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15 septembre 2025
par Ibou Fall
LE PRÉSIDENT EST UN BON FILS, SON PREMIER MINISTRE AUSSI
Notre président s'agenouille devant papa, pendant que maman du Premier ministre nous livre les secrets de sa pédagogie miraculeuse. Dans ce pays qui préfère les mosquées aux usines, mieux vaut avoir des parents exemplaires que des diplômes pour réussir sa
Première nouvelle : Bassirou Diomaye Faye, le président de la République, est un bon fils… De retour dans son Ndiaganiao natal pour voter, drapé de blanc et accompagné de la doyenne des premières dames, il va d’abord directement s’agenouiller aux pieds de son paternel pour le saluer devant les caméras…
Ce touchant tableau familial ne manque sans doute pas d’inspirer quelque reporter intrépide : dès le lendemain, l’un d’eux a la bonne idée de tendre le micro à la mère du Premier ministre, le superhéros de ces élections anticipées. Madame la vénérable mère du Premier ministre lui accorde l’insigne privilège de lui décortiquer en direct la recette miracle du succès : elle a éduqué son fils «de sa main»…
Question impie : à votre avis, ce sont les prières paternelles ou les sacrifices maternels les plus efficaces pour réussir sa vie dans un pays sous-développé qui construit plus de mosquées que d’usines ?
Perso, je commence à comprendre pourquoi je n’avais aucune chance d’être président de la République, encore moins Premier ministre, et que j’ai si mal tourné.
On s’égare…
Si chacune des sorties du Président Diomaye Faye, surtout en direction des maisons religieuses, est une occasion de faire la démonstration de son humilité, là, franchement, il frappe fort au cas où quelqu’un douterait encore de sa modestie… D’ailleurs, dans ce registre, le Président Bassirou Diomaye Faye bat tous les records : il n’occupe le fauteuil présidentiel qu’en attendant que son exceptionnel Premier ministre daigne bien l’y remplacer. Lui, n’est qu’un timide accident de l’Histoire, que les 57% d’illettrés et d’analphabètes armés de cartes d’électeur se chargeront de réparer au plus vite.
Le fils du Sine, Bassirou Diomaye Faye, piaffe certainement d’impatience de rendre les clés de l’austère Palais dakarois et retourner dans son beau village natal. Là, il pourra se réveiller enfin le reste de ses jours dans l’ambiance bucolique des ébats de la basse-cour, pendant que les sourds coups de pilon des femmes retentissent, alors que les coqs sautent les poules, que les canes se dandinent du postérieur pour allumer les canards et que les bouts de queue des chèvres frétillent en réponse à la barbe sexy de leurs boucs.
Bref, à nouveau baigner béatement dans les joies simples de la nature. Il doit préférer ça aux perspectives ennuyeuses du baobab virtuel de 2050, qui sert de projet macroéconomique à son gouvernement.
Et donc, après s’être amusés à se faire peur et débattre des bienfaits de la pastille Valda pendant trois semaines, les Sénégalais sont allés voter comme si de rien n’était le dimanche 17 novembre 2024. Et le soir même, à la proclamation des premières tendances, les ennemis jurés échangent des politesses, se font des mamours et remettent leurs costumes de gentlemen…
Les adultes dont les 57% sont analphabètes ou frappés d’illettrisme, ce qui revient au même, choisissent de persister et signer : c’est à Ousmane Sonko, le gourou de Pastef, que revient la redoutable mission d’améliorer leur ordinaire. Macky Sall, qui arrive en deuxième place à la tête de la coalition WhatsApp, largué loin derrière, aura tout juste de quoi obtenir un groupe parlementaire ; quant au placide Amadou Ba, il ramasse les restes de son ancien mentor en lui chipant quand même Podor, tandis que Barthélemy Dias ne peut lui que constater les dégâts, avec deux députés de la liste nationale dont lui-même.
Chienne de vie ?
Cela dit, revoilà l’Assemblée nationale qui rouvrira ses portes bientôt, avec près de cent-trente députés estampillés Pastef, qui sont l’exacte projection de la curieuse populace qui compose la majorité de nos concitoyens.
Si la législature précédente ne se défend pas trop mal dans son style avec d’entrée de jeu des émotions fortes, celle qui s’annonce promet, à mon sens, de ne pas être triste du tout.
On pourra compter sur de rares exceptions, Maître Aïssata Tall Sall, par exemple, pour y faire résonner des paroles dignes d’un Hémicycle, certes. La chaise vide que laissera à coup sûr Macky Sall, fera du courant d’air et des échos, mais ce sont les Sénégalais qui ont voté à partir de sa bonne bouille sur leurs smartphones.
On devra aussi s’attendre aux éclats de l’honorable Anta Babacar Ngom, surtout aux alentours de la Korité, à l’heure où les authentiques Sénégalais exigeront que la lumière se fasse sur la hausse soudaine du prix de la volaille.
Quant à moi, le sommet de l’événement, je vois ça d’ici : l’entrée fracassante de Bara Ndiaye, célébrissime voyant extralucide, doublé d’un négociant en miracles que ses exploits cabalistiques élèvent au grade de cheikh. Hormis l’alchimie de ses décoctions d’apothicaire moyenâgeux, il bricolera jusque récemment dans le secret de son antre, des ceintures magiques censées vous protéger du mauvais sort dont l’une serait capable de vous épargner un séjour en prison.
Le doute a dû s’installer sous sa chéchia depuis pas longtemps : pour ne pas se retrouver sur la paille humide d’un cachot, c’est à l’écharpe de député, laquelle l’enrobera d’immunité parlementaire, qu’il fait désormais confiance.
Comme je le comprends : les péripéties de son arrestation, l’an dernier, ont dû le traumatiser…
Un scénario qui rappelle le sketch de l’immense humoriste franco-camerounais Dieudonné Mbala-Mbala, racontant les circonstances rocambolesques de la capture de Laurent Gbagbo, alors barricadé chez lui, laquelle met fin à la guerre civile en Côte d’Ivoire. Les soldats l’auraient trouvé dans les toilettes et, persifle Dieudonné, «ils ne lui ont même pas laissé le temps de faire caca !».
Le vénérable cheikh extralucide attendait-il dans les toilettes la flicaille chargée d’aller le cueillir chez lui ? J’avoue que je n’ai pas le cœur accroché assez solidement pour tenter d’en savoir plus sur les détails scabreux de son interpellation… Quoi qu’il en soit, on pourra compter sur sa science infuse pour nous lire dans les étoiles l’avenir de notre économie, et ses rêves prémonitoires nous préviendront à l’avance des malversations de nos gouvernants.
Allez, ne soyons pas vaches et souhaitons-leur bien du plaisir à toutes ces pittoresques caricatures de Sénégalais !
Par Mody NIANG
ENCORE BRAVO PEUPLE SÉNÉGALAIS POUR VOTRE REMARQUABLE COHÉRENCE
Oui, encore bravo peuple sénégalais, même si tes adversaires de vingt-quatre longues, trop longues années, sentant que pour eux/elles l’heure politique a définitivement sonné, ont tenté de relativiser la remarquable cohérence dont tu as fait preuve
Oui, encore bravo peuple sénégalais, même si tes adversaires de vingt-quatre longues, trop longues années, sentant que pour eux/elles l’heure politique a définitivement sonné, ont tenté de relativiser la remarquable cohérence dont tu as fait preuve ce 17 novembre 2024, avec comme seul maigre argument ce qu’ils/elles considèrent comme le faible taux de participation. Argument qui ne tient naturellement pas la route, si on sait que les élections législatives ont rarement connu des taux de participation qui dépassent les 50%. Les plus de 49% du 17 novembre dépassent ceux des élections législatives de 2012 (36,67) comme du 22 juillet 2022 (46,60). Qu’ils aillent donc chercher d’autres arguments, qu’ils ne trouveront d’ailleurs nulle part !
C’est donc la razzia pour Ousmane Sonko et sa liste, qui se retrouveront avec plus de 130 députés, ne laissant à leurs pauvres concurrents que sont Amadou Ba, Barthélémy Diaz et, en particulier l’ancien président-politicien qui devrait traverser des moments difficiles, s’il lui reste un peu de ngor. Par cette majorité confortable, le peuple a donc choisi en toute connaissance de cause, et malgré les fausses alertes qui fusaient çà et là, de donner à l’inséparable duo Ousmane Sonko-Diomaye Faye, les moyens de gouverner, de réaliser les différents projets qui constituent leur vision du Sénégal d’ici à 2050, et que la tête de la liste de Pastef a largement présentée au pays, lors de la campagne électorale. Le peuple et, en particulier, l’opposition comme la société civile – la vraie – la presse, ont désormais les yeux rivés sur eux et ils n’ont d’autres choix que de travailler. Ces trois contre-pouvoirs sont nécessaires dans toute démocratie qui se respecte. Cependant, ils doivent jouer leur rôle en toute objectivité, n’ayant pour seule préoccupation que l’intérêt général du pays.
La liberté d’expression ne signifie point dire ce que l’on veut, sur qui l’on veut
Par rapport à cette gouvernance de cinq ans qui ne devrait laisser personne indifférent, Monsieur Alioune Tine a donné son point de vue. Il pense notamment que « pour servir le Sénégal et contribuer à l’équilibre des pouvoirs, il doit occuper la présidence du Parlement ». Il, c’est le président Ousmane Sonko, à qui je laisse le soin d’apprécier, s’il en a vraiment le temps. Du point de vue de M. Tine, je retiens aussi et surtout ceci : « Il faut réconcilier, apaiser, rassembler en reconnaissant l’opposition comme une institution, en prenant en compte son avis. Aller vers la démocratie avec toute la vitalité, toute l’énergie et toute la substance dans le respect des droits de la personne et de la dignité humaine. » Ici, je suis tout à fait d’accord avec lui, comme tout démocrate d’ailleurs. Cependant, il devrait poursuivre en demandant qu’on lui facilite la tâche, à lui Sonko, en cessant de le couvrir au quotidien d’injures et parfois des plus indécentes, par des gens bien connus comme – il faut en nommer quelques-uns – Moustapha Diakhaté, Madiambal Diagne, Cheikh Yérim Seck, Barthélémy Diaz, Bougane Guèye Dany et ses « chroniqueurs » venus d’on ne sait où. Il faut qu’on arrête sans hésiter certains insolents qui s’abritent trop facilement derrière la liberté d’expression pour traiter de tous les noms d’oiseaux le président Ousmane Sonko qui est quand même Premier ministre et père de famille. La liberté d’expression ne signifie point dire ce que l’on veut, sur qui l’on veut.
Si tout le monde respecte tout le monde, on n’entendra plus d’injures et les nouveaux gouvernants se mettront tranquillement au travail, sous l’œil vigilant du peuple et des contre-pouvoirs. Et du travail, ils en ont vraiment, à commencer par la nécessaire reddition des comptes, où l’écrasante majorité des Sénégalais les attend, et parfois avec impatience. Il faudra désormais accélérer la cadence, naturellement dans le respect de la loi. Des audits sont en cours mais, en attendant leurs résultats, de nombreux dossiers sont disponibles, dont certains sont déjà, semble-t-il, entre les mains des juges du Pôle judiciaire financier. La prochaine mise en place de la Haute Cour de Justice facilitera encore le travail, elle qui doit juger le président de la République en cas de haute trahison, et les ministres épinglés par des rapports des différents corps de contrôle. Naturellement, cette reddition des comptes n’arrange pas tout le monde, empêche même certains de dormir. Ce sont ces gens-là et leurs proches qui parlent trop facilement de chasse aux sorcières ou de règlement de comptes. La meilleure manière de les faire taire, c’est de rendre publics tous les rapports et dossiers disponibles. Et rien ne s’y oppose, surtout pas la loi du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques qui insiste, comme la Constitution, sur la nécessaire information des citoyens et des citoyennes.
Trop de gaspillages à éliminer et ne pas avoir peur de toucher aux salaires et nombreuses indemnités
Les nouveaux gouvernants sont attendus aussi sur la réduction du train de vie de l’État. Il y a eu trop, trop de gaspillages au cours des douze années catastrophiques de l’ancien président-politicien, comme au cours de celles de son successeur et sosie. Gaspillages sans état d’âme de nos maigres ressources, aussi bien financières, foncières, minières, halieutiques, etc. Il faudra carrément y mettre un terme. Dans cette perspective, il ne faut point avoir peur de toucher aux salaires et aux nombreuses indemnités. La masse salariale gonfle, gonfle à un rythme qui menace sérieusement les recettes fiscales. Les agents de l’État sont au nombre de 160.000 environ, soit moins de 1% de la population. Leurs salaires et autres avantages ne devraient pas consommer la moitié du budget et nous n’en sommes pas loin. Et ce gonflement s’explique par des raisons bien identifiées. Des milliers d’agents publics sont pratiquement payés à ne rien faire. On peut s’en rendre compte facilement en auditant la fonction publique. Déjà, dans des ministères, on constate, après un audit interne, que des centaines et des centaines d’agents fictifs sont payés depuis plus de dix ans. De nombreux autres, bien existants, n’y sont d’aucune utilité.
Il faudrait s’attaquer rapidement aux indemnités et aux différentes agences qui expliquent, pour une large part, le gonflement de la masse salariale. Des indemnités, les deux anciens président-politiciens en ont distribué à tort et à travers, presque toujours à la tête du client, en ne les appuyant sur un aucun texte en vigueur. Les agences ne sont pas en reste, loin de là. Du 1er avril 2000 au 2 avril 2024, elles nous ont coûté des milliers de milliards pour presque rien. Je n’exagère rien : des milliers de milliards. Au moment où les socialistes quittaient le pouvoir, on n’en comptait pas plus de quatre. Aujourd’hui, ce sont des dizaines et des dizaines qui sont conservées. Il faudrait donc en supprimer le maximum, après une profonde réforme administrative sur laquelle je reviendrai.
Le président-politicien nous avait habitués à des iniquités parfois des plus insupportables. Pour donner un exemple parmi de nombreux autres, les généraux de l’armée nationale comme de la gendarmerie vont à la retraite en conservant l’intégralité de leurs salaires et autres avantages, notamment une indemnité de logement de 500.000 francs. C’est, en tout cas, l’information que j’aie eue d’une source qui me semble sûre. Pourquoi ne pas donner les mêmes avantages exorbitants aux professeurs d’université à la retraite et à bien d’autres compatriotes qui ont servi le pays comme les généraux ?
Il m’est difficile de ne pas penser aussi à différents fonds, en particulier à ces fonds dits communs. C’est par ces fonds que le journaliste Bachir Fofana explique les supposés milliards de l’ancien Premier ministre Amadou Ba. Ces mêmes fonds expliquent que de nombreux agents publics venus d’ailleurs courent après une affectation au Ministère de l’Économie et des Finances pour en bénéficier. Pour des raisons seulement d’équité, ces fonds communs devraient être sérieusement repensés, notamment au cours des réformes sur lesquelles les nouveaux gouvernants sont attendus. Leur tâche en serait facilitée si eux-mêmes donnaient l’exemple en diminuant notablement les fonds politiques ou spéciaux selon le cas, ainsi que les différentes caisses noires et, pourquoi pas, les salaires. Dans un pays qui fait partie des vingt-deux les plus pauvres et les plus endettés du monde, il est difficile de comprendre des salaires mensuels qui dépassent parfois les cinq millions.
Dans plusieurs de mes contributions publiées quelques mois avant l’élection présidentielle du 24 février 2024, j’ai donné mon modeste point de vue sur ces nécessaires réformes. Le directeur de publication d’un quotidien me les a toujours aimablement publiées dans leur intégralité, et malgré leur longueur. Il suffisait que je les lui envoie pour qu’il les publie dès le lendemain. Je vais lui demander de m’en rediffuser quelques unes pour rappel, à lui comme à un autre de ses confrères d’un autre quotidien. Ils m’éviteraient ainsi d’en publier de nouvelles pour me répéter. Qu’ils trouvent ici, avec d’autres confrères, mes remerciements les plus sincères pour la même compréhension dont ils ont toujours fait montre à mon endroit. En Attendant, je vais me prononcer rapidement sur les prochaines réformes rendues maintenant possibles par la victoire éclatante et sans bavure de ce 17 novembre 2024 qui restera gravée, comme celle du 24 mars précédent, en lettres d’or dans l’histoire politique du Sénégal.
La réforme incontournable de l’Administration
Quand il est question de réformes, nombre de compatriotes qui suivent l’actualité politique pensent à l’administration que le vieux président-politicien et son successeur et sosie nous ont laissée sens dessus dessous. Il faut l’alléger en la réformant profondément en commençant par le niveau central. Elle comporte parfois trop de directions générales, de directions, d’agences et de conseils de toutes sortes qui coûtent cher à l’État et souvent sans aucune utilité prouvée. Il convient aussi de la dépolitiser totalement. Certains postes ne doivent pas avoir à leur tête des politiciens qui descendent sur le terrain tous les vendredis pour travailler à massifier le parti. Je vois mal le Directeur général des Impôts et Domaines, celui du Trésor et de la Comptabilité publique, pour ne prendre que ces deux exemples, être membres actifs du parti au pouvoir et d’y avoir des responsabilités. De même, n’importe qui ne devrait être nommé à n’importe quel poste. Je pense notamment à ceux de directeur de l’Administration générale et de l’Équipement (DAGE) et de secrétaire général de ministère.
La réforme devrait se faire aussi au niveau territorial. Quatorze (14) régions, quarante-six (46) départements et un nombre impressionnant d’arrondissements, c’est trop pour un pays qui a une superficie de moins de 200.000 kilomètres carrés. L’une des conséquences, entre autres, c’est la nomination comme sous-préfets et leurs adjoints d’enseignants(instituteurs et professeurs d’enseignement moyen), agents techniques de l’agriculture ou de la santé et de bien d’autres qui n’ont vraiment rien à voir avec cette fonction. La réforme ne devrait pas épargner le nombre des communes, plus de cent-cinquante (150) dont des dizaines sont loin d’être viables.
Le système de rémunération des agents publics et d’octroi d’indemnités diverses devrait aussi retenir l’attention des nouveaux gouvernants. Il a besoin d’être profondément réformé. Il ne devrait être laissé comme tel pour aucune raison. Je me suis largement exprimé sur cette question comme sur bien d’autres rapidement évoquées ici, dans mes précédentes contributions notamment celles-ci :
« Une administration meurtrie : la rupture promise toujours attendue » (Le Quotidien du 5 janvier 2016)
« Appel autour d’une esquisse de programme alternatif commun pour faire face aux manœuvres du président-politicien » (Walf quotidien des 26, 28 et 29 septembre 2017)
La rédaction de Walf Quotidien avait donc aimablement accepté de me publier le texte en trois jets successifs, et malgré leur longueur. Les idées développées dans ces contributions restant actuelles et exactement miennes plusieurs années après, je vais demander à ces deux quotidiens de me les rediffuser, même si mes relations avec le patron du premier se sont détériorées, pour des raisons que mes compatriotes qui suivent l’actualité imaginent aisément.
PASTEF REDÉFINIT LE PAYSAGE POLITIQUE SÉNÉGALAIS
Huit mois après la présidentielle, le parti consolide son ancrage dans les centres urbains tout en conquérant de nouveaux territoires jadis acquis à Benno Bokk Yakaar
Avec une victoire écrasante lors des législatives, le Pastef s’impose comme la nouvelle force politique dominante du Sénégal. Cette performance, marquée par un ancrage fort dans les centres urbains et un programme structuré, laisse entrevoir une refonte majeure du paysage politique.
Les rideaux sont tombés ! Le Pastef s’affirme comme la locomotive du renouveau politique au Sénégal. En dominant les grands centres urbains et en s’étendant à des bastions traditionnels du régime de Macky Sall, le parti dirigé par Ousmane Sonko récolte les fruits d’une stratégie alliant proximité avec les électeurs, discours cohérents et maîtrise des réseaux sociaux. Cette performance confirme son plébiscite, notamment auprès des jeunes et ouvre la voie à des réformes ambitieuses.
Le Pastef, une victoire haut la main
La victoire écrasante du Pastef aux élections législatives, marque un tournant dans le paysage politique national sénégalais. Avec une majorité confortable de 132 députés obtenue au terme d’une campagne intense, cette performance témoigne à la fois de la solidité stratégique du parti et des plébiscites au sein de l’électorat. C’était la formation politique la plus en vue de la campagne électorale. Le Pastef a écrasé l’opposition. Ce raz de marée n’est pas un hasard. Les patriotes ont été plébiscités par une large partie de l’électorat. Ce succès confère au parti vainqueur un pouvoir législatif considérable, ouvrant la voie à la mise en œuvre rapide de réformes ambitieuses pour changer le quotidien des Sénégalais. Cependant, un tel succès s’accompagne d’une attente accrue de la population. Cette victoire, qui redessine la carte électorale du Sénégal, renseigne sur plusieurs faits.
La formation dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko a largement rempilé dans les grands centres urbains. Le losange Dakar, Thiès, Mbour et Touba a voté massivement le Pastef. Cet ensemble géographique du pays Wolof, qui est de loin le plus riche et le plus peuplé, reste le « faiseur de roi » dans n’importe quelle échéance électorale. C’est en quelque sorte une confirmation des Patriotes dans les grandes villes. Le Pastef a su tirer parti de son ancrage dans ces territoires. Les équipes de campagne ont multiplié les initiatives de proximité, établissant un lien direct avec les populations locales, notamment les jeunes. L’exploitation des nouvelles technologies, notamment les réseaux sociaux, a permis de mobiliser massivement les jeunes, souvent négligés par les stratégies classiques. Le Pastef dispose d’une milice numérique très influente. Un atout par rapport aux autres formations politiques.
Cette razzia montre également que la popularité du Pastef est restée intacte par rapport à la présidentielle, il y a huit mois. Même si le taux de participation a connu une baisse. Au-delà des centres urbains, la machine de guerre Pastef a conquis de nouveaux horizons. Fatick, Linguère et Tambacounda, des bastions souvent acquis à la défunte coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) ont voté Pastef. Un fait inédit ! Ce triomphe électoral résulte également en grande partie d’un programme politique structuré et cohérent, orienté vers les priorités des citoyens : reddition des comptes, réformes économiques, justice sociale, et réformes institutionnelles. Ces thématiques ont trouvé un écho particulier auprès des électeurs, amplifié par une communication claire et adaptée, notamment chez les jeunes.
En définitive, cette victoire écrasante redéfinit les équilibres politiques nationaux. Le parti Pastef devra capitaliser sur cet élan pour transformer son mandat électoral en actions concrètes, tout en naviguant avec prudence dans un environnement où les attentes sont immenses et les risques de désillusion tout aussi importants. Cette élection restera un moment clé dans l’histoire politique récente, annonçant une période de réformes et de recompositions majeures.
La coalition Tàkku Wàllu Sénégal, la grande surprise !
Dirigée par l’ancien Président de la République, Macky Sall, la coalition Tàkku Wàllu Sénégal a créé la surprise en obtenant 16 sièges à l’Assemblée nationale, selon les projections. Ce succès inattendu de la coalition dite « contre- nature », car regroupant deux anciens partis rivaux, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et l’Alliance Pour la République (APR).
Le succès d’une coalition politique discrète repose souvent sur un travail de proximité méticuleusement orchestrée à l’abri des médias. Malgré une couverture médiatique limitée, elle a su tisser des liens forts avec les électeurs dans des localités spécifiques,souvent négligées par les grandes coalitions, notamment dans les bastions affectifs du Président Abdoulaye Wade et de son successeur Macky Sall. Tàkku Wàllu Sénégal a axé sa campagne sur les critiques, sur les lacunes du gouvernement actuel, la conjoncture et les promesses non tenues pour le moment.
Loin des projecteurs, la coalition a misé sur une campagne de communication classique des canaux communautaires dans le Fouta. Cette stratégie lui a permis de mobiliser des électeurs dans cette partie du pays. Ainsi, la coalition a largement rempilé à Matam, à Kanel et à Ranérou. Ce qui montre qu’une partie du Fouta reste encore le « titre foncier » du Président Macky Sall. Les déclarations d’Ousmane Sonko sur une probable arrestation de Farba Ngom lui ont-ils porté préjudice ? En tout cas, le « Mbarodi » d’Agnam (Lion en Halpulaar) a joué un rôle important dans cette victoire en raflant tous les sièges de la région de Matam. Sa légitimité ne souffre d’aucune contestation. Par ailleurs, la coalition a également bénéficié de l’appareil politique du PDS particulièrement implanté dans les quatre coins du pays. Cet atout a permis de maximiser les votes dans des circonscriptions ciblées, assurant un impact électoral significatif. En jouant sur la complémentarité des forces, elle a réussi à contourner son manque de visibilité nationale pour construire un réseau solide. Toutefois, sa capacité à transformer cette percée en ancrage durable dépendra de sa gestion des responsabilités parlementaires.
Jàmm ak Njarin, un recul symptomatique mais acceptable
Après la présidentielle, Amadou Bâ incarnait l’opposition. Lors de la campagne électorale, l’ancien Premier ministre avait réussi à fédérer quelques formations issues des ruines de la défunte coalition Benno Bokk Yakaar. Son classement à la troisième position aux législatives avec 7 députés, selon les tendances, reflète une rupture de son élan au lendemain de la présidentielle. Cette chute soulève des questions fondamentales sur les dynamiques politiques, stratégiques et sociales qui ont influencé ce résultat. Et pourtant Jàmm Ak Njarin avait un discours ambitieux et ses propositions innovantes. L’un des premiers facteurs réside dans l’incapacité du candidat à maintenir l’unité de ses alliés après la présidentielle. Si certains partenaires ont fait défection pour rejoindre d’autres forces politiques ou pour se présenter indépendamment, cela a fatalement réduit la base électorale du candidat. Si le Parti Socialiste (PS) a accompagné Amadou Bâ, l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) a faussé compagnie à l’ancien chef de la diplomatie sénégalais au dernier moment. Contrairement aux autres candidats, excepté le Pastef, qui ont décidé de bâtir de larges coalitions, Amadou Bâ a préféré une coalition de moindre envergure pour se jauger. Ce passage de la deuxième place à la présidentielle à la troisième lors des législatives, montre que l’appareil de Benno Bokk Yakaar avait fortement bénéficié à Amadou Bâ. Pour Amadou Bâ, ce résultat peut être une opportunité de remise en question et de refonte stratégique pour se positionner. La sérénité et le calme de l’homme ont convaincu les Sénégalais même s’ils n’ont pas voté pour lui. Il a encore un avenir politique radieux devant lui.
Sàmm Sa Kàddu, la déception
Lors de la campagne électorale, la coalition Sàmm Sa Kàddu, largement médiatisée, a été perçue comme un acteur majeur de la campagne électorale. Finalement, elle n’a obtenu que 3 députés. Ce résultat, bien qu’en deçà des attentes, est un échec total. Il met en lumière des dynamiques politiques complexes et des stratégies qui, malgré une visibilité importante, n’ont pas suffi à transformer l’élan populaire en victoire électorale décisive. La coalition avait su s’imposer comme l’un des acteurs centraux de la campagne grâce à une communication omniprésente sur les réseaux sociaux avec des caravanes pilotées par ses lutteurs. A chaque fois, ils ne rataient pas le leader de Pastef. Cependant, cette stratégie d’attaque frontale contre Ousmane Sonko a paradoxalement joué en leur défaveur.
Malgré un programme axé sur les huit mois de magistère du président Diomaye et un tir groupé sur Sonko, la coalition a manqué de répondre aux préoccupations spécifiques des électeurs au niveau local. Cette déconnexion a fragilisé son ancrage territorial, un élément clé dans les élections législatives où les dynamiques locales jouent un rôle déterminant. Le chef de file, Barthelemy Dias, a perdu son bureau de vote à Baobab. Un fait rare. Il n’est plus le tout puissant « Borom Ndàkaru ». Le maire de la capitale joue maintenant sa survie politique face à un Abass Fall déterminé et soutenu par Ousmane Sonko.
Dans les greniers électoraux clés de la capitale, elle a enregistré des scores honorables mais insuffisants pour obtenir des sièges, souvent à cause d’une fragmentation des votes, notamment dans la commune de la Médina où la coalition est arrivée deuxième derrière le Pastef. Le résultat mitigé de Sàmm Sa Kàddu reflète un paradoxe : une forte visibilité, mais des stratégies et dynamiques internes qui n’ont pas permis de transformer ce potentiel en victoire écrasante.
Après huit mois de magistère, les Sénégalais ont largement plébiscité le Pastef. Les patriotes ont désormais toutes les cartes en main pour dérouler leur programme. Aucune excuse ne sera tolérée. La balle est dans leur camp. Croisons les doigts et observons !
SONKO, C’EST UN CONQUERANT ENTRÉ DANS L’HISTOIRE POLITIQUE DU SÉNÉGAL…
Momar Thiam décortique le succès du Pastef, devenu mouvement de société, grâce à une mobilisation sans précédent. Il analyse également l'émergence du tandem Sonko-Diomaye comme incarnation d'un nouveau style politique
Propos recueillis par Pape NDIAYE |
Publication 21/11/2024
Momar Thiam est expert en communication. Ancien consul général du Sénégal à Bordeaux et conseiller en communication du président de la République Me Abdoulaye Wade. Au lendemain des élections législatives du 17 novembre 2024, notre expert en communication politique qualifie Ousmane Sonko de conquérant pour avoir gagné toutes ses batailles électorales, juridiques et politiques. Entretien !
Le Témoin : Quelle lecture faites-vous de cette victoire éclatante de Pastef lors des élections législatives du 17 novembre dernier ?
Momar Thiam : Permettrez-moi d’abord de saluer le travail effectué par les services du ministère de l’Intérieur pour l’organisation de ce scrutin qui s’est déroulé dans la paix et dans le calme. C’est aussi l’occasion de saluer la maturité du peuple sénégalais qui a démontré encore une fois à la face du monde que notre acquis démocratique n’est nullement usurpé et fragmenté. Ce qui nous laisse encore une place de choix comme miroir de la démocratie en Afrique et le reste du monde. Cela dit, cette large victoire est aussi et exclusivement l’œuvre victorieuse d’une personnalité hors norme dans le landerneau politique sénégalais et au-delà j’ose dire.
Pourquoi une telle assertion ?
Pour répondre à votre question, il me semble utile d’opérer de manière chronologique. D’abord monsieur Ousmane Sonko et tous ceux qui l’entourent, ont mis en place le Pastef en 2014 pour ensuite l’organiser et l’animer avec ce que j’appelle des fondamentaux que je pourrais résumer autour du slogan suivant: « Ni compromis et ni compromissions» avec les gouvernances passées et ceux qui l’incarnaient. Ce qui leur a donné un positionnement solide et très productif au plan politique. Le président de Pastef Ousmane Sonko, par une communication ciblée et bien huilée avec l’appui des réseaux sociaux acquis à sa cause, a manifestement gagné les cœurs d’une bonne partie de la jeunesse qui du coup, s’est débarrassé des costumes de réceptacles de la vie publique pour dorénavant être de véritables acteurs du jeu politique. Ainsi que l’on aime ou pas, la personnalité que dégage Ousmane Sonko ne laisse personne indifférent, même ses propres pourfendeurs qui s’entraînent à vouloir lui apporter la réplique sans savoir qu’ils le tirent davantage vers le sommet malgré eux. Ensuite, la participation de Pastef aux différentes joutes électorales (Législatives 2017 et Présidentielle 2019) lui a permis de l’installer définitivement dans l’espace politique sénégalais et au-delà dans le cœur des Sénégalais d’ici et d’ailleurs. Bref, Ousmane Sonko est un grand conquérant qui a gagné toutes les batailles menées ou imposées à savoir les combats politiques, électoraux et juridiques. Le génie organisationnel dont le Pastef a fait preuve (bracelet dédié, appel de fonds, mobilisation exceptionnelle de la diaspora sans commune mesure, mis en place de Magui Pastef ) a induit une transformation de cette formation politique qui dépasse le cadre d’un parti. J’ose ainsi dire que le Pastef est devenu une croyance collective bien implantée dans l’esprit d’une bonne partie des Sénégalais grâce au génie politique, à l’endurance et au sens du devoir et du sacrifice de son mentor, Ousmane Sonko. Ainsi qu’on l’aime ou pas il ne vous laisse pas indifférent. Juste pour vous dire que quand Sonko éternue, les Sénégalais s’enrhument, et c’est la grippe « pastefienne » pour tous !
Mais Docteur, est-ce à dire que le Pastef est assimilable à une religion ?
Je ne dirais pas cela, parce que de manière globale une religion peut être définie comme un ensemble de pratiques propres à une croyance ou un groupe social. Si vous voulez, ces pratiques ou croyances définissent les rapports de l’homme avec le sacré, de l’acceptation d’un être supérieur. On n’est pas là ! Je dirais plutôt que le Pastef est un état d’esprit, une manière d’être et de vivre dans une société sénégalaise où le sens du devoir, l’éthique et la droiture (d’où le Juup, Juubal, Jumbanti) constituent les piliers essentiels pour un vivre en commun harmonieux. Et c’est là où cette formation se démarque radicalement de tous les partis et mouvements politiques connus jusque là au Sénégal. Et c’est ce qui fait sa force et dynamise son attractivité. Donc force est de constater que tous ces considérants portent aussi l’empreinte de son mentor qui est Ousmane Sonko.
Est-ce tout cela qui explique entre autres cette victoire éclatante de Pastef aux législatives ?
Certainement, mais force est de constater que cette dynamique victorieuse est aussi le résultat d’une démarche graduelle qui a entamé sa montée vers le sommet. D’abord n’oublions pas qu’avec la mise en place de Yewwi Askanwi, dont le Pastef était le principal moteur, Ousmane Sonko a contribué largement à installer Barthélémy Diaz à la tête de la mairie de Dakar. Ensuite, le choix porté avec une force explicative et une stratégie de communication fort pertinente (et déroutante pour le pouvoir d’alors) sur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à la veille de la présidentielle 2024, a ouvert les portes du Palais à celui qui est aujourd’hui le plus jeune président de la République du Sénégal en exercice. Enfin, avec force et conviction, doublé d’une pédagogie explicative du Projet de société proposé aux Sénégalais, M. Ousmane Sonko comme tête de liste de Pastef, a mené une campagne électorale hors normes. Evidemment hors normes par la mobilisation, les discours ciblés, le tempo maîtrisé et proximité relationnelle assurée etc…Bref, faire élire le maire de Dakar, faire un choix gagnant au premier tour de la présidentielle de 2024, gagner brillamment et haut la main les législatives, tout cela me fait dire qu’il ne serait pas démesuré d’affirmer que monsieur Ousmane Sonko est entré brillamment dans l’histoire. Il marquera et continuera de marquer l’histoire politique du Sénégal. D’ailleurs le phénomène Sonko me renvoie à la lutte où Mohamed Ndao Tyson avait marqué son époque. Ce qu’il était dans la lutte, Sadio Mané l’est dans le football. Sans oublier Youssou Ndour dans la musique. Juste des exemples pour vous dire qu’Ousmane Sonko est un phénomène rare qui n’apparait pratiquement qu’une fois par « siècle » au sein de la classe politique sénégalaise.
Si Sonko est un phénomène, Diomaye est-il un grand phénix qui prend son envol ?
Justement ! Voilà aujourd’hui une dynamique à laquelle il faut ajouter un élément aussi déterminant et pas des moindre qui est la représentativité du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Ce dernier dégage depuis son installation une image d’une personnalité qui se bonifie davantage au contact de la fonction et des charges publiques. Son premier face à face avec la presse a livré une partie de la dimension du personnage d’un calme olympique, d’un sens de la répartie face aux enjeux du moment et surtout une maîtrise de son sujet. Et voilà que les Sénégalais découvrent une haute personnalité nommée Bassirou Diomaye Faye bien dans les costumes de Président de la République et un homme loin des délices du pouvoir. Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye demeurent ainsi «deux cerises sur le gâteau Pastef « offert aux électeurs sénégalais qui pour mieux apprécier leur ont donné une majorité écrasante pour dérouler leur Projet de société.
SONKO PARLE «D’UN PLEBISCITE RENOUVELE» DU PEUPLE
Le Premier Ministre s’est félicité du plébiscite renouvelé du Peuple sénégalais au projet de transformation systémique du pays porté par Monsieur le Président de la République à l’occasion des élections législatives anticipées.
Profitant de l’opportunité du conseil des ministres de ce mercredi, le président de Pastef endossant à nouveau son titre de Premier ministre a parlé « d’un plébiscite du peuple » à propos du triomphe de sa formation politique lors des législatives du dimanche 7 novembre. Tandis que le président de la République a salué la maturité et l’engagement de ce même peuple.
Le Premier Ministre s’est félicité du plébiscite renouvelé du Peuple sénégalais au projet de transformation systémique du pays porté par Monsieur le Président de la République à l’occasion des élections législatives anticipées. Ce qui traduit l’appréciation positive portée sur les réalisations enregistrées au cours de ces sept premiers mois de pouvoir, gage de la tenue des ruptures promises. Il a souligné l’obligation d’œuvrer, sans relâche, en vue d’assurer la réalisation des fortes attentes du Peuple dans tous les domaines. Dans ce cadre, le Premier Ministre a relevé la nécessité de finaliser, au cours des deux prochaines semaines, les dossiers relatifs à la feuille de route pour l’année 2025 des programmes et projets du Référentiel Sénégal 2050 et au projet de budget 2025 à présenter à l’Assemblée nationale.
LEGISLATIVES : Diomaye Faye salue la maturité du peuple sénégalais…
De son côté le président de la République Bassirou Diomaye Faye a salué hier en Conseil des ministres, la maturité et la mobilisation du peuple sénégalais lors des législatives du 17 novembre 2024. Des législatives qui dit-il, se sont tenues dans la sérénité et le calme. Il a félicité le Gouvernement, notamment le Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Ministre des Finances et du Budget, les autorités administratives déconcentrées (Gouverneurs, Préfets et Sous-préfets), la Direction générale des Elections, les missions diplomatiques et consulaires du Sénégal, la Commission électorale nationale Autonome (CENA), le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et l’ensemble des Forces de Défense et de Sécurité pour l’organisation professionnelle et transparente des élections législatives anticipées sur le territoire national et à l’étranger. Le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations à Monsieur Ousmane SONKO, Premier Ministre et Président de PASTEF pour son engagement personnel et son leadership qui ont permis au parti qu’il dirige d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Incendie au marché central de Thiès
Un incendie d’une rare violence s’est déclaré tôt ce matin du mercredi 20 novembre 2024. Tout est parti du poste de courant aux environs de 5 heures du matin. Alertés, les sapeurs-pompiers ont aussitôt débarqué sur les lieux. Mais malgré le fait que la Senelec ait coupé l’électricité dans la zone, les sapeurs-pompiers ont eu toutes les difficultés du monde, suite au blocage des voies d’accès par l'occupation anarchique. Des tables et des étals sont même installés sur certaines voies destinées aux véhicules, pour une circulation à l'intérieur. Ce qui a favorisé la progression rapide des flammes qui ont tout dévoré sur leur passage. C’est ainsi que plusieurs cantines de la zone dite Petersen ont été réduites en cendre, soit plusieurs dizaines de millions de Fcfa, parties en fumée. Pour Mamadou Diakhaté, maire de Thiès Nord, il faut que tous les acteurs qui gravitent autour du marché se retrouvent autour d'une table pour apporter des réponses concertées à cette situation afin que cela ne se reproduise plus.
Suspension des Navétanes à Mbour et Jaol
Le préfet de Mbour Amadou Diop a suspendu les navétanes dans les communes de Mbour et de Joal-Fadiouth pour risque de trouble à l’ordre public. Cette décision divise cependant la population de Mbour. Si une bonne partie félicite une décision courageuse du préfet pour avoir mis fin à ces activités qui, en plus de tirer en longueur, sont souvent émaillées de violences, tel n’est pas le cas des vendeuses et autres commerçants qui exercent leurs activités au stade Caroline Faye. Pape Amar Mbodj, joint au téléphone, fustige la décision du préfet qu’il qualifie d’excès de pouvoir. «A chaque fois qu’il y a des incidents, nous avons pris des sanctions pour que de tels faits ne se reproduisent plus. Ainsi de nombreuses équipes ont été sanctionnées. Mieux, après le passage la caravane de la coalition Sam Sa Kaddu qui avait son point de chute devant le stade, nous avions pris la décision de suspendre les activités jusqu’après les élections», a soutenu le président de l’ODCAV.
PASTEF rafle les 4 sièges de Thiès
Les 4 sièges dédiés au département de Thiès, dans le cadre des élections législatives du 17 novembre 2024, sont allés à la liste PASTEF, après son razzia presque partout. En effet, le camp présidentiel s’est offert les 62,65% des suffrages valablement exprimés dans le département, avec ses 119 578 voix sur les 190 856 votes validés. La coalition Samm sa Kaddu arrive en deuxième position avec 28 232 suffrages, suivie de Jamm ak Njariñ qui a engrangé 11 604 voix ; et la coalition Takku Wallu Sénégal, avec ses 6 065 suffrages, s’est retrouvée à la quatrième place. Ce sont donc les investis de PASTEF sur la liste départementale qui vont siéger à l’hémicycle. Il s’agit d’Amadou Bâ, la tête de liste, Félicité Sarr, Djiby Ciss et Amy Dabo. Le département de Thiès a totalisé 395 942 inscrits pour 191 857 votants, soit un taux de participation de 48,45%.
«Carrefour du bonheur» à Khombole
Chaque début d’année scolaire, les familles vulnérables vivent sous la hantise de la prise en charge des frais scolaires des enfants, notamment les inscriptions et réinscription. Mais à Khombole, l’association « Carrefour du bonheur » qui s’active dans la promotion de l’éducation dans le monde rural et la lutte contre la précarité s’est encore signalée, en accompagnant financièrement les familles, dans plusieurs établissements. Au niveau du Centre de Formation Professionnelle (CFP), 25 élèves ont été pris en charge cette année, contre 15 l’année dernière. La remise symbolique a eu lieu hier dans l’établissement, par Ndiaye Coura Ngom Président de «Carrefour du bonheur». Le Président Ndiaye Coura Ngom a profité de cette tribune pour demander à l’Etat de «fournir des ressources financières afin de soutenir les programmes de formation dans les zones de développement primaire. Il a également plaidé la mise en place de politiques d’éducation et de formation, qui répondent aux besoins spécifiques de ces régions géographiques.
Abdoulaye Dièye félicite PASTEF
«Le peuple sénégalais a démontré une fois de plus sa maturité et a choisi, librement et démocratiquement, ses représentants à l'hémicycle. Je tiens à féliciter le parti PASTEF pour ses brillants résultats qui lui donnent une majorité confortable à l'Assemblée Nationale. Je souhaite que cette dernière réponde aux besoins urgents des populations». C’est par ces mots que le Président Abdoulaye Dièye de l’Alliance Avec le Peuple Siggi Jotna (2AP/Siggi Jotna) a félicité la liste gagnante des élections législatives. Pour lui, «l'intérêt commun que nous partageons pour le Sénégal appelle à la mobilisation et la synergie de toutes les forces citoyennes, pour mettre en action les bonnes stratégies et atteindre les objectifs. En faisant le deuil des conflits sectaires et des intérêts particuliers, les Sénégalaises et les Sénégalais vont écrire de nouvelles pages de notre histoire, toujours plus belles et plus géniales». A travers ces législatives, il note que le peuple a, une fois de plus, manifesté sa souveraine volonté, en accordant au président de la République une majorité parlementaire qualifiée, «pour la mise en œuvre aisée des politiques publiques. L'installation au cœur de notre dispositif institutionnel d'une Assemblée nouvelle, responsable et concentrée sur la construction nationale, est une urgence».
Une attaque à main armée fait un mort sur l’axe Bantaco Tomboronkoto
C’est aux environs d’une heure du matin que le drame s’est produit sur la route de Bantaco, dans la nuit du lundi au mardi. Des assaillants armés ont attaqué plusieurs personnes. Ils ont tiré sur les populations, occasionnant la mort d’un jeune ressortissant burkinabé résidant à Tomboronkoto, rapporte seneweb. La dépouille de la victime a été acheminée à l’hôpital régional Amath Dansokho de Kédougou. Cette recrudescence subite de la violence a fini d’installer la psychose chez les populations riveraines de ces sites d’orpaillage.
Le Fisc débloque les comptes des entreprises de presse
Une bonne nouvelle pour une bonne partie des médias. Le ministre des Finances et du Budget vient d’honorer son engagement pris lors de l’audience qu’il a accordée aux patrons de presse. Selon buurnews, le Directeur général des Impôts et Domaines (DGID) a ordonné le déblocage des comptes des entreprises de presse. Pour rappel, le fisc avait envoyé des Atd aux patrons pour les contraindre d’être en règle avec les impôts. Sans doute, les autorités vont alléger le paiement de la dette fiscale des entreprises de presse.
La gendarmerie saisit 667 kg de chanvre indien
L’intensification des opérations de lutte contre le trafic de drogue par la Gendarmerie est en train de porter ses fruits. Hier, la brigade de la Zone Franche Industrielle a saisi une importante quantité de chanvre indien dans la période du 18 au 19 novembre 2024. Un communiqué de la maréchaussée indique que lundi passé, les investigations menées suite à l’exploitation d’un renseignement, ont abouti à l’interception d’un véhicule suspect transportant huit (08) sacs de 100 kilogrammes de chanvre indien. Le conducteur avait réussi à prendre la fuite, abandonnant sur place la marchandise illicite, renseigne la même source. La poursuite des investigations mardi a permis de savoir que le secteur de Diamniadio est le refuge potentiel des malfaiteurs. Ainsi les enquêteurs ont pu identifier sur place un domicile servant de cachette de produits prohibés. Cette intervention a permis de saisir quatre (04) autres sacs de 100 kg et douze (12) paquets de deux (02) kilogrammes de chanvre indien, lit-on dans le document. Ainsi au total, 667 kilogrammes de chanvre ont été saisis. Les pandores ont interpellé deux individus dont une femme. Ils sont placés en garde à vue.
La prime de garde des internes et des médecins revalorisée
Le ministre de la Santé a réglé un point non moins important de la plateforme revendicative du Collectif des Médecins en spécialisation (COMES) et l'Association des internes et anciens internes des hôpitaux. Dr Ibrahima Sy a revalorisé la prime de garde des internes et des médecins en spécialisation. Dans une circulaire adressée aux directeurs des hôpitaux, on peut lire : «à la suite des rencontres tenues entre le Collectif des médecins en spécialisation (COMES), l'association des internes et anciens internes des hôpitaux et les services compétents, il est apparu que dans certains établissements publics de santé, les gardes sont rémunérées à 7 500 Francs CFA». Ainsi pour améliorer leurs conditions de prise en charge, Dr Sy demande aux directeurs d'aligner la prime de garde des internes et des médecins en spécialisation au montant de 15 000 FCFA, les jours ouvrables et à 20 000 FCFA les week-ends afin d'harmoniser avec les EPS qui appliquent déjà ces taux. Il précise que ces décisions qui doivent être soumises à l'avis des Conseils d'administration des hôpitaux permettront de trouver des solutions pérennes pour le bon fonctionnement des services hospitaliers.
Mouvement des entrepreneurs du Sénégal
Le Mouvement des entrepreneurs du Sénégal(MES) adresse ses vives félicitations aux acteurs politiques pour ces élections qui se sont tenues dans la paix. Son président Cheikh Ahmadou Bamba Sylla encourage et prône la pérennité d'un environnement économique favorable à l'éclosion de l'initiative privée, essentielle pour la croissance économique et la création d’emplois. A l’en croire, le Sénégal a démontré sa longue tradition de terre de démocratie et de participation citoyenne. Toutefois, le mouvement exhorte les futurs députés à prêter attention au développement des entreprises et de l'entrepreneuriat sénégalais.
Victoire du Pastef à Pikine
Les résultats publiés hier, par la Commission départementale de recensement des votes de Pikine placent Pastef en tête avec 116 898 voix contre 27 362 pour Takku Wallu, 9 771 voix pour Samm sa Kaddu, 9 491voix pour Jamm ak Njariñ et 5 290 pour les Nationalistes. Le reste des suffrages est partagé entre 36 coalitions. Le nombre de suffrages valablement exprimé est de 185 992 voix.
Des cartes fintech au Sénégal
New Africa Technology (NAT), une fintech basée au Sénégal, a conclu un accord avec Mastercard pour l’émission d’une carte prépayée virtuelle et physique pour les consommateurs depuis son application « Flash ». D’après un communiqué parvenu à «L’As», cette collaboration vise à transformer l’écosystème des paiements au Sénégal, en Côte d'Ivoire et au Bénin. Cette solution est également conçue pour aider les commerçants en favorisant l'acceptation des paiements grâce à des technologies avancées telles que QR Pay, Pay by Link et les paiements sans contact. En outre, elle offre aux entreprises une plateforme dédiée appelée «Flash in Business», qui leur fournit une solution complète pour leurs besoins financiers.
L´invite d´infos matin du 21 novembre 2024 : Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre, maire de Linguère.
Par AMAKA EMORDI
LES ELECTIONS SENEGALAISES ONT ÉTÉ UN TRIOMPHE POUR LA DÉMOCRATIE
Les élections législatives anticipées qui viennent de s’achever, ont marqué une transition pacifique du pouvoir. Elles ont montré comment les processus démocratiques peuvent apporter des changements politiques significatifs
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a convoqué des élections législatives anticipées qui se sont tenues le 17 novembre. M. Faye a prêté serment en tant que président en avril, après une période tumultueuse, déclenchée par l’ancien président Macky Sall qui a reporté l’élection présidentielle.
Des manifestations massives ont suivi, révélant la fragilité des institutions démocratiques sénégalaises. Sall a fini par revenir sur sa position permettant la tenue de l’élection. Alors que les élections législatives anticipées sont terminées, la politologue Amaka Emordi prend la température du pays.
Quelle est l’importance de ces élections ? La démocratie est-elle solidement établie au Sénégal ?
La récente alternance au Sénégal et les élections législatives reflètent l’importance cruciale du respect des principes démocratiques et de l’État de droit. La décision de M. Sall de renoncer à un troisième mandat inconstitutionnel en juillet 2023, suivie de l’élection du candidat de l’opposition Bassirou Diomaye Faye, est la preuve de la résilience de la démocratie sénégalaise.
Cette transition démocratique, caractérisée par une forte participation des électeurs et des élections pacifiques, témoigne de l’engagement de la nation envers la gouvernance constitutionnelle.
M. Faye a promis que les élections législatives du 17 novembre seraient libres, démocratiques et transparentes. Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore annoncés, le Pastef, le parti au pouvoir, semble en mesure de remporter la majorité des 165 sièges de l’Assemblée nationale.
Les principaux leaders de l’opposition sénégalaise, dont l’ancien président Sall, ont reconnu leur défaite et félicité le parti au pouvoir. Les élections législatives témoignent de la volonté des citoyens d’institutionnaliser les principes démocratiques au Sénégal.
Les dirigeants du pays ont choisi la voie du « changement par les urnes ». Ils ont reconnu que les élections offrent aux citoyens un moyen pacifique et légal d’influencer leurs dirigeants et leur gouvernement.
C’était très important pour un pays qui avait connu des protestations de masse et des violences après la décision initiale du président de reporter l’élection à une date indéterminée.
L’élection du Sénégal a renforcé la solidité de ses institutions démocratiques.
Les troubles civils étaient dus en grande partie à des problèmes judiciaires impliquant le leader de l’opposition Ousmane Sonko. Ses partisans - principalement des jeunes désillusionnés confrontés à des difficultés économiques - avaient organisé des manifestations.
Le gouvernement a été contraint de respecter les principes démocratiques.
L’élection de Faye a marqué une alternance pacifique, démontrant l’efficacité des processus démocratiques dans les transitions politiques.
Avec un taux de participation élevé de 61,3 %, l’élection présidentielle a souligné l’engagement du Sénégal en faveur de la démocratie constitutionnelle.
Les événements au Sénégal contrastent avec d’autres nations africaines comme la Guinée équatoriale et le Cameroun qui sont aux prises avec l’instabilité démocratique.
Quelles sont les plus grandes menaces pour la démocratie au Sénégal ?
Les défis auxquels sont confrontées les institutions sénégalaises comprennent la faiblesse de la gouvernance, la corruption et la captation de l’État.
Le Sénégal obtient de meilleurs résultats en matière d’indices de corruption que ses pairs d’Afrique de l’Ouest. Pourtant, le clientélisme, le népotisme et la corruption administrative étaient évidents sous les administrations d’Abdoulaye Wade et de Sall.
Ces faiblesses entravent la prestation des services publics, sapent la limitation des mandats et contribuent à l’instabilité politique et économique.
Les problèmes qui en résultent comprennent des tensions démocratiques et des prises de décision à courte vue.
M. Faye s’est engagé à rompre avec les pratiques du passé et à gouverner dans la transparence.
Dans toute l’Afrique, le désir de progrès démocratique a trouvé un écho dans de nombreuses nations, notamment au Cap-Vert, en Afrique du Sud, en Namibie, au Rwanda et au Liberia
L’importance des élections est soutenue par des organisations internationales telles que l’Union africaine, par le biais d’initiatives telles que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
Mais dans de nombreux pays, la corruption, la manipulation des élections et l’enracinement des structures de pouvoir sapent les intentions démocratiques. Les défis de la démocratie en Afrique sont les suivants :
• des institutions démocratiques fragiles et faibles
• la corruption omniprésente
• la captation de l'État
• la limitation des mandats
• les questions de culture politique - croyances, sentiments et valeurs partagés par une population concernant le système politique de son pays
• l'instabilité économique
• des problèmes structurels liés à la faiblesse de la société civile, à la faiblesse de l'économie, à l'absence d'opposition crédible et aux interventions militaires récurrentes, entre autres.
Le Sénégal a maintenu sa stabilité grâce à des élections régulières, des alternances pacifiques et un cadre constitutionnel solide.
Cette stabilité a permis au Sénégal d’éviter les coups d’État militaires et les troubles politiques importants. Sa démocratie est fondée sur le consensus social, dans le respect de la diversité communautaire et religieuse.
Qu’est-ce qui garantira la résilience de la démocratie sénégalaise ?
L’État doit éviter les écueils tels que le non-respect de la limitation des mandats, la restriction de la participation politique des citoyens et la mise en œuvre de réformes inconstitutionnelles.
Le respect des principes démocratiques est essentiel pour maintenir la confiance dans les institutions gouvernementales et préserver l’intégrité démocratique du pays.
Ces meilleures pratiques mondiales consolideront la démocratie constitutionnelle au Sénégal.
1. Gouvernance inclusive et participation: Cela signifie qu'une variété de parties prenantes doit participer activement aux procédures de prise de décision.
2. La primauté du droit et l'indépendance judiciaire: Des bases juridiques solides, la protection des nominations judiciaires contre l'influence politique et l'amélioration de l'éducation juridique et de la formation des juges et des autres professionnels du droit sont des exemples de meilleures pratiques. Le Botswana est un exemple à cet égard.
3. Intégrité et responsabilité électorales: La consolidation de la démocratie passe par des élections libres et équitables. Le système électoral du Ghana est un bon exemple car il a une histoire de passations de pouvoir pacifiques et de commissions électorales indépendantes.
4. La corruption affaiblit les institutions et érode la confiance du public. Elle constitue une menace sérieuse pour la démocratie constitutionnelle.
5. La liberté des médias et l'accès à l'information : Des médias libres et impartiaux sont importants pour contrôler les actions du gouvernement et encourager les discussions au sein du public.
6. L'éducation est importante pour la démocratie car elle aide les gens à comprendre leurs droits et leurs devoirs en tant que citoyens. Le Ghana a fait du bon travail en matière d'enseignement de la politique et des devoirs civiques dans les écoles et les communautés. Des pays comme le Tchad, où les gens ne sont pas bien éduqués ou impliqués dans des activités civiques, luttent davantage avec la démocratie.
Quelles leçons peut-on tirer du Sénégal ?
L’élection du candidat de l’opposition, M. Faye, ainsi que les élections législatives anticipées qui viennent de s’achever, ont marqué une transition pacifique du pouvoir. Elles ont montré comment les processus démocratiques peuvent apporter des changements politiques significatifs.
La victoire de Faye a été d’autant plus remarquable que le taux de participation a été élevé (61,3 %).
À mon avis, cela montre l’attachement profond des citoyens sénégalais au processus démocratique et à l’intégrité du processus électoral. Et ce, malgré les défis posés par les troubles civils antérieurs impliquant Ousmane Sonko.
AMAKA EMORDI
Lecturer, Political Science, Obafemi Awolowo University theconversation.com
LA BAIE DE HANN DEFIGUREE PAR LA POLLUTION
Dans le cadre de la Biennale Dak’Art2024, la fête de l’Art contemporain africain, une exposition Off s’est tenue à la cocoteraie de Hann-Plage.
Nichée au cœur de Dakar, la baie de Hann, autrefois lieu de rêve et de repos, est aujourd’hui le théâtre d’une lutte environnementale poignante. Dans le cadre de la Biennale Dak’Art2024, la fête de l’Art contemporain africain, une exposition Off s’est tenue à la cocoteraie de Hann-Plage. Cet événement a rassemblé artistes et citoyens autour d’un objectif commun : éveiller les consciences face aux injustices environnementales qui ravagent ce lieu emblématique.
Autrefois, la baie de Hann était un paradis naturel, où la clarté des eaux et la richesse de la faune marine offraient un spectacle enchanteur. Aujourd’hui, ce tableau idyllique a laissé place à une réalité sombre. Les eaux sont polluées, les déchets s’amoncellent et les espèces marines disparaissent. La faune et la flore qui faisaient la fierté de la baie ne sont plus qu’un lointain souvenir.
Françoise Olswaker, photographe belge vivant à Dakar, a capturé cette transformation tragique. «Quand je suis arrivée ici, ce qui m’a frappée, c’est l’état de dégradation. Les déchets, la pollution de l’eau, les animaux morts sur la plage... C’est un spectacle triste», décrit-elle. Ses photos, exposées dans la cocoteraie, montrent la baie telle qu’elle est aujourd’hui, mais aussi telle qu’elle était dans les années 1970, avant que la pollution industrielle et domestique ne prenne le dessus.
UN CRI DU CŒUR DES ARTISTES
L’exposition Off à la cocoteraie a été orchestrée par Serimacen Sène, artiste sénégalais reconnu, qui a fait de cet espace un lieu de rassemblement pour la sensibilisation environnementale. «Cette cocoteraie, je l’ai créée avec mes propres moyens. C’est un projet non lucratif, destiné à reboiser et à restaurer cet environnement que nous avons perdu», explique-t-il.
La cocoteraie est devenue un refuge pour la nature et l’art. Les œuvres présentées ici, notamment celles de Serimacen Séne et d’artistes ivoiriens, belges et sénégalais, reflètent les enjeux actuels de la baie. La thématique centrale est l’Eveil. Car, comme le souligne M. Sène, «le premier réveil doit être celui de notre environnement immédiat».
Le contraste entre les tableaux de Françoise, qui montrent la beauté, dans le passée, de la baie, et les clichés actuels de cette «bombe environnementale», est saisissant. Les artistes dénoncent aussi la pêche abusive des requins, dont les ailerons sont revendus à prix d’or sur le marché international, au détriment des écosystèmes marins. Un jeune artiste ivoirien a également marqué l’exposition avec ses créations faites à partir de déchets plastiques, transformant ces polluants en œuvres d’art. Pour l’artiste plasticien Sène, cet engagement est essentiel : «L’art doit non seulement dénoncer, mais aussi proposer des solutions».
PLUS QU’UN EVENEMENT ARTISTIQUE, UN APPEL VIBRANT A LA RESPONSABILITE COLLECTIVE
Malgré cette situation alarmante, la cocoteraie de Hann Plage offre un souffle d’espoir. L’espace verdoyant, ponctué de cocotiers et d’oiseaux, est un havre de paix dans un environnement urbain pollué. Ce projet de reboisement, porté par l’artiste environnementaliste Sène, démontre qu’il est possible de restaurer la nature, même dans les zones les plus dégradées.
La cocoteraie symbolise un modèle de résilience. Chaque cocotier planté produit jusqu’à 200 noix de cocos par an, contribuant à la fois à l’écosystème et à l’économie locale. Ce projet, qui s’étend sur plusieurs kilomètres, montre qu’avec patience et détermination, un changement est possible.
L’exposition Off de la cocoteraie est bien plus qu’un événement artistique. Elle est un appel vibrant à la responsabilité collective. Les artistes, comme Françoise et Sène, ne se contentent pas de montrer la réalité : ils invitent chacun à agir, à travers des gestes simples, mais significatifs.
Dans un monde où l’injustice environnementale est trop souvent ignorée, cette exposition rappelle que l’art peut être un puissant levier de transformation. La baie de Hann, malgré ses cicatrices, reste un symbole d’espoir et de mobilisation. Dak’Art 2024 célèbre l’art contemporain africain. Mais, à Hann-Plage, elle célèbre surtout la lutte pour un avenir durable. Un avenir où l’art, l’écologie et la communauté s’unissent pour protéger notre patrimoine commun.
MBAYANG THIAM ET LES AIGLES DE LA MEDINA NOMMEES
Les Aigles de la Médina seront présentes lors de la cérémonie des CAF Awards prévue le 16 décembre 2024, à Marrakech, au Maroc.
Les Aigles de la Médina seront présentes lors de la cérémonie des CAF Awards prévue le 16 décembre 2024, à Marrakech, au Maroc. Le club sénégalais fait partie des huit formations nommées pour le trophée de meilleur club féminin de l’année. Il en est de même pour Mbayang Thiam qui a été nommée pour le trophée de meilleur entraineur de l’année d’une équipe féminine.
La Confédération africaine de football (CAF) a révélé hier, mercredi 20 novembre 2024, la liste des nommés pour les catégories féminines des CAFAwards24, à l'approche de la tant attendue cérémonie de remise des prix prévue le 16 décembre prochain a Marrakech. Les Aigles de la Médina qui ont vécu un parcours pour le moins douloureux lors de leur première participation à la Ligue des Champions féminine de la CAF, éliminées dès la phase de groupes après trois défaites en autant de sorties. Mais cela n’entachera certainement pas la magnifique saison que viennent de passer les Médinoises.
LES MEDINOISES PLEBISCITEES PAR LA CAF
Plus que pour la brillante qualification à la C1 via le tournoi qualificatif zonal, ce sont les performances sur la scène nationale qui ont marqué les esprits durant la campagne 2023-2024. Après plus de 15 ans de disette, elles ont remporté la D1 féminine sénégalaise, avant de conclure une superbe saison avec la Coupe du Sénégal dames. Cela pouvait donc difficilement passer inaperçu, notamment aux yeux des observateurs du football féminin au niveau de la Confédération africaine de football. Hier, mercredi 20 novembre 2024, la CAF a effectivement dévoilé le nom des huit clubs féminins nommés pour le trophée de meilleur club de l’année lors de CAF Awards 2024 (Maroc, 16 décembre). Et les Aigles sont présentes, aux côtés de formations comme l’AS FAR et les Mamelodi Sundowns.
MBAYANG THIAM NOMMÉE POUR LE TROPHÉE DE MEILLEUR ENTRAÎNEUR
En plus des Aigles de la Medina, le Sénégal est aussi honoré par la présence de Mbayang Thiam. Même si la jeune technicienne fait office d’outsider face à des favoris comme Mohamed Amine Alioua ou encore Chris Danjuma. Toutefois, son parcours atypique attire l’attention. Entraîneuse de l’AS Bambey et en même temps sélectionneuse de l’Equipe Nationale U20 féminines du Sénégal, qu’elle a failli de peu qualifier à la Coupe du Monde, Mbayang Thiam a pris position, il y a quelques semaines, sur le banc des Aigles de la Médina. Aux côtés de son complice Cheikh Oumar Diouf, elle a alors réussi à hisser les doubles championnes en titre du Sénégal à leur première Ligue des Champions. Une performance qui lui permet de figurer parmi les 10 techniciens nommés pour le titre de meilleur entraîneur de l’année à l’occasion des CAF Awards 2024.