LES ENSEIGNANTS ALERTENT SUR LES GERMES D’UNE RENTREE AGITEE
Doit-on s’inquiéter d’une rentrée des classes mouvementée ! Les enseignants en veulent au gouvernement de n’avoir pas honoré ses engagements résultant du protocole d’accord signé en avril 2018 et non respecté

L’état peine à satisfaire le protocole d’accord signé en avril 2018 avec les enseignants. Et cela peut être un frein au bon déroulement de la rentrée. Les syndicats, joints par «L’AS», ont rappelé au gouvernement ses engagements, non sans avertir que le non-respect pourrait engendrer des troubles au cours de l’année scolaire. En outre, ils ont émis des doutes sur le dispositif sanitaire établi par les autorités de l’éducation.
Doit-on s’inquiéter d’une rentrée des classes mouvementée ! Quoi qu’il en soit, les enseignants prendront le gouvernement pour responsable. Ils lui en veulent de n’avoir pas honoré ses engagements résultant du protocole d’accord signé en avril 2018 et non respecté par le gouvernement.
Selon le Secrétaire général du CUSEMS, Abdoulaye Ndoye, il faudrait impérativement satisfaire les doléances consignées lors de nos dernières négociations. Il s’agit entre autres de régler les lenteurs administratives, les failles du système de rémunération qui a révélé ses limites, la surimposition sur les salaires, etc. Monsieur Ndoye de marteler que ces revendications essentielles sont arrivées à échéance. Il indique que le non-respect de ces revendications pourrait conduire à d’éventuelles troubles au cours de l’année scolaire.
Selon le SG du CUSEMS, les enseignants ont déjà joué leur partition dans cette crise et que la balle est désormais dans le camp du gouvernement. Abondant dans le même sens, le Secrétaire général du Saemes, Saourou Sène, demande au gouvernement d’aller vers un monitoring du protocole et de respecter les points qui y sont consignés. Parce que, souligne-t-il, les enseignants méritent une reconnaissance sociale et politique. Saourou Sène à propos du dispositif sanitaire : «Toutes les conditions ne sont pas réunies pour une rentrée scolaire» Par ailleurs, en ce qui concerne le protocole sanitaire établi par le gouvernement, les syndicats enseignants ne se sont pas montrés rassurés.
Le SG du CUSEMS estime que les enseignants se plieront au protocole sanitaire mis en place par les experts, non sans constater des manquements liés au manque d’eau et d’hygiène dans certaines écoles. Quant au SG du Saems, il est plus catégorique.
A l’en croire, toutes les conditions ne sont pas réunies pour une rentrée scolaire. «Il faudrait que le nettoyage systématique des établissements scolaires soit visible pour prétendre à une rentrée scolaire. Le gouvernement et les collectivités locales doivent travailler la main dans la main », préconise Saourou Sène.
Ainsi, ajoute-t-il, toutes les dispositions de sécurité doivent être mises en place pour permettre aux élèves de travailler dans une atmosphère paisible. Il pense qu’il faut une révision du protocole sanitaire. Car, soutient-il, il ne peut être le même que celui instauré au mois de juin. Il informe que lors de la reprise en juin qui concernait uniquement les classes d’examen, l’Etat avait à gérer 551 000 élèves alors que pour cette rentrée en cours, il aura en face 4 millions d’élèves et d’enseignants.
Ainsi donc, sans une évolution du dispositif sanitaire, la gestion des effectifs sera difficile, soutient Monsieur Sène. Quant à Abdoulaye Ndoye, il attire en outre l’attention sur le fait qu’il reste encore du travail à faire pour les élèves des classes intermédiaires. Avant de déplorer le manque criard d’enseignants dans les établissements.
Sans compter que dans certaines localités, les sinistrés des inondations occupent encore les salles de classe ou même des classes qui baignent dans l’eau. Monsieur Ndoye affirme aussi que les abris provisoires doivent être éradiqués. Il a aussi signalé que les élèves s’inscrivent avec parcimonie alors que la rentrée est prévue aujourd’hui.
En définitive, il relève entre autres inquiétudes concernant les classes pléthoriques le déficit d’enseignants qualifiés, les problèmes d’hygiène et d’eau courante ... à résoudre au plus vite.