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21 septembre 2025
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POURQUOI NOUS AIMIONS SIDY
EXCLUSIF SENEPLUS - Dès l’annonce de son décès, parents, amis, compagnons de lutte ont pris d’assaut les locaux du groupe Walf pour s’incliner devant la mémoire de Sidy Lamine Niass
Boubacar Badji et Sadikh Sall |
Publication 05/12/2018
Dès l’annonce de son décès, parents, amis, compagnons de lutte ont pris d’assaut les locaux du groupe Walf pour s’incliner devant la mémoire de Sidy Lamine Niass.
Voir le reportage vidéo.
PAR ABDOURAHMANE SARR
MACKY A CHOISI SOCIALISME ET CAPITAL ÉTRANGER
Il a prêté son sol à la compétition des puissances mondiales en Afrique - Le destin des sénégalais leur échappera davantage pour bâtir de nouvelles dépendances après celles de la colonisation et de l’aide
Le président Macky Sall avait élaboré sa vision du développement au contact des populations pauvres du fond du Sénégal et avait décidé de leur venir directement en aide s’il arrivait au pouvoir. Sa volonté est sincère, mais sa méthode qui découle également d’un désir sincère de redistribution n’est pas la bonne pour le Sénégal car elle le conduit à faire des choix malheureux. Macky Sall veut créer de la richesse pour la redistribuer. La bonne méthode, à notre avis, est de faire en sorte que les Sénégalais puissent se prendre en charge eux-mêmes, ce qui n’exclut pas une redistribution soutenable et souhaitable pour réduire les inégalités sans être le principal objectif. Par ailleurs, ce désir de solidarité s’organise le mieux à l’échelle locale puisque mieux ciblée.
En effet, il y a une différence entre la formule « Un Sénégal sans exclusion, où tous les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes opportunités pour réaliser leur potentiel et prendre en main leur destin » et la formule « Un Sénégal de tous et un Sénégal pour tous ». La première est libérale car elle permet de réduire les inégalités pour que chacun puisse prendre son destin en main et se réaliser. La deuxième est socialiste car elle suppose au-delà du Sénégal « pour » tous, de bâtir un Sénégal « de » tous plutôt que « par » tous. Cette dernière volonté fait que Macky Sall assigne à l’état un rôle développementaliste et/ou externalise ce rôle au capital étranger pour pouvoir redistribuer les retombées puisque ne pouvant pas compter sur son privé national. Ces deux formules étaient toutes les deux dans la dernière déclaration de politique générale du Premier ministre. La distinction que nous venons de faire n’y était pas très importante dans la mesure où le gouvernement semblait s’éloigner de ses ambitions développementalistes en annonçant une année sociale face à l’échec constaté de ses ambitions de transformation structurelle de la Phase 1 du PSE.
Nous disions alors que l’appel de l’Etat au secteur privé pour qu’il prenne le relai de la croissance était une bonne décision mais ce dernier ne le pouvait pas puisque n’ayant pas un système financier d’accompagnement. L’Etat devait donc se confiner aux services sociaux et aux infrastructures de base et d’appui à la compétitivité du secteur privé au vu de ses moyens limités, ce que le programme de 2019 de Macky Sall a bien incorporé. Les ressources pétrolières et gazières ne doivent pas changer cette option.
Nous disions aussi que lorsqu’on ne peut pas exporter des biens et services à cause d’une monnaie forte, on se retrouve à exporter des êtres humains, c’est-à-dire notre jeunesse éduquée ou non, formée ou non, pour tenir l’équilibre de notre balance des paiements. Les transferts de migrants qui se substituent ainsi à des recettes d’exportations, ainsi que les fonds d’entreprenariat (DER), ne pourront pas favoriser des emplois locaux car ils resteront des filets sociaux (comme les bourses familiales) qui ne feront qu’alimenter les importations. Nous disions donc qu’il fallait une autonomie monétaire avec un taux de change flexible et une décentralisation autonomisante et responsabilisante autour de nos pôles urbains pour aider le secteur privé national à financer son rôle de leader avec l’appui complémentaire de capitaux étrangers. Le rôle de l’Etat pourrait ainsi s’étendre au-delà du social à l’échelle de pôles régionaux mais sous la responsabilité de ces derniers.
Mais en définitive, après maintes hésitations, le président Macky Sall n’a pas choisi le libéralisme patriotique pour faire confiance aux citoyens sénégalais eux-mêmes et le privé national dans la prise en main de leurs propres destins. Il a choisi le leadership d’Etat à cause des ressources pétrolières en perspective et les gaspillera donc puisqu’elles permettront de financer le besoin en devises de nos dépenses en importations qui rendront notre économie plus rentière. Son programme dont la plupart des initiatives comptent sur le budget de l’Etat central reflète ses options socialistes et socialisantes.
Il a également choisi d’aller à l’assaut de la CEDEAO avec l’aide du capital étranger (privé et sous leadership d’états-Chine, Turquie) par le biais de zones économiques spéciales et d’agropoles pour, par la sous-traitance, tirer le privé sénégalais dans la direction que ce capital et l’état auront choisie. Pour conforter ce capital, il a choisi l’option de la monnaie de la CEDEAO dont le régime de change sera nécessairement fixe à ancrage potentiellement multiple (euro, dollar, yuan) pour que ce capital puisse se déployer à cette échelle sans souci, car les pays de la CEDEAO n’ont pas de convergence macroéconomique et structurelle. Il espère ainsi créer les emplois nécessaires pour éviter l’émigration des jeunes par les exportations d’entreprises essentiellement étrangères. A environnements macroéconomique et monétaire inchangés (union douanière et monnaie fixe), ces exportations alimenteront également des importations que nous aurions pu produire si les secteurs d’exportations n’avaient pas été choisis par l’état et le capital étranger.
Macky Sall a donc choisi de prêter son sol à la compétition des puissances mondiales en Afrique qui déterminera le destin des entreprises sénégalaises par l’exportation en orientant les activités et la formation vers des domaines spécifiques choisis. Avec la zone de libre-échange continentale, qui ne pourra être efficace qu’avec une monnaie africaine, le destin des sénégalais et de leurs entreprises leur échappera ainsi davantage pour bâtir de nouvelles dépendances après celles de la colonisation et de l’aide.
Dans ce contexte, Macky Sall promet la protection de l’Etat par des programmes sociaux et de redistribution (zéro bidonvilles, zéro déchets, fonds solidaires, et infrastructures de base). Ce choix n’est pas patriotique à l’échelle du Sénégal ou de l’UEMOA car il ne permettra pas aux sénégalais de choisir leurs propres voies dont les erreurs pourraient être corrigées par une monnaie flexible à ces échelles. Dans ce dernier cadre, l’économie aurait été plus résiliente car plus diversifiée et financerait les programmes sociaux et les infrastructures. L’Etat aurait ainsi attiré l’investissement direct étranger de façon plus neutre en mettant en place les fondements d’une économie plus dynamique capable d’encourager la substitution aux importations et la promotion des exportations que les sénégalais auront choisies. Une monnaie flexible de l’UEMOA pour accompagner plus de liberté économique (nous l’avons expliqué dans notre précédente contribution) aurait permis d’aller à l’assaut de l’Afrique et du monde avec des champions nationaux qui se seront fait la main dans cet espace communautaire. En effet, nous ne sommes pas obligés d’offrir notre territoire à la compétition entre nations étrangères seulement, bien que l’Afrique soit l’avenir pour ces nations et ne leur sera pas fermée.
Ainsi, à la place d’un plan national de développement (PSE) à présenter à des groupes consultatifs en France, nous aurions eu des programmes locaux d’appui au secteur privé (PLASP) qui dessert les débouchés urbains. Dans cette perspective, les zones d’artisanat ainsi que les marchés locaux modernes permettraient d’accompagner notre secteur privé local vers leur formalisation y compris par leur inclusion financière avec la cryptomonnaie envisagée. Avec des infrastructures de transport et une électricité compétitive comme envisagée, le pari de l’industrialisation sera gagné sans le capitalisme d’Etat. L’Etat et le capital étranger en choisissant les voies vers lesquelles les ressources du pays vont être orientées, accompagnées par les formations nécessaires de la main d’œuvre, imposent une structure à l’économie qui peut ne pas avoir la résilience nécessaire car insuffisamment diversifiée. Nous pensons que cette option n’est pas la meilleure pour le Sénégal. Les petites et moyennes entreprises du secteur informel du Sénégal qui font 98% du tissu économique doivent pouvoir découvrir leurs propres voies vers le développement avec l’environnement nécessaire. Cet environnement nécessite d’abord un secteur financier d’accompagnement, et des consensus multiples au niveau de pôles économiques locaux sous le leadership du privé local.
Macky Sall se sera ainsi éloigné du libéralisme pour « Un Sénégal où nul n’est assez fort pour prétendre s’y établir tout seul, et nul n’est trop faible pour y être privé de sa place ». Ce déni de la responsabilité individuelle même lorsqu’on prend en compte la solidarité renvoient à l’aile protectrice de l’Etat, à la responsabilité collective, et donc au socialisme d’un Sénégal « de » tous et non « par » tous. Les luttes contre les injustices et inégalités sociales par l’éducation, la formation, et la santé sont particulièrement nécessaires, mais chaque citoyen et communauté de citoyens doit pouvoir choisir sa propre voie. Les citoyens auraient ainsi les moyens d’avoir un habitat décent sans les subventions envisagées par l’Etat pour les bidonvilles seulement.
Enfin, le « commun vouloir de vie commune » s’organise de la façon la plus efficace au niveau local d’où la nécessité d’une décentralisation responsabilisante et autonomisante où les décisions y compris de plans se prennent à la base. La solidarité nationale au bénéfice de tous se fera ainsi entre entités ayant déjà bâti des consensus locaux forts. Notre « commun vouloir de vie commune » s’arrête au niveau des biens et services publics que nous ne pouvons pas nous procurer nous-mêmes à l’échelle locale ou nationale. Les programmes de redistribution envisagés (PUDC, PUMA, PROMOVILLES, Zero-déchets, Zéro Bidonvilles, Fonds Solidaires et de Garantie, etc.) sont également mieux élaborés dans la diversité et mis en œuvre par des pôles régionaux forts et autonomes.
L’Acte III de la décentralisation ne devrait donc pas juste se limiter à la promotion de la ruralité et de l’équité territoriale entre pôles régionaux. Ces pôles devraient être responsabilisés et dotés d’exécutifs forts dirigés par des personnalités politiques majeures qui toutes aujourd’hui cherchent le fauteuil du président de la République à cause de notre approche centralisée de gouvernance de notre économie, ce qui en fait des transhumants dans leur presque totalité. De ce fait, pour avoir un pays prospère, le Sénégal n’a pas besoin d’« un idéal commun de prospérité partagée » pour générer des ressources qui par la redistribution prendraient en charge les inégalités et injustices sociales. Nous n’avons pas besoin d’un Sénégal « baobab qui serait la sève nourricière qui irrigue et nourrit toutes ses composantes ». Nous disons Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp.
Cette volonté de redistribution des richesses a poussé Macky Sall à réduire les dépenses courantes durant son septennat ce qui a été une bonne chose. Il a utilisé les économies pour augmenter les subventions (intrants et équipements à l’agriculture et la pêche, programmes sociaux etc…), mais il s’est rendu compte que la richesse n’était pas suffisante, ce qui a limité l’ajustement budgétaire qu’il devait opérer durant la période. Le niveau de croissance atteint ces 5 dernières années n’est pas fiscalement et socialement durable car financé par une redistribution inefficace des zones urbaines aux zones rurales et l’endettement. Ce n’est pas compatible avec le libéralisme dont il se réclame car ce n’est pas justice sociale.
Allié à des socialistes, Macky Sall aura ainsi réussi la prouesse d’organiser le 62ieme congrès de l’internationale libérale, inscrire le manifeste de cette organisation dans les statuts de son parti, pour ensuite leur dire qu’il est un socio-libéral. Il sera soutenu dans cette option par le président Ouattara également allié à des socialistes, malgré les corrections du président de l’internationale libérale leur rappelant que leurs préoccupations sociales sont déjà prises en compte dans le libéralisme classique. Le coup de maître était déjà parti. En effet, le libéralisme classique soutient l’égalité des chances pour que chacun puisse réaliser son potentiel, et l’Etat a un rôle à jouer dans cet objectif. Un jour après, Macky Sall présentera son programme on ne peut plus socialiste et socialisant, le tout sous leadership d’Etat et du capital étranger pour lequel il œuvrera par la diplomatie pour obtenir une monnaie unique CEDEAO ou même Africaine qui ne sont pas souhaitables. Le président Abdoulaye Wade avait donc raison de boycotter le congrès. Il nous faut prendre notre destin en main avec l’UEMOA ou seul (SENEXIT) si la Côte d’Ivoire préfère l’option socialiste, celle de la CEDEAO et de l’Afrique sans monnaie et fédéralisme africain à court terme. Notre option n’empêchera pas que nous travaillions à l’unité Africaine mais par la base car plus résiliente.
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"MOI, FILLE FACILE ? JAMAIS..."
L'artiste de la série «Nafi» parle de son look, ses vidéos sur Snapchat, des critiques sur son apparence, sa formation d’esthéticienne, son amour - ENTRETIEN
Elle fait partie des mines radieuses qui attirent l’attention du public depuis le début de la série «Nafi». Elle, c’est Soukeyna. Un nom comme son physique : adorable qui crève l’écran. Cette fille qui joue le rôle d’une des deux filles de Niang s’est signalée grâce à son look légendaire et sa beauté sublime. Un charme décapant, ses atours physiques font pâlir plus d’un à chacune de ses apparitions.
Dans l’entretien, qu’elle a accordé à IGFM, Soukeyna se livre. Elle parle de son look, ses vidéos sur Snapchat, des critiques sur son apparence, sa formation d’esthéticienne, son amour…
UN SECOND TOUR À PRÉVOIR POUR LA PRÉSIDENTIELLE ?
Sur la base d'un sondage de l'institut Stat Info publié lundi 3 décembre, tout n'est pas encore gagné pour un K.-O. en faveur de Macky Sall, qui fait pourtant la course en tête
Le Point Afrique |
Marie Lechapelays |
Publication 05/12/2018
Après avoir investi son candidat en grande pompe, samedi 1er décembre à la Dakar Arena, le stade nouvellement inauguré à Diamniadio, la coalition Benno Bokk Yakaar pourrait bien déchanter quant à une victoire dès le premier tour. À peine trois mois avant le rendez-vous aux urnes, une enquête de Stat Info, un cabinet d'étude sénégalais spécialisé dans la production et l'analyse de l'information statistique, place le président sortant loin devant ses rivaux certes, mais contraint à un second tour. Réalisé entre le 1er et le 14 novembre 2018, le sondage s'appuie sur un échantillon représentatif de la population en âge de voter de 3 625 personnes. L'étude se concentre sur les électeurs des régions de Dakar, Thiès, Diourbel et Kaolack, où vivent 60 % des électeurs du pays.
Un second tour envisagé
Selon le sondage, « Macky [Sall], Karim [Wade] et [Ousmane] Sonko formeraient le trio de tête si l'élection présidentielle se tenait aujourd'hui ». L'avance est sans appel pour le président sortant. Il récolte 45 % des intentions de vote, soit au moins 30 points de plus que ses rivaux. Derrière lui, Karim Wade et Ousmane Sonko sont au coude-à-coude, crédités respectivement de 15,1 % et de 14,9 %. Loin derrière, mais fort dans l'adversité, puisqu'ils contraindraient le président actuel à un second tour non souhaité par son camp. Cependant, « si le président Sall fait le plein d'électeurs dans ses fiefs naturels, il pourrait éviter l'éventualité d'un second tour », analysent les rédacteurs de l'étude. Comme à Kaolack où il séduit déjà 72 % des personnes interrogées ou encore à Fatick, son fief historique. Son grand chantier sera de convaincre les Dakarois, dont seulement 38 % des électeurs interrogés lui feraient confiance.
Des candidats non confirmés
Problème non négligeable de l'étude : elle prend d'emblée en compte deux candidats de poids, alors que leur candidature n'est pas encore confirmée. D'une part, Karim Wade s'est porté candidat par la voie du Parti démocratique sénégalais (PDS), mais sa candidature n'a toujours pas été validée par la commission électorale. L'ancien ministre et fils du président Abdoulaye Wade était jusqu'alors au Qatar, exilé depuis sa condamnation en 2015 pour enrichissement illicite. Il serait actuellement au Maroc, se rapprochant petit à petit de son pays d'origine et de ses électeurs.
D'autre part, il y a l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. Considéré comme l'opposant le plus sérieux à la réélection du chef de l'État il y a encore quelques mois, il est toujours en prison à Rebeuss. Il a annoncé sa candidature par un communiqué fin juillet, alors qu'il continue à purger une peine de 5 ans pour malversations dans l'affaire de la caisse d'avance de la mairie de Dakar. Selon le sondage, il serait crédité de 7,4 % des voix. Sans la participation de ces deux candidats, Macky Sall n'aurait aucun mal à se faire réélire. À moins que l'opposition ne forme une coalition derrière Ousmane Sonko ou Idrissa Seck.
Macky Sall, un bilan à relativiser
L'étude s'est aussi intéressée aux cotes de popularité des candidats. Le président est dans une position qui conjugue le meilleur et le pire. Macky Sall est celui qui a la cote la plus élevée, mais aussi celui qui suscite le plus de rejet.
Avec 48 % de cote de confiance, il est sans conteste la personnalité la plus populaire du paysage politique. Pour 67 % des personnes interrogées, son bilan en tant que président entre 2012 et 2018 est satisfaisant ou plutôt satisfaisant. La multiplication des annonces de projets et les inaugurations successives font leur effet. « L'érection de Diamniadio en pôle urbain est très appréciée par l'opinion ; 74 % des personnes interrogées apprécient positivement ce projet, 10 % seulement ont un avis contraire et reste s'est abstenu. »
Il plaît donc, mais pas que. Pas très loin derrière, Khalifa Sall (31 %) et Ousmane Sonka (28 %) ont une position plus envieuse. S'ils inspirent moins de sympathie de Macky Sall, ils suscitent moins de rejet que lui. Effectivement, le président sortant reste celui qui suscite le plus de rejet (29 %) tandis que ses deux rivaux n'en suscitent que 6 %.
Les deux grandes vitrines du président, le TER et le Plan Sénégal émergent (PSE), font moins l'unanimité. Le train qui doit relier la capitale à l'aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) sur 55 kilomètres, prévu officiellement pour l'année 2019, n'est jugé opportun que par 55 % des enquêtés. Le PSE, quant à lui, fondement de la politique de Macky Sall, ne produirait les effets escomptés que pour tout juste la moitié de l'opinion.
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"MON PÈRE SERA ENTERRÉ À YOFF"
Alors qu’il y a encore divergence quant au lieu de l’inhumation de feu Sidy Lamine Niass, son fils aîné Cheikh Niass a indiqué que l’enterrement aura lieu à Yoff (Dakar), selon la dernière volonté du défunt
En ce moment, une escouade de policiers est venue mettre de l’ordre dans tout ce tohu-bohu. Façon de permettre aux membres de la famille de Sidy Lamine Niass de s’installer dans l’enceinte de la morgue de l’hôpital Principal. Où l’attente est interminable. Malgré tout, les disciples Niassènes continuent de scander : « Kaolack !» « Kaolack !» sous le regard médusé d’une foule d’amis, d’anciens collaborateurs, d’anonymes, de personnalités.
PAR CHARLES FAYE
MERCI SIDY !
Le général Obasanjo, ancien président du Nigeria, appelé par Me Wade pour «vendre» aux Sénégalais l’idée du «report» de la présidentielle de 2012, n’oubliera pas de sitôt la conférence de presse convoquée par Sidy Lamine Niasse
Les témoignages tombent. Les uns plus poignants que les autres. S’accordant tous sur une même constante. Le combat pour la démocratie de Sidy Lamine Niasse. Le président directeur général du groupe Walfadjri, disparu brutalement, mardi 4 décembre 2018, à l’âge de 68 ans.
Que pouvons-nous dire que ne sachent déjà les Sénégalais de ce monument qui vient de s’effondrer, pardon de se coucher pour un repos tranquille, mérité, quand bien que nous serions transpercés de part en part par la mauvaise nouvelle ?
Oui, que pouvons-nous dire qui ne peut être mieux dit par nos chers aînés et anciens collègues de l’école de journal du Mollah de Sacré-Cœur. Les Tidiane Kassé, Abdourahmane Camara, Jean Meissa Diop, Ousseynou Guèye, As Mademba Ndiaye, Mame Less Camara, Noël Ndoye, Saada Ndiaye, Seydou Sall, Abou Abel Thiam, Souleymane Jules Diop, Ansouma Sambou, Malick Ndao, Pape Samba Diarra, Mamoudou Ibra Kane, Alassane Samba Diop … On en perd des noms.
Que Sidy Lamine Niasse était un homme de principe ! Un soldat de la démocratie ! Toujours prêt à la défendre, quitte à en perdre sa vie ! Qu’il était un militant de la liberté d’expression ! Du droit ! Afin que tout s’exprime simplement, sans chichi au nom de la liberté et du respect.
Ou alors dire ce que nous avons appris auprès de lui et géants de son école, où l’enseignement dispensait le courage d’assumer ses opinions, en second, quand on avait fini, en premier, de ne pas trahir et travestir, jamais, le factuel. Quoiqu’il en coûte.
De cette maison Walf et de ses traditions, (- faire par exemple les trois normaux à l’époque pour les bleus, un passage obligatoire – ) que nous avons eues la chance de connaître et partager un peu plus tard, avec plus ou moins de réussite, dans d’autres rédaction, nous retenons que jamais, Sidy Lamine Niasse, tout propriétaire qu’il était, n’était venu nous dire comment écrire un «papier», encore moins contre qui le «diriger».
Combattant dès ses premières heures adultes, l’intellectuel arabophone qui a toujours manifesté un respect pour l’autre intellectuel formé à une autre école, aimait échanger, aller à la rencontre des idées «étrangères», se «frotter» a elles, sans complexe, passionnément, intelligemment.
Incroyablement concerné par les causes perdues, jamais battu d’avance, Sidy Lamine Niasse, acteur essentiel de l’avènement de la première alternance politique au Sénégal, grâce à ses fameux téléphones Alcatel mis à la disposition des journalistes et étudiants, joue tout aussi bien un rôle important dans la deuxième alternance.
Le général Obasanjo, ancien président du Nigeria, appelé par Me Wade pour «vendre» aux Sénégalais l’idée du «report» de la présidentielle de 2012, n’oubliera pas de sitôt la conférence de presse convoquée par le Mollah de Sacré. Le Nigérian prenait son avion dans les heures qui suivirent, sans demander son reste. Ce n’est pas à Sidy Lamine qu’Obasanjo allait parler de démocratie.
On ne la lui racontait pas au Mollah. Tout comme au cours de la fameuse rencontre, entre éditeurs et Macky Sall alors Premier ministre.
Coordonnateur du collectif des patrons de presse, Sidy Lamine Niasse s’entendait dire par Me Wade, absent du territoire et convaincu être donné pour mort par la presse locale, que les journalistes sénégalais étaient inconséquents, inconscients.
C’était mal connaître le Mollah : «Mais Président, jamais la presse n’a dit une telle chose. Nous sommes des responsables président et, on vous souhaite tous ici une longue vie».
Me Wade avait été mal informé.
Le Mollah de Sacré Cœur, convaincu que Me Wade interviendrait au cours de la réunion et évoquerait sa «mort» annoncée par la presse, avait prévenu.
Fin jusqu’au bout des ongles.
Des anecdotes et faits de guerre, on pourrait en dire, à noircir du papier, tant ni la gratitude ni la reconnaissance ne manquent en ce moment douloureux, qui nous rappelle ô combien nous sommes fragiles, que tout a une fin, qu’il nous faut surtout savoir donner un sens à notre vie, afin qu’elle soit utile pour les nôtres, une cause, le pays. C’était ton cas cher Sidy.
Puisse Allah te pardonner et te faire miséricorde. Qu’Il t’accorde le salut et l’indulgence, te préserve du châtiment et te fasse entrer dans le paradis
Merci. Merci pour tout !
AUDIO
NELSON MANDELA, DU JEUNE BERGER À LA LÉGENDE
Quand le jeune Rolihlahla Talipunga Mandela a quitté sa montagne natale du Transkei il ne pensait pas devenir Nelson, l’un des personnages qui a marqué l’histoire du XXe siècle
Quand le jeune Rolihlahla Talipunga Mandela a quitté sa montagne natale du Transkei il ne pensait pas devenir Nelson, l’un des personnages qui a marqué l’histoire du XXe siècle. De l’étudiant en droit à la légende en passant par la prison du Robben Island : la vie de Nelson Mandela par Alain Foka.
TIGO OBTIENT SA LICENCE 4G
Priorité de ses nouveaux propriétaires, l’opérateur de téléphonie mobile, a officiellement obtenu le 4 décembre à Dakar sa licence 4G
Jeune Afrique |
Amadou Oury Diallo |
Publication 05/12/2018
Comme dévoilé par Jeune Afrique Business+, le deuxième opérateur mobile du pays Tigo Sénégal (avec une part de marché de 24,8 % à la fin septembre, derrière Sonatel/Orange à 53,1 %) a officiellement obtenu sa licence 4G le 4 décembre. La convention de concession et le cahier des charges qui lui permettront l’exploitation d’un réseau de télécommunications mobiles 4G a été signée le 4 décembre à Dakar entre Mass Thiam, le patron de Tigo et Abdou Karim Sall, directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), le régulateur du secteur.
Afin de pouvoir exploiter la 4G, Tigo a dû débourser 27 milliards de francs CFA (41,2 millions d’euros), d’après un chiffre révélé à Jeune Afrique par les services de communication de l’opérateur. Pour rappel, le premier opérateur du pays, Sonatel, avait, lui, payé 32 milliards de F CFA en 2016. Pour le moment, la direction de l’opérateur n’a pas encore dévoilé ni le montant du prix du renouvellement de sa concession expirée depuis 2017, ni sa durée. La concession accordée à Sonatel court sur dix-sept ans.
À peine l’acquisition de Tigo Sénégal actée, les nouveaux propriétaires avaient annoncé en mai dernier un ambitieux plan d’investissement de 70 milliards de F CFA pour « renforcer la qualité et l’étendue de la couverture du réseau, ainsi que les services qui lui sont associés (data, forfaits sans engagement, mobile banking…) sur l’ensemble du territoire sénégalais ». Aujourd’hui, une première étape de ce plan est franchie avec l’acquisition de la 4G.
Autre chantier auquel l’opérateur s’attèle : l’extension de son réseau de fibre optique. Il vient de confier au français Sagemcom le déploiement sur l’ensemble du territoire sénégalais de son réseau de fibre optique, déjà constitué de 1300 kilomètres. Objectif, se positionner dans la transmission des données haut débit et la transformation digitale des entreprises du pays. Au final, Tigo Sénégal vise la conquête de la place de leader du secteur détenue par l’opérateur historique, Sonatel.
HOMMAGES ÉMUS SUITE AU DÉCÈS DE SIDY LAMINE NIASSE
S’il était très critique, acide avec le pouvoir actuel comme avec les précédents, il n’en était pas moins respecté - En disparaissant à 68 ans, c’est donc à tous ceux passés au sein de son groupe Walf qu’il transmet le flambeau de la liberté de la presse
Au Sénégal, la presse a perdu ce mardi 4 décembre l’un de ses pères. Sidy Lamine Niasse, fondateur du groupe Walf qui se compose d’un journal, d’une radio et d’une télévision, avait 68 ans. Opposé à tous les pouvoirs, il s’est toujours battu pour la liberté de la presse, pour la liberté d’expression. Les hommages se sont multipliés.
S’il était très critique, acide avec le pouvoir actuel comme avec les précédents, Sidy Lamine Niasse n’en était pas moins respecté. Via un communiqué, le président Macky Sall a rendu hommage à « un pionnier de la presse privée, un infatigable défenseur des libertés individuelles ».
Le ministre chargé de la Communication du chef de l’État, l’ancien journaliste El Hadj Hamidou Kassé, a salué l’héritage démocratique laissé par Sidy Lamine Niasse. « Sidy a envisagé le journalisme comme une arme de combat. Il a été un témoin actif des mutations de la société sénégalaise, il a été un témoin actif des luttes démocratiques. »
Avec sa posture engagée, Sidy Lamine Niasse a participé aux transitions démocratiques, notamment à la première alternance avec l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir, estime le directeur de la radio Imédia, Mamoudou Ibra Kane. « La première alternance démocratique a été rendue possible quelque part aussi par le groupe Walfadjri qui a joué sa partition tout en respectant les règles et les codes du métier de journaliste. »
En 30 ans, Sidy Lamine Niasse a formé de nombreux techniciens et journalistes. En disparaissant à 68 ans, c’est donc à tous ceux passés au sein de son groupe Walf qu’il transmet le flambeau de la liberté de la presse.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MODY NIANG
LA VASTE ESCROQUERIE
Un autre cas illustratif de mal gouvernance est relatif à l’acquisition du Domaine du Général Chevance Bertin à Bambilor par l’Etat-Wade - Un gros scandale orchestré par le vieux président lui-même
La gestion scandaleuse du fameux ‘’Projet de Construction et de Réhabilitation du Patrimoine bâti de l’Etat’’ (PCRPE) occupe une place privilégiée parmi ‘’les cas illustratifs de mal gouvernance’’ mis en évidence par l’l’Inspection générale d’Etat (IGE) au cours de ses contrôles. J’ai rappelé, dans mes deux dernières contributions (les 21 et 28 novembre 2018) qu’il a été créé par les Socialistes par décret n° 97-932 du 18 juin 1997 et logé au cœur de la Présidence de la République (PR). Le candidat Abdoulaye Wade s’engageait fermement, une fois élu, à le dissoudre dès les premiers mois de sa gouvernance. On connaît la suite : triomphalement élu le 19 mars 2000, il conserve le PCRPE non seulement au cœur de la PR, mais en renforce le pouvoir ‘’corruptogène’’, en l’érigeant en ‘’Agence du Programme de Construction d’Immeubles administratifs et de Réhabilitation du Patrimoine bâti de l’Etat’’, par décret n° 2004-193 du 17 février 2004. Le PCRPE a enrichi nombre de Socialistes et de Libéraux entre 1997 date de sa création, et 2009 celle de sa dissolution (décret n° 2009-1253 du 11 novembre 2009). Le Projet ‘’Cœur de ville de Kaolack’’ a été, parmi de nombreux autres ayant eu pour maître d’ouvrage le PCRPE, un moyen de piller nos maigres deniers publics. J’ai passé en revue ce pillage organisé resté impuni, dans mes deux précédentes contributions.
Un autre ‘’cas illustratif de mal gouvernance’’ est relatif à l’acquisition du Domaine du Général Chevance Bertin à Bambilor par l’Etat-Wade. Un gros scandale, une vaste escroquerie orchestrée par le vieux président prédateur lui-même. Il s’agissait d’une sombre affaire d’acquisition de ces terres par l’Etat, plus exactement par le vieux président-politicien sous le manteau de l’Etat. Le ‘’Rapport public sur l’Etat de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes’’ de juillet 2014 (pp.76-81) explique, d’emblée, que « cette opération foncière, au motif déclaré de sécuriser les villages situés à l’intérieur de ces terres comporte, sur fond de détournement d’objectif, des manœuvres de contournement de la loi ». Le Rapport poursuit : « Par ailleurs, il y est relevé la perte de ressources fiscales, l’enrichissement de particuliers au détriment de la collectivité nationale et du Trésor public (…) ».
Le Rapport rappelle que des villages traditionnels de Bambilor, Déni Guèdj, Gorom II, Mbèye, Nguendiouf et Wayembam étaient « implantés dans le périmètre du titre foncier n° 1975/R situé dans le Département de Rufisque et appartenant aux héritiers du Général Chevance BERTIN. » C’est sous le prétexte fallacieux de ‘’sécuriser’’ lesdits villages que le vieux prédateur a acquis les terres sous le manteau de l’Etat. Le motif réel, on le connaît : « Son soubassement véritable était un projet planifié d’enrichissement de particuliers. » En effet, « les terres acquises par l’Etat ont été cédées à des particuliers, qui les ont revendues notamment à la Caisse de Dépôt et de Consignation et à une coopérative d’habitat dans des conditions qui ignorent toutes les règles de gestion de gestion du patrimoine foncier de l’Etat ». Le Rapport de l’IGE continue son explication de texte en ces termes : « Ainsi, les personnes physiques ou morales impliquées dans l’opération ont été attributaires ou concessionnaires de vastes étendues de terres, sans qu’elles aient été porteuses de l’un quelconque des projets prévus par la réglementation, mais simplement dans un but spéculatif. »
Tout au long de ce projet planifié d’enrichissement facile de particuliers, la loi a été violée sans état d’âme, et dans l’indifférence généralisée. Elle l’a été dans les attributions de vastes parcelles par voie de bail. Ces baux, notent les contrôleurs de l’IGE, « ont été consentis sans respect des conditions prévues par la loi, notamment, l’obligation de mise en valeur incombant aux attributaires. Ainsi, soit aucun programme immobilier n’a été présenté, soit, le cas échéant, celui-ci n’a pas été agréé par les services techniques compétents qui ignoraient tout de son existence ». S’y ajoute que « ces programmes n’ont jamais eu un début de réalisation, ce qui constitue la preuve manifeste qu’ils n’étaient qu’un alibi pour se livrer à la spéculation ». Les lois et règlements ont été aussi allègrement violés dans la cession des terrains domaniaux au profit d’individus qui ne sont ni titulaires de baux ni de titres d’occupation. Dans ce cas, « seule une autorisation législative pourrait permettre la gestion directe ». Or, celle-ci n’a jamais existé.
Il y a aussi que, dans les importantes transactions immobilières, les recettes fiscales perçues par le Trésor public sont des miettes par rapport à ce qu’il aurait dû percevoir. Ces recettes proviennent des « droits d’enregistrement et de la taxe de plus-value immobilière exigibles sur lesdites transactions ». Les bénéficiaires de cessions indues de terrains, les ont purement et simplement vendus, « sans avoir réalisé le moindre aménagement sur les sites contrairement à leurs déclarations ». « (Ils) auraient dû donc, poursuit le Rapport de l’IGE, être taxés sur la différence entre le prix d’acquisition et le prix de cession ». Rien de cela n’a été fait. Au contraire, « la plus-value a été minorée, sans que l’administration ait mené la moindre action pour redresser les bases de taxation, de toute évidence fortement sous-évaluées, et sauvegarder les intérêts du Trésor public ». La préoccupation des responsables véreux de cette administration était tout autre : ils privilégiaient manifestement leurs intérêts égoïstes, au détriment de la collectivité nationale. La conséquence directe de leur cupidité morbide, c’est que « l’Etat a perdu dans ces opérations, hors toutes pénalités, amendes et intérêts de retard la somme de trente milliards cinq cent trente-trois millions quatre cent cinquante-six mille (30.533.456.000) francs CFA ». Milliards ainsi répartis :
revenus de cession du domaine privé de l’Etat : 22. 990. 000. 000 francs CFA ;
taxe de plus-value immobilière : 3. 805. 060. 000 francs.
Avec l’application des pénalités, amendes et intérêts de retard, les pertes du Trésor public pourraient dépasser 40 milliards. Peut-être même plus, si on considère l’ampleur de toutes les opérations frauduleuses. Ces milliards du pauvre contribuable sénégalais ont sûrement garni les comptes de responsables de l’administration fiscale occupant encore aujourd’hui de hautes responsabilités, et continuant probablement leurs forfaitures, en toute impunité. Nous en aurons davantage le cœur net dans notre prochaine contribution. Nous nous emploierons à illustrer, en nous appuyant toujours sur le Rapport de juillet 2015 de l’IGE, comment celui qui se proclamait fièrement ‘’fabricant de milliardaires’’, a passé le plus clair de sa longue et scandaleuse gouvernance, à enrichir sans cause une minorité de particuliers.