AVEC 60% DES RENTES, LE SENEGAL EST MAJORITAIRE
Mamadou Fall Kane sur les contrats pétroliers et gaziers

Le Pole Communication du candidat Macky Sall a organisé hier la cérémonie de présentation du Guide «Pétrole et Gaz au Sénégal, 10 questions et réponses pour comprendre l’essentiel». Ce guide, selon son auteur, permettra au grand public de mieux comprendre les enjeux d’un secteur au cœur de plusieurs débats. L’occasion a été saisie pour mettre l’accent sur les contrats pétroliers et gaziers, dont 60% des revenus sont attribués à l’Etat du Sénégal.
Les récentes découvertes de pétrole et de gaz en mer profonde au large des cotes sénégalaises ont suscité des débats enflammés au sein l’opinion publique, au point d’être un des thèmes centraux de l’élection présidentielle du 24 février 2019. Pour éclairer la question aux Sénégalais, le secrétaire permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz, Mamadou Fall Kane, a élaboré un guide dénommé «Pétrole et Gaz au Sénégal, 10 questions et réponses pour comprendre l’essentiel».
Il pose des questions basiques telles «qu’est-ce que le pétrole ?», et parle du rôle des sociétés étrangères au Sénégal, du potentiel impact économique du secteur et de la malédiction du pétrole. Selon M. Kane, en effet, le Sénégal s’apprête à instaurer un nouveau code pétrolier, ainsi qu’une loi sur le contenu local, et prépare une loi d’orientation pour encadrer l’utilisation future des revenus du pétrole et du gaz.
À travers ce guide, il a tenté d’expliquer aux Sénégalais la réalité des contrats pétroliers et gaziers. Raison pour laquelle certains éléments du livret sont axés sur la typologie des revenus de l’Etat. «À travers ce guide, on se rend compte qu’en dépit de l’aberrante idée reçue, stipulant que les compagnies pétrolières étrangères percevraient 90% du pétrole produit, l’Etat du Sénégal est bel et bien majoritaire dans tous les contrats pétroliers et gaziers, tout cela sans avoir déboursé un centime du contribuable. C’est-à-dire que l’Etat a au moins 60% dans le partage de la rente», a déclaré le secrétaire permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz, avant d’ajouter : «Il est important d’éclaircir cette question, parce qu’il y a eu un amalgame qui a été installé chez les Sénégalais, à savoir que les ressources ont été bradées et que 90% revenaient aux compagnies pétrolières, ce qui ne correspond pas à la réalité. Les 90%, c’est les dépenses pour chercher ces ressources, car on est en phase d’exploration. Et les compagnies nationales gagnent le droit de risquer 80% de ce qu’ils misent. Le taux d’échec dans l’exploration tourne autour de 80%. Donc, on vous donne un droit de risquer 80% de haute mise, mais quand on entre en phase de production, l’Etat du Sénégal est majoritaire dans tous les contrats», dit-il.
Pour ce qui est de la question de la malédiction, il estime qu’il ne faut pas espérer de miracle. «Il ne faut pas non plus craindre de malédiction. Les dangers sont réels. Mais les solutions existent et tournent toutes autour d’une bonne gouvernance».
D’autres questions comme celle de l’emploi, en particulier celle des Pme, y sont aussi traitées. «Les enjeux pour les Pme et Pmi, c’est qu’il y a des opportunités d’emplois et des opportunités de capter la valeur ajoutée qui découle de l’activité pétrolière. Et dans ce cadre-là, une loi vient d’être votée pour encadrer et pour promouvoir le secteur privé national. D’ailleurs, c’est la première fois qu’on vote une loi pour permettre au secteur privé de capter le maximum de valeurs ajoutées dans un secteur», dit Mamadou Fall Kane.