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«ABDOULAYE WADE ETAIT DANS L’ESPRIT DE KWAME NKRUMAH»

Palabres avec… José Pentoscrope, économiste et initiateur du prix Fetkann Maryse Conde

Recueillis par Fadel LO  |   Publication 22/10/2021

Responsable associatif et militant des Droits de l’Homme, José Pentoscrope est particulièrement sensible au devoir de mémoire. Le prix Fetkann Maryse Condé est organisé par le CIFORDOM, le Centre d’Information, Formation, Recherche et Développement pour les originaires d’Outre-mer. Cette association, basée à Massy, est présidée M. Pentoscrope. Economiste, il est l’initiateur de ce prestigieux prix. Le prix Fetkann encourage la participation de tous les citoyens du monde quels que soient leur origine, leur âge et leur nationalité. Mis en place en 2004, suite à l’application de la loi Taubira du 10 mai 2001, il récompense des productions littéraires. Il a choisi Dakar et le Théâtre Daniel Sorano pour annoncer la prochaine remise de prix prévue au mois de novembre à Paris et aussi pour célébrer les 20 ans d’existence de cet événement qui a fini par s’imposer malgré les difficultés. Rencontre avec un militant soucieux de réparer les nombreuses injustices subies par le peuple Noir.

M. Pentoscrope, parlez-nous des difficultés que vous rencontrez dans l’organisation de ce prix ?

Nous rencontrons énormément de difficultés, car c’est un prix vraiment militant. Il est né avec une forte opposition. Parce que nous nous attaquons à de vieilles citadelles. Du moins, on nous a juste pris pour des opposants qui voulaient faire bouger les lignes. Or ce n’était pas du tout le cas. Nous voulions juste être nous-mêmes et permettre à ceux qui viennent de chez nous d’avoir également un prix. C’est vraiment notre seul objectif. La plupart des jurys des grands prix sont entre eux. Le jury du prix Fetkann est un jury composé de tout le monde. Nous récusons la notion de races. Nous ne parlons jamais en termes de couleurs. Nous parlons en termes d’humains. Il n’y a pas de problèmes de couleurs ou de compétences. Les gouvernements de l’époque pensaient que le prix s’en prenait à la France par rapport à l’esclavage et à la colonisation.

D’habitude, vous sélectionnez presque une centaine de livres. Comment se fait alors le choix au vu du nombre important d’œuvres choisies ?

Cela fait aussi partie des difficultés que nous rencontrons. Lorsque vous voulez lire des livres, d‘abord il faut les acheter. La première difficulté pour une association pauvre a été de demander des subventions que nous n’obtenions pratiquement jamais. Dans un domaine comme celui-là, les portes sont le plus souvent fermées. C’est ce qui explique d’ailleurs que nous avons procédé avec prudence. Nous avons voulu d’abord avoir des fondements solides avant de nous lancer. Lorsque nous avons fait le tour des éditeurs en leur disant que nous allions lancer ce prix. Ils nous ont dit oui mais il fallait acheter. Nous avons donc constitué un petit fonds de réserve avant de démarrer. Ainsi on a attendu deux ans avant de lancer nos activités. Le Prix a été créé en 2001, mais la première dotation a eu lieu en 2004. Après avoir réussi à glaner quelque chose durant deux à trois ans, nous avons contacté les éditeurs en leur demandant deux livres pour les faire circuler parmi les membres du jury. Ils nous ont dit qu’ils peuvent nous donner un, mais qu’il faut acheter le deuxième. Ce premier écueil passé, il fallait trouver des membres du jury compétents mais également sérieux.

Cela veut-il dire que rien n’a été facile pour vous dans le cadre de l’organisation de ce prix ?

Effectivement, il a fallu toujours se battre un peu plus pour faire ses preuves et convaincre les plus sceptiques. Nous devions répondre à certains critères et faire comme tous les autres car les prix sont remis à date fixe. Nous avons choisi le mois de novembre pour notre part. Et depuis 2004, nous remettons les prix toujours la troisième semaine du mois de novembre à Paris. Et la cérémonie de remise a eu lieu au café de Flore. Ce lieu constitue un sommet de la culture française car c’était le fief de Jean Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Pourtant, lorsque l’équipe qui organise l’événement s’est rendue pour la première fois au café de Flore pour demander d’y organiser la manifestation, la réponse fut négative. On nous a rétorqué que nous n’étions pas sérieux ni rigoureux et si on vous accepte, vous allez gâcher la réputation de la maison. On ne s’est pas découragé pour autant et nous avons cherché des soutiens dont un académicien que nous connaissions. Cet académicien nous a suivis car il était avec nous pour l’inauguration de la salle Toussaint Louverture. Il s’est dit que si nous étions capables de faire ça, nous devrions pouvoir relever ce nouveau défi sans problèmes. Ainsi, il a plaidé notre cause au niveau de la Direction du Café Flore et finalement nous avons pu accéder au lieu pour organiser notre première cérémonie de remise de prix. Finalement, le Directeur nous a reçu et a accepté du bout des lèvres de nous accueillir. Il a tenu cependant à nous dire que c’était juste pour la première édition. Mais devant le succès de la cérémonie, c’est lui-même qui m’a proposé de revenir la prochaine fois. A l’entendre, au vu de la qualité des personnes qui étaient venues mais aussi des lauréats et de la qualité des débats, nous avions bien notre place au café Flore. Depuis, nous n’avons jamais quitté les lieux. L’année dernière, nous n’avons pas pu organiser à cause du confinement. L’autre difficulté est liée à la catégorie « Jeunesse ». Lorsque vous demandez à des enseignants de lire des livres hors programme, ce n’est jamais facile et il faut les relancer constamment pour arriver à les convaincre. Voici en gros les difficultés.

Pourquoi avez-vous choisi Dakar pour votre point de presse ?

Je suis très heureux d’être au Sénégal car j’ai besoin de l’aide des Sénégalais pour ce prix. Je souhaite y trouver des ambassadeurs du prix Fetkann à cause de la qualité des intellectuels du pays de Senghor. Les Sénégalais sont des ambassadeurs de leur propre dignité. Et c’est assez suffisant pour justifier le choix de Dakar qui me ravit au plus haut point.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à choisir Maryse Condé ?

En 2013, nos relations que nous avions aux Etats Unis nous ont convaincu qu’il fallait accoler quelque chose au Fetkann. La FetKann, c’est la fête de la canne à sucre. Parce qu’il faut savoir que l’esclavage a permis à nos ancêtres de travailler la canne à sucre avec beaucoup de difficultés, d’habilité et d’imagination. Ils ont réussi à la transformer en sucre. Ainsi, on a compris qu’il fallait accoler le nom d’une personnalité. Comme c’est un prix littéraire, on a forcément pensé à quelqu’un qui évolue dans le domaine de la littérature. On a alors ouvert une large concertation aussi bien en Afrique, aux Caraïbes, aux États Unis et dans l’Hexagone. Ensuite, il y a eu un certain nombre de noms qui sont sortis du lot. On a pensé à Senghor, à Toni Morrison, Aimé Césaire, René Maran, le premier lauréat du prix Goncourt etc. Finalement, on a choisi Maryse Condé qui est une grande militante et une grande écrivaine. Et surtout, ce qui est essentiel pour nous, elle avait un lien avec l’Afrique. Nous sommes panafricanistes et partisans des Etats Unis d’Afrique. C’est pour cela que j’ai bien aimé les relations que j’avais à l’époque avec le Président Wade parce qu’il avait bien compris tout cela. Il était vraiment dans l’esprit de Kwame Nkrumah qui était un des pères du panafricanisme. Ce lien important qui relie l’Afrique aux Caraïbes Maryse Condé l’a bien porté parce qu’elle a enseigné en Afrique. Ainsi, elle a eu à donner des cours au Sénégal, en Guinée, au Burkina Faso et par la suite elle a servi à l’Université de Columbia aux USA. Quand on lui a fait la proposition, elle a dit qu’elle a accepté parce que c’est un prix militant. C’est un prix qui prône l’humain. C’est aussi un prix qui prône l’égalité homme femme et elle est aussi militante féministe. Voilà la raison pour laquelle nous avons choisi Maryse Condé. Nous n’avons pas regretté notre choix parce que le monde entier a reconnu ses qualités. Puisqu’elle a eu le prix Nobel de littérature quelques temps après et d’autres grandes distinctions.

Quels sont les critères de choix pour les différents participants?

Nous recevons tous les textes qui font l’éloge de l’homme, du respect des autres et de la tolérance. Les textes que nous refuserons, par exemple, ce sont des textes de Monsieur Zemour. Des textes qui font l’apologie du racisme ne feront jamais partie de notre sélection. Nous n’avons pas de complexes à avoir car nous sommes aussi intelligents que tous les autres.

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