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9 juin 2025
LE MINISTRE DES FINANCES VEUT FAIRE EXÉCUTER UN ARRÊT DE LA COUR SUPRÊME…14 ANS APRÈS
Cheikh Diba a exhumé un arrêt de la Cour Suprême datant de 2010, exigeant de nouvelles élections au sein de LA Chambre de Commerce de Dakar. Cette décision, qualifiée d'« ahurissante », soulève des questions
Une exécution dudit arrêt équivaut à organiser une autre élection
Cheikh Diba, le ministre des Finances et du Budget, dépoussière un arrêt de la Cour Suprême 14 ans après qu’il ait été rendu pour demander son exécution ! Une demande « ahurissante » qui fait rigoler au niveau de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD). Juste pour faire plaisir à un ami, le sieur Birame Yaya Wane, Cheikh Diba a donc signé une correspondance en date du 30 août 2024 pour recommander « l’exécution de l’arrêt de la Cour Suprême », sur les élections de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture (CCIAD) tenues en…2010 !
En clair, 14 ans après, le ministre des Finances et du Budget ne demande rien d’autre que d’organiser à nouveau les élections de la sous-section « Etablissements financiers ». Laquelle n’est qu’une composante des élections des instances dirigeantes de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar. Seulement le ministre Cheikh Diba semble totalement ignorer les tenants de ce dossier sur lequel il aurait dû consulter le ministère du Commerce, avec qui il partage la tutelle de la CCIAD. En effet, c’est son collègue Serigne Guèye Diop qui exerce la tutelle technique des chambres consulaires, le ministère des Finances exerçant celle financière. S »’il l’avait fait, à savoir consulté le ministre du Commerce, Cheikh Diba aurait alors compris qu’il ressort des dispositions organisant les Chambres consulaires dans notre pays qu’après l’arrêt de la Cour Suprême annulant les résultats du premier tour de cinq sous-sections, une autre élection devait en principe être organisée dans les trois mois qui suivent, notamment le 20 mars 2013 au plus tard. Une telle disposition n’a jamais été appliquée dans le contentieux opposant les listes And Défarat Chambre de Commerce, dirigées par Pape Ibrahima Diagne, et celle de ‘’Dissot’’, conduite par feu Mamadou Lamine Niang.
Dans un document confidentiel, daté du 06 mai 2013 adressé au ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel, un ‘’consensus’’ avait été signé entre les responsables des deux listes, à savoir « And Déférat Chambre de Commerce » et « Disso ». D’après ledit document, le Président Lamine Niang devait terminer son mandat à la tête de la CCIAD. Le « consensus » actait aussi la non-tenue des élections et une répartition paritaire (50/50) de tous les organes de l’Institution consulaire de Dakar (Bureau, Assemblée générale et Commissions techniques). Autre particularité, il est bien mentionné dans ce protocole entre les deux listes que « sa mise en œuvre ne nécessitera pas la retouche du Décret originel organisant les Chambres de Commerce qui sont toutes d’égale dignité »
Il est donc curieux de constater que le sieur Birame Yaya Wane, qui s’exprime aujourd’hui sur ce contentieux, est aussi signataire du protocole de 2013, en atteste sa signature sur la feuille de présence parcourue par le Témoin. Qu’il s’agisse de Papa Ibrahima Diagne, de Khady Fall Tall, de Hamid…tous ont intégré les commissions de la CCIAD dirigée par le Président Abdoulaye Sow.
Ainsi, l’actuel Bureau de la CCIAD, avec comme Président Abdoulaye Sow, est issu des élections de novembre 2019. Le Président Abdoulaye Sow, qui termine le mandat de Feu Mamadou Lamine Niang, ne souffre d’aucune illégalité, puisque élu par l’Assemblée générale de la CCIAD et a été officiellement installé par le ministre du Commerce de l’époque, Mme Aminata Assome Diatta, et le gouverneur de la région de Dakar, le 10 décembre 2019. Par ailleurs, la loi de 2017 instaurant la Chambre de Commerce, d’Insdustrie et des Services, a prolongé les mandats des Assemblées générales de toutes les Chambres de commerce du Sénégal, jusqu’aux prochaines élections.
Aujourd’hui, l’institution consulaire de Dakar est résolument tournée vers d’importants projets. Sous peu, il sera question de la réception de l’édifice de la CCIAD complètement rénové par l’équipe dirigée par le président Abdoulaye Sow. On assistera aussi à la montée en puissance de l’Académie consulaire de la CCIAD sur la formation au profit des jeunes et la construction de l’immeuble Jules Ferry entre autres.
Le Cas Biram Yaya Wane :
Le sieur Biram Yaya Wane, qui se présente comme Administrateur de société, n’est pas réellement un acteur reconnu du secteur privé sénégalais. Il est difficile de trouver une traçabilité de ses activités dans le secteur privé national, si ce n’est à raconter des inepties sur le fonctionnement de l’Institution consulaire de Dakar. Pourtant il a bénéficié de beaucoup de facilités au sein de la CCIAD entre 2018 et 2019, le tout atteint un montant financier important que les responsables de la Chambre consulaire de la capitale ne veulent pas divulguer pour le moment.
LES GRANDES MANŒUVRES DE MACKY SALL ET DE L’APR
Bien que physiquement absent du territoire national, l'ancien président tire les ficelles d'une opposition revitalisée. Son parti, après un moment de stupeur post-défaite, multiplie désormais les offensives contre le nouveau pouvoir
Malgré son absence du pays, l’ancien président Macky Sall ne s’est pas démarqué de la politique. A preuve par les hautes manœuvres en cours qui portent toutes son empreinte !
A l’image de tous les partis qui ont perdu le pouvoir, l’APR (Alliance Pour la République) a très mal vécu les premiers mois qui ont suivi la défaite de son candidat à l’élection présidentielle du 24 mars dernier. Comme tétanisé, ce parti s’est emmuré dans un lourd silence les premiers jours. Un mutisme de courte durée, toutefois, car, dès la formation du premier gouvernement du « Projet » et la nomination de directeurs généraux et présidents de conseils d’administration en remplacement de ses militants pour que le parti défait commence à se faire entendre. Depuis lors, les apéristes multiplient les attaques contre les nouveaux dirigeants du pays. Tantôt, ils s’en prennent au Premier ministre accusé de détenir trop de pouvoirs et d’être même le véritable président de la République, tantôt ils fustigent ses menaces à leur endroit ou en direction de secteurs comme la presse, s’ils ne flétrissent pas ses déclarations jugées maladroites. Parfois, c’est le chef de l’État lui-même qui fait l’objet de critiques acerbes venant des gens de l’ancien régime. Des attaques qui ont fini par installer un climat très tendu entre l’ancien parti au pouvoir et Pastef, la formation dirigée par Ousmane Sonko. Une tension exacerbée par la polémique sur la DPG (Déclaration de politique générale) du Premier ministre, la publication des rapports des corps de contrôle et, tout dernièrement, la polémique entre le ministre de l’Assainissement et le directeur général de l’ONAS sur fond d’accusations et de contre-accusations de corruption. Le pic de la tension politique a été atteint lorsque l’idée de la dissolution de l’Assemblée nationale a été agitée surtout à partir du moment où le chef de l’État a saisi le Conseil constitutionnel d’une demande d’avis sur la date à partir de laquelle il pourrait mettre fin à la présente législature. Depuis que les « 7 sages » ont indiqué la date du 12 septembre prochain, qui coïncide avec les deux années d’existence de la présente législature, les manœuvres politiques se multiplient entre les deux avec en toile de fond la préparation des prochaines législatives.
L’APR a-t-elle repris du poil de la bête ?
Après ses quelques sorties timorées post-défaite, sa défaite, l’APR a changé de fusil d’épaule. Elle a entrepris de remobiliser ses troupes et le premier jalon de son offensive en direction de l’opinion est la publication d’un «livre blanc» sur les réalisations du président Macky Sall, son leader, durant les douze années de son magistère. Au cours de la cérémonie de présentation de cet ouvrage, on a vu réapparaître des visages qui avaient disparu de la scène politique. Dopés par on ne sait qui, ces responsables de l’ancien régime ont tenu des discours musclés à l’endroit des nouvelles autorités. Cette journée de mobilisation intervenant juste après que le chef de l’État a saisi l’Assemblée nationale d’un projet de loi visant à dissoudre les institutions que sont le HCCT et le CESE, constituait-elle une réponse politique à cette initiative présidentielle ? Toujours est-il que l’APR et, plus généralement Benno Bokk Yaakar (BBY) ont remporté la première bataille de la guerre contre le président de la République et son Premier ministre puisque ledit projet de loi a été rejeté par l’Assemblée nationale où cette coalition dispose d’une majorité relative. D’ailleurs au cours des discussions qui ont précédé le vote, les députés de l’opposition — qui sont majoritaires au Parlement ! — n’ont pas raté le président de la République, son Premier ministre ainsi que tous les membres du gouvernement. Ils ont attaqué sans ménagement tout ce monde. Toutefois, c’est le Premier ministre Ousmane Sonko qui a été leur principale cible. On ne s’étonnera donc pas qu’en leur nom, Abdou Mbow, le président du groupe parlementaire de Benno Book Yakaar ait déposé en urgence ce mardi une motion de censure pour demander la dissolution du gouvernement. Compte tenu de tout ce qui précède, l’APR qui, depuis quelques temps, donnait l’impression d’être perdue, semble avoir retrouvé du poil de la bête au point de vouloir en découdre avec le nouveau pouvoir. Et s’il a remporté une victoire lundi dernier dans l’hémicycle tout en voulant donner l’estocade à son adversaire à travers une motion de censure, tout indique en réalité qu’il ne s’agit là que d’un baroud d’honneur, l’Etat étant beaucoup plus fort que ce parti en déroute qui joue son va-tout.
Que mijote Macky Sall ?
Loin du territoire depuis la perte du pouvoir, l’ancien président de la République ne s’est pas pour autant retiré de la politique. A l’heure actuelle, il continue de diriger son parti depuis l’étranger. Ce, malgré les fonctions de représentant du chef de l’État français qu’il exerce. Beaucoup de nos compatriotes avaient d’ailleurs dénoncé le fait que, d’alter ego du président Emmanuel Macron, il soit devenu son employé. Mais puisque ça ne le dérange pas… Dans tous les cas, Macky Sall ne donne pas l’impression de vouloir mettre fin à sa carrière politique. Mieux, il manœuvre, conçoit des stratégies et donne des instructions pour remobiliser ses troupes. C’est dans ce cadre qu’il a annoncé ce lundi la dissolution de la coalition Benno Bok Yakaar qu’il a créée et sur laquelle il s’est appuyé durant tout son magistère. Cette décision intervenue avant le vote du projet de loi portant dissolution d’institutions avait suscité beaucoup de commentaires sur son opportunité alors que des élections législatives pointent à l’horizon. Veut-il se séparer de ses alliés pour mieux peser le poids électoral de son propre parti ? Cherche-t-il à écarter les potentielles têtes de liste aux prochaines législatives pour mieux positionner son beau-frère Mansour Faye voire l’homme-lige de celui-ci, le président de l ‘Assemblée nationale Mansour Faye ?
En tout cas, l’ancienne Première ministre Mme Aminata Touré avaient averti tout dernièrement pour dire qu’elle ne serait pas surprise de voir Macky Sall être tête de liste de l’APR lors des prochaines échéances électorales. Ce vu ses manœuvres et sa forte implication dans la politique de notre pays même s’il donne l’impression de s’en éloigner. Après la publication en grande pompe du livre blanc sur son bilan, le retour en scène de certains cadres du parti, le rejet du projet de loi portant dissolution des deux institutions, les yeux sont rivés sur la motion de censure agitée par ses camarades. On attend de savoir, après tout cela, de savoir quel sera le tout prochain coup de poker que le joueur Macky Sall va poser. Mais également la riposte foudroyante du camp présidentiel !
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
J'IRAI CRACHER SUR VOS TOMBES
Au tribunal de l’histoire de ce charmant pays que des individus ont complètement charcuté, ces individus, donc, seront un jour appelés à s’expliquer sur les actes immoraux qu’ils ont posés durant les douze ans de leur ténébreuse gouvernance
Avez-vous lu « J'irai cracher sur vos tombes » de l’écrivain français Boris Vian ? Si vous n’avez pas eu l’opportunité de le faire, rien de grave ! Ce roman noir publié en 1949 avait été considéré en son temps comme pornographique et immoral. Il avait été interdit et son auteur, condamné pour outrage aux bonnes mœurs. Fin de l’histoire…
Au tribunal de l’histoire de ce charmant pays que des individus ont complètement charcuté, ces individus, donc, seront un jour appelés à s’expliquer sur les actes immoraux qu’ils ont posés durant les douze ans de leur ténébreuse gouvernance. Vous pensez sérieusement que la situation que traverse ce pays depuis quelques temps avec son lot de meurtres, de violences gratuites et d’agressions ne doit rien à leur règne ? Détrompez-vous.
Revenons sur quelques séquences. Vous vous rappelez quand la dame des rêves de l’ex-Chef parcourait les coins malfamés de Dakar, échangeant de vieux matelas contre du neuf ? Quelle belle photographie de la déchéance humaine ! Ou encore lorsque des gueux la pourchassaient à la sortie des mosquées et qu’elle fonctionnait comme un distributeur automatique de billets de banque. Les mêmes spectacles étaient visibles ailleurs dans le pays. Le même décor également avec ce que la grande romancière Aminata Sow Fall appelait avec pudeur les « déchets humains». Une dégénérescence qui a atteint son point culminant entre mars 2021 et février 2024. C’est durant cette période que tout a vacillé pour plonger ce pays dans un dérèglement sociétal total.
Le fameux « tog muy doxx », les détournements de deniers publics et la corruption ont jalonné le règne du Chef dont la funeste ambition était bel et bien un troisième mandat. Pendant qu’il caressait ce rêve malsain, ses sbires, composés de ministres, députés, directeurs de sociétés nationales parcouraient les coins les plus pauvres du pays pour entretenir une clientèle politique à coups de billets de banque à travers des bourses dites familiales et autres libéralités. Juste cinq mois qu’ils ont quitté la tête de ce pays et, déjà, tout s’écroule comme un édifice vermoulu. Des gens qui ne foutaient rien et vivaient comme des princes sont retombés de leur piédestal. Nous ne parlons bien sûr pas des milliardaires du défunt régime qui, eux, ont assuré leurs arrières jusqu’à la nuit des temps.
Parcourez le pays et vous verrez leurs entreprises déstabilisatrices sur la société sénégalaise où ils ont réussi à imposer la primauté de l’Avoir sur tout. Les conséquences, c’est ce que nous vivons aujourd’hui avec ces innombrables crimes et agressions qui ont tous comme mobile l’argent. Preuve que les responsables de cette situation doivent être condamnés pour outrage aux bonnes mœurs en attendant de les pendre haut et court.
DE 1962 À NOS JOURS, L’HISTOIRE DES MOTIONS DE CENSURE
Cette manœuvre de l'opposition, inédite par sa rapidité, intervient dans un contexte de tensions croissantes. Alors que le pays n'a connu qu'une seule motion réussie, cette nouvelle confrontation pourrait réécrire l'histoire politique nationale
Le président du Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), Abdou Mbow, et ses collègues de la majorité parlementaire veulent obtenir la démission du gouvernement du Pm Ousmane Sonko, par l’entremise de la motion de censure qu’ils ont déposée hier sur la table du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. Ce, après avoir rejeté, avant-hier lundi, le projet de loi portant suppression du Hcct et du Cese. Mais en attendant cette session, la trajectoire du jeune Etat qu’est le Sénégal est jalonnée par une histoire de motions de censure. De l’indépendance à nos jours, seule une des 5 motions de censure soumises au vote de la Représentation nationale a abouti : celle de 1962, avec la crise mémorable qu’elle entraîna. Le Président Macky Sall est le seul des quatre présidents concernés à voir ses gouvernements convoqués, à deux reprises, sans succès. Alors que le Président Bassirou Diomaye Faye ne détient pas la majorité au sein de l’Hémicycle, la nouvelle initiative des députés de Benno a de grosses chances d’aboutir, si la dynamique ayant permis le rejet du projet de loi portant suppression du Hcct et du Cese est maintenue.Par Mamadou T. DIATTA –
Motion de censure. L’expression est très usitée ces derniers jours. Instrument politique, au sens positif ou vertueux du terme. Arme politique, au sens négatif ou vicieux du mot. Tout dépend, politiquement parlant, du camp auquel on appartient. Depuis hier, le Groupe parlementaire Bby a décidé d’en faire usage. Objectif : renverser le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko. Histoire d’achever le «Mortal Kombat» contre le régime de Bassirou Diomaye Faye. Après avoir rejeté le projet de ce dernier de mettre un terme au fonctionnement du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Mais toujours est-il que quatre des cinq chefs d’Etat qui ont dirigé le Sénégal ont eu à se voir opposer la motion de censure. De Léopold Sédar Senghor à Macky Sall.
En attendant l’examen et le vote de la sixième motion de censure contre le gouvernement, sous le règne du 5ème président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, déposée hier par le Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), seule la première des cinq précédentes motions de censure a abouti. Et elle remonte au 17 décembre 1962. Ce qui entraîna la fameuse crise de 1962. Sauf qu’à l’époque, il y avait le règne du parti unique : l’Union progressiste sénégalaise (Ups). Donc, des députés d’une même famille politique avaient décidé de déposer le gouvernement du président du Conseil d’alors, Mamadou Dia.
Il faut attendre vers la fin du règne de Abdou Diouf, 2ème président de la République, pour entendre le landerneau politique, l’Hémicycle surtout, bruire de motion de censure encore. Cela se produit en 1998. Cette fois-ci, cette initiative parlementaire provient de l’opposition. Elle est l’œuvre du groupe parlementaire dirigé par un ancien du Parti socialiste, le ministre d’Etat Djibo Leyti Ka, en alliance électorale avec l’Alliance Jëf-jël de Talla Sylla, lors des Législatives de la même année. L’enfant de Thiargny voulait renverser, au mois de juillet 1998, le gouvernement du Premier ministre Mamadou Lamine Loum. Cette démarche parlementaire de l’ancien ministre socialiste -qui avait dit, en passant, au chef du gouvernement Loum qu’il n’était «pas le Pm que le pays attendait», le qualifiant même de «Premier ministre délégué», devant la puissance d’alors au cœur de l’Etat socialiste du ministre d’Etat Ousmane Tanor Dieng- ne produira pas l’effet qu’il espérait. La marche continue du pays, riche de son or, qui demeure la démocratie, vers le progrès et le développement, est toujours rythmée par un débat à fort accent politique. Entre-temps, le système démocratique national enfante sa première alternance politique. Mais, c’est le deuxième Pm du Président Abdoulaye Wade qui va faire l’objet de convocation par la Représentation nationale, le jeudi 18 avril 2002. Du fait de l’initiative parlementaire de l’honorable député Moussa Tine, responsable du parti Alliance Jëf-jël, Mme Mame Madior Boye et ses ministres ne verront pas les députés acter le renversement de l’attelage gouvernemental. La majorité parlementaire, incarnée par la Coalition Sopi, a mis en échec la volonté du député Moussa Tine.
Macky face à 2 motions de censure
Quatrième président de la République, quatrième et cinquième motions de censure. Le 25 mars 2012, à la suite du deuxième tour de la Présidentielle de la même année, Macky Sall arrive au pouvoir. Ainsi, le Sénégal enregistre sa deuxième alternance. Le Président Sall porte son choix sur la personne du banquier Abdoul Mbaye. Ce dernier voit les représentants du Peuple formant le Groupe parlementaire Démoc-ratie et liberté, présidé par Modou Diagne Fada et devenus la nouvelle opposition, l’inviter à se présenter devant la plénière, le mercredi 26 décembre 2012, pour un vote de défiance. Ainsi, à la Place Soweto, les troupes libérales sont déterminées à faire un bébé dans le dos de leur ancien frère de parti, Macky Sall. La motion de censure est rejetée. La majorité parlementaire, Benno bokk yaakaar (Bby), a dicté sa loi au camp d’en face. Le troisième successeur de Abdoul Mbaye à la Primature, Amadou Ba, sera, à son tour, convoqué devant le Parlement, quelques jours après sa Dpg, au mois de décembre 2022. Le Groupe parlementaire Yewwi askan wi (Yaw, opposition), sous la houlette de Birame Soulèye Diop et des députés du parti Pastef, s’estimant non convaincu par les réponses servies à eux par le Pm Ba, dépose une motion de censure contre lui.
Ce sera la seconde initiative
parlementaire sans succès visant à faire tomber le gouvernement sous la Présidence Sall.
Benno déterminé à faire aboutir la 1ère motion de censure sous l’ère Diomaye
Aujourd’hui, 5 mois après la troisième alternance du 24 mars 2024, l’une des expressions les plus prisées au sein de l’Hémicycle refait surface. Son retour intervient à la suite du vote rejetant le projet de loi portant dissolution du Hcct et du Cese. Ainsi, la nouvelle opposition, Bby, attend de pied ferme le Premier ministre Ousmane Sonko, à l’occasion de sa Déclaration de politique générale, prévue, d’après la Constitution, trois mois après sa nomination. Mais celle-ci reste suspendue à la décision du chef de l’Etat d’enjoindre son Pm de se présenter devant les parlementaires. Sur la foi des annonces faites hier par le Garde des sceaux à la Place Soweto concernant la promulgation de la loi relative à la mise à jour du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le président Abdou Mbow et ses collègues de la majorité parlementaire ne se sont pas fait prier pour obtenir la démission du gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko. Déterminés, les députés de Bby le sont, puisqu’ils restent toujours droits dans leurs bottes avec comme point d’orgue de leur combat politique contre le régime de Diomaye : entrer dans l’histoire parlementaire du Sénégal.
LA DÉMISSION DE CHEIKH TIDIANE DIEYE S’IMPOSE
Alors que la Garde des Sceaux promet toute la lumière sur l'affaire Onas, la question de l'immunité ministérielle resurgit. Cette crise ravive le souvenir des précédents politico-judiciaires, posant la question cruciale de l'éthique gouvernementale
L’affaire des marchés de l’Onas et du limogeage de Cheikh Dieng fait l’objet d’une enquête diligentée par le ministre de la Justice. Mais la crédibilité de la procédure et l’audition de Cheikh Tidiane Dièye n’étant possible que sur autorisation du président de la République, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement ne peut plus rester dans le gouvernement. Et, selon Bes Bi Le Jour, l’affaire Farba Senghor est encore fraiche dans les mémoires.
«Pour le cas de l’Onas, je peux vous assurer que sur mes instructions, une enquête complète a été ordonnée. Et je dis bien une enquête sur l’ensemble des faits. Et je peux vous donner ma parole que la lumière sera faite sur cette affaire», a assuré le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, qui défendait, lundi, le projet de loi portant suppression du Cese et du Hcct. Cette sortie du Garde des sceaux appelle aussi plusieurs inter- rogations : la plainte de Thierno Alassane Sall est-elle rangée dans les tiroirs ? A-t-elle précédé celle de ses services ? Le dossier est-il confié au parquet financier ou parquet du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar ? Reste à savoir quelle voie sera choisie pour éclairer la lanterne des Sénégalais sur cette affaire dans laquelle le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, Cheikh Tidiane Dièye est accusé par Cheikh Dieng, directeur général de l’Onas démis de ses fonctions. La logique voudrait donc, que le ministre Dièye aussi quitte le gouvernement et se mette à la disposition de la justice. Pour mettre à l’aise les enquêteurs et pour crédibiliser l’enquête elle-même. Il est clair que cette enquête ne peut se dérouler sans l’audition du ministre de l’Hydraulique. Or, il est couvert par le privilège de juridiction et ne peut être entendu sans l’autorisation du président de la République.
Jurisprudence Farba Senghor
En 2008, l’affaire du saccage des journaux l’As et 24H Chrono avait impliqué Farba Senghor, alors ministre des Transports aériens. Accusé d’être derrière cette expédition punitive, le Président Abdoulaye Wade n’avait eu d’autre choix que de démettre l’un de ses plus proches collaborateurs, par ailleurs chargé de la propagande du Pds. C’est ainsi qu’il a été limogé le 28 août 2008. Ironie de l’histoire, c’est l’actuel ministre de la Justice, alors procureur de la République qui avait entendu Farba Senghor. Ousmane Diagne avait, lors de sa conférence de presse, signifié être dans l’impossibilité d’entendre Farba Senghor en tant que ministre.
En 2004, Mamadou Seck, pour des accusations de détournements de fonds antérieurs à sa nomination comme ministre de la République avait rendu le tablier. Cheikh Tidiane Diéye chantre de la bonne gouvernance et de la reddition, ancien membre du forum civil va-t-il démissionner, le temps que la justice fasse son travail ? L’annonce de cette enquête par Ousmane Diagne relance le débat.
EN CHINE, L’AES N’EST PAS VENUE TENDRE LA MAIN
La Confédération des États du Sahel (AES) prend part au Forum de coopération sino-africaine qui s’ouvre ce mercredi à Pékin. Fortement représenté, ce bloc sahélien insiste sur le fait qu’il n’a pas fait le déplacement pour tendre la main.
À la veille de l’ouverture du Forum de coopération sino-africaine, qui se déroule du 4 au 6 septembre à Beijing, le Président en exercice de l’AES, le Colonel Assimi Goïta, a rencontré les délégations nigérienne et burkinabè. Ces délégations, respectivement dirigées par le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, également ministre de l’Économie et des Finances, et le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Kyélem De Tambéla, ont eu des échanges stratégiques avec le chef de l’État malien. L’objectif principal de cette rencontre était de définir une stratégie commune pour renforcer la coopération avec la Chine, partenaire de plus en plus incontournable pour l’AES.
À l’issue de l’audience, Ali Mahaman Lamine Zeine a souligné que les discussions ont permis de réaffirmer la détermination des États membres de l’AES à adopter une approche commune pour défendre leurs intérêts face aux défis actuels. « Le Président Goïta est le Président de la Confédération des États du Sahel (AES). À ce titre, nous avons été chargés par nos Présidents respectifs, le Général Tiani et le Capitaine Ibrahim Traoré, de rendre une visite de courtoisie, rendre le respect à leur homologue, frère et ami qui dirige notre Confédération », a-t-il déclaré.
Les Premiers ministres ont également mis en avant l’importance de maximiser les avantages de la coopération avec la Chine, tout en protégeant fermement les intérêts de leurs nations. « Nous avons attentivement écouté le Président qui nous a donné des conseils, des indications et des instructions pour accélérer les travaux en cours visant à renforcer cette Confédération », a ajouté Zeine.
Selon le Premier ministre nigérien, qui s’exprimait aux côtés de son homologue burkinabè, la Chine, en tant que partenaire stratégique, est naturellement encline à défendre ses propres intérêts. Cependant, les pays de l’AES sont déterminés à « parler pied à pied, défendre nos intérêts et faire en sorte que la présence de la Chine ait un impact réel sur le développement et le progrès de nos pays, sur nos populations ».
Les dirigeants de l’AES ont clairement indiqué que leur approche n’est pas de quémander de l’aide, mais plutôt de proposer des partenariats mutuellement bénéfiques. « Nous ne sommes pas venus pour tendre la main. Nos pays regorgent de ressources, qu’elles soient humaines ou naturelles. Nous sommes ici pour voir comment ce grand pays, la Chine, peut investir davantage chez nous. Nous venons, totalement décomplexés, vendre ce que nous avons et demander à la Chine de se mettre à la disposition des pays africains », a conclu Zeine.
Par Ciré Clédor Ly
APPEL À UNE RUPTURE RADICALE POUR LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE SÉNÉGALAIS
La création, refondation ou suppression des structures ne peuvent être que conjoncturelle, eu égard à une vision politique et une nécessité contextuelle qui intègrent et prennent en considération l'état des finances publiques et la gouvernance
J'ai suivi et assisté avec surprise et consternation le rejet du projet de loi présenté à l’Assemblée Nationale ainsi que les arguments de la partie majoritaire qui cristallise une position et garantit un système qui va à l'encontre des intérêts et aspirations du peuple sénégalais.
La création, refondation ou suppression des structures ne peuvent être que conjoncturelle, eu égard à une vision politique et une nécessité contextuelle qui intègrent et prennent en considération l'état des finances publiques et la gouvernance.
Une alternance politique ne change pas la forme républicaine d'un État, encore moins le comportement du citoyen républicain dont les actes devraient refléter les pensées doctrinales et philosophiques qui servent de guide pour la prise de décisions majeures dans le jeu de l'équilibre des pouvoirs entre les institutions démocratiques.
L'empiriocriticisme pris dans le sens de son articulation à la science politique, ainsi que le subjectivisme, ne cadrent pas avec la posture Républicaine. Tt hier, avec le vote à mains levées, les visages à découvert, tous les masques sont tombés.
Il n'y a cependant pas de crise des institutions, et le blocage qui participe au jeu normal démocratique est cependant manifestement puéril, anti-républicain et sans gain politique durable.
Il appartient à ceux qui sont détenteurs de la légitimité populaire d'accélérer la refonte des lois et des institutions, pour la réalisation des aspirations du peuple sénégalais pressé de se débarrasser des vestiges du passé qui reflètent la survivance d'un système encore tenu par des compradores et qui ont une extraordinaire capacité de nuisance, de déstabilisation acquise par la prédation des biens communs, l'enrichissement illicite, la concussion, les délits d'initié, la corruption, l'escroquerie foncière, les fraudes douanières, fiscales et autres infractions occultes non encore couvertes par la prescription.
Le ministère de la Justice a le devoir de rechercher et de mettre la justice à contribution rapide et sans délai dans l'objectif de la seule reddition des comptes, avec le respect biblique des règles de procédures, des droits de la défense et de la séparation des pouvoirs.
La rupture doit être résolue et radicale
Les Sénégalais ainsi que les panafricains distants des blocs impérialistes et hégémonistes, encore patients, restent toujours déterminés à accompagner le nouveau pouvoir politique et judiciaire, au prix de leur sang, pour l'exercice d'une souveraineté sans compromis ni compromissions.
Mais le temps dans la rupture radicale reste le plus grand ennemi et le meilleur allié des valets de l'impérialisme et de leurs agents restés nombreux dans des postes stratégiques de l'Etat.
LE SENEGAL EST BIEN SUR FAVORI MAIS…
L’ancien international sénégalais, Cheikh Sidy Ba, s’est prononcé sur la rencontre qui oppose ce vendredi 6 septembre au stade Abdoulaye Wade, le Sénégal au Burkina Faso comptant pour La première journée des éliminatoires de la CAN 2025
L’ancien international sénégalais, Cheikh Sidy Ba, s’est prononcé sur la rencontre qui oppose ce vendredi 6 septembre au stade Abdoulaye Wade, le Sénégal au Burkina Faso comptant pour La première journée des éliminatoires de la CAN 2025. Interrogé par Africafoot, le manager du Jaraaf de Dakar a campé les enjeux du choc et fait l’état de forme des deux sélections.
Dans le Groupe L, le Sénégal lance les qualifications de la CAN 2025 face au Burkina Faso ce vendredi 6 septembre à 19h GMT au stade Diamniadio. C’est la première rencontre entre les deux équipes depuis les demi-finales de la CAN 2021 au Cameroun, remportées par Sadio Mané et ses coéquipiers. Pour Cheikh Sidy Ba, depuis ce match, beaucoup de choses ont changé au niveau des deux sélections. «C’est un match très important. Aujourd’hui tout le monde sait ce que vaut cette équipe burkinabè. C’est une équipe qui est en train d’être rajeunie, mais qui a toujours un gros potentiel. En 2022, elle a affronté le Sénégal, et c’était un match très serré. Même si les Burkinabè ont été éliminés en huitièmes de finale de la dernière CAN, on a remarqué qu’il y a un bon projet dernier, et qui prend forme », avant de poursuivre: « C’est un match important pour le Sénégal qui voudra retrouver la prochaine CAN. Mais aujourd’hui, il faut reconnaître que la forme des joueurs sénégalais est inquiétante. Beaucoup ne jouent plus dans de grands clubs, d’autres sont devenus des remplaçants dans leurs clubs. Beaucoup de choses ont changé entre la dernière confrontation entre les deux équipes. Il y aura beaucoup d’incertitudes, mais le Sénégal a un statut à honorer. Ce sera un match très serré, mais les Lions devront se donner à fond pour gagner à domicile ».
« IL VA FALLOIR QUE NOS JOUEURS SE SURPASSENT »
Bien que Cheikh Sidy Ba ne soit pas emballé par l’Etat de forme de la plupart des joueurs sénégalais, il mise tout de même sur la victoire des Lions devant les Etalons à domicile. « Le Sénégal est bien sûr favori devant le Burkina, que ce soit à Dakar ou à Ouagadougou. C’est aujourd’hui l’une des meilleures équipes d’Afrique que tout adversaire craint. Mais en face, il y aura une équipe du Burkina décomplexée qui va jouer à fond pour nous mettre en difficulté. En tant que Sénégalais, je mettrai une pièce sur les pions. Mon souhait, c’est que le Sénégal gagne, j’espère, que ce soit le cas, mais c’est un match très compliqué à jouer. Il va falloir que nos joueurs se surpassent. On a vu ce qui s’est passé ici contre la RD Congo et toutes les difficultés qu’on a eues pour battre la Mauritanie».
PAR Idrissa Doucouré
LA REVOLUTION DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE
Imaginez un Sénégal où chaque citoyen, du villageois au citadin, se sent écouté et servi par une administration efficace et transparente. Ce rêve, longtemps perçu comme une utopie, pourrait devenir réalité ...
Imaginez un Sénégal où chaque citoyen, du villageois au citadin, se sent écouté et servi par une administration efficace et transparente. Ce rêve, longtemps perçu comme une utopie, pourrait devenir réalité grâce à des réformes audacieuses des politiques publiques.
Le gouvernement sénégalais a lancé des concertations nationales pour réformer le service public, impliquant tous les acteurs concernés. Ces discussions marquent le début d’une transformation profonde visant à aligner notre administration sur les standards internationaux de performance et de transparence. La réforme du secteur public est cruciale pour le succès des politiques de la troisième alternance. Le ministre Olivier Boucal souligne que « la qualité de l’administration publique est un atout clé pour notre compétitivité et notre attractivité, notamment pour attirer des investissements générateurs d’emplois. »
Un obstacle majeur est l’état d’esprit des fonctionnaires. Trop souvent, l’administration rime avec bureaucratie, corruption et favoritisme. Il est essentiel de comprendre les causes profondes de ces problèmes pour esquisser des solutions. De nombreux fonctionnaires, bien que correctement payés, sont démotivés. Ce n’est pas seulement une question de revenus, mais d’état d’esprit. Ils se comportent comme des enfants gâtés de la République, sans contrôle ni sanction. Chaque fonctionnaire doit comprendre que son travail est crucial pour le développement du pays.
Pour inspirer ce changement, le Sénégal pourrait revisiter l’exemple du Japon, où les fonctionnaires sont formés dès leur entrée à adopter un état d’esprit de service public, axé sur la satisfaction des citoyens. Des programmes de formation continue pourraient cultiver cet état d’esprit au Sénégal.
La planification des actions publiques doit adopter une approche ascendante, impliquant les communautés locales dès les premières étapes. Cela renforce leur sentiment d’appartenance et de responsabilité. Des mécanismes de consultation et de participation citoyenne robustes, ainsi qu’une décentralisation effective, sont nécessaires.
Les autorités devraient envisager la création d’une cellule interministérielle pour la participation citoyenne. L’engagement associatif et la participation au débat public sont essentiels pour vivifier la démocratie. Cette démarche pourrait dynamiser les relations entre les communautés et les collectivités territoriales, facilitant la co-construction de solutions efficaces et adaptées. La relation entre le pouvoir central et les exécutifs locaux, tels que les villes et les communes, est cruciale. En Norvège par exemple , les communautés sont des partenaires à part entière dans la gouvernance locale. Le Sénégal pourrait s’inspirer de ce modèle pour repenser ses relations locales.
En Angleterre, le contrôle des actions administratives combine contrôle à priori et à postériori, équilibrant prévention des erreurs et réactivité. Le Sénégal pourrait adopter une approche similaire pour instaurer un système de contrôle efficace et équilibré.
Pour une administration performante et au service des Sénégalais, il est essentiel de repenser les relations entre le pouvoir central, les exécutifs locaux et les communautés. Les réformes doivent être guidées par la transparence, la participation et la responsabilité. En adoptant une approche équilibrée du contrôle, en favorisant une planification ascendante et en renforçant les partenariats locaux, nous pouvons construire une administration plus efficace et proche des citoyens. C’est un défi ambitieux, mais réalisable avec une volonté politique forte et une coopération active de tous les acteurs. Œuvrons ensemble pour une administration qui incarne les valeurs de service public et répond aux aspirations de tous les Sénégalais.
LE TRAFIC INTERNATIONAL DES MIGRANTS PREND SES AISES
Les embarcations sénégalaises arrivent en masse en Espagne. A part les migrants originaires du pays, les départs à partir du Sénégal se font actuellement avec des ressortissants d’autres pays, ce qui fait du Sénégal un maillon important du trafic
Les embarcations sénégalaises arrivent en masse en Espagne. A part les migrants originaires du pays, les départs à partir du Sénégal se font actuellement avec des ressortissants d’autres pays, ce qui fait du Sénégal un maillon important du trafic.
Le journal Le Monde, reprenant les propos du Premier ministre espagnol, Pédro Sanchez, annonce que l’arrivée de migrants irréguliers sur les côtes espagnoles, s’est accentuée. Des données recueillies par le ministère de l’intérieur en Espagne signalent que, « entre le 1er janvier et le 1er août, 22 304 migrants sont arrivés aux îles Canaries, contre 9 864 pour la même période l’an dernier, soit une augmentation de 126 % ». Un record ! Beaucoup de jeunes partent des côtes ouest-africaines, sénégalaises y compris, pour rallier l’Europe.
Si le phénomène est bien connu des Sénégalais habitués à ces départs parfois macabres, la migration irrégulière prend une nouvelle tournure. Le Sénégal est devenu un lieu de départs non pas pour ses citoyens uniquement, mais pour d’autres nationalités.
En effet, les chiffres qui proviennent de la marine nationale ou des autres forces de sécurité après interpellations de candidats à la migration dont les départs sont déjoués, attestent de la présence d’autres ressortissants africains, en terre sénégalaise, désireux de rejoindre l’Europe. Lundi 19 août 2024, après l’arraisonnement d’une pirogue en partance pour l’Europe, une dizaine de Guinéens a été recensée par les forces de sécurité sénégalaises. Mieux plus de 250 « migrants irréguliers » venus de différents pays d’Afrique de l’Ouest, dont plusieurs femmes, ont été interceptés, vendredi 19 et samedi 20 juillet 2024, annonce la marine nationale à travers un communiqué de la Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées (Dirpa).
L’opération Djoko menée conjointement entre l’armée et la Gendarmerie nationale et lancée le 15 août 2024 a permis l’interpellation de 453 candidats migrants et membres de réseaux de passeurs dont 239 Sénégalais, 145 Guinéens, 32 Gambiens, 17 Maliens, 07 Bissau-guinéens, 06 Ivoiriens, 03 Nigériens, 02 Comoriens, 01 Mauritanien. La semaine dernière, une pirogue ayant pris le départ au Sénégal a accosté en Espagne avec à son bord des Syriens et des Pakistanais. La migration irrégulière fortement présente au Sénégal depuis le début des années 2000, connait une forte intensité ces dernières années. Les données officielles estiment à près de 12 833, le nombre de migrants arrivés en Espagne en 2023. Parmi ces migrants, 9 319 se réclament de la nationalité sénégalaise.