Dakar, 5 déc (APS) - Des femmes députés ont appelé mercredi au relèvement de l’âge légal du mariage de 16 ans à 18 ans chez la jeune fille, a constaté l’APS.
"Il faut revoir l’âge du mariage à 18 ans au lieu de 16 ans dans le Code de la famille. Nous devons nous aligner aux conventions internationales que le Sénégal a ratifié", a souligné la député, Mously Diakhaté, lors du vote du budget du ministère de la Femme, de la Famille et du Genre.
Pour la député Na Dianko Sané, originaire de la région de Sédhiou, ‘’le Sénégal doit harmoniser l’âge du mariage à 18 ans comme le stipule les conventions internationales au lieu de 16 ans comme le code de la famille".
Sa collègue Rokhaya Diao ajoute : "il faut revoir l’âge du mariage", et suggère la mise en place d’"une maison pour accueillir les jeunes filles en conflit avec la loi".
Prenant la parole, la ministre de la Femme, de la Famille et du Genre a dit : "il ne suffit pas de signer, mais il faut des actions de sensibilisation et de vulgarisation parce que ce sont des thématiques qu’on ne peut pas faire disparaitre du jour au lendemain".
"Il faut amener les familles à comprendre que la sécurisation de leurs filles c’est de ne pas les donner en mariage précoces et éviter les viols surtout incestueux. C’est ce plaidoyer que les femmes doivent porter ainsi que les enseignants", a-t-elle ajouté.
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes qui vise le relèvement de l’âge du mariage à 18 ans a été adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Elle est entrée en vigueur en tant que traité international le 3 septembre 1981 après avoir été ratifiée par 20 pays. Dix ans après son adoption, en 1989, c’est presque une centaine de pays qui se sont engagés à respecter ses clauses.
Dakar, 5 déc (APS) - Des pesanteurs socioculturelles, ajoutées à la non-application de la loi sur le foncier, continuent de contrarier l’accès des femmes à la terre et le contrôle des ressources qui va avec, estime des experts et acteurs du secteur.
Les spécialistes jugent pourtant l’ordonnancement juridique du Sénégal très favorable aux femmes, qui peinent malgré tout à avoir le contrôle des terres sur lesquelles elles travaillent, au risque de freiner leur autonomisation.
Si l’on en croit certaines organisations de la société civile, structures de promotion des femmes ou organisations féminines et même des autorités religieuses et locales, les pesanteurs socioculturelles sont à l’origine du faible accès des femmes à la terre.
"Au Sénégal, la loi et la Constitution promeuvent l’accès égal des hommes et des femmes à la terre. Mais au niveau socioculturel, il est difficile pour elles, dans certains ethnies et cultures, de contrôler cette ressource naturelle", explique le directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la Citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV-Africa), Amadou Kanouté.
"Le dernier changement qu’il y a eu sur la Constitution dit clairement que les ressources naturelles appartiennent aux peuples et seront exploitées pour l’intérêt du peuple", dit-il, ajoutant que c’est sur le plan socioculturel qu’il y a des problèmes.
Au niveau sociologique, a-t-il poursuivi, il est parfois extrêmement difficile pour les femmes de mener ce combat qui peut être perçu comme ayant un caractère révolutionnaire et de nature à remettre en cause le dogme socioculturel sur lequel notre société est bâtie.
"Les institutions étatiques ont beaucoup de difficultés, vue la nature de leur engagement politique, à demander à ce qu’on renverse l’ordonnancement culturel qu’il y a dans nos pays", estime le directeur exécutif de CICODEV.
De l’avis de la coordonnatrice régionale de la "boutique de droit" de l’Association des femmes juristes du Sénégal (AJS) à Ziguinchor, Ndèye Astou Goudiaby, dans certaines localités, les femmes n’ont pas le droit de posséder la terre et recourent souvent à l’emprunt.
"C’est le contraire de ce que dit la loi. L’homme et la femme ont égal accès et de possession à la terre. Il y a des procédures à suivre que les femmes ignorent. Elles ne savent pas que pour acquérir les terres qui sont du domaine national, il faut saisir la commune pour une affectation et en bénéficier", a-t-elle expliqué.
A l’en croire, cela constitue un blocage à leur autonomisation. "Il faudrait qu’elles savent qu’elles ont les mêmes droits que les hommes pour accéder à la terre. L’égalité pour ce qui est du droit foncier doit être effectif et pour cela, nous devons sensibiliser et informer les femmes sur leur droit", a-t-elle indiqué.
Pour la coordonnatrice de Groupe d’initiatives pour le progrès social (GIPS-WAR), Julie Cissé, une structure engagée sur ces questions, "les hommes ont une incompréhension" de la problématique de l’accès des femmes à la terre.
"Ils pensent que leurs intérêts sont menacés quand une femme demande à disposer de terres pour elle et ses enfants", a-t-elle expliqué, citant l’exemple de Mbéwane (Thiès) où selon elle depuis plus de 20 ans, des champs sont octroyés à des femmes sans papier.
"Les charges incombent souvent à l’homme dans la famille, c’est à lui de trouver les champs et les rizières pour cultiver. C’est cette forme d’organisation ancestrale qui enferme ces femmes dans cette posture d’assistées (…)", a souligné Daouda Dramé du Collectif des imams de Ziguinchor.
Selon l’imam Dramé, "l’islam n’interdit en rien à la femme d’hériter de tous les biens de son père ou de son mari et ne l’empêche pas d’avoir sa propre terre".
"L’initiative privée, la propriété privée sont reconnues par l’Islam, à l’homme et à la femme", a-t-il ajouté.
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NOUS SOMMES RECONNAISSANTS
EXCLUSIF SENEPLUS - ‘’La mort de Sidy Lamine Niasse remet à l’ordre du jour, la nécessité d’une presse indépendante’’, déclare Abdoulaye Bathily
Boubacar Badji, Sadikh Sall et Oumar Niane |
Publication 05/12/2018
Ils étaient nombreux à la morgue de l’hôpital principal pour la levée du corps de Sidy Lamine Niass. Et meme si finalement elle a été reportée, Abdoul Mbaye, Abdoulaye Bathily, Soda Mama Fall ont rendu hommage à celui qu’ils considèrent comme un symbole de la lutte pour une démocratie et une presse indépendante.
Voir la vidéo.
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SIDY, TEL UN PROPHÈTE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’enterrement de Sidy Lamine Niass prévu ce mercredi a été reporté à demain, jeudi - Cheikh Mouhamadou Bamba Cissé en explique les raisons et prône le dialogue au sein de la famille
Boubacar Badji, Sadikh Sall et Omar Niane |
Publication 05/12/2018
La cérémonie de levée du corps de Sidy Lamine Niass prévue aujourd’hui à 15h à la morgue de l’hôpital principal a été reportée. Elle se fera demain à 10 heures selon une annonce faite par son fils Cheikh Niass. Ce report est dû à la polémique née d'une controverse sur le lieu où doit être enterré Sidy Lamine Niass.
Du coté de ses fils l'on invite au respect de la volonté de leur père : "il souhaitait élire sa dernière demeure au cimetière musulman de Yoff’’, a confié Cheikh. Du côté d'une autre partie de la famille, en particulier celle qui réside à Kaolack, on souhaite que la dépouille du "molah" du Sacré-Cœur repose à coté de celle de ses parents.
Ce report de la levée du corps de Sidy Lamine Niass a suscité beaucoup d'émois. Cheikh Mouhamadou Bamba Cissé explique dans cette vidéo de SenePlus.
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POURQUOI NOUS AIMIONS SIDY
EXCLUSIF SENEPLUS - Dès l’annonce de son décès, parents, amis, compagnons de lutte ont pris d’assaut les locaux du groupe Walf pour s’incliner devant la mémoire de Sidy Lamine Niass
Boubacar Badji et Sadikh Sall |
Publication 05/12/2018
Dès l’annonce de son décès, parents, amis, compagnons de lutte ont pris d’assaut les locaux du groupe Walf pour s’incliner devant la mémoire de Sidy Lamine Niass.
Voir le reportage vidéo.
PAR ABDOURAHMANE SARR
MACKY A CHOISI SOCIALISME ET CAPITAL ÉTRANGER
Il a prêté son sol à la compétition des puissances mondiales en Afrique - Le destin des sénégalais leur échappera davantage pour bâtir de nouvelles dépendances après celles de la colonisation et de l’aide
Le président Macky Sall avait élaboré sa vision du développement au contact des populations pauvres du fond du Sénégal et avait décidé de leur venir directement en aide s’il arrivait au pouvoir. Sa volonté est sincère, mais sa méthode qui découle également d’un désir sincère de redistribution n’est pas la bonne pour le Sénégal car elle le conduit à faire des choix malheureux. Macky Sall veut créer de la richesse pour la redistribuer. La bonne méthode, à notre avis, est de faire en sorte que les Sénégalais puissent se prendre en charge eux-mêmes, ce qui n’exclut pas une redistribution soutenable et souhaitable pour réduire les inégalités sans être le principal objectif. Par ailleurs, ce désir de solidarité s’organise le mieux à l’échelle locale puisque mieux ciblée.
En effet, il y a une différence entre la formule « Un Sénégal sans exclusion, où tous les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes opportunités pour réaliser leur potentiel et prendre en main leur destin » et la formule « Un Sénégal de tous et un Sénégal pour tous ». La première est libérale car elle permet de réduire les inégalités pour que chacun puisse prendre son destin en main et se réaliser. La deuxième est socialiste car elle suppose au-delà du Sénégal « pour » tous, de bâtir un Sénégal « de » tous plutôt que « par » tous. Cette dernière volonté fait que Macky Sall assigne à l’état un rôle développementaliste et/ou externalise ce rôle au capital étranger pour pouvoir redistribuer les retombées puisque ne pouvant pas compter sur son privé national. Ces deux formules étaient toutes les deux dans la dernière déclaration de politique générale du Premier ministre. La distinction que nous venons de faire n’y était pas très importante dans la mesure où le gouvernement semblait s’éloigner de ses ambitions développementalistes en annonçant une année sociale face à l’échec constaté de ses ambitions de transformation structurelle de la Phase 1 du PSE.
Nous disions alors que l’appel de l’Etat au secteur privé pour qu’il prenne le relai de la croissance était une bonne décision mais ce dernier ne le pouvait pas puisque n’ayant pas un système financier d’accompagnement. L’Etat devait donc se confiner aux services sociaux et aux infrastructures de base et d’appui à la compétitivité du secteur privé au vu de ses moyens limités, ce que le programme de 2019 de Macky Sall a bien incorporé. Les ressources pétrolières et gazières ne doivent pas changer cette option.
Nous disions aussi que lorsqu’on ne peut pas exporter des biens et services à cause d’une monnaie forte, on se retrouve à exporter des êtres humains, c’est-à-dire notre jeunesse éduquée ou non, formée ou non, pour tenir l’équilibre de notre balance des paiements. Les transferts de migrants qui se substituent ainsi à des recettes d’exportations, ainsi que les fonds d’entreprenariat (DER), ne pourront pas favoriser des emplois locaux car ils resteront des filets sociaux (comme les bourses familiales) qui ne feront qu’alimenter les importations. Nous disions donc qu’il fallait une autonomie monétaire avec un taux de change flexible et une décentralisation autonomisante et responsabilisante autour de nos pôles urbains pour aider le secteur privé national à financer son rôle de leader avec l’appui complémentaire de capitaux étrangers. Le rôle de l’Etat pourrait ainsi s’étendre au-delà du social à l’échelle de pôles régionaux mais sous la responsabilité de ces derniers.
Mais en définitive, après maintes hésitations, le président Macky Sall n’a pas choisi le libéralisme patriotique pour faire confiance aux citoyens sénégalais eux-mêmes et le privé national dans la prise en main de leurs propres destins. Il a choisi le leadership d’Etat à cause des ressources pétrolières en perspective et les gaspillera donc puisqu’elles permettront de financer le besoin en devises de nos dépenses en importations qui rendront notre économie plus rentière. Son programme dont la plupart des initiatives comptent sur le budget de l’Etat central reflète ses options socialistes et socialisantes.
Il a également choisi d’aller à l’assaut de la CEDEAO avec l’aide du capital étranger (privé et sous leadership d’états-Chine, Turquie) par le biais de zones économiques spéciales et d’agropoles pour, par la sous-traitance, tirer le privé sénégalais dans la direction que ce capital et l’état auront choisie. Pour conforter ce capital, il a choisi l’option de la monnaie de la CEDEAO dont le régime de change sera nécessairement fixe à ancrage potentiellement multiple (euro, dollar, yuan) pour que ce capital puisse se déployer à cette échelle sans souci, car les pays de la CEDEAO n’ont pas de convergence macroéconomique et structurelle. Il espère ainsi créer les emplois nécessaires pour éviter l’émigration des jeunes par les exportations d’entreprises essentiellement étrangères. A environnements macroéconomique et monétaire inchangés (union douanière et monnaie fixe), ces exportations alimenteront également des importations que nous aurions pu produire si les secteurs d’exportations n’avaient pas été choisis par l’état et le capital étranger.
Macky Sall a donc choisi de prêter son sol à la compétition des puissances mondiales en Afrique qui déterminera le destin des entreprises sénégalaises par l’exportation en orientant les activités et la formation vers des domaines spécifiques choisis. Avec la zone de libre-échange continentale, qui ne pourra être efficace qu’avec une monnaie africaine, le destin des sénégalais et de leurs entreprises leur échappera ainsi davantage pour bâtir de nouvelles dépendances après celles de la colonisation et de l’aide.
Dans ce contexte, Macky Sall promet la protection de l’Etat par des programmes sociaux et de redistribution (zéro bidonvilles, zéro déchets, fonds solidaires, et infrastructures de base). Ce choix n’est pas patriotique à l’échelle du Sénégal ou de l’UEMOA car il ne permettra pas aux sénégalais de choisir leurs propres voies dont les erreurs pourraient être corrigées par une monnaie flexible à ces échelles. Dans ce dernier cadre, l’économie aurait été plus résiliente car plus diversifiée et financerait les programmes sociaux et les infrastructures. L’Etat aurait ainsi attiré l’investissement direct étranger de façon plus neutre en mettant en place les fondements d’une économie plus dynamique capable d’encourager la substitution aux importations et la promotion des exportations que les sénégalais auront choisies. Une monnaie flexible de l’UEMOA pour accompagner plus de liberté économique (nous l’avons expliqué dans notre précédente contribution) aurait permis d’aller à l’assaut de l’Afrique et du monde avec des champions nationaux qui se seront fait la main dans cet espace communautaire. En effet, nous ne sommes pas obligés d’offrir notre territoire à la compétition entre nations étrangères seulement, bien que l’Afrique soit l’avenir pour ces nations et ne leur sera pas fermée.
Ainsi, à la place d’un plan national de développement (PSE) à présenter à des groupes consultatifs en France, nous aurions eu des programmes locaux d’appui au secteur privé (PLASP) qui dessert les débouchés urbains. Dans cette perspective, les zones d’artisanat ainsi que les marchés locaux modernes permettraient d’accompagner notre secteur privé local vers leur formalisation y compris par leur inclusion financière avec la cryptomonnaie envisagée. Avec des infrastructures de transport et une électricité compétitive comme envisagée, le pari de l’industrialisation sera gagné sans le capitalisme d’Etat. L’Etat et le capital étranger en choisissant les voies vers lesquelles les ressources du pays vont être orientées, accompagnées par les formations nécessaires de la main d’œuvre, imposent une structure à l’économie qui peut ne pas avoir la résilience nécessaire car insuffisamment diversifiée. Nous pensons que cette option n’est pas la meilleure pour le Sénégal. Les petites et moyennes entreprises du secteur informel du Sénégal qui font 98% du tissu économique doivent pouvoir découvrir leurs propres voies vers le développement avec l’environnement nécessaire. Cet environnement nécessite d’abord un secteur financier d’accompagnement, et des consensus multiples au niveau de pôles économiques locaux sous le leadership du privé local.
Macky Sall se sera ainsi éloigné du libéralisme pour « Un Sénégal où nul n’est assez fort pour prétendre s’y établir tout seul, et nul n’est trop faible pour y être privé de sa place ». Ce déni de la responsabilité individuelle même lorsqu’on prend en compte la solidarité renvoient à l’aile protectrice de l’Etat, à la responsabilité collective, et donc au socialisme d’un Sénégal « de » tous et non « par » tous. Les luttes contre les injustices et inégalités sociales par l’éducation, la formation, et la santé sont particulièrement nécessaires, mais chaque citoyen et communauté de citoyens doit pouvoir choisir sa propre voie. Les citoyens auraient ainsi les moyens d’avoir un habitat décent sans les subventions envisagées par l’Etat pour les bidonvilles seulement.
Enfin, le « commun vouloir de vie commune » s’organise de la façon la plus efficace au niveau local d’où la nécessité d’une décentralisation responsabilisante et autonomisante où les décisions y compris de plans se prennent à la base. La solidarité nationale au bénéfice de tous se fera ainsi entre entités ayant déjà bâti des consensus locaux forts. Notre « commun vouloir de vie commune » s’arrête au niveau des biens et services publics que nous ne pouvons pas nous procurer nous-mêmes à l’échelle locale ou nationale. Les programmes de redistribution envisagés (PUDC, PUMA, PROMOVILLES, Zero-déchets, Zéro Bidonvilles, Fonds Solidaires et de Garantie, etc.) sont également mieux élaborés dans la diversité et mis en œuvre par des pôles régionaux forts et autonomes.
L’Acte III de la décentralisation ne devrait donc pas juste se limiter à la promotion de la ruralité et de l’équité territoriale entre pôles régionaux. Ces pôles devraient être responsabilisés et dotés d’exécutifs forts dirigés par des personnalités politiques majeures qui toutes aujourd’hui cherchent le fauteuil du président de la République à cause de notre approche centralisée de gouvernance de notre économie, ce qui en fait des transhumants dans leur presque totalité. De ce fait, pour avoir un pays prospère, le Sénégal n’a pas besoin d’« un idéal commun de prospérité partagée » pour générer des ressources qui par la redistribution prendraient en charge les inégalités et injustices sociales. Nous n’avons pas besoin d’un Sénégal « baobab qui serait la sève nourricière qui irrigue et nourrit toutes ses composantes ». Nous disons Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp.
Cette volonté de redistribution des richesses a poussé Macky Sall à réduire les dépenses courantes durant son septennat ce qui a été une bonne chose. Il a utilisé les économies pour augmenter les subventions (intrants et équipements à l’agriculture et la pêche, programmes sociaux etc…), mais il s’est rendu compte que la richesse n’était pas suffisante, ce qui a limité l’ajustement budgétaire qu’il devait opérer durant la période. Le niveau de croissance atteint ces 5 dernières années n’est pas fiscalement et socialement durable car financé par une redistribution inefficace des zones urbaines aux zones rurales et l’endettement. Ce n’est pas compatible avec le libéralisme dont il se réclame car ce n’est pas justice sociale.
Allié à des socialistes, Macky Sall aura ainsi réussi la prouesse d’organiser le 62ieme congrès de l’internationale libérale, inscrire le manifeste de cette organisation dans les statuts de son parti, pour ensuite leur dire qu’il est un socio-libéral. Il sera soutenu dans cette option par le président Ouattara également allié à des socialistes, malgré les corrections du président de l’internationale libérale leur rappelant que leurs préoccupations sociales sont déjà prises en compte dans le libéralisme classique. Le coup de maître était déjà parti. En effet, le libéralisme classique soutient l’égalité des chances pour que chacun puisse réaliser son potentiel, et l’Etat a un rôle à jouer dans cet objectif. Un jour après, Macky Sall présentera son programme on ne peut plus socialiste et socialisant, le tout sous leadership d’Etat et du capital étranger pour lequel il œuvrera par la diplomatie pour obtenir une monnaie unique CEDEAO ou même Africaine qui ne sont pas souhaitables. Le président Abdoulaye Wade avait donc raison de boycotter le congrès. Il nous faut prendre notre destin en main avec l’UEMOA ou seul (SENEXIT) si la Côte d’Ivoire préfère l’option socialiste, celle de la CEDEAO et de l’Afrique sans monnaie et fédéralisme africain à court terme. Notre option n’empêchera pas que nous travaillions à l’unité Africaine mais par la base car plus résiliente.
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"MOI, FILLE FACILE ? JAMAIS..."
L'artiste de la série «Nafi» parle de son look, ses vidéos sur Snapchat, des critiques sur son apparence, sa formation d’esthéticienne, son amour - ENTRETIEN
Elle fait partie des mines radieuses qui attirent l’attention du public depuis le début de la série «Nafi». Elle, c’est Soukeyna. Un nom comme son physique : adorable qui crève l’écran. Cette fille qui joue le rôle d’une des deux filles de Niang s’est signalée grâce à son look légendaire et sa beauté sublime. Un charme décapant, ses atours physiques font pâlir plus d’un à chacune de ses apparitions.
Dans l’entretien, qu’elle a accordé à IGFM, Soukeyna se livre. Elle parle de son look, ses vidéos sur Snapchat, des critiques sur son apparence, sa formation d’esthéticienne, son amour…
UN SECOND TOUR À PRÉVOIR POUR LA PRÉSIDENTIELLE ?
Sur la base d'un sondage de l'institut Stat Info publié lundi 3 décembre, tout n'est pas encore gagné pour un K.-O. en faveur de Macky Sall, qui fait pourtant la course en tête
Le Point Afrique |
Marie Lechapelays |
Publication 05/12/2018
Après avoir investi son candidat en grande pompe, samedi 1er décembre à la Dakar Arena, le stade nouvellement inauguré à Diamniadio, la coalition Benno Bokk Yakaar pourrait bien déchanter quant à une victoire dès le premier tour. À peine trois mois avant le rendez-vous aux urnes, une enquête de Stat Info, un cabinet d'étude sénégalais spécialisé dans la production et l'analyse de l'information statistique, place le président sortant loin devant ses rivaux certes, mais contraint à un second tour. Réalisé entre le 1er et le 14 novembre 2018, le sondage s'appuie sur un échantillon représentatif de la population en âge de voter de 3 625 personnes. L'étude se concentre sur les électeurs des régions de Dakar, Thiès, Diourbel et Kaolack, où vivent 60 % des électeurs du pays.
Un second tour envisagé
Selon le sondage, « Macky [Sall], Karim [Wade] et [Ousmane] Sonko formeraient le trio de tête si l'élection présidentielle se tenait aujourd'hui ». L'avance est sans appel pour le président sortant. Il récolte 45 % des intentions de vote, soit au moins 30 points de plus que ses rivaux. Derrière lui, Karim Wade et Ousmane Sonko sont au coude-à-coude, crédités respectivement de 15,1 % et de 14,9 %. Loin derrière, mais fort dans l'adversité, puisqu'ils contraindraient le président actuel à un second tour non souhaité par son camp. Cependant, « si le président Sall fait le plein d'électeurs dans ses fiefs naturels, il pourrait éviter l'éventualité d'un second tour », analysent les rédacteurs de l'étude. Comme à Kaolack où il séduit déjà 72 % des personnes interrogées ou encore à Fatick, son fief historique. Son grand chantier sera de convaincre les Dakarois, dont seulement 38 % des électeurs interrogés lui feraient confiance.
Des candidats non confirmés
Problème non négligeable de l'étude : elle prend d'emblée en compte deux candidats de poids, alors que leur candidature n'est pas encore confirmée. D'une part, Karim Wade s'est porté candidat par la voie du Parti démocratique sénégalais (PDS), mais sa candidature n'a toujours pas été validée par la commission électorale. L'ancien ministre et fils du président Abdoulaye Wade était jusqu'alors au Qatar, exilé depuis sa condamnation en 2015 pour enrichissement illicite. Il serait actuellement au Maroc, se rapprochant petit à petit de son pays d'origine et de ses électeurs.
D'autre part, il y a l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. Considéré comme l'opposant le plus sérieux à la réélection du chef de l'État il y a encore quelques mois, il est toujours en prison à Rebeuss. Il a annoncé sa candidature par un communiqué fin juillet, alors qu'il continue à purger une peine de 5 ans pour malversations dans l'affaire de la caisse d'avance de la mairie de Dakar. Selon le sondage, il serait crédité de 7,4 % des voix. Sans la participation de ces deux candidats, Macky Sall n'aurait aucun mal à se faire réélire. À moins que l'opposition ne forme une coalition derrière Ousmane Sonko ou Idrissa Seck.
Macky Sall, un bilan à relativiser
L'étude s'est aussi intéressée aux cotes de popularité des candidats. Le président est dans une position qui conjugue le meilleur et le pire. Macky Sall est celui qui a la cote la plus élevée, mais aussi celui qui suscite le plus de rejet.
Avec 48 % de cote de confiance, il est sans conteste la personnalité la plus populaire du paysage politique. Pour 67 % des personnes interrogées, son bilan en tant que président entre 2012 et 2018 est satisfaisant ou plutôt satisfaisant. La multiplication des annonces de projets et les inaugurations successives font leur effet. « L'érection de Diamniadio en pôle urbain est très appréciée par l'opinion ; 74 % des personnes interrogées apprécient positivement ce projet, 10 % seulement ont un avis contraire et reste s'est abstenu. »
Il plaît donc, mais pas que. Pas très loin derrière, Khalifa Sall (31 %) et Ousmane Sonka (28 %) ont une position plus envieuse. S'ils inspirent moins de sympathie de Macky Sall, ils suscitent moins de rejet que lui. Effectivement, le président sortant reste celui qui suscite le plus de rejet (29 %) tandis que ses deux rivaux n'en suscitent que 6 %.
Les deux grandes vitrines du président, le TER et le Plan Sénégal émergent (PSE), font moins l'unanimité. Le train qui doit relier la capitale à l'aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) sur 55 kilomètres, prévu officiellement pour l'année 2019, n'est jugé opportun que par 55 % des enquêtés. Le PSE, quant à lui, fondement de la politique de Macky Sall, ne produirait les effets escomptés que pour tout juste la moitié de l'opinion.
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"MON PÈRE SERA ENTERRÉ À YOFF"
Alors qu’il y a encore divergence quant au lieu de l’inhumation de feu Sidy Lamine Niass, son fils aîné Cheikh Niass a indiqué que l’enterrement aura lieu à Yoff (Dakar), selon la dernière volonté du défunt
En ce moment, une escouade de policiers est venue mettre de l’ordre dans tout ce tohu-bohu. Façon de permettre aux membres de la famille de Sidy Lamine Niass de s’installer dans l’enceinte de la morgue de l’hôpital Principal. Où l’attente est interminable. Malgré tout, les disciples Niassènes continuent de scander : « Kaolack !» « Kaolack !» sous le regard médusé d’une foule d’amis, d’anciens collaborateurs, d’anonymes, de personnalités.
PAR CHARLES FAYE
MERCI SIDY !
Le général Obasanjo, ancien président du Nigeria, appelé par Me Wade pour «vendre» aux Sénégalais l’idée du «report» de la présidentielle de 2012, n’oubliera pas de sitôt la conférence de presse convoquée par Sidy Lamine Niasse
Les témoignages tombent. Les uns plus poignants que les autres. S’accordant tous sur une même constante. Le combat pour la démocratie de Sidy Lamine Niasse. Le président directeur général du groupe Walfadjri, disparu brutalement, mardi 4 décembre 2018, à l’âge de 68 ans.
Que pouvons-nous dire que ne sachent déjà les Sénégalais de ce monument qui vient de s’effondrer, pardon de se coucher pour un repos tranquille, mérité, quand bien que nous serions transpercés de part en part par la mauvaise nouvelle ?
Oui, que pouvons-nous dire qui ne peut être mieux dit par nos chers aînés et anciens collègues de l’école de journal du Mollah de Sacré-Cœur. Les Tidiane Kassé, Abdourahmane Camara, Jean Meissa Diop, Ousseynou Guèye, As Mademba Ndiaye, Mame Less Camara, Noël Ndoye, Saada Ndiaye, Seydou Sall, Abou Abel Thiam, Souleymane Jules Diop, Ansouma Sambou, Malick Ndao, Pape Samba Diarra, Mamoudou Ibra Kane, Alassane Samba Diop … On en perd des noms.
Que Sidy Lamine Niasse était un homme de principe ! Un soldat de la démocratie ! Toujours prêt à la défendre, quitte à en perdre sa vie ! Qu’il était un militant de la liberté d’expression ! Du droit ! Afin que tout s’exprime simplement, sans chichi au nom de la liberté et du respect.
Ou alors dire ce que nous avons appris auprès de lui et géants de son école, où l’enseignement dispensait le courage d’assumer ses opinions, en second, quand on avait fini, en premier, de ne pas trahir et travestir, jamais, le factuel. Quoiqu’il en coûte.
De cette maison Walf et de ses traditions, (- faire par exemple les trois normaux à l’époque pour les bleus, un passage obligatoire – ) que nous avons eues la chance de connaître et partager un peu plus tard, avec plus ou moins de réussite, dans d’autres rédaction, nous retenons que jamais, Sidy Lamine Niasse, tout propriétaire qu’il était, n’était venu nous dire comment écrire un «papier», encore moins contre qui le «diriger».
Combattant dès ses premières heures adultes, l’intellectuel arabophone qui a toujours manifesté un respect pour l’autre intellectuel formé à une autre école, aimait échanger, aller à la rencontre des idées «étrangères», se «frotter» a elles, sans complexe, passionnément, intelligemment.
Incroyablement concerné par les causes perdues, jamais battu d’avance, Sidy Lamine Niasse, acteur essentiel de l’avènement de la première alternance politique au Sénégal, grâce à ses fameux téléphones Alcatel mis à la disposition des journalistes et étudiants, joue tout aussi bien un rôle important dans la deuxième alternance.
Le général Obasanjo, ancien président du Nigeria, appelé par Me Wade pour «vendre» aux Sénégalais l’idée du «report» de la présidentielle de 2012, n’oubliera pas de sitôt la conférence de presse convoquée par le Mollah de Sacré. Le Nigérian prenait son avion dans les heures qui suivirent, sans demander son reste. Ce n’est pas à Sidy Lamine qu’Obasanjo allait parler de démocratie.
On ne la lui racontait pas au Mollah. Tout comme au cours de la fameuse rencontre, entre éditeurs et Macky Sall alors Premier ministre.
Coordonnateur du collectif des patrons de presse, Sidy Lamine Niasse s’entendait dire par Me Wade, absent du territoire et convaincu être donné pour mort par la presse locale, que les journalistes sénégalais étaient inconséquents, inconscients.
C’était mal connaître le Mollah : «Mais Président, jamais la presse n’a dit une telle chose. Nous sommes des responsables président et, on vous souhaite tous ici une longue vie».
Me Wade avait été mal informé.
Le Mollah de Sacré Cœur, convaincu que Me Wade interviendrait au cours de la réunion et évoquerait sa «mort» annoncée par la presse, avait prévenu.
Fin jusqu’au bout des ongles.
Des anecdotes et faits de guerre, on pourrait en dire, à noircir du papier, tant ni la gratitude ni la reconnaissance ne manquent en ce moment douloureux, qui nous rappelle ô combien nous sommes fragiles, que tout a une fin, qu’il nous faut surtout savoir donner un sens à notre vie, afin qu’elle soit utile pour les nôtres, une cause, le pays. C’était ton cas cher Sidy.
Puisse Allah te pardonner et te faire miséricorde. Qu’Il t’accorde le salut et l’indulgence, te préserve du châtiment et te fasse entrer dans le paradis