COMMENT L'ÉTAT VEUT MAÎTRISER SES DÉPENSES BTP
Fini les disputes sur les prix dans les marchés publics ? L'ANSD et l'ARCOP lancent un référentiel commun pour encadrer les révisions tarifaires dans le BTP. L'Indice des Coûts des Bâtiments et Travaux Publics entend rationaliser la gestion des contrats

Les variations des prix constituent souvent une source de conflit entre les acteurs de la commande publique. Pire, l'État peut subir malencontreusement ces fluctuations. C'est pourquoi l'ANSD, accompagné par l'ARCOP, a mis en place l'Indice des coûts de construction des Bâtiments et des Travaux Publics (IBTP) qui va servir désormais de référentiel aux parties contractantes d'un marché public.
L'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et l'Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) ont co-organisé hier un atelier de dissémination de l'Indice des Coûts des Bâtiments et Travaux Publics (IBTP). Celui-ci mesure l'évolution des coûts des principales activités de la construction des bâtiments et des travaux publics, appréhendés à partir des matériaux, des matériels, de la main d'œuvre, de l'énergie et du transport et enfin des biens et services de gestion des chantiers.
Cet outil apporte ainsi une réponse concrète aux défis liés à la révision des prix, à la transparence dans l'exécution des marchés et à la maîtrise des coûts de construction. Il s'inscrit d'ailleurs dans la continuité de l'Indice du Coût de la Construction (ICC), mis en place depuis 2015 par l'ANSD avec l'appui de la Banque mondiale.
Prenant la parole hier lors de l'atelier de dissémination de l'indice, le Directeur général de l'Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP), Dr Moustapha Djitté, a soutenu que cet indice met à la disposition des acteurs de la commande publique un référentiel permettant de gérer de la façon la plus optimale possible les prix qui sont appliqués à l'administration.
Selon lui, les parties contractantes peuvent souvent se retrouver en conflit s'ils ne se mettent pas d'accord sur l'ajustement qu'il faut apporter sur les prix en cas de variation. Et que cet indice, précise-t-il, permet d'actualiser les coûts dans les justes proportions.
À l'en croire, lorsque les situations économiques évoluent, l'opérateur ne peut pas appliquer à l'administration un prix qui ne correspond pas à la réalité économique. C'est pourquoi le DG de l'ARCOP indique que désormais, au moment de paramétrer le dossier d'appel d'offres, l'administration prendra le soin de mettre dans le dossier une disposition qui met tout le monde dans l'obligation de respecter l'indice présenté hier par l'ANSD.
Dr Moustapha Djitté a ensuite déclaré que ce référentiel sera un atout de taille pour ne pas appliquer à l'administration des prix qui ne soient pas en cohérence et en congruence avec la réalité économique du moment. « Chaque fois qu'il faut actualiser, c'est l'indice qui imprime la démarche qu'il faudra suivre. Quand il faut réviser également, c'est l'indice qui constitue le référentiel auquel toutes les parties doivent se conformer », a-t-il fait savoir. Avant de noter que c'est extrêmement important dans le cadre de la gestion de la commande publique et surtout dans la perspective de rationalisation actuelle des ressources publiques.
Quant au Directeur général de l'ANSD, Dr Abdou Diouf qui a co-présidé la rencontre, il a soutenu hier que cet outil permet de suivre la conjoncture économique dans le secteur des BTP. Mieux, ajoute-t-il, il constitue un instrument d'aide à la gouvernance de la commande publique dans la mesure où il permet de faciliter les négociations entre les différents acteurs de la commande publique, notamment lorsqu'il s'agit de faire de la révision des prix.
Toujours selon Dr Diouf, l'indice permet en définitive à l'administration d'avoir une bonne appréciation des offres proposées et d'être plus à l'aise par rapport à la concurrence qui ne manquera pas de se présenter.