CRISE DU LAIT LOCAL EN AFRIQUE DE L’OUEST
Les acteurs plaident pour le financement du Programme Prioritaire d’investissements de «l’offensive régionale lait»

Les acteurs plaident pour le financement du Programme Prioritaire d’investissements de «l’offensive régionale lait»
Inciter les Etats de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à agir pour sauver la filière du lait local. Voilà la mission que se sont assignés les acteurs et actrices de la filière du lait en Afrique de l’ouest. Ainsi en marge d’une «marche virtuelle» organisée hier Hindatou Amadou, coordinatrice régionale Campagne Lait, et ces camarades ont appelé les chefs d’Etat de la Cedeao à accompagner davantage la filière du lait local à travers le financement du Programme Prioritaire d’investissements de «l’offensive régionale lait».
La Coordinatrice Régionale Campagne Lait, Hindatou Amadou, se veut formel. Elle estime que la filière du lait local en Afrique de l’Ouest vit des moments très difficiles à cause de la concurrence des importations de poudre de lait européen et les conséquences de la pandémie de Covid-19. Face à cette situation, la Coordinatrice Régionale Campagne Lait et ses camarades plaident pour un meilleur accompagnement de la filière du lait local. D’autant que, selon eux, cela participera d’une manière positive à l’autonomisation des femmes d’Afrique de l’ouest et du centre. Selon elle, la filière du lait est un secteur très fréquenté par les femmes en Afrique de l’ouest. Malheureusement, souligne Hindatou Amadou, la filière rencontre de nombreuses difficultés liées à la production et la conservation.
Pourtant, renseigne-t-elle, la Cedeao a mis en œuvre un programme d’offensive régionale qui a eu une contribution énorme des acteurs de la filière lait. «Nous interpellons la Cedeao à financer la mise en œuvre de la stratégie et du Programme Prioritaire d’investissements de «l’offensive régionale lait», a déclaré Mme Amadou lors d’une «marche virtuelle» organisée, hier, sur la plateforme Zoom.
Poursuivant, elle révèle que la région a un potentiel pour produire du lait local. Et à l’en croire, les études montrent que le lait local peut répondre à 50% de la demande des consommateurs. «Mais malheureusement, la stratégie mise en place se focalise de trop sur l’importation alors que cette importation ne vient pas combler la production locale, mais nuit le potentiel qui existe», déplore Hindatou Amadou. C’est pourquoi, elle considère que le programme de l’offensive du lait contribuera à satisfaire à la demande. «Nous ne sommes pas contre les importations, mais il faut qu’elle soit organisée dans la mesure où elle permettra de combler le gap», fulmine-t-elle.
Halimatou Sow, productrice de lait, invite les dirigeants de la Cedeao à mettre en place une bonne stratégie permettant de promouvoir le lait local. «Si aujourd’hui, il n’y a pas une production suffisante du lait local, c’est parce que les Etats n’ont pas mis en œuvre une bonne stratégie dans la transformation». A noter que la coalition «Mon lait est local» est composée de 55 organisations de producteurs et productrices de lait, de six pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre-Ouest dont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.