LE BOS EXERCE UNE PRESSION SUR LES MINISTRES
Manifestement, le Bureau d’Opération et de Suivi du PSE (BOS) bosse en mode fast track. Et les ministres sont avertis. Ils devront désormais faire vite dans la mise en œuvre du programme de développement du Sénégal.

Pour permettre au président de la république Macky Sall d’accéder aux informations relatives à l’exécution du Pse en temps réel, le Bureau d’Opération et de Suivi du Pse (BOS) vient de finaliser un tableau de bord digitalisé d’évaluation du niveau d’exécution du Pse. Et c’est le directeur Ousseynou Kane qui l’a fait hier, lors d’un atelier de mise à niveau avec la presse économique.
Manifestement, le Bureau d’Opération et de Suivi du PSE (BOS) bosse en mode fast track. Et les ministres sont avertis. Ils devront désormais faire vite dans la mise en œuvre du programme de développement du Sénégal. En effet, dans le cadre du dispositif de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre des 27 projets et 17 réformes phares, le BOS produit un Tableau de bord hebdomadaire à partir de données issues du terrain et collectées au sein des ministères sectoriels et structures d’exécution. Ce tableau de bord, transmis chaque semaine au président de la République et aux Membres du gouvernement, est présenté par le MSPSE durant le conseil des ministres pour rendre compte de façon transparente de l’évolution dans la mise en œuvre du PSE, d'informer sur le niveau d’avancement de chaque action phare permettant d’informer et d'évaluer les performances d’exécution.
Et selon le directeur du BOS, Ousseynou Kane, bientôt la version digitalisée du tableau de bord d’évaluation du PSE sera déployée. «Il permettra l’accessibilité de l’information en temps réel pour le président de la République», a-t-il soutenu hier face aux journalistes. A l’en croire, cet outil est révolutionnaire parce qu’il permettra au chef de l’Etat, quand il sera à Dubaï ou à New York par exemple, de recevoir toutes les informations sur l’énergie à moins de deux minutes. Ce qui poussera, d’après lui, les ministres à répondre à tout instant aux interpellations du président Macky Sall.
Restant dans le même sillage, il souligne que les membres du gouvernement ont besoin de cet outil d’évaluation. «Il ne s’agit pas pour nous de dénoncer mais c’est pour que chacun y voie son compte », rassure-t-il, même s’il avoue que certains y voient une épée de Damoclès.
Pour le directeur du BOS en effet, le garant des politiques publiques, c’est le président de la République et il doit avoir des informations en ce sens en temps réel. «Ce n’est pas pour faire la police mais le président a besoin de ces informations sur l’exécution des projets en temps réel», renchérit M. Kane.
Par ailleurs, il a indiqué que dans le cadre du PSE, les pouvoirs publics ont porté la croissance de l’économie pendant la première phase. « Il s’est avéré la nécessité d’intégrer le secteur privé national dans la mise en œuvre de la phase 2. C’est la raison pour laquelle le plan de relance du PAP2A a clairement indiqué que le secteur privé doit être l’acteur principal », a fait savoir le directeur du BOS.
S’exprimant en outre sur les objectifs de l’agropole centre qui sera bientôt mis en œuvre, il déclare : «L’objectif global de ce projet c’est de relever le niveau de production de trois filières à savoir le sel, le céréale et l’arachide mais aussi pour booster en fait toute la chaîne de valeur en créant un véritable écosystème des régions centres de notre pays. »
Signalant dans la foulée que les agropoles sont portés par le secteur privé. L’Etat, insiste-il, à travers le BOS, fait l’encadrement général et la structuration complète mais par la suite, c’est au secteur privé d’investir. Toujours dans la même veine, il annonce l’ouverture du LAB le 16 novembre. Cette rencontre va réunir plus de 200 acteurs de ces filières qui vont réfléchir sur des business modèles et seront accompagnés par le secteur financier.
Signalons que le LAB est une approche venue de la Malaisie dans le cadre de la mise en œuvre de son programme de transformation économique et gouvernementale. Il se caractérise par la mise en place d’un cadre de travail intensif de haut niveau pendant cinq à six semaines consécutives, avec la participation de toutes les structures publiques concernées, des entreprises privées du secteur d’activités et des institutions financières intéressées.
L’objectif est de faire passer le projet de l’état de concept à un état de maturation avancée, à travers notamment la structuration technique du projet, l’évaluation des volumes d’investissements privés et publics, du nombre d’emplois, et la définition des mesures d’accompagnement attendues de l’État ainsi que du plan détaillé de mise en œuvre du projet.