KIBILY TOURE RATE SON ENTREE EN GARE…
« Vous êtes payés à ne rien faire ». Ces propos qualifiés « d’insulte » et adressés aux travailleurs du rail par le nouvel administrateur de Dakar-Bamako-Ferroviaire (DBF) qui a pris fonction le 26 octobre

Ce d’autant que la « situation catastrophique » que traverse la dite entreprise agonisante, a entraîné selon ces derniers, « la dislocation des familles ferroviaires complètement décimées ».
« Il est temps que le peuple sénégalais comprenne que les cheminots sont payés à ne rien faire parce que qu’il n’y a pas d’activité. Aujourd’hui, cette structure ne fonctionne pas et malgré tout l’Etat du Sénégal paye. Ce qui s’est passé, c’est tout sauf un problème de salaire ou de dû. On ne leur doit absolument rien. Je considère même qu’aujourd’hui l’Etat subventionne socialement ». C’est la réaction du nouvel administrateur de Dakar-Bamako-Ferroviaire, suite au mouvement d’humeur des cheminots qui réclamaient des « mois d’arriérés de salaires, une situation sociale et économique, une revalorisation du travailleur ». M. Kibily Touré, qui a proposé le « confortement » » comme « solution provisoire » en attendant la tenue de la rencontre inter-états entre le Sénégal et le Mali, a été très prompt à réagir pour « rétablir la bonne information » selon laquelle « ce que les travailleurs ont dit n’est pas avéré, parce que depuis de nombreux mois l’entreprise ne fonctionne pas ». Mais beaucoup de Thiessois soutiennent que « déjà le nouveau directeur général de Dakar-Bamako-Ferroviaire a failli à la mission qu’il s’est assignée ». Et d’expliquer que « les cheminots ne sont pas seulement des travailleurs mais une famille, une communauté qui a fait un tant soit peu l’histoire de Thiès et du Sénégal, a galéré, accompagné l’Etat dans la vie de cette entreprise que l’on veut ‘’tuer’’ aujourd’hui pour la survie du Ter qui a englouti des centaines de milliards FCFA ».
Devant le nouvel administrateur de Dakar-Bamako ferroviaire qui a plaidé pour un plan d’action d’urgence de 20 milliards de francs destiné à la reprise des activités de ladite société presque à l’arrêt depuis 6 mois, les cheminots ont fait état de leurs inquiétudes par rapport à l’avenir de leur entreprise. Laquelle, d’après eux, est dans une situation « catastrophique ». Des travailleurs qui se disent confrontés à des retards de salaires, de sérieuses difficultés de prise en charge médicale, de non-reversement de leurs cotisations sociales entre autres problèmes. Ils pensent que « Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) est encore loin d’être sur les rails de l’émergence. Au contraire, soutiennent-ils, c’est un outil de travail moribond. Quant à l’Etat, il lui est reproché un manque de volonté dans le cadre du processus de relance « et c’est ce qui se lit à travers la décision de débloquer des centaines de milliards de FCFA pour le projet du Train Express Régional (TER) et laisser des miettes à Dakar-Bamako-Ferroviaire, laquelle n’a besoin que de 50 milliards de FCFA pour se remettre sur les rails ».
Les cheminots qui rappellent au nouveau directeur général de DBF que « déjà sur une liste de près de 200 de nos collègues partis à la retraite sans percevoir leur dû, plus de 20 % sont décédés, d’autres sont gravement malades et ne peuvent pas se soigner ». Les cheminots se disent dans une situation où leurs conditions économiques se sont fortement dégradées, dans une prolétarisation humiliante. A Thiès, en tout cas, beaucoup se sont offusqués de la « sortie insultante » du nouvel administrateur à l’endroit de « ceux-là qui ont participé à la décolonisation de ce pays et qui sont aujourd’hui traités comme des moins que rien par des autorités qui ne veulent pas trop s’occuper de leur sort, au point que nombre d’entre eux tombent malades et n’ont nulle part où se soigner, ou sont en train de passer de vie à trépas ». Ils rappellent que du temps du Président Abdou Diouf, il y avait 14 gares en ligne continue, aujourd’hui il n’y a que 4 gares», soutiennent nos cheminots selon qui « il n’y a, à présent aucune politique ferroviaire, encore mois une volonté de relancer la boite ».