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EUGÉNIE ROKHAYA AW, UNE RÉVOLUTIONNAIRE TOMBÉE SOUS LE CHARME DU JOURNALISME

Retour sur la vie de l'ancienne présidente du Tribunal des pairs du CORED et ancienne directrice du Cesti, décédée, dimanche 3 juillet à l’âge de 70 ans, à travers ce portrait que lui avait consacré l’APS en 200

Publication 04/07/2022

Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye, présidente du Tribunal des pairs du CORED et ancienne directrice du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de Dakar, décédée, dimanche à l’âge de 70 ans, des suites d’une maladie, était une ’’révolutionnaire’’ tombée sous le charme du journalisme.

Retour sur cette vie révolutionnaire et professionnelle à travers ce portrait que lui avait consacré l’APS en 2009.

Rares sont ceux qui se doutent aujourd’hui de ce qu’Eugénie Rokhaya Aw, reconduite mercredi à la direction du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) pour un deuxième mandat, s’était fait embaucher en 1974 comme ouvrière, pour s’enquérir des conditions de vie et de travail de ses humbles sœurs qui triment dans les usines. Mme Aw, portée à la tête du CESTI depuis mai 2005, officiait alors au quotidien public Le Soleil comme journaliste.

Cela rappelait les étudiants et apprentis philosophes de la même époque, qui se faisaient recruter en masse dans les usines de Renault, avec la conviction qu’être au fait de la condition des prolétaires, pour tester profondément leur vécu particulier, était le meilleur gage d’une parfaite maîtrise de la théorie marxiste, révolutionnaire.

Il serait également assez surréaliste pour les étudiants du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de savoir que la directrice actuelle de leur institut faisait dormir, par la force du verbe et de la théorie révolutionnaire, des policiers dont le rôle était de réprimer, d’intimider ou de filer.

’’Je me souviens d’un jour où on discutait avec des policiers du commissariat du Plateau. Les policiers étaient tellement fascinés qu’ils s’étaient endormis. On aurait pu tous fuir. On est tous restés’’, a confié Mme Aw, évoquant un épisode-phare de la structure politique clandestine qui va donner naissance par la suite à And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS).

Tout cela relevait du temps de la mystique révolutionnaire à laquelle Eugénie Rokhaya Aw croyait, comme qui avait foi en l’avènement du grand soir, qui a poussé à des engagements parfois incompréhensibles, quelques fois à la limite de l’absurde pure et simple.

Mais dans le cas de Mme Aw, il est à faire observer que tout cela relevait peut-être d’une certaine prédestination, d’une sensibilité sociale qu’elle tenait de son père, même si ces tranches de vie qu’elle prolonge aujourd’hui comme directrice du CESTI ont été abolies en quelque sorte, depuis que le marxisme ne fait plus recette, ne fait plus rêver.

N’empêche. Elle assure garder encore, gravé en elle "comme une marque au fer rouge’’, le souvenir de ce père, éducateur spécialisé pour l’enfance délinquante, affecté pour les services de l’administration coloniale au fin fond du Niger, à Dakoro où il dirigeait un centre de rééducation.

Un homme qui a été ‘’toujours engagé’’ notamment auprès de Djibo Bakary au sein de la SAWABA, le parti nigérien ’’honni’’ à l’époque. ’’Je me souviendrai toujours qu’on a tous été arrêtés alors que j’étais vraiment toute petite, parce que c’était au moment du référendum en 1958’’. Persécuté pour ses convictions politiques, le père Aw était "obligé de partir clandestinement du Niger, pour avoir la vie sauve’’.

Tel père, telle fille, pourrait-on dire. Et de cette "épisode de résistance’’, Eugénie Rokhaya Aw a gardé la formule du "mouvement perpétuel’’ qui fait qu’en dépit des aléas de l’histoire et des limites de l’action, on reste "relativement fidèle’’ à ses idées, à travers "des marques concrètes’’ laissées par tout parcours.

"Etrangement, ce n’est pas ma vie militante qui a été la plus déterminante’’, mais la découverte, fondamentale, qu’a été pour elle le journalisme, l’écrit, le fait de rendre compte, assure celle qui dit avoir "adoré’’, malgré tout, son séjour au Soleil.

Un plaisir qu’elle ne se prive pas de raconter, même en comptant avec les négatifs qu’avaient constitué les plaisanteries des journalistes "qui ne sont pas ce qu’il y a de plus saints au monde’’.

’’C’est vrai que les confrères n’étaient pas toujours très corrects sur ce plan-là’’, mais ’’à l’époque, j’ai rencontré des hommes qui m’ont vraiment formée, qui m’ont vraiment encadrée’’, a-t-elle dit, en citant ASAK (Abdou Salam Kane), Alcinou Da Costa, Emile Senghor. "Ce que j’ai aimé avec ces hommes, c’est que leurs convictions politiques n’ont jamais pris le dessus sur l’éthique professionnelle’’, tient-elle à relever.

Entre ‘’découvertes formidables’’ et contraintes liées au fait de suivre les femmes de présidents en visite au Sénégal, et à force de ruse et de témérité, elle dit avoir réussi à faire des reportages qui lui ressemblaient et qui ressemblaient à ce qu’elle était.

’’C’était un peu difficile pour moi’’, surtout quand des différences de points de vue se faisaient jour avec le président Senghor à propos de l’appréciation du travail de tel ou tel peintre et qu’elle était ’’convoquée au ministère de la Culture’’.

’’C’était un peu délicat’’, mais avec le recul, et en dépit du fait qu’elle sera finalement renvoyée du Soleil vers 1976, pour "idéologie contraire’’ à la ligne de ce journal, Eugénie Rokhaya Aw a pour cette période "un regard positif, enrichissant’’, puisque, dit-elle, ‘’j’ai tout appris dans ce métier’’.

Dans la foulée, grâce à l’entregent du défunt cardinal Hyacinthe Thiandoum, elle sera employée à Afrique Nouvelles, va faire de la consultance et dans l’intervalle, sera ensuite employée à la conférence des églises de toute l’Afrique, qui était basée au Kenya, et qui regroupait essentiellement des églises protestantes.

"C’est à cette occasion que j’ai pu connaître l’ensemble de l’Afrique’’ en circulant sur tout le continent pour le compte de son employeur qui avait mis en place des programmes de développement, souligne celle qui se présente comme ‘’un produit de la formation continue’’.

Viendra par la suite l’épisode canadienne (1988-2002) de la vie de Mme Aw. Dans ce pays, elle décroche un master — son sujet de recherches portait sur la parole africaine — et un doctorat soutenu sur le thème de la question des conflits, qui s’inspire de son expérience des Grands Lacs et de la manière dont "les conflits se nourrissent de problèmes environnementaux’’.

Une revanche pour cette femme qui n’a jamais fait d’école de journalisme, et n’était riche que d’un bac et d’une ‘’très très forte expérience journalistique’’. D’où sa sensibilité à la formation continue.

"L’Amérique du Nord est très forte dans ça, le volet formation continue et même accès à la formation de type classique universitaire’’, poursuit-elle, en martelant comme une énième conviction : "tout le monde a droit au savoir. C’est pourquoi je suis sensible à cette question-là’’.

Ce bagage acquis dans les universités canadiennes va lui valoir une carrière enviée dans la consultance pour plusieurs ONG et l’élaboration de politiques de développement à l’endroit du continent. Elle a ainsi été, de 90 à 96, coordonnatrice du Réseau Afrique 2000 du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), un programme environnemental qui travaillait avec les communautés locales.

"Personne relativement religieuse’’ comme elle se définit elle-même, Mme Aw dit pour cela n’avoir ‘’jamais accepté la discrimination institutionnelle par exemple entre les hommes et les femmes’’. "Je suis une personne qui, longtemps s’est posée la question de savoir pourquoi une femme ne pouvait pas être prêtre par exemple. C’est une réponse institutionnelle, mais je crois que mon questionnement se poursuit’’.

A la tête du CESTI depuis mai 2005, Eugénie Rokhaya Aw pense "boucler la boucle’’ de sa vie ’’en retournant au journalisme’’. "Mais je ne sais pas encore, parce que je n’ai pas fini de faire ce retour sur moi-même, mais j’ai l’intuition que c’est ce qui va se passer’’, dit-elle.

Mais un préalable, peut-être, à tout cela. "Commencer à écrire pour mieux me comprendre, pour mieux comprendre mon itinéraire, pour mieux comprendre ce que je suis’’, relève-elle, à la manière de ceux qui ne s’habituent jamais au monde et comme si le tout et le meilleur de sa vie est encore à raconter.

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