Dakar, 4 déc (APS) – Une enveloppe de 17 milliards de francs Cfa a été inscrite dans le budget 2019 du ministère des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires pour financer les travaux de réhabilitation des aéroports régionaux qui seront lancés le 23 décembre à Saint-Louis (nord) par le chef de l’Etat, a appris l’APS mardi.
Macky Sall va lancer à Saint-Louis le 23 décembre prochain le programme de réhabilitation des aéroports régionaux, a notamment annoncé la ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, Maïmouna Ndoye Seck, lors de l’examen du budget de son département.
Les parlementaires ont adopté le budget du ministère qui a enregistré une hausse de 9,8 milliards de francs pour l’exercice 2019. Il a été arrêté à la somme de 19, 4 milliards de francs, contre 9, 6 pour l’exercice budgétaire finissant.
Une enveloppe de 17 milliards de francs est destinée au programme de réhabilitation des aéroports régionaux, a de son confirmé, Birima Mangara, ministre en charge du Budget lors des échanges avec les députés.
’’Ce programme de réhabilitation comporte plusieurs projets dont la mise aux normes de cinq aéroports régionaux (Saint-Louis, Ziguinchor, Kaolack, Touba, Tambacounda) pour sa première phase’’, a détaillé Maïmouna Ndour Seck.
’’Le choix a été fait en prenant en compte de l’éloignement et des potentialités économiques’’, a-t-elle expliqué, en liant le temps long mis dans sa mise en œuvre par l’importance des études préalablement menées pour doter le pays ‘’d’aéroports dignes d’un pays émergent’’.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, IBE NIANG ARDO
HAALA GASII ! LA MESSE EST DITE
EXCLUSIF SENEPLUS - Face à cette investiture qui a fini de surclasser tout autre concurrent, il ne s'offre aux opposants que deux voies : l'échec permanent ou se laisser mourir de ne savoir quelle est sa priorité
Ce premier Décembre, l'on a tous vu, les partisans, les opposants et les indécis, une investiture qui finit par impressionner même des leaders suprêmes d'autres pays et institutions. A vrai dire, ils n'ont pas regretté d'avoir sacrifié leur temps pour assister à cet évènement prémonitoire, pavé de symboles forts. Jamais investiture ne s'était tenue dans une Arena, qui plus est, constitue une des promesses tenues parmi tant d'autres ouvrages remarquables, d'où le choix porté sur lui d'abriter l'investiture du bâtisseur lui-même, pour un second mandat. L'on a entendu des éloges sincères, lesquels justifiaient bien cette grande coalition autour du candidat investi, mais aussi un discours de sa part, tissé d'humilité, de sagesse, d'appel à la concorde, de paix, d'accent sur le travail, de droiture, de promesses également, sans aucun sarcasme, même pas une allusion à ceux qui, rien que pour exister, l'affublent à longueur d'année des péchés les plus invraisemblables. La foule était impressionnante.
Peuchère ! - A ces opposants en train de se démener tant bien que mal avec la "haie du parrainage" et qui découvrent que ce sont les paradigmes mêmes du statut de candidat qui sont hissés au-delà de leurs capacités. Que leur reste-il à faire ? - Face à cette investiture qui a fini de surclasser tout autre concurrent, quand ne s'offre à eux que deux voies : soit se résigner au sort de Sisyphe (assumer le lourd fardeau de l'échec permanent) ou celui d'âne de Bouridan (se laisser mourir de ne savoir quelle est sa priorité).
L'on ose espérer que suite à cette démonstration de force, ils ne viendront pas prendre d'assaut les média avec invectives et propos fielleux, ayant pour cible le président, comme s'ils n'avaient aucune autre tactique. Il est irresponsable pour quelqu'un qui a eu à occuper de hautes fonctions au cœur du pouvoir, de s'illustrer publiquement par des propos incendiaires et un langage de charretier. Et dire que tout ceci est motivé par l'obsession de l'alternance. Au demeurant qui ne veut pas d'alternance si celle-ci conduit au surenchérissement des bonnes conditions de vie des populations et non à l'exposition à des risques de régression fatale. Alors pourquoi voudrait-on au péril de ce pays imposer le retour d'auteurs notoires de crash de notre société, déjà bannis du pouvoir ?
La politique est fluide par essence, elle est affaire de large coalition qui n'est réalisable qu'à travers altruisme et compétence avérée en la matière, ce qu'a réussi avec brio le président Macky Sall et la majorité présidentielle, en vue des prochaines élections. Il faut être capable en politique d'accorder l'horloge de son mental à celle qui régule la marche naturelle de la société. A défaut de cela l'on fait dans l'insanité, consistant à persévérer sa stratégie échec après échec, tout en espérant qu'elle finira par donner un résultat différent. Il n'en sera rien bien sûr ! - Sinon qu'une accumulation de frustration qui conduit à la violence et l'instinct suicidaire, qui se traduisent par des proclamations outrageuses du type "ils passeront sur nos cadavres...".
Au vu de la solennité et du sérieux reflétés par cette investiture, on ne peut s'empêcher de penser aux autres et leur dire : - "Caaxaan Faaxèè" (trêve de blagues).
L'élan est donné pour un grand mouvement solidaire, déterminé dans la discipline, à répandre le message d'espoir du candidat Macky Sall, qui finira par convaincre plus qu'il n'en faut pour bien le réélire au premier tour, le soir du 24 Février 2019. Le pays et sa nation ne méritent pas moins.
LA RÉAPPARITION D'ALI BONGO NE CONVAINC PAS AU GABON
L'opposition et la société civile s'interrogent sur les capacités physiques et intellectuelles du président gabonais, suite aux premières images de lui diffusées depuis son hospitalisation
Premières images du président gabonais Ali Bongo hospitalisé à Rabat au Maroc. L'opposition et la société civile s'interrogent sur ses capacités physiques et intellectuelles.
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NON, MACRON N'A PAS DÉMISSIONNÉ
Une vidéo grossièrement truquée annonçant la démission du président français circule au Sénégal sur Whatsapp
AFP |
Anne-Sophie Faivre Le Cadre |
Publication 04/12/2018
C’est une vidéo largement partagée sur Whatsapp au Sénégal, en pleine fronde des "Gilets jaunes" en France. “Macron renonce au pouvoir sous la pression populaire”, lit-on sur ce qui est présenté comme un direct de la chaîne d’information française BFMTV.
Sur ces images, un faux présentateur affirme se trouver “devant les grilles du château de Versailles”, près de Paris, derrière lesquelles Emmanuel Macron se serait réfugié après une insurrection populaire.
La suite de la vidéo présente des passages de l’intervention du président français devant le Congrès, réuni à Versailles en mai 2017. Différents extraits de son discours montés bout à bout, afin de donner l’impression que le président de la république annonce effectivement sa démission. “Le peuple nous demande de lui rendre sa pleine souveraineté, nous devons partir”, entend-on Emmanuel Macron dire aux sénateurs et députés.
La parodie a également été abondamment partagée par de nombreuses pages et comptes Facebook africains. Sur la page “Cochoni Kapeste Newcompte”, elle culmine à quelque 200.000 vues et plus de 5.000 partages.
Sur la vidéo originale, le faux reportage est encadré d’un texte précisant qu’il s’agit d’une parodie réalisée avec trucages. Mais sur la vidéo circulant sur Whatsapp au Sénégal, cet encart a été coupé, induisant en erreur les spectateurs.
Si la majorité des internautes ont compris qu’il s’agissait d’un canular, certains d’entre eux ont cru qu’il s’agissait là d’une réaction d’Emmanuel Macron au mouvement des "Gilets jaunes".
La vidéo originale n’a, quant à elle, rien à voir avec le mouvement social ayant entraîné une journée de violences à Paris le 2 décembre. Postée initialement sur la page “Citoyens résistants d’hier et aujourd’hui”, elle a été partagée pour le première fois le 15 mai… six mois avant le début de cette contestation inédite qui agite la France depuis plus de trois semaines.
LE SÉNÉGAL PERD UN GRAND MONSIEUR
Sidy Lamine Niasse était un intellectuel parce que, pour parler comme Camus, il avait choisi de ne pas se mettre au service de ceux qui font l’histoire, mais plutôt de ceux qui la subissent - COMMUNIQUÉ DE L'ACT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l’ACT, suite au décès annoncé ce mardi 4 décembre 2018, de Sidy Lamine Niasse.
« Inna lilahi wa inna ilayhi raajihoune.
Le Sénégal vient de perdre un « grand monsieur ». Sidy Lamine Niass l’était, comme j’eus à le souligner lors de la cérémonie de présentation de son ouvrage « Un étranger parmi les siens », par le caractère de sa personnalité aux dimensions multiples : Serigne, historien, journaliste, chef d’entreprise mais surtout intellectuel. Il était un intellectuel parce que, pour parler comme Camus, il avait choisi de ne pas se mettre au service de ceux qui font l’histoire, mais plutôt de ceux qui la subissent. Ce faisant, il redevenait d’ailleurs Serigne, rappelant les choix de vie des plus illustres d’entre eux.
Sidi Lamine, sache que tu quittes ce bas monde en y laissant la plus belle des gloires : le respect de tes collègues, tes confrères et de tous tes concitoyens. Tu laisses aux tiens l’inestimable fierté de t’avoir eu pour père, frère, ami.
Nous prions tous pour que le Tout Puissant puisse t’ouvrir bien grandes les portes de son Paradis.
Adieu grand frère. »
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"SIDY LAMINE ÉTAIT UNE RÉFÉRENCE POUR MOI"
Youssou Ndour rend hommage au PDG du groupe Walfadjiri, dont le Sénégal pleure
En descendant sur le terrain, bravant tous les dangers, au point d'avoir plusieurs fois séjourné dans les cachots de la République, Sidy Lamine Niasse ne se contentait pas que de dire, il allait au front
Je suis un fidèle lecteur de Walf Fadjiri. Peiné et attristé.
Depuis le format magazine des premiers numéros de ce titre, j'ai suivi le développement des différents supports de ce qui est devenu un Groupe phare de la presse sénégalaise: Quotidien, radio, télévision, site internet... Au moment où le Grand Timonier de cette entreprise vient de tirer sa révérence, sa trajectoire féconde et son mérite personnel forcent le respect et invitent à la méditation.
Sidy Lamine Niasse, fondateur et dirigeant du Groupe Walf fadjiri, aura été de tous les batailles de ces trente dernières années, pour l'avènement d'une presse libre et indépendante dans notre pays. Au delà, il aura fait de son Groupe la voix des sans voix, le mur des lamentations des oubliés. Une marque de fabrique est le signe distinctif de sa personnalité : il était un combattant. Toujours prompt à se mettre en première ligne pour défendre les causes qu'il jugeait justes. En descendant sur le terrain. Bravant tous les dangers, au point d'avoir plusieurs fois séjourné dans les cachots de la République, il ne se contentait pas que de dire. Il allait au front. Parmi les personnalités issues de milieux maraboutiques traditionnels, arabophones de formation, il aura le mieux imposé un leadership incontestable en formant, ou en révélant, plusieurs talents qui ont essaimé au point de constituer aujourd'hui la trame du tissu médiatique sénégalais.
Au fond, il aura eu une vie remplie et utile Sidy ! A preuve, son impact sur la vie de ses contemporains, ainsi que sur celle des dizaines de collaborateurs qui se sont formés à son école. Il aura également, sous sa plume féconde, contribué à la diffusion du Savoir à travers plusieurs publications. Tant en arabe qu'en français. Ses éditoriaux étaient toujours de haute facture.
Mais son rappel à Dieu, à 68 ans, sonne également comme un coup de semonce à la veille d'élection présidentielle importante à laquelle il n'assistera pas. Parce qu'il était un acteur important de la vie politique sénégalaise sa mort, si brusque, est chargée d'un message pour les survivants. A l'écoute de son annonce ce matin, je me suis posé une foultitude de questions. Sur moi-même. Sur le temps qui passe et nous avale. Tour à tour. J'ai cherché à sonder la vanité des compétitions qui nous préoccupent, qui nous divisent et qui nous achèvent. Au bout d'une heure de profonde méditation, j'ai prié ardemment pour le repos de l'âme de Sidy Lamine Niasse et formé le voeu que son rêve d'un Sénégal prospère et épanouissant voit le jour. Aux survivants de poursuivre le rêve...Le Groupe Walf fadjiri en tête. Plaise à Dieu !
Qu'Allah ouvre Les Portes de Sa Miséricorde Infinie à Sidy Lamine Niasse. Nos sincères condoléances à sa famille, à ses nombreux amis, à tous ses collaborateurs ainsi qu'à l'ensemble de la Nation. Aduna daal ...
PAR CHEIKH OUMAR DIENG
COMMENT LE TER ET LE BRT CONTRIBUENT AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
En lançant ces projets avec la création de pôles urbains comme celui de Diamniadio, Macky met en marche, une politique intégrant urbanisation et transports permettant de favoriser une mobilité durable dans nos villes
La tenue de la COP24[1] sur le réchauffement climatique prévue en Pologne du 02 au 14 décembre 2018 et qui est l’occasion de définir les modalités concrètes d’application des accords de Paris-COP21- (limitation d’ici 2100 de la hausse des températures à +2oC et le redémarrage du Fonds vert avec une aide annuelle de 100 milliards de dollars d’ici 2020 destinés aux pays en voie de développement…), est une occasion pour ressortir et magnifier les efforts du Sénégal en matière de développement durable et de lutte contre les changements climatiques. Efforts déjà entamés par l’équipe de son Excellence le président Macky Sall avec les deux projets phares que sont le TER[2] et le BRT[3]. On a tendance à parler de ces projets du point de vue de l’amélioration de la compétitivité économique du pays, mais voilà des projets qui contribuent mondialement aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Le Sénégal n’a pas attendu les financements de ce fameux fonds vert promis par la COP21 pour se mettre en marche – et nous suggérons d’ailleurs à l’équipe technique qui représentera notre pays à ce sommet de mettre en avant ces deux projets de haute facture environnementale.
Les systèmes de transport de nos villes répondent actuellement à une mobilité de plus en plus intense, avec la prépondérance du recours à la voiture individuelle. Ce qui leur confère un caractère non durable. Les problèmes de mobilité et d’accessibilité dans les zones urbaines sont quotidiennement vécus par les citadins et menacent la compétitivité économique de nos pays : congestions, insécurité routière, pollution atmosphérique, etc…
La ville de Dakar, qui compte pour 0,3% de la superficie et 25% de la population du pays, ne déroge pas à cette règle ; les pertes liées aux problèmes de mobilité sont estimées à 100 milliards par année.
Par la création de pôles urbains et le lancement des projets TER et BRT en cours de finalisation, son Excellence le président Macky Sall apporte une solution aux problèmes de mobilité que vit notre capitale, ce qui permettra d’améliorer la compétitivité économique du Sénégal.
Outre la rentabilité économique de ces projets, ceux-ci revêtent une dimension environnementale de haute facture, par leur contribution au développement durable et à la lutte contre les changements climatiques.
Sans revenir sur les caractéristiques de ces projets, rappelons seulement leur spécificité qui repose sur le transport collectif ou public ; et aujourd’hui, il n’est plus à démontrer qu’un système de transport basé sur l’usage de véhicules motorisés individuels est à l’origine de charges environnementale excessives avec notamment l’augmentation des émissions et concentrations de gaz à effet de serre, principalement à l’origine du réchauffement climatique. En effet, « un système de transport n’est durable que si le nombre de déplacements motorisés, la distance parcourue lors d’un déplacement motorisé et la consommation de ressources pour les déplacements motorisés sont minimisés » (Marti et al., 2000) ; ce qui caractérise essentiellement les transports collectifs, comme le TER et le BRT. Ces deux projets réduiront considérablement les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux objectifs déclinés par le Sénégal en 2015 (réduction de 5 à 9% à l’horizon 2035) et ainsi permettre de lutter contre le réchauffement climatique dont les impacts que sont la fréquence et la violence accrues des phénomènes météorologiques extrêmes dont les vagues de chaleur, les inondations et l’élévation du niveau des mers entre autres, sont déjà visibles dans le monde et sur le territoire : cas de Saint-Louis par exemple.
En pensant et mettant en œuvre les projets TER et BRT, et en laçant la création de pôles urbains comme celui de Diamniadio, son Excellence le président Macky Sall vient de mettre ainsi en marche une politique intégrant urbanisation et transports permettant de favoriser une mobilité durable dans nos villes.
[1] 24eme Congérence des parties à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC)
Cheikh Oumar Dieng est membre Coordination des Cadres républicains APR-DSE CANADA, MAS Urbanisme Durable – Université Génève
PAR ELHADJI DANIEL SO
L'ÉTRANGER A RETROUVÉ LES SIENS !
Qu’on l'aimait ou pas, que l'on acceptait ses positions ou pas, Sidy Lamine, avec l'appui de son groupe de presse Walfadjri, était à l'aurore de tous les combats justes
Le titre de son dernier livre paru aux Éditions l’Harmattan le 16 Août 2016 et intitulé “L’étranger parmi les siens” ne pouvait être plus illustratif pour décrire l’Homme dans toutes ses facettes, et dont les idées étaient constamment aux antipodes de la bienséance voulue par les différents régimes politiques que le Sénégal a connus.
Dans ce livre où il témoignait de son sentiment "d'Etranger parmi les siens" et valsait, par ailleurs, entre deux types de sociétés à savoir celle dite orientale, arabo-islamique qu'il a décrite comme le rêve de son cœur et celle qui, bien qu'elle soit sa terre natale lui semblait étrangère au point d’y retrouver une certaine solitude auprès des siens.
C'est de cette façon si atypique qu'il a vécu durant 68 ans 3 mois et 19 jours parmi nous tout en veillant à polariser tous les regards autour de sa personne lorsque le devoir patriotique l'interpelle en se départissant souvent de ses meilleures relations avec les tenants du régime. Fidèle à ses principes de « contrepouvoir » et non de contre le pouvoir » comme il aimait le préciser, il s'était dévoué corps et âme pour son pays.
Qu’on l'aimait ou pas, acceptait ses positions ou pas, l’homme avec l'appui de son groupe de presse “Walfadjri” était à l'aurore de tous les combats justes. La réhabilitation de la langue arabe, en bandoulière dès son retour vers les années 80 après son long périple en Egypte à l'université Al-azhar du Caire d'où il s'était formé en Droit et en Jurisprudence Islamique, fut son baptême du feu.
Certes rebelle dans l'âme, l’homme, de par sa Sagesse qu'il considérait comme “le seul acquis humain qui fait l’Homme”, a néanmoins toujours participé activement au rayonnement de la diplomatie sénégalaise, en jouant sa partition d'intermédiaire à chaque fois que nécessaire et usant de tous ses moyens pour des retrouvailles autour de l'unité nationale. Le raffermissement des liens entre notre pays et certains pays du Golfe a été l'une de ses premières missions accomplies. Ce qui avait abouti à l'accueil du premier sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) au Sénégal, en 1991. Il fut aussi, l'un des premiers facilitateurs de dialogue entre l’Iran et l'Occident dans ce fameux pacte nucléaire. Son intervention auprès de l'ancien président Abdoulaye Wade pour éviter des troubles lors du Sommet de la Francophonie de novembre 2015, itou.
Qui ne se souvient pas de son appel à manifester contre le régime d’Abdoulaye Wade du 19 mars 2011 à la place de l'Indépendance ou bien de son engagement à voter non au référendum de mars 2016 sous Macky Sall ? Personne !
Pour tout cela, le peuple Sénégalais lui en sera éternellement reconnaissant. #JËRËJËFËTI_NIASS_GOUMBA_ABDOULAYE
Tous les membres et sympathisants d’En Mouvement ! Défar Sénégal se joignent à moi pour adresser nos chaleureuses et sincères condoléances à toute la Umma Islamique notamment le Sénégal où il avait également les siens dans sa Famille paternelle de Leona Niassene de Kaolack. Son groupe de presse “ Walfadjri ” et l'ensemble de la presse sénégalaise en deuil.
Qu’Allah SWT l'accueille dans son Paradis FIRDAWSI et veille sur sa progéniture Amen !
PAR ALASSANE KITANE
LA MISÉRICORDE SOUS LE VISAGE DU LION
Sidy était comme un météore - Dans l’univers des chefs religieux il était une exception - Son rôle diplomatique n’est pas connu de tous, mais le Sénégal a perdu un régulateur dans l’ombre
Il est des êtres dont la douceur et la bonté sont telles qu’ils seraient certainement des proies faciles si le bon Dieu ne leur avait pas gratifiés de la force et du courage du lion. La mission noble et généreuse qu’ils portent serait anéantie sans la force du lion par laquelle ils s’expriment pour la défendre et la protéger. Les prophètes et les saints ont toujours vécu et agi de cette façon : aimer l’humanité sans faiblesse, défendre le bien et le vrai sans fléchir. Rester dans la bienséance et la bienfaisance quelle que soit l’âpreté du combat qu’on doit mener pour défendre sa cause, son idéal. Comment pourrait-on défendre la vérité sans passion ?
Son passion pour le peuple et pour l’Islam était tellement forte qu’il était toujours prompt à le défendre au péril de ses amitiés et de ses intérêts. Il savait parfaitement que dans un pays comme le nôtre la générosité candide est synonyme de perte : il faut savoir dire non. Sidy était un homme profondément bon, mais son amour n’a jamais été un handicap pour défendre avec véhémence sa conception des choses, la vérité ou du moins ce qu’il concevait comme telle. Il faut toujours faire des compromis, mais se garder de tomber dans la compromission consistant à sacrifier la vérité et les principes sur l’autel des intérêts personnels contingents.
Les météores s’immiscent parfois dans l’atmosphère terrestre, se consument et disparaissent de façon subite : la conscience commune les appelle « étoiles filantes » par ignorance. Les météores ne sont pas de ce monde, ils ne sauraient y demeurer longtemps. Sidy était comme un météore : dans l’univers des chefs religieux il était une exception. Car il a mis de côté ce statut pour travailler comme n’importe quel citoyen. Laborieux, malgré son érudition dans le domaine des sciences coraniques, il a contribué à investir massivement dans son domaine. La plus grande réussite de Sidy Lamine est la fécondité de son œuvre dans le monde de la presse : c’est l’arabisant dont le groupe de presse a formé les plus grands noms du monde médiatique actuel.
Dans un pays où l’impérialisme de la langue française étouffe tous les génies forgés dans une autre langue, il a réussi (lui l’arabisant à l’aise dans la langue française) à s’imposer comme un intellectuel accompli, sans complexe. Dans un monde médiatique infecté par la corruption, l’affairisme et le concubinage avec le pouvoir politique, il a réussi à s’imposer comme un des rares groupes de presse libres au Sénégal. C’était presque impossible d’être toujours d’accord avec Sidy Lamine Niass, mais on ne pouvait pas ne pas respecter ses positions, car il incarnait avant tout la tolérance, aussi bien dans le domaine de la religion que dans celui de la politique.
Sidy Lamine Niass, c’est avant tout une vie de symboles et sa disparition est terriblement intrigante : son rôle diplomatique n’est pas connu de tous, mais le Sénégal a perdu un régulateur dans l’ombre. Son départ brusque à quelques encablures de l’élection présidentielle doit nous inciter à la prudence et à la responsabilité. Il nous a laissés un message : battez-vous pour vos opinions, mais n’oubliez jamais que le Sénégal transcende vos postures partisanes.