Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
23 juin 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Economie
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP

«LE SENEGAL VA FABRIQUER SON SATELLITE DÈS MARS 2022»

Entretien avec… Gayane Faye, Enseignant-chercheur à l’Ucad

Mohamed GUEYE  |   Publication 03/11/2021

En marge du dernier Sommet Afrique France auquel il a pris part à Montpellier, en France, le chef du Laboratoire de télédétection appliquée, qui se trouve à l’Institut des sciences de la terre (Ist) de l’Ucad, a échangé avec Le Quotidien sur les ambitions du Sénégal, dans la conquête et la maîtrise des données spatiales, et la manière dont elles peuvent contribuer à l’avancement du pays.

Vous coordonnez, pour le compte du ministère de l’Enseignement supérieur, le programme spatial sénégalais. En quoi consiste ce programme exactement ?

Les sciences spatiales offrent aujourd’hui beaucoup d’opportunités. Le Sénégal a l’ambition de tirer profit de ces sciences spatiales pour accompagner son développement. Il ambitionne, pour cela, de mettre en place un écosystème spatial. Il y aura les ressources humaines, l’encadrement institutionnel, l’innovation, le secteur privé. Le Sénégal a misé, dans la première phase, sur les ressources humaines. Ils sont aujourd’hui en train de former des ressources humaines capables de porter leurs projets. Cela a commencé l’année dernière par l’envoi, au Centre spatial de Montpellier, de trois étudiants issus des écoles d’ingénieurs du Sénégal, pour faire un Master dans le domaine spatial. Et le processus est encore en cours, d’autres étudiants viendront encore.

Quand vous dites «ils», de qui parlez-vous ?

Je parle de l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cette année, il y aura dix personnes envoyées à Montpellier, 5 techniciens et 5 ingénieurs. Et ces étudiants qui vont à Montpellier vont travailler, à partir du mois de mars, sur le premier satellite sénégalais. Il s’agit donc d’étudiants formés dans les universités sénégalaises, qui viennent compléter leur formation appliquée dans le domaine spatial et qui vont fabriquer le premier satellite sénégalais à partir du mois de mars 2022. Un satellite dont le lancement était prévu en 2021 mais, avec les aléas du Covid, cela a été reporté en 2023. Et on ne va pas se limiter à cela. Après ce lancement, on va aller vers des satellites plus grands, avec d’autres applications, les traitements et l’utilisation des données…

Quel est le profil d’étudiants qui sont retenus pour ce programme spatial ?

Comme dans la première phase, nous sommes dans la partie technologique, dans la construction, il s’agit d’étudiants des Ecoles polytechnique de Thiès, de Dakar et de Saint-Louis. Ce sont des ingénieurs et des techniciens en électromécanique, en télécommunications, en électronique, en mécanique, qui sont ciblés dans un premier temps. Mais après la construction des satellites, il y aura la production des données, et il y aura d’autres ressources humaines pour l’exploitation et les applications de ces données.

N’est-ce pas un peu trop ambitieux, pour un pays pauvre et très endetté –comme nous avons l’habitude de le dire– comme le Sénégal d’avoir un programme spatial, alors que les besoins de base des populations ne sont pas encore réglés ?

Les gens disent cela parce qu’ils ne comprennent pas souvent les enjeux du spatial. Parce que malheureusement, quand on parle du spatial, les gens pensent le plus souvent aux étoiles, à la lune. Nous n’avons pas l’ambition d’aller sur Mars. Pour le moment, du moins, parce qu’il ne faut jamais dire jamais dans la vie. Mais aujourd’hui, il y a chaque année des inondations à Dakar. L’utilisation des données géo-spatiales permettrait de les gérer plus facilement, de prendre à l’avance des mesures d’atténuation. On parle maintenant d’agriculture intelligente. Je donne un exemple très simple. Le Sénégal a besoin de connaître, à la fin de l’année, les superficies totales cultivées en riz, en arachide, en mil, en maïs…, et les statistiques de ces cultures pour bâtir un programme agricole et un programme alimentaire. Les données spatiales permettent de maîtriser tout cela. On parle beaucoup d’érosion des sols, de feux de brousse, ces phénomènes peuvent être gérés avec les données géo-spatiales. Donc, ce sont les satellites qui tournent autour de la terre qui nous fournissent aujourd’hui des informations sur notre terre et que nous utilisons ensuite dans nos politiques pour gérer nos ressources et faire la planification. Donc, pour nous, l’espace nous permet de produire des connaissances qui vont nous permettre de mieux gérer nos territoires et mieux planifier. Ce n’est pas (encore) pour aller dans les nuages ou les galaxies.

Cette approche et cette manière de voir les choses sont-elles bâties sur une politique d’Etat ou n’est-ce là que la volonté d’universitaires, qui voudraient l’imposer à l’Etat ?

Ma spécialité, en tant qu’universitaire, c’est l’utilisation des données satellites géospatiales, appliquée à la gestion des écosystèmes. J’ai fait ma thèse de doctorat là-dessus. Mais le ministère de l’Enseignement supérieur a pris l’initiative d’exploiter l’espace. Et pour cela, il a pris l’initiative d’initier un programme spatial basé sur les ressources humaines, en amont et en aval, basé sur la construction et les applications. Dans cette volonté, le ministère a fait appel à moi pour les accompagner, et je suis là presque depuis le début du programme. Je continue en tant qu’universitaire, avec une équipe composée d’universitaires sénégalais. Mais le programme lui-même est, d’ailleurs, une demande du président de la République.

Qu’est-ce qui a pu expliquer votre participation au Sommet Afrique-France tenu à Montpellier, et quel message y avez-vous apporté ?

Il s’agissait, d’abord, de présenter le programme spatial sénégalais et ensuite de souligner que le Centre spatial de Montpellier est le partenaire du ministère de l’Enseignement supérieur dans ce programme spatial. J’ai présenté les applications actuelles du spatial au Sénégal en agriculture, dans la lutte contre les feux de brousse, les inondations, l’érosion, etc., et j’ai fait une présentation sur le rôle de l’enseignement supérieur dans le développement de l’Afrique.

Afrique. Et pensez-vous que ce rôle est important ?

Il est fondamental ! L’enseignement supérieur, la recherche, doivent participer au développement de l’Afrique ! On doit avoir, aujourd’hui en Afrique, un enseignement supérieur basé sur les besoins.

La rengaine en Afrique, c’est toujours l’inadéquation de la formation par rapport aux besoins de l’emploi, que l’Université ne répond pas aux besoins des entreprises, etc.

Ce qui entraîne ce jugement c’est que souvent on importe des curricula qu’on ne tropicalise pas. Avec la colonisation, l’enseignement supérieur était basé sur le modèle français. De plus en plus, on tend vers l’adéquation. Quand on bâtit un nouveau curriculum, on part d’un besoin spécifique au niveau national. Ce qui fait que les gens formés le sont pour résoudre des besoins au niveau du pays. La recherche également doit partir des besoins réels du pays, mais pas de la recherche fondamentale, destinée à être publiée dans des journaux internationaux, sans vraiment servir à la Nation. On doit aller vers la recherche appliquée, qui va fournir des services, qui aura des solutions pouvant être utilisées par le privé, pour l’innovation et la production des services. Mais cette recherche doit être appuyée par l’Etat, les structures de financement, pour pouvoir mieux jouer son rôle.

Cela est intéressant, au moment où l’on se rend compte que les études en Afrique deviennent de plus en plus chères. Quand vous parlez de l’Etat, pensez-vous qu’il doit être l’acteur essentiel de la formation, ou bien une partie devrait-elle revenir au privé ?

L’Etat, surtout dans nos pays, n’a pas les moyens de jouer tous les rôles. Dans les pays développés, comme la Corée, la recherche est financée à plus de 50% par le privé. L’Etat ne peut pas garantir l’ensemble du financement de la recherche. Il est là pour encadrer, impulser, mettre en place un écosystème favorable pour que le privé puisse investir. Mais l’Etat doit être garant qu’il n’y aura pas de dérives. L’intérêt de l’implication du privé dans le financement est de lui permettre de guider un peu les orientations, en fonction des besoins sur le marché. Et après la formation, de pouvoir absorber les jeunes qu’il a aidés à financer les études.

Articles les plus lus

capture_decran_2025-06-18_a_09.08.32.png
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions ...

latif_coulibaly_sans_detour_b.jpg
ABDOU LATIF COULIBALY RÉVÈLE LE COMPLOT CONTRE SON FRÈRE
L'ancien secrétaire général du gouvernement sous Macky Sall, Abdou Latif Coulibaly, a fait des révélations ...

mdiaxate.jpg
MOUSTAPHA DIAKHATE ET LES GOUGNAFIERS DE LA REPUBLIQUE
Confucius disait qu’il faut s’entendre sur les mots pour éviter la guerre. Donc entendons-nous bien ...

foncier_senegal.jpg
MACKY ACCABLÉ DANS L’AFFAIRE DU FONCIER PIKINE-GUÉDIAWAYE
Après l’ex-ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, le dossier explosif du foncier du tribunal ...

whatsapp-image-2024-10-01-at-10.38.35.jpeg
LE SÉNÉGAL ACTIVE UN DISPOSITIF DE SÉCURITÉ POUR SES RESSORTISSANTS EN IRAN ET EN ISRAËL
Face à l’escalade des tensions entre l’Iran et Israël depuis vendredi dernier, les autorités sénégalaises ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

capture_decran_2021-03-24_a_00.50.21.png
LE SILENCE ÉLOQUENT DES UNIVERSITAIRES PÉTITIONNAIRES
Dans son livre de transmission Les Souvenirs viennent à ma rencontre, paru chez Pluriel en 2019, le ...

capture_decran_2025-04-15_a_05.14.23_0_0.png
LE THÉÂTRE DES GOUGNAFIERS D’EN HAUT
Il fallait oser. Oser dire ce que tant de Sénégalais, derrière leurs rideaux ou sur leurs groupes ...

capture_decran_2025-06-14_a_16.08.38.png
LE FMI ATTEND LES CHIFFRES DE SONKO
(SenePlus) - Le Fonds monétaire international (FMI) maintient sa position ferme concernant le Sénégal ...

guerre_iran_israel.jpg
S'ACHEMINE-T-ON VERS UNE GUERRE MONDIALE ?
Le monde est-il en train de s'enliser dans une crise sans précédent avec le conflit entre l'Iran et ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous