LE SAEMSS DÉNONCE LE DILATOIRE DU GOUVERNEMENT
Promesses non tenues, calendriers non respectés : le syndicat des enseignants du moyen secondaire accuse le ministère de l'Éducation de jouer la montre sur la formation diplômante. Les menaces de perturbations se précisent

Ça commence à bouger dans le secteur éducatif. Après les menaces de grève de la coordination du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss), c'est au tour du bureau exécutif national dudit syndicat d'alerter sur une possibilité de perturbations. El hadj Malick Youm dénonce le dilatoire du gouvernement par rapport à leurs revendications dont la formation diplômante des enseignants.
Le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) est très remonté contre le ministre de l'Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy. Il dénonce le dilatoire auquel se livre le ministère depuis le début de l'année 2024/2025 sur la formation diplômante des enseignants à la Fastef, à l'UFR SEF (UGB), à l'INSEPS, au CNEPS de Thiès et à l'ENSEPT.
« Le SAEMSS constate avec amertume que le ministre de l'Éducation nationale manifeste une absence totale de volonté en ce qui concerne le respect de l'engagement du Gouvernement portant sur le déroulement de la formation diplômante des enseignants », dénonce le secrétaire général national du Saemss, El hadji Malick Youm.
Il rappelle que le ministère avait publié un communiqué pour demander à tous les enseignants de s'inscrire sur MIRADOR du 2 au 15 octobre pour le lancement de la formation diplômante universelle. Et après la clôture des inscriptions, il a demandé à tous les enseignants de déposer leurs dossiers physiques au niveau des Inspections du 9 au 23 décembre 2024. « Interpellé sur la question par les syndicats à la rencontre bimestrielle du 13 janvier 2024, le ministère avait annoncé le démarrage imminent de la formation diplômante universelle », regrette-t-il.
Face à ces tergiversations et errements du ministre de l'Éducation nationale qui, à ses yeux, relèvent purement et simplement d'un manque de volonté et d'une intention manifeste de violer les accords et engagements souscrits avec les syndicats, M. Youm exige la publication sans délai de la liste de tous enseignants retenus pour la formation diplômante universelle ; la levée de toute équivoque entre les passerelles professionnelles et les mises en position de stage.
« On demande aussi le relèvement considérable des quotas pour toutes les cibles concernées, notamment pour les demandeurs de mise en position de stage, les chargés de cours, les contractuels ayant capitalisé plusieurs années d'expérience, les MEPS qui doivent être formés en une seule cohorte au CNEPS de Thiès, les professeurs de philosophie qui doivent faire leur Master 2 et les enseignants issus du recrutement spécial de 2021, le démarrage effectif de la formation diplômante dans les meilleurs délais », ajoute le syndicaliste mettant en garde le gouvernement.
Il prévient les autorités que le « sort de l'année scolaire 2024/2025 est étroitement lié au traitement diligent de la formation diplômante des enseignants ». En cas de persistance du dilatoire, le syndicat avertit que le gouvernement et en particulier le ministre de l'Éducation nationale seront les « seuls et uniques responsables de toute perturbation qui adviendrait dans le déroulement des enseignements et apprentissages, des évaluations et des examens de fin d'année ».