LES POPULATIONS DES VILLAGES DU NARANG-OUEST ADHERENT A LA DEMARCHE DU GRPC DE ROBERT SAGNA
C’était lors d’un grand forum organisé samedi dans le village de Macouda, situé à moins d’un kilomètre de la frontière gambienne, en présence de milliers de personnes parmi lesquelles des combattants du Mfdc Mouvement des forces démocratiques de Casamanc

Les populations du Narang-ouest, un terroir qui regroupe une dizaine de villages situés le long de la frontière gambienne, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Ziguinchor, se disent prêtes à accompagner et soutenir les initiatives de paix du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), dirigé par Robert Sagna. Elles ont notamment souscrit leur adhésion à la démarche du GRPC qui consiste à bâtir la paix en Casamance à partir des villages en s’appuyant sur les populations qui sont les parents directs des porteurs d’armes, présents dans le maquis. C’était lors d’un grand forum organisé samedi dans le village de Macouda, situé à moins d’un kilomètre de la frontière gambienne, en présence de milliers de personnes parmi lesquelles des combattants du Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de Casamance).
Un forum qui a été présidé par Robert Sagna qui était à la tête d’une forte délégation composée, entre autres, de l’ancien ministre Youba Sambou, de la députée de Ziguinchor Rama Diatta, des professeurs Nouha Cissé et Ibrahima Ama Diémé, de Yaya Mané et de Atab Bodian, tous membres du GRPC. Selon Lamine Diatta, qui parlait au nom du collectif des chefs de village de la zone, les populations du Narang-ouest saluent et approuvent totalement la démarche inventée par le GRPC en vue de ramener la paix en Casamance. Il assure que tous les chefs de village, les imams, les notables et leschefstraditionnelssont dans une dynamique de servir d’appuis pour parler et convaincre les combattants du Mfdc de leur zone de déposer les armes et de prendre langue avec le gouvernement par le biais de Robert Sagna et ses lieutenants pour trouver une solution pacifique à la crise. ‘’Nous adhérons à cette démarche du RGPC pour que la paix soit installée à partir des villages avec la participation des populations. Nous tenons à rassurer Robert Sagna et son équipe, qu’ils sachent que nous allons apporter notre collaboration pour que leur démarche puisse permettre de ramener la paix. Nous sommes prêts aujourd’hui pour que nos frères et fils qui sont de l’autre côté (Ndlr, dans la forêt) acceptent de déposer leurs armes et de revenir au village. Nous n’avons même pas attendu ce forum pour nous lancer dans ce travail qui n’est certes pas facile mais peut être réussi.
Dès que les responsables du GRPC nous ont expliqué la démarche qu’ils ont préconisée pour apporter la paix à la Casamance, nous nous sommes mis tout de suite au travail pour essayer d’avoir des résultats parce que nous avons besoin de cette paix afin de pouvoir développer notre zone. Donc, nous avons anticipé ce travail bien avant la tenue de ce forum qui, nous l’espérons, sera un déclic pour la paix dans toute notre zone et au-delà dans tous les villages de l’arrondissement de Diouloulou qui ont tous payé un lourd tribut avec ce conflit de la Casamance’’, a assuré Lamine Diatta, le porte-parole des villages du Narang ouest. A l’en croire, le contact est déjà établi avec les combattants de leur zone et que le dialogue est déjà en cours.
Le contact établi avec les combattants
‘’Nous sommes déjà en contact avec les combattants originaires de notre zone parce que ce sont nos fils, nos frères et certains sont nos élèves. Donc nous y sommes, nous sommes en train de négocier avec nos fils qui sont dans la rébellion et Dieu merci beaucoup d’entre eux ont commencé à comprendre et à venir vers nous. Donc les fruits commencent à tomber, vous avez vu vous-même tout à l’heure ce combattant qui est venu témoigner publiquement par rapport à sa nouvelle position. Avant, nous n’osions jamais aller vers eux mais aujourd’hui, nous avons l’audace de les approcher et de vivre avec eux. Depuis l’année dernière, les choses évoluent positivement et nous sommes très optimistes pour la suite. A force de dialoguer, de parler avec les combattants, ils nous comprennent. Nous allons poursuivre ce travail, surtout que la communication que nous utilisons quand on leur parle semble bien les convaincre. S’il y a une bonne communication, il devrait être facile de régler les choses’’, a encore ajouté Lamine Diatta. ‘’Quand on les rencontre, on essaie de les sensibiliser pour leur dire que cette Casamance nous appartient à nous tous. Donc, nous avons tous intérêt qu’elle retrouve la paix et qu’elle se tourne vers le développement pour le grand bonheur de ses fils’’, a expliqué en conclusion le porte-parole des chefs de villages du Narang ouest. Même assurance chez Abdoulaye Badji, le maire de Kataba, commune dont dépend le Narang-ouest qui assure que les populations de la zone ont adopté, sans réserve, cette approche de Robert Sagna et ses collaborateurs.
Certes, dit-il, nous ne pouvons pas forcer nos fils combattants à déposer les armes mais nous ferons tout ce qui est possible pour les y convaincre. ‘’Nous avons pri sla position d’apporter notre collaboration pour que l’idée du ministre d’Etat Robert Sagna et son groupe puisse se concrétiser afin qu’on puisse avoir une paix définitive. Nous adhérons parfaitement à cette démarche. Nous ne pouvons pas pousser les combattants, bien qu’ils soient originaires de chez nous et soient nos fils ou frères, mais nous sommes prêts à négocier avec eux afin qu’ils acceptent de le faire et d’ouvrir un dialogue avec l’Etat car c’est par le dialogue qu’on peut finir ce conflit. Nous avons même commencé à les rencontrer et d’évoquer le sujet parce que nous avons besoin de cette paix pour mettre fin à nos souffrances. Cette zone était complétement désertée à cause du conflit vers 2001, donc nous faisons partie des populations qui ont été le plus victimes de cette guerre en Casamance’’, a confié Abdoulaye Badji. Il faut noter que ce forum a été marqué par la présence d’un groupe de combattants du Mfdc ayant des bases dans la zone. Ces combattants étaient venus spécialement pour rencontre Robert Sagna et son GRPC.
La rencontre s’est tenue à huis-clos, donc loin des micros et des oreilles de la presse. Mais si l’on en croit des sources y ayant pris part, les maquisards se sont engagés à déposer leurs armes et à ouvrir un dialogue avec le gouvernement dans un cadre unitaire de Atika, leur branche armée qui est actuellement très divisée.