Lamine Ba, secrétaire général de Rewmi, ancien ministre, ancien vice président de l'Internationale Libérale, est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud FM) dans l'émission Objection.
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NATTY JEAN SORT UN NOUVEL OPUS
Il incarne une génération consciente avec des textes engagés contre le colonialisme, l'injustice ou l'argent roi - L'artiste sénégalais revient avec "Imagine", fait de sonorités toujours aussi engagées
Il est une figure du reggae contemporain. Il incarne une génération consciente avec des textes engagés contre le colonialisme, l'injustice ou l'argent roi. L'artiste sénégalais Natty Jean revient avec un nouvel album "Imagine". il est l'invité du Journal Afrique de TV5 Monde.
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VERS LA CENSURE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX ?
Une loi sur le contrôle des applications de messagerie électronique est passée à l'Assemblée Nationale - Une loi controversée qui laisse craindre la possibilité de censure
Au Sénégal, une loi sur le contrôle des applications de messagerie électronique est passée à l'Assemblée Nationale. Une loi controversée qui laisse craindre la possibilité de censure.
"LES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS N'ONT PAS EU LE TRAITEMENT QU'ILS MÉRITAIENT"
Des soldats africains ont participé en nombre aux deux Guerres mondiales, mais leur contribution n’a pas été reconnue au même titre que celle de leurs frères d’armes européens, déplore l’ambassadeur du Sénégal en Russie
Les Sénégalais et d’autres Africains n’ont pas été épargnés lors de la Première et de la Seconde Guerres mondiales, mais il existe toujours une disparité entre le traitement des anciens combattants africains et européens, a déclaré jeudi à Sputnik l’ambassadeur du Sénégal à Moscou Abdou Salam Diallo.
«Nous avons beaucoup participé à la Première Guerre mondiale et à la Deuxième Guerre mondiale, mais nous n’avons pas été reconnus comme tels parce que nous n’avons pas été traités d’une manière égale avec nos frères d’armes européens», a indiqué M.Diallo lors d’une Journée économique du Sénégal organisée à Moscou.
Pour rappel, environ 200.000 «Sénégalais» de l'Afrique occidentale française, en réalité des soldats issus de toutes les colonies françaises d'Afrique, se sont battus sous le drapeau français pendant la Première Guerre mondiale, dont plus de 135.000 en Europe. Environ 15% d'entre d'eux, soit 30.000 soldats, y ont trouvé la mort.
Quand les chefs d'État et de gouvernement de près de 80 pays se sont rendus en novembre à Paris à l’occasion des commémorations du centenaire de l'Armistice de 1918, des chefs d’État africains y étaient aussi présents. Mais selon M.Diallo, cela montre que la contribution des pays africains a été reconnue «plutôt au niveau le plus élevé, au niveau des intellectuels», alors qu’il y a toujours une disparité au niveau des peuples.
«Il n’y a plus de tirailleurs sénégalais vivants, ceux qui ont pu participer à la Première Guerre mondiale. Mais bien après aussi il y a d’autres Africains qui ont participé à la Deuxième Guerre mondiale et jusqu’à présent le système de rémunération, des pensions n’a certainement rien à voir, par exemple, avec les militaires français. Cela aurait été une disparité que les Africains n’ont jamais comprise et n’ont jamais acceptée», a noté le diplomate.
Il a reconnu que plusieurs avancées ont été faites, notamment à l’époque du Président Jacques Chirac, pour «faire en sorte que les pensions soient revalorisées». Mais de manière générale ce problème persiste, d’après lui.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, près de 140.000 Africains ont été engagés par la France et près de 24.000 d’entre eux ont été faits prisonniers ou tués au combat. Les tirailleurs sénégalais ont notamment participé à la bataille de Bir Hakeim en 1942, à la conquête de l'île d'Elbe en juin 1944 et à la prise de Toulon, après le débarquement de Provence en août 1944.
LE FRANC CFA VU PAR L'AMBASSADEUR DU SÉNÉGAL EN RUSSIE
Le franc CFA, qui a autrefois stimulé les échanges commerciaux entre huit pays de l’Afrique de l’Ouest, pourrait céder sa place à une monnaie unique ouest-africaine, d’après Abdou Salam Diallo, ambassadeur du Sénégal en Russie, interrogé par Sputnik
Le Sénégal et sept autres pays membres de l’Union monétaire africaine de l’Ouest(Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) pourraient remplacer le franc CFA par une nouvelle monnaie qu’ils partageraient avec d’autres pays africains, a annoncé à Sputnik Abdou Salam Diallo, ambassadeur du Sénégal en Russie.
Le diplomate a reconnu que le franc CFA avait joué un grand rôle au sein de l’Union monétaire ouest-africaine, tout comme l’euro au sein de l’UE.
«Le franc CFA n’a pas été une mauvaise chose. Au contraire, il nous a aidés, il nous a permis de travailler ensemble […]. Dans notre Union monétaire, nous n’avons jamais eu de problèmes pour importer parce que notre monnaie est garantie par le Trésor français. À l’époque, nos économies étaient très faibles et c’était un grand avantage pour nous. Aujourd’hui, la question est posée de savoir est-ce que ce système doit continuer», a-t-il noté.
A l’époque où la zone franc CFA est au seuil de grands changements, le rôle de la langue française évolue aussi, du moins au Sénégal. En tant que langue officielle, le français est présent dans l’administration et l’enseignement et les représentants de l’Etat sénégalais l’utilisent à l’étranger. Mais selon M. Diallo, la radio et la télévision sénégalaises sont déjà «d’une manière écrasante dominées par les langues nationales».
La coexistence de nombreuses langues complique les choses sur le terrain, mais cela n’a pas empêché les autorités de choisir six langues qui ont reçu le statut de nationales.
«Le français a reculé dans les médias. Le français est toujours la langue officielle. Le français est présent dans l’enseignement, mais dans la vie de tous les jours les Sénégalais parlent leurs langues nationales, et il y a véritablement une politique pour les développer», a noté le diplomate.
PAR ADAMA GAYE
LETTRE OUVERTE AUX INTRUS DE LA RÉPUBLIQUE
En vous rendant à la cérémonie on ne plus politicienne de l’investiture de Macky Sall, vous, Alassane Ouattara, Abdel Aziz, George Weah, Adama Barrow, avez eu un comportement qui vous déshonore
Est-ce au nom d’une fraternité maçonnique pour voler au secours d’un frère aux abois ? Est-ce au nom, non pas d’une internationale libérale, discréditée par ses reniements éthiques en terre sénégalaise, mais d’une internationale du pouvoirisme émergent ou enraciné dans cette partie de l’Ouest africain? Est-ce l’expression d’une solidarité d’armes entre dirigeants se serrant les coudes face à la montée des périls, surtout celle des colères populaires causées par l’absence des dividendes démocratiques promises ?
Le fait de vous voir présents à la cérémonie d’investiture prématurée d’un homme dont la candidature à l’élection présidentielle de février prochain n’a pas encore été validée n’a pas qu’étonné plus d’un. Elle a choqué les Sénégalais dans leur immense majorité. Vous êtes les intrus illégaux dans ce que nous avons de plus précieux : notre démocratie !
En vous rendant ce jour à l’arène qui a abrité la cérémonie on ne plus politicienne de l’investiture de Macky Sall, vous, Alassane Ouattara, Abdel Aziz, George Weah, Adama Barrow, avez eu un comportement qui vous déshonore et viole les règles de notre jeu politique.
Deja malmenée, notre démocratie, comme celle américaine souffrant de l’intrusion, supposée ou réelle, de forces interlopes russes, sort de cet épisode avec la crainte de ne plus être notre affaire exclusive, comme cela a toujours été voulu, mais travaillé par les forces toxiques, inamicales, que vous incarnez.
Si demain, parce que l’autocratique ayant échoué lamentablement depuis que, par accident, il se trouve à la tête du pays, se mettait à vouloir forcer, frauder, le processus électoral davantage qu’il ne la déjà fait ces temps-ci, rien n’interdit de penser qu’il pourra exciper de votre légitimation, par une présence physique à son show, sa enieme récréation politique, pour le faire.
Ne me dites pas que vous ne saviez pas. Par les canaux diplomatiques, par vos missi dominici locaux, par vos amis sénégalais dans vos pays respectifs et au Sénégal et par les flux massifs d’information irrigués par les réseaux de communication, physiques ou virtuels, de masse, vous avez eu toutes les informations sur l’état alarmant de la gouvernance de celui à qui vous avez imprudemment prêté main forte. Vous avez ainsi ignoré les preuves de ses crimes financiers, de ses détournements de nos ressources naturelles, de l’extraversion de notre économie au profit d’une extranéité voulue par lue, par anti patriotisme ou encore ses nombreux écarts dans l’observance des règles d’une démocratie ouverte et équitable. Vous êtes ses complices. Vous avez fait montre d’un manque de retenue et d’élégance. Vous nous avez offensés au plus profond de nos êtres.
Si demain, parce que conforté par votre inacceptable immixtion dans notre jeu démocratique, il se laisse aller à un forcing électoral gros de violences et porteur d’un potentiel bain de sang, vous serez tenus pour co-irresponsables.
C’est à l’union africaine et à toutes les instances internationales reconnues, comme l’ONU, de se saisir, à côté des forces vives de la nation sénégalaise, de cette dangereuse première. Ne pas le faire, par un haro strident, c’est donner carte blanche à ce type de collusion d’intérêts préjudiciable à la souveraineté économique et politique nationales en plus d’être un frein à l’affirmation de notre propre modèle démocratique.
Ce n’est pas parce qu’un incapable, illettré, inculte, se trouve recouvert du manteau d’une fonction passagère que des forces exogènes ignorant les dynamiques internes, nobles et vitales, doivent en profiter pour faire dérailler notre pacte national.
Les intrus de la République, chefs d’état africains, n’ont aucune excuse là ou le vice président du Parti communiste chinois, lui aussi présent, peut au moins se justifier par la volonté impériale de son pays de se servir d’un valet prêt à tout pour le pouvoir dès lors qu’il peut l’aider à affirmer sa place dans la ruée que nombre de nations non-africaines, dont la Chine, mènent envers un continent - à prendre hélas par la faute de la boulimie et de la compromission de ses piètres dirigeants.
Ouattara, Aziz, Barrow, Weah, n’etiez-vous venus au Sénégal que pour y semer la zizanie ?
Au fond, avant de vous incriminer, nous pointons nos index vers celui qui aura fini, sous peu, de saccager notre acquis immatériel démocratique que tous, notamment dans vos pays torturés, nous enviaient.
Ce soir, je crache sur Macky Sall, des crachats de dégoût et mépris !
L’internationale libérale sort de son peu glorieux congrès dakarois en ayant vendu son âme et ses valeurs. Il faut la dénoncer partout.
PAR MOMAR DIENG
"LE SÉNÉGAL AU CŒUR" OU L'HOMME AUX DEUX VISAGES
Je retiens de ce livre : un homme, celui de l'ouvrage, qui s'arroge toutes les qualités humaines : de la théorie - Et celui qu'il nous est donné de voir à la pratique depuis un septennat qui n'aurait dû avoir lieu
J'ai lu "Le Sénégal au cœur". Chacun peut avoir son idée là-dessus. Moi je le trouve intéressant dans plusieurs de ses parties, si on met de côté les éléments déjà connus. Le style est agréable, accessible parce que simple. Le volontarisme social est omniprésent : celui d'un Sénégalais ordinaire qui a su tirer profit du principe égalitariste qui fonde de l'école républicaine pour franchir les strates qui mènent à l'élite; celui d'un président de la République qui veut rendre aux citoyens ordinaires d'aujourd'hui et de demain ce que leurs devanciers ont fait pour lui à travers l'école et l'administration d'Etat.
Au delà de l'objectif officiel visé par sa publication, il faut prendre le livre comme il est: destiné à bien vendre l'image du chef de l'Etat candidat à sa succession dans moins de trois mois. En cela, il aura et il fera son "Syndrome de Stockholm" auprès de plusieurs compatriotes. Il aura et fera des effets sur un public étranger dont on sent qu'il fait partie des cibles visées.
Mais au fond, ce que j'en retiens de concret, c'est une chose simple: Macky Sall n'est pas ce pour quoi il veut se faire passer. C'est un homme à deux visages. Celui de l'ouvrage, qui s'arroge toutes les qualités humaines: de la théorie. Celui qu'il nous est donné de voir à la pratique depuis un septennat qui n'aurait dû avoir lieu: réfractaire à la démocratie, adversaire infatigable d'une existence réelle 'individuelle et collective) des droits et devoirs des citoyens, partisan de la confusion des pouvoirs, autoritaire, allergique à l'expression des libertés publiques non conforme à son agenda politique, autoritaire, sectaire, impitoyable avec ses adversaires, complaisant et protecteur avec les gens de son clan et apparentés, destructeur des initiatives liées à la reddition des comptes. A la page 112, le président de la République: "Si le moindre de mes partisans, un membre du gouvernement ou même de ma famille devait rendre des comptes, je laisserais évidemment la justice faire son travail." Que répondre devant cette formidable et (disons-le) cynique duplicité en regard des nombreux dossiers que lui-même reconnaît avoir mis sous son "coude" magistral?
Il aurait été bien inspiré de mettre en œuvre - dans l’Etat et la République que le peuple sénégalais lui a confiés en 2012 – les principes de gouvernance de l’Almamya sous l’impulsion de Thierno Souleymane Baal et «dont la modernité étonne…» aujourd’hui encore, selon ses propres termes (page 132) : «égalité de tous devant la justice».
Après cela, que peuvent valoir les anecdotes autour de Sandrine dont d'ailleurs l'histoire ne semble pas avoir été racontée jusqu'au bout... Mais cela est une autre histoire.
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FRANCE, LES ÉTRANGERS MANIFESTENT CONTRE L'AUGMENTATION DES FRAIS UNIVERSITAIRES
Plusieurs centaines d'étudiants étrangers se sont rassemblés à Paris pour dénoncer la hausse des frais d'inscription universitaires - A la rentrée 2019, ils seront multipliés par 10 ou plus pour les étudiants non européens
Plusieurs centaines d'étudiants étrangers se sont rassemblés à Paris pour dénoncer la hausse des frais d'inscription universitaires. A la rentrée 2019, ils seront multipliés par 10 ou plus pour les étudiants non européens.
PAR JEAN-BAPTISTE PLACCA
CAN 2019, UN CAMOUFLET PRÉVISIBLE
Le Cameroun, qui était censé accueillir l’Afrique du foot dans sept mois, n’a même pas de Fédération - De détournements en emprisonnements, la Fécafoot n’a été ces dernières décennies, que l’illustration de la face la moins reluisante du foot camerounais
C’est donc la quatrième fois consécutive que la CAN n’aura pas lieu dans le pays où elle était censée initialement se tenir. Pourquoi, alors, cela semble-t-il être si dramatique, lorsque c’est le Cameroun qui est frappé par ce qui arrive aux autres ?
Pour chaque peuple qui en a été privé à la dernière minute, le retrait de l’organisation de la phase finale de la CAN a toujours été vécu comme un drame. Le désarroi étalé à la face du monde, est plus ou moins fonction des raisons qui motivent ce retrait. L'organisation d'une CAN est une rare occasion de communion et de cohésion nationale, et la ferveur populaire varie en fonction de la progression du Onze national dans la compétition. D'autant que dans la plupart des Etats africains, la sélection nationale de football est un bien meilleur ciment de l’unité nationale que tous les discours, que tous les slogans. Cela est aussi vrai, au demeurant, pour de nombreux autres peuples. Regardez comme la France jubile, comme elle resplendit, lorsque les Bleus remportent la Coupe du monde de football ! Alors, oui, perdre l’organisation d’un tel événement peut être source de chagrins pour les Camerounais. Les politiques le savent d’ailleurs bien, qui en font généralement une savante récupération…
Mais pourquoi le Cameroun devrait-il pleurer – ou pleure-il davantage que les autres qui ont eu à subir un sort identique?
Parce que de toute l’histoire du football de l’Afrique indépendante, les exploits des Lions Indomptables ( l’équipe nationale du Cameroun ) sont ceux qui ont le plus fait vibrer le continent tout entier. Tout a commencé à la Coupe du monde de 1982, en Espagne, d’où les Lions Indomptables sont sortis sans avoir perdu un seul match. Mieux, après avoir fait match nul face à l’Italie, futur vainqueur. Même avec une préparation calamiteuse, l’équipe du Cameroun, a plus souvent séduit que n’importe quelle autre.
C’est d’ailleurs sans doute pourquoi le président de la CAF, en toute élégance, a écrit au chef de l’Etat camerounais, pour lui annoncer la décision de l’institution, et en lui promettant de l’accompagner – enfin, d’accompagner son pays – dans la perspective de la CAN 2021. A condition, naturellement, que la Côte d’Ivoire, initialement retenue pour cette édition, accepte de décaler de deux ans, son tour. Et, bien évidemment, à condition, aussi, que le Cameroun surmonte son immense déception, pour se remettre en ordre, et se prépare pour arriver avec une organisation impeccable, en 2021.
Il n’empêche que la déception est quand même là…
Elle est là, et bien là. Mais tout un peuple ne peut se mentir aussi longtemps. Saviez-vous qu’à l’heure où nous sommes, le Cameroun, qui était censé accueillir l’Afrique du football dans à peine sept mois, n’a même pas de Fédération ? D’incurie en coups bas, de détournements en emprisonnements, la Fécafoot n’a été, ces dernières décennies, que l’illustration de la face la moins reluisante du football camerounais, du football africain. Et l’on ne compte plus les fois où les Lions Indomptables ont déclenché une grève sur le tarmac d’un aéroport où ils étaient en transit, parce que leurs dirigeants avaient préféré se goinfrer, plutôt que de donner aux footballeurs, les primes qu’ils avaient pourtant retirées, à cet effet, au Trésor. En dépit de toute cette honte, une fois sur la pelouse, les joueurs faisaient oublier la traîtrise de leurs dirigeants et nous régalaient. Il ne s’agit donc plus simplement, pour le Cameroun, d’apprêter ses infrastructures. Il doit aussi présenter une fédération crédible, dont les présidents ne finissent pas fatalement en prison…
Alors, tous décevants?
Non. Pas. Mais il s’agit d’avoir le courage de mettre en place des dirigeants, sans ostracisme. La Fécafoot, au lieu de fédérer les talents, a trop souvent été une machine à exclure, surtout lorsque ces talents n’étaient pas assez « raisonnables » pour participer au festin, sans broncher, en fossoyeurs du football camerounais. S’est-on jamais interrogé sur les raisons pour lesquelles un Joseph-Antoine Bell n’a jamais fait partie de la Fécafoot ? Les auditeurs de RFI savent à quel point l’analyse de l’ancien gardien des Lions Indomptables peut être fine, tant sur ce qui est du jeu sur la pelouse que sur toute l’organisation autour. Combien de pays aimeraient compter dans ses rangs un tel connaisseur du football. Il n’est, certes, pas le seul, mais il est sans doute un des tout meilleurs.
Autant dire que même un ménage dévastateur ne suffira pas, si l’élection d’un nouveau président que l’on annonce, pour les jours à venir, à la Fécafoot, revient à reconduire les mêmes affairistes qui déshonorent depuis si longtemps le football camerounais. Ou si, derrière les quelques nouvelles têtes, se cachent encore certaines anciennes, qui ont, presque toujours, fini en prison.
SALVE D'INVESTITURES POUR MACKY
Quatre investitures en moins d’une semaine - Dont la dernière, ce samedi 1er décembre au cours de laquelle le président sortant reçoit son ultime sacre de candidat à la présidentielle sous l'étendard de BBY
Jeune Afrique |
Manon Laplace |
Publication 01/12/2018
Le président sortant, Macky Sall, est investi samedi 1er décembre par la coalition Benno Bokk Yakaar. C'est sa quatrième investiture officielle en tant que candidat à la présidentielle de février 2019, que la coalition au pouvoir clame être gagnée d’avance.
Quatre investitures en moins d’une semaine. Dont la dernière, ce samedi 1er décembre, se veut une cérémonie pour les englober toutes, organisée en grande pompe à la Dakar Arena, le stade flambant neuf inauguré en août dernier à Diamniadio, au cours de laquelle Macky Sall reçoit son ultime sacre en tant que candidat à la présidentielle du 24 février prochain, sous l’étendard de la coalition majoritaire Benno Bokk Yakaar.
Weah, Barrow, Abdelaziz et Ouattara présents
Le président sénégalais a même pu compter sur le soutien de plusieurs chefs d’État africains lors de cette dernière cérémonie. George Weah (Liberia), Adama Barrow (Gambie), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie) ou encore Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) étaient ainsi de la fête.
Ce dernier a pris la parole pour louer le bilan du président sénégalais. « Je sais ce que vous faites pour votre pays. Macky est un homme d’État, un homme de paix », a-t-il salué.
Autant d’invités prestigieux pour renforcer le signal adressé aux adversaires du président sortant quant à son poids sur la scène politique intérieure, comme à l’international.
Macky Sall est rompu à l’exercice. Vendredi, déjà, il a été investi pour « aller chercher un second mandat », à l’occasion du congrès extraordinaire de son parti, l’Alliance pour la République (APR). Nombre de ses partisans étaient réunis pour l’occasion, en présence des cadres du partis, dans les jardins du très chic hôtel King Fahd de Dakar, à la veille de la célébration des dix ans d’existence de l’APR, dans les jardins du très chic hôtel King Fahd de Dakar. L’occasion pour les « apéristes » de renouveler le mandat de leur candidat à leur tête.
Et plus tôt dans la semaine, mardi 27 novembre, il a été investi par le Parti socialiste d’Ousmane Tanor Dieng et par l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse.
Unité affichée
Un chapelet de cérémonies « nécessaires », selon Mor Ngom, président de la chambre des élus de l’APR. « Il s’agit de représenter le poids et la diversité politique de Benno Bokk Yaakar. Il était important que toutes ces investitures aient lieu. Tous ces partis politiques ont une idéologie différente, mais ils n’ont qu’un seul parti : le Sénégal », plaide celui qui est aussi ministre conseiller à la présidence.
Une unité affichée aussi par le nombre de poids lourds de la majorité présidentielle présents lors de l’investiture vendredi, à l’instar du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse (AFP), et d’Ousmane Tanor Dieng (PS), qui ont rejoint sur l’estrade les caciques de l’APR et les membres du gouvernement.
« Seule, l’APR avait déjà enregistré 26% des suffrages lors de la présidentielle de 2012. Mais l’alliance avec ses partenaires lui a permis d’obtenir 65% des voix au second tour », a rappelé Andourahmane Ndiaye, secrétaire administratif national de l’APR.
À la tribune, Macky Sall a d’ailleurs pris soin de saluer les membres de sa coalition, remerciant « les leaders politiques d’obédiences diverses, libéraux, nationalistes, progressistes ou encore républicains qui ont accompagné la majorité présidentielle au service du pays ».
Transhumance politique
À dix jours du dépôt des candidatures devant le Conseil constitutionnel, la multiplication des investitures par les principaux partis de la coalition majoritaire entend renforcer le message affiché par le régime. Dans les rangs de « BBY », on se dit en effet serein quant à une réélection du président sortant, et l’on insiste par ailleurs sur la supposée absence de poids de l’opposition.
« Nous montons en puissance », clame El Hadj Hamidou Kassé, ministre conseiller en charge de la communication, qui souligne que de nombreuses autres coalitions, en plus de BBY, ont rejoint et continuent de rejoindre les rangs des soutiens à Macky Sall à l’approche du scrutin.
Dernier ralliement en date, celui d’Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor, en Casamance, et ancien proche d’Abdoulaye Wade. Un ralliement qui fait couler beaucoup d’encre à Dakar, mais que ni l’intéressé ni le camp présidentiel n’ont pour l’instant officiellement confirmé.
Si la campagne du candidat Macky Sall ne commencera officiellement qu’à compter du 10 décembre, une fois les parrainages clôturés, le rassemblement des « apéristes » et de leurs alliés, vendredi, avait déjà des airs de meeting de campagne avec, en toile de fond, l’idée que la bataille serait déjà gagnée.