Second fils de sa mère d’origine mauritanienne, une descendante du Prophète Mohamed (PSL), Sidy Lamine Niasse est né, il y a une soixantaine d’années, d’une fratrie de trois membres, du côté maternel, avec un frère, Ahmed Khalifa, et une sœur, Salma, qui vit en Europe depuis de nombreuses années.
Après la maîtrise du Saint Coran, des Hadiths et autres exégètes qui fondent la religion musulmane, auprès de son père et guide spirituel, Khalifa Ibn Abdoulaye Niasse, le jeune Sidy Lamine est confié à son oncle paternel, Cheikh Ibrahim Niasse, plus connu sous le sobriquet de Baye, qui lui conseillera, plus tard, d’aller suivre ses études en théologie et autres sciences islamiques en terre égyptienne. C’est là que lui est venue la passion pour la presse, car au pays des Pharaons, le jeune Kaolackois s’est spécialisé en communication sociale.
Naturellement, la communication ne peut se faire sans ce lien ombilical avec cette autre science, la politique. Aussi, dès son retour au pays, le fils de Cheikhoul Khalifa s’est-il engagé dans la lutte pour l’indépendance, sans vraiment s’impliquer dans la vie active des formations politiques à l’époque en lice. Son combat était plutôt idéologique et plus proche des partis de gauche, même si dans la pensée, il a toujours renié le marxisme-léninisme en vogue, en son temps, en raison de ses fortes convictions religieuses.
Le combat pour la liberté de pensée, ce n’est pas nouveau pour le fils de Cheikhoul Khalifa, qui eut ses premières démêlées avec le premier président de la République, Léopold Sédar Senghor, qui n’hésita pas à le jeter en prison, à cause certainement de sa grande implication dans la crise de 1968, qui avait emporté le Général De Gaulle et fortement menacé le régime senghorien. Sidy était alors jeune enseignant arabe.
Sa proximité avec le monde arabe, à un moment où la lutte pour la libération de la Palestine, sous l’égide du combattant suprême, Yasser Arafat, et son besoin inaliénable de poursuivre son combat politique à travers sa plume, mais surtout de combat pour la libération de l’Islam, le poussèrent en fonder, à la fin des années 70, un magazine mensuel d’informations générales dénommé « Walfadjri ».
En même temps et parallèlement à « Walfadjri », son défunt ami, Abdou Latif Guèye, fonda le magazine « Jamra », qui menait quasiment le même combat, mais davantage tourné vers la lutte contre la dégradation des mœurs (prostitution, homosexualité, maçonnerie). Le combat n’en fut que plus « mortel » pour ce duo, qui subit alors toutes sortes de persécutions, d’intimidations et de menaces.
Les geôles du nouveau président de la République Abdou Diouf, porté au pouvoir par la grâce d’un Article 35 de la Constitution taillé à sa mesure, après la surprenante démission de Senghor, en décembre 1980, s’ouvrirent alors pour celui que l’on avait tôt fait de surnommer le « Mollah » de Kaolack, en référence aux combattants iraniens de l’Islam qui ont accompagné l’Ayatollah Ruhullah Khomeiny, dans sa lutte révolutionnaire contre le Shah Mohamed Résa Pahlavi.
Mais cette incarcération ne fit qu’attiser la passion de cet homme qui avait définitivement choisi sa voie : « Mener le combat de la liberté des peuples à travers le presse« . Aussi, « Walfadjri » (magazine) allait-il passer hebdomadaire, en 1984. Suite à la fermeture du quotidien privé « Takussan », fondé par Me Abdoulaye Wade du PDS, Sidy avait récupéré une bonne partie de la rédaction dudit journal avec, entre autres, Abdourahmane Camara, Tidiane Kassé, Jean Meïssa Diop, Ousseynou Guèye, rien que des produits du Cesti, pour rejoindre sur le cercle des hebdomadaires comme « le Politicien » de Mame Less Dia, « Promotion » de Boubacar Diop et « le Cafard libéré » de Laye Bamba Diallo.
Quelques années plus tard, certains de ces organes disparaîtront (Promotion, le Politicien), tandis qu’en arriveront d’autres comme « Sud Hebdo » et « le Témoin ». En 1990 d’ailleurs, c’est à la tête d’un groupe appelé « les quatre mousquetaires » – pour désigner les quatre hebdomadaires de la presse privée sénégalaise (Sud, Walf, Cafard et Témoin) – que le combat fut mené pour un soutien plus efficient de l’Etat à la presse privée, ce qui est devenu, de nos jours, la subvention à la presse.
L’obstination et l’acharnement de Sidy Lamine Niasse à mettre en place une presse forte, crédible et indépendante, sans être nihiliste, l’amenèrent à élargir, chaque jour, son rayon d’action. Ainsi, à la faveur de la Présidentielle de 1993, « Sud Hebdo » devenait « Sud au Quotidien », avant de passer définitivement quotidien. Naturellement, le second mousquetaire (Walf) allait suivre dès l’année suivante.
Plus tard, le groupe « Walfadjri » s’élargit d’une station de radio FM, qui fait un carton dès sa première année, grâce à une ligne éditoriale libre, engagée et où l’auditeur a son mot à dire, presque sans aucune censure. Pour démarrer cette radio aussi, à l’image de ce qu’il avait fait pour « Walf Quotidien », Sidy Lamine fait encore confiance à des professionnels aguerris, comme Mbaye Sidy Mbaye et Mame Less Camara, d’anciens agents de la Radiodiffusion sénégalaise (RTS).
Magnat de la presse
Depuis lors, le groupe n’a fait que grandir. Après Walf Quotidien, Walf FM, la télévision « Walf TV » a vu le jour, puis deux autres quotidiens, « Walf Grand-Place » et « Walf Sports », sans parler des deux stations radio FM, l’une consacrée à la religion, l’autre à la musique. Ainsi se présentait l’empire du groupe de Sidy Lamine Niasse, jusqu’en 2014, quand il a décidé de libérer les quotidiens « Grand-Place » et « Walf Sports », qu’il céda aux deux rédactions.
Grand magnat de la presse, Sidy Lamine Niasse est aussi resté un prédicateur et islamologue averti. Ses prêches, surtout durant ce mois béni de Ramadan, font monter en flèche l’audimat de ses chaînes de radio et de sa télé. Dans la formation d’agents de la presse sénégalaise, le groupe Walfadjri peut être considéré, à juste titre, comme une grande école, une pépinière qui produit les meilleurs sur le marché de l’emploi. Jetez un coup d’œil dans les personnels des organes de presse sénégalais, surtout du côté des télévisions, vous pourrez ainsi mesurer l’ampleur du pillage dont son groupe a été victime.
D’ailleurs, certaines chaînes de télévision, au moment de leur lancement, ont simplement garé un bus devant le portail de Walf pour embarquer tous ceux qui en sortaient. Qu’il s’agisse de la TFM, de Sen TV et même de la RTS, pour ne citer que les plus importantes. Sans parler de ceux qui ont rejoint les Ministères et autres organisations internationales, comme chargé de communication ou créé leur propre affaire.
Tous à l’école de Walf
Parmi les patrons de presse et autres chefs de services, on peut citer Bougane Guèye Dany (Sen TV), Mamadou Ibra Kane (GFM), Alassane Samba Diop (RFM), Abou Abel Thiam (ARTP), El Hadj Assane Guèye (RFM), Fabrice Nguéma (Sen TV), Adama Kandé (2STV), Maïmouna Ndir, Oumar Gningue (RTS), Yoro Dia (Consultant), Souleymane Jules Diop (ministre), Souleymane Niang (ancien DG Océan FM), Aïssatou Diop Fall (TFM), Ndèye Astou Guèye (Sen TV), mais aussi le régiment , constitué de Mamadou Ndiaye Doss, Lamine Samba, Mamadou Ndoye Bane, Pape Cheikh Sylla, Papa Ngagne Ndiaye, Mamadou Bitèye, Arame Ndiaye, Thioro Mbar Ndiaye, etc., qui font aujourd’hui le bonheur d’autres chaînes de télé.
On ne peut, non plus, oublier le brillant et bruyant humoriste Samba Sine, communément appelé Kouthia, qui a fait considérablement grimper l’audience de la TFM avec son émission « Kouthia Show ». Celle-ci lui a valu d’ailleurs le titre d’Homme de l’Année 2015, décerné par votre quotidien préféré, Direct Info. Il est vrai que Kouthia n’a pas été débauché par une télé naissante, contrairement à nombre de gens qui ont quitté Walf. C’est sur des principes que la séparation a été acceptée, d’un commun accord et Kouthia est allé galérer à la Radio Futurs Médias (RFM), avant de voir son étoile briller dans le ciel des Almadies, d’où émet la TFM.
Pape Diogoye Faye, Dg de Direct Info à propos de Sidy Lamine et du groupe Walfadjri, nous disait sur un ton de plaisanterie: « Si, dans la presse, on payait des droits de transfert, comme dans le football, Sidy aurait pu ne plus travailler et vivre uniquement du produit de la vente de ses joueurs au mercato de la presse sénégalaise et serait milliardaire », pour dire combien de journalistes, animateurs, techniciens et autres agents ont quitté le groupe qui, chaque fois, a su compter sur ses ressources internes pour rester au TOP.
Un visionnaire politique
Sur le plan politique aussi, Sidy Lamine a mené le même combat pour la liberté d’exercice des Droits humains, comme il l’a fait pour ceux de la presse. D’ailleurs, certains observateurs ne se gênent pas pour dire qu’il « vaut mieux avoir Sidy avec soi que contre soi, à cause de sa capacité de nuisance« . Car Sidy Lamine Niasse sait accompagner, si la politique instituée est en phase avec ses idéaux, mais il sait également engager la lutte, dès lors que sa conscience lui indique une autre voie.
Sous les régimes des présidents Senghor et Diouf, surtout avec ce dernier, l’homme a connu des hauts et des bas avec des séjours carcéraux et des nominations aux fonctions de Conseiller technique. En raison de sa connaissance et de ses entrées dans le monde arabe, il a rendu d’inestimables services au gouvernement du Sénégal, sous le magistère du Président Diouf, malgré quelques brouilles épisodiques.
Avec Me Abdoulaye Wade aussi, ce fut une ère de ni paix, ni guerre. Tantôt proche des idées du professeur agrégé de Droit, tantôt foncièrement contre la démarche de Wade et ses proches, Sidy Lamine n’a certes jamais été emprisonné sous le régime libéral, mais il a toutefois vécu de nombreuses brimades, comme ces incendies des locaux de Walf, tandis imputés au régime, tantôt à des mouvements sociaux (pour ne pas dire religieux).
D’ailleurs, dans sa lutte pour la conquête des libertés individuelles et collectives, le « Mollah » de Sacré-Cœur a initié et organisé un meeting monstre à la Place de l’Indépendance, à quelques encablures du Palais de la République, le 19 mars 2013, correspondant à la date de l’élection du président Wade, en 2000, pour protester contre la politique de ce dernier, qu’il qualifiait d’exclusive.
La flèche décochée contre le gouvernement par le Président directeur du groupe Walfadjri, jeudi 03 mars 2011, sur Walf TV avait alors fait les médias. «Le dirigeants de ce pays sont pires que Adolph Hitler», avait déclaré le « Mollah » de Sacré-Cœur, avant d’appeler à la révolution, le 19 mars 2013. Pourquoi une révolution ?
Toujours sous le magistère de Me Wade, comme sous son successeur d’ailleurs, les brimades financières n’ont pas manqué, jusque pour contraindre Sidy au silence. D’abord le Fisc, puis le Bureau sénégalais des Droits d’auteur (Bsda), l’ARTP, récemment, le jour même du référendum du 20 mars derniers. Mais tout cela a fini par se tasser car, à chaque fois, le groupe Walf a eu le peuple sénégalais comme bouclier, pour sauver la liberté de la presse d’une classe politique sans aucune tolérance.
Les prises de positions de Sidy Lamine Niasse contre les forces de l’Occident sont sans ménagement. Récemment, après avoir condamné les attaques terroristes contre la France, Sidy Lamine Niasse s’est dit surpris par ce qui s’est passé. Faisant un rappel historique de tous les fronts sur lesquels le gouvernement français s’est engagé, M. Niass ne s’est pas empêché d’affirmer que «la France est en train de payer au prix fort pour son engagement dans la violence dans le monde».
Une manière de dire que toutes ces attaques se justifient par l’engagement de la France en Lybie, au Mali, en Syrie, au Cameroun, Nigéria et en Irak. «Il reste clair que la France est en guerre», avait-il d’emblée indiqué, non sans préciser que ce pays a envoyé ses troupes partout dans le monde. Loin d’être surpris par ce qui s’est passé, Sidy Lamine Niass avait encore fait savoir que «la France porte préjudice à des pays tiers, la France diabolise et traite certains de ses citoyens de manière différente et discriminatoire avec des discours qui ne sont pas loin du nazisme».
Des Français aux côtés de Daesh
Ce qui semble être beaucoup plus intrigant dans tout ça, «c’est que ce sont précisément des Français qui conseillent et organisent le même Etat Islamique (DAESH) que le gouvernement français accuse». Se référant aux discours musclés du président français, François Hollande, le PDG du groupe Walfadjri est d’avis que ces propos guerriers ne devraient prospérer. Parce que, note-il, tous les peuples sont d’égale dignité. «Après l’émotion, la France doit revenir à la raison en posant le problème de la véritable intégration des citoyens français musulmans, arrêter la discrimination et de diabolisation qu’elle fait de l’Islam et des musulmans. Parce que l’Etat Islamique n’a rien avoir avec le vrai Islam», a-t-il déclaré.
«Personne n’encourage le terrorisme et personne ne souhaite ce qui leur arrive, mais la France doit comprendre que la frustration et les inégalités ne doivent plus prospérer dans son pays et au-delà», dit-il, non sans indiquer qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre DAESH et Islam. «Le monde islamique a trop souffert. La Libye n’existe plus et continue de souffrir à cause de la France. La Syrie souffre depuis 5 ans à cause de la France. Les anciennes colonies sont exploitées d’une manière injuste par la France», regrette Sidy Lamine Niasse.
MACKY "BRÛLE" LE TESTAMENT DE BRUNO DIATTA
En publiant son ouvrage « Le Sénégal au cœur », le chef de l’Etat semble avoir oublié les leçons de réserve laissées à lui par son défunt chef du protocole, enterré avec tous les secrets de la République
Le président Macky Sall, vient de publier un ouvrage intitulé « Le Sénégal au cœur » dans lequel il aborde plusieurs questions, retraçant sa collaboration avec l’ancien président Me Abdoulaye Wade et l’ex-Premier ministre Idrissa Seck. En somme, un peu de déballage sur ses relations avec Abdoulaye Wade et ses trois fils. Le fils « pressé » qu’est Idrissa Seck, le fils « adoré » Karim Wade et le fils « discret » qu’est Macky Sall. Bref, une tranche de vie de la République retracée dans ce livre, qui fait la Une de l’actualité au Sénégal.
Au delà de toutes ces considérations, force est de reconnaître que le Président du Sénégal, à qui il est d’ailleurs reproché d’avoir publié ce livre pour entamer une opération de séduction des Sénégalais en direction de l’élection présidentielle de février 2019, n’a retenu aucune leçon de son défunt chef du protocole, Bruno Diatta, qui a préféré être enseveli en même temps que TOUT ce qu’il sait sur les uns et les autres de cette République du Sénégal, pour avoir été aux côtés des Présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall. C’est comme qui dirait, tout le legs de Bruno Diatta qui vient d’être incendié.
Ne dit-on pas que la parole est d’argent et que le silence est d’or ? C’est sans doute ce qu’a compris Bruno Diatta qui s’en est allé avec les hommages, et la reconnaissance de tout un peuple, qui a salué son sens de la discrétion. Pour rappel, chef du protocole à la Présidence sénégalaise depuis 1979, Bruno Diatta s’est éteint le vendredi 21 septembre 2018.
VIDEO
LE JEU EST FAUSSÉ
EXCLUSIF SENEPLUS -Thierno Bocoum décrit un système de fraude généralisé autour de la collecte des parrainages - "Aucun candidat ne devrait être recalé pour faute de signatures requises", déclare-t-il
A quelques mois de l’élection présidentielle, Thierno Bocoum candidat à la candidature considère que le parrainage dans son exécution ne vaut rien. Il affirme avoir noté des fraudes sur le terrain. ‘’Ils prennent des noms dans le fichier pour les répertorier dans les fiches de parrainage. Ce qui fait que le jeu est faussé dès le départ’’, a t-il déclaré, acccusant la coalition Benno Bokk Yaakkar.
Le président de l’Alliance générationnelle pour les intérêts de la République annonce que malgré les difficultés rencontrées, son mouvement politique, "Agir", a largement dépassé le seuil minimal fixé pour le nombre de signatures. ‘’ Le parrainage n’est plus un problème pour nous. Nous engageons maintenant le combat de la caution et des fonds de campagne’’, a t-il fait savoir.
Voir la vidéo.
UNE PREMIÈRE OEUVRE RETOURNÉE AU SÉNÉGAL APRÈS UN LONG EXIL
Le masque-heaume Mende originaire de Sierra Leone a pu retrouver sa place à Dakar, au sein du musée Théodore Monod d'art africain, grâce au combat du galeriste belgo-congolais Didier Claes
Jeune Afrique |
Manon Laplace |
Publication 06/12/2018
C’est l’histoire d’un exil long d’au moins trente ans. On ne sait pas vraiment quand il a quitté Dakar, et encore moins la Sierra Leone dont il est originaire. Ce que l’on sait, c’est qu’il est arrivé en France en 1987 dans les bagages d’un collectionneur français de retour de la capitale sénégalaise. Qu’à partir de 1997 et pendant dix ans, ses 35 centimètres de bois brun ont trôné sur une étagère, dans le salon d’un collectionneur en Aquitaine, avant de cheminer jusqu’à Bruxelles, dans le bureau du galeriste belgo-congolais Didier Claes. « Il », c’est un masque-heaume Mende originaire de Sierra Leone. Un masque rituel, porté par les femmes lors de cérémonies initiatives.
Le 5 décembre, il a retrouvé la collection nationale du musée Théodore Monod d’art africain, affecté à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), où il était exposé dans les années 1970 avant d’être vendu dans des circonstances que l’on ignore encore.
Ce retour, l’IFAN le doit au travail d’investigation et à la détermination de Didier Claes, propriétaire d’une galerie d’art africain à Bruxelles, en Belgique.
Il y a six ans environ, il est à la recherche de pièces pour une exposition du musée d’Aquitaine, dont il est le commissaire. La quête le mène dans le salon d’un collectionneur bordelais. Il s’intéresse notamment à une pièce en bois, un masque, originaire de la tradition Mende, passé de collectionneur français en collectionneur français.
S’il ne la reconnaît pas tout de suite, Didier Claes a déjà vu cette pièce. Il y a une quinzaine d’années, ce natif de République démocratique du Congo, où il a grandi, avait fait une visite au Sénégal. Comme lors de chacun de ses nombreux voyages sur le continent, il s’était mis en quête des lieux où l’art africain est représenté. « Par déformation passionnelle et professionnelle. C’est un réflexe que j’ai depuis l’adolescence », explique-t-il aujourd’hui. Chez les Claes, l’art africain est une affaire de famille : « Mon père était chercheur au Congo pour le musée de Kinshasa. J’ai toujours baigné dans ce milieu ».
À Dakar, il déambule entre les colonnes du musée Théodore Monod d’art africain, dont il déplore le manque de pièces anciennes et de qualité, témoignages des collections passées. « Mais ça n’a pas toujours été le cas, lors d’une de mes visites j’ai acheté deux catalogues du musée datant de la fin des années 1970. Elle étaient riches, et il se trouve que le masque Mende y figurait ».
Des années plus tard, lorsque le hasard le place devant le regard froncé et les larges coques du masque, Didier Claes met tout en branle pour le racheter et lui faire retrouver le chemin de Dakar. « Contrairement aux collections nationales françaises, rien juridiquement ou moralement ne pouvait s’opposer à cela », clame-t-il. Il signe alors un document promettant de ne pas remettre le masque sur le marché et tente d’entrer en contact avec l’IFAN. Sans succès. Le masque restera dans son bureau bruxellois pendant cinq ans.
Le rapport Savoy-Sarr comme accélérateur
Au mois de juin 2018, tout s’accélère. Didier Claes est convié à Dakar par l’historienne de l’art Bénédicte Savoy et l’essayiste sénégalais Felwine Sarr à un atelier sur la restitution des biens africains dans le cadre de l’écriture de leur rapport publié fin novembre.
Le hasard forçant parfois le destin : la réunion se tient à l’IFAN, dont la direction a changé entre temps. « Hamady Bocoum, l’actuel directeur du musée, était évidemment très réceptif. Tout est alors allé très vite », se souvient Didier Claes.
Philanthropie ?
Quand on le questionne sur ce qui motive sa démarche, Didier Claes évoque l’évidence. La valeur du masque qu’il a remis le 5 décembre au musée dakarois est estimée entre 20 000 et 30 000 euros. « C’est un cadeau sans en être un. Car dans le cas des musées nationaux comme l’IFAN, l’objet leur appartient déjà », tranche-t-il. Et d’ajouter que « quand on est un professionnel du marché de l’art, il faut savoir faire la distinction. Nombre de pièces ont été dérobées et beaucoup de marchands que je rencontre seraient prêts à les restituer. Mais il faut être prudent, car certains ont acquis leur pièce de bonne foi. Il faut aujourd’hui se demander comment faire pour qu’ils ne soient pas non plus perdants. »
À l’heure où le rapport Savoy-Sarr sur la restitution des œuvres africaines nourrit le débat dans les milieux de l’art, Didier Claes veut croire en la bonne volonté des marchands d’art. « On a souvent en tête l’image du marchand d’art prêt à tout pour posséder une œuvre, comme un pilleur de tombes. Les collectionneurs sont avant tout des amoureux d’art. Et concernant l’art africain, ils sont conscients que l’origine de nombreux objets est douteuse. Les collectionneurs que je connais s’intéressent à la démarche, il y a dans ce milieu plus de moralité qu’on ne le pense. »
Créer un précédent
Lui-même en discussion avec les musées de Kinshasa, ou d’Angola, le collectionneur croit dur comme fer que sa démarche fera tâche d’huile. Il a déjà été contacté par un collectionneur belge qui a eu vent de son geste, concernant deux masques pour lesquels il serait prêt à négocier le retour sur le continent africain. « D’autres se manifesteront, prophétise-t-il. Aujourd’hui, les outils du web facilitent l’identification de ces objets partout dans le monde. Il appartient aux musées nationaux africains de communiquer amplement sur les pièces qui ont un jour composé leurs collections, car beaucoup de collectionneurs n’ont pas conscience de l’origine et du parcours de ce qu’ils ont chez eux. »
Si le signe de bonne volonté de Didier Claes pourrait créer un précédent, il pourrait également incarner un entre-deux auquel le collectionneur veut croire : la restitution d’une partie des œuvres afin de renforcer les collections africaines sur le plan international. Mais pas toutes les œuvres, afin de ne pas trop fragiliser les collections européennes, publiques comme privées.
Le Sénégal souhaitait récolter 1800 milliards de francs Cfa lors du Groupe consultatif de Paris dans dix jours. Seulement, les offres des partenaires sont tellement importantes, que le gouvernement a revu à la hausse ses prétentions. Malgré tout, celles-ci restent toujours en deçà des offres des courtisans. C’est dire que le Pse de Macky fait l’unanimité, si pas à l’intérieur du pays, du moins hors des frontières.
Le prochain Groupe consultatif de Paris, prévu pour se tenir à partir du 17 décembre prochain, promet déjà d’être aussi fructueux que celui de février 2014. Le Quotidien a appris que le ministre de l’Economie, des finances et du Plan, Amadou Ba, est en train de faire une riche moisson de soutien auprès des bailleurs de fonds. Au point que le pays, qui avait souhaité au départ, pour le financement de son Plan de développement stratégique 2019-2024, obtenir un appui de 1800 milliards de francs Cfa, a été encouragé à porter ce montant jusqu’à 3000 milliards de francs Cfa. Or, les partenaires techniques et financiers, dans leurs engagements, ont déjà pulvérisé ce plafond.
Le ministre des Finances, qui a rencontré les dirigeants de l’Agence française de développement (Afd), hier à Paris, a reçu un appui ferme de la part de cette institution. L’Afd a rappelé d’ailleurs dans un communiqué, qu’elle avait financé la première phase du Pse, à hauteur de 1000 milliards de Cfa, alors que son engagement initial avait été de 282 milliards lors du Groupe consultatif de 2014. Ce qui représenterait environ 355% de hausse. Une marque de confiance qui s’est confirmée à Ryadh et à Djeddah, où le ministre Amadou Ba s’était rendu auparavant, pour rencontrer les dirigeants saoudiens ainsi que les dirigeants de la Banque islamique de développement. La Bid, qui se veut une banque de développement de tous les pays musulmans, mais qui est aussi le bras financier de la politique de Ryadh en direction du monde en développement, a déjà à son actif plusieurs milliards de francs Cfa injectés dans de nombreux projets d’infrastructures au Sénégal, notamment le Ter, pour 415 milliards de francs Cfa, ou le programme Promovilles, 214 milliards de francs Cfa, entre autres. Elle a également réaffirmé sa volonté de poursuivre dans le même sens pour le Plan d’actions prioritaires (Pap) du Pse 2.
Le même succès a été rencontré auprès du Fonds saoudien, qui a promis un engagement conséquent. Dans son «Roadshow», Amadou Ba a trouvé partout où il est passé, à en croire des personnes qui suivent au près ses déplacements en vue de ce Groupe consultatif, des interlocuteurs on ne peut mieux disposés à l’égard de son pays. La Bid a fait noter que ce qu’elle a accordé au Sénégal ces 4 dernières années, dépasse de loin ce qu’elle avait injecté dans le pays au cours des 40 années précédentes.
La Banque mondiale, qui vient d’accorder au pays 300 millions de dollars d’appui budgétaire, ne voit pas le Sénégal faire chou blanc au cours de ses rencontres de Paris dans une douzaine de jours environ. Et quand on sait qu’à Bretton Woods, depuis longtemps, les institutions marchent à deux, on peut déjà présumer de l’opinion dominante au Fonds monétaire international.
«L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR SE DEBAT DANS UN CHAOS TOTAL»
Après le Saes, c’est au tour du Sudes/Esr de dénoncer la situation tendue au niveau de l’Enseignement supérieur. Dans un communiqué, ces syndicalistes ont listé les manquements dont le gouvernement est responsable tout en soutenant que ce secteur «se débat dans un chaos total».
L’année universitaire a débuté sous de mauvais auspices. C’est le sentiment du Sudes/ En¬seignement supérieur. Les membres de ce syndicat qui dans un communiqué se prononcent sur la situation tendue dans ce secteur, soutiennent que «rarement dans l’histoire du Sénégal, année universitaire aura débuté sous de si mauvais auspices». Le Sudes/Esr accuse le gouvernement d’être responsable de cette situation car ne respectant pas ses engagements à tout mettre en œuvre pour un climat social apaisé. D’après ces enseignants du supérieur, le gouvernement semble «incapable de respecter sa propre planification, proclamée devant les Sénégalais». Ils soulignent que «quel que soit le domaine pris en considération, le gouvernement a déstructuré l’existant mais s’est avéré incapable de mettre en place une option de remplacement viable».
Selon le Sudes/Esr, «l’enseignement supérieur se débat donc actuellement dans un chaos total». Pendant ce temps au sommet, attaquent les syndicalistes, «des gens se décernent régulièrement des satisfecit et se congratulent d’illusoires améliorations quand ils ne falsifient pas les données pour se faire bien voir de l’opinion». Dans son document, le Sudes/Esr liste les «fautes» commises par le gouvernement. Ainsi, il note le non-respect de l’accord sur la question de la retraite, des milliers d’étudiants orientés dans le privé qui se retrouvent à la rue «à cause d’arriérés de paiement».
Par ailleurs, concernant cette orientation dans le privé, les syndicalistes indiquent que «les corps de contrôle devraient se pencher sur les modalités d’attribution de ce qui est de facto un marché public». Ils se demandent si «les mécanismes en vigueur pour attribuer les fonds publics ont-ils été respectés». A ces maux, ils ajoutent les milliers d’étudiants ayant «déserté certains campus parce qu’ils ne pouvaient plus se restaurer dans les restaurants universitaires déficitaires à cause de l’incurie de l’Etat». Le Sudes/Esr s’est aussi prononcé sur le déficit en infrastructures dans l’enseignement supérieur. Les syndicalistes, qui dénoncent les lenteurs dans la livraison des nouvelles universités et les travaux d’extension des autres universités, soulignent que pendant ce temps le gouvernement «a pu entamer et terminer le Cicad (80 milliards), l’Arena stadium (50 milliards), l’Arène de lutte de Pikine (80 milliards)». Pour eux, c’est par manque de «volonté politique et négligence pour l’enseignement supérieur que les infrastructures universitaires dont nous avons besoin pour préparer l’avenir de ce pays ne voient pas le jour».
Considérant que ces manquements «s’apparentent parfois à du sabotage», le Sudes/Esr demande au gouvernement «de s’acquitter sérieusement de ses obligations envers la jeunesse sénégalaise en assurant effectivement le service public de l’éducation», «d’ouvrir au plus vite des négociations avec les Sudes/Esr sans attendre le déclenchement de perturbations». Il est aussi demandé aux autorités «d’accélérer les constructions d’infrastructures universitaires et de mettre un terme à l’orientation des bacheliers dans le privé». Les enseignants du supérieur souhaitent aussi la mise en place d’un «financement conséquent de la recherche assurant une véritable indépendance scientifique du pays et la possibilité de coopérations égalitaires avec les collègues d’autres pays». Dénonçant une discrimination sur la question de la retraite, ils demandent à l’Etat «de se montrer reconnaissant envers ceux qui ont édifié notre système d’enseignement supérieur en leur assurant, statutairement et sans discrimination aucune, une retraite digne».
Le Sénégal vient de bénéficier d’un financement de 86 milliards de francs Cfa du Fonds international de développement agricole (Fida) pour la période 2019-2024. «Aujourd’hui nous sommes là pour parler du futur et plus précisément des six prochaines années pour lesquelles, dans le Cadre des opportunités stratégiques du pays (Cosop), le Fida prévoit d’investir avec le gouvernement du Sénégal 150 millions de dollars (soit plus de 86 milliards de francs Cfa) pour trois nouveaux projets», a annoncé hier, Benoît Thierry, représentant du Fida au Sénégal, et directeur du Hub Afrique, lors d’un atelier de validation du Cosop pour la période 2019-2024. Il informe que «le premier (projet) sera signé d’ici la fin de l’année et couvrira les régions de Matam, Tambacounda, Kédougou et Kolda». «Ce nouveau projet est en phase avec le Plan Sénégal émergent (Pse) et le nouveau Pracas (Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise)», a dit le représentant du Fida. «Les deux autres projets concernent le Projet d’appui aux filières agricoles (Pafa) sur l’Ouest du pays avec une extension dans les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick, Diourbel et Louga et le Programme d’appui au développement agricole et à l’entreprenariat rural (Padaer) dans les régions de Tambacounda, Kédougou, Kolda et Matam», a encore indiqué M. Thierry, «satisfait» de la collaboration de «40 ans» entre l’Etat et le Fida.
«Un programme extrêmement important», a commenté Dogo Seck. Le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture est d’avis que ledit programme va «accélérer la cadence de l’agriculture dans les régions concernées». «Avec ce programme qui va rendre le milieu rural encore plus attractif, nous sommes sur la voie de la transformation structurelle de l’économie qui est un axe fort du Pse (…) Tout est mis en œuvre pour créer les conditions de production, la mécanisation, le développement durable des exploitations agricoles et permettre aux jeunes entrepreneurs de s’insérer dans des chaînes de valeur dynamiques», a-t-il soutenu, non sans relever les performances acquises à travers les projets déjà en cours dont le Padaer, le Pafa, le Pafa extension.
C’est le come-back des diplômés de l’Ucad, qui sont éparpillés un peu partout en Afrique francophone dans le cadre de la célébration du centenaire de la Faculté de médecine. A l’image des Présidents Sall, IBK, Patrice Talon. Ce «Homecoming» est un appel du recteur à ses ex pour permettre à l’Ucad de retrouver son rayonnement d’antan.
La célébration du centenaire de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpo), anciennement appelée Ecole de médecine de Dakar, est un grand moment d’émotion. Présidée par le Premier ministre, la cérémonie officielle de cette célébration a été en effet marquée par le Homecoming des anciens de l’Ucad (NDLR : retour à la maison). Les personnalités présentes à cette cérémonie ont grandement apprécié ce retour des anciens. C’était le cas du Premier ministre Mohamad Boun Abdallah Dionne et du recteur de l’Ucad, Ibrahima Thioub. «Le retour de tous les anciens de l’université de Dakar nous replonge dans notre jeunesse en nous rappelant le passé.
En vérité, nous sommes des lamantins qui vont boire à la source», salue M. Thioub. Selon lui, ce retour est aussi l’occasion de procéder à une introspection pour vérifier si le legs des anciens a été bien préservé et fructifié par les cadets. «En sacrifiant à cet exercice d’introspection, nous permettrons à la jeune génération de mieux apprécier l’apport de l’université de Dakar à la formation des élites africaines et nationales», observe-t-il. Il s’agit, à travers ce retour des alumni, de tenter de repositionner l’Ucad dans l’échiquier de l’enseignement supérieur pour qu’elle fasse partie des premières universités du monde. Et pour atteindre cet objectif, l’actuel recteur de l’Ucad est conscient qu’il faut nécessairement mobiliser toutes les énergies, toute la communauté de tous les diplômés et amis de l’Ucad. «C’est tout le sens qu’il faut donner à la tenue de cette manifestation intitulé homecoming delsi nanu, dont l’objectif final est de mobiliser tous les alumni… Nous allons constituer en tant que réseau d’association d’alumni et d’amis de l’Ucad, en Afrique, au Sénégal et dans le monde un puissant levier de soutien à l’atteinte de l’objectif de renouveau», indique-t-il
Pour la présidente de la Fondation Ucad, Aminata Fall Niang, et la présidente du Comité d’initiative des anciens de l’Ucad, Tamaro Touré, ce Homecoming est surtout une opportunité à saisir pour une action solidaire au profit de l’Ucad. Et cette action solidaire à déjà commencé puisque de généreuses donations ont été faites à la Fondation Ucad par le Président Macky Sall (100 millions de F Cfa), le Président du Mali Ibrahima Boubacar Keïta (65 millions de F Cfa), diplômés de l’Ucad. «D’autres bonnes volontés sont venues, la Bceao nous a versé 5 millions, la famille du parrain de l’université Cheikh Anta Diop a donné 5 millions de F Cfa et aussi d’autres», détaille Mme Touré, qui souhaite que cet élan de générosité se poursuive. Eiffage a également contribué à hauteur de 100 millions de F Cfa.
Ces donations serviront à rendre l’Ucad plus autonome pour mener à bien les recherches scientifiques, à compléter son équipement en matière d’infrastructures et à appuyer les conditions d’études des étudiants vulnérables. «Cet appui va servir au programme de réalisations d’infrastructures ou d’appui en matière d’équipements. Par exemple pour la réalisation de la policlinique de l’université, on a prévu de lui consacrer 250 millions F Cfa. C’est un institut de recherche de soins qui prend en charge la santé des personnels de l’université tout en prenant en charge la recherche. Nous avons un centre de mesure qui va bénéficier d’un soutien de plus de 100 millions pour son équipement. Ce centre participe à notre souveraineté scientifique. Nous n’aurons plus besoin d’aller en Europe aliénant notre souveraineté scientifique. L’incu¬bateur qui prépare à l’auto-emploi va aussi bénéficier de financement. Les donations serviront à améliorer les conditions d’études des étudiants vulnérables. Un bus de 20 millions a été acheté pour eux», indique le recteur.
Marraine de cette célébration, la Grande chancelière de l’ordre national de la République de Côte d’Ivoire, Henriette Dagri Diabaté, ancienne de l’Ucad, s’est félicitée d’être associée à l’évènement et a salué le choix de Houphouët Boigny comme parrain. «L’Ucad est un précieux patrimoine dont nous devons être fiers, a-t-elle déclaré, invitant tous à réfléchir sur deux questions : Comment faire pour que l’Ucad conserve son prestige ? Comment rendre à l’Ucad ce que nous avons reçu d’elle ?»
Il se tient depuis hier une réunion à l’Onu sur la situation du Sahara occidental. Depuis le retrait en 1976 de l’Espagne, qui l’avait colonisé, ce territoire est contrôlé à 80% par le Maroc alors que le Front Polisario, mouvement politique et armé sahraoui, demande son indépendance. Les négociations, sous l’égide de l’Onu, sont au point mort depuis 2012. Jusqu’à ce que, Horst Kohler, nouvel envoyé des Nations unies sur cette question, ne décide de ressusciter le dialogue en invitant tous les acteurs à Genève. Espérant ainsi arriver à résoudre ce conflit vieux de plus de 40 ans.
Les acteurs qui se retrouvent pour deux jours à Genève ne se sont pas réunis depuis 2012 pour évoquer la question du Sahara occidental. Une zone dont le sort est donc figé depuis plusieurs années. Longtemps le Sahara occidental a été une colonie espagnole. En 1975, un accord signé à Madrid met fin à cette colonisation et divise la région en deux. Le sud du Sahara occidental est cédé à la Mauritanie, qui y renoncera six ans plus tard, alors que le nord et le centre du territoire reviennent au Maroc. Un accord signé quelques jours après la grande «Marche verte» organisée par le Roi Hassan II lorsque plus de 350 000 Marocains s’étaient rendus sur le territoire. Depuis, c’est l’épreuve de force entre le royaume chérifien et le Front Polisario.
Le Front Polisario revendique l’indépendance. Il a même proclamé, en 1976, la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). En 1984, elle a été intégrée à l’Union africaine (qui s’appelait encore l’Oua) et le Maroc décide de claquer la porte de l’institution. Le conflit armé entre les deux protagonistes s’éternise jusqu’en 1991 lors de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu. Une mission de l’Onu est déployée dans le pays et chargée de l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Et depuis, ce référendum est le principal point de crispation entre Rabat et le Polisario. Plusieurs plans sont avancés par les différentes parties, mais à chaque fois, ils sont rejetés. En mars 2012, les dernières discussions ont lieu aux Etats-Unis (Manhasset). Une nouvelle impasse. Rabat plaide pour une large autonomie du territoire sous souveraineté marocaine alors que le Front Polisario estime que tout est négociable sauf son droit à l’autodétermination. Une position que le Front Polisario a de nouveau réaffirmée au micro de RFI cette semaine.
L’indispensable présence de l’Algérie pour le Maroc
Depuis 2012, le dialogue a donc été interrompu, mais en coulisses, la situation du Sahara occidental n’a pas été totalement écartée. Le Maroc a réintégré l’Union africaine acceptant de fait de siéger au sein l’institution aux côtés de la Rasd. L’Onu a de son côté nommé un nouvel émissaire en août 2017, l’ancien Président allemand Horst Kohler qui n’a eu de cesse de vouloir relancer les discussions.
Et c’est ce travail qui aboutit en partie ce mercredi avec le début de cette table ronde. Un rendez-vous où tous les acteurs du conflit sont présents. La Maroc et le Front Polisario bien sûr, mais aussi l’Algérie et la Mauritanie. C’était d’ailleurs une condition du Maroc pour retourner à la table des négociations. Le royaume estime en effet que l’Algérie a une «responsabilité flagrante» dans le dossier du Sahara occidental comme l’écrivait en avril 2018 le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à Horst Kholer.
Dans les rangs onusiens, on ne crie toutefois pas victoire et l’on se veut modeste quant aux objectifs de cette rencontre. L’ordre du jour reste très vague et une source diplomatique proche du dossier expliquait en début de semaine à l’Agence France presse qu’il ne fallait pas mettre «trop de pression et d’attente». Ce rendez-vous de Genève ne serait donc que le premier d’une série et devrait ouvrir la voie à de nouvelles négociations. Rfi
«IL Y A 25 000 TAXIS A DAKAR CONTRE 18 000 A PARIS»
Face aux députés, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a tenté de démontrer la difficulté des autorités à assurer la gestion des petits porteurs, notamment les taxis, vu le nombre important de ces moyens de transports à Dakar. Pour 2019, le budget du ministère des Infrastructures a été arrêté à 238.305.089.600 FCFA et connaît une hausse de 24.205.489.420 FCFA.
Devant l’Assemblée nationale hier, Abdoulaye Daouda Diallo a révélé que les autorités en charge du transport ne peuvent pas continuer à travailler avec les petits porteurs communément appelés taxis. Pour le député Nango Seck, ces voitures deviennent de plus en plus nombreuses dans la région de Dakar. Aussi, a-t-il fustigé la manière dont les licences de ces moyens de transports sont octroyées. Dans sa réponse, le ministre des Transports Terrestres a soutenu qu’il y a plus de taxis à Dakar qu’à Paris. «Il y a 25 000 taxis à Dakar contre 18 000 à Paris. Ce n’est pas tenable. Ceci nous oblige nécessairement à mettre en place d’autres moyens de transports de masse. Il nous faut donc le Bus Rapide Transit (BRT)», souligne-t-il. Ce moyen de transport va concerner 11 communes de Dakar pour une distance de 18 km qui va permettre de gagner en un temps réduit la banlieue nord, notamment Guédiawaye.
Selon Abdoulaye Daouda Thiam, le Train Express Régional(TER) viendra également s’ajouter au BRT, ce qui va porter le nombre de passagers à plus de 400.000 usagers par jour. Répondant à une intervention d’un parlementaire, le ministre des Infrastructures a rassuré les employés du Petit Train de Banlieue. «Le chef de l’Etat nous a instruits à sauvegarder tous les emplois possibles dans ce secteur», annonce-t-il. Pendant près de 20 minutes, Abdoulaye Daouda Diallo s’est mis à comparer les réalisations faites en matière d’infrastructures routières avant 2012 et après 2012. A l’en croire, le régime de Macky Sall a réalisé 185 kilomètres d’autoroute contre 36 kilomètres. Dans ce lot, il cite Diamniadio AIBD pour 17 km, AIBD-Sindia pour 19 km, Sindia-Mbour pour 20 km, mais aussi la route AIBD Thiès pour 16 km. Il y a aussi la route qui part de la Cité du Rail pour la ville de Touba, longue de 113 km. Pour le maire de Bokké Dialloubé, ces différentes routes vont porter le patrimoine autoroutier à plus de 221 km et faire du Sénégal le deuxième pays de la sous-région, après la Côte d’ivoire, dans ce domaine.
PONTS, AUTOPONTS, PISTES RURALES
Une place que le Sénégal compte chiper au géant de la sous-région avec la réalisation de l’autoroute Mbour-Kaolack et de la côtière entre Dakar et Saint-Louis. «Si nous arrivons à réaliser ce programme, nous serons le premier pays à avoir un réseau autoroutier aussi vaste», affirme Abdoulaye Daouda Diallo. En plus de ces routes déjà construites, il y a d’autres qui ont été revêtues et longues de 1787 kilomètres, parmi lesquelles la boucle du Foulado, la boucle de l’Île à Morphil et la boucle du Kalounai. S’agissant des ponts, il soutient que 13 ont été construits depuis 2012, sans compter les 18 qui sont en cours de réalisation. Dans ce domaine, la région de Dakar se taille la part du lion avec la réalisation de 13 ponts et autoponts afin d’assurer une meilleure circulation dans la ville.
Lors de leurs interventions, les députés ont soulevé des questions relatives aux pistes rurales. En réponse à ces interpellations, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement s’est appuyé sur les réalisations faites à travers des programmes comme le Programme d’Urgence de développement Communautaire (PUDC) qui a permis de construire 691 km de pistes rurales. Il en est de même du Pôle de Développement de la Casamance pour la construction d’une piste de 550 km, du PNDL pour 739 km, du PUMA pour 23 km. Ces pistes rurales s’ajoutent à réalisées par le ministère des Infrastructures. Ce qui fait dire à Abdoulaye Daouda Diallo que le Sénégal est à 4 490 km de pistes rurales réalisées. Dans son bilan, le ministre n’a pas oublié le taux d’entretien des routes comparé à celui laissé par l’ancien régime. «Nous sommes passés d’une moyenne de 62% de taux de routes bien entretenues à plus de 80% aujourd’hui», affirme l’hôte des députés.