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21 septembre 2025
PAR CHEIKH OUMAR DIENG
COMMENT LE TER ET LE BRT CONTRIBUENT AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
En lançant ces projets avec la création de pôles urbains comme celui de Diamniadio, Macky met en marche, une politique intégrant urbanisation et transports permettant de favoriser une mobilité durable dans nos villes
La tenue de la COP24[1] sur le réchauffement climatique prévue en Pologne du 02 au 14 décembre 2018 et qui est l’occasion de définir les modalités concrètes d’application des accords de Paris-COP21- (limitation d’ici 2100 de la hausse des températures à +2oC et le redémarrage du Fonds vert avec une aide annuelle de 100 milliards de dollars d’ici 2020 destinés aux pays en voie de développement…), est une occasion pour ressortir et magnifier les efforts du Sénégal en matière de développement durable et de lutte contre les changements climatiques. Efforts déjà entamés par l’équipe de son Excellence le président Macky Sall avec les deux projets phares que sont le TER[2] et le BRT[3]. On a tendance à parler de ces projets du point de vue de l’amélioration de la compétitivité économique du pays, mais voilà des projets qui contribuent mondialement aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Le Sénégal n’a pas attendu les financements de ce fameux fonds vert promis par la COP21 pour se mettre en marche – et nous suggérons d’ailleurs à l’équipe technique qui représentera notre pays à ce sommet de mettre en avant ces deux projets de haute facture environnementale.
Les systèmes de transport de nos villes répondent actuellement à une mobilité de plus en plus intense, avec la prépondérance du recours à la voiture individuelle. Ce qui leur confère un caractère non durable. Les problèmes de mobilité et d’accessibilité dans les zones urbaines sont quotidiennement vécus par les citadins et menacent la compétitivité économique de nos pays : congestions, insécurité routière, pollution atmosphérique, etc…
La ville de Dakar, qui compte pour 0,3% de la superficie et 25% de la population du pays, ne déroge pas à cette règle ; les pertes liées aux problèmes de mobilité sont estimées à 100 milliards par année.
Par la création de pôles urbains et le lancement des projets TER et BRT en cours de finalisation, son Excellence le président Macky Sall apporte une solution aux problèmes de mobilité que vit notre capitale, ce qui permettra d’améliorer la compétitivité économique du Sénégal.
Outre la rentabilité économique de ces projets, ceux-ci revêtent une dimension environnementale de haute facture, par leur contribution au développement durable et à la lutte contre les changements climatiques.
Sans revenir sur les caractéristiques de ces projets, rappelons seulement leur spécificité qui repose sur le transport collectif ou public ; et aujourd’hui, il n’est plus à démontrer qu’un système de transport basé sur l’usage de véhicules motorisés individuels est à l’origine de charges environnementale excessives avec notamment l’augmentation des émissions et concentrations de gaz à effet de serre, principalement à l’origine du réchauffement climatique. En effet, « un système de transport n’est durable que si le nombre de déplacements motorisés, la distance parcourue lors d’un déplacement motorisé et la consommation de ressources pour les déplacements motorisés sont minimisés » (Marti et al., 2000) ; ce qui caractérise essentiellement les transports collectifs, comme le TER et le BRT. Ces deux projets réduiront considérablement les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux objectifs déclinés par le Sénégal en 2015 (réduction de 5 à 9% à l’horizon 2035) et ainsi permettre de lutter contre le réchauffement climatique dont les impacts que sont la fréquence et la violence accrues des phénomènes météorologiques extrêmes dont les vagues de chaleur, les inondations et l’élévation du niveau des mers entre autres, sont déjà visibles dans le monde et sur le territoire : cas de Saint-Louis par exemple.
En pensant et mettant en œuvre les projets TER et BRT, et en laçant la création de pôles urbains comme celui de Diamniadio, son Excellence le président Macky Sall vient de mettre ainsi en marche une politique intégrant urbanisation et transports permettant de favoriser une mobilité durable dans nos villes.
[1] 24eme Congérence des parties à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC)
Cheikh Oumar Dieng est membre Coordination des Cadres républicains APR-DSE CANADA, MAS Urbanisme Durable – Université Génève
PAR ELHADJI DANIEL SO
L'ÉTRANGER A RETROUVÉ LES SIENS !
Qu’on l'aimait ou pas, que l'on acceptait ses positions ou pas, Sidy Lamine, avec l'appui de son groupe de presse Walfadjri, était à l'aurore de tous les combats justes
Le titre de son dernier livre paru aux Éditions l’Harmattan le 16 Août 2016 et intitulé “L’étranger parmi les siens” ne pouvait être plus illustratif pour décrire l’Homme dans toutes ses facettes, et dont les idées étaient constamment aux antipodes de la bienséance voulue par les différents régimes politiques que le Sénégal a connus.
Dans ce livre où il témoignait de son sentiment "d'Etranger parmi les siens" et valsait, par ailleurs, entre deux types de sociétés à savoir celle dite orientale, arabo-islamique qu'il a décrite comme le rêve de son cœur et celle qui, bien qu'elle soit sa terre natale lui semblait étrangère au point d’y retrouver une certaine solitude auprès des siens.
C'est de cette façon si atypique qu'il a vécu durant 68 ans 3 mois et 19 jours parmi nous tout en veillant à polariser tous les regards autour de sa personne lorsque le devoir patriotique l'interpelle en se départissant souvent de ses meilleures relations avec les tenants du régime. Fidèle à ses principes de « contrepouvoir » et non de contre le pouvoir » comme il aimait le préciser, il s'était dévoué corps et âme pour son pays.
Qu’on l'aimait ou pas, acceptait ses positions ou pas, l’homme avec l'appui de son groupe de presse “Walfadjri” était à l'aurore de tous les combats justes. La réhabilitation de la langue arabe, en bandoulière dès son retour vers les années 80 après son long périple en Egypte à l'université Al-azhar du Caire d'où il s'était formé en Droit et en Jurisprudence Islamique, fut son baptême du feu.
Certes rebelle dans l'âme, l’homme, de par sa Sagesse qu'il considérait comme “le seul acquis humain qui fait l’Homme”, a néanmoins toujours participé activement au rayonnement de la diplomatie sénégalaise, en jouant sa partition d'intermédiaire à chaque fois que nécessaire et usant de tous ses moyens pour des retrouvailles autour de l'unité nationale. Le raffermissement des liens entre notre pays et certains pays du Golfe a été l'une de ses premières missions accomplies. Ce qui avait abouti à l'accueil du premier sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) au Sénégal, en 1991. Il fut aussi, l'un des premiers facilitateurs de dialogue entre l’Iran et l'Occident dans ce fameux pacte nucléaire. Son intervention auprès de l'ancien président Abdoulaye Wade pour éviter des troubles lors du Sommet de la Francophonie de novembre 2015, itou.
Qui ne se souvient pas de son appel à manifester contre le régime d’Abdoulaye Wade du 19 mars 2011 à la place de l'Indépendance ou bien de son engagement à voter non au référendum de mars 2016 sous Macky Sall ? Personne !
Pour tout cela, le peuple Sénégalais lui en sera éternellement reconnaissant. #JËRËJËFËTI_NIASS_GOUMBA_ABDOULAYE
Tous les membres et sympathisants d’En Mouvement ! Défar Sénégal se joignent à moi pour adresser nos chaleureuses et sincères condoléances à toute la Umma Islamique notamment le Sénégal où il avait également les siens dans sa Famille paternelle de Leona Niassene de Kaolack. Son groupe de presse “ Walfadjri ” et l'ensemble de la presse sénégalaise en deuil.
Qu’Allah SWT l'accueille dans son Paradis FIRDAWSI et veille sur sa progéniture Amen !
PAR ALASSANE KITANE
LA MISÉRICORDE SOUS LE VISAGE DU LION
Sidy était comme un météore - Dans l’univers des chefs religieux il était une exception - Son rôle diplomatique n’est pas connu de tous, mais le Sénégal a perdu un régulateur dans l’ombre
Il est des êtres dont la douceur et la bonté sont telles qu’ils seraient certainement des proies faciles si le bon Dieu ne leur avait pas gratifiés de la force et du courage du lion. La mission noble et généreuse qu’ils portent serait anéantie sans la force du lion par laquelle ils s’expriment pour la défendre et la protéger. Les prophètes et les saints ont toujours vécu et agi de cette façon : aimer l’humanité sans faiblesse, défendre le bien et le vrai sans fléchir. Rester dans la bienséance et la bienfaisance quelle que soit l’âpreté du combat qu’on doit mener pour défendre sa cause, son idéal. Comment pourrait-on défendre la vérité sans passion ?
Son passion pour le peuple et pour l’Islam était tellement forte qu’il était toujours prompt à le défendre au péril de ses amitiés et de ses intérêts. Il savait parfaitement que dans un pays comme le nôtre la générosité candide est synonyme de perte : il faut savoir dire non. Sidy était un homme profondément bon, mais son amour n’a jamais été un handicap pour défendre avec véhémence sa conception des choses, la vérité ou du moins ce qu’il concevait comme telle. Il faut toujours faire des compromis, mais se garder de tomber dans la compromission consistant à sacrifier la vérité et les principes sur l’autel des intérêts personnels contingents.
Les météores s’immiscent parfois dans l’atmosphère terrestre, se consument et disparaissent de façon subite : la conscience commune les appelle « étoiles filantes » par ignorance. Les météores ne sont pas de ce monde, ils ne sauraient y demeurer longtemps. Sidy était comme un météore : dans l’univers des chefs religieux il était une exception. Car il a mis de côté ce statut pour travailler comme n’importe quel citoyen. Laborieux, malgré son érudition dans le domaine des sciences coraniques, il a contribué à investir massivement dans son domaine. La plus grande réussite de Sidy Lamine est la fécondité de son œuvre dans le monde de la presse : c’est l’arabisant dont le groupe de presse a formé les plus grands noms du monde médiatique actuel.
Dans un pays où l’impérialisme de la langue française étouffe tous les génies forgés dans une autre langue, il a réussi (lui l’arabisant à l’aise dans la langue française) à s’imposer comme un intellectuel accompli, sans complexe. Dans un monde médiatique infecté par la corruption, l’affairisme et le concubinage avec le pouvoir politique, il a réussi à s’imposer comme un des rares groupes de presse libres au Sénégal. C’était presque impossible d’être toujours d’accord avec Sidy Lamine Niass, mais on ne pouvait pas ne pas respecter ses positions, car il incarnait avant tout la tolérance, aussi bien dans le domaine de la religion que dans celui de la politique.
Sidy Lamine Niass, c’est avant tout une vie de symboles et sa disparition est terriblement intrigante : son rôle diplomatique n’est pas connu de tous, mais le Sénégal a perdu un régulateur dans l’ombre. Son départ brusque à quelques encablures de l’élection présidentielle doit nous inciter à la prudence et à la responsabilité. Il nous a laissés un message : battez-vous pour vos opinions, mais n’oubliez jamais que le Sénégal transcende vos postures partisanes.
"SIDY LAMINE NIASSE AVAIT LE COURAGE DE SES IDÉES"
Jean Meïssa Diop, ancien rédacteur en chef de Walfadjri et ancien directeur de publication de Walf Grand-Place, deux quotidiens du groupe dirigé par le défunt, a salué la mémoire du patron de Walfadjiri
Le président-directeur général du groupe Walfadjri, Sidy Lamine Niasse, décédé mardi à Dakar à l’âge de 68 ans, était un homme de « conviction’’ qui avait le « courage de ses idées », a estimé le journaliste Jean Meïssa Diop.
« Sidy Lamine Niasse incarnait la conviction et le courage de ses idées. Dans tout ce qu’il faisait et disait, il mettait la conviction et le courage de ses idées », a dit Diop, ancien rédacteur en chef de Walfadjri et ancien directeur de publication de Walf Grand-Place, deux quotidiens du groupe dirigé par le défunt.
Sidy Lamine Niasse a toujours été fidèle à ses convictions, dit encore de lui le journaliste qui l’a cotoyé pendant 26 ans.
« Sidy Lamine Niasse a été toujours fidèle à lui-même. Il a beaucoup cru en la force de la presse, que c’est une idée, une cause à défendre. C’est pour cela qu’il a créé le groupe Walfadjiri », a rappelé Jean Meïssa Diop.
Pour lui, le groupe Walfadjiri a été « une école de journalistes » pour beaucoup d’hommes de médias et a permis la naissance de plusieurs groupes de presse.
Pour Jean Meïssa Diop, en plus d’avoir été fondateur d’un groupe de presse, Sidy Lamine Niasse fut « un combattant de l’islam ». « Sidy Lamine Niasse était un soldat de l’islam. Il s’est battu pour son rayonnement », a ajouté l’ancien directeur de publication de Walf Grand-Place.
Sidy Lamine Niasse fait partie des premiers Sénégalais à investir dans les médias, avec la création du groupe Walfadjri dans les années 80, l’une des plus importantes entreprises du secteur, propriétaire de la radio-télévision Walfadjri et éditeur du journal WalfQuotidien.
Journaliste et islamologue de renom, il a pris part au développement du pluralisme médiatique au Sénégal, en animant une émission hebdomadaire sur la radio-télévision Walfadjri.
Sidy Lamine Niasse prenait souvent part aux émissions du service audiovisuel du groupe, écrivant quelquefois des éditoriaux publiés dans le quotidien WalfQuotidien, notamment lors des grands événements.
Dans cette initiative privée, il a eu comme collaborateurs d’éminents journalistes, dont Tidiane Kassé, Abdourahmane Camara, Jean Meïssa Diop, Mame Less Camara, Mamadou Ibra Kane et Ousmane Sène, qui ont travaillé pour la radio, la télévision ou les journaux Walfadjri (devenu WalfQuotidien) et Walf Grand-Place, lequel a cessé de paraître.
PAR OUSMANE SONKO
LE SÉNÉGAL VIENT DE PERDRE UN FILS EXCEPTIONNEL
Je suis profondément attristé par la nouvelle du décès de Sidy Lamine Niasse - Je lui avais promis, à mon retour de voyage, de lui réserver ma première visite
Nous nous étions longuement parlé au téléphone la semaine dernière, il petillait de forme et était intarissable de projets et d’initiatives pour le Sénégal. Je lui avais promis, à mon retour de voyage, de lui réserver ma première visite.
Rentré très tard hier soir, je suis arraché de mon sommeil ce matin par la brusque et surprenante nouvelle du rappel à Dieu de Sidy Lamine Niass.
Je suis profondément attristé par cette nouvelle. Le Sénégal vient de perdre un homme, un fils exceptionnel dont les dimensions nationale, religieuse, citoyenne et démocratique de l’oeuvre n’ont pas encore totalement été dévoilées au monde.
Pastef Les Patriotes par ma voix présente ses sincères condoléances à la famille du défunt et à l’ensemble du peuple sénégalais.
Paix à son âme !
VIDEO
HABIB BEYE PROTESTE CONTRE LE TRAITEMENT RÉSERVÉ AUX AFRICAINS POUR LE BALLON D'OR
Indigné par la 22e place de Sadio Mané et la 6e de Mohamed Salah, le consultant estime que les Africains continuent de souffrir d’un déficit de reconnaissance
Suite aux résultats du Ballon d’Or 2018, l’ancien international sénégalais Habib Beye a poussé un coup de gueule. Indigné par la 22e place de Sadio Mané et la 6e de Mohamed Salah, le consultant estime que les Africains continuent de souffrir d’un déficit de reconnaissance.
Les joueurs africains continuent-ils de faire les frais d’un manque de reconnaissance à l’échelle internationale ? Cette vaste problématique a été relancée par le consultant Habib Beye à la suite des résultats du Ballon d’Or 2018, remporté par le Croate Luka Modric. Sur le plateau du Late Football Club de Canal+, l’ancien international sénégalais s’est indigné que Mohamed Salah, 6e, soit devancé par un Lionel Messi moins régulier cette année, et que Sadio Mané ne se classe que 22e.
« Je ne suis jamais dans la victimisation. Lorsque je regarde ce classement, on se rend compte que ce qui se passe de la 5e à la 30e place n’a pas réellement d’intérêt et de valeur. Sadio Mané, qui a quand même été assez éblouissant avec Liverpool l’année dernière, je l’aurais mis devant un joueur comme Sergio Agüero et Kevin De Bruyne. Il a mis 10 buts en Ligue des champions (9 en réalité, ndlr), il a marqué en finale, il a été extraordinaire. Ça a été le 2e meilleur joueur de Liverpool derrière Mohamed Salah », a d’abord taclé Beye, avant de se pencher sur le cas de l’Egyptien.
« S’ils s’appelaient Salahinho ou Manéinho… »
« Quand je vois Salah par exemple et que je le compare à Lionel Messi. Intrinsèquement, c’est le meilleur joueur du monde mais Salah a marqué 32 buts l’an dernier en Premier League, il finit meilleur buteur, il met 10 buts en Ligue des champions. Il a été exceptionnel et il est à la 6e place », a déploré l’ancien joueur de l’OM. « Si demain, ils s’appelaient Salahinho ou Manéinho… Il y a souvent eu un manque de reconnaissance. Rappelez-vous de Samuel Eto’o et Didier Drogba. Puisqu’ils ne brillent pas avec leur sélection, peut-être qu’ils manquent d’aura au niveau international. (…) Je pense que ce classement du Ballon d’Or ne veut plus rien dire. »
– L’avis d’Afrik-Foot : Difficile en effet de comprendre pourquoi des joueurs comme Agüero, Firmino voire Benzema ont terminé devant Mané. La 6e place de Salah ne constitue en revanche pas un scandale et le Pharaon devance par exemple un joueur comme Raphaël Varane, 7e, qui faisait partie des favoris. Cela dit, sur le long terme, on peut comprendre le coup de gueule de Beye et l’année passée par exemple, l’absence de Salah parmi les 30 nommés posait un vrai problème…
UNE PERTE IMMENSE POUR NOTRE PAYS
Par son charisme, ses combats pour la liberté d'expression et sa maîtrise des sciences religieuses, Sidy Lamine Niasse avait gagné l'affection de tous les Sénégalais - DÉCLARATION DE HADJIBOU SOUMARÉ
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de Hadjibou Soumaré, daté du 4 décembre 2018, suite au décès ce lundi, de Sidy Lamine Niasse.
« La disparition de Sidy Lamine Niasse est une perte immense pour notre pays. C'était un homme de convictions fortes, qui s'est battu pour que la démocratie marche sur ses deux pieds au Sénégal. Homme de foi, Sidy Lamine Niasse était attaché à la concorde nationale et au dialogue interconfessionnel. Par son charisme, ses combats pour la liberté d'expression et sa maîtrise des sciences religieuses, il avait gagné l'affection de tous les Sénégalais. Qu'Allah accueille cet homme généreux en son vaste paradis.
Je retiens ce propos lumineux, tiré de son livre autobiographique, Un arabisant entre presse et pouvoir : "J'estime important, et même capital, de défendre partout et publiquement les faibles, les sans-voix, ceux qui ont toujours tort aux yeux de la mentalité dominante. Je m'emploie à donner raison à ces gens dans des affaires locales, nationales ou étrangères." »
UNE LUEUR S'EST ÉTEINTE
A 68 ans, Sidy Lamine Niass, propriètaire du groupe Walfadjri, passionné de médias, n’est plus - L’aurore s’est levée et une lueur s’est dissipée dans le noir - La presse sénégalaise pleure un de ses illustres monuments
Ses coups de gueule vont manquer le Sénégal. Sa bouille de guerrier prêt à s’armer de sa vérité, de son ton caustique, sincère, impertinent, revêche, rebelle ne va plus apparaître sur le petit écran. Ainsi, la grande faucheuse a décidé de l’ôter de notre vue si brutalement. Si cruellement. La nouvelle de sa mort a laissé figer comme un piquet plus d’un. C’est que Sidy Lamine Niass était le parent de tous les Sénégalais. Il entrait dans les chaumières par le biais de la petite lucarne et disait à haute et intelligible voix des histoires qui plaisaient, des vérités qui blessaient, des paroles qui apaisaient. Ces temps-ci, l’homme qui n’est pas un adepte du silence s’était fait rare. L’absence de paroles n’était pourtant pas son fort. Sidy Lamine Niass aimait parler (ses éditions du matin sur Walf) et faire parler (son émission Dinéé ak jamono), vivre et faire vivre. Il lui arrivait parfois de troquer son costume de patron à celui d’un reporter futé avec toujours ce mot ou cette phrase qui fait mouche. Il vivait des événements et les faisait vivre.
Sidy Lamine Niass était un enseignant arabe qui aimait la Presse. Un illettré de la langue de Molière qui aimait le français. Il ne cultivait aucun complexe devant les sénégalais à l’époque qui n’hésitaient pas de retour de France à rouler les R. Nous sommes à la fin des années 70, et Sidy Lamine fait un coup d’éclat. Il crée un magazine mensuel d’informations générales dénommé WalFadjri. A l’époque, l’homme est très engagé pour la cause palestinienne.
Sidy Lamine Niass est un fieffé guerrier qui n’a peur de rien dans ces années là, il fait tout dans l’excès, son engagement est à la hauteur des supplices que lui causent le nouveau Président élu, Abdou Diouf, par la grâce de l’Article 35 lié à la démission de Senghor en décembre 80. Sidy Lamine prend des positions qui gênent le pouvoir de l’époque. Il est emprisonné. Son entêtement, sa force de caractère, sa détermination font qu’il ne veut être l’allié de personne. Et les intimidations et les menaces n’ont aucun prisme sur lui.
Le régime de Diouf croyait le punir. Mais il sort de prison plus « fou » à tremper sa plume et sa ligne éditoriale dans la plaie. «Je veux mener le combat de la liberté des peuples à travers la presse», ne cessait-il de répéter.
Walfadjri son œuvre la plus aboutie…malgré
En 1994, il crée le quotidien Walfadjri. Et quelques années plus tard, il enrichit la bande Fm de programmes qui font le bonheur des Sénégalais. Ce qui fait qu’aujourd’hui le Chariot de feu est devenu une institution médiatique dans ce pays. Des voix ronflantes font le bonheur de cette station placée en tête des sondages. Au fil des ans, avec des erreurs de casting qui ont failli plomber l’entreprise de presse, Walf Fadjri fidèle à sa ligne éditoriale pure et dure, ne cesse de «péricliter» en raison des nombreux départs qui ont dégarni sa rédaction.
Dans le milieu médiatique, ils sont nombreux à passer par l’école de Walf pour se faire un nom. Pêle-mêle, parmi les patrons de presse et autres chefs de services, on peut citer Bougane Guèye Dany (DMédias), Mamadou Ibra Kane (Emedia), Alassane Samba Diop (Emedia), Abou Abel Thiam (ARTP), El Hadj Assane Guèye (RFM), Aliou Ndiaye (Pikini production), Fabrice Nguéma (Sen TV), Adama Kandé (2STV), Maïmouna Ndir (RTS), Oumar Gningue (RTS), Yoro Dia (Consultant), Souleymane Jules Diop (ministre), Souleymane Niang (Ancien Directeur Warc), Aïssatou Diop Fall (TFM), Ndèye Astou Guèye (Sen TV), mais aussi le régiment de reporter et animateurs constitué de Mamadou Ndiaye Doss, Lamine Samba, Mamadou Ndoye Bane, Pape Cheikh Sylla, Papa Ngagne Ndiaye, Mamadou Bitèye, Arame Ndiaye, Thioro Mbar Ndiaye, etc., qui font aujourd’hui le bonheur d’autres chaînes de télé. Et même l’humoriste Samba Sine et sa célèbre émission kouthia Show….
Les rapports de Sidy avec le pouvoir ont toujours été compliqués. On se rappelle des mises en garde de Me Wade, qui le portait cependant en haute estime. Tout le monde se souvient aussi de ses positions tranchées contre Macky Sall qu’il accusait sans ambages d’instaurer la dictature au Sénégal. Et dernièrement, il s’en est pris violemment à Idrissa Seck le Président de Rewmi suite à la polémique sur la Mecque et Bacca. Il est ainsi fait Sidy, il n’avait pas sa langue dans sa poche…
Sidy Lamine, fils du premier Khalife de Léona
Sidy Lamine était si engagé dans les médias que l’on en oubliait parfois sa Jellaba de religieux qu’il portait magistralement. Le journaliste Serigne Mour Diop disait de lui sur un texte disponible sur le Net qu’il était Second fils de sa mère d’origine mauritanienne, une descendante du Prophète Mohamed (PSL). Sidy Lamine Niasse est né en 1951 d’une fratrie de trois membres, du côté maternel, avec un frère, Ahmed Khalifa, et une sœur, Salma Aïcha, qui vit en Europe depuis de nombreuses années. Comme tous les fils de cheikh, il a bien sûr fait ses humanités au foyer, auprès de son vénéré père, Khalifa Niasse, fils et premier khalife de Seydi Abdoulaye, fondateur de la communauté Niassène de Léona, à Kaolack (région centre).
Après la maîtrise du Saint Coran, des Hadiths et autres exégètes qui fondent la religion musulmane, auprès de son père et guide spirituel, Khalifa Ibn Abdoulaye Niasse, le jeune Sidy Lamine est confié à son oncle paternel, Cheikh Ibrahim Niasse, plus connu sous le sobriquet de Baye, qui le conseillera, plus tard, d’aller suivre ses études en théologie et autres sciences islamiques en terre égyptienne. C’est là que lui est venue la passion pour la presse, car au pays des Pharaons, le jeune Kaolackois s’est spécialisé en communication sociale. La suite on la connaît…
AUDIO
LE CONSEILLER AFRIQUE D'ANGELA MERKEL, "NÉO-COLONIASTE" ?
Günter Nooke a provoqué l'ire de plusieurs personnalités du continent pour avoir suggéré que la communauté internationale gère des villes nouvelles en Afrique pour endiguer l'émigration
Revoilà donc Günter Nooke sur le devant de la scène médiatique avec son idée de construire des villes nouvelles en Afrique qui seraient administrées par des institutions ou structures internationales (ONU, Banque mondiale, Union européenne).
L'idée est de promouvoir les investissements et la croissance en Afrique, en contournant la mauvaise gestion des pouvoirs en place.
Et ce en vue d'éviter les plateformes de débarquement ou les camps d'enregistrement pour réfugiés.
Une idée qui mérite réflexion mais qui risque d'être difficile à mettre en place, d'après Tamekamta Zozime Alphonse. Ce chercheur à l'Institut Think Africa au Cameroun estime que cela "pourrait être une alternative (aux plateformes de débarquement, ndlr) mais cela exigerait beaucoup de moyens financiers. Ça m'étonnerait aussi que les dirigeants africains puissent accepter qu'on instaure sur leur territoire des zones d'extraterritorialité sous contrôle de la communauté internationale."
Néocolonialisme
En revanche, Ali Sangaré, le secrétaire général du Conseil fédéral de la communauté africaine d'Allemagne laisse éclater sa colère. Il rappelle qu'une ville, "ça ne se crée pas comme ça, ça se crée autour d'une culture ou d'une histoire déterminée. Vous ne pouvez pas dire qu'on va créer des villes et dire aux gens : Vous allez habiter là et c'est le colon blanc qui va venir et régir tout ça. Moi je pense que cette pensée de Monsieur Nooke n'est rien d'autre que du néocolonialisme."
Les effets des politiques occidentales
Pour Aliou Sangaré, les politiques européennes de développement devraient plutôt essayer, par des investissements massifs, de réparer le délitement des services publics, conséquence directe selon lui des plans d'ajustement structurel imposés dans les années 1980 aux Etats africains par le FMI et la Banque mondiale.
Ce n'est pas la première fois que Günter Nooke tient des propos controversés. En octobre, il avait estimé que la colonisation européenne avait permis à l'Afrique "de s'affranchir de ses structures archaïques" ou encore "la guerre froide a fait plus de mal à l'Afrique que la période coloniale".
Demande de démission
Suite aux déclarations de Günter Nooke sur la colonisation, les écologistes allemands avaient écrit à Angela Merkel pour réclamer le renvoi de son conseiller Afrique, dont ils dénonçaient les propos "racistes". Les universitaires africanistes de Cologne ont aussi écrit une lettre ouverte à la chancelière en ce sens.
Jusqu'à présent, Günter Nooke conserve le soutien de la chancelière, même si beaucoup estiment que son influence réelle est réduite et que ses avis sont loin de dicter la politique du gouvernement.
"L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT A MONTRÉ SES LIMITES"
Le président béninois Patrice Talon a lancé à Cotonou la 36e session de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, à l'occasion de laquelle, il a appelé les pays du continent à revoir la coopération avec les bailleurs de fonds
Le président béninois Patrice Talon a lancé à Cotonou la 36e session de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE. Plusieurs députés de l'Europe, de l'Afrique des Caraïbes et du Pacifique sont à Cotonou jusqu'à mercredi. Changement climatique et PME sont notamment au programme des discussions.
La réunion devrait prendre des résolutions urgentes en faveur de la lutte contre le changement climatique et du développement des PME. A la tribune ce lundi matin, Patrice Talon a dressé le bilan de la coopération ACP-UE. Il a notamment estimé que l'aide au développement avait montré ses limites.
« Nous devons voir les choses en face. Nous sommes interpellés à revoir notre façon de concevoir la coopération, le développement, la solidarité. Bien sûr que, dans vos projets de résolution, il y a la promotion des PME. Cela est un facteur important de développement désormais puisque nous avons observé combien l'aide au développement a montré ses limites. Puisque la coopération commerciale est sans cesse remise en cause - même à travers les accords signés et établis - l’objectif, s’il est resté le même, nous appelle à agir, à promouvoir ce qui crée le développement endogène. »
Le président béninois a également insisté sur l’importance des investissements. « Le développement de nos pays respectifs passe par l’outil de développement économique qu’est l’investissement. L’investissement privé, l’implantation, le développement des PME. La résolution que vous allez peut-être voter mercredi pour faire la promotion des PME est une avancée majeure, une innovation par rapport au rôle classique que nous avons donné à nos objectifs ACP-UE. »