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MORT DE NGŨGĨ WA THIONG'O

L'écrivain kényan est décédé mercredi à 87 ans. Cet homme qui a consacré six décennies à documenter la transformation de l'Afrique et à défendre l'écriture en langues africaines laisse derrière lui une œuvre monumentale

Publication 28/05/2025

(SenePlus) - L'écrivain kenyan Ngũgĩ wa Thiong'o, figure emblématique de la littérature africaine moderne, est décédé à l'âge de 87 ans, a annoncé la BBC mercredi. Cet homme qui a consacré sa vie à documenter la transformation de son pays natal et à défendre l'écriture en langues africaines laisse derrière lui une œuvre monumentale de six décennies.

Né James Thiong'o Ngũgĩ en 1938 sous la domination coloniale britannique, l'auteur a grandi à Limuru dans une famille nombreuse d'ouvriers agricoles aux revenus modestes. Ses parents "ont économisé sou par sou pour payer ses frais de scolarité à Alliance, un internat dirigé par des missionnaires britanniques", rapporte la BBC.

L'enfance de Ngũgĩ sera marquée par les violences de la répression coloniale. Dans une interview citée par la BBC, "Ngũgĩ se souvenait être rentré chez lui depuis Alliance à la fin du trimestre pour découvrir que son village entier avait été rasé par les autorités coloniales." Sa famille fut parmi "les centaines de milliers contraintes de vivre dans des camps de détention pendant la répression du mouvement Mau Mau", ces combattants de l'indépendance.

Le traumatisme le plus profond survient lorsque son frère Gitogo est "abattu dans le dos par balle pour avoir refusé d'obéir à l'ordre d'un soldat britannique. Gitogo n'avait pas entendu l'ordre car il était sourd", relate la BBC.

En 1959, Ngũgĩ quitte le Kenya pour étudier à l'université Makerere en Ouganda, "qui reste l'une des universités les plus prestigieuses d'Afrique". C'est là que sa carrière littéraire prend son envol. Lors d'une conférence d'écrivains, il partage le manuscrit de son premier roman avec l'auteur nigérian respecté Chinua Achebe.

"Achebe a transmis le manuscrit à son éditeur au Royaume-Uni et le livre, intitulé Weep Not, Child, est sorti avec les éloges de la critique en 1964. C'était le premier grand roman en langue anglaise écrit par un Est-Africain", précise la BBC.

Le succès est immédiat. Ngũgĩ enchaîne avec deux autres romans populaires, A Grain of Wheat et The River Between. En 1972, le Times britannique déclarait que "Ngũgĩ, alors âgé de 33 ans, était accepté comme l'un des écrivains contemporains exceptionnels d'Afrique".

Le tournant de 1977 : rupture et engagement

L'année 1977 marque une transformation radicale. Ngũgĩ abandonne son nom de naissance James pour devenir "Ngũgĩ wa Thiong'o" et "abandonne sa langue de naissance coloniale". Il "abandonne aussi l'anglais comme langue principale de sa littérature et fait le vœu de n'écrire qu'en kikuyu, sa langue maternelle", explique la BBC.

Son dernier roman en anglais, Petals of Blood, publié cette année-là, marque également une radicalisation politique. Contrairement à ses précédents livres critiquant l'État colonial, ce roman "attaquait les nouveaux dirigeants du Kenya indépendant, les dépeignant comme une classe d'élite qui avait trahi les Kenyans ordinaires".

La même année, il co-écrit la pièce Ngaahika Ndeenda (I Will Marry When I Want), "un regard incisif sur la lutte des classes au Kenya". La réaction du gouvernement est brutale : "Sa représentation théâtrale fut fermée par le gouvernement du président Jomo Kenyatta et Ngũgĩ fut enfermé dans une prison de haute sécurité pendant un an sans procès."

Cette incarcération devient paradoxalement fructueuse. "Ngũgĩ écrit son premier roman en kikuyu, Devil on the Cross, en prison. On dit qu'il a utilisé du papier toilette pour écrire tout le livre, car il n'avait pas accès à un carnet", relate la BBC.

Libéré après l'accession au pouvoir de Daniel arap Moi, Ngũgĩ apprend quatre ans plus tard, "alors qu'il était à Londres pour le lancement d'un livre, qu'il y avait un complot pour le tuer à son retour au Kenya."

S'ensuit un exil de 22 ans aux États-Unis et au Royaume-Uni. Son retour au Kenya en 2004 tourne au drame : "des assaillants ont fait irruption dans l'appartement de Ngũgĩ, attaquant brutalement l'auteur et violant sa femme." Ngũgĩ a qualifié cette agression de "politique", selon la BBC.

Champion des langues africaines

En exil, Ngũgĩ devient "l'un des principaux défenseurs de la littérature écrite en langues africaines" face à la domination de l'anglais et du français. Dans son essai emblématique Decolonising the Mind, il pose cette question provocante : "Quelle est la différence entre un politicien qui dit que l'Afrique ne peut se passer de l'impérialisme et l'écrivain qui dit que l'Afrique ne peut se passer des langues européennes ?"

Cette position lui vaut même une brouille avec Chinua Achebe, celui-là même qui avait lancé sa carrière. "Ngũgĩ critique Chinua Achebe - l'auteur qui avait aidé à lancer sa carrière - pour avoir écrit en anglais. Leur amitié s'aigrit en conséquence", rapporte la BBC.

Au-delà de sa carrière littéraire, Ngũgĩ a connu de nombreuses épreuves personnelles. Marié et divorcé deux fois, père de neuf enfants dont quatre sont auteurs publiés, il plaisantait en 2020 : "Ma propre famille est devenue l'un de mes rivaux littéraires."

Des accusations de violence domestique ont également été portées par son fils Mukoma wa Ngũgĩ, qui a écrit sur les réseaux sociaux : "Certains de mes premiers souvenirs sont moi allant rendre visite à ma mère chez ma grand-mère où elle cherchait refuge", selon la BBC. Ngũgĩ wa Thiong'o n'a pas répondu à ces allégations.

Sa santé s'est détériorée ces dernières années. Diagnostiqué d'un cancer de la prostate en 1995 avec "trois mois à vivre", il s'est rétabli. Il a subi "une triple opération de pontage cardiaque en 2019 et a commencé à lutter contre une insuffisance rénale."

Malgré de multiples nominations, le prix Nobel de littérature lui a toujours échappé, "laissant ses admirateurs consternés à chaque fois que la médaille lui glissait entre les doigts", note la BBC.

Comme l'avait dit l'écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, Ngũgĩ était "l'une des lumières directrices de la littérature africaine". Sa disparition laisse "le monde des mots un peu plus sombre", conclut la BBC.

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