L’EXPLOITATION DE DOLOMIE SUR LA RÉSERVE NATURELLE DE DINDÉFÉLO INVALIDÉE
Classé patrimoine mondial, le site abrite une biodiversité exceptionnelle, notamment des chimpanzés menacés. Le gouvernement entend désormais miser sur l’écotourisme pour valoriser durablement ce joyau environnemental.

Les autorités administratives de la région de Kédougou (sud-est) n’ont pas validé l’installation d’une usine d’extraction de dolomie autour de la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo (RNCD) et de la cascade du même nom, des sites classés patrimoine mondial de l’Unesco, a-t-on appris vendredi du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.
Il s’agit d’un site de 40 hectares de la réserve de Dindéfélo, situé sur le territoire communautaire de Pélel Kindéssa et Ndanoumary, qui aurait été affecté à une société pour l’exploitation d’une carrière de dolomie, une “roche sédimentaire carbonaté” faisant partie des engrais naturels.
“Je précise que les autorités administratives de la région de Kédougou n’ont pas validé l’installation de l’usine de dolomie autour de la réserve communautaire de Dindéfélo. C’est vrai que l’entreprise a eu un accord avec la mairie de Dindéfélo, mais avec les autorités administratives, cette installation sera arrêtée parce que nous sommes dans un site très sensible”, qui constitue en plus un “patrimoine mondial de l’humanité du pays Bassari”, a-t-il déclaré.
La veille de sa visite, des lanceurs d’alerte de la région avaient protesté contre l’exploitation de cette ressource dans la zone, soulignant que cela mettrait en danger des animaux comme les chimpanzés et hypothèquerait les générations futures.
Daouda Ngom s’était déplacé le même jour sur le site de la réserve naturelle de Dindéfélo en marge d’une “tournée de suivi” en présence de la gouverneure de la région de Kédougou, Mariama Traoré, du préfet du département du même nom, El Hadji Malick Sémou Diouf, et de plusieurs autorités locales et techniques.
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a insisté sur la préservation de la réserve communautaire de Dindéfélo.
“L’objectif visé, aujourd’hui, c’est de protéger un écosystème qui est un chemin de passage des chimpanzés, et quand on sait que ce sont des espèces qui sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, on doit voir l’intérêt de préserver ce label magnifique”, a-t-il insisté.
Il a expliqué également que l’objectif de sa visite à Dindefélo est de développer un site touristique au niveau de la réserve naturelle communautaire.
“Nous avons échangé avec les autorités locales et les communautés, et nous avons identifié des défis à relever. Et pour cela, le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique a donné des garanties et a affecté un agent des Eaux et forêts sur le site avec toute la logistique”, a-t-il dit, ajoutant qu’une “unité mobile de feux de brousse” a sera mise en place.
M. Ngom a invité les autorités locales de Dindéfélo, en collaboration avec la Société d’aménagement des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO), à valoriser le site de la réserve naturelle communautaire qui, selon le ministre, doit générer des ressources et surtout pour l’économie du pays.
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique se rend ce samedi dans les villages de Mako et de Tambanoumouya.