LE SÉNÉGAL ENTRE DANS L'ÉLITE MONDIALE DE L'EAU
Le pays a rejoint mercredi le club très fermé des membres fondateurs de l'Organisation Internationale de l'Eau, s'ouvrant un accès privilégié aux financements et technologies du secteur

Le Sénégal a franchi une étape historique dans sa contribution à la gouvernance mondiale de l'eau, en devenant « membre fondateur » de l'Organisation Internationale de l'Eau (OIE). Avant-hier, mercredi 28 mai 2025, à Riyad, notre pays a signé, aux côtés de la Mauritanie, la Charte fondatrice de cette nouvelle instance, marquant ainsi l'acte de naissance d'un cadre de coopération internationale dédié à la gestion durable et solidaire des ressources hydriques.
Cet acte diplomatique majeur confère au Sénégal un statut exclusif de membre fondateur, renforçant sa position de leader dans la promotion d'une hydro-diplomatie active, axée sur la coopération multilatérale, l'innovation technologique et la sécurité de l'eau. En l'absence du ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, mobilisé en sa qualité de président du Conseil des ministres Africains de l'Eau (AMCOW), le Sénégal était représenté à Riyad par le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Dr Mabouba Diagne.
Dans son intervention, Dr Diagne a salué « le rôle clé du prince héritier, Mohamed Ben Salman, dont la vision a permis de créer cette organisation », tout en réaffirmant « l'engagement du Sénégal à faire de l'eau un bien commun, au service de l'humanité, sous l'impulsion de Son Excellence le Président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre ».
Le ministre a également rappelé les fondamentaux de la politique nationale, affirmant qu'« il ne peut y avoir de sécurité de l'eau sans équité et que cette organisation doit incarner une solidarité concrète en soutenant les pays les plus vulnérables, notamment en Afrique ».
Une nouvelle diplomatie de l'eau
L'Organisation Internationale de l'Eau (OIE) est une avancée diplomatique et stratégique qui vise à coordonner les efforts mondiaux pour une gestion durable de l'eau, financer les projets prioritaires et des infrastructures hydrauliques résilientes, favoriser l'échange de technologies et l'expertise scientifique, et renforcer les partenariats internationaux pour faire de l'eau un vecteur de paix et de développement.
Cette nouvelle instance offre de nouvelles opportunités au Sénégal qui, en tant que membre fondateur, devient « le porte-voix de l'Afrique » et bénéficiera d'un accès privilégié aux financements et innovations technologiques, renforçant ainsi sa position à l'approche de la Conférence des Nations Unies sur l'Eau prévue en 2026. Le Sénégal pourra également partager son expertise en matière de gestion intégrée des ressources en eau et de coopération transfrontalière, un modèle salué pour son efficacité et son inclusivité.
Enfin, pour le Sénégal, « On doit doter l'Organisation Internationale de l'Eau de moyens ambitieux et d'une gouvernance ancrée dans les réalités locales afin de transformer les engagements en actions concrètes au bénéfice des populations et de la préservation des écosystèmes d'eau douce », a indiqué le ministre de l'Agriculture.