L’ECOLE NE SERA JAMAIS LE LIEU DE PROPAGATION DE LA COVID-19
Interpellé par plusieurs députés sur les mesures prises pour faire face à la Covid-19 dans les écoles, surtout en cette période de hausse des contaminations, Mamadou Tall, ministre de l’Education Nationale, a rassuré les population

Interpellé lors du vote du budget de son département 0hier, mardi 8 décembre, par plusieurs députés sur les mesures prises pour faire face à la Covid-19 dans les écoles, surtout en cette période de hausse des contaminations, le ministre de l’Education Nationale a rassuré les populations.
« L’école ne sera jamais le lieu de propagation de cette maladie », a dit Mamadou Talla. Il ajoute : « quand on a voulu d’abord reprendre le 2 juin dernier, dès qu’il y a eu des cas, on a arrêté. Du 25 juin jusqu’aux examens en septembre, nous avons fait venir dans nos écoles 551000 élèves et 60000 enseignants. Les rares cas qui s’étaient posés, nous avons pu les régler sans problème ».
A en croire Mamadou Talla, « l’école est un vecteur pour conscientiser, expliquer et sensibiliser ». « L’élève qui est dans sa cour, dans son quartier, il sait que quand il est dans nos classes, des enseignants responsables le surveillent dès l’entrée dans l’établissement jusqu’à la sortie. Et c’est pour vous dire que jusqu’à présent, la méthode qui avait été utilisée pour qu’il n’y ait pas de propagation, c’est cette même méthode qu’on va utiliser pour qu’on puisse continuer nos enseignements-apprentissages dans d’excellentes conditions, pour protéger nos enfants, la famille, toute le monde au niveau du Sénégal », a fait savoir Mamadou Talla. Il promet de continuer dans cette dynamique pour avoir une année spéciale parce que, a-t-il dit, «celle-là est spéciale mais pour qu’on puisse continuer les enseignements malgré la présence de la Covid-19 ». Mamadou Talla a profité de l’occasion pour lancer un appel pour que « tous ensemble, exécutif, législatif, organisations de la société civile, parents d’élèves, élus locaux, tout soit fait pour réduire toute perturbation dans l’espace scolaire ».
Revendications des syndicats d’enseignants : Le régime indemnitaire en cours d’exploitation
A propos des revendications des enseignants, le ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla a fait savoir que beaucoup d’efforts ont été faits. Selon lui, c’est la question du régime indemnitaire qui reste encore à régler. « Il y a des points qu’on peut régler toute de suite comme les indemnités qui sont derrière nous ainsi que la formation diplomante. Il y en a certains qui sont en train d’être déroulés et qui ne peuvent pas finir toute suite. Par exemple, au niveau de la fonction publique, plusieurs actes sont aujourd’hui réalisés là-bas. Plus de 7000 qui sont déjà faits. Mais ça, c’est un circuit. Après la fonction publique, ça va jusqu’à la solde, jusqu’aux rappels et donc, ça met un certain temps mais nous sommes dans le processus de la réalisation de ces accords, depuis très longtemps. Il y a quand même une question qu’on n’a pas encore fini de régler, c’est le régime indemnitaire qui est complexe. Il concerne toute la fonction publique. L’étude a été faite et on est sur l’exploitation. Ça a été déréglé à un certain moment et maintenant, nous sommes en train de travailler sur ce dossier. A part celle-là, toutes les autres questions sont en cours de réalisation ou sont déjà réalisées », a expliqué Mamadou Talla. Toutefois, il a déclaré que le monitoring arrêté à cause de la Covid-19 va reprendre avec les sept syndicats les plus représentatifs. « Le Président de la République nous a instruit de reprendre le monitoring. Tous les autres ministres seront autour d’une table en face des 7 syndicats les plus représentatifs, C’est l’une des conditions pour que le dialogue puisse continuer », dixit le ministre.
Ministère de l’Education nationale : Des députés plaident pour l’augmentation du budget
Le budget du ministère de l’Education Nationale est arrêté à 597 848 738 341 F Cfa en autorisations d’engagement et à 541 211 701 304 F Cfa en crédits de paiement contre 526 270 540 817 F Cfa dans la Loi de finances initiale, soit une hausse de 14 941 160 487 F Cfa en valeur absolue. Toutefois, beaucoup de députés ont plaidé pour l’augmentation des moyens du ministère de l’Education Nationale en raison de son « importance. « J’apprécie d’abord les efforts du gouvernement parce que le budget a connu cette année une hausse de 14 milliards, ce n’est pas petit. Mais, Mr le ministre, vous avez besoin d’un budget beaucoup plus consistant parce que dans un budget de 541 milliards dont plus de 450 milliards réservés au personnel, le reste est trop insuffisant pour assurer les multiples défis qui vous attendent. Au cours des débats, chacun a demandé une dotation en tables-bancs, des constructions de lycées, de Cem etc., il faudrait augmenter ce budget pour qu’on puisse régler définitivement la question des abris provisoires », a soutenu le député Awa Guèye. Quant à Issa Sall, il pense que le ministère de l’Education n’a même pas de budget. « On aurait dû soustraire les charges de personnels de votre budget mais vous allez vous rendre compte que vous n’avez que 80 milliards. Et tout le monde vous demande des salles de classes, de construire, de faire ceci, de faire cela, mais Mr le ministre, vous n’avez que 80 milliards. Tout le reste, c’est pour le personnel », a-t-il souligné. Pour sa part, Abdou Mbacké dira : « Il ne peut rien sur un budget de 500 milliards. Le ministère des Finances doit sortir 100 milliards de F Cfa dédiés aux programmes pour pouvoir satisfaire les doléances. Avec un budget programme de 23 milliards, on ne peut pas faire des tables-bancs dans tout le Sénégal, construire des classes partout, des lycées, c’est impossible. Il faut le dire au ministre des Finances et au président pour qu’on le soutienne et qu’on puisse avoir de bons résultats dans les écoles ».
49 nouveaux établissements dont 3 lycées à Dakar, démarrage du lot 3 du programme zéro abri provisoire… Ces chantiers pour l’année 2021
49 nouveaux établissements dont 3 grands lycées à Dakar et sa banlieue, 940 salles de classe, démarrage du lot 3 des abris provisoires d’un montant de 33 milliards. Tels sont les chantiers annoncés par Mamadou Talla pour l’année 2021. Selon lui, le lot 3 du programme Zéro abri provisoire qui va démarrer en début janvier, va permettre de résorber 1528 salles de classes dans le moyen. Il s’agit ainsi de 10129 blocs administratifs, 602 blocs d’hygiène. Concernant le déficit de 330000 tables-bancs, une solution de résorption a été trouvée selon Mamadou Talla. « Nous avons déjà lancé un appel d’offre pour 253000 tables-bancs, 200 mille dans l’élémentaire, 32 mille dans le moyen et 21 mille dans le secondaire pour un coût global de 8 milliards qui est déjà inscrit en autorisations d’engagements pour le budget 2021. Il y aura encore un déficit mais on aura beaucoup moins de problèmes. En ce moment même, nous avons plus de 16 mille tables-bancs déjà confectionnés et qu’on est en train de répartir. On va continuer dans cette lancée pour résorber l’ensemble de ces tables-bancs mais je sais qu’on est appuyés aussi par les maires », a précisé le ministre. S’agissant des abris provisoires, Mamadou Talla pense que la question est très complexe. « Chaque année, vous avez 300 mille nouveaux élèves qui arrivent. Vous avez en Terminale moins de 50 mille qui partent, Il n’y a que cette année où nous avons eu 72mille admis. Si ceux qui sortent de la 6e jusqu’en Terminale ne sont que de 50 mille, alors que chaque année il y a 300 mille qui arrivent, mais il est évident que chaque année il y aura des problèmes de salles de classes et de tables-bancs », a indiqué Mr Talla. Ce qui avait nécessité le lancement du projet Zéro abri provisoire. « Ça nous a permis dans le premier lot d’arriver aujourd’hui à plus de 81%. C’était 1850 salles de classes, 1372 blocs administratifs, 724 blocs d’hygiène, 70050 mètre linéaires de mur », dit-il.
2996 nouveaux enseignants déjà affectés
Quant au déficit d’enseignants soulevé aussi par les parlementaires, Mamadou Talla a déclaré que 2996 nouveaux sortants de nos écoles ont été déjà affectés dont 1949 pour l’élémentaire. « Il faut préciser que ceux qui sont encore sortis sont des maitres. C’est l’élémentaire arabe et français. Les professeurs ne sont pas encore sortis. Nous attendons 1221 professeurs qui vont venir compléter. Ils ne sont pas encore sortis parce que dans la partie pédagogie, il faut à un certain moment que l’enseignant rencontre l’élève dans la classe. On n’a ouvert que le 12 novembre. Quand ils auront terminé, c’est 1221 nouveaux qui vont venir au niveau des professeurs. Au total, si on ajoute les professeurs, nous sommes à 5331 dans le préscolaire, 5689 dans l’élémentaire, 21000 dans le moyen et 17500 dans le secondaire et 4219 au niveau de l’ensemble des structures administratives», a tenu à préciser Mamadou Talla.