KHADIM SÈNE DÉMASQUÉ
Le commerçant se faisait passer pour le commissaire de Dieuppeul

Alors qu’il voulait se faire passer pour un commissaire de police, le commerçant Khadim Sène a été démasqué et traduit en justice. Il a comparu hier pour «usurpation de fonction». Alors que son acolyte Moustapha Kane a été jugé pour «extorsion de fonds» avant d’être relaxé. Khadim Sène écopé d’une peine de 3 mois assortie de sursis.
On a l’impression que les faits sont sortis d’un film de science-fiction. Il s’avère en effet que le commerçant Moustapha Kane voulait entretenir des relations sexuelles avec sa cliente, Aïssatou Sow. Devant le refus de cette dernière, Moustapha Kane a sollicité les services de son ami Khadim Sène qui s’est fait passer pour le commissaire de la Police de Dieuppeul. A cause de ces faits, ils ont été traduits devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar.
Les faits remontent au 22 février dernier et se sont déroulés au Marché Hlm 5. Ce jour-là, la plaignante était venue faire des emplettes dans la boutique du commerçant Moustapha Kane. Ce dernier lui a vendu différents tissus à hauteur de 190.000 FCFA, alors qu’elle ne détenait par devers elle que 170.000 FCFA. Ne disposant pas de la somme requise, elle a demandé à sa sœur de lui envoyer 20.000 francs. Entre temps, elle s’est rappelée qu’elle a oublié sa carte d'identité pour effectuer le retrait. «Lorsque je lui ai dit que j'habite aux Parcelles Assainies, le commerçant a en profité pour me dire qu'il avait un rendez- vous là-bas.
C’est ainsi que nous nous sommes rendus chez moi. A notre arrivée, je l’ai installé dans le salon», indique Aïssatou Sow. Constatant que la maison est déserte, Moustapha Kane lui a fait des avances en vue d'entretenir des rapports sexuels avec elle. «Je l’ai remis à sa place et il m'a empoignée. Aussitôt, il a joint au téléphone un nommé Khadim Sène qui s'est présenté comme un commissaire de Police servant à Dieuppeul. Ce dernier m'a demandé de restituer tous les tissus que j'ai achetés, sinon il va envoyer ses éléments venir me cueillir. Quand j'ai voulu lui expliquer, il n'a rien voulu comprendre. Pis, il m'a taxée de prostituée et a menacé de me déférer au parquet», raconte la plaignante.
Ses déclarations ont été confortées par le prévenu Moustapha Kane qui reconnait s’être rendu chez la dame, tout en jurant qu’il ne s’est rien passé. Pour se dédouaner, il soutient qu’il voulait seulement connaître son domicile et récupérer le restant de son argent qui s'élève à 45.000 francs.
«Dans sa maison, Mme Sow était nerveuse et elle m'a enfermé dans son domicile. C’est dans ce cadre que j’ai appelé mon ami Khadim Sène pour qu'il vienne à mon secours», s’est-il défendu. Abondant dans le même sens, son acolyte, Khadim Séne qui a été une fois condamné pour les mêmes faits a reconnu s'être présenté comme le commissaire Sène dans le but d'aider son ami. Si le procureur s’en est rapporté à la sagesse du Tribunal, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. Prononçant le verdict, le tribunal a condamné Khadim Sène à 3 mois assorti du sursis. Plus chanceux, son co-prévenu a été relaxé purement et simplement.