Ousmane Sonko : "Des proches de Macky Sall ont annoncé plus de 8 plaintes à mon encontre - Je n'ai jamais reçu de notification d'une quelconque plainte"
Invité de l'émission "Jury du dimanche" d'iRadio, Madiambal Diagne a évoqué la possibilité d'une audition d'Ousmane Sonko par le procureur concernant le détournement présumé des 94 milliards. Face à ses militants aux Parcelles Assainies, Ousmane Sonko a livré sa réponse.
Débutant ses propos, le leader de Pastef de dire à l'administrateur du groupe Avenir Communication qu'"il n'a pas de vergogne". "Moi, j'ai écrit au Procureur personnellement pour lui souligner que des personnes près du régime ont subtilisés plus de 90 milliards de Fcfa et doivent être entendues. Ces proches de Macky Sall ont annoncé plus de 8 plaintes à mon encontre. Je n'ai jamais reçu de notification d'une quelconque plainte. Ils l'ont annoncée pour le gaz, le pétrole et dans bien d'autres questions", révèle-t-il.
Pour rappel, Ousmane Sonko avait annoncé que le directeur des Domaines, Mamour Diallo a détourné 94 milliards de francs Cfa sur une affaire foncière. "Il n'est pas à son coup d'essai car il a été épinglé par d'autres rapports notamment par l'IGE et la Cour des comptes. J'ai saisi tous les organes de contrôle mais, il n'y a que l'Ofnac qui a réagi. Or, cela est un crime économique", révélait-il.
SONKO "MANQUE DE MATURITÉ ET DE SENS DE RESPONSABILITÉ"
Madiambal Diagne s'en prend au leader de Pastef : "Il pourrait bien être entendu lui-même "
L'administrateur du groupe Avenir Communication s'est voulu clair : "On ne peut pas contester le mérite d'Ousmane Sonko d'avoir bousculé une classe politique qui était là en tenant un discours nouveau". Madiambal Diagne était l'invité de l'émission "Jury du dimanche" de d'iRadio.
Toutefois, le journaliste estime que Sonko de manque de maturité et de sens de responsabilité surtout en faisant certaines "à-peu-près sur la gestion des hydrocarbures en faisant des choses totalement inexactes, des accusations à l'encontre des fonctionnaires de la République sur des dossiers pour lesquels, lui-même, aurait pu être interpellé par rapport à son implication dans certains dossiers ".
D'ailleurs, ajoute le président de l'Union internationale de la presse francophone, sur le détournement présumé des 94 milliards, "Ousmane Sonko pourrait bien être entendu lui-même pour ses relations avec des parties prenantes dans cette procédure-là et même ses accusations peuvent se retourner contre lui. Mais aussi, il peut être entendu parce qu'il est impliqué dans ce dossier-là, je le sais", dit-il.
TOUS CEUX QUI ONT DÉPOSÉ LA CAUTION DOIVENT PARTICIPER À LA PRÉSIDENTIELLE
Le FRN rejette, encore une fois, le parrainage et toutes les opérations de vérification en cours et ultérieures sur cette question - COMMUNIQUÉ DE LA CONFÉRENCE DES LEADERS
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Front démocratique et social de Résistance nationale (FRN), daté du 30 décembre 2018, relatif à l’opération de vérification des parrainages, en cours au Conseil constitutionnel.
« La Conférence des leaders du FRN réunie ce dimanche 30 décembre 2018 a constaté que les candidats à la candidature pour l’élection présidentielle du 24 février 2019 défilent devantle Conseil constitutionnel pour s’entendre communiquer des statistiques sur les parrainages qu’ils ont déposés.
Le FRN n’accorde aucun crédit à ces chiffres et les rejette systématiquement quel que soit le résultat auquel ils ont pu conduire pour les candidats concernés. Nous rappelons que, déjà dans la lettre adressée au Conseil constitutionnel le jeudi 27 décembre 2019, le FRN avait clairement indiqué que les résultats des vérifications effectuées n’engageaient pas ses membres notamment à cause du fait inadmissible qu’aucun candidat autre que le Président sortant n’a pu disposer du fichier électoral qui doit servir de base à la vérification des parrainages. Il s’y ajoute que le logiciel adopté n’a jamais fait l’objet de restitution devant les candidats pour recueillir leurs observations et préoccupations. De plus, certains candidats ont été interdits d’accès à la salle et le Conseil n’a pas permis à certains représentants de poser des questions et à d’autres, il a fourni des réponses laconiques, incomplètes et donc insatisfaisantes sur les chiffres communiqués. Enfin l’origine et la fiabilité des données utilisées n’ont fait l’objet d’aucune certification.
Nous constatons en conséquence que le régime de Macky Sall est dans une stratégie d’élimination de ses adversaires à la présidentielle selon la méthode en cascades : D’abord élimination immédiate de certains candidats pour des motifs aussi fallacieux les uns que les autres et mise en sursis des autres pour les éliminer au fur et à mesure des étapes suivantes.
Le FRN lance un appel à toutes les citoyennes et à tous les citoyens pour une mobilisation massive en vue de barrer la route à Macky Sall qui est en train de réunir toutes les conditions pour installer le chaos dans notre pays en voulant forcer le passage pour une élection dès le premier tour lors d’un scrutin préprogrammé.
Le FRN rejette, encore une fois, le parrainage et toutes les opérations de vérification en cours et ultérieures sur cette question et considère que tous les candidats qui ont déposé la caution doivent participer à l’élection présidentielle de février 2019.
Le FRN invite la presse nationale et internationale ainsi que tous les autres candidats qui veulent se joindre à nous à la Conférence de presse des leaders du FRN prévue le Mercredi 2 janvier 2019 à 17 heures au siège de BOKK GIS-GIS sur la VDN à Dakar. »
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, DEMBA NDIAYE
QU’EN TON NOM...
EXCLUSIF SENEPLUS - Le président « social libéral » qui chantonne « une année sociale », n’a pas le temps de discuter avec des travailleurs sociaux - Il les renvoie en Avril, ce mois de grosses blagues
Année électorale, qu’en ton nom beaucoup d’inepties sont dites ; beaucoup de revendications sont enterrées ; beaucoup d’espoirs miroitées ; beaucoup de prix sont gelés, beaucoup de caisses de l’Etat sont vides, parce que vidées pour les élections justement.
Le Macky pourtant toujours et encore président, dit que le Macky candidat ne peut pas négocier des accords avec les syndicats de la Santé et leur donne rendez-vous au mois d’avril. Cela pourrait être un poison d’avril avant l’heure, ou plus sûrement, un poison qu’il fera ingurgiter aux potes de Mballo Dia Thiam.
Pourtant c’est ce même « encore président » pas sûr d’être réélu qui est parti mendier à Paris le financement de son PSE2. C’est lui et la moitié de son gouvernement qui ont dansé le « Wango » et le « Mbalax » sur les rives de la Seine, dans les bureaux de la Banque mondiale. C’est le même « toujours président-candidat » qui dit avoir obtenu des bailleurs voraces quelques 7 milles promesses de billets roses qu’il a agités comme des bandits de grands chemins après un « hold-up » sous les yeux goguenards de sénégalais qui ne savent même pas visualiser le premier de ces sept milles milliards.
C’est quand-même une dialectique très peu « tiédo » que de dire « je ne peux pas négocier quelques malheureuses revendications des travailleurs de la Santé », mais des milles et des milles de milliards, je peux aller y apposer ma si précieuse signature. Il peut obtenir la promesse de sept milles milliards de chaînes pour nous lier pieds et poings des décennies durant. Mais, voyez-vous, le président « libéral social » qu’il revendique, qui chantonne urbi et orbi « une année sociale », n’a pas le temps de discuter justement avec des travailleurs sociaux. Et les renvoie au mois d’avril. Ce mois de grosses blagues et de gros mensonges.
Ce sera bien sûr après le 4 avril, fête de l’indépendance, cette arlésienne qui sert d’enfumage pour les citoyens lambda. Après, on vous dira c’est bientôt le 1er Mai, votre fête (tu parles !) venez donc avec vos traditionnels et ridicules « cahiers de doléances » (l’intitulé en dit long sur ces machins) ; serrons-nous les pinces, balançons-nous de grosses tapes amicales sur les épaules, avant de nous assoir et nous lancer quelques amabilités d’usage à l'endroit des gogos qui regardent encore cette télé, votre télé. On arrive très vite à Juin-Juillet, fin d’année scolaire, examens, et, si DIEU-LE-VEUT, les premières pluies d’hivernage avec ses inondations et autres calamités sociales. Eh oui, vous l’avez dans le "baba", enfoncé profond, dans une extase d’un nouveau mandat. Acquis comment ?
« Et pis », (comme dit un pote qui n’a plus toutes ses dents et donc bouffe plein de voyelles), les prix du carburant gelés, des produits de première nécessité, seront libérés de leurs « chaînes électorales ». Qu’est-ce qu’ils vont s’envoler ces prix ! Comme un oiseau échappé de sa cage. Parce que évidemment, il faut bien que l’argentier de l’Etat remplisse ses caisses qu’il a fini par reconnaitre si vides qu’on entendait leur son jusque dans l’enseignement supérieur privé avec sa musique qui donne l’urticaire à 40 milles jeunes sénégalais chassés de leurs amphis.
Si Macky a son deuxième mandat, il va nous faire baver pendant cinq longues années, même si Mballo Dia Thiam et ses potes enfilent des gilets rouges, noirs ou jaunes, il n’en aura cure. Il est assis dans son fauteuil pendant cinq ans, après lui le déluge. Évidemment, tout cela ressemble furieusement à un scénario catastrophe. Mais que voulez-vous, je suis un adepte de "Hitchcock". Et puis, faut-il être ce génial « fouteur de trouille » sur grand écran, pour lier notre avenir à lui au Palais ? Parce que comme disent les défaitistes-pessimistes, « c’est écrit LÀ-HAUT ! A moins que le peuple avec des dirigeants revenus de leurs doux rêves, squattent rues et ronds-points, y campent leurs tentes, s’assoient sur leurs nattes de prières...
Oui, à moins que... Oui, qu’en ton nom , des murs ont été abattus ; des dictateurs « déchouqués » ; des faux républicains, qui assurent la main sur le cœur avoir leur « pays au cœur » avec des trémolos de « convictions républicanisme », virés de leurs tours qu’ils voulaient d’ivoire et d’or. Avec tous les ors du monde...
PS : Le foot, ses stars, ses génies sur le terrain, avec son fric, ses mafias, a aussi ses imbéciles. Comme ceux- là qui, crétins inguérissables, petits racistes d’une société en panne (et perte) de valeurs. Oui, ceux-là qui ont lancé 80 mn durant, des insanités à l’encontre d’un des plus doux, gentils, des artistes du foot. Voyez-vous, avec une droite et une droite extrême alliés au gouvernement, cela ne va pas s’arrêter demain dans les stades.
Alors, DOUX Kali, opposes mépris et la magie de tes jambes, la justesse de tes défenses, ta défense à ces imbéciles des stades. C’est les mêmes qui rêvent de bouffer du NOIR, quand ils échappent à la mort dans la mer. Tiens bon Koulibaly Kalidou, parce que nous sommes nombreux à être fier de toi, de ce que tu es : Noir, Sénégalais d’origine et de cœur (la preuve, tu joues dans l’équipe nationale, ta nationalité française, en reconnaissance du pays qui t’a vu naître, grandir, apprendre à jouer, avec au bout des talons, les valeurs de la France de 1789, qui (inventa ?) grava dans le marbre de l’Histoire, les Droits de l’Homme. C’est cette France que nous aimons, pas celle des Marine Fachos, ni l’Italie des héritiers d’un certain « Duce » : les Matteo Salvini, des Républiques en dégénérescence avancée. Voilà, fallait bien que je mêle ma voix à celles des saints d’esprits, en hurlant ma rage contre les imbéciles de tous les pays. Ciao, Kalidou... Et, bonne et heureuse année 2019 à toutes et à tous !
Au Sénégal, le projet de loi portant sur le parrainage des candidats à la présidentielle de 2019 risque de plonger le pays dans une incertitude absolue.
La mise en œuvre de cette loi dévoile du point de vue technique et juridique beaucoup de failles, des insuffisances et lacunes.
Le principe d’égalité entre les citoyens, socle fondamental de la constitution est violé par cette loi partisane et taillée à la juste volonté du parti au pouvoir. Car faudrait-il peut-être le clarifier à l’opinion : non seulement le parrainage n’est pas le vote, mais aussi le vote n’est pas obligatoire au Sénégal.
Pour un petit rappel, avant d’être révisée « sur mesure » et sans concertation, par le pouvoir en juillet, la constitution hormis certains aspects comme la caution, n’exigeait que certains points essentiels comme d’abord être exclusivement de nationalité
sénégalaise, ensuite jouir de ses droits civiques et politiques, ensuite être âgé entre 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin, mais aussi savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle.
Aujourd’hui l’obligation pour chaque candidat à la présidentielle d’obtenir au moins 1% du corps électoral n’est en fait qu’un ajout qui violation de la constitution unanimement reconnue par les Sénégalais.
Pour défendre cette thèse l’Etat s’est appesanti sur la notion de « rationalisation des candidatures » « pour éviter l’inflation et la prolifération des candidatures », une posture très discutable vue la mise en application de cette loi et les techniques adoptées pour la validation des candidatures.
De nombreux candidats sont déjà rejetés par ce système, des raisons de doublons de signatures pour la plupart, ce qui est normal et prévisible d’ailleurs. Tous ceux qui ont déposé au dernier moment, risquent d’être recalés.
Le constat donc est que nous sommes en face d’un système démocratique qui ne tient plus compte de la volonté et de la souveraineté du peuple. Seuls les premiers sur la table, seront mieux servis, ce qui a créé de vives tensions entre dès les premières heures du dépôt.
Une loi taillée sur mesure pour le pouvoir
Cette loi très controversée selon beaucoup d’observateurs est au service de l’Etat et vise à éliminer certains candidats considérés comme menace potentielle à la réélection du président sortant au premier tour.
Sinon comment expliquer que les partisans du président sortant dont la candidature est systématique, puissent se vanter de détenir plus de 2 000 000 de signatures. N’est-ce pas une façon de préparer l’opinion à un passage forcé au premier tour, ce qui serait impossible vue la mécanique électorale au Sénégal.
Face à ce désordre institutionnel et aux risques de chaos qui pèsent sur la stabilité du pays, nous invitons le conseil constitutionnel et la CENA à la responsabilité et interpellons l’opinion internationale pour éviter des séries de violence au Sénégal, un pays tant vanté pour sa stabilité.
PAR DJIBRIL DIAW
C'EST QUOI LE SÉNÉGAL POUR TOUS ?
Le Sénégal pour tous ne se ressent pas encore quand des citoyens aux revenus faibles payent plus d'impôts que les plus nantis
Le Sénégal de tous c'est ce Sénégal de tout citoyen de souche qui s'y réveille avec son lot de besoins. C'est quoi le Sénégal pour Tous ? À l'orée de 2019 qui pointe à l'horizon, beaucoup de sénégalais sont encore nostalgiques des figures religieuses qui ont jadis éclairé et averti le peuple. Je veux bien nommer nos vaillants guides à l'image de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh qu'on donnerait pour titre le régulateur social, Ahmadou Bamba Mbacké Serigne Touba qui a forgé un esprit de sénégalais soumis aux valeurs du travail hors pair, à Cheikh Ibrahima Niass qui continue d'être l'ambassadeur du Sénégal à travers le monde par la voix Niassène, l'œuvre de Seydina Limamoulaye ne saurait rester vaine car l'avancée de la mer fait des ravages, sa grandeur l'avait conduit à la repousser des années auparavant, le dialogue Islamo-Chrétien qui fonda la cohésion sociale fut parfaitement réussi grâce aux énormes sacrifices du Cardinal Théodore Adrien Sarr.
Le Sénégal de tous c'est cette œuvre de nos vaillants ancêtres qui ont combattu pour notre indépendance par la résistance avec nos vénérés résistants El Hadji Oumar Foutiyou Tall, Alboury Ndiaye, le Damel du Cayor, la reine Aline Sitoé du Sud et tant d'autres, tellement la liste n'est pas exhaustive. A côté de ceux-là nous avons eu des résistants de la carrure intellectuelle dont celui qui deviendra le premier président de notre jeune nation, en l'occurrence Léopold Sedar Senghor, qui par sa brillance fut le premier africain à être admis à l'Académie Française, Blaise Diagne, Omar Blondin Diop, le savant professeur Cheikh Anta Diop par son valeureux apport philosophique et dans la recherche et production scientifique, mais encore beaucoup sont nostalgiques d'un certain autre Sénégal qui devait prendre un bon élan avec Mamadou Dia.
Ce Sénégal de tous a connu 40 années de Socialisme incarné par les présidents Senghor et Abdou Diouf. Puis en 2000 la première alternance advint avec l'incontournable opposant Me Abdoulaye Wade, ainsi le Sénégal voit d'innombrables infrastructures pointer à l'horizon. Cette alternance vint avec son lot de bonheur mais aussi de malheur. Un certain 26 Septembre 2002 le bateau Joola qui rallie Ziguinchor-Dakar enregistre des pertes humaines incalculables, une catastrophe jamais enregistrée. Mais l'espoir renaît car en sport, le Sénégal joue la finale de la Coupe d'Afrique au Mali et perd devant le Cameroun avant de faire vibrer tout un peuple le temps d'un mondial au Japon.
En 2007 malgré le remuement incessant dans la sphère politique, Me Wade est reconduit pour un second mandat pour 5 années. Le mal pour ce second mandat, c'est l'avènement de nouveaux riches qui ont pillé sans vergogne les richesses du pays et au-delà de tout cela, on constate leur égo surdimensionné à l'encontre du peuple.
Le Sénégal pour tous c'est cette fierté d'avoir des institutions fortes à préserver. L'exemple le plus marquant reste le 23 juin 2011, où debout comme un seul homme, la République a marché, manifesté, s'est faite entendre pour que le ticket de 25% voulu par le président sortant ne passe pas à l'Assemblée Nationale. Ceci conduira à l'avènement à la magistrature suprême de Macky Sall le 25 février 2012 avec 65% au second tour contre son mentor désormais, l'ex président Wade. Le Sénégal pour Tous
2012 pointa avec son lot d'espérances. La sobriété est chantée, le changement longtemps attendu peut enfin être espéré. De prime abord, des mesures fortes seront prises au plan politique. La réduction du nombre de ministres à 25 est applaudie vivement. Au plan social, les denrées de première nécessité connaissent une baisse. Au plan éducatif, de nouvelles infrastructures émergent. Un élément nouveau voit jour les bacheliers non admissibles à l'université publique sont reversés dans le privé.
Le commun vouloir de vivre ensemble dans la paix et la cohésion sociale convainc le peuple de laisser du temps au président Sall pour remettre le pays sur les rails. Toujours est-il qu'à l'orée de l'an 2019, le sénégalais lambda peine à joindre les deux bouts. Pourtant ce sont 500 000 emplois qui ont été promis même si de facto, il est difficile d'oublier cette phrase de Me Wade : 《Les promesses politiques ne tiennent qu'à ceux qui y croient》.
Tout n'est pas morose dans le bilan du Macky après 6 années. On peut bien lister dans le domaine social les bourses familiales ainsi que la réduction du loyer même si elle ne connaît pas de suivi. Dans le domaine de l'aménagement du territoire, "Ila Touba" et le prolongement de la VDN viennent embellir et faciliter les déplacements pour les usagers, bien que la route nationale RN2 reste toujours impraticable. Le pôle de Diamniadio pour redonner un nouveau souffle aux affaires. Dans le domaine culturel, le Musée des Civilisations est un bijou qui mérite une attention particulière et l'accompagnement nécessaire.
Mais la dégradation viendra surtout de la partialité de la justice, de supposés ou potentiels candidats à la présidentielle sont emprisonnés aux fins purement et tout bonnement politiques. Sinon comment comprendre la grâce pour certains alors qu'ils doivent des milliards au contribuable. Ou encore quand le président dit : 《Je pose ma main sur certains dossiers à la seule condition qu'ils rejoignent le camp de la majorité》.
Le Sénégal pour tous ne se ressent pas encore quand les citoyens aux revenus faibles payent plus d'impôts que les plus nantis. On dit souvent que l'espoir est permis car à côté des Mbaye Prodac entre autres, nous avons vu émerger des Juge Dème, le rassembleur Me Mame Adama Guèye, le capitaine Dièye ou l'inévitable Ousmane Sonko.
Le premier ministre Mouhammad Boun Abdallah Dione vous n'avez pas trouvé mieux en cette devise ou assertion : 《LE SÉNÉGAL DE TOUS, LE SÉNÉGAL POUR TOUS》 ?
VIDEO
LES DOMMAGES COLLATÉRAUX DU TER
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Absence d’étude d’impact environnementale et sociale, réduction de la mobilité, urbanisation sauvage, avancée de la mer - Rufisque est profondément divisée par les grands projets engagés sur ses terres
Jallo Jerry et Oumar Niane |
Publication 30/12/2018
#Enjeux2019 - La course contre la montre enclenchée par le pouvoir pour la livraison des infrastructures, tel que le Train express régional avant la présidentielle de 2019, a engendré d’énormes difficultés dans certaines localités.
A Rufisque, les populations déplorent l’absence d’études d’impact environnementale et sociale avant le début des travaux, de même que la non tenue d'une audience publique à leur endroit. Les habitants contraints de changer du jour au lendemain leurs habitudes, décrivent leur situation au micro de SenePlus.
Un bal du trente-et-un décembre est à notre génération ce que la session budgétaire est à l’économie nationale - C'est le rendez-vous qu’on ne peut pas manquer si l’on veut vraiment être un mec parmi les mecs
Au début des années soixante-dix, alors que l’on est un pied dans l’enfance, un autre dans l’adolescence, on se lève forcément un jour pour décréter que le temps est venu de se prendre vraiment au sérieux. D’abord parce qu’à cet âge-là, il faut se prouver à soi-même qu’on n’est plus un môme avec ses gnèndakhite, sa morve en langage académique, que la famille tient en laisse rien qu’à lui promettre des bonbons.
Déjà, depuis un bon bout de temps, on ne pisse plus au lit officiellement. Et ce n’est plus à nous d’aller chez le Naar (y’en a encore dans tous les quartiers) pour y acheter de ridicules «deureum-khorom,-deureum-poobar-ak-walaatou-diwline». C’est le tour de corvée de la frangine, celle-dont-la-tête-n’a-pas-encore-dépassé-la-bassine, comme disent les pédophiles.
Enfin émancipé. Non sans mal. Longtemps après la circoncision présentée dix ans auparavant comme la voie royale pour être un homme, un vrai. Waye, la vaste escroquerie ! Tchim…
Dans notre p’tite tête qui fait des bulles, il faut surtout en mettre plein la vue aux bandes rivales. Leur démontrer que les minettes du quartier et des environs ne respirent que par nous. Et les minettes en question doivent savoir que les bandes rivales sont des meutes de crétins.
C’est l’époque où l’on passe du second rôle de gentil garçon au statut central de sale gosse, de l’école au lycée, du short Sonadis au mythique blue-jean, des «tic-tic» en plastique pour le foot aux «boul ma diam» en cuir pour la frime, des billes à la cigarette, du sirop à la menthe vert translucide au ténébreux Coca-Cola. Les piécettes de deureum ne suffisent plus à nous corrompre : on est passé aux billets roses de cent francs. C’est surtout l’année où ça déménage de la dernière folle farandole du Vingt-Quatre Décembre au premier bal fondamental de Trente-et-Un Décembre.
Dans nos rangs, y’en a déjà qui entraînent des filles dans des recoins louches et leur chipent des bisous à la tombée de la nuit. C’est comme ça qu’on devient chef de bande. Faut toujours tirer le premier.
A cet âge-là, un bal du Trente-et-Un Décembre est à notre génération ce que la session budgétaire est à l’économie nationale : la question de vie ou de mort. Pire. De liberté de circuler dans les ruelles. De dignité. De droit d’être un homme, tout court.
Autant vous affranchir tout de suite : le Trente-et-Un Décembre est le rendez-vous qu’on ne peut pas manquer si l’on veut vraiment être un mec parmi les mecs. On peut tout louper, sauf cette date. Un fiasco vous inscrit pour longtemps chez les ringards que les filles fusillent de leurs regards en coin, entre deux tchipatous. L’humiliation suprême qui vous pousse à l’exode chez votre grand-mère restée au village à cultiver son lopin de terre.
On arbore nos têtes de conjurés. Enfermés à double tour dans des chambres irrespirables à l’atmosphère surchargée par les effluves d’ataya et de cigarettes. Faut qu’on se parle solennellement, entre hommes, du bal de fin d’année. Ça ne blague pas. Rien n’est admis : ni absence, ni retard. C’est dans ces cas d’espèce qu’on vous vire à perpète du groupe. Sauf si vous êtes le seul capable d’inviter les plus belles filles du coin. Ou si le chef de bande est fou de votre frangine, de votre cousine ou de votre p’tite copine. Y’a un prix à tout.
Assez pinaillé… Première urgence : les cotisations. Cinq cents francs, pas un de moins, et de préférence en un seul billet. Comme partout, il y a des exonérés. Ceux qui sont sous le coup d’une fatwa pour cause de carnet de note catastrophique ; ceux qui comptent un oncle malade hospitalisé entre vie et trépas, dont le décès semble imminent ; ceux dont l’oncle malade est finalement passé de vie à trépas et pour lequel la tribu a terrassé bœuf, mouton, chèvre et coq pendant huit jours francs… Les cas sociaux délicats sont étudiés, que dis-je, épluchés. Une enquête est ouverte à leur sujet. La confiance n’exclut pas le contrôle. S’il est confirmé que ce ne sont pas des sornettes, ils peuvent être tolérés au bal. Mais ils comprennent qu’ils n’ont pas intérêt à coller de trop près les chiquitas les plus cools. Un cas social, ça reste à sa place de cas social. Y’a toujours un pitre dans le groupe qui sait faire rigoler aussi bien les filles en vue que le chef de bande. C’est son chouchou. Ce veinard, également, est exonéré d’impôt. Aucun commentaire n’est autorisé à ce sujet. Pour le reste de la meute, la rengaine est connue : «cotise pas, ndiatche pas».
La question plus qu’épineuse des cotisations réglée, faut passer à celle non moins cruciale du local. Un salon spacieux, carrelé s’il vous plaît. D’emblée, les habitants des masures au sol cimenté de façon rudimentaire sont toisés avec mépris à chaque fois qu’ils demandent la parole. Ça ne se bouscule pas pour jurer de réquisitionner le salon familial un Trente-et-Un Décembre. Manquer de se faire déshériter pour ça… Faut que planent par dessus les têtes des menaces sérieuses d’annulation pure et simple pour que ça commence à se dévouer. On finit toujours par tordre la main à quelqu’un qui plie pour ne pas rompre. Souvent le même. Parce que ses parents sont les plus cools. Il la ramène un peu, aussi, pour ça.
Venons-en aux sièges. Il nous en faut des rembourrées. Rien que quelques-unes. Pour les filles qu’on tient à ferrer. Faut bien qu’elles posent leurs postérieurs délicats quelque part sans risquer de se déchirer quelque chose. Le reste des chaises ? En fer ou en bois, (y’avait pas encore de chaises en plastique) juste bonnes pour que la racaille pose ses fesses frelatées dessus. Ceci dit, y’en a chez qui on a aperçu des chaises rembourrées. Pas de pot, ils ne peuvent plus nier : on les a vues. Déjà qu’eux, on les accepte de mauvaise grâce dans le groupe… Si, en plus, ils ne sont pas même fichus de ramener trois chaises de chez eux pour le bal du Trente-et-Un Décembre, pourquoi les garder avec nous ? A quoi ils servent, ces pauvres nazes ? Les trouillards abdiquent toujours après une charge aussi meurtrière. Si ça ne suffit pas au bonheur des conjurés, y’a des banquettes pour quatre chez les prolétaires assis dans la pièce qui s’estiment heureux d’être présents à cette réunion. Le jour J, c’est eux qui s’assoient dessus, de toute manière.
Arrive le dilemme des cartons d’invitation. S’il est permis d’appeler ça comme ça. La littérature à y graver pour la postérité est âprement débattue entre cancres qui se tiennent en respect. Et puis ça capitule les uns à la suite des autres, anéantis par les insurmontables carences manifestes en lectures intelligentes. Autant s’en remettre à la dactylo que son âme charitable forcera à s’y coller. En général, c’est la frangine ou la cousine d’un des débrouillards de l’assistance. Qu’elle gèle le courrier de son patron pour éviter les heures sup’. Bien sûr qu’elle est invitée. On n’est pas des ingrats. Elle ne viendra certainement pas à notre sauterie. On se jure de lui réserver deux pastels, trois akaras et trente-trois centilitres de Seven Up. Pensez donc : elle se casse les ongles à nous taper vingt feuilles d’invitation sur une vieille bécane dont l’infernal cliquetis s’entend depuis le bout de la rue. Elle sait comme nous qu’on n’a pas dix filles à inviter. Mais elle nous laisse crâner. Rien que pour ça, nous lui sommes reconnaissants à la vie, à la mort.
Oui, mais ce n’est pas tout : nos invitées doivent manger et boire. Les inévitables beignets, pastels et akaras évacués, il est temps de se pencher sur la boisson. Pour chacune des filles au top, la bouteille de trente-trois centilitres de limonade glacée s’impose de soi-même. Avec une paille pour les siffler ou faire des bulles dedans. Reste la racaille : les seconds couteaux de la bande et les mochetés qu’ils invitent. Ceci explique cela. On leur réserve deux bouteilles de sirop… Un litre à la menthe, un autre à la grenadine. Chacun déversé dans une bassine avec du lait concentré sucré, de l’eau et des blocs de glace. La mixture touillée à la main est à servir dans des gobelets en fer ou en plastique. Les bandes rivales procèdent comme ça. Nos espions nous informent au jour le jour.
L’animateur (on dit Dj maintenant) ne peut être forcément qu’un de nos aînés. De préférence, celui qui a une chaîne hifi et des disques branchés. Il peut inviter sa nana. On lui prévoit un traitement de Vip : fauteuil, trente-trois centilitres de Coca, assiettée de beignets-akaras-pastels…
Ultime chichi : la sécurité. Faut qu’il y en ait qui se sacrifient. Les intrus sont à nos bals ce que les émigrés sont aux partis d’extrême droite en Europe. Pas de quartier : foutez-les tous dehors. Dans le lot, on dénombre ceux qui n’ont pas cotisé, et ceux qui, même s’ils veulent cotiser, ne sont pas acceptés. Ce sont les attardés qui se promènent encore en short et en tic-tic, jouent aux billes, ne parlent pas aux filles et sont à l’orée de l’entrée en sixième. In-fré-quen-ta-bles. Sauf si c’est leur sœur qu’on tient à inviter…
Avant de se quitter, faut dérouler le plan marketing. Pendant le trimestre qui démarre à cet instant précis et finit le Jour de l’An, pas d’esclandre dans le patelin. On ne tape plus les filles, on ne les insulte plus. Et quand on les croise à la boutique, ce n’est pas trop que de leur offrir au moins un chewing-gum. Respect aux mères des guèles : ce sont les mégères qui délivrent les permis d’aller au bal à la dernière minute. Si ces sorcières nous envoient à la boutique, et même au marché, autant y aller ventre à terre.
Tout est dit, le sort en est jeté.
Arrive le grand soir. Avec, surtout, son cortège d’angoisses. Impossible de revenir de chez le tailleur du coin sans des envies de meurtre. Un authentique salopard qui taille vos bas patte d’éléphant à vingt-cinq centimètres. Vous, vous fantasmez sur vos bas quarante depuis un trimestre ! Les revers de la veste ? A la place des ailes de charognard dont vous rêvez même la nuit, il vous fait des nageoires si minuscules qu’il faut scruter à la loupe pour les repérer. Ça se voit que ce n’est pas lui qui va faire ricaner les copains !
Tout l’univers s’effondre et la planète est définitivement invivable après le tour des magasins de chaussures dans l’après-midi même : les célestes Hauts-Talons ne sont pas perchés à la bonne altitude et les mortelles Têtes-de-Nègres, pas assez bombées dans tout Dakar. Le désastre est complet.
Vingt heures, tous sapés, parfumés comme jamais dans l’année, parfaitement raides à attendre l’arrivée des filles et tétanisés par l’idée d’un fiasco.
Vingt-deux heures et des poussières, les plus fragiles, au bord de la crise de nerfs, menacent de tout lâcher et d’aller se coucher. On s’est suicidé pour moins que ça récemment à France Télécom.
Vingt-trois heures et quelques minutes de panique interminables. On peut respirer : enfin, voilà les filles ! Premières annoncées : un troupeau compact de «douleurs» qui nous sauve du fiasco total. Des ringardes perchées sur des échasses au risque de se bousiller un genou, affublées de robes à fleurs tape-à-l’œil avec d’énormes nœuds dans le dos. Les bougresses dégoulinent de Bergamote et empestent l’eau de toilette bon marché, fardées comme les futures rombières qu’elles seront un jour, fatalement. On a presque envie de s’en passer, des comme elles. Juré, promis : y’en a dans le lot qui ne seront pas de la partie dans un an.
On respire mieux quand les gars partis en éclaireurs reviennent au triple galop nous apprendre que la star du bled, celle sans laquelle ce bal n’aurait pas de raison d’être, est en route vers nous, en petit comité. C’est à peine si l’on a l’esprit à installer à la va-vite la première vague et de se poster à l’entrée du bal. Elle est là, la princesse de la soirée. Toute la bande qui en bave pour elle s’agglutine à sa suite. On dégage sans ménagement la chipie mal fagotée qui a l’outrecuidance d’être installée sur la chaise rembourrée, réservée au postérieur le plus convoité.
Le décor est planté pour la nuit. Avec un peu de perspicacité, on subodore la future drianké qui mettra tous les hommes au pas, à ses pieds. Elle se destine à rouler carrosse, collectionner étoffes délicates, ors et pierres précieuses. Elle mâtera sans discontinuer ses innombrables soupirants, ses multiples maris et ses rares amants, avant de prendre une retraite méritée dans une villa cossue sous un voile d’adjaratou que ses enfants et petits-enfants vénèrent, après avoir abusé des plaisirs jusqu’à l’épuisement.
Et puis, y’a les autres : celles qui n’auront jamais qu’un mâle pour toute l’existence et ne pensent pas une maudite fois à prendre un amant, jusqu’au jour où elles se font sauter par inadvertance dans une auberge de banlieue à cinq mille balles la passe. Elles ne connaîtront jamais les joies sordides des complots qui conduisent le week-end dans les hôtels chics de la Petite Côte pour y écluser des flûtes de champagne et s’envoyer en l’air dans le lit douillet d’une suite impeccable. Ce ne seront jamais que de pauvres femelles défaites par un sort ingrat, condamnées à vieillir insomniaques et refoulées. Prédestinées à être battues et cocues, les pouffiasses seront de vraies poules pondeuses de gosses à la file. Elles sont condamnées à traverser la ménopause dans l’abstinence par la faute de leurs nichons dilatés jusqu’au nombril alors que leurs rondeurs dégringolent de deux étages sous les assauts de la cellulite. Leur tignasse est programmée pour s’éparpiller au rythme des tempêtes conjugales, ravagée par le stress et le peigné-mou-liiss de coin de rue, tandis que leur peau se décape, vaincue par les mauvaises crèmes. Et tous les hommes croisés resteront à distance de ces pitoyables bêtes qui dégagent des odeurs aussi assassines. Sauvées in extremis par leur statut de mère, les pauvresses se rabattront sur le plus prometteur de la progéniture qui doit cravacher ferme pour sauver les ultimes années de leur escale terrestre par un pèlerinage à La Mecque et un étage supplémentaire sur le toit de la demeure qui les a torturées toute leur vie.
Là, elles n’en sont qu’à leur premier bal de Trente-et-Un Décembre.
En face d’elles, nous, on cache mal nos angoisses. Les «guerriers» les plus endurcis se font tout petits. Les autres se volatilisent dans les ténèbres. Aucun volontaire pour ouvrir le bal au son d’un slow langoureux sous les lumières crues et la franche rigolade des copains. Surtout pas le chef de bande qui envoie au casse-pipe un sous-fifre, lequel n’a pas d’autre choix que d’obtempérer.
Puisque rien ne lui est refusé, la princesse de la soirée choisit à sa guise le veinard qui ouvre le bal avec ses bras autour du cou. Elle est capable de refuser d’accorder une danse quand la bouille requérante ne lui revient pas. On a tous intérêt à ce que celle du chef de bande lui convienne. Après pareil incident, la soirée dégénère à coup sûr… Ouf, elle tire le bon numéro. Le bal est sauvé. Les autres, garçons comme filles, attendent d’être sûrs qu’ils ne sont pas choisis pour se rabattre sur le plan B. Des haines viscérales prennent parfois leurs racines dans ces minutes historiques.
L’animateur est là depuis la tombée de la nuit : air blasé, électrophone asthmatique et vieux disques rayés. En plus de sa nana en haillons. Une retraitée prématurée des bals de Trente-et-Un Décembre. Elle compose un air de j’ai-tout-vu en fumant comme un pompier. L’ancienne combattante dispense depuis les barricades quelques conseils pointus d’experte sur l’art de tomber les filles en soirée. J’en mettrais ma tête à couper : c’est une fille-mère.
On est maintenant sûr que plus rien ne peut nous arriver, parce que les filles sont là et que le bal démarre sans impair irréparable dans le protocole. On est surtout sommé par l’urgence d’aller au charbon après les premiers atermoiements. Plus facile à dire qu’à faire. Ça craint. Faute d’avoir une ouverture dans les rangs des filles bien moins faciles qu’on ne l’admet, on s’espionne les uns les autres jusqu’au petit jour. Et ça ne baisse la garde que quand les midinettes les plus convoitées sont fourbues et repues, et roupillent depuis longtemps au fond de leurs lits, définitivement hors de portée des p’tits apprentis-caïds.
Quand pointe le petit jour, notre disc-jockey, qui est sur les rotules, débranche religieusement sa bécane et range ses reliques, sous le regard fou d’amour de sa nana. Ses hormones lui jouent des tours, sans doute. Nous, on raccompagne en bande la starlette de la soirée. Les autres filles sont larguées en route.
Tout est fini. La piste et alentours ne sont plus qu’un champ de bataille dévasté par les ivresses de la nuit. Chacun rapporte chez lui le mobilier familial. On fait le ménage avant de remettre le salon en place. Ce sont les sous-fifres qui s’y collent, bien entendu. Piochés parmi les badauds pressés devant le bal. Ils n’en croient pas leurs oreilles quand on leur ouvre les portes vers trois heures du mat’ pour qu’ils se jettent sur les restes de graille disséminés dans la maison.
Comme par magie, pendant que les lampions s’éteignent et que le jour se lève, on redevient les copains qu’on a cessé d’être le temps d’une soirée. L’instinct grégaire, sans doute. La nouvelle année débute entre frustrés en surchauffe momentanée, qui se racontent des balivernes sur les filles qu’ils n’ont pas tombées. Ça suffit à notre bonheur.