerts par la DER (la Délégation générale à l’Entreprenariat rapide), par un nouveau package de services non-financiers incluant la formation et l’encadrement des bénéficiaires, afin que les demandeurs d’emplois d’aujourd’hui soient les créateurs d’emplois de demain.
Ma troisième initiative nous prépare davantage aux défis de la société du futur, car elle consacre une grande priorité à l’économie numérique inclusive. Sur le temps du PSE, le Sénégal de nos rêves est un Sénégal numérique et qui innove, suffisamment préparé pour davantage donner que recevoir au banquet de l’universel.
La quatrième initiative que je souhaite réaliser à travers « le PSE vert », nous prépare à la transition agro-écologique en tant que pays sahélien. C’est au prix de la régénération et de la protection de notre patrimoine forestier que nous préserverons les intérêts vitaux des générations futures.
Enfin, ma cinquième initiative concerne l’industrialisation, clé de la transformation structurelle, économique et sociale que nous portons à travers le PSE.
Ces cinq initiatives majeures seront complétées sur la même séquence 2019-2024, par trois programmes sectoriels à l’échelle nationale. Il s’agit du Programme zéro bidonville, du Programme zéro déchet et du Programme villes créatives qui replace les industries culturelles au cœur de la Cité.
Mes chers compatriotes,
Le 24 février prochain, nous irons aux urnes pour l’élection présidentielle.
Le Gouvernement s’y prépare activement pour la tenue d’un scrutin paisible, libre et transparent, à la hauteur de notre tradition de démocratie majeure et apaisée.
J’ai pleinement confiance dans notre capacité collective d’entretenir cet héritage de notre histoire.
Au demeurant, et notre devise nous le rappelle, ce qui nous unit est bien plus fort que nos différences.
Ce qui nous unit, c’est notre foi dans cette nation sénégalaise qui nous rassemble et nous protège ; cette nation faite de tous ces regards qui se croisent, de toutes ces forces qui se conjuguent, de toutes ces cohabitations pacifiques et conviviales, de toutes ces parentés qui s’harmonisentet portent notre élan vers notre destin commun.
Voilà ce qui nous engage à cultiver la paix et soigner le vivre ensemble hérité de nos ancêtres, pour notre propre bonheur et pour le bonheur des générations futures.
Dans cet esprit, mes chers compatriotes, je vous exprime, à tous et à toutes, mes pensées affectueuses.
J’adresse à chacun de vous mes meilleurs vœux de bonne santé, de bien-être et de réussite, dans un Sénégal en paix, uni et fort, prospère et solidaire ; un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.
Dëwëneti et Bonsoir !"
VIDEO
"NOUS AVONS PROGRESSÉ"
Macky Sall a salué dans son message de nouvel an les performances ‘’appréciables’’ du Sénégal en matière économiques, lesquelles se caractérisent par ‘’une croissance à 7,2%, en fin 2017 et une moyenne annuelle de 6,6% depuis le lancement du PSE"
Le président de la République Macky Sall a salué lundi dans son message de nouvel an les performances ‘’appréciables’’ du Sénégal en matière économiques, lesquelles se caractérisent par ‘’un taux de croissance de 7,2%, en fin 2017 et une moyenne annuelle de 6,6% depuis le lancement du PSE’’, le Plan Sénégal émergent.
’’Au plan économique, nos performances sont à présent appréciables, avec un taux de croissance de 7,2%, en fin 2017 et une moyenne annuelle de 6,6% depuis le lancement du PSE’’, a-t-il déclaré dans son discours radiotélévisié.
Dans le même temps, le taux d’endettement du Sénégal ‘’se situe actuellement à 47,7% de notre PIB, et reste largement en dessous de la norme communautaire de l’UEMOA fixée à 70%’’, a souligné Macky Sall.
Il rappelé qu’en 2012, au moment de son accession à la magistrature suprême, ‘’notre situation économique était marquée par une croissance faible et erratique de 1,7% ; et un déficit budgétaire de plus de 6,7% du PIB’’.
S’y ajoute que la fourniture d’électricité ‘’s’était dégradée à un niveau sans précédent, affectant gravement les ménages et les entreprises, au point de provoquer des émeutes et de compromettre toute possibilité de croissance’’.
’’Devant cette impasse, nous avons lancé en février 2014, le Plan Sénégal émergent, pour la transformation structurelle de notre économie, la promotion du développement solidaire et inclusif, et le raffermissement de l’Etat de droit, dans la paix et la sécurité’’, a signalé le chef de l’Etat.
Selon lui, la réussite de la première phase et ‘’le succès éclatant du lancement de la Phase II du PSE confirment que nous sommes sur la bonne voie ; par nos propres efforts, et par l’engagement unanime de nos partenaires publics et privés à nos côtés’’.
’’Cette confiance renouvelée, mes chers compatriotes, est à notre crédit collectif. Nos partenaires nous font confiance parce que notre pays est crédible au plan politique ; notre vision de développement économique et sociale est cohérente ; notre diplomatie est respectée, et nos amitiés sont solides à travers le monde’’, s’est félicité Macky Sall.
Il dit s’être pour sa part ‘’évertué à rester’’ à l’écoute et au service des Sénégalais depuis 2012, ‘’toujours dans le temps utile, le temps de l’action qui, seule, produit des résultats’’.