LES TIRAILLEMENTS CONTINUENT
Le bras de fer opposant des parents d’élèves et des écoles privées qui exigent le paiement des mois d’avril, de mai et de juin de l’année précédente pendant lesquels les écoles étaient fermées en raison de la covid-19, est loin de connaitre son épilogue

Les tiraillements continuent entre les parents d’élèves et des écoles privées au sujet du paiement de la scolarité des trois mois coïncidant avec la fermeture des classes. Tous les parents d’élèves n’ont pas encore trouvé un terrain d’entente avec les écoles privées qui exigent le paiement de ces mensualités de l’année dernière. Certains parents d’élèves comme ceux du Groupe scolaire Dior attendent la décision de la justice.
Le bras de fer opposant des parents d’élèves et des écoles privées qui exigent le paiement des mois d’avril, de mai et de juin de l’année précédente pendant lesquels les écoles étaient fermées en raison de la pandémie de covid-19, est loin de connaitre son épilogue. Si certains parents d’élèves ont finalement accepté de payer selon un moratoire fixé par les établissements privés, d’autres sont loin de se plier à ce qu’ils continuent de considérer comme un «racket».
Le collectif des parents d’élèves du Groupe scolaire Dior des Parcelles Assainies prend ainsi le contrepied de la Fédération nationale des parents d’élèves regroupant le privé laïc, le privé catholique et les écoles franco-arabe qui déclare avoir trouvé “un terrain d’entente avec les écoles privées en décidant de payer les mois «d’arriérées»“.
Une plainte du collectif est déjà déposée sur la table du procureur. «Le collectif des parents d’élèves du Groupe scolaire Dior ne fait pas partie de ceux qui ont décidé de payer les trois mois. Le bras de fer continue et nous avons déjà pris un avocat. On ne peut pas payer une dette là où il n’y en a pas», a fait savoir Mme Ngom, chargée de communication dudit collectif jointe par téléphone. Selon elle, les associations de parents d’élèves qui déclarent que le différend avec les écoles privées est réglé, ne peuvent pas confirmer l’accord de leur collectif.
Momar Ndao, ASCOSEN : «Ce sont certaines associations de parents d’élèves corrompues par les écoles privées qui…»
Pour Momar Ndao de l’Ascosen, « ce sont certaines associations de parents d’élèves corrompues par les écoles privées qui disent avoir trouvé un terrain d’entente avec les écoles privées». En effet, les associations de consuméristes ont toujours demandé aux parents d’élèves de refuser de payer la scolarité exigée par les écoles privées.
Dans un communiqué rendu public, SOS Consommateurs avait demandé au ministère de l’Education nationale de «sévir contre cette attitude et de prendre une circulaire pour inviter les inspections d’académie et les inspections de l’éducation et de la formation à mettre un terme à ce qu’il considère comme étant un chantage exercé sur les parents d’élèves alors que l’Etat a octroyé une subvention de trois milliards de F Cfa à ces écoles».
S’exprimant le 12 novembre dernier, jour de rentrée scolaire, le ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla avait annoncé qu’il prônait le dialogue pour régler le différend entre les parents d’élèves et les écoles privées mais le problème n’est toujours pas réglé. D’ailleurs, Sos Consommateurs avait décidé d’organiser une marche de protestation «pour dire non à ce chantage et pour exiger des autorités, le règlement global et définitif des scolarités de mars, avril et mai 2020 exigées indument, ainsi que la réglementation des nouvelles conditions d’inscription dans les écoles privées».
A en croire Sos Consommateurs, «l’Etat du Sénégal, à travers ses ministres concernés, a avoué son impuissance et sa volonté de livrer les parents au chantage des écoles privées». En effet depuis quelques mois, les écoles privées avaient indiqué qu’elles ne vont accepter les enfants que si leurs parents décident de s’acquitter de la scolarité de ces trois mois. Non sans dire que chacun est libre d’inscrire son enfant dans l’école publique. Depuis lors, elles n’ont pas changé d’iota de leur décision. Quoi qu’il en soit, les élèves risquent de rater le rattrapage d’un mois inscrit dans le protocole pédagogique du ministère de l’Education Nationale.