A la suite du fichier et du parrainage, Sud quotidien revient aujourd’hui dans cette rubrique consacrée aux points de divergences entre pouvoir et opposition autour de l’organisation de la prochaine élection présidentielle du 24 février prochain, sur la question de « Monsieur élections ».
Accusant l’actuel ministre de l’Intérieur d’être partisan, l’opposition fait en en effet du départ d’Aly Ngouille Ndiaye une «condition sine qua non d’élections démocratiques, libres et transparentes ». Pendant ce temps, le pouvoir semble ne pas être dans les dispositions de nommer une personne indépendante pour l’organisation des élections.
A onze semaines de la date du 24 février 2019, pouvoir et opposition ne parviennent toujours pas à s’accorder sur le nom de la personne devant coordonner l’organisation de cette énième élection présidentielle de l’histoire politique du Sénégal. Réunie au sein du Front démocratique et social de résistance nationale, l’opposition récuse l’actuel ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, comme personnalité devant organiser la prochaine élection présidentielle du 24 février.
Les partis anti-Macky accusent Aly Ngouille Ndiaye d’être partial en se fondant notamment sur les propos tenus par l’actuel homme fort de la place Washington lors de son passage sur un plateau d’une télévision de la place et où il disait : «J’ai la ferme intention de travailler pour que le président Macky Sall gagne au 1er tour de l’élection présidentielle du 24 février 2019. Pour cela, d’abord je ferai inscrire tous ceux qui veulent voter pour Macky Sall. Je m’emploierai pour qu’ils récupèrent leur carte d’électeur et je les aiderai à aller voter pour Macky Sall. Et quand je le dis, vous pouvez me croire. Car même si je n’ai pas duré dans le champ politique, je ne m’engage jamais dans le vide».
A leur avis, ces propos du ministre de l’Intérieur par ailleurs membre du Secrétariat exécutif national du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), sont un «aveu de taille sur ses intentions de manipuler le scrutin de 2019». Pour autant, ils font du départ d’Aly Ngouille Ndiaye de la tête de l’organisation de la prochaine présidentielle leur cheval de bataille. Le Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds) va même plus loin en faisant de ce départ de l’actuel ministre de l’Intérieur de la tête de l’organisation des élections une «condition sine qua non d’élections démocratiques, libres et transparentes ».
A la place, les libéraux et leurs alliés du Front de résistance national réclament la mise sur pied d’une «Commission nationale de quatre membres présidée par une personnalité neutre choisie par consensus pouvoir-opposition », avec la mission : d’assurer le rôle de régulateur de la démocratie; d’organiser les élections ; d’assurer le contrôle démocratique du scrutin, devant la faillite définitive de l’actuelle Cena qui, selon eux, «a permis la modification de la loi électorale pendant le scrutin, en violation des dispositions de la Cedeao interdisant toute modification du Code électoral dans les 6 mois précédant le scrutin». À ce titre, ils ont ainsi invité le président de la République, Macky Sall, à suivre l’exemple de ses prédécesseurs et à procéder à la nomination d’une personnalité de consensus, capable de gérer le processus électoral dans une parfaite impartialité.
Seulement, du coté du régime en place, on ne semble pas pour le moment être dans les dispositions de satisfaire cette exigence de l’opposition. Lors de son passage à l’Assemblée nationale pour les besoins de l’examen du budget de son ministère, Aly Ngouille Ndiaye a été formel au sujet de cette question concernant la personnalité devant organiser la prochaine présidentielle. «Jusqu’au jour d’aujourd’hui, c’est moi qui vais organiser les élections. Ainsi en a décidé l’autorité suprême ». Cette sortie du ministre de l’Intérieur fait suite à la mise en garde à l’endroit de l’opposition de son camarade de parti, Abdou Mbow, vice-président de l’Assemblée nationale et porte-parole adjoint de l’Apr sur cette question de la nomination d’un «Monsieur élections» neutre. « Il faut que cela soit très clair. Personne ne peut contraindre le Chef de l’Etat à prendre une décision qu’il ne veut pas prendre». Il faut dire, même si la divergence entre pouvoir et opposition autour de cette question de « Monsieur élections » persiste, que cette question autour du statut de la personnalité devant organiser les élections n’est pas une nouveauté au Sénégal.
Lors de la présidentielle de 2000, l’opposition sous la houlette du Secrétaire général du Pds, Abdoulaye Wade, avait exigé du régime socialiste dirigé par le président Abdou Diouf, la nomination d’une personnalité neutre à la tête de l’organisation des élections. Ainsi, en réponse à cette demande, le président Diouf portait son choix sur le Général de brigade, Lamine Cissé, ancien chef d’Etat-major général de l’armée sénégalaise qui devient ainsi en 1998 la personnalité «neutre» à la tête du ministère de l’Intérieur chargé de l’organisation des élections. Il avait pour mission d’organiser respectivement les élections législatives de la même année et la présidentielle de l’an 2000. Propulsé au centre de la vie politique sénégalaise entre 1998 et 2000, le Général Cissé avait ainsi pu veiller sur le bon déroulement du processus électoral qui a conduit à la première alternance politique à la tête de l’Etat sénégalais sans effusion de sang, avec l’élection du président Wade après 26 ans d’opposition. À la suite du président Abdou Diouf, son successeur, Me Abdoulaye Wade a également à son tour fait appel aux services d’une personnalité «indépendante» pour veiller sur la bonne organisation d’une élection. C’est en 2012, lors de la présidentielle. À l’époque, l’ancien président a pris cette décision par souci de rassurer son opposition et les responsables de la société civile qui avaient réclamé une personnalité neutre comme en 2000.
Le Président Wade était même allé plus loin en créant un ministère chargé des élections, bien que ce dernier fût placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. A la tête de ce nouveau ministère, il avait nommé l’inspecteur d’État, Cheikh Guèye, jusqu’alors Directeur des élections, poste qu’il occupait depuis la création de cette direction en 1998. Cette décision de Wade avait été saluée par tous les acteurs engagés dans le processus électoral. En effet, ces derniers avaient vivement exprimé leur doute sur l’impartialité du ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, par ailleurs responsable du Pds, à organiser un scrutin transparent et honnête. Et c’est ainsi qu’ils ont saisi le chef de l’État, Me Abdoulaye Wade, pour demander le retrait de l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur. En réponse, le président Wade avait décidé de couper la poire en deux en maintenant non seulement Ousmane Ngom à son poste de ministre de l’Intérieur mais aussi en procédant à la création d’un ministère chargé des élections à la tête duquel il nommait l’inspecteur d’État, Cheikh Guèye, par ailleurs ancien directeur des élections. Cette solution qui semblait répondre aux exigences de l’opposition a permis le bon déroulement de cette élection.
CAMEROUN: "NOUS SOMMES AMBAZONIENS, PAS CAMEROUNAIS"
Julius Sisuku Ayuk Tabe et neuf autres accusés ont comparu ce jeudi 6 décembre devant le tribunal. Ils devraient répondre de « sécession » et de « terrorisme » dont les accuse la justice de leur pays.
Interrogés sur leurs nationalités, tous ont déclaré appartenir à la République d’Ambazonie. « Je ne suis pas Camerounais. Je suis Ambazonien », déclarait chacun d’eux.
Mais, l’affaire a été renvoyée au 10 janvier prochain, la défense ayant soutenu que l‘État avait soumis très tardivement la liste de témoins à auditionner.
Ayuk Tabe et plus de quarante autres personnes ont été arrêtées au Nigeria et remis au gouvernement camerounais depuis janvier 2018. Leur avocat a confirmé la semaine dernière que les accusations pourraient entraîner la peine de mort si elles sont déclarées coupables.
Ils avaient été maintenus au secret pendant des mois avant d‘être finalement traduits devant un tribunal militaire. Le ministre de l’Information, Issa Tchiroma Bakary, a officiellement déclaré qu’ils étaient bien pris en charge en détention.
L’Ambazonie est le nom d’un État que les séparatistes veulent créer dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun. C’est la conséquence de ce qu’on appelle désormais crise anglophone.
Une crise née en novembre 2016, lorsque des Camerounais des zones occidentales d’expression anglophone ont commencé à décrier par exemple le déficit infrastructurel et la sous-représentativité dans les institutions.
Les dialogues initiés par Yaoundé, les arrestations de leaders de la sécession, les actions militaires ni le plan humanitaire d’urgence lancé par le gouvernement en juin dernier, ne suffisent pas jusqu’ici à faire baisser la tension.
Et deux ans après son déclenchement, la crise anglophone a déjà fait plus de 85 morts au sein de la force publique et tué plus de 600 civils. Par ailleurs, selon l’ONU, près de 160 000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences. L’agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) estime pour sa part à près de 75 000 Camerounais ayant trouvé refuge au Nigeria.
Alors que des centaines de personnes ont fui la région pour s’installer dans d’autres régions du pays ou au Nigeria, les séparatistes armés continuent de se livrer à des affrontements meurtriers avec l’armée.
«JE SUIS CONSCIENT DES DIFFICULTES QUE CELA PEUT SUSCITER POUR CERTAINS»
Christophe Bigot sur la hausse des frais d’inscription pour les étudiants africains en France
Approché hier, jeudi 6 décembre, lors d’une rencontre du président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, Jean Marc Ayrault, avec quelques organes de presse, l’ambassadeur de la France au Sénégal, Christophe Bigot, reconnait les difficultés qui peuvent émaner de la hausse des frais d’inscription des étudiants africains en France. Il signale dans la foulée que des mesures palliatives sont prévues.
« La hausse des frais d’inscription va nécessiter d’adapter nos outils. Nous sommes en train de réfléchir sur ce que nous pourrons faire en termes de bourses, de prêts d’étudiants, en termes aussi de relations entre les universités françaises et sénégalaises pour que cette mesure ne soit pas un obstacle », a dit Christophe Bigot. Il ajoutera en outre que « la mesure a été décidée par le Premier ministre français parce que il y a un besoin d’améliorer la qualité de l’accueil dans les universités françaises ».
A en croire Christophe Bigot, dans le nouveau dispositif, les 2/3 du coût des inscriptions dans les universités vont continuer à être assurés par les contribuables français. Il trouve dans ce sens que les inscriptions sont très largement subventionnées et que les nouveaux coûts sont à peu près au même niveau que l’ensemble des universités privées ici au Sénégal. Face à la situation, Christophe Bigot soutient pour autant que des solutions sont prévues. «Les bourses sont parmi les solutions préconisées.
Les échanges entre universités, c’est aussi une autre voie. Et aussi, on va mettre un coup d’accélérateur au campus universitaire franco-sénégalais. Vendredi, nous aurons la tenue du comité technique et j’espère que dès la rentrée de 2019 (en septembre-octobre), les 17 formations qui ont été sélectionnées lors du comité de pilotage qui s’est tenue sous la présidence du ministre de l’Enseignement supérieur (Mary Teuw Niane-ndlr) et son homologue français, pourront se tenir et accueillir des étudiants. Voilà les réponses possibles. Mais je suis conscient des difficultés que cela peut susciter pour certains », dit-il.
Pour rappel, la France a décidé récemment d’augmenter le coût des inscriptions pour les étudiants étrangers en 2019. L’année de licence coûtera ainsi 2.770 euros (plus 1,8 millions de F CFA) contre 170 euros (111.350 F CFA) actuellement. Il faudra débourser 3.770 euros (2,4 millions de F CFA) pour une année en master ou de doctorat contre 243 euros (159.165 F CFA) et 380 euros (248.900 F CFA) respectivement en cette période.
LES VALEURS DE L’OLYMPISME, AUX STARTING-BLOCKS DE «DAKAR 2019»
La 2ème édition du Marathon Eiffage aura lieu le 14 avril 2019. Deuxième du genre après une première marquée par «une grande réussite», en 2016, l’édition de 2019 entend consacrer les valeurs de l’olympisme.
Dakar va abriter la 2e édition du Marathon Eiffage, le 14 avril 2019. Lors de la cérémonie de lancement qui s’est tenue, hier, jeudi 06 décembre, à Dakar, le secrétaire général du CNOSS (Comité national olympique et sportif sénégalais), Seydina Diagne, a indiqué que cette manifestation est en phase avec «les dimensions que l’olympisme incarne, à savoir, le sport, l’éducation, la culture, la lutte pour la préservation de l’environnement et le développement durable». Poursuivant dans la mouvance, le représentant de Mamadou Diagna Ndiaye, le patron du CNOSS, d’ajouter : «Nous partageons avec Eiffage beaucoup de valeurs de l’olympisme». La cérémonie de lancement du Marathon Eiffage 2019 s’est tenue en présence de certains présidents de fédérations sportives dont Me Augustin Senghor (football) et Alexandre Alcantara (surf).
En outre, tout en réitérant l’engagement du CNOSS à être aux côtés des organisateurs pour «la réussite de cet événement», M. Diagne a informé qu’«une plaidoirie a été faite, lors de l’assemblée générale de l’ACNOA, au Japon, pour que tous les athlètes des pays membres viennent participer au marathon de 2019». Pour sa part, le maire de Dakar, Soham El Wardini, qui assistait à la cérémonie a fait savoir que le Marathon Eiffage «Dakar 2019 » constitue pour capitale sénégalaise une occasion de faire sa promotion et de célébrer les valeurs de l’olympisme».
Pour autant, elle dit encourager « tous les acteurs à se mobiliser pour la réussite de l’organisation». Pour le président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (FSA), Sara Oualy, «la réussite de cette manifestation ne saurait être possible sans la collaboration des populations et le soutien des partenaires». Pour autant, a tenu à faire savoir le colonel des Douanes, «Il faut de l’énergie, de l’expertise et le relationnel (…) Nous voulons pérenniser cet événement que nous voulons mondial».
Dopé par l’engouement et cet élan de solidarité autour du marathon, le DG d’Eiffage, Gérard Senac, a appelé son équipe à mouiller le maillot pour «relever le défi». Quant au ministre des Sports, Matar Ba, qui a présidé la cérémonie de lancement, il a relevé que le «marathon de 2016 était un grand événement, qui a eu beaucoup de dimensions : sportive et diplomatique avec 65 pays qui se retrouvent quelque part. Il y avait un aspect social parce que c’était un moment de retrouvailles pour les Sénégalais». Et de conclure : «Il faut les Sénégalais comprennent que le sport n’est plus un jeu. Evidemment, il reste un jeu qui accompagne les dimensions sociale et économique. C’est un moment d’épanouissement, qui permet de vendre la destination Sénégal (…) Ensemble, nous allons plus loin, ensemble nous serons plus forts».
G5 SAHEL: LES BAILLEURS PROMETTENT PLUS DE DEUX MILLIARDS D'AIDE
En construisant des écoles, des centres de soins ou en offrant un accès à l'eau, les gouvernements espèrent fidéliser des populations déshéritées susceptibles sinon de céder aux sirènes jihadistes.
Nouakchott - Les bailleurs de fonds et partenaires internationaux du G5 Sahel ont dépassé les attentes jeudi à Nouakchott en promettant des aides de 2,4 milliards d'euros pour une quarantaine de projets de développement axés sur la lutte contre le jihadisme, selon leur communiqué final.
"Les partenaires du G5 Sahel ont fait des annonces de financement pour un montant total de 2,4 milliards d'euros, correspondant à 127 % de l'objectif de mobilisation initial", précise le communiqué publié dans la soirée à l'issue d'une conférence des donateurs dans la capitale mauritanienne.
Quelques heures plus tôt, un premier communiqué lu en public par les responsables du G5 avait estimé le montant des promesses d'aide à "près de deux milliards d'euros".
"Ces engagements de nos partenaires couvrent largement les besoins globaux du programme d'investissement prioritaire (PIP)", a commenté devant la presse le président en exercice du G5 Sahel, le Nigérien Mahamadou Issoufou.
Avant cette conférence, le G5 avait estimé à 1,9 milliard d'euros les fonds nécessaires pour financer son Programme d'investissements prioritaires (PIP) pour la période 2019-2021, qui vise en particulier les régions frontalières où les jihadistes tirent parti des carences des Etats pour s'implanter.
En construisant des écoles, des centres de soins ou en offrant un accès à l'eau, les gouvernements espèrent fidéliser des populations déshéritées susceptibles sinon de céder aux sirènes jihadistes.
LA GÉOLOCALISATION EN EXPÉRIMENTATION À BORD DE 100 PIROGUES
Le gouvernement est en train d’expérimenter la géolocalisation avec cent pirogues en vue de "réduire les risques en mer" (Ministre)
Le gouvernement est en train d’expérimenter la géolocalisation avec cent pirogues en vue de "réduire les risques en mer", a annoncé jeudi à Dakar, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye.
"(…) Nous sommes en train d’expérimenter la géolocalisation avec cent pirogues. Cela va nous permettre de réduire les risques en mer", a-t-il notamment déclaré lors de la cérémonie de remise de matériels aux femmes transformatrices de produits halieutiques.
"C’est cette importance de la pêche et sa place stratégique aux plans social et économique qui fondent l’option de mon département d’apporter encore un appui aux acteurs", a dit le ministre.
Le matériel remis est constitué de claies de séchage, bacs, paires de bottes, paires de gangs, de masques, de tabliers, etc.
Ce sont au total 4422 articles répartis entre 42 sites dans 6 régions pour les pêcheurs, mareyeurs, transformatrices, plongeuses pour un montant de 70 millions CFA.
Oumar Guèye a en outre annoncé le programme de renouvellement des camions frigorifiques avec environ 400 cents camions.
Il a aussi rappelé la construction en cours de 19 complexes frigorifiques dans les localités de Bargny, Mbour, Cayar, Fatick, Foundiougne, Kaolack, Kaffrine, Médina Gounass, Vélingara, Sédhiou, Bounkiling, Kafountine, Louga, Potou, Podor, Aéré Lao, Thilogne, Kanel et Bakel.
Selon lui, les travaux d’autres complexes ont démarré à Fatick, Podor, Aéré Lao, Thilogne, Kanel et Bakel.
"La dynamique de mise en œuvre de ces réalisations va se poursuivre pour permettre à la pêche de mieux contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle", a assuré Oumar Guèye.
Il a recommandé aux bénéficiaires de ces équipements d’en faire "un bon usage pour que cela se traduise par une nette amélioration de la qualité du produit et leur accès à des marchés exigeants mais plus rémunérateurs".
MIGRANTS: FIN DES ACTIVITÉS DE L'AQUARIUS
"Renoncer à l'Aquarius a été une décision extrêmement difficile à prendre", a déclaré dans un communiqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée
Médecins sans frontières et SOS Méditerranée ont annoncé jeudi devoir "mettre un terme" aux opérations de sauvetage de leur navire humanitaire Aquarius, devenu le symbole de la crise politique autour de l'accueil des migrants et privé de pavillon depuis deux mois.
"Renoncer à l'Aquarius a été une décision extrêmement difficile à prendre", a déclaré dans un communiqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée, en déplorant "les attaques incessantes dont le navire et ses équipes ont fait l'objet".
Mais l'ONG basée à Marseille "explore déjà activement les options pour un nouveau navire et un nouveau pavillon", et "étudie sérieusement toutes les propositions d'armateurs qui lui permettraient de poursuivre sa mission de sauvetage". "Nous refusons de rester les bras croisés sur le rivage alors que des gens continuent de mourir en mer", a assuré M. Penard.
"C'est un jour sombre", a pour sa part déploré dans un communiqué distinct Nelke Mander, directrice générale de MSF, pour qui "la fin de nos opérations à bord de l'Aquarius signifie davantage de morts en mer".
Privé de pavillon par Gibraltar puis par le Panama, l'Aquarius, qui avait commencé ses opérations de sauvetage au large de la Libye en février 2016, s'est retrouvé bloqué à Marseille début octobre dans l'attente d'un registre où s'inscrire. La semaine dernière Berne lui avait refusé le pavillon suisse.
Fin novembre, la justice italienne avait pour sa part demandé le placement sous séquestre du navire pour une affaire de traitement illégal de déchets.
Des accusations "disproportionnées et infondées" pour SOS Méditerranée qui a déploré "dix-huit mois de criminalisation, de décrédibilisation et de diffamation contre les ONG de recherche et de sauvetage" ayant pour résultat d'"encore davantage fragiliser les capacités de sauvetage en mer".
- "VALEURS D'HUMANITÉ" -
Depuis le début de ses opérations, l'Aquarius a porté assistance à près de 30.000 personnes. Mais le navire a vu les obstacles se multiplier depuis que l'Italie, sous l'impulsion du ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, a fermé ses ports cet été aux navires humanitaires.
"Malgré les efforts récents des organisations non gouvernementales en mer, il n'y a plus aucun bateau dédié au secours en mer Méditerranée", a ajouté MSF, qui a fait état de "2.133 personnes décédées en Méditerranée" depuis le début de l'année et a accusé les gouvernements européens d'avoir "contribué à ces événements tragiques en soutenant les garde-côtes libyens pour intercepter les personnes en mer".
L'Aquarius était devenu un symbole de la crise diplomatique autour de l'accueil des migrants en juin, après avoir dû errer pendant une semaine en Méditerranée avec à son bord 630 migrants que l'Italie avait refusé d'accueillir. Après avoir frôlé la Corse, le navire à la coque orange avait pu débarquer à Valence, en Espagne, convaincue d'ouvrir ses ports par la promesse de plusieurs pays européens de se répartir les réfugiés.
Plusieurs autres opérations de sauvetage en mer avaient déclenché des psychodrames diplomatiques similaires au cours de l'été, forçant une poignée d'Etats européens à improviser pour se répartir les réfugiés, et à réfléchir à un mécanisme plus pérenne.
"La fin des activités pro-migrants de l'Aquarius, complice des mafias de passeurs est une excellente nouvelle", a réagi sur Twitter la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, en se réjouissant de ce qu'elle estime être "la fin d'une imposture pseudo-humanitaire, et véritablement immigrationniste".
Après avoir perdu son pavillon panaméen, l'Aquarius était arrivé le 4 octobre à Marseille après avoir débarqué 58 personnes à Malte. La France, à qui SOS Méditerranée avait dans un premier temps demandé l'autorisation de débarquer les naufragés, avait refusé au nom du principe de "port sûr le plus proche".
MSF a assuré qu'"aussi longtemps que des gens souffriront en Libye", elle "cherchera des moyens de leur porter secours". "Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin du soutien de tous les citoyens qui croient encore en nos valeurs d'humanité en mer et désirent concourir à nos efforts pour trouver un nouveau navire et un nouveau pavillon", a affirmé Sophie Beau, directrice de SOS Méditerranée France. ((AFP)
VERS UN CADRE OPÉRATIONNEL POUR RÉPONDRE AUX PRÉOCCUPATIONS DES JEUNES
Le ministre de la Jeunesse, de la Construction citoyenne et de la Promotion du volontariat, Pape Gorgui Ndong, a suggéré la création d’un cadre d’actions au sein de son département, en vue de disposer d’un modèle opérationnel pour répondre aux préoccupations des jeunes engagés dans la riposte au VIH/Sida.
Dans cette perspective, il a notamment recommandé au Projet de promotion des jeunes (PPJ) de tout mettre en pratique pour créer ce cadre à travers une feuille de route, en collaboration avec le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS).
Pape Gorgui Ndong clôturait mercredi les 2-èmes journées scientifiques du Sida au Sénégal (JSSS), à l’occasion desquelles une déclaration lui a été remise par les jeunes volontaires du CNLS.
Il a ainsi donné l’assurance de s’en référer au chef de l’Etat, Macky Sall, ainsi que celle du gouvernement d’exploiter avec "la plus grande attention’’ l’ensemble des résultats issus des échanges à l’occasion des JSSS.
"De par leur esprit et leur pertinence", a-t-il souligné, ces journées ont constitué un cadre d’échange, de dialogue et de réflexion sur les innovations et perspectives nécessaires à l’atteinte des objectifs des trois 90, en vue d’éradiquer définitivement le sida au Sénégal d’ici à 2030.
Les 2-èmes JSSS ont donné l’occasion à de jeunes filles et garçons, garants d’une génération sans Sida, d’échanger à travers un forum, sur leur rôle et leur responsabilité dans la lutte contre la pandémie.
Il a promis de suivre avec intérêt la déclaration des jeunes volontaires du CNLS qui ont pris l’engagement de s’impliquer encore davantage aux côtés du CNLS et soutenir les efforts de l’ensemble de la communauté des acteurs de la réponse au VIH.
Les jeunes volontaires ont également promis, entre autres engagements, d’apporter leur contribution à la promotion du dépistage auprès des jeunes et au sein de la communauté des réseaux de jeunes.
RÉVOLUTION BANCAIRE
La BCP réajuste sa stratégie et s'invite dans le Mobile Money avec Wizall
La Tribune Afrique |
Maimouna Dia |
Publication 07/12/2018
En plein processus de déploiement de sa nouvelle identité visuelle au sein de ses filiales subsaharienne, notamment au Sénégal, le groupe marocain Banque Centrale Populaire (BCP) annonce une stratégie de pénétration axée sur le secteur privé, des investissements dans le plan Sénégal émergent (PSE) et le renforcement de l’offre des services aux particuliers. Pour atteindre ses objectifs sur ce marché porteur mais concurrentiel, l’établissement bancaire a réorganisé ses équipes au Sénégal.
C'est au cours d'une cérémonie officielle à Dakar que le groupe marocain Banque Centrale Populaire (BCP) a dévoilé ses ambitions stratégiques pour sa filiale locale, la Banque Atlantique Sénégal. Lors de la rencontre tenue il y a deux jours, BCP a officialisé une prise de participation majoritaire dans la start-up Wizall, opérateur sénégalais dans le domaine du Mobile Money. L'occasion a également été saisie par BCP pour annoncer l'extension aux autres pays de la zone UEMOA de l'activité de sa filiale sénégalaise ATPS, un acteur majeur dans l'agrégation des transferts et des services à valeur ajoutée.
Une stratégie en trois axes
A travers une nouvelle vision, le groupe BCP a mis sur pieds une stratégie pour sa filiale Atlantique Banque Sénégal, autour de trois axes prioritaires. Il mise sur l'accompagnement du secteur privé et en particulier des PME et TPE, mais aussi sur des investissements dans la deuxième phase du programme d'actions prioritaires du Plan Sénégal Émergent (PSE) sur la période 2019-2023. Au menu également, une stratégie de pénétration du marché, inclusif visant les particuliers, avec des offres digitalisées pour mieux se positionner sur différents créneaux, notamment dans les offres en matière de crédits immobiliers, de microcrédit, ou encore de produits et services adaptés à la diaspora.
« La mise en œuvre de la nouvelle feuille de route stratégique pour le Sénégal est désormais assurée à travers plusieurs filiales spécialisées du groupe BCP. Ainsi, les activités bancaires traditionnelles continueront d'être exercées par Banque Atlantique », précise le groupe dans un communiqué.
Désormais au Sénégal, le financement des activités génératrices de revenus, des micro-entrepreneurs et des TPE, en particulier dans le monde rural, sera assuré par AMIFA Sénégal. Wizall et ATPS seront chargés du déploiement des activités de Mobile Banking, y compris les activités de transfert et de paiement.
« Le périmètre de nos deux filiales - Wizall, start-up sénégalaise de paiement mobile, de règlement de factures et de transfert rapide d'argent, et ATPS, agrégateur de services financiers et gestionnaire de réseau d'agents de proximité (...) - sera étendu à l'ensemble des pays de l'Afrique de l'Ouest en totale synergie avec nos réseaux Banque Atlantique et AMIFA », a annoncé M. Kamal MOKDAD, Directeur
Afin de porter les aspirations du groupe bancaire marocain, une nouvelle équipe de direction de Banque Atlantique Sénégal a été désignée, avec à sa tête Outman Roqdi, comme Directeur Général et Alexandra AWADI en DGA. « Cette combinaison de compétences locales et d'expertise marocaine, est une garantie pour la co-construction d'un modèle bancaire pertinent, adapté aux réalités locales et capitalisant sur la force d'un groupe bancaire panafricain », a déclaré Kamal MOKDAD.
L'objectif est de se repositionner sur le marché sénégalais où opèrent également d'autres banques d'envergure comme la CBAO du groupe Attijariwafa bank, la Société générale, la BICIS du groupe BNP Paribas, ou des banques panafricaines comme Ecobank, UBA ainsi que des banques domestiques et spécialisées comme la BHS.
classement banque UEMOA
Mais à l'image des 7 autres pays de l'espace UEMOA, le marché bancaire sénégalais reste étroit, même s'il constitue un relais de croissance à haut potentiel. Selon l'Association des professionnels des banques et des établissements financiers du Sénégal (APBEF), en janvier 2018, le secteur bancaire sénégalais comptait environ 28 banques et établissements financiers, 412 agences et 1,597 million de comptes bancaires, dans un contexte marqué par un taux de bancarisation conventionnelle jugé faible (18%). Toutefois, plus de la moitié de la population sénégalaise a recours à des transactions financières par mobiles.