DE HAUTS RESPONSABLES DE L’ARMEE NIENT UNE EVENTUELLE INTERVENTION MILITAIRE
Ainsi, de hauts responsables de l’Armée rejettent une éventuelle intervention de l’Armée dans un cas particulier comme l’affaire Ousmane Sonko - Adji Sarr. Honnêtement, disent-ils, l’Armée n’est pas concernée

Le maintien de l’ordre fait partie des missions de l’Armée qui n’intervient que par réquisition. Son intervention n’est faite qu’en dernier lieu et en cas de situation exceptionnelle seulement. L’Armée ne réagit que par réquisition lorsque la police nationale et la gendarmerie nationale sont débordées. Elle intervient dans des situations où la sécurité nationale est réellement en jeu et la stabilité des institutions compromise.
Les politiques et autres observateurs dans certaines télévisions et radios confondent par mégarde ou autres causes la forte présence de la gendarmerie nationale et de la police nationale dans des points stratégiques du pays lors des déplacements de Ousmane Sonko pour les besoins de son procès à la présence de l’Armée nationale sur le terrain. Ces affirmations sont totalement erronées et induisent en erreur une certaine frange de la population non instruite. Ces images d’hommes lourdement armés, casqués, munis de boucliers en plexiglas et bien positionnés avec de engins sophistiqués, entre autres équipements, avaient installé une certaine inquiétude du côté des populations. D’autres se demandent s’il y a lieu de mobiliser à coût de millions les troupes pour, dit-on, intervenir, en cas d’éventuels débordements. Mais des hommes au cœur du commandement militaire ont apporté des explications sur la démarche et la procédure pour l’intervention de l’Armée. Selon nos interlocuteurs, la descente de l’Armée sur le terrain est conditionnée par des situations extrêmes de troubles. En ce qui concerne le maintien de l’ordre au Sénégal, il y a les forces de première catégorie, les forces de deuxième catégorie et les forces de troisième catégorie.
Ainsi, de hauts responsables de l’Armée rejettent une éventuelle intervention de l’Armée dans un cas particulier comme l’affaire Ousmane Sonko - Adji Sarr. Honnêtement, disent-ils, l’Armée n’est pas concernée. « Nous, militaires, ne sommes pas du tout concernés. Et, il n’y avait pas d’ordre particulier ». Ils précisent que l’intervention de l’Armée n’est pas automatique. Elle nécessite que l’autorité administrative ou judiciaire requière l’intervention de la Grande muette par le biais du gouverneur, du préfet, entre autres... Seuls ces derniers sont habilités à requérir les forces militaires pour intervenir dans le cadre du maintien de l’ordre. « Il y a des forces militaires et paramilitaires, chacun dans sa mission avec ses spécificités. Ce n’est pas parce que qu’on voit beaucoup de monde dans la rue avec véhicules, fusils, chars et autres engins impressionnants dans les carrefours que l’Armée est sortie », soulignent-ils.
Ces hauts gradés de l’Armée recommandent aux populations de savoir reconnaître les déploiements pour la sécurité publique dans ces cas précis. Ils rappellent que le Roi Louis 14 appelait ses artilleries « l’ultime argument du Roi ». L’Armée, c’est le dernier recours. « L’Armée n’a pas vocation à intervenir sur des cas particuliers. Et, même si, elle intervient, c’est très bien encadré », conclut-on.