LA CSS ETOUFFE
L’incertitude, le désarroi et la peur gagnent de jour en jour les travailleurs de la Compagnie Sucrière Sénégalaise

Les travailleurs de la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS) ont fait une sortie pour alerter sur les difficultés de leur entreprise à écouler sa production sur le marché local, suite à une délivrance excessive de déclarations d'importation de produits Alimentaires (DIPA) par le ministère du Commerce. Des investigations menées par «L’As» montrent que ce département ministériel a accepté officieusement sa responsabilité, avant de se séparer de l’ancien directeur du Commerce intérieur et de l’ex-secrétaire général de la ministre Aminata Assome Diatta, mise en cause dans cette pratique.
L’incertitude, le désarroi et la peur gagnent de jour en jour les travailleurs de la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS).Refusant d’être tout sucre avec le ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises (PME), ils ont fait exploser leurs courroux par crainte de se retrouver chômeurs, en mettant leur grain de sel dans les difficultés que traverse leur entreprise située à Richard-Toll, dans la région de Saint-Louis.
Selon eux, depuis quelque temps, leur industrie éprouve toutes les difficultés du monde à écouler sa production sur le marché local, inondé de sucre par des commerçants, de connivence avec la ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta. D’après leur version des faits, de grands réseaux de faussaires tapis dans l’administration du département ministériel dirigé par cette dernière, émettent frauduleusement des quantités impressionnantes de Déclarations d'Importation de produits Alimentaires (DIPA) à des importateurs qui en ont profité pour saturer le marché par d’autres variétés de produits. Si l’on se fie à ces travailleurs, en plus de cette « poignée de commerçants connus dans le trafic et la contrebande», des autorités ont profité de l’apparition du coronavirus pour inonder le marché de sucre par des importations bien supérieures aux 10.000 tonnes déclarées officiellement. Selon des sources autorisées, la CSS souligne qu’officieusement le ministère du Commerce a admis avoir délivré un nombre important de DIPA.
Mais la ministre Aminata Assome Diatta en impute la responsabilité à l’ancien Directeur du Commerce Intérieur et l’ex-secrétaire général du ministère, qui ont tous été virés après la découverte du pot aux roses. «Au moment où nous démarrons notre campagne 2020/2021, avec une production journalière de 1000 tonnes, en sus de 30 000 tonnes de sucre en souffrance dans nos entrepôts, nous constatons que le marché est inondé de sucre par des commerçants de connivence avec la ministre du Commerce. Face à ce désastre, l’avenir de nos emplois est hypothétique et sans issue.
L’attitude de la ministre du Commerce et certains de ses collaborateurs a fini de transformer notre pays en souk, en rapport avec des commerçants véreux qui n’ont qu’un seul et unique objectif : le gain facile indignement acquis», crachent les organisations syndicales de la CSS, dans une déclaration parvenue à notre Rédaction.
Les syndicalistes expliquent que «comme d’habitude, la CSS qui a toujours assuré l’approvisionnement du pays en sucre, avait évalué et informé la ministre du Commerce du gap de couverture du marché estimé à40.000tonnes à importer», mais Aminata Assome Diatta «a pris sur elle et sans concertation de déclarer 63.000 tonnes, créant ainsi les conditions d’une saturation du marché».