Si And gueusseum ne fait pas de compromis sur le régime indemnitaire, le secteur de la santé risque d’être bloqué, car le gouvernement n’entend pas négocier sur ce point de manière isolée. C’est un régime global des fonctionnaires qui sera proposé par l’Etat, a expliqué Abdoulaye Diouf Sarr, lors du vote de son budget. Qui, cette année, a connu une hausse de plus de 29 milliards, comparé à 2018.
Le gouvernement ne va pas négocier un régime indemnitaire de manière isolée. L’Alliance And gueusseum est avertie, car le ministre de la Santé et de l’action sociale ne compte pas bouger d’un iota sur ce point. Par conséquent, la ponction de salaire annoncée sera maintenue si les fonctionnaires de la santé ne reprennent pas le travail. En résumé, c’est comme ça qu’il faut comprendre la réponse de Abdoulaye Diouf Sarr à l’interrogation d’un député, lors du vote du budget de son ministère. Qui, faut-il le mentionner, a connu une hausse de 29 milliards 368 millions 921 mille 930 Cfa. Ainsi, pour 2019, Abdoulaye Diouf Sarr devra gérer 198 milliards 856 millions 033 mille 250 Cfa qui seront répartis comme suit : Les dépenses de personnel sont arrêtées à 44 milliards 527 millions 602 mille 481 Cfa, soit une hausse de 5 milliards 207 millions 896 mille 161 Cfa, comparé à 2018. Les dépenses de fonctionnement, en 2019, vont connaître une augmentation de 4 milliards 913 millions 647 mille 916 Cfa. Ainsi, elles sont évaluées à 14 milliards 344 millions 513 mille 916 Cfa. Cette hausse significative, a expliqué Abdoulaye Diouf Sarr, va permettre de renforcer le budget des directions et services aussi bien au niveau central que déconcentré, mais aussi l’accessibilité et la qualité des soins avec le renforcement du budget de l’unité mobile.
Ce vote du budget a été marqué, comme d’habitude, par des sollicitations isolées. En effet, entre demande d’aide formulée par la mouvance présidentielle et reproche de l’opposition, Abdoulaye Diouf Sarr a eu largement le temps d’exposer le bilan «positif» du gouvernement. De ses dires on retiendra qu’«en 2012, seuls 20% des Sénégalais avaient une assurance maladie. Maintenant, 49% ont une couverture maladie. L’objectif est d’atteindre 75%, et certaines zones l’ont atteint. 176 bourses de spécialisation ont été octroyées aux médecins en 2012 contre 540 bourses avec une multiplication par 2 du taux en 2018. En 2019, le Sénégal va démarrer la construction du Centre national d’ontologie. Les hôpitaux de Touba, Sédhiou, Kaffrine et Kédougou sont en chantier. De 3 centres de dialyse en 2012, on en est aujourd’hui à 12 et on s’apprête à livrer 4 autres. En 2012, nous n’avions qu’une machine de radiothérapie. Aujourd’hui, nous avons 3 accélérateurs de particules», dit-il. A ce rythme-là, il «faut (vraiment) être myope pour ne pas voir une différence de visons» entre l’ancien et l’actuel régime, a expliqué Diouf Sarr. Qui a été égratigné par l’opposition avec des arguments peu commodes.
C’est le député Cheikh Abdou Mbacké qui a ouvert les hostilités : «Les revendications traduisent votre incompétence. Depuis Eva Marie Colle Seck, la santé est malade et tu en es la cause. Je te connais assez pour savoir que le secteur de la santé sous tes ordres ne va pas avancer. Il faut dialoguer avec les syndicats. Toutes les filles (il fait allusion aux jeunes députées, Ndlr) qui ont demandé des ambulances les ont reçues. Maman, je vais t’en offrir une si le ministre ne le fait pas.» Cette dernière phrase n’a pas été du goût de la députée Amy Ndiaye. «Il faut préciser en donnant des noms. Tu fais pression sur les ministres pour ensuite passer au bureau pour des commissions, on se connaît tous», a-t-elle déclaré.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a tenu une conférence de presse pour entretenir l’opinion de la situation des universités qui ne paraît pas assez reluisante.
Les enseignants du supérieur s’indignent de la décision de la France d’augmenter les frais d’inscription des étudiants africains dans les universités françaises. Malick Fall et ses camarades suggèrent ainsi au gouvernement du Sénégal et aux pays africains de prendre toutes les dispositions pour garantir à leurs enfants l’accès à un enseignement supérieur de qualité, capable de prendre en charge les véritables problématiques pour un développement souverain du continent. M. Fall a aussi dénoncé les retards accusés par le consulat de France sur la délivrance des visas.
Face à la presse, le Saes constate avec regret la situation sociale qui prévaut actuellement dans les campus sociaux avec la fermeture ou la menace de fermeture de la quasi-totalité des restaurants universitaires.
Les enseignants du supérieur pointent du doigt la Primature, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et le ministère de l’Economie, des finances et du plan. Pourquoi ? «Ils n’ont pas mis en place une politique d’anticipation. Le Mesri aurait dû analyser, en accord avec les directeurs des œuvres universitaires, les repreneurs des restaurants universitaires et le Mefp, la situation financière et s’accorder sur les modalités pratiques de paiement des arriérés avant la rentrée universitaire», explique M. Fall.
Le syndicat des enseignants du supérieur a déploré l’application «aveugle» faite par le ministère de l’Economie, des finances et du plan des clauses du programme «Sica-star», conclu avec le Fmi. Il considère cette mesure comme une violation flagrante de l’autonomie financière des universités publiques consacrée par la loi n°2015-2 du 6 janvier 2015, relative aux universités publiques.
Par ailleurs, le Saes accable le Trésor public qui n’a pas appliqué les termes du protocole d’accord conclu entre le Saes et le gouvernement sur la retraite, notamment sur les fonds de solidarité, «malgré les cotisations versées par les universités».
PAR MOÏSE DOSSOUMOU
PATRICE TALON CHANGE LES PARADIGMES
Très peu intéressé par l’aide au développement, le président béninois demande à ses interlocuteurs de voir la réalité en face - Les pays développés qui donnent l’impression d’être préoccupés par l’épanouissement des pays pauvres n’agissent que par intérêt
Il l’avait martelé l’année écoulée au sommet du G20 en Allemagne. Ces jours-ci à Cotonou, il est revenu à la charge. La 36ème session de l’assemblée parlementaire paritaire Afrique Caraïbes Pacifique et Union européenne (Acp-Ue) a offert l’opportunité à Patrice Talon d’exposer une énième fois sa vision du développement. Face aux députés en provenance de plusieurs continents, le chef de l’Etat a remis en cause l’un des postulats qui caractérisent depuis des lustres la gouvernance de plusieurs pays du Sud. « L’aide au développement a montré ses limites », estime le chef de l’Etat qui refuse d’en faire une priorité. En déplacement à Oslo en Norvège il y a tout juste quelques semaines, le chef de l’Etat avait déclaré que son voyage ne s’inscrivait pas dans la démarche d’une quête de l’aide au développement. Un discours atypique plutôt osé qui avait fait dresser des cheveux sur la tête à nombre d’africains qui ne jurent que par l’aide occidentale.
Voilà que devant les 78 députés de l’Assemblée parlementaire paritaire Acp-Ue, Patrice Talon s’est fait plus incisif. Pour lui, il n’est pas question de donner priorité à la politique de la main tendue. En interpellant les députés venus de plusieurs horizons pour se retrouver à Cotonou, le président de la République les convie à un changement de paradigme. Très peu intéressé par l’aide au développement, il demande à ses interlocuteurs de voir la réalité en face. Les pays développés qui donnent l’impression d’être préoccupés par l’épanouissement des pays pauvres n’agissent que par intérêt. En réalité, aucune nation n’aide une autre à aller de l’avant. Pour qu’un Etat émerge, cela dépend essentiellement de la volonté de ses ressortissants de travailler d’arrache-pied. La charité ne donne le sourire que pendant un temps. C’est en cela qu’une sagesse africaine enseigne qu’il vaut mieux apprendre au nécessiteux à pêcher plutôt que de lui donner du poisson.
Patrice Talon est convaincu que « le développement de nos pays respectifs passe par l’outil de développement économique qu’est l’investissement privé, l’implantation, le développement des Petites et moyennes entreprises (Pme) ». Etant lui-même un acteur du secteur privé, il sait mieux que quiconque que la richesse créée à une certaine hauteur impacte beaucoup plus la vie d’une nation qu’une hypothétique aide qui ne fait que l’enfoncer dans la fange du sous-développement. Si cet instrument conçu par les puissances étrangères était réellement destiné à tirer les Etats pauvres vers le haut, il y a bien longtemps que le Bénin aurait vaincu la pauvreté. Le chef de l’Etat, au vu de plusieurs constats, invite à une autre conception de la coopération et de la solidarité. C’est pour cela qu’il ne jure que par l’accompagnement des Pme. Encore qu’il faudra créer les conditions de promotion de ces entreprises dont la vocation est d’étoffer le tissu économique en le rendant davantage dynamique.
La promotion des Pme que Patrice Talon indique comme porte de sortie de la pauvreté impose au gouvernement d’adopter des comportements nouveaux. Il est vrai que le Conseil des ministres a adopté il y a peu le code des Pme. Reste à l’Assemblée nationale de jouer sa partition afin que notre pays soit doté de ce texte de loi. En outre, il faudra veiller à ce que les actes réglementaires qui en découleront facilitent véritablement l’implantation des entreprises. En termes clairs, il revient à l’Exécutif de mettre en place le cadre qui assure l’épanouissement à ceux qui prennent la lourde décision d’entreprendre. Lorsque tous ces jalons auront été posés, le suivi méticuleux et les réajustements qui s’en suivront sur la base de l’objectivité permettront au Bénin de nourrir la prétention de sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Patrice Talon a parlé. Vivement les actes !
BARA SYLLA ET AMADOU WOURY DIALLO ECOPENT DE 7 ET 5 ANS DE PRISON FERME
L’affaire des médicaments illicites à Touba Belel portée au tribunal de grande instance de Diourbel a connu son épilogue hier, mardi 4 décembre. Bara Sylla et Amadou Woury Diallo ont été condamnés respectivement à 7 et 5 ans de prison ferme avec une amende de 200 millions à payer à l’ordre des pharmaciens du Sénégal.
Le verdict est tombé sur l’affaire des faux médicaments confisqués à Touba Belel dans la localité de Touba en 2017. Le Tribunal de Grande Instance de Diourbel, a condamné Bara Sylla et Amadou Woury Diallo respectivement à 7 et 5 ans de prison ferme. Ces derniers poursuivis pour les chefs d’accusations d’association de malfaiteurs, contrebande, exercice illégal de la profession de pharmacien et complicité d’exercice, devront en plus de leur peine, verser à l’Ordre des pharmaciens du Sénégal ainsi qu’au syndicat de la même corporation une amende de 200 millions F CFA.
Le Tribunal de Grande Instance de Diourbel a aussi confisqué les deux véhicules qui transportaient les médicaments d’une valeur de plus d’un milliard de nos francs. Une nouvelle qui réjouit le ministère de la Santé qui considère cette sentence comme une victoire dans la lutte contre les faux médicaments. «Ceci témoigne encore de notre volonté de lutter contre le trafic de médicaments mais aussi contre ces contrefaits», a déclaré le ministre de la santé Abdoulaye Diouf Sarr. Et de renseigner : «nous avons le devoir de protéger la population et nous allons tout faire pour traquer les personnes qui s’adonnent à ce métier». Pour ce qui concernent les médicaments saisis, les acteurs de la santé ont renseigné, qu’ils seront détruire afin d’éviter qu’ils entrent dans le circuit. Du coté des professionnels du médicament, le verdict reste une victoire dans la lutte.
Cependant, le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens ainsi que le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal qui s’étaient constitué partie civile dans cette l'affaire de la saisie de médicaments appelée «Touba Belel», le 11 novembre dernier, demande à l’Etat de criminaliser le trafic et la fabrique de contre façon des médicaments. «Nous faisons le plaidoyer pour la ratification sans délai de la convention médicrime qui oblige les Etats signataires à ériger en infraction pénale la fabrication et le trafic de médicaments contrefaits», soutient l’ordre des pharmaciens lors de son dernier point de presse à Dakar le 11 mai dernier sur les faux médicaments saisis. Il faut souligner que la localité de Touba est considérée comme la plaque tournante du trafic de médicaments avec ses nombreux dépôts.
Ainsi, avant l’affaire Touba Belel, il y avait l’affaire «Darou Mousty» où des médicaments saisis avaient été restitués à leurs propriétaires. Des procédés qui ont amené les professionnels du médicament à dire non à la vente illicite de médicaments qui entrave la profession de pharmacien.
PAR OLIVIA NLOGA
UN PRÉSIDENT AFRICAIN PEUT-IL ÊTRE MALADE ?
Dix-huit présidents africains sont décédés dans l'exercice de leur fonction au cours des vingt-cinq dernières années - C'en est suivi une agitation qui révèle l'urgente nécessité de déconstruire un mythe : le chef n'est pas immortel
La Tribune Afrique |
Olivia Nloga |
Publication 05/12/2018
Parti assister à la Future Investment Initiative, le président gabonais Ali Bongo, victime d'un malaise le 24 octobre est resté plus d'un mois en soins à l'hôpital King Faisal de Riyad. C'est après quatre longs jours de silence que la présidence se décidait enfin à donner des informations sur le Chef de l'État. Sporadiques et contradictoires pour certains, les communiqués officiels n'ont pas suffi à éteindre la rumeur grandissante qui donnait Ali Bongo pour mort suite à un AVC. Alors qu'il est désormais en convalescence à Rabat au Maroc, la santé du président gabonais est toujours le sujet d'intenses spéculations. Peut-on, en ce type de circonstances, se fier à la communication officielle ?
«Les informations sur l'état de santé du chef de l'État sont extrêmement rassurantes.» C'est par ces mots que la présidence gabonaise espérait mettre fin, le 11 novembre dernier, à la première saison d'une série à suspens qui tient les Gabonais et la presse internationale en haleine depuis plus d'un mois. Victime d'un malaise à Riyad où il se rendait pour prendre part au Davos du désert, Ali Bongo a été pris, selon les déclarations initiales de ses communicants, d'une fatigue qui se transformera au fil des semaines en « saignement justifiant une prise en charge médico-chirurgicale ». A l'inverse de rassurer l'opinion, ces déclarations discordantes n'ont fait qu'ajouter au doute qui habite les Gabonais quant à la gravité de l'état d'Ali Bongo. Faut-il croire ce que dit la présidence ?
Se taire ou mentir
Il est utile de rappeler que bien que s'exprimant le plus souvent dans un décor chargé des emblèmes républicains, le ou la porte-parole de la présidence quel que soit le pays dont il s'agit est avant tout celui ou celle du président. On peut l'observer aux États-Unis notamment où Sarah Huckabee Sanders, plutôt qu'à exposer les mesures de l'administration Trump, consacre l'essentiel de son énergie à la défense du commandant en chef. En France, on a aussi récemment vu Bruno Roger-Petit, à l'acmé de l'affaire Benalla, intervenir publiquement en en soutien d'Emmanuel Macron. Ces prises de position s'ajoutent aux nombreuses voix officielles et officieuses qui s'activent en temps de crise de coups de téléphone en rendez-vous nocturnes auprès de journalistes surchauffés.
Le porte-parolat de la présidence est une fonction physique. Par son corps dressé devant le pupitre face au public, le porte-parole interprète et personnifie la voix présidentielle qu'il relaye et aussi protège. Sa position l'institue à la fois comme canal et comme rempart, la seconde mission étant en pratique plus impérieuse que la première.
Doit-il dire la vérité ? Un bon communicant officiel est celui qui sait surtout quand il faut se taire sans toutefois mentir, et les oreilles averties savent déceler dans un bréviaire de circonvolutions consacrées quand la situation mérite qu'on s'en préoccupe.
Un président n'est jamais malade. Il travaille trop...
Ainsi, la présidence la République gabonaise quand il a fallu se décider à rompre un silence qu'il devenait risqué de prolonger a au départ adopté la dédramatisation comme ligne de conduite. Ali Bongo, comme la plupart de ses homologues n'est jamais malade, il est « fatigué » préfère-t-on toujours dire lorsqu'il s'agit du magistrat suprême. Victime de son hyperactivité, de sa vision, de son ambition, quand un président est souffrant c'est toujours parce qu'il travaille trop. Exception faite de l'Algérie, l'autorité reste associée à la validité, voire même dans de nombreux cas encore à une forme de bonne santé vigoureuse et virile. Il est de tradition en Afrique que le chef soit célébré au motif de ses qualités morales et physiques.
Se pliant à cet imaginaire, en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara ne cesse de démentir depuis 2013 les rumeurs lui prêtant une maladie grave. Au Nigéria, la santé de Muhammadu Buhari n'a pas manqué de susciter elle aussi de vives polémiques. Absent du pays pendant près de trois mois cette année, l'homme politique âgé de 75 ans a dû rassurer sur sa condition physique avant d'annoncer sa candidature à sa propre succession en 2019. Il y'a quelques jours, il s'est encore vu contraint, en marge d'une réunion de la COP 24, de réfuter verbalement puis par un communiqué officiel, les rumeurs galopantes selon lesquelles il aurait été remplacé depuis plusieurs mois par un clone ! Sans pour autant livrer de détails sur la nature de sa pathologie. Car s'il est bien un secret scrupuleusement gardé, c'est le bulletin médical du président. Nul ne peut douter de son aptitude à diriger et il est fréquent de limiter les apparitions de dirigeants diminués ou de veiller à leur administrer auparavant quelque énergisant afin d'éviter une faiblesse en public.
Maintenir à tout prix le secret...
A la question « Le chef peut-il être souffrant ? », la réponse est le moins souvent, le moins longtemps et dans le plus grand secret possible. On découvrira à la mort d'Houphouët Boigny en 1993 qu'il était dévoré par le cancer depuis trois ans.
En effet, lorsque l'état du dirigeant est dans un état critique voire que le décès est survenu subitement, le réflexe naturel est d'abord de garder le secret. Un mutisme stratégique qui permet dans un premier temps d'évaluer la situation et de préparer le plan d'action pour la suite. Il s'agit pour le régime en place d'éviter à tout prix de créer une panique qui pourrait profiter à un coup d'État éventuel, ainsi qu'on a pu le voir en 2008 en Guinée, où quelques heures seulement après l'annonce de la mort de Lansana Conté, une junte dirigée par le tristement célèbre Moussa Dadis Camara s'empressait de prendre le pouvoir.
Cinq ans plus tôt, c'est à Sao Tomé que, profitant de l'absence du président Fradiquo de Menezes en visite au Nigéria, le commandant Fernando Pereira, surnommé « Cobo », dirige un putsch éphémère qui ne durera qu'une semaine. Scénario qui se répète en Gambie, où à la veille de la Saint Sylvestre 2014, des hommes armés tentent un coup d'État alors que Yaya Jammeh se trouve hors du pays.
... car la nature a horreur du vide
La nature a horreur du vide, surtout en politique. Aussi les canaux officiels de communication doivent-ils le combler par des formules et expressions se voulant rassurantes qui peinent parfois à convaincre. « Malaise » et « fatigue » sont les vocables les plus usités pour décrire une condition ayant nécessité une prise en charge médicale impliquant une hospitalisation. Lorsque l'épisode est présenté comme une fatigue « sévère » comme l'a d'abord qualifiée le porte-parole de la présidence s'agissant d'Ali Bongo, on peut soupçonner une intervention chirurgicale.
D'autres signes sont autant révélateurs pour apprécier l'état de santé du président : un temps trop long pour réagir aux rumeurs, l'annulation d'engagements internationaux ou les silences embarrassés du palais présidentiel par exemple, qui dans le cas gabonais est à présent remplacé par la Première Dame qui a pris le relais de la présidence sur la gestion de la communication de crise. C'est l'épouse du chef de l'État qui actuellement, sur Twitter et Facebook, informe sur l'évolution de la situation du président, une manière à la fois d'humaniser et de dépolitiser le sujet. Selon ses dernières publications, Ali Bongo en convalescence reste concentré sur les dossiers prioritaires et devrait tenir très prochainement une réunion avec le Premier Ministre et la garde rapprochée.
Heureux ceux qui auront cru sans avoir vu
L'absence d'images fait elle aussi figure d'indicateur sincère quant à la gravité de la situation. Donné pour mort en 2004, Paul Biya alors en Suisse n'avait pu dissiper les doutes qu'à son atterrissage à l'aéroport de Yaoundé, duquel il s'était fendu de la formule devenue célèbre « Le mort vous salue ! ». Tout aussi caustique, le leader cubain Fidel Castro, victime d'énièmes rumeurs, se moquait dans une vidéo diffusée à la télévision nationale de ses ennemis qui n'auraient, après avoir prématurément déclaré sa mort, d'autre choix que de le ressusciter.
Voulant attester de son bon rétablissement, les services de communication d'Ali Bongo ont amplement relayé les images du président gabonais aux côtés de celui qu'il aime appeler son « Frère », leroi du Maroc, Mohammed VI, venu lui rendre visite.
Les communiqués et tweets invitent à croire une nouvelle, les images y obligent. Faute de preuves irréfutables, visuelles et sonores, les spéculations vont bon train, nourries par ceux que les journalistes aiment à désigner « l'entourage proche » ou « plusieurs sources dignes de foi ».
Dix-huit présidents africains sont décédés dans l'exercice de leur fonction au cours des vingt-cinq dernières années. Dans la majorité des cas, cela a donné lieu à une agitation qui révèle l'urgente nécessité de déconstruire un mythe qui résiste : le chef n'est pas immortel.
Olivia Nloga est Experte en communication politique
«JE NE SUIS PAS UN PRESIDENT QUI ACHETE LES JOURNALISTES»*
Le président Abdoulaye Wade à l’inauguration du siège du groupe Walfadjri
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a inauguré, le jeudi 1er avril 2010, le siège du Groupe Walfadjri. A cette occasion, l’ancien Chef de l’Etat avait affirmé qu’il n’est «pas un président qui achète les journalistes». C’est pourquoi, il avait invité la presse à une rencontre après la célébration du cinquantenaire de l’indépendance pour échanger dans le but de trouver des solutions aux problèmes.
«Nous pourrons nous retrouver pour discuter, après les festivités marquant le cinquantenaire de notre accession à la souveraineté internationale. Je ne suis pas un président qui achète les journalistes. Mais, il est de mon devoir de les soutenir». C’est le président de République, Me Abdoulaye Wade qui répondait ainsi au plaidoyer du président du Groupe Sud Communication, Babacar Touré, pour une presse libre et indépendante dotée de moyens dans un environnement favorable. C’était hier, jeudi 1er avril, lors de l’inauguration de la «Tour de Marbre», le siège du groupe Walfadjri, sis à la route du Front de Terre.
Le président de la République avait expliqué les raisons de sa présence: «Je suis des vôtres. Et ce n’est pas pour vous faire plaisir quand je dis que j’ai l’âme d’un journaliste. Je crois à la presse comme dimension de la démocratie. La presse a joué un rôle important dans la survenue de l’alternance en 2000, au Sénégal. Tout cela m’attache à la presse», a-t-il martelé. C’est pourquoi il se dit «surpris de ne pas être compris par les journalistes» car il n’a pas besoin qu’on lui fasse plaisir. «Je n’en ai pas besoin», avait-il soutenu.
Pour lui, la presse est un «facteur d’éducation et de formation, de renforcement de la démocratie. La presse libre chasse la magouille en la dénonçant, en la portant à la connaissance des autorités. J’ai toujours respecté le droit de la presse à l’information. C’est pourquoi les portes du palais sont ouvertes aux journalistes pour avoir accès à la bonne information. J’ai demandé à mon gouvernement de s’ouvrir à la presse», avait-il martelé.
Dans le même sillage, Me Abdoulaye Wade a regretté le fait qu’il n’existe pas de «journal bilingue paraissant en même temps dans les capitales des pays africains». De même, il n’y a pas de Radios, de télévisions panafricaines pour relever le défi de l’information internationale. «Le gouvernement est prêt à donner les moyens aux jeunes ambitieux décidés à porter ce projet» avait-il rassuré. D’ailleurs, le président de la République disait être favorable à la création d’une télévision africaine (Rta) d’ici à la fin de l’année qui va couvrir le continent, de Dakar (Sénégal) au Cap en Afrique du Sud.
En outre, le président de la République avait qualifié le président du groupe Walfadjri de «battant», de «combattant», de «créateur» et d’«homme d’exception». «Vous avez créé un groupe de presse pour l’avenir». Et de demander aux jeunes journalistes de s’inspirer du modèle de courage, de la qualité et de la persévérance des anciens. Impressionné par la forte mobilisation ce jour là, le président Wade avait lancé à l’adroit de Sidy amine Niasse: «J’en ai fait beaucoup, mais une inauguration aussi populaire, je n’en ai pas encore vue», déclare-t-il en présence du Premier ministre d’alors, Souleymane Ndéné Ndiaye, de l’ancien président du Sénat, Pape Diop, de l’ancien président du Conseil économique et social, Feu Ousmane Masseck Ndiaye, de Feu Djibo Kâ ainsi que toute la haute hiérarchie libérale.
Auparavant, Babacar Touré, le président du groupe Sud Communication, s’est fait le porte-parole de presse. Il a invité l’Etat à la mise en œuvre de règles du jeu claires et transparentes, faites d’équité et de respect mutuel avant de lister des contraintes de la profession. (Cf discours)
Il s’en est allé hier, mardi 4 décembre, suite à un malaise qui lui a été fatal. Sidy Lamine Niasse reste un grand pionnier de la lutte pour les libertés et la démocratie. Son engagement face aux différents régimes constitue un legs qui marquera à jamais les Sénégalais.
C’est un engagement pour la liberté qui a amené Sidy Lamine Niasse à se lancer dans la presse. En janvier 1984, il crée le bimensuel Walfadjri (mots arabes signifiant l’Aurore) qui devient hebdomadaire en novembre 1987. Au mois de mai 1991, le journal devient semi-quotidien, paraissant trois fois par semaine. C’est à partir de février 1993 que Walfadjri a commencé à paraitre quotidiennement. Sidy Lamine Niasse ne voulut pas s’arrêter en si bon chemin.
En novembre 1997, il obtient l’autorisation d’ouvrir une radio avec la création de Walf Fm. Et, progressivement, il mit en place l’un des premiers groupes de presse de l’Afrique de l’Ouest composé d’un quotidien (Walf Quotidien), d’une radio (Walf Fm), d’une télévision (Walf Tv) et d’un site internet (walf.net). Véritable vitrine de la presse sénégalaise, son groupe s’est fortement illustré dans la défense des libertés.
De novembre 1979 à novembre 1980, Sidy Lamine Niasse passe son premier séjour carcéral. C’était sous le magistère du président Léopold Sedar Senghor. Ses idées sont aux antipodes de la bienséance préconisée par le premier président du Sénégal indépendant. Au début des années 2000, le groupe de Sidy Lamine Niasse faisait parti des pionniers de la scène médiatique. A côté de rarissimes chaines privées, Walfadjri a joué sa partition dans l’éveil des consciences qui a abouti à la première alternance, avec l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir.
Le combat contre les régimes entre Sidy Lamine Niasse et les présidents sénégalais a été aussi ressenti sous le règne du président libéral Abdoulaye Wade. Les relations entre les deux hommes étaient souvent heurtées. D’ailleurs, le 19 mars 2011, Sidi Lamine Niasse avait appelé à manifester contre son régime à la Place de l’Indépendance. C’était à l’approche de la présidentielle de 2012. Les divergences entre Sidy Lamine Niasse et les régimes ne se sont pas limités au magistère du président Abdoulaye Wade. Un contre pouvoir, il l’était. Il l’incarnait. Sidy Lamine Niasse s’est illustré ces dernières années à travers des attaques contre le régime du président Macky Sall.
La défense des libertés du groupe Walfadjri a été à l’origine de l’attaque de ses locaux. En effet, dans la journée du vendredi 25 septembre 2009, le siège du groupe a été mis à sac par les disciples de Serigne Modou Kara Mbacké. Sidy Lamine Niasse est né le 15 août 1950 à Kaolack. Il avait 68 ans à la date d’hier, mardi 4 décembre, jour de son rappel à Dieu. Il est fils d’un érudit de la famille Niasse. Son père est El Hadji Mohamed Niasse, descendant d’El Hadji Abdoulaye Niasse.
«Sidy Lamine Niasse est ce que l’on peut appeler un contemporain capital qui aura contribué, de façon décisive et déterminée, à écrire l’histoire du dernier quart du 20ème siècle et de l’aurore du 21ème ponctuée par la survenue -ou plutôt le surgissement- de la première alternance démocratique dans notre pays. Nous sommes tous, peu ou prou, à des titres et degrés divers, redevables d’un tel guide et mentor. Comme Prométhée, il s’est emparé du feu pour éclairer les siens et faire poindre les premiers feux de l’aurore, le goût de l’action et la foi irriguant le coeur et le corps, l’amenant jusqu’à payer de sa personne, en plusieurs circonstances». Ces propos sont de l’ancien président du CNRA, Babacar Touré, dont le nom et celui de Sidy Lamine Niass se confondent dans la longue marche pour la liberté d’expression au Sénégal et celle de la presse en particulier. Alors, président du Groupe Sud Communication, M. Touré avait d’ailleurs fait un témoignage éloquent lors de l’inauguration de l’actuel siège du Groupe Walfadjri devant le président de la République d’alors, Me Abdoulaye Wade. Sud Quotidien publie in extenso, pour ses lecteurs, ce discours du 1er avril 2010, jour fondateur d’une nouvelle aurore, encore plus lumineuse pour la presse et les citoyens de ce pays.
Discours de Monsieur Babacar TOURE, lors de l’inauguration du siége du Groupe Wal Fadjri
Dakar, le 1er avril 2010
Excellence, Monsieur le président de la République
Mesdames, Messieurs, honorables invités
Et distingués hôtes du Groupe Wal Fadjri
Chers collègues et confrères
Monsieur le président du Groupe Wal Fadjri et estimé collègue
Mon cher Sidy,
Quand tu m’as informé de ton initiative et demandé de m’impliquer aussi bien dans la phase d’élaboration que dans la mise en œuvre, j’ai marqué un accord enthousiaste, teinté cependant de quelque appréhension.
L’initiative est d’autant plus enthousiasmante que le secteur des médias, des moyens de communication de masse, mérite bien d’être ausculté, même si c’est à la faveur et dans la ferveur d’une célébration. La presse n’a pas pour vocation, ni pour tradition, de parler d’elle-même. Elle laisse ce soin à d’autres qui ne s’en privent point. Et c’est bien ainsi, car si nous nous estimons loisible de parler de tout et de tous, il serait malvenu, pour nous, de jouer à la vertu outragée, à la moindre remarque, de la part de ce qui fonde en légitimité, notre raison d’être : le public, dans sa composition diverse et plurielle.
Voici plus d’un quart de siècle que nous cheminons ensemble. J’ai eu l’occasion de vérifier, à suffisance, ta foi inébranlable en Dieu et au destin de ses créatures. De cette foi, découle ton engagement plein et entier dans la réalisation ambitieuse et toute de générosité des idéaux qui font notre humanitude. Homme de Dieu, Homme de mission, tu t’es très tôt élevé contre tous les obstacles qui pouvaient se dresser sur le chemin de la recherche de la Vérité.
C’est bien cette quête de Vérité – et de sens - qui t’a fait entrer en journalisme, comme on entre en religion, armé d’une conscience sacerdotale. Si seule la vérité est révolutionnaire, alors, il faut la dire. Par l’écrit d’abord, qui est verbe, la parole qui est action, l’image qui est création.
J’ai décrit ainsi le Groupe Wal Fadjri qui a investi les principaux secteurs de la presse : imprimerie, presse, radio et télévision, ce qui en fait l’un des plus grands groupes dans l’espace africain francophone. Un mot pourrait résumer, quoi qu’imparfaitement, ton parcours : la créativité.
Une créativité aux confluences des rencontres et de convergences paradoxales. Originelle d’abord. Tu es issu d’un métissage arabo- africain, dans une prestigieuse famille religieuse aux riches traditions d’érudition et de culture. Intellectuel islamiste, homme d’idées, ouvert et curieux des autres, de la vie tout court, tu as su rendre fécondes d’autres rencontres, avec le doyen Cheikh Touré notamment, le regretté Latif Guèye et les « jeunes anciens » fidèles et loyaux compagnons de toujours, Tidiane Kassé, Abdourahmane Camara, Mademba Ndiaye, Jean Meïssa Diop, Mame Less Camara et, plus tard, un certain Madiambal Diagne. Et bien d’autres. De ces rencontres, est né Wal Fadjri, annonciateur d’une aube nouvelle.
Avec ceux-là et tous les autres membres de la grande famille que tu as su constituer au sein et en dehors de Wal Fadjri, tu as su relever des défis majeurs. Dont celui de l’édification d’une presse qui a émergé du libre commerce des idées. Tu as su éviter, peu ou prou, la tentation d’une presse à laquelle on reconnaîtrait le droit aux excès, aux abus en présumant que les méfaits de cette liberté seraient compensés par ses bienfaits. Tu as su t’adapter, en changeant le format et la formule de ton projet initial et en adoptant la démarche d’une presse professionnelle, imprégnée de quête de liberté et de démocratie.
La liberté de la presse est une valeur d’une grande importance pour les journalistes. Ils l’associent étroitement à la liberté d’expression du citoyen dont elle ne fait que découler. C’est justement la liberté d’expression qui serait le mythe fondateur du journalisme. C’est au nom de cette valeur sacralisée que les journalistes refusent parfois d’admettre la moindre condamnation de certaines pratiques professionnelles, prenant justement trop de libertés avec les règles éthiques et déontologiques de cette profession. Cette approche corporatiste, tendant à caporaliser le droit fondamental du citoyen à la libre expression et à l’information, est à l’origine de certains malentendus. En effet, quand la presse met en cause, de manière injustifiée la dignité et la respectabilité de citoyens, elle se doit de réparer les blessures morales résultant de cette mise en cause. Cette protection du citoyen est légitime dans nos sociétés démocratiques. D’autre part, ce qui a été conçu pour protéger les honnêtes citoyens a parfois été détourné pour ériger un mur de silence autour d’agissements et de comportements sujets à caution.
Si le mot « liberté est de ceux qui ont plus de valeur que de sens », pour reprendre Paul Valéry, certains y voient « l’objet de détournement subtil et souvent dangereux, surtout quand leur valeur est le résultat d’un besoin ».
Mon cher Sidy, chers collègues et confrères,
Lorsqu’on évoque les contraintes auxquelles se heurtent les médias et leurs animateurs, on pense surtout à celles qui « s’originent » dans leur rapport avec l’Etat, dans leurs relations avec les tenants du pouvoir et de ses institutions, comme celles avec d’autres pôles de pouvoir et groupes de pression. Il ne fait aucun doute que l’Etat et la Presse gagneraient à la mise en œuvre de règles du jeu claires et transparentes, faites d’équité et de respect mutuel, chaque partie restant dans son rôle, en ayant pour unique souci l’intérêt général. Pourtant, l’une des contraintes à forte intensité létale pour la presse est relative aux lois du marché.
En effet, les contraintes économiques ne sont pas sans influence sur les politiques rédactionnelles des médias. Mais encore une fois, il est tenu pour acquis que cela ne peut pas être malsain pour la société, malgré les erreurs et les errements de parcours. Pourtant, les contraintes d’ordre économique, non seulement peuvent altérer la qualité rédactionnelle –et partant l’honnêteté, pour ne pas dire l’objectivité- mais encore elles constituent une véritable menace pour la liberté de la presse.
Dans un tel contexte, les titres survivent au mieux ou sont en sursis, avec en prime, la désaffection du public et le discrédit sur une des plus nobles aventures humaines.
Avec l’expérience du Groupe Wal Fadjri et d’autres de cette génération de la période d’ouverture démocratique sous ajustement structurel aux coûts social, économique et politique élevés, il nous est impératif de prendre la mesure du risque que le libre marché économique l’emporte, dans une large mesure, sur le libre marché des idées. Car les forces économiques et/ou politiques qui « commercent » les médias, les confinent souvent dans un environnement qui désavantage les personnes, les entreprises, les idées qui leur paraissent critiques ou hostiles.
Mon cher Sidy, le joyau que tu inaugures aujourd’hui est une réalisation lumineuse par son profil architectural et sa fonctionnalité, reflet de son adéquation par rapport à son objet. Elle renforcera, j’en suis persuadé, le dynamisme de la presse nationale si méritante, y compris quand elle commet des erreurs de jeunesse ; car tout cela est bien jeune dans la vie d’une nation.
Tes réalisations montrent et démontrent que l’esprit d’initiative et la capacité entrepreunariale sont compatibles avec une concurrence juste, loyale et saine qui doit être une source à la fois d’inspiration et d’émulation. Ce magnifique ouvrage, si symbolique de ta détermination à relever les défis de ton métier et de ton temps est le reflet de cet autre impératif, le ramage doit se rapporter au plumage. Le contenant ne saurait déterminer, ni altérer le contenu. Cette bataille du contenu n’est pas encore gagnée, loin s’en faut. La voie est balisée, pour qu’à l’instar de Wal Fadjri, la presse de ce pays et du continent puisse assumer davantage les responsabilités inhérentes à quatre objectifs majeurs, entre autres :
• dans sa fonction politique, informer les citoyens des faits, des gestes et des décisions des gouvernements ;
• dans sa fonction éducative, exposer et promouvoir les échanges d’idées et d’opinions, faire connaître la réalité ;
• dans sa fonction utilitaire, rendre compte et expliciter les faits et phénomènes sociaux ou de portée sociétale.
• Enfin, refléter la société avec ses héros, ses vilains, ses valeurs, les éléments anachroniques, comme les facteurs de rupture et/ou de progrès.
Pour ce faire, la presse devra disposer de l’autonomie suffisante pour opérer des choix professionnels, en accord avec l’éthique et la déontologie et en dehors de toute connivence.
Monsieur le président de la République,
Au nom de Monsieur Sidy Lamine Niasse et de la presse de ce pays qui se reconnaît à travers notre parcours commun et nos démarches respectives, je vous dis merci. Votre présence n’est pas que symbolique. Mais elle est riche de symboles que votre hôte évoquera sans doute mieux que personne d’autre ici. Des acquis formidables ont été obtenus avec votre prédécesseur, comme avec vous, à nos côtés. Il s’agit d’aller de l’avant, de rendre les acquis irréversibles et de faire de nouvelles avancées, d’éviter des reflux récurrents.
Permettez-moi seulement d’évoquer une situation qui vous est particulièrement familière, que vous connaissez tout autant comme acteur politique, promoteur de presse et Chef d’Etat. Vous avez une longue et riche expérience qui vous aura permis de distinguer ce qui relève de la liberté de presse et ce qui distingue celle-ci de la liberté de la presse.
La première, la liberté de presse, apparaît comme étant la liberté reconnue aux entreprises de presse, tandis que la seconde, la liberté de la presse serait celle concernant la liberté d’expression. La liberté d’entreprise de presse existe dans la plupart de nos Etats, mais l’environnement économique, juridique et politique fait peser de sérieuses contraintes sur la liberté de la presse que pourraient exercer les journalistes employés par ces entreprises.
La pratique atteste que certaines contraintes pesant sur la liberté d’action des journalistes, se retrouvent également à l’intérieur des entreprises de presse qui les emploient. Ce sont des contraintes économiques, sociales, managériales et bureaucratiques.
L’Afrique n’en a pas le monopole. Mais le problème se pose ici de façon encore plus contraignante qu’ailleurs. Nous voulons défendre et illustrer avec vous, ainsi qu’avec toutes les personnes de foi – de bonne foi- et de bonne volonté, en cette journée de célébration des valeurs, des principes et des pratiques que nous voulons cultiver en partage, qui constituent de vraies leçons de vie dont l’expression serait une aurore irradiante, à l’instar de « Wal Fadjri, l’aurore », que dirige avec maestria, vision et esprit de suite, notre ami Sidy Lamine Niasse.
Un pionnier, un précurseur, une vigie et un compagnon qui, depuis sa tour de marbre, contribuera encore, plus et mieux à nous faire sortir de nos tours d’ivoire, en allant à l’assaut des citadelles et des barrières qui font le lit des malentendus, des incompréhensions et des ambiguïtés.
Je m’honore d’avoir été de cette aventure. De ces aventures là que fécondent les grandes querelles pour les valeurs universelles de progrès et de partage avec toi, Sidy en particulier et avec tous les nôtres qui ont fait le choix de l’action indépendante et émancipatrice. Merci pour les 27 ans. Va pour les 50 ans, le centenaire, et au-delà.
Je vous remercie.
LE CAMEROUN DÉSORMAIS FAVORI POUR ORGANISER LA CAN 2021
Qui de la Côte d’Ivoire ou du Cameroun abritera la Coupe d’Afrique des Nations 2021 ? Pour la CAF, le choix est fait, il s’agit du Cameroun. Mais la décision passera-t-elle sans controverse auprès de la Côte d’Ivoire désignée depuis 2014?
“Nous avons pris cette décision de décaler, car nous avons vu que la Côte d’Ivoire aussi n’est pas prête pour 2021”, a expliqué ce lundi 3 décembre le président de la CAF Ahmad Ahmad, lors d’une interview sur Afrique Media TV. “Pour faire les choses de manières plus humaines, décalons toutes les CAN et donnons plus de chances et plus de temps au Cameroun pour qu’il réalise les infrastructures. On va les accompagner de près pour éviter que ça n’aille pas. En 2021, les Camerounais seront prêts. Et en 2023, on organisera la CAN en Côte d’Ivoire”, a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait d’une décision du Comité exécutif de la CAF.
Il demeure toutefois deux inconnues dans cette équation de la CAF. La première est le sort réservé aux Guinéens qui avaient hérité en 2014, à la surprise générale, de l’organisation de la CAN 2023. Seront-ils renvoyés à la CAN 2025 ? Le président de la CAF n’en a pas pipé un mot. L’autre incertitude, c’est la réaction des Ivoiriens à ce changement de programme impromptu. Accepteront-ils de lâcher l‘évènement à cette date au regard des investissements qui auront été consentis, surtout si les préparatifs sont achevés dans les délais, dans le respect des conditions posées ?
Quelque temps avant l’interview d’Ahmad Ahmad, le ministre ivoirien des Sports, Paulin Danho déclarait au micro de RFI : “(…) Nous avons été retenus pour 2021. Donc, nous devons être prêts pour 2021. Après, si nous sommes dans une situation où il faut négocier des glissements ou des choses comme ça, ça interviendra à l’issue d’une conférence, de rencontres…”.
“Nous travaillons en toute sérénité”, a-t-il ajouté, non sans rappeler des investissements de quelque 300 millions d’euros déjà engagés pour la réalisation d’infrastructures d’accueil.
Sur les réseaux sociaux, le débat est intense entre Camerounais et Ivoiriens qui rêvent de part et d’autre d‘être l’hôte de la plus prestigieuse des compétitions de football en Afrique.
LE CAMEROUN DÉSORMAIS FAVORI POUR L’ORGANISATION DE LA CAN 2021
Qui de la Côte d’Ivoire ou du Cameroun abritera la Coupe d’Afrique des Nations 2021 ? Pour la CAF, le choix est fait, il s’agit du Cameroun. Mais la décision passera-t-elle sans controverse auprès de la Côte d’Ivoire désignée depuis 2014?
“Nous avons pris cette décision de décaler, car nous avons vu que la Côte d’Ivoire aussi n’est pas prête pour 2021”, a expliqué ce lundi 3 décembre le président de la CAF Ahmad Ahmad, lors d’une interview sur Afrique Media TV. “Pour faire les choses de manières plus humaines, décalons toutes les CAN et donnons plus de chances et plus de temps au Cameroun pour qu’il réalise les infrastructures. On va les accompagner de près pour éviter que ça n’aille pas. En 2021, les Camerounais seront prêts. Et en 2023, on organisera la CAN en Côte d’Ivoire”, a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait d’une décision du Comité exécutif de la CAF.
Il demeure toutefois deux inconnues dans cette équation de la CAF. La première est le sort réservé aux Guinéens qui avaient hérité en 2014, à la surprise générale, de l’organisation de la CAN 2023. Seront-ils renvoyés à la CAN 2025 ? Le président de la CAF n’en a pas pipé un mot. L’autre incertitude, c’est la réaction des Ivoiriens à ce changement de programme impromptu. Accepteront-ils de lâcher l‘évènement à cette date au regard des investissements qui auront été consentis, surtout si les préparatifs sont achevés dans les délais, dans le respect des conditions posées ?
Quelque temps avant l’interview d’Ahmad Ahmad, le ministre ivoirien des Sports, Paulin Danho déclarait au micro de RFI : “(…) Nous avons été retenus pour 2021. Donc, nous devons être prêts pour 2021. Après, si nous sommes dans une situation où il faut négocier des glissements ou des choses comme ça, ça interviendra à l’issue d’une conférence, de rencontres…”.
“Nous travaillons en toute sérénité”, a-t-il ajouté, non sans rappeler des investissements de quelque 300 millions d’euros déjà engagés pour la réalisation d’infrastructures d’accueil.
Sur les réseaux sociaux, le débat est intense entre Camerounais et Ivoiriens qui rêvent de part et d’autre d‘être l’hôte de la plus prestigieuse des compétitions de football en Afrique.