Actuellement en Afrique de l’Ouest, le Port Autonome de Dakar (Pad) occupe la cinquième place derrière ceux de Lomé, de Lagos, de Tema et d’Abidjan. Cette situation est due aux nombreuses difficultés répertoriées par les cadres de la boite qui ont fait des propositions au président de la République pour la préservation de leur outil de travail.
Au sortir de son séminaire sur la cartographie nationale portuaire tenu au mois de juillet, l’Amicale des Cadres du Port Autonome de Dakar (ACAPAD) a présenté hier son rapport de synthèse au représentant du Directeur Général Ababacar Sédikh Bèye. Dans le document, l’amicale présidée par le Mamadou Kor Sène Sarr a fait un diagnostic sans complaisance de la situation de la boite.
En effet, les membres de l’amicale ont relevé au cours de leur conclave beaucoup de maux qui ont, entre autres, pour noms : croissance soutenue du trafic qui a atteint 18 millions de tonnes de marchandises par an, et des flux journaliers de 1800 camions en entrée et sortie du port. Ils ont aussi soulevé les temps d’attente à Dakar. Pour eux, ces temps sont plus longs à Dakar que dans les autres ports concurrents de la sous région. Pour Mamadou Kor Sène Sarr, le tirant d’eau actuel du PAD ne permet pas à l’entreprise, considérée comme le poumon économique du Sénégal, de recevoir des bateaux de dernière génération, contrairement à Lomé. «Dakar se présente comme un petit port, en termes de superficie, à côté de celui d’Abidjan et de Lomé. Actuellement, le PAD est classé 5ème derrière ces deux ports et ceux de Lagos et de Tema ( Ghana) », affirme le président de l’Amicale des Cadres du Port Autonome de Dakar.
Face aux journalistes hier, Mamadou Kor Sène Sarr a évoqué la concurrence à laquelle le port de Dakar va faire face d’ici quelques années. Ils soutiennent en effet que le port de Bargny-Sendou sera privé, et deviendra par conséquent un concurrent direct de Dakar. «A l’heure actuelle, des clients de Dakar sont démarchés par les gestionnaires de ce nouveau port», s’émeut-il. En plus de la concurrence, la congestion, le temps d’attente et l’étroitesse du port de Dakar, les cadres décrient l’utilisation illégale de terres. Au moment où on cherche des espaces à libérer pour l’assainissement du domaine portuaire, se désolent les cadres, certains démembrements de l’Etat affectent en toute illégalité une partie des terres du port à des privés, pour la construction d’immeubles à usage privé, au détriment de l’intérêt général. Malgré ces manquements, soulignent ses cadres, le PAD est en train de dérouler son nouveau Plan Stratégique de Développement inclusif 2019-2023, qui s’articule autour de quatre axes. «Nous voulons un port performant, propre, fluide et sécurisé, une offre innovante pour les services etles conteneurs, une organisation et des ressources humaines agiles et performantes et des partenaires stratégiques pour un hub régional», soutient Mamadou Kor Sène Sarr.
Face à ces nombreux dysfonctionnements qui risquent d’impacter négativement la vision des cadres de faire de Dakar un hub portuaire, l’amicale a suggéré au Président Macky Sall des propositions qui sont au nombre de 12. Ils demandent, entre autres, l’application des recommandations issues du séminaire sur la cartographie nationale portuaire, le transfert du PAD de la gestion du chemin de fer Dakar-Bamako, la tenue d’un conseil présidentiel sur les ports, la valorisation des ports secondaires, la mise en place d’une nouvelle gouvernance par la création de l’Agence Nationale des Ports, comme au Maroc et au Gabon. Pour le secrétaire général du Syndicat des Marins du PAD, Ousmane Thiané Sarr, les cadres sont engagés, après les travaux qui sont le fruit d’une réflexion, à défendre leur outil de travail qu’est le port. «Nous ne ménagerons aucun effort pour préserver le Port de Dakar», dit Ousmane Thiané Sarr.
La vision de l’ancien joueur des Cleveland Cavaliers, des Dallas Mavericks, des Nets de New York et des Charlotte Bobcats est autre aujourd’hui. L’enfant des Parcelles Assainies, De Sagana vit passionnément sa reconversion, voit grand et en parle avec engagement. Il devient ainsi le premier sénégalais à s’asseoir sur le banc des entraîneurs de la NBA.
L’ex-première dame du pays est poursuivie pour son rôle dans l’agression du mannequin Gabriella Engels dans un hôtel de Johannesburg en 2017. La police enquête, nous avons fait une demande à la justice et le tribunal nous a délivré un mandat d’arrêt (…) pour l’agression contre Gabriella Engels”, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la police Vishnu Naidoo.
Pour rappel, mi-2017, Grace Mugabe a été accusée d’avoir frappé à l’aide d’un câble électrique le jeune mannequin de 20 ans, Gabriella Engels, qu’elle avait trouvé en compagnie de ses fils dans un hôtel de Johannesburg.
Convoquée devant la justice pour coups et blessures, Grace Mugabe, alors Première dame, avait toutefois pu quitter l’Afrique du Sud dans la nuit du 19 au 20 août, quelques heures après s‘être vue accordée l’immunité diplomatique par la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane.
Cette décision avait créé un tollé tant en Afrique du Sud qu’au Zimbabwe. Des activistes avaient notamment décidé de contester cette immunité devant la justice, dénonçant à l’occasion la “culture de l’impunité”.
NORD MALI : LE GSIM SUSPEND TOUTE COMMUNICATION AVEC SES OTAGES
Le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans dirigé par le touareg malien Iyad Ag Ghali a décidé d'arrêter de communiquer sur le sort des Occidentaux qu'il tient en otage. Cependant, le groupe jihadiste ne fournit pas les raisons de ce silence qu'il compte observer au sujet de la Française Sophie Pétronin, du Roumain Julian Gargots, de l'Australienne Jocelyn Elliott, de la Suissesse Béatrice Stockly et de la Colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti.
Tout ce qu'il consent à dire consiste à nier toute responsabilité dans le retard des négociations devant aboutir à la libération de ces captifs. Les pays d'origine des otages sont également pris pour responsables de la situation de leurs citoyens retenus malgré eux par les jihadistes.
L'enlèvement de citoyens de pays occidentaux est l'une des sources de revenus et de financement des groupes jihadistes.
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QUEEN BIZZ : "JE N'AI PLUS RIEN À DIRE À AÏDA SAMB"
Que les Sénégalais arrêtent de dire que je porte poisse à l'équipe nationale!
Face à la presse pour présenter un nouvel album intitulé "Puissance 3", Queen Biz a été interpellée sur son différend avec Aïda Samb. Mais Coumba Diallo de son vrai nom semble en avoir fini avec cette histoire.
En tout cas, elle a fait savoir aux journalistes que cette page est tournée pour ce qui la concerne. La chanteuse a aussi répondu à ses détracteurs qui la prennent responsable de tous les échecs de l'équipe nationale à cause des titres qu'elle leur dédie. Pour Queen Biz, elle a le droit d'user de sa voix pour haranguer les Lions, car elle est citoyenne sénégalaise.
LES 7 « SAGES » AU COMPLET
Conseil constitutionnel - prestation de serment de Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla
Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla ont été installés hier, mercredi 19 décembre, dans leur nouvelle fonction de juge constitutionnel, lors d’une audience solennelle à la Cour suprême présidée par le président du Conseil constitutionnel. Prenant la parole, Pape Oumar Sakho a invité ses nouveaux collègues a adopté des «vertus de discrétion, de réserve et d’impartialité».
Nommés par le décret présidentiel n°2018 21-26 du 6 décembre 2018, Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla, respectivement ancien président de la Chambre administrative à la Cour suprême et ancien président du Conseil de régulation de l’Autorité régulation des marchés publics (Armp), ont prêté serment hier, mercredi 19 décembre, devant le président du Conseil constitutionnel, Pape Oumar Sakho et les membres de cette institution, lors d’une audience solennelle à la Cour suprême. Dans son mot introductif dans une salle de la Cour suprême qui a refusé du monde lors de cette audience solennelle de prestation de serment, le président du Conseil constitutionnel a invité ses nouveaux collègues a adopté des «vertus de discrétion, de réserve et d’impartialité» consubstantielles à l’exercice de leur nouvelle fonction.
S’adressant à ses deux nouveaux collègues au sein du Conseil constitutionnel, Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla, Pape Mamdou Sakho, président de cette haute juridiction a commencé par rappeler à leur endroit les dispositions de l’article 7 de la Loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel en déclarant de manière très solennelle: «avant d’entrer en fonction, tout membre du Conseil constitutionnel prête serment en audience solennelle publique. Il jure de bien et fidèlement remplir ses fonctions, de les exercer en toute impartialité, dans le respect de la Constitution, de garder le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune position publique et de ne donner aucune consultation à titre privé sur les questions relevant de la compétence du Conseil constitutionnel et de se conduire en tout comme un digne et loyal magistrat». «Malgré son caractère laïc, ce serment concerne dans notre subconscient des élans de sacralité, car il s’agit toujours de s’engager devant quelque chose bien plus grand que soi, en l’occurrence le peuple souverain», insiste encore le président du Conseil constitutionnel.
Poursuivant son propos, Pape Oumar Sakho a également tenu à rappeler, à l’endroit de Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla, les nouveaux défis qui les attendent dans le cadre de leurs nouvelles fonctions. En effet, soulignant que l’un des «miracles de la démocratie, c’est d’instaurer un mode de dévolution pacifique du pouvoir politique», le président du Conseil constitutionnel a attiré l’attention de ses nouveaux collègues en soulignant à leur endroit que «la quête du pouvoir n’est pas toujours affaire de gentlemen». Pis poursuit-il encore, «la bonne foi et l’objectivité n’y sont pas toujours de mises. La sur-médiatisation, les débats d’experts reconnus ou auteurs proclamés où seuls sont absents les spécialistes de l’ubiquité auront pour objet vos décision et même vos silences».
«LA LOI A FAIT DE VOUS DES JUGES, MAIS LE PEUPLE VOUS A APPELE «SAGES»
Pape Oumar Sakho d’enjoindre aux nouveaux membres de mériter le titre de «Sages» que le peuple leur a décerné. «On nous taxe souvent (de faire) dire à la loi biens des choses en plus de ce qu’elle dit parfois, sans le droit, dans le seul but de vous remettre en cause. Dans ces moments de dure sollicitude, la seule réponse admissible de votre part sera celle contenue dans la motivation de vos décisions. Car, ne l’oubliez pas, la loi a fait de vous des juges, mais le peuple vous a appelé «Sages». Ce n’est point une consécration, mais l’expression d’une attente, une expérience», a alerté le président du Conseil constitutionnel.
Lors de cette audience de prestation de serment, le président du Conseil constitutionnel a également rendu un vibrant hommage à ses ex-collègues, Mady Diop, inspecteur général d’Etat et Mamadou Sy, magistrat, respectivement vice-président et membre du Conseil constitutionnel, «deux éminents commis de l’Etat» qui, selon lui, pendant six années, ont «menés au sein du Conseil constitutionnel une œuvre remarquable».
La restriction des libertés, le Code de la presse qui garde en son sein des dispositions privatives de liberté, la loi contre le terrorisme, le Code pénal révisé et l’application faite de celui-ci, sont entre autres brèches ouvertes qui font que le Sénégal est loin d’être un bon élève en matière de respect des libertés des citoyens. Article 19 en a fait le constat dans son rapport annuel (2017- 2018) sur le respect de la liberté dans le monde, publié hier, mercredi 19 décembre.
L e Sénégal n’est pas un pays très respectueux des libertés. C’est ce qui ressort du rapport annuel (2017-2018) de l’Ong Article 19 publié hier, mercredi 19 décembre. Selon la directrice régional de l’organisation en de Afrique de l’Ouest, Fatou Jagne Senghor, plusieurs manquements font que le Sénégal n’est pas un bon élève en la matière. La première remarque est le vote du nouveau Code de la presse en 2017. Il constitue selon elle, une grande régression à la liberté d’expression. Il l’est dans le sens où, dit-elle, le document garde un certains nombre de délits qui peuvent être qualifiés de fourre-tout et qui sont abrogés dans plusieurs pays. Mieux, ajoute Fatou Jagne Senghor, les délits visés par le code doivent être abrogés conformément aux recommandations du droit international. Mme Senghor juge que les peines punitives des délits de presse ne sont plus en phase avec les normes internationales. Elle estime qu’en cas d’infraction, des sanctions pécuniaires doivent suffire. Fatou Jagne Senghor ne comprend pas pourquoi, après dix ans de négociation, le Sénégal a voulu garder des délits de presse comme l’offense au chef de l’Etat ou celle d’offense à des institutions. Ces dispositions qu’elle considère comme une grande régression n’ont pas, à son avis, leur place dans une démocratie qui se dit moderne.
REPRESSION INJUSTE DES MANIFESTATIONS
Le constat d’Article 19 est qu’aussi depuis 2016, il y a une rupture de dialogue. Fatou Jagne Senghor dénonce une restriction de l’espace civique, avec l’utilisation excessive de la force contre des manifestants politiques ou autre. Une pratique dont elle estime être en déphasage avec la loi sénégalaise et les normes internationales. Un autre manquement signalé par l’organisation est la non-existence d’une loi sur l’accès à l’information, en dépit de la dizaine d’année de travaux sur la question. La gestion du terrorisme est également, à en croire Article 19, une voie ouverte à des pratiques allant à l’encontre du respect des libertés. Le durcissement du Code pénal et l’application faite de celui-ci peuvent enfreindre des libertés, note-t-elle. Par ailleurs, la situation des medias inquiète Article 19. Même s’il y a une augmentation du nombre d’organes, Fatou Jagne Senghor déplore le fait qu’à la veille d’élections, ils sont partisans ou que ceux du service public ne jouent pas leur rôle.
LES RECOMMANDATIONS D’ARTICLE 19
Eu égards à tous les manquements signalés, Fatou Jagne Senghor, invite l’Etat à prendre toutes les mesures pour garantir la protection d’un certains nombre de droits qui sont essentiels dans une démocratie. La liberté de tenir une marche doit être assurée, affirme-t-elle. Mieux, Article 19 demande à l’Etat de revoir le Code de la presse, surtout les peines privatives de liberté. Cette révision a un sens car, pour Fatou Jagne Senghor, dès l’instant que le chef de l’Etat lui-même a annoncé récemment qu’aucun journaliste au Sénégal ne sera en prison sous son magistère, il est opportun de mettre des lois qui garantissent cela.
ADOPTION D’UNE LOI PORTANT CODE DES COMMUNICATIONS ELECTRONIQUES : Article 19 vilipende le Sénégal à l’international
Le Code des communications électroniques, avec son article 27 qui donne la possibilité à l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) et aux opérateurs de restreindre, bloquer, filtrer ou surveiller l’usage des applications de communication, est une menace à la liberté d’expression, surtout en cette vielle d’élection présidentielle, juge Article 19. L’organisation affirme dès lors qu’elle considère la pratique abusive. Ce qui fait qu’elle usera de tous les moyens possibles, y compris la dénonciation du Sénégal à l’étranger, pour amener le président de la République à sursoir à la décision. «Nous soulevons des préoccupations qui ont déjà été soulevées par l’ensemble des organisations de la société civile, mais nous épuiserons tous les recours existants pour alerter. Et aussi, nous saisirons les organismes internationaux pour les informer de l’existence de ce mécanisme qui est une entrave grave à la liberté d’expression. En tant qu’acteur de la société civile, nous irons jusqu’au bout», a dit Fatou Jagne Senghor, directrice régional pour l’Afrique de l’Ouest d’Article 19. Pour rappel, la loi portant Code des communications électroniques a été adoptée par le gouvernement en Conseil des ministres le 6 juin 2018. Elle a été votée à l’Assemblée nationale le 28 novembre dernier.
LA RÉFORME FONCIÈRE PARALYSÉE PAR LA POLITIQUE
"Pourquoi du Plan d’action foncier de 1996 à la Commission Nationale de la reforme foncière de 2012, aucune volonté manifeste de la part de ces autorités de réaliser cette réforme n’a été constatée" ?
Habituellement, la réforme foncière n’est abordée que sous l’angle de ses aspects technico-juridiques. Rarement, pour ne pas dire jamais, elle l’a été sous l’angle politique. Pourquoi toutes les initiatives allant dans le sens de la réforme foncière prises par les autorités compétentes n’ont-elles pas abouti ? Pourquoi du Plan d’action foncier de 1996 à la Commission Nationale de la reforme foncière de 2012, aucune volonté manifeste de la part de ces autorités de réaliser cette réforme n’a été constatée ? Ni Abdou DIOUF en 1996, Abdoulaye WADE en 2004, et aujourd’hui Macky SALL depuis 2012, n’ont mis en œuvre les conclusions des travaux des commissions qu’ils ont eu à installer pour l’avènement de la réforme foncière.
Qu’est ce qui peut expliquer cette attitude également partagée par ces différentes autorités qui se sont succédé de 1996 à 2012 ? Pour quelles raisons ne vont-elles pas jusqu’au bout de leurs initiatives ? Combien d’études, de colloques, de conférences, de séminaires, d’échanges, de mémoires, de publications, ont été consacrés à l’étude des problèmes fonciers au Sénégal, notamment à l’inéluctable reforme foncière ? Ils sont légion.
Des experts de tous horizons et cadres s’y sont penchés, des rencontres à divers nivaux lui ont été consacrées. De nombreux rapports sur la matière circulent. Des centaines de millions de l’argent du contribuable y ont été investis. Malgré tout, la reforme foncière est toujours au point mort. De 1964 à 2018, 54 ans, soit plus d’un demi siècle. Ma conviction profonde est que le régime du domaine national est intimement lié à celui du présidentialisme autocratique en vigueur dans notre pays depuis l’adoption de la constitution de mars 1963. La Loi n°64-46 du 17Juin 1964 relative au domaine national est intervenue une année après. Jusqu’à cette date, l’administration des terres était régie par les dispositions du décret n°55-580 du 20 Mai 1955 portant réorganisation foncière et domaniale en AOF et AEF, le dernier décret pris en la matière par le pouvoir colonial. En son article 3, il délimitait ainsi les droits reconnus en matière foncière et domaniale. «En Afrique occidentale française et Afrique équatoriale française sont confirmés les droits coutumiers exercés collectivement ou individuellement sur les terres non appropriées selon les règles du Code Civil ou du régime de l’immatriculation.»
Le Sénégal accédait ainsi à la souveraineté internationale avec trois régimes de propriété foncière distincts : Le régime du droit coutumier, le régime de la transcription à la conservation des hypothèques et celui de l’immatriculation. Les terres soumises au régime du droit coutumier couvraient 99% de la superficie du territoire national. C’est cette situation que la loi relative au domaine national, intervenue en 1964, a entièrement remise en cause en édictant dans son article premier que « constituent de plein droit le domaine national toutes les terres non classées dans le domaine public, non immatriculées ou dont la propriété n’a pas été transcrite à la conservation des hypothèques à la date d’entrée en vigueur de la présente loi.» Ce sont les 99% des terres du territoire national qui étaient régies par le régime du droit coutumier qui ont été versées dans le domaine national. Ce qui traduisait une dépossession de leur droit de propriété à ceux qui détenaient les terres selon le régime du droit coutumier et qui constituaient l’immense majorité de la population…
Dans l’exposé des motifs de la loi il est dit : « l’Etat, héritier légitime des anciens pouvoirs coutumiers, devient l’unique « Maître de la terre » qui est purgée de tous les droits et érigée en domaine national». Les articles 2 et 3 de la loi confirment en stipulant respectivement que : - « l’Etat détient des terres du domaine national en vue d’assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelles conformément aux programmes d’aménagement ». - « Les terres du domaine national ne peuvent être immatriculées qu’au nom de l’Etat ».
Dans la pratique du régime hyper présidentialiste que vit le Sénégal, l’Etat et le chef de l’Etat sont confondus et malgré la politique de décentralisation, qui en est à son troisième acte, le pouvoir central, le président de la République, ne veut céder aucune de ses prérogatives en matière de gestion foncière aux collectivités décentralisées. Le régime mis en place par la loi relative au domaine national - source de tous les conflits fonciers que connait notre pays - est constitutif du régime politique présidentialiste autocratique qui écrase l’ensemble des institutions de la République. Toute tentative de réforme du régime de la loi relative au domaine national se heurtera inévitablement à la résistance vive du régime politique du présidentialisme qui lui a donné naissance. Les terres du domaine national constituent pour le président de la République en fonction, une monnaie d’échange pour la politique de corruption
LA CANDIDATURE DE KHALIFA ENTRE LES MAINS DE LA COUR SUPREME
Jugement en cassation de l’affaire dite de la «caisse d’avance» de la mairie de Dakar
Le jugement en cassation du dossier de Khalifa Sall sur l’affaire dite de la «caisse d’avance» de la Mairie de Dakar aujourd’hui, jeudi 20 décembre, sera suivi de près par les partisans de «Taxawu Senegal ak Khalifa». Car, le verdict qui sera rendu déterminera la suite du parcours pour leur candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019, Khalifa Ababacar Sall. La candidature de Khalifa Sall, serait-elle entre les mains de la justice ?
Le procès devant la Cour suprême de Khalifa Sall, dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, c’est ce jeudi 20 décembre. En tout, 12 recours ont été soumis à la Cour suprême dont 7 pour Khalifa Sall, 3 pour Yaya Bodian, 1 pour Fatou Traoré et 1 pour la ville de Dakar. C’est une nouvelle phase d’un long feuilleton judiciaire qui va s’ouvrir, aujourd’hui jeudi, devant la Cour Suprême. Cet empressement dans le jugement en cassation devant la juridiction Suprême est considéré par les partisans de l’ex-maire de Dakar comme «une manœuvre de l’État pour faire en sorte que Khalifa Sall soit jugé avant la fin de l’année. Cela, pour que l’ancien maire de Dakar ne puisse pas participer à la présidentielle de 2019».
De l’autre côté, les avocats de l’État du Sénégal ne perdent pas de temps. Car, après le dépôt par la ville de Dakar de ses écritures qui ont été signifié aux conseils de l’État, ces derniers qui avaient un mois pour répondre, n’ont perdu que 15 jours, pour porter la réplique. Selon certains juristes, si toutefois, la Cour Suprême confirme la condamnation de Khalifa Sall en première et deuxième instance, la dernière carte de celui qui à déposer sa candidature, lundi passé, au Conseil Constitutionnel, sera de déposer un rabat d’arrêt qui suspendrait les jugements précédents rendus.
Dans ce cas de figure, Khalifa Sall sera présumé innocent jusqu’à ce que la justice vide l’affaire. Cependant, Khalifa Sall et ses conseillers auront trente jours, à partir d’aujourd’hui pour entamer les procédures du rabat d’arrêt. En ce moment le Conseil constitutionnel n’aura aucun argument pour rejeter sa candidature pour l’élection présidentielle du 24 février 2019. Mais il ne faudrait pas crier victoire très tôt au cas où cette situation venait à se présenter devant les avocats de Khalifa Sall, d’autant plus que pour certains juristes, cette disposition pourrait s’avérer «compliqué».
Pour rappel, condamné en première instance, le 30 mars dernier, à une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 5 millions de F CFA, Khalifa Sall, le maire révoqué de la capitale sénégalaise qui a vu la confirmation de sa condamnation en appel, le 30 août dernier, a finalement décidé de se pourvoir en cassation.
«JE NE ME LAISSERAI INFLUENCER ... PAR UNE PRESSION D’AUCUNE SORTE»
Seydou Nourou BA, après sa prestation de serment comme nouveau membre de la Cena
L’ancien ambassadeur à la retraite, Seydou Nourou Ba, a officiellement intégré hier, mercredi 19 décembre, la Commission électorale nationale autonome (Cena). Nommé par décret présidentiel n°2018-1930 du 9 octobre 2018, en remplacement du défunt coordonnateur du Forum civil, Mouhamadou Mbodj, l’ambassadeur Seydou Nourou Ba a prêté serment devant le président du Conseil constitutionnel, Pape Oumar Sakho et les autres membres de la Cena dont son président, Doudou Ndir, lors d’une audience solennelle à la Cour suprême, hier mercredi.
L’ambassadeur Seydou Nourou Ba, également ancien président du Comité de concertation sur le processus électoral, s’est engagé à «défendre la démocratie et l’intérêt de la nation sénégalaise» en jurant devant les membres de la haute juridiction, «d’accomplir sa mission avec impartialité», de ne se «laisser influencer ni par l’intérêt personnel présent ou futur, ni par une pression d’aucune sorte». «Dans mon appréciation, je n’aurai pour guides que la loi, la justice et l’équité. Je m’engage à l’obligation de réserve et au secret des délibérations, même après la cessation de mes activités» a également juré le nouveau membre de la Cena.
Face à la presse, en marge de son serment, le désormais membre de la Cena a exprimé toute son émotion tout en précisant qu’il ne se laissera influencé par personne. «Je suis ému triplement: d’abord par ma nomination parmi des milliers de Sénégalais qui pouvaient être à ma place, ensuite la cérémonie solennelle qui me rappelle la mission importante à laquelle je dois participer et qui est confiée à la Cena. Et, à la fin, ému d’être parmi des frères et sœurs que j’ai côtoyé dans le cadre du raffermissent de la démocratie, pas seulement au Sénégal mais en Afrique depuis un quart de siècle», a souligné Seydou Nourou Ba.