Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
28 juin 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Economie
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP

A MBAO, LE POISSON SE RAREFIE FAUTE DE PECHEURS

Seuls huit pêcheurs sont visibles sur le quai de pêche. Ils attendent leurs collègues partis à la recherche du poisson depuis 6h du matin.

Seneplus  |   Publication 21/11/2020

Depuis quelques mois, nombreux sont ceux qui ont embarqué à bord des pirogues pour rallier les Îles Canaries. Les jeunes de Mbao, particulièrement les pêcheurs artisanaux, ont, eux aussi, tenté l’aventure, laissant derrière une communauté dans un trouble profond.

En cette fin d’après-midi, la plage de Mbao s’est vidée de son beau monde. Seuls huit pêcheurs sont visibles sur le quai de pêche. Ils attendent leurs collègues partis à la recherche du poisson depuis 6h du matin. L’ambiance est morose. Ici, chacun est plongé dans ses réflexions, oubliant même le thé qui crame sur le fourneau. D’habitude, les pêcheurs sont connus pour leur joie de vivre. Mais, en cette période de canicule, leurs visages qui dégageaient une certaine gaieté sont affligés par les difficultés auxquelles ils font face.

En plus du manque de poisson qui les inquiète au plus haut point, leurs enfants se sont lancés dans une aventure incertaine (l’émigration clandestine), à la recherche d’un avenir plus radieux. Même s’il ne donne pas raison à ces jeunes, Mbaye Sarr Pouye, le président de l’Union locale des pêcheurs de Mbao, refuse de les critiquer. « Nous n’allons pas juger ces jeunes qui partent, car eux seuls savent ce qui les motives. S’ils avaient l’opportunité de gagner honnêtement leur vie ici en tant que pêcheurs et subvenir à leurs besoins, ils n’auraient pas eu besoin de prendre de tels risques », indique-t-il, soulignant que « même si on les sensibilise », ils n’écouteraient personne parce qu’ « ils sont désespérés ».

M. Pouye invite ainsi les autorités à se réunir autour d’une table pour mieux situer le problème. « Nous, acteurs de la pêche, devons discuter sérieusement de ce problème. Il faut que les autorités sortent de leurs zones de confort pour connaitre les réalités du terrain et stopper ce phénomène. Les pêcheurs ne doivent pas être négligés vu qu’ils contribuent au développement du pays », ajoute-t-il.

Des propos que partage Thierno Kane, coordonnateur du Conseil local de la pêche artisanale (Clpa). « Quand il y a problème, les concernés doivent se réunir autour d’une table pour trouver une solution. Mais, depuis que ce phénomène a commencé, nous n’avons personne à qui parler. Les jeunes n’ont plus l’espoir de réussir au Sénégal. Leur départ a un impact sur notre vécu, car il n’y a plus personne pour aller à la pêche », regrette-t-il.

Thierno plaide pour le réaménagement et une meilleure gestion du marigot de Mbao qui, à son avis, peut offrir beaucoup d’opportunités d’emplois.  « Si on l’exploite normalement, il pourra offrir des emplois aux jeunes qui ne songeront plus à partir en pirogue parce qu’ils souhaitent juste  réussir », confie-t-il.

Mour Ndoye est pêcheur depuis ses 14 ans. Il vient de débarquer à bord d’une pirogue avec 30 autres collègues. Mais, il n’a entre les mains que deux seaux de poissons. À en juger leurs mines renfrognées, la pêche ne s’est pas passée comme ils l’espéraient, et le sieur Ndoye le confirme. « Nous sommes partis à 6 heures du matin et sommes rentrés à 16 heures avec seulement deux seaux de poissons. En partant, nous avons dépensé 150 000 FCfa en carburant, une somme que nous n’avons pas pu récupérer quand nous avons vendu le poisson. Après la vente, on n’a eu que 1000 FCfa chacun », se désole ce père de famille qui explique qu’il n’a toujours pas inscrit ses enfants à l’école faute de moyens.

Selon M. Ndoye, ce sont ces genres de choses qui incitent les jeunes à quitter le Sénégal. Mais, lui n’a pas l’intention de partir, même s’il fait face à des difficultés. Il ajoute qu’il y a tout de même des personnes qui vivent dans des conditions vraiment désolantes et comprend qu’ « ils veuillent tenter leur chance ailleurs ».

N., un autre pêcheur, confie qu’il n’avait pas pu réunir la somme exigée (400 000 FCfa) pour partir avec ses amis pêcheurs en Europe. Cependant, il affirme que si l’occasion se présente à nouveau, il n’hésitera pas. « Je suis carreleur et pêcheur à mes heures perdues. Il n’y a plus de chantier, donc je remets mon gilet. Nous ne pouvons plus rester à la maison et voir nos épouses et enfants mourir de faim sans pouvoir faire quelque chose. Avant, même si on n’avait pas d’argent, en rentrant de la pêche, on emmenait du poisson que les femmes préparaient et donnaient à la famille. Maintenant ce n’est plus possible, car il n’y a plus rien dans la mer », se désole-t-il.

L’activité des femmes transformatrices affectée

Une autre pirogue débarque cette fois devant le site de transformation de produits halieutiques. Une vingtaine de femmes accourent vers le navire, paniers en main, dans l’espoir de trouver du poisson à sécher ou à fumer. Malheureusement, certaines d’entre elles vont rentrer bredouille. Cette après-midi, seules cinq caisses de poissons sont disponibles et réservées au plus offrant.

Khardiata Diop exerce le métier depuis 1962. Elle révèle n’avoir jamais vécu une situation aussi « désastreuse » depuis près d’un demi-siècle. « Depuis le départ des jeunes, les jours passent et se ressemblent. Il n’y a presque plus de pêcheurs à Mbao et cela a un impact sur notre travail », explique-t-elle.

Mme Diop pense que les jeunes doivent être appuyés si l’on veut qu’ils restent au Sénégal. « Je suis âgée et ne devrais même pas me trouver ici, mais mes enfants sont au chômage. Ils ne peuvent pas prendre en charge les dépenses de la maison. Je suis obligée de venir travailler, sinon on n’aura rien à manger. Il faut qu’on aide les jeunes à avoir un travail décent », souligne-t-elle.

Abdou Tine, charretier de son état, transporte le poisson pour les femmes moyennant 150 FCfa la caisse. Aujourd’hui, il n’a fait qu’un voyage. « Avant, on pouvait faire quatre voyages au quotidien, mais depuis que les pêcheurs sont partis, on peut rester une journée sans travailler. Avec un seul voyage depuis ce matin, je suis obligé de tenter ma chance dans les chantiers », avance-t-il.

Le poisson frais devient un luxe dans certaines familles

Aïta Ndiaye est une femme au foyer. Elle fait ses courses au jour le jour. Depuis quelques temps, elle a du mal à se procurer du poisson frais à un prix abordable. Revenant du marché, calebasse sur la tête, elle se désole que certaines familles ne puissent plus consommer normalement du poisson. « Il n’y a plus de poisson dans le marché pour les familles démunies. Le prix auquel on le vend est exorbitant. Donc, je préfère cuisiner un plat qui ne nécessite pas sa présence, car je n’ai pas les moyens de m’en procurer », regrette-t-elle.

Marième Ndoye, vendeuse de poisson, impute cette cherté à la rareté du poisson. « Si les pêcheurs nous vendent le poisson à des prix exorbitants, nous ne pouvons pas le bazarder en le vendant moins cher. Ce n’est pas de notre faute parce que nous avons plus à perdre du fait que nous avons emprunté de l’argent pour acheter le poisson  en quantité », se défend-elle. Une situation qui n’arrange personne. 

Articles les plus lus

capture_decran_2025-06-24_a_23.42.22.png
UN COMITÉ QUI OUBLIE CEUX QUI LISENT ET FONT LIRE
Le vendredi 20 juin 2025, à la Maison de la culture Douta Seck, s’est tenue une cérémonie solennelle. ...

adama-dieng.jpeg
L'IMPLOSION DU SOUDAN DOIT ÊTRE STOPPEE À EL-FASHER
Il y a quelques jours, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) et la Mission ...

mbane_.jpg
LE SUCRE DE LA CSS NE DOIT PAS GHETTOÏSER MBANE
C’est Le Quotidien, dans sa Une du jeudi 19 juin 2025, qui donne les détails de l’affaire : la Compagnie ...

mgueye_.jpg
DU QUATRIÈME SOUS-SOL AUX JETS PRIVÉS ET LIMOUSINES
Heureux comme notre Premier ministre, qui a l’occasion de voyager à travers l’Afrique et le monde, ...

andama.jpg
RENCONTRE AVEC UN PERSONNAGE A LA FOIS CELEBRE ET MYSTERIEUX
Son nom est intimement lié à Diofior, un village sérère connu pour être un bastion de la lutte traditionnelle ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2022-01-09_a_21.42.15_0.png
LE SÉNÉGAL VA MAL
Entre morosité et rhétorique politicienne Le contexte actuel du Sénégal prouve, au-delà des promesses ...

capture_decran_2025-06-18_a_09.08.32.png
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions ...

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

capture_decran_2025-06-23_a_16.58.31.png
DIOMAYE BATTU À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO PAR MAADA BIO
Amadou Hott avait le meilleur profil pour présider la Bad, et il a échoué. Hier également, la candidature ...

57540596-42611988.jpg
GUY MARIUS SAGNA, LE COL BLEU DE L’HÉMICYCLE
Il détonne dans l’Assemblée nationale. Sa voix, son langage, sa trajectoire. Il est l’un des rares ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous