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21 septembre 2025
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MACKY UN PEU COM’ WADE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le reniement de la parole donnée, l'obsession d’un second mandat, la transhumance, la manipulation de la justice - Bruno Derneville relève les éléments d'une gouvernance calquée sur les dérives du précédent régime
‘’Lorsque la première phase du Plan Sénégal Emergent a consommé presque trois fois plus que le budget initial qui était prévue avec ses résultats aussi médiocres… je dis qu’il y a un réel problème de gestion dans ce pays’’, tonne Bruno Derneville. Le président du parti l’Action citoyenne fait un bilan insatisfaisant du chef de l'Etat.
Mais la crainte de Bruno se situe à un autre niveau. ‘’Si par un quelconque hasard, Macky obtient un second mandat, la crainte c’est qu’il déclare en arrivant au terme, que c’est son premier mandat de 5 ans’’, alerte-t-il.
Le patron de l’Action citoyenne craint que Macky Sall ne suive la même démarche que son mentor Abdoulaye Wade. ‘’Il a déjà fait du waxx waxxet. Il applique actuellement les mêmes dérives que l’on dénonçait sous Wade. La transhumance, la manipulation des éléments de la justice, le système mécanique d’imposition au niveau de l’Assemblée nationale, sont autant d’actes qui montrent qu’il est entrain de suivre les pas de son prédécesseur''.
La seule différence entre Wade et Macky, selon Bruno, c’est que ce dernier maitrise davantage les forces de police.
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COMPRENDRE LES CONTRATS PÉTROLIERS AU SÉNÉGAL EN 5 MINUTES
Le géologue Fary Ndao, revient les éléments constitutifs d'un contrat pétrolier, ses différents acteurs, ainsi que la part de chacun d'eux
Un contrat pétrolier au Sénégal est toujours un contrat de recherche et de partage de production (CRPP) signé entre l’État du Sénégal d'une part et un contractant d'autre part. Ce contractant est composé de Petrosen, la société des Pétroles du Sénégal, et d'une compagnie pétrolière internationale. En cas de découverte d'un gisement pétrolier ou gazier, des investissements coûteux sont effectués par le contractant et la production permet de couvrir ces investissements appelés "coûts pétroliers". Une fois que ces coûts pétroliers sont recouvrés, l'Etat et le contractant se partagent ce qu'il reste de la production. On appelle ce reste de la production, les "profits pétroliers". Ainsi, dans un contrat pétrolier, l'Etat du Sénégal gagne des revenus via trois principaux canaux :
1 - La part de l'Etat dans les profits pétroliers
2 - La part de Petrosen dans les profits pétroliers du contractant (dont la comptabilité diffère de celle de l’État, mais qui est détenue à 100 % par l’État)
3 - L’impôt sur les sociétés (IS) payée par le contractant Quand on cumule ces trois parties, l'Etat du Sénégal est toujours majoritaire dans les profits pétroliers. Mais, choses importante, ces profits pétroliers dépendent des coûts pétroliers qu'il faut essayer de réduire autant que possible.
PAR HAMIDOU ANNE
ET MAINTENANT QUI DÉFENDRA LE PEUPLE?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le courage de Sidy Lamine Niass, son rôle de sentinelle de notre démocratie gênaient l’oligarchie politico-religieuse - Quand les puissants imposeront leur volonté au peuple du Sénégal des profondeurs, qui le défendra dorénavant ?
Je retiens de Sidy Lamine Niass sa liberté et son courage. Il a toujours pensé en dehors des canaux classiques qu’empruntent souvent nos intellectuels et nos hommes d’affaires pour préserver les privilèges que leur confère leur position. Il n’a jamais eu peur de penser contre sa famille, qui appartient à la lignée religieuse de Léona Niassène, contre les intellectuels et contre les gouvernements. Sidy Lamine Niass était un maximaliste dans le champ de la liberté. C’est un homme qui a toujours réfléchi hors du confort de la meute. A l’heure des répétitions vaseuses et du suivisme facile, il savait être impopulaire pour défendre, contre son peuple, des positions, et parfois il avait raison sur nous tous. L’affaire Cheikhou Charifou en fut la plus belle illustration.
Sidy Lamine Niass, journaliste, intellectuel, mais aussi et surtout militant politique engagé, n’hésitant pas à penser contre lui-même. Il a tenu des meetings dans les années 80 aux côtés du libéral Abdoulaye Wade et du communiste Amath Dansokho, lui le croyant, pratiquant, et issu d’une grande famille religieuse.
Militant, il fut un artisan du changement en 2000. Si notre pays a connu sa première alternance politique, après 40 ans, il la doit en partie à Sidy Lamine Niass, qui a maillé le territoire de reporters qui donnaient, au fur et à mesure du dépouillement, les résultats, rendant toute fraude impossible.
Mais Sidy Lamine Niass était plus que l’homme du 19 mars 2000, il est celui qui a donné la parole à ceux que l’on n’entendait pas, ceux à qui la bourgeoisie du Dioufisme avait refusé l’existence dans l’espace public.
Notre génération est née dans la fièvre du Sopi qui marchait inexorablement vers le pouvoir. Abdoulaye Wade, vieux combattant acharné, a longtemps mobilisé les foules qui rêvaient d’un devenir meilleur. Cet écho des entrailles du pays profond n’a jamais été relayé par les médias publics qui lui refusaient l’accès aux canaux institutionnels.
Sidy Lamine Niass a transformé la colère de la rue en un discours audible à travers les ondes et les colonnes du groupe Walfadjri qui, depuis, est resté la voix des sans-voix. Il a montré la masse malade, pauvre, moche, excitée ; ce peuple défiguré par la pénibilité du quotidien que les régimes successifs ne voulaient ni voir ni montrer. C’était ça Sidy Lamine Niass, la voix de nos parents, de nous les gens issus des classes populaires brimés par des politiques socialistes injustes et libérales confuses. Après 2000, Sidy Lamine Niass est resté droit dans ses bottes, même quand le Sopi se mua en un appareil d’accaparement des richesses et de rétrécissement des libertés publiques, abandonnant son peuple pour ne servir que les volontés de son unique variable, la famille Wade. Sidy Lamine Niass est enfin, après 2012, quand toute la presse fit allégeance au nouveau régime, celui qui continua à défendre les nôtres, qui souffrent de la trahison des transfuges de classe.
Par son courage, Sidy Lamine Niass gênait. Les attaques physiques de milices religieuses, la pression fiscale de régimes successifs l’ont prouvé.
Le courage de Sidy Lamine Niass, son choix de ne point s’enfermer dans une camisole de guide religieux rackettant les plus pauvres, sa dimension politique, son engagement pour un islam progressiste, son militantisme, son attachement à la liberté d’expression malgré les siens, son rôle de sentinelle de notre démocratie à travers une presse libre gênaient l’oligarchie politico-religieuse. Cette caste qui, pour l’argent et les privilèges, transigent avec les valeurs.
Nous l’avons critiqué, conspué, humilié parfois. Nous l’avons même taxé de fou. Mais il était un incompris. Il était aussi un amoureux de notre pays qu’il souffrait de voir renier le combat pour les plus faibles, les opprimés, ceux que la gauche ne défend plus, que la presse a abandonnés et que les gouvernants préfèrent tromper et narguer.
Bien sûr, Sidy Lamine Niass pouvait avoir tort et persister dans son erreur. C’était son péché mignon. Il a fait d’Idrissa Seck un apostat, accusé Macky Sall de collusion avec la franc-maçonnerie, entre autres errances intellectuelles. Mais j’aime les gens convaincus, ceux qui ne retournent pas leur veste au gré des circonstances et surtout des privilèges. Il tranchait avec beaucoup de nos journalistes et intellectuels alimentaires dont la souplesse dans le reniement demeure impressionnante.
Sidy Lamine Niass pouvait avoir tort. Mais personne ne peut lui nier un amour profond pour notre pays. Il manquera énormément au Sénégal, lors notamment des échéances inquiétantes qui arrivent.
La voix de Sidy Lamine Niass manquera au débat public. Elle nous manquera surtout, à nous autres des classes populaires. Quand les puissants imposeront leur volonté au peuple du Sénégal des profondeurs, qui le défendra dorénavant ?
Paix à son âme.
Que Dieu veille sur ce pays qu’il aimait et à qui il a donné sa vie.
LE CIO DEMANDE AU SÉNÉGAL DE COLLABORER DANS L'AFFAIRE DIACK
Pressé par la justice française qui enquête sur l'attribution des JO de Rio-2016 et de Tokyo-2020, le patron du CIO Thomas Bach a officiellement demandé la coopération du Sénégal, où s'est réfugié l'un des acteurs clés de ces dossiers, Papa Massata Diack
Le juge d’instruction Renaud van Ruymbeke, qui mène deux enquêtes sur la corruption dans le sport mondial, « nous a fait part des difficultés auxquelles il a été effectivement confronté pour l’exécution (de) deux commissions rogatoires internationales adressées au ministre de la Justice du Sénégal », écrit notamment Thomas Bach à « son excellence », le président du Sénégal Macky Sall, dans un courrier du 16 novembre.
« L’engagement de votre gouvernement (…) serait particulièrement apprécié », ajoute le patron du CIO, espérant que ces demandes « puissent être exécutées dans les meilleurs délais », poursuit-il dans un courrier envoyé à Dakar quelques semaines seulement après l’attribution au Sénégal par le CIO des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2022, une première pour l’Afrique, le 8 octobre à Buenos Aires.
Deux enquêtes distinctes
Un mois plus tard, le 14 novembre, Thomas Bach a été entendu, comme partie civile, dans le bureau du juge van Ruymbeke. Depuis trois ans, le magistrat et ses collègues tentent, dans deux enquêtes distinctes ouvertes par le parquet national financier, de faire la lumière sur un système de corruption à la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) destiné à retarder des sanctions pour dopage en Russie, et sur des soupçons de corruption dans l’attribution par le CIO des Jeux olympiques de Rio-2016 et de Tokyo-2020.
Au centre des dossiers, le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l’influent patron de l’IAAF (1999-2015) Lamine Diack, et lui-même puissant conseiller marketing de cette fédération. Il est soupçonné d’avoir touché plusieurs millions d’euros de pots-de-vins sur des contrats de sponsoring, ou pour favoriser les candidatures de Rio et de Tokyo aux JO 2016 et 2020. Dans la presse, il s’en est toujours défendu, mais n’a jamais été entendu par la justice française, alors que son père est mis en examen pour corruption et ne peut quitter le territoire français.
Un mandat d’arrêt international toujours sans effet
Dès le début de l’audition, le juge Van Ruymbeke a rappelé la situation à Thomas Bach: « PMD », « réfugié » au Sénégal, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international resté sans effet, et sa demande pour étudier ses comptes bancaires est restée lettre morte. « Cette absence totale de coopération du Sénégal, constante, entrave le bon déroulement des investigations », a déploré le magistrat. Lamine Diack avait révélé aux enquêteurs que la Russie avait financé des campagnes électorales au Sénégal en échange de la mansuétude de l’IAAF sur les cas de dopage. La justice sénégalaise a ouvert sa propre enquête et a fait savoir qu’elle n’extraderait pas un de ses nationaux.
Depuis Buenos Aires, Thomas Bach disait avoir reçu des « assurances du Sénégal (…) que si les autorités françaises veulent entendre Papa Massata Diack, elles peuvent venir au Sénégal ». « Quelles sont ces assurances? », a demandé le juge. « Pensez-vous que cela soit suffisant ? », « que pouvez-vous faire maintenant (…) ? », a insisté le magistrat, en ajoutant cette pique : « Je vous fais observer que j’ai délivré un mandat d’arrêt contre Papa Massata Diack, qui a toujours voyagé dans le monde entier, et que la justice française n’est pas à sa disposition ».
ILS LISTAIENT DES "FILLES FACILES" SUR WHATSAPP
Des étudiants sénégalais accusés d’avoir créé et diffusé sur Internet une liste contenant les coordonnées de dizaines de jeunes femmes présentées comme des « filles faciles » risquent la prison ferme, selon les réquisitions du parquet
Des étudiants sénégalais accusés d’avoir créé et diffusé sur Internet une liste contenant les coordonnées de dizaines de jeunes femmes présentées comme des « filles faciles » risquent la prison ferme, selon les réquisitions du parquet, vendredi 7 décembre, au tribunal correctionnel de Dakar. Douze mois de prison, dont trois fermes, ont été requis à l’encontre de trois des quatre prévenus poursuivis pour « collecte illégale de données », un délit punissable d’un maximum de deux ans de prison ferme, selon le Code pénal sénégalais. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 12 décembre.
Les quatre jeunes gens avaient créé en 2017 un groupe sur l’application de messagerie instantanée WhatsApp, dans lequel ils partageaient les numéros de jeunes filles et jeunes femmes qu’ils contactaient ensuite pour obtenir des faveurs sexuelles, a expliqué la procureure. Cette liste contenant l’identité, les numéros de téléphone et l’adresse de 233 jeunes femmes a été rendue publique sur les réseaux sociaux en novembre. Certaines des jeunes filles, dont des mineures, ont ensuite reçu des appels malveillants et des images à caractère pornographique. Une soixantaine d’entre elles ont porté plainte.
La procureure a dénoncé les « ravages » des réseaux sociaux:« Utilisés à mauvais escient, ils ont des conséquences dramatiques. Ces jeunes n’avaient pas conscience de l’ampleur de leurs actes pour la vie de ces jeunes filles », a-t-elle dit. Les quatre prévenus, âgés d’une vingtaine d’années, ont reconnu avoir créé le groupe WhatsApp, dans lequel ils rajoutaient des noms au fur et à mesure, mais nié être à l’origine de sa large diffusion. « On a fait ça pour s’amuser, on n’a jamais pensé que ça se retrouverait sur Internet », a soufflé l’un d’eux.
Les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement. « Ayez pitié pour ces jeunes qui ont de l’avenir. Passer en jugement devant sa famille et ses amis est déjà une peine suffisante », a argué Me Aboubacry Barro devant une salle comble et largement acquise à leur cause.
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VISITE GUIDÉE DU MUSÉE DES CIVILISATIONS NOIRES DE DAKAR
L’ouverture de ce site, dédié au patrimoine culturel et scientifique du continent, coïncide avec le débat sur la restitution des biens africains - Le bâtiment de 14 000 m2, financé par la Chine, pourra accueillir 18 000 pièces
Après sept ans de travaux, le Musée des civilisations noires a été inauguré jeudi 6 décembre à Dakar. L’ouverture de ce site, dédié au patrimoine culturel et scientifique du continent, coïncide avec le débat sur la restitution des biens africains. Le Sénégal, qui réclame à la France le retour de ses œuvres, propose aussi de conserver le patrimoine des pays africains peu dotés en musées. Le bâtiment de 14 000 m2, financé par la Chine, pourra accueillir 18 000 pièces. Visite guidée.
PAR NIOXOR TINE
GOUVERNANCE LUDIQUE ET ÉLECTORALISME FUTILE
Le congrès d’investiture du candidat de BBY, loin de constituer un exercice républicain venant couronner des procédures démocratiques, n’aura été qu’un piteux scénario de politique-spectacle rappelant les grand-messes du Parti du travail de Corée
Le congrès d’investiture du candidat de la méga-coalition Benno Bokk Yakaar, loin de constituer un exercice républicain venant couronner des procédures démocratiques éprouvées n’aura été qu’un piteux scénario de politique-spectacle rappelant les grand-messes du Parti du travail de Corée.
Il ne s’est agi, en réalité que de jeter la poudre aux yeux de l’opinion publique, pour accréditer le “coup KO” qu’ils sont en train de concocter. En fait de congrès d’investiture, rassemblant des délégués dûment mandatés, il s’est plutôt agi d’un méga-meeting, auquel étaient conviés, outre les militants de Benno Bokk Yakaar, beaucoup de sénégalais oisifs laissés en rade par le système néocolonial, tout heureux de bénéficier d’un T-shirt et d’un peu d’argent de poche.
Comble d’inélégance, la manifestation était parrainée par des personnalités peu recommandables. Il s’agit notamment de membres du syndicat des chefs d’État, laquais serviles de la Françafrique et d’un dirigeant crypto-fasciste voire raciste, cautionnant des pratiques esclavagistes dans son pays. Il y avait également des émissaires d’un régime autoritaire n’hésitant pas à licencier ou emprisonner des milliers de ses citoyens et un représentant du néo-impérialisme chinois devenu pragmatique, plus soucieux de ses intérêts économiques que de la libération des peuples africains.
Le meeting électoral s’est tenu dans l’immense salle de basket de Dakar-Arena, que notre président exhibe fièrement comme une de ses réalisations phares, ce qui est aussi symbolique de la gouvernance ludique de Benno Bokk Yakaar centrée sur le tryptique (lutte – musique – danse), au moment où des étudiants sont affamés ou jetés dans la rue.
Malgré toute cette mise en scène, les politiciens de la majorité ne réussiront pas à occulter le caractère minoritaire de la coalition Benno Bokk Yakaar, déjà acté par les résultats des législatives de juillet 2017, qui rend une victoire au premier tour du président Macky Sall quasi-inconcevable. L’histoire récente nous enseigne, en effet, que les méga-meetings d’Abdou Diouf en 2000 et d’Abdoulaye Wade en 2012 ne les ont pas préserrvés de défaites cinglantes.
Il y a aussi le fait que la coalition Benno Bokk Yakaar, qui se veut massive, est en réalité très fragile et vulnérable pour plusieurs raisons. De fait, elle s’apparente à une armée mexicaine organisée autour d’un parti présidentiel toujours pas structuré, traversé par des rivalités fratricides, très sectaire, avec des velléités hégémoniques vis-à-vis d’alliés, rarement consultés et condamnés à continuellement avaler des couleuvres.
Autant dire que cette Coalition si encline à organiser de grand-messes folkloriques, risque de se révéler impuissante face à une crise politique majeure, comme celle que pourrait occasionner la tentative de hold-up électoral, que nos autorités politiques s’entêtent à vouloir perpétrer.
En effet, tout dans le comportement de nos gouvernants donne à penser qu’ils cherchent à transformer notre précieuse démocratie multi-partisane chèrement conquise en un système monolithique, régi par la pensée unique.
Leur obsession quasi-maladive à dépasser la barre fatidique de 50%, au soir du 24 février les a conduit à instrumentaliser l’appareil d’État en vue de “réduire l’opposition véritable à néant”, pour ne se mesurer qu’à des adversaires plus commodes, qui leur serviront de faire-valoir à un simulacre de compétition démocratique.
C’est dans le cadre de cette démarche qu’il faut comprendre la loi sur le parrainage, dont les effets pervers commencent à se manifester sous forme de renonciation de plusieurs candidats à leurs ambitions présidentielles. Les malheureux recalés n’ont plus d’autres choix que de se reconvertir dans l’observation électorale, rejoindre d’autres candidats de l’opposition ou transhumer tout bonnement.
D’ailleurs le ralliement de certains d’entre eux au pouvoir, loin d’être une adhésion au programme du président-candidat, relève du dépit et a plutôt les allures d’une opération sauve-qui-peut, pour éviter une mort politique certaine. Pour preuve, certains de ces transhumants de dernière minute vont même jusqu’à maintenir leurs réserves sur la manière dont les dossiers des opposants Khalifa Sall et Karim Wade ont été gérés par la Justice.
Mais toutes ces combines apparaissent futiles, si on prend en compte les menaces qui pèsent sur la paix civile pouvant compromettre la tenue de l’élection présidentielle en février-mars prochains.
La situation actuelle dans les pays occidentaux, avec la montée en flèche de l’extrême droite et le développement fulgurant des dynamiques protestataires renseignent sur les dangers de l’alchimie politique, qu’affectionnent particulièrement les spin-doctors yakaaristes.
En France, plus particulièrement, le mouvement des gilets jaunes a montré les dangers inhérents au brouillage de cartes et à l’absence de lisibilité du jeu politique, qui ont fini par entraîner un divorce entre les masses populaires et les élites politico-syndicales.
Dans notre pays traversé par d’innombrables antagonismes sociaux et lignes de fractures (religions, ethnies, confréries, castes…), les risques de déstabilisation n’en sont qu’accrus, surtout si on prend en compte la convoitise, par les majors pétrolières, de nos nouvelles ressources pétrolières et gazières.
Pour sauver la patrie des griffes des monopoles impérialistes, l’heure est plus que jamais au renforcement de la cohésion nationale et à la responsabilisation citoyenne que pourraient compromettre l’électoralisme effréné et la boulimie pouvoiriste de nos gouvernants actuels.
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LE CREDO D’IMAX
EXCLUSIF SENEPLUS-‘’ Nous aidons les jeunes à trouver leurs voies dans le domaine du multimédia ‘’ déclare Domingo Martial
L’institut Sup’Imax était au Dakar Digital Show. Face à notre caméra Domingo Martial responsable pédagogique décline la philosophie de l’institut ‘’ Nous aidons les jeunes à trouver leurs voies dans le domaine du multimédia ‘’ déclare Domingo.
PAR ABDOULAYE WADE
À AHMED KHALIFA NIASSE
Puisse Dieu inspirer les jeunes africains de l’exemple de Sidy Lamine Niasse qui a réussi le parcourt du combattant sur un chemin difficile, avec partout des embusqués, ennemis de la liberté et de la vérité
J’ai été très content de t’avoir au téléphone et de te présenter mes condoléances pour la perte de ton petit frère Sidy Lamine Niasse qui a toujours eu envers moi les égards d’un fils pour son père.
Le départ de Sidy est une perte incommensurable pour notre pays et pour l’Afrique
Quand j’ai ouvert la voie de la presse non gouvernementale il a été le premier à suivre avec Walfadjri. A une époque où tout était difficile, créer un journal n’était pas évident. Avec l’intolérance générale qui régnait à l’époque et est venue s’ajouter à l’esprit dirigiste de l’Etat prétendu socialiste, peu de gens croyaient que l’organe pourrait vivre longtemps, surtout que dès le départ Sidy a fait preuve d’une véritable indépendance d’esprit.
Avec très peu de moyens Sidy a su imposer son hebdomadaire et, peu de temps après, créer la télévision qui, de nationale limitée à notre pays est devenue internationale écoutée dans le monde entier. Dans les publications et les télévisions africaines, Walfadjri occupe une place honorable, très probablement dans les premières loges.
Au plan politique, les organes de presse du groupe ont su maintenir l’équilibre entre le pouvoir et l’opposition. Comme le dit Jean de Lafontaine, on ne peut pas contenter tout le monde et son père. Donc il y aura toujours des mécontents.
Ayant été pendant longtemps chef de l’opposition, je n’ai jamais eu à me plaindre des organes Walfadjiri.
Après cet hommage mérité au Groupe Walf et à son fondateur, je profite de l’occasion pour présenter mes condoléances à Abdourahmane Camara le fidèle compagnon, l’âme et la colonne vertébrale du magazine, à tous les journalistes, techniciens et plus généralement à tous les employés du Groupe Walfadjri.
Tu exprimeras à sa famille, surtout aux enfants pour qui j’ai une pensée affectueuse, mes sentiments attristés en les exhortant de se soumettre, en bons musulmans, au décret divin et de toujours prier pour lui.
Sidy Lamine Niasse disparait au moment où je travaillais avec lui sur un projet consistant à trouver des ressources permanentes pour faire de Walf-TV un projet toujours plus large, toujours plus solide, à l’instar des grandes télévisions mondiales. Si mon offre intéresse le successeur, qui aura la tâche difficile tant il est vrai que remplacer à la tête du Groupe un homme de la dimension de Sidy Lamine Niasse ne sera pas un exercice facile, mais nous le soutiendrons de toutes nos forces.
Sur ce sujet j’ai eu un bref entretien avec Cheikh juste avant son embarquement pour Dakar.
Un géant de la presse africaine a disparu mais aussi un croyant combattant infatigable pour notre religion dont il a une maitrise rare. Puisse Dieu, le Tout Puissant, le Miséricordieux, inspirer les jeunes africains de l’exemple de Sidy Lamine Niasse qui a réussi le parcourt du combattant sur un chemin montant, difficile et malaisé, parsemé de fosses et de trappes, avec partout des embusqués, ennemis de la liberté et de la vérité. Malgré tout il est parvenu au sommet et a planté, comme Armstrong sur la lune, le drapeau de la victoire aux couleurs du Sénégal et de l’Afrique.
Que la terre lui soit légère.
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"L'AFRIQUE PEUT INVENTER LE FUTUR DE L'HUMANITÉ"
Economiste, philosophe, musicien, éditeur, libraire, expert sur la restitution des œuvres d’art aux pays africains, Felwine Sarr invite les Africains à sortir de l'afropessimisme et à prendre conscience de l'immense potentiel de leur continent
conomiste, philosophe, musicien, éditeur, libraire, expert sur la restitution des œuvres d’art aux pays africains, Felwine Sarr invite les Africains à sortir de l'afropessimisme et à prendre conscience de l'immense potentiel de leur continent. Avec le tiers des réserves minières et énergétiques, plus de la moitié des terres arables disponibles et un quart de l'humanité en 2050, d'une moyenne d'âge de 19 ans, l'Afrique a les moyens d'inventer un nouveau modèle de civilisation basé sur une nouvelle articulation entre l'économie, l'écologie, le culturel et le spirituel.
Invité : Felwine Sarr, auteur de Afrotopia, aux éditions Philippe Rey et Habiter le monde, aux éditions Mémoire d'encrier.