LE SUDES PRESENTE 9 POINTS
Le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) a présenté hier, vendredi 1er février, un mémorandum de neuf points, pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle du 24 février.

L’accès à l’éducation, à la qualité des enseignements-apprentissages, au financement de l’éducation, à la condition enseignante, enfin à la situation dans les sous-secteurs de la Formation professionnelle et technique (FPT), de l’enseignement supérieur public et le secteur de l’éducation non formel. Voici les neuf points consignés dans un mémorandum que le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) a adressé aux différents candidats à l'élection présidentielle du 24 février prochain.
Le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) a présenté hier, vendredi 1er février, un mémorandum de neuf points, pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle du 24 février. Les camarades d’Amadou Diaouné ont soulevé des problématiques fondamentales qui nécessitent des solutions de fond pour inscrire le système éducatif dans une dynamique de performance, au grand bénéfice de l’intérêt national.
Dans la note, le Sudes a souligné des thèmes qui structurent le mémorandum sont en gros, liés à l’accès à l’éducation, à la qualité des enseignements apprentissages, au financement de l’éducation, à la condition enseignante, enfin à la situation dans les sous-secteurs de la formation professionnelle et technique (Fpt), de l’enseignement supérieur public et le secteur de l’éducation non formel. Pour l’offre publique d’éducation, le Sudes estime qu’elle toujours insuffisante, peu diversifiée face à une demande croissante. En conséquence, indique-t-il, «l’objectif de scolarisation primaire universelle n’a pu être atteint. Plus de 30% des enfants d’âge scolaire soit plus de 1,5 million d’enfants, ne sont pas à l’école. 34% de ces enfants sont dans les daaras traditionnels dont l’intégration souple et multiforme au système formel tarde à être matérialisée».
Pour les résultats d’apprentissage médiocres, le Sudes pense qu’il est regrettable de constater que le Sénégal n’a pas pu réaliser une éducation de qualité dans un contexte de massification des effectifs. «Le déficit de maîtres, de professeurs et d’enseignants-chercheurs peut être estimé entre 15 000 et 20 000 enseignants. Les insuffisances dans les réformes curriculaires et leur application toujours en butte au déficit d’appropriation par les enseignants mais aussi et surtout leur financement totalement dépendant de bailleurs extérieurs», lit-on dans le mémorandum.
Pour le Sudes, «il existe une crise structurelle des apprentissages qui plombent sérieusement les possibilités d’atteinte à grande échelle, de la finalité de l’éducation à savoir : le seuil désiré de maîtrise des connaissances et compétences».
Pour le financement du secteur, le Sudes pense que «l’éducation est de loin le premier poste budgétaire de l’État et comparativement aux pays africains, le Sénégal engage beaucoup plus de ressources publiques que la plupart des pays (7% du PIB, soit 26 à 27% des dépenses publiques)». «Au Sénégal, les sommes perdues à cause des incitations fiscales offertes pour attirer les investisseurs, correspondent à l’ensemble du budget annuel de l’éducation», persiste le Sudes. En plus du point nodal des revendications, notamment le système indemnitaire et de rémunération, le Sudes déplore les persistantes lenteurs administratives dans la gestion des carrières ont davantage aggravé les frustrations et la colère des enseignants.
Pour le sous-secteur l’enseignement supérieur, le Sudes pointe du doigt les étudiants orientés dans le privé. Diaoune et compagnie pensent que ce « palliatif qui a consisté à affecter 40 000 étudiants dans des structures privées d’enseignement supérieur, sur financement de l’État, semble avoir atteint ses limites ». Selon le Sudes, « les trois maux dont il faut guérir dans l’enseignement supérieur public sont : la construction et l’équipement d’infrastructures d’accueil, la résorption de l’énorme déficit en enseignants-chercheurs et l’insuffisance des allocations budgétaires notamment pour l’UCAD qui regroupe 80 000 étudiants».
A côté du niveau élevé d’analphabétisme avec en moyenne 55% de la population du pays en 2017, le Sudes soutient l’exigence de défendre l’école et l’université publiques de qualité, dans le respect rigoureux de l’équité.