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9 juin 2025
Par Moussa KAMARA
DÉBAT AVORTÉ
Faire tomber le gouvernement par une motion de censure était l’objectif déclaré par l’opposition. Une petite réplique à cette volonté a démontré les capacités des uns et des autres
Les jours qui ont précédé le limogeage des Présidents du CESE et du HCCT nous ont démontré l’inanité de certains politiciens occupant le devant de la scène. La politique n’est rien d’autre qu’un jeu d’échecs. Jeux d’échecs ou de dames, c’est l’esprit en mouvement.
L’intelligence transparait à chaque coup et les observateurs de se délecter en appréciant les talents de tacticien des uns et des autres. Nous avons vécu pleinement les pièges et les coups fourrés tendus par les socialistes au parti de Me Wade. Il a fallu de l’astuce et de la maestria au PDS pour déjouer ces traquenards et s’en sortir.
Ces joutes qui avaient pour cadres l’Assemblée nationale, les meetings et autres communiqués des réunions hebdomadaires du BP étaient un régal pour les puristes et autres militants de base, qui surveillaient les leaders, de vrais leaders qui se font rares aujourd’hui.
Qui ne se souvient des confrontations assez épiques à l’hémicycle des hommes politiques de grande stature tant du pouvoir que de l’opposition ? Ecouter ces messieurs et dames débattre nous procurait à nous autres jeunes reporters, de la fierté et de la satisfaction. Je me rappelle la première fois où j’ai mis les pieds à l’Assemblée nationale sans cravate, les gendarmes m’avaient interdit l’accès à la salle. Je m’étais tellement offusqué que le responsable de la Communication de l’Institution m’avait tendu une cravate que je m’empressais de nouer avant de pénétrer dans l’hémicycle. A l’époque pour entrer à la Présidence, il fallait être en tenue correcte. Cette bonne éducation qui nous régissait tous a connu des failles. Des failles ont permis à des flibustiers de se mettre à l’avant. Il n’est pas rare de voir des gens bardés de diplômes passer complètement à côté de la plaque.
Qu’a-t-on vu aujourd’hui à l’Assemblée nationale avec cette confrontation que l’on croyait épique et qui s’est finalement dégonflée comme un ballon de baudruche ? Comme si les niveaux des combattants, si criards aux yeux des observateurs avisés, se sont pleinement manifestés.
Faire tomber le gouvernement par une motion de censure était l’objectif déclaré par l’Opposition. Une petite réplique à cette volonté a démontré les capacités des uns et des autres. La déception est grande chez tous ceux qui s’attendaient au grand retour des débats parlementaires. On a vu grand en rêvant debout parce qu’une Assemblée mal élue ne peut générer de grands débatteurs. Et le duo d’inspecteurs à la tête de l’Etat, confronté à des députés plus ou moins pertinents, aura les coudées franches pour rester et diriger ce pays des années encore.
Par Assane Guèye
UNE FIN HONORABLE ?
L’art d’offrir une victoire gratuite sur un plateau d’or à son adversaire. En introduisant le projet de loi portant révision de la Constitution sans consensus préalable, le pouvoir a donné le bâton à la majorité parlementaire pour se faire battre.
L’art d’offrir une victoire gratuite sur un plateau d’or à son adversaire. En introduisant le projet de loi portant révision de la Constitution sans consensus préalable, le pouvoir a donné le bâton à la majorité parlementaire pour se faire battre. Il a donc trébuché par manque de méthode et de dialogue. Il faut d’ailleurs être particulièrement téméraire pour oser demander à des ennemis jurés de rendre un service qui ressemble à de la servitude. Le groupe des députés de BBY n’a pas eu totalement tort de refuser de faire ce qu’on pourrait appeler «le sale boulot». Il a même bien joué pour avoir laissé la vie sauve au Haut conseil et au Conseil économique où des camarades de parti sont massivement représentés. Le bloc ne s’est pas fissuré dans un hémicycle nouvellement décoré et plus beau à voir.
Le groupe majoritaire n’a pas pris le risque de s’aliéner des proches siégeant dans un contexte de recomposition et d’emballement. Les naufragés du 24 mars ne se sont pas transformés en naufrageurs et ont fait d’une pierre plusieurs coups. Ils prennent une petite revanche en infligeant un revers politique à ceux qui les avaient défaits par un coup KO. Aux camarades dont ils ont sauvé les emplois et les sièges, ils ont démontré de la franche camaraderie. Mais le fait le plus marquant à retenir est qu’il n’y a eu ni capitulation ni lâcheté de leur part. Ce sont des points précieux en direction des prochaines échéances. Il y a du mérite à ne pas ruser avec les principes.
Motion de censure bancale
Seulement, le groupe victorieux qui a fait capoter le projet de dissolution pourrait tomber dans les mêmes excès que le camp d’en face. Il a succombé à l’émotion en initiant une motion de censure bancale. Après avoir montré de la solidité, il fallait avoir le triomphe modeste, voire s’autocensurer pour éviter de donner le sentiment de pratiquer la politique de la terre brûlée. Vouloir faire tomber le gouvernement dans la foulée relève d’une jubilation enfantine. Et d’ailleurs, tout le mérite ne leur revient pas. Le rejet a bénéficié du soutien considérable d’un député de Wallu qui s’est fait porte-voix des transporteurs dépités par le nouveau régime. La fin de non-recevoir a profité d’un contexte où le pouvoir et plusieurs catégories socioprofessionnelles ne sont pas en odeur de sainteté. Il y a aussi que la seule et unique députée de Rewmi a pesé de tout son poids pour la censure de la copie de l’Exécutif. Quand le vote peut pencher d’un cheveu d’un côté ou de l’autre, chaque voix compte et vaut son pesant d’or. Enfin, la plénière de lundi, longue et interminable, a confirmé qu’on était au parlement. Et les parlementaires ont vocation à parler. Mais cette propension à trop parler et à manger le temps rappelle aussi qu’on est en pleine civilisation orale où la parole remplace l’action. L’action de censure qu’a voulu introduire la majorité parlementaire a été tuée dans l’œuf. L’Exécutif a trou- vé l’ingrédient redoutable pour couper l’herbe sous le pied à la nouvelle opposition «radicale». Il ne pouvait se payer le luxe de subir un double camouflet en quelques jours. Sur ce point, il n’y a pas eu de symbole d’amateurisme le concernant. De son côté, le groupe de Benno a intérêt à soigner davantage sa sortie. Celle-ci doit être digne et honorable. L’éviction des présidents du Hcct et du Cese ne fait pas honneur non plus aux excommuniés. Celui qui les avait placés à leur poste a été bougé. Ils doivent s’attendre aussi à bouger à tout moment. Au demeurant, ce n’est une mauvaise nouvelle en soi. Ces dirigeants d’institutions figurent parmi les plus inaccessibles qui soient.
LES PIQUES DE L'AS DE CE VENDREDI 6 SEPTEMBRE 2024
Violente manifestation des jakartamen à Tivaouane
Les conducteurs de mototaxis ont organisé une violente manifestation dans les rues de Tivaouane. A l’origine, une hausse opérée par la commune sur le montant de la taxe à payer et qui passe de 6 000 F à 26 000 F, soit une hausse de 20 000 F. Ils indexent le maire de Tivaouane Demba Diop. Et pourtant, argumentent-ils, « ladite taxe était fixée à 6 000 Fcfa et ce n’est que l’année dernière qu’il y a eu des velléités de la porter à 10 000 F CFA. Cette année, il était convenu de revenir à 6 000 Fcfa, à l’issue d’une rencontre, mais à notre grande surprise, au moment de passer à l’acte de paiement au trésor, les maîtres des lieux ont clairement indiqué que le tarif est fixé à 26 000 Fcfa soit une hausse de 20 000 F cfa ». Suffisant pour que des centaines de conducteurs de motos taxis investissent la ville pour exprimer leur mécontentement et ils ont brûlé un peu partout des pneus, non sans tirer à boulets rouges sur le Maire Demba Diop dit Diop Sy. Selon ce dernier, ce qui a été voté par le conseil municipal, c’est une taxe de 3 000 Fcfa par mototaxi et par mois, ce qui équivaut à la modique somme de 100 Fcfa par jour. Et tous ceux qui ne sont pas à jour doivent non seulement payer le reliquat, mais aussi une amende de 20 000 FCFA. Selon lui, c’est un petit groupe qui a refusé d’obtempérer, qui est à la base de tout ce brouhaha.
L’ouverture du stade Lamine Guèye de Kaolack réclamée
Fermé depuis plus de deux ans, Les sportifs de la région de Kaolack sont montés au créneau en demandant l’ouverture du stade Lamine Guèye. De l’avis du président de l'ODCAV de cette localité, Insa Diouf, cette situation risque de reléguer le football de la capitale du Saloum au second plan. A en croire M. Diouf, le pire est que les clubs civils ne disposent pas de terrain pour s'entraîner. Aussi, ils manquent de moyens pour se doter d'un budget leur permettant de se prendre en charge à l'occasion des matchs à domicile joués à Kaffrine. Kaolack est une grande ville du sport, notamment le football. Toutefois, avec l'absence d'infrastructures sportives, le sport kaolackois sera en retard par rapport aux autres régions du pays. Le président de l'ODCAV n'a pas manqué d'inviter les autorités compétentes à intervenir le plus rapidement possible pour l'ouverture du Stade Lamine Guèye afin de permettre à la jeunesse de s'épanouir et de participer au développement du football de la localité.
Risque de débordement du fleuve Matam
Le ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement informe dans un communiqué que le niveau du fleuve Sénégal à la station de Matam a atteint 7,62 mètres, soit à seulement 38 centimètres de la cote d'alerte fixée à 8 mètres. Si cette tendance se poursuit, le seuil critique pourrait être atteint dans les heures à venir et ce qui entraînerait des risques de débordements, notamment dans les zones basses. Face à cette situation, Cheikh Tidiane Dièye appelle les populations et les personnes exerçant des activités aux abords du fleuve à faire preuve de la plus grande vigilance.
Saisie de confiture de fruits de saba
Les agents du Service d’hygiène de Pikine ont procédé à la saisie au marché sandicat de Pikine hier, d’une importante quantité de confiture de fruits de saba sénégalensis communément appelé «Maad» très consommée par les populations surtout les dames. Il s’agit presque de plus de 10 kilos. Les éléments du service d’hygiène ont fait payer une amende aux mis en cause avant d’appeler les populations à la vigilance.
Installation du nouveau chef de la Dic
Le Commissaire El Hadji Baity Sène, nouveau chef de la Division des investigations criminelles, a été installé hier par le Directeur de la police judiciaire Mamadou Lamine Niang. M. Sène succède ainsi à Adramé Sarr qui a été muté comme directeur adjoint des ressources humaines de la Police nationale. Il a dirigé la Dic pendant 22 mois.
L’agent de Nsia Banque gruge 5 millions à son ami et écope 6 mois ferme
Le commerçant B. Ba a tenté d'obtenir un prêt de 20 millions de francs à la banque agricole en mettant en gage un faux titre foncier. Ce modus operandi a été ourdi par l’agent de NSIA banque, M Guèye. Toutefois, les deux mis en cause ont été mis aux arrêts pour escroquerie sur un montant de 5 millions au préjudice de la dame A. M. Placés sous mandat de dépôt le 26 août 2024, les prévenus ont comparu hier devant la barre des flagrants délits de Dakar. Revenant sur sa mésaventure, la plaignante renseigne que M. Guèye est une connaissance de plus de 20 ans. En août 2023, celui-ci lui a rendu visite en compagnie de son ami B. Ba. Au cours de leurs discussions, M. Guèye lui a fait savoir que son ami est un grand commerçant de fruits et légumes qui a besoin d'un prêt de 5 millions de francs pour faire sortir ses conteneurs. Il a promis de rembourser 6 millions de francs. Elle a remis à B. Ba deux chèques d'un montant de 5 millions de francs. Après avoir retiré ledit montant, ce dernier aurait versé 4 millions 950 mille francs à son coprévenu. Ce dernier a loué un titre foncier qu'il a remis à B. Ba. Un document que celui-ci a utilisé comme garantie pour obtenir un prêt de 20 millions de francs à la banque agricole. Mais l'institution bancaire a refusé le prêt quand elle a constaté que le titre foncier n'était pas bon. Une situation qui a empêché la partie civile d'encaisser les deux chèques qu'elle avait reçus de B. Ba en guise de remboursement. La partie civile réclame un million de nos francs pour la réparation du préjudice après avoir reçu 5 millions à la barre. Finalement, M Guèye a été condamné à 6 mois ferme ; et son acolyte de complicité d’escroquerie, a écopé de 6 mois assortis de sursis. Une infraction que le juge a retenue à l'encontre de B. Ba qui a finalement écopé de six mois de prison assortis du sursis. En sus de la peine, ils devront payer un million à la victime.
Escroquerie
Une histoire de foncier entre frères a atterri au tribunal de Dakar. En effet, les frères Y. G. et K. G. ont porté plainte contre leur grand frère. Ils avaient remis de l’argent à leur frère pour les besoins d’achats de parcelles à usage d’habitation. Seulement, après avoir empoché l’argent M. G. est parti construire un immeuble à la Médina pour le muter à son nom et celui de son frère Dj. G.. Ayant découvert le manège, Y. G. se rend à la Dic pour porter plainte contre M. G. et Dj. G. Par la suite, M.G convoqué a nié les faits. Mais il sera confondu par les décharges et les témoignages de ses autres frères qui ont été au cœur de la transaction foncière. Ce qui va motiver son interpellation et son défèrement au parquet pour escroquerie au foncier pour un préjudice fixé à plus de 18 millions.
UN CRD SUR LE PREMIER LYCEE NATION-ARMEE S’OUVRE LUNDI À SEDHIOU
Un Comité régional de développement consacré au Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité (Lynaque) s’ouvre lundi, à Sédhiou (sud), dans l’optique de préparer la prochaine rentrée scolaire 2024-2025 pour ce nouveau modèle d’établissement scolaire
Un Comité régional de développement (CRD) consacré au Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité (Lynaque) s’ouvre lundi, à Sédhiou (sud), dans l’optique de préparer la prochaine rentrée scolaire 2024-2025 pour ce nouveau modèle d’établissement scolaire.
Les deux premiers Lynaque ouvriront leurs portes à Sédhiou et Kaffrine dès la prochaine rentrée scolaire.
Le Lynaque se distingue par ses installations complètes et modernes, offrant un cadre d’apprentissage optimal pour les élèves, selon un document de l’Inspection d’académie de Sédhiou, mis à la disposition de l’APS.
Doté de salles de classe équipées, de laboratoires bien aménagés, et de bibliothèques adéquates, le Lynaque de Sédhiou va fournir ”une éducation de qualité supérieure”, selon l’IA.
En plus des infrastructures académiques, le lycée dispose de logements séparés pour les filles et les garçons, garantissant ”un environnement sécurisé et propice à l’étude”.
Ce nouveau lycée de Sédhiou dispose aussi de dortoirs, d’un bloc pédagogique, d’un bloc administratif, d’une salle informatique, d’un grand restaurant, d’un château d’eau, et d’un parking solaire.
La direction de l’établissement est assurée par un colonel de l’armée en tant que ”commandant d’école et un professeur d’enseignement secondaire comme directeur des études, reflétant une combinaison unique de discipline militaire et d’excellence pédagogique”, explique le document.
Cette initiative, selon l’IA de Sédhiou, marque ”une étape importante dans l’amélioration du système éducatif de la région de Sédhiou, en mettant l’accent sur la rigueur, la discipline et l’équité”.
Les LYNAQE ont pour ambition de renforcer l’excellence académique et civique des jeunes sénégalais, en alliant les forces des ministères de l’Education nationale et des Forces armées.
Ces lycées visent aussi à ”répondre aux défis contemporains en matière d’éducation, tout en promouvant le travail, le don de soi et la cohésion nationale”.
Les élèves bénéficiaires d’une bourse sont soumis à un régime d’internat, avec des logements séparés pour les filles et les garçons.
Le document fait savoir que ce cadre vise à offrir un environnement propice à l’étude et à la concentration, tout en assurant la sécurité et le bien-être des élèves.
Le personnel administratif et les enseignants sont composés de militaires et de civils, sélectionnés ”sur la base de critères très rigoureux”.
Des appels à candidature ont été lancés pour divers postes, notamment pour le directeur des études, les enseignants, les surveillants généraux, ainsi que les responsables de laboratoire et de bibliothèque.
Cette initiative marque, selon la même source, ”une étape cruciale dans la refonte du système éducatif sénégalais, en intégrant des technologies modernes et en mettant l’accent sur le développement durable.
Ce projet, d’un coût estimé à sept milliards de francs CFA, va offrir ”une éducation de qualité aux élèves, avec des infrastructures modernes et durables”.
Lancés en août 2021, les travaux du Lycée nation-armée pour la qualité de Sédhiou ont duré trois ans.
Par Thierno Birahim FALL
L’AVANCEE DE L’URBANISATION ET SES CONSEQUENCES SUR LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE
Dans cette deuxième contribution, on s’intéresse au support de production qui est le sol. D’entrée de jeu, il faut savoir que les terres arables disponibles au Sénégal sont évaluées à trois millions cinq cents mille hectares (3 500 000 ha)
Ma première contribution intitulée pour une souveraineté alimentaire réussie relevait les défaillances institutionnelles et organisationnelles en plus des dispositions clefs qu’il fallait prendre pour certains éléments de production notamment les facteurs de productions (semences, engrais .etc.)
Dans cette deuxième contribution, on s’intéresse au support de production qui est le sol. D’entrée de jeu, il faut savoir que les terres arables disponibles au Sénégal sont évaluées à trois millions cinq cents mille hectares (3 500 000 ha) dont deux millions cinq cents mille (2 500 000 ha) mis en culture, essentiellement consacrés à des cultures d’hivernage, ce qui resterait à peu près un million d’hectares dont une partie est consacrée au maraichage. La FAO estime que 70 000 ha sont cultivés en permanence, superficie dans laquelle on doit insérer les activités horticoles.
Nous démarrons notre réflexion sur la bande des Niayes, zone favorable aux cultures horticoles et à l’élevage et dont la superficie est estimée à 540 000 ha. La région de Dakar située en partie dans cette zone, qui occupe 55 000 hectares, est prise comme échantillon.
Aujourd’hui, la menace porte sur ce stock, mais avant d’aborder l’analyse, je constate que le phénomène affecte toutes les villes et les agglomérations sur l’ensemble du pays, pour dire que les campagnes se dégarnissent en plus de leurs terres récupérées au profit des villes, dont les conséquences sont visibles et se résument à :
- Moins de main d’œuvre pour les exploitations agricoles en témoigne le nombre d’enfants et de femmes qui exécutent les travaux dans les exploitations
- Des terres destinées à l’agriculture, exploitées ou en exploitation, affectées à l’habitation, ce qui explique en partie les conséquences que l’on observe avec les inondations et les pertes de production.
Pour circonscrire notre champ d’étude, nous considérons que la région de Dakar part du Plateau jusqu’ à l’entrée de Bayakh. Pour ceux qui ont grandi à Dakar et sa banlieue, les exploitations maraichères démarraient derrière le rond-point de Petersen presque sans discontinuité, seulement entrecoupé par certains quartiers qui s’arrêtaient à hauteur de Colobane et Wakhinane pour continuer sur la grande Niaye de Pikine, Thiaroye réputé pour sa spécialisation sur la culture de choux pommé, poursuivant cette lancée jusqu’à Gorom et Bayakh. Si dans le temps, Dakar nourrissait Dakar, aujourd’hui c’est la zone de Notto et Mboro qui nourrit Dakar en légumes et mangues.
Que reste-t-il de cette végétation avec les champs arboricoles, maraichères, la faune et la flore et si on faisait une évaluation sommaire de cette superficie perdue ?
Partant d’une évaluation sommaire de cette superficie de 550km2 soit 55000ha, on peut considérer qu’au moins 80 % de ces superficies sont perdues par l’exploitation agricole soit 440 000ha et en faisant la clé de répartition, 25% pour le maraichage et 75% pour la culture fruitière, on se retrouve avec 330 000 ha pour la fruitière et 110 000ha pour le maraichage.
LES CONSEQUENCES SOCIALES ET ECONOMIQUES
La perte de main d’œuvre En considérant un ( 1) manœuvre par ha d’arbres fruitiers et deux( 2) par ha de maraichage, cela nous donnerait 330 000 pour le fruitier et 220 000 pour le maraichage, soit un total de 550 000 ouvriers par an qu’ on aurait pu utiliser avec un salaire moyen arrondi à 50 000 FCFA par mois , par référence au salaire minimum agricole ( SMAG) , cela donnerait une somme de vingt-sept milliards cinq cents millions de FCFA ( 27 500 000 FCFA) à distribuer annuellement.
Le manque à gagner annuel dû à la perte de production annuelle
Pour le fruitier, on se situerait à 165 000 000 000FCFA et le maraichage 220 000 000 000 FCFA de revenus générés, pour une estimation à 500 000FCFA par ha de fruitiers et un million (1 000 000 FCFA) pour deux spéculations choisies : la tomate cerise et les choux pour le maraichage. Ce qui fait un total cumulé de trois cents quatre-vingt-cinq milliards de francs CFA (385 000 000 FCFA) de manque à gagner. Je précise que l’analyse est minimaliste dans la mesure où nous avons tablé sur un revenu que peut gagner un producteur moyen.
Les autres acteurs économiques connexes
Il s’agit des transporteurs, des ouvriers manutentionnaires, des bana banas au niveau des marchés, jusqu’ à la maman revendeuse de légumes avec sa table au niveau du quartier. Sans une évaluation, on peut percevoir ces gains latents qu’auraient pu percevoir ces agents économiques, et qui viendraient s’ajouter à ce qui est dit plus haut.
L’économie verte
La récolte des noix d’acajou, les revenus tirés de la pharmacopée avec les herbes, feuilles récoltées dans ces forêts vendues dans les marchés, le bois mort pour les besoins de cuisine et le bois d’œuvre (rôniers) pour la construction des habitats constituent des revenus non négligeables perdus également.
LES ORIGINES DE CETTE SITUATION
L’acte 3 de la décentralisation est indéniablement le premier facteur à incriminer dans la mesure où les maires ont focalisé leurs activités essentiellement sur deux axes, les taxes et le foncier, ce qui a généré cette boulimie et spéculation foncière. La mentalité développée sur la terre, c’est qu’elle n’est plus considérée comme un facteur de production mais un produit de commerce.
L’autre élément moins visible, c’est que la population délaisse de plus en plus les activités de production au profit d’autres activités comme le commerce certainement moins pénible, présentant moins de risque et plus rémunérateur. Ce constat m’amène à soulever l’équilibre des filières . Par essence, les filières sont déséquilibrées à cause du manque de solidarité des acteurs. Dans la chaine, c’est généralement celui qui produit qui prend l’essentiel des risques et qui récolte le moins de revenus. Quel est l’investissement que fait le commerçant comparé à celui du producteur et quel risque prend-t-il pour vouloir écrémer les revenus générés parla filière. Il s’impose donc la nécessité de veiller à l’équilibre des filières pour permettre à ceux qui prennent plus de risque et investissent plus, de gagner plus de revenus. Il y va de l’organisation de ces derniers pour mieux asseoir leur pouvoir de négociation.
LES DISPOSITIONS A PRENDRE
Trois axes d’intervention, sécuriser le reste de terres agricoles, rééquilibrer les filières, redynamiser les structures associatives de développement.
La sécurisation des terres agricoles
Il s ‘agit ici d’identifier, de répertorier et de classer les zones considérées comme agricoles, d’établir les textes qui en font des zones de culture non aliénables pour d’autres destinations, sans oublier les dispositions complémentaires permettant aux exploitants d’acquérir des titres qui servira, à la fois à sécuriser leurs investissements et aussi à servir de garantie pour renforcer leur capacité de production.
Equilibrer les filières
Ce sera essentiellement du ressort des producteurs qui doivent s’organiser pour s’imposer en interlocuteur unique face aux commerçants, banquiers et autres interlocuteurs, y compris l’Etat.
Redynamiser les structures associatives de développement
Ce sont les coopératives , organisations professionnelles qui sont visées , occasion pour attirer l’ attention sur le fait qu’ il est important d’ évaluer l’ existant avant de mettre de nouvelles structures L’ expérience a montré que tous ceux qui se sont écartés de cette démarche ont vu les nouvelles structures péricliter à la fin des projets et ou des régimes qui les ont mis en place.
L’autre principe qui guide la mise en place de ces nouvelles structures serait après l’évaluation d’écouter et d’impliquer les acteurs tant dans la conception que dans la mise en œuvre, ne pas avoir d’idées dans la discussion avant qu’ils ne donnent les leurs et prendre ces idées émises comme base de travail. Le monde rural a son mode de fonctionnement. Je résume cette démarche en disant ;
Ne jamais les devancer dans la recherche des idées, les écouter et les impliquer pleinement en les mettant au-devant pour ne pas les perdre en cours d’exécution.
L’étude de cet échantillon montre très clairement qu’il faut prendre des mesures urgentes pour stopper ce phénomène en protégeant les terres à vocation agricole car c’est seulement leur mise en exploitation qui permettrait de sécuriser la souveraineté alimentaire, s’assurer de la qualité des produits consommés, veiller à notre santé, résorber le chômage, permettre une large distribution des revenus à l’ensemble des acteurs économiques.
En résumé il faut retenir que c’est le développement du secteur rural qui résoudra nos problèmes actuels.
LE SENEGAL EST UNE EQUIPE A RESPECTER, C’EST DU LOURD
Brama Traoré, sélectionneur du Burkina Faso s’est présenté en conférence de presse ce jeudi, à la veille du match opposant son équipe à la sélection sénégalaise dans le cadre de la première journée des qualifications pour la CAN 2025.
Le sélectionneur du Burkina Faso s’est présenté en conférence de presse ce jeudi, à la veille du match opposant son équipe à la sélection sénégalaise dans le cadre de la première journée des qualifications pour la CAN 2025.
Comment abordez-vous ce match contre le Sénégal ?
C’est déjà un match décisif face au favori du groupe. Ça va être difficile de démarrer contre le Sénégal, mais nous serons présents. Le match est d’un autre niveau, parce qu’on doit considérer le Sénégal comme une des grandes équipes du continent. C’est une équipe qui a joué à la Coupe du Monde et qui a été championne d’Afrique. C’est une équipe à respecter. C’est un grand défi que d’affronter le Sénégal, c’est du lourd. Nous nous allons essayer de nous adapter à la situation du match, mais ça reste un match comme les autres, il faudra être concentré sur le sujet et tout donner pour ne rien regretter. Nous pensons que nous pouvons battre le Sénégal, mais on respectera le résultat quel qu’il soit.
Qu’est-ce que ça fait de débuter ces qualifications contre le Sénégal ?
Je suis content de commencer par le Sénégal parce que le c’est le favori de ce groupe et c’est important de jauger notre niveau réel et préparer les autres matchs avec plus de sérénité. Si on jouait le Sénégal plus tard, ça pourrait nous faire mal. Je pense que démarrer contre cette équipe du Sénégal nous fera beaucoup de bien. La clé du match est dépendant de la situation du match. C’est sûr que le Sénégal a bien préparé ce match, nous aussi. On verra par rapport à la tactique et au plan du match que chaque équipe mettra en place pour pouvoir déjouer l’autre. Nous savons que le Sénégal et ses supporters seront là pour appuyer leur équipe, mais je suis sûr qu’ils apprécieront cette équipe du Burkina Faso, qui est certainement une deuxième équipe en Afrique pour les Sénégalais.
Quel est l’état d’esprit dans le groupe après des derniers résultats moins bons ?
Un très bon état d’esprit. Les garçons sont conscients que l’équipe a eu des petites difficulté ces derniers moments. Nous pouvons même assimiler ça comme une traversée du désert mais nous sommes au bout du tunnel, parce que les choses vont très bien. Maintenant, l’ambiance est enfin bonne au sein du groupe. On a retrouvé UN groupe, et je pense qu’on sera beaucoup mieux. Il n’y a plus de difficulté sur ce côté. Nous sommes très unis. Maintenant, chaque joueur est pressé de pouvoir débuter ce match. C’est à l’encadrement technique de voir le 11 de départ parce que tout le monde est motivé face à une grande équipe, et il va falloir montrer quelque chose. Nous aurons des arguments. Nous nous déplaçons avec nos armes, et ce ne sont pas des armes non conventionnelles.
LA FRAICHEUR PHYSIQUE SERA LA CLE DU MATCH
À la veille de la réception du Burkina Faso dans le cadre de la première journée des qualifications pour la CAN 2025, le sélectionneur des Lions a fait face à la presse hier, jeudi 5 septembre.
À la veille de la réception du Burkina Faso dans le cadre de la première journée des qualifications pour la CAN 2025, le sélectionneur des Lions a fait face à la presse hier, jeudi 5 septembre.
Quel est le discours que vous avez pour votre équipe avant d’entamer ces qualifications?
C’est une nouvelle campagne qui commence, c’est un autre parcours du combattant après les derniers matchs des éliminatoires de la Coupe du Monde. Tout le monde a envie que le Sénégal retourne à la CAN. Il faut qu’on soit focus. On a des joueurs qui sont motivés, on a beaucoup travaillé malgré le temps qui est très court et on est prêts. On reste sur notre faim de notre dernier match ici contre la RD Congo, mais tout est réuni pour retrouver cette efficacité offensive et défensive pour aborder ces éliminatoires qui sont difficiles. Je pense que le Sénégal les moyens pour pouvoir se qualifier.
Comment comptez-vous aborder cette rencontre face au Burkina Faso ?
J’ai trouvé les garçons très heureux de se retrouver, comme d’habitude. L’ambiance est plutôt bonne. C’est une famille. Les garçons sont ambitieux et ont envie de continuer à écrire l’histoire de leur pays. Il faut essayer de gagner nos matchs. La clé du match sera la fraîcheur parce que c’est un début de saison où les temps de jeu ne sont pas bien repartis pour tous les joueurs. Les matchs les plus difficiles à préparer sont les matchs du début de saison. Mais on a bien travaillé.
Qu’en est-il du Burkina Faso ?
Il n’y a aucun match qui sera facile. Demain (ce soir, NDLR) ce sera compliqué face à cette équipe du Burkina. Comme vous le savez, le Burundi a gagné, donc ce sera un déplacement très difficile. Mais c’est dans ces moments qu’on doit montrer notre motivation et démontrer qu’on fait partie des meilleures équipes africaine. C’est un mini championnat. On est calme et prêt à aborder nos deux premières journées. On espère que ça va bien se passer.
Entre 2022 et 2024, il y a eu pas mal de changements dans votre équipe…
C’est normal qu’il y ait des changements. Quand vous regardez, l’équipe qui a gagné la CAN, beaucoup de choses se sont passées. Il y a un bon groupe qui est là, il y a aussi des rescapés 2022. C’est naturel d’avoir ces changements. Le Sénégal a la chance d’avoir un gros réservoir de footballeurs constitués de nationaux, de binationaux et d’expatriés. Donc, à un moment donné le groupe obligé de changer.
Le Burkina et le Sénégal ont pas mal changé des choses dernièrement…
Ce sont deux générations similaires. Le Burkina Faso me semble en reconstruction. Par rapport à la CAN 2022 et le groupe qui est là, il y a beaucoup de joueurs qui ne sont plus là et d’autres qui sont revenus. Mais le Burkina reste une équipe très dure à affronter. C’est une équipe athlétique, très costaude, directe et qui met beaucoup d’impact dans les courses, dans le duel et ils ont des individualités capables de créer des problèmes à n’importe quelle défense. C’est une équipe que nous respectons. Le Burkina a toujours été une équipe très difficile à manœuvrer, mais malgré tout, on a su avoir de bons résultats contre eux. J’espère que ce sera le cas demain.
Le coach du Burkina a dit qu’ils n’ont pas peur du Sénégal…
Nous, par contre, craignons le Burkina Faso et nous les respectons (rires). C’est pourquoi on fera tout pour les battre. Mais nous savons que ce sera difficile.
Le Sénégal avait bien fait les choses contre le Burkina Faso lors de la CAN 2022…
Merci pour le compliment, ça fait toujours plaisir de reconnaître qu’il nous arrive de faire de bonnes choses. On s’est adapté lors de ce match-là, et on a pu faire les changements qu’il fallait faire. Dieu nous a donné la victoire mais ce n’est pas pour autant qu’on doit voir ça comme une masterclass. On avait senti le coup et les garçons qui se sont rentrés ont fait le travail, c’est ça une équipe. Aujourd’hui, le Sénégal peut se targuer de dire qu’il a un banc capable de pallier à la fatigue, aux blessures, et c’est ce qui s’est passé à la CAN au Cameroun.
Le Sénégal est-il déjà sous pression après la victoire du Burundi contre le Malawi (3-2) dans ce groupe?
Ce n’est pas mal d’être sous pression, ça montre qu’on a quelque chose à perdre et qu’on donne de l’importance au fait de nous qualifier pour la prochaine CAN. Mais, c’est l’exigence de nos supporters et de notre peuple envers cette équipe, c’est légitime et normal. Le football de haut niveau n’a jamais été un fleuve tranquille. Nous sommes conscients que nous aurons six batailles à livrer. Ça commence demain face au Burkina Faso, puis contre le Burundi. La pression, c’est en fait notre routine et je pense que les joueurs arrivent à la gérer. Je ne pense pas qu’on a une fois failli face à la pression. C’est devenu une habitude pour nous.
LES ACTEURS S’INVESTISSENT POUR UN AVENIR ALIMENTAIRE LOCAL ET DURABLE
La Semaine du Pain aux Céréales Locales s’inscrit dans le cadre de l'initiative "Feed the Future Sénégal", soutenue par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID)
La Semaine du Pain aux Céréales Locales a officiellement été lancée hier, au Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES), en partenariat avec la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (FNBS) et le Conseil National des Employeurs du Sénégal (CNES). Cet événement, prévu du 5 au 7 septembre, vise à promouvoir la consommation de pain fabriqué à partir de céréales locales comme le mil, le maïs et le fonio, dans un contexte où la souveraineté alimentaire devient une priorité nationale.
La Semaine du Pain aux Céréales Locales s’inscrit dans le cadre de l'initiative "Feed the Future Sénégal", soutenue par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID). Ce programme ambitieux a pour objectif de renforcer l’incorporation des céréales locales dans la panification, un secteur traditionnellement dominé par l’utilisation de la farine de blé importée. L’initiative entend aussi apporter des solutions concrètes pour la substitution des importations tout en améliorant les rendements agricoles locaux.
Lors du lancement, le ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l'Élevage (MASAE), Dr Mabouba Diagne, absent du territoire national, a salué par visio-conférence cette initiative. Selon lui, elle est en parfaite adéquation avec la vision du Chef de l’État qui prône une souveraineté alimentaire effective et non plus seulement théorique. Le gouvernement sénégalais entend, relève-t-il, réduire progressivement sa dépendance aux importations de blé, tout en valorisant les ressources locales. L'un des messages forts de cette semaine est destiné aux consommateurs sénégalais : il est possible de consommer local en privilégiant des produits fabriqués au Sénégal. La diversité des déclinaisons de pain, qu’il s’agisse de pain au chocolat, au thon ou même au miel, prouve que nos céréales locales peuvent être valorisées dans des produits du quotidien. La consommation de pain fabriqué à partir de mil, de maïs ou de fonio permet non seulement de soutenir l'économie locale, mais aussi de renforcer l'autosuffisance alimentaire du pays. C’est ce message qu’ont souhaité porter les boulangers et les promoteurs de cette initiative à travers les nombreux stands, comme celui du Centre National de Développement de la Nutrition (CNDN), présent lors de l'événement.
Pour les organisateurs, cette semaine du pain est l’occasion de sensibiliser les Sénégalais sur l’importance de ces céréales locales dans notre alimentation. En mettant en avant ces produits, le but est de montrer qu'il est possible de rompre avec une dépendance systématique au blé, et de bâtir un modèle alimentaire résilient face aux aléas du commerce mondial.
En parallèle de l'appel à consommer local, un second message important est adressé à l'État sénégalais. Les acteurs du secteur demandent à ce que les produits locaux bénéficient d’un régime fiscal plus favorable. Actuellement, la farine de blé importée bénéficie d’un taux de taxation de 0 %, alors que les farines locales restent taxées. Selon eux, « Ce déséquilibre freine l'émergence d'une véritable industrie locale de panification basée sur les céréales locales ». Pour les boulangers, si le pain est considéré comme un produit de première nécessité, il est incohérent de favoriser fiscalement les importations tout en taxant les produits nationaux.
Les boulangers appellent ainsi à une révision de la fiscalité sur les farines locales, afin que celles-ci bénéficient également d'une exonération de taxes. Cela permettrait de rendre le pain local plus accessible aux consommateurs sénégalais, tout en renforçant l’économie locale.
Pour réussir cette transition, une nouvelle politique agricole s’avère nécessaire, note-t-on. Les rendements actuels du mil et du maïs sont encore insuffisants pour assurer une production de masse à un coût abordable. Ainsi, le gouvernement est encouragé à investir dans des programmes agricoles permettant d’augmenter ces rendements, afin de rendre les céréales locales compétitives et accessibles.
La Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal souligne également que la crise récurrente du pain, qui dure depuis plus de dix ans, doit prendre fin. Une solution réside dans la différenciation des types de pain sur le marché : un pain blanc, plus cher et non subventionné, et un pain local, subventionné, permettant à tous les ménages d’accéder à un pain à moindre coût. Cette mesure permettrait de stabiliser le marché et d’assurer une certaine justice sociale.
La Semaine du Pain aux Céréales Locales voudrait marquer ainsi une étape cruciale dans la promotion de la souveraineté alimentaire au Sénégal. Ce projet, porté par des acteurs du secteur public et privé, vise à changer durablement les habitudes de consommation en faveur des produits locaux. Audelà des défis fiscaux et agricoles, c’est une vision de développement durable et inclusif qui se dessine, où l’alimentation devient un pilier de la souveraineté nationale, ont-ils assuré. Et de conclure : «Alors que cette semaine de sensibilisation se déroule, il est temps pour l'État, les producteurs et les consommateurs de prendre conscience de l'importance de soutenir les produits locaux pour bâtir un avenir alimentaire stable, durable et véritablement souverain pour le Sénégal ».
ON EST EN FACE D’UN VIDE JURIDIQUE
Aliou Souaré, ancien député et spécialiste du droit parlementaire se prononce sur La date de la Déclaration de politique générale est fixée au 11 septembre, en porte-à-faux avec l’article 97 du règlement intérieur
L’article 97 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale parle du délai de 8 jours. Il est dit dans son dernier alinéa que la déclaration de politique générale doit intervenir trois mois après l’entrée en fonction du gouvernement. Et le dernier alinéa de cet article 97 précise que l'Assemblée nationale doit être informée huit jours au moins avant la date retenue.
Après l’ouverture d’une session, c’est la Conférence des Présidents qui fixe le calendrier de travail. Maintenant, partant de ce principe, je me pose la question de savoir si ce calendrier va s’imposer au Premier ministre du moment où on parle du respect ou non du délai de huit jours dans le cadre de cette déclaration de la politique générale.
L’autre interrogation à prendre en compte est de voir est-ce que ce délai doit-être respecté dans la situation actuelle où on est en session extraordinaire et où l’ordre du jour est déjà fixé par le président de la République.
C’est autant d’interrogations puisqu’on est en face d’un vide juridique. Les textes ne disent pas de manière très claire que ce délai des huit jours concerne une déclaration de politique générale tenue en session ordinaire de l’Assemblée nationale. Ou encore en cas de session extraordinaire, c’est la conférence des présidents qui impose par son calendrier au Premier ministre, le délai où il doit se présenter à l’Assemblée nationale pour faire sa déclaration de politique générale ».
DE RETOUR DE CHINE, DIOMAYE FAYE VA S’ADRESSER À LA NATION
Cette intervention, annoncée par la RTS, est particulièrement attendue pour son potentiel à dénouer la situation politique tendue
En Chine pour participer au Sommet Chine-Afrique, le président du Sénégal va rentrer imminemment. D’après la RTS, dès son retour, Bassirou Diomaye Diakhar Faye va s’adresser aux Sénégalais.
Que va-t-il dire ? Le texte lu à la télévision nationale était laconique. Mais le président de la République est attendu sur la crise parlementaire. Et il est sûr qu’il ne manquera pas de se prononcer sur cette actualité phare de la vie politique nationale.
Par ailleurs, au cours de son séjour en Chine, le président Bassirou Diomaye Faye a eu un entretien ‘’fructueux’’ avec son homologue Denis Sassou-Nguesso, d’après une note de la présidence de la République. Les deux chefs d'État se disent engagés à renforcer les ‘’liens solides’’ entre le Sénégal et le Congo.
Le président congolais a félicité BDF pour sa brillante élection et a salué la maturité du peuple sénégalais. Dans la même veine, Bassirou Diomaye Faye s'est également entretenu avec le président Théodore Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée-Équatoriale. Ils ont échangé sur des sujets d'intérêt commun afin de renforcer leur coopération, selon toujours la présidence de la République.