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31 mai 2025
L'ÉCOLE FRANÇAISE AGONISE À DJIBA MOUDOU
Dans le village natal de l'activiste Ousmane Tounkara, l'école publique se vide au profit de l'enseignement arabe et coranique. Une situation préoccupante qui pousse Enda jeunesse action à organiser un débat avec les acteurs locaux
Djiba Moudou se détourne de l’école publique sénégalaise. Le village d’origine de Ousmane Tounkara, activiste sénégalais basé aux Etats-Unis, préfère inscrire ses enfants à l’école d’enseignement de l’arabe et du Coran, plutôt qu’à celle qui enseigne en français. Enda jeunesse action a initié un forum pour en trouver les causes et puis des solutions.
Il existe encore au Sénégal des villages qui ne sont pas très attirés par l’école publique d’enseignement en français. C’est le cas du village d’origine de l’activiste sénégalais basé aux Etats-Unis, Ousmane Tounkara. Dans l’école élémentaire de Djiba Moudou, village de la commune de Kandia, dans le département de Vélingara , se trouve une classe à cours multiples (Ci/Cp) qui compte 5 élèves contre 75 pour une seule classe de l’école privée d’enseignement de l’arabe et du Coran de la localité. Une situation qui préoccupe Enda jeunesse action (Eja) qui a mis ensemble, pour en discuter, enseignants, gestionnaires du système éducatif du terroir et parents d’élèves. C’était jeudi passé dans la place publique de ce village qui fait près de 500 habitants. Chérif Diao, responsable de projet à Eja, a justifié la tenue du forum : «Constatant que l’école publique de Djida se dirige vers une mort certaine, j’ai posé le problème de la cohabitation avec l’école privée arabe qui la concurrence fortement. Je m’en suis ouvert à l’inspection de l’Education qui a accepté de nous accompagner dans la réflexion pour trouver des solutions.»
Chérif Mballo, le directeur de l’école d’enseignement en français de Djiba Moudou, présente son établissement. Il révèle : «L’école élémentaire publique de Djiba compte 6 classes pédagogiques pour 3 classes physiques. Nous fonctionnons avec des classes à cours multiples. Chacun des 3 enseignants gère 2 cours. Aucune classe n’a plus de 10 élèves. Le Ci/Cp compte 5 élèves dont 3 pour le Ci et 2 pour le Cp. Nous avons également un enseignant en arabe. Malgré cela, les élèves abandonnent l’école publique pour rejoindre l’école privée arabe. Parfois en pleine année scolaire. La situation est grave. L’école meurt à petit feu.» Alors que, ajoute-t-il, «l’école privée arabe compte 6 classes pour le cycle élémentaire et 2 classes pour le cycle moyen (une classe de 6ème et une classe de 5ème). L’enseignement y est gratuit. Les bâtiments sont bien entretenus. Les prestations et les fournitures sont assurées par la diaspora du village. Chacune des classes fait près de 70 élèves.»
Cette rencontre d’échanges initiée par Eja, qui a connu une forte mobilisation des habitants du village, des femmes surtout, toutes voilées, a déterminé les causes de la désaffection pour l’école publique au profit de l’école privée arabe.
Les causes évoquées
Selon le directeur de l’école publique, Chérif Mballo, «le village de Djida Moudou est très porté vers l’islam. Les parents préfèrent l’enseignement de l’arabe et du Coran à toute autre forme d’enseignement». Pour ce parent d’élève, la cause de la désaffection pour l’école d’enseignement en français est le dénuement de celle-ci : «L’environnement physique de l’école publique n’est pas attractif. La seule classe en dur n’a pas de toiture, les portes sont ballantes et le plancher est sablonneux. Nous ne pouvons pas laisser nos enfants étudier sous les rayons du chaud soleil. Les 2 autres classes sont en huttes. Il faut construire des salles de classe.» Fodé Diaby, enseignant qui a fait un séjour de 5 ans à Djida, croit savoir : «Il y a une famille influente du village qui s’est retirée de l’école et a dû influencer les autres. C’est la famille qui assure à la fois la chefferie du village et les fonctions d’imam.» Et puis, le comportement des enseignants peut créer un désamour vis-à-vis de l’école. M. Diaby se remémore : «Je me rappelle, quand j’étais directeur de cette école, un parent avait retiré son enfant pour avoir surpris un enseignant, debout à la porte de sa classe, habillé en short, tenant une cigarette à la bouche. Ce parent a dit qu’il ne peut pas confier l’éducation de son enfant à une personne qui fume de la cigarette et qui se met en short devant les enfants.» Et puis : «Ceux qui vont au collège abandonnent à mi-chemin pour cause de mariage forcé pour les filles et, pour les garçons, faute de moyens de transport (vélo) jusqu’au village de Médina Mary Cissé qui abrite le collège (10 km de là). Donc aucun avenir en perspective pour ces élèves.» Saïbo Yaffa, président du Comité de gestion de l’école de Djida, ajoute : «Ici, on croit qu’aller à l’école française, c’est épouser des habitudes et pratiques contraires aux recommandations de l’islam.» Un enseignant de la zone précise : «Il y a aussi que la diaspora de ce village est très aisée et analphabète en français, pour la plupart. L’école d’enseignement en français n’a pas produit dans ces localités, des modèles de réussite sociale qui pourraient convaincre des vertus de l’enseignement en français.»
Solutions préconisées
Les inspecteurs de l’Enseignement en arabe et de l’enseignement en français, responsables de la zone pédagogique en question, avaient participé au forum de Djida Moudou. Omar Lèye, inspecteur d’Enseignement en arabe, explique : «C’est un manque d’ouverture d’esprit qui pousse à croire qu’étudier dans les écoles d’émanation coloniale est illicite pour un musulman. L’islam recommande la recherche du savoir, n’importe lequel, pourvu qu’il soit utile pour soi et pour sa communauté. Par exemple, étudier les sciences physiques peut mieux faire comprendre les miracles de la création divine et raffermir sa foi. Donc les 2 types d’enseignement peuvent bien cohabiter dans la paix pour le bonheur des enfants.»
M. Lèye a étayé ses propos avec des hadiths prophétiques et des versets du Coran, déclamés dans un arabe châtié. L’inspecteur d’Enseignement option français, responsable de la zone pédagogique, Pape Abdoulaye Seck, a indiqué : «Nous remercions Eja pour avoir initié cette rencontre si importante qui nous a permis d’en savoir plus sur les difficultés d’accès à l’école dans ce village. Il y a une forte concurrence de l’école privée arabe au détriment de l’école publique. Nous allons poursuivre la sensibilisation, élaborer des plans d’actions avec Eja et chercher à améliorer l’environnement de l’école. L’enseignement de l’arabe à côté du français ne devait pas poser problème puisque l’option de l’Etat, c’est d’aller vers la diversification de l’offre éducative.» Pour le directeur de l’école élémentaire de Djida, «il faut aller vers la fusion des 2 écoles et enseigner équitablement dans ces 2 langues». A ce propos, l’inspecteur en arabe dit : «Il faut certes enseigner équitablement l’arabe et le français, mais il faut aussi interroger les contenus des enseignements dispensés par certaines écoles privées arabes. On ne peut pas laisser les écoles enseigner sans avoir un œil sur les contenus de leurs programmes.» A rappeler qu’Eja appuie les établissements scolaires de la zone pour booster les performances des élèves.
En début d’année scolaire, son responsable local, Chérif Diao, a remis 100 000 francs au Comité de gestion de l’école (Cge) aux fins de rendre disponibles les fournitures scolaires, pour ne pas retarder le démarrage des cours. Il a fortement recommandé au Cge de donner cahiers et stylos à crédit aux élèves et parents. Les fonds issus de la vente desdites fournitures reviennent à l’établissement. Mieux, l’Ong a aussi mis à la disposition du village, des chaises et des ustensiles de cuisine à louer. Là également, les fonds issus des prestations visent à rendre autonomes les femmes du village pour mieux s’occuper de l’éducation de leurs enfants.
L'ANTI-TABAC EN PANNE
Alors que le monde célèbre la Journée sans tabac, la Listab appelle au boycott. En cause : une loi antitabac de 2014 "en souffrance" et plus de 600 bars à chicha qui prospèrent à Dakar
La Journée mondiale sans tabac se déroule aujourd’hui. Mais, pour Amadou Moustapha Gaye, président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), le Sénégal ne doit pas la célébrer, en pointant les manquements qui entourent la stratégie de lutte contre ce fléau.
Aujourd’hui, samedi, marque la Journée mondiale sans tabac. Pour Amadou Moustapha Gaye, président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), cette journée ne mérite pas d’être célébrée au Sénégal, mettant en avant un certain nombre de griefs pour justifier sa position. Le 31 mai 2025 est la Journée mondiale sans tabac, Jmst, et le thème de cette année est : «Levons le masque !» Mais cette année, le Sénégal, dit-il, doit s’abstenir de la célébrer du fait de la situation de léthargie dans laquelle se trouve la lutte antitabac.
«Malgré d’énormes efforts consentis et les résultats obtenus grâce à l’engagement des véritables acteurs, la lutte contre le tabagisme au Sénégal continue de rencontrer des obstacles et est aujourd’hui dans une véritable impasse, du fait tout simplement que certains textes règlementaires qui doivent régir et renforcer les dispositions juridiques et complémentaires de la loi contre le tabac sont bloqués dans le circuit administratif depuis plus de cinq ans», souligne le patron de la Listab à travers un communiqué. Il interpelle ainsi, dans la foulée, les autorités «de la situation chaotique dans laquelle se trouve la lutte contre le tabac».
«La lutte contre le tabac est en train d’échouer au Sénégal. La loi antitabac votée le 14 mars 2014 est en souffrance pour non-application par l’Etat du Sénégal, car certains textes règlementaires qui doivent régir et renforcer les dispositions juridiques et complémentaires de la loi contre le tabac manquent d’être concrétisés, sans que personne ne puisse nous fournir des explications. Nous savons tous que la loi antitabac du Sénégal est en souffrance, car elle n’est appliquée ou respectée nulle part. La loi antitabac du Sénégal est dans une léthargie, une impasse totale et en souffrance pour non-application», admet M. Gaye, appelant à un «traitement urgent» de la situation.
«Le constat est que M. le ministre de la Santé et son administration sont dans les mêmes travers que les derniers ministres de la Santé de l’ancien régime, qui n’ont posé aucun acte allant dans le sens de faire avancer la lutte antitabac au Sénégal. Nous constatons malheureusement que l’administration du Msas est en train d’engager Ibrahima Sy dans les mêmes travers que les autres ministres qui ont plombé la lutte antitabac au Sénégal», dit le président de la Listab.
Amadou Moustapha Gaye rappelle que «l’arrêté portant interdiction de l’importation, de la distribution, de la vente et de l’usage de la chicha ou narguilé, déjà signé par les ministres de la Santé et du Commerce depuis plus de cinq ans, attend juste une numérotation pour entrer en vigueur». M. Gaye attire l’attention en estimant que «plus de 600 bars à chicha ont été enregistrés à Dakar, un moyen qui pousse les jeunes âgés entre 10 et 18 ans de s’adonner au vapotage au vu et au su de tous».
Aujourd’hui, il exige le retrait du circuit administratif, des textes de loi du projet de loi antitabac qui aurait été finalisé, validé en commission technique en novembre 2023, et transmis au Secrétariat général du gouvernement pour inscription à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Selon lui, ils ont «été confectionnés sans concertation et à l’insu des vrais représentants de la Société civile».
RUFISQUE RADIOGRAPHIE SES DÉPARTS
Collectivités, organisations de jeunesse, leaders d'opinion : tous disposent désormais du profil migratoire de Rufisque. Remis par l'ONG Grdr, ce document ouvre de nouvelles perspectives pour accompagner les dynamiques migratoires locales
Favoriser une meilleure connaissance et une meilleure lecture du phénomène migratoire dans le département de Rufisque. Le Profil migratoire du département de Rufisque, un document stratégique élaboré par l’Ong Grdr (migration-développement-citoyenneté) et présenté au Conseil départemental mercredi, lors d’un atelier avec le comité de pilotage, s’inscrit dans cette dynamique. «L’enquête de terrain s’est déroulée en deux phases : une phase de collecte de données relatives au profil historique du département et une phase de collecte portant sur les projets collectifs et individuels «migration et développement», sur le radar des compétences, sur les récits de vie et sur les baromètres des déterminants des départs», ont rappelé les initiateurs par rapport à la méthodologie mise en œuvre. «Les entretiens ont concerné des migrants de retour, les immigrés et émigrés internes et internationaux, les associations de migrants», ont-ils expliqué sur le profil des enquêtés de la phase 2, informant que les chefs coutumiers lébous, chefs de village, élus, représentants de la jeunesse ont été les personnes ressources pour la phase 1.
«Aujourd’hui, on a eu l’honneur de procéder officiellement à la remise d’un lot du Profil migratoire au Conseil départemental qui a accompagné ce processus-là, mais également à tous les membres du comité de pilotage qui, depuis le début, ont accompagné ce processus», a souligné, en marge de l’atelier, Ndèye Coumba Diouf, référente du Grdr à Rufisque. «Ce qu’on a mis à disposition de ces acteurs, que ce soit les collectivités territoriales, les organisations de jeunesse, les organisations de femmes, les leaders d’opinion locaux, c’est un document qui porte sur la migration de façon générale, mais qui aborde également beaucoup d’aspects de la vie économique et sociale du département», a encore assuré Mme Diouf, notant que le document ouvre en même temps des réflexions et perspectives pour le département. Elle a fait savoir qu’une série d’activités va être déroulée pour une bonne diffusion du document de 78 pages et son appropriation par les cibles.
Il faut savoir que le projet de la réalisation du document s’inscrit dans le cadre du projet Information, formation et migration en Afrique de l’Ouest (Informa), mis en œuvre par un consortium composé de plusieurs organisations. En plus de Rufisque, le Grdr définit aussi le profil migratoire pour le département de Sédhiou et la commune de Matam, dans le cadre dudit projet.
LA NOUVELLE GAMME QUI FAIT TABAC
Arômes fruités, packaging séduisant, marketing digital : l'industrie du tabac redouble de créativité pour attirer les jeunes consommateurs. À l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, le pays tire la sonnette d'alarme sur ces nouvelles stratégies
Les industries du tabac sont plus créatives avec des produits incitatifs pour attirer plus de consommateurs, notamment auprès des jeunes accros à une gamme de produits attractifs et aromatisés comme les sirops, arômes sucrés et additifs.
Ce 31 mai, c’est la Journée mondiale sans tabac (Jmst), sur le thème : «Produits du tabac et à base de nicotine : démasquons les tactiques de séduction de l’industrie du tabac.» Pour les multinationales de tabac, il y a une tactique marketing bien pensée et huilée qui utilise des arômes, un marketing ciblé et un packaging attrayant pour rendre ses produits séduisants auprès des jeunes. «Un des grands défis de santé publique est aujourd’hui l’attractivité du tabac, de la nicotine et des produits connexes, en particulier pour les jeunes. L’industrie du tabac s’efforce constamment de trouver des moyens de rendre ces produits plus séduisants, en y ajoutant des arômes ou d’autres agents qui modifient leur odeur, leur goût ou leur apparence. Ces additifs servent à masquer l’âpreté du tabac afin d’en améliorer le goût, en particulier pour séduire les jeunes», expose ainsi le ministère de la Santé.
Il y a des statistiques pour corroborer tout cela : une enquête sur les Connaissances, attitudes et pratiques (Cap), menée par le Programme national de lutte contre le tabac dans les régions de Dakar et Thiès, a permis d’évaluer la perception et les comportements des médecins pneumologues, agents du commerce, agents de la Direction générale des Impôts et domaines, agents de la Direction générale des Douanes et des vendeurs face aux Produits du tabac nouveaux et émergents. «Ainsi, les principaux résultats relèvent que la cigarette électronique est aussi bien connue (80%) chez les personnes enquêtées que les produits chauffés du tabac (53%) et la nicotine pouche (33%)», dévoile le Msas.
L’industrie du tabac sert toujours des gammes plus additives
Aujourd’hui, l’industrie du tabac est devenue encore plus agressive chez les jeunes, en utilisant plusieurs stratégies afin d’attirer «une cible cruciale pour renouveler sa clientèle et compenser les décès liés au tabagisme». Il y a une gamme de produits attractifs et aromatisés comme les sirops, arômes sucrés et additifs. Sans oublier «les cigarettes électroniques et les produits du tabac (comme les cigares aromatisés ou les capsules mentholées) souvent proposés avec des saveurs attrayantes pour les jeunes (fraise, vanille, bonbon, etc.)».
Pour le ministère de la Santé, «l’industrie du tabac utilise des arômes et des additifs pour atténuer le goût âcre du tabac et rendre ces produits plus attrayants, en particulier pour les jeunes». Il y a aussi les arômes sucrés comme menthe glaciale, fruit de la passion, fraise, les arômes rafraîchissants, qui masquent l’âpreté du tabac, rendant la consommation plus agréable, et les additifs qui sont des «agents qui modifient l’odeur, le goût ou l’apparence des produits pour les rendre plus séduisants». Et, il faut ajouter à la liste les «designs modernes avec des emballages ressemblant à des produits de consommation courante pour adolescents (stylos, gadgets ou friandises)».
Par ailleurs, il est nécessaire de souligner aussi l’émergence d’un marketing digital sur les réseaux sociaux avec des publicités ciblées. «Certains vendeurs collaborent avec des influenceurs pour promouvoir discrètement leurs produits auprès des jeunes», détaille le ministère de la Santé. Cette stratégie est validée par l’accessibilité des prix. D’après l’enquête Cap détaillée par le ministère, le prix le plus bas sur les Produits du tabac nouveaux et émergents est de 2500 F Cfa. «Dans 67% des cas, les produits sont accessibles en ligne sans aucun contrôle. 33% des ventes se font en présentiel dans des boutiques à Dakar et Mbour. Chaque année, des millions de fumeurs actifs et passifs adultes meurent de maladies liées au tabac. L’industrie du tabac essaie de les remplacer avec un discours mensonger et, comme message, ces produits sont «plus sûrs que les cigarettes», en ciblant exclusivement les jeunes, créant une dépendance précoce. La nicotine produit une addiction rapide, garantissant des consommateurs à long terme. Les Produits du tabac nouveaux et émergents (Ptne) sont répartis en 3 catégories. D’abord, il y a les produits du tabac chauffé, qui sont utilisés à travers un dispositif qui chauffe le tabac à une température inférieure à celle de la combustion, libérant ainsi des émissions contenant de la nicotine et d’autres substances chimiques inhalées par le consommateur. Ensuite, les cigarettes électroniques, qui sont des dispositifs qui chauffent un liquide contenant de la nicotine ou non générant un aérosol destiné à être inhalé. Il existe 2 générations : les rechargeables et les jetables», rappelle le Msas.
Pour casser cette consommation, le Pnlt envisage de collaborer avec l’Oms, les ministères de l’Education, de la Famille et des solidarités, de la Jeunesse, des sports et de la culture pour assurer une meilleure protection des enfants «contre l’interférence de l’industrie dans notre pays». «La Journée mondiale sans tabac 2025 est l’occasion de faire le plaidoyer auprès des décideurs pour réviser le cadre juridique de la lutte antitabac et favoriser des campagnes de sensibilisation chez les jeunes dans les établissements scolaires et universitaires. Ensemble, levons le masque et protégeons la santé publique !», appelle le ministère de la Santé.
MACKY SANS MO À MARRAKECH
Pourquoi Macky Sall, fraîchement coopté par la Fondation Mo Ibrahim, ne s'exprimera-t-il pas lors du prestigieux sommet de Marrakech ? L'ancien président sénégalais sera présent mais muet, alimentant les spéculations sur les raisons de ce profil bas
La Fondation Mo Ibrahim, qui vient de coopter Macky Sall en son sein, organise un gros évènement ce week-end, dans la belle ville de Marrakech. Même s’il assure qu’il sera bien présent, notre ancien chef de l’Etat sera la seule haute personnalité à ne pas s’exprimer au cours de cette rencontre. Ce qui pousse à s’interroger sur ce silence bien inhabituel de sa part.
Demain dimanche, s’ouvre, à Marrakech, au Maroc, La Ibrahim Governance Week-end de la Fondation Mo Ibrahim. L’évènement est prévu pour durer jusqu’au mardi 3 juin. Sur Facebook, la fondation annonce que «des parties prenantes africaines et internationales issues des gouvernements, de la Société civile et du secteur privé seront réunies pour échanger sur les solutions de financement aux enjeux de développement les plus urgents en Afrique».
Placé sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI du Maroc, l’évènement verra la participation de tout le gratin mondial de dirigeants, anciens ou nouveaux, du monde et des milieux d’affaires, qui aspirent ou pensent à jouer un rôle dans le développement de l’Afrique.
Il faut dire que les thématiques traitées sont importantes. Elles concernent le financement du développement de l’Afrique, dans un contexte de crise de leadership, tant au niveau des pays africains et du continent dans sa globalité que sur le plan mondial. On aura ainsi, durant ces 3 jours, des interventions de personnalités comme Josep Borrell, l’ancien Haut-représentant de l’Ue pour les Affaires étrangères, récemment coopté dans la Fondation Mo Ibrahim, Moussa Faki Mahamat, Lord Mark Malloch-Brown, ancien ministre pour l’Afrique de la Grande Bretagne et ancien administrateur du Pnud, et Macky Sall.
Il est d’ailleurs remarquable que toutes ces personnalités soient appelées à faire une présentation au cours de ce Week-end de gouvernance à Marrakech, sauf… le résident de la ville, l’ancien Président Macky Sall ! Le Quotidien a dû vérifier à deux reprises pour s’assurer qu’il sera bien présent à l’évènement, mais n’a pas pu connaître les raisons de son silence.
Ainsi, juste après le discours d’ouverture, qui sera en fait un message royal de sa Majesté le Souverain chérifien, c’est M. Borrell, nouveau coopté du Conseil de la Mif, qui prendra la parole. Le lendemain, dans la matinée, l’ancien président du Conseil de l’Ua, Faki Mahamat, tiendra ce qui est appelé «Une Conversation avec…», suivie de débats. Mark Malloch-Brown, lui, interviendra un peu plus tard, au cours d’une session qui va faire le point sur «les réformes toujours en cours du système financier multilatéral, et évoquera notamment les attentes fortes en matière de restructuration de la dette, de mécanismes d’allocation des Dts, de financements concessionnels et mixtes, ou de couverture des risques».
Parmi les personnalités sollicitées pour s’exprimer au cours de différentes sessions, on note Amadou Hott, récent candidat malheureux du Sénégal à la présidence de la Bad, Vera Songwe, qui a eu à diriger le bureau du Sénégal de l’Ifc, ou Aliko Dangote, que personne ne présente plus en Afrique.
Même l’ancienne dirigeante du Liberia, Mme Ellen Johnson Sirleaf, membre également de la Fondation Ibrahim, fera une intervention bien notée. C’est dire que plusieurs des personnalités présentes vont prendre la parole. Plusieurs, sauf notre Macky national.
Des personnes qui lui sont proches ont assuré que le président de l’Apr a affirmé qu’il sera présent à l’évènement qui se tient dans sa ville. Cela renforce les interrogations sur le silence qui lui est imposé au cours de cette rencontre. Serait-ce dû au mouvement d’humeur manifesté par ses adversaires politiques lors de l’annonce de sa cooptation au sein de la Fondation Mo Ibrahim ? Le milliardaire anglo-soudanais aurait-il demandé à l’adversaire de «Sonko moy Diomaye» de faire profil bas ? Nous ne sommes plus là dans du journalisme, mais dans la conjecture…
SOUVERAINETÉ RÊVÉE, DÉPENDANCE ASSUMÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Développement endogène contre dépendance financière, approche morale contre réalisme politique... : la "Vision 2050" du nouveau régime sénégalais porte en elle de nombreuses contradictions, d'après une étude universitaire
(SenePlus) - L'histoire politique du Sénégal peut sembler faite de ruptures spectaculaires - alternances démocratiques, changements de cap économiques, nouveaux slogans mobilisateurs. Pourtant, une analyse scientifique approfondie menée par Elhadji Mamadou Mbaye, enseignant-chercheur en science politique à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, révèle une réalité plus nuancée. Sous les discours de transformation radicale se cache une remarquable continuité dans les valeurs fondamentales qui guident l'action publique sénégalaise.
Cette recherche, basée sur une méthodologie qualitative originale incluant des entretiens avec des acteurs politiques de premier plan, des scientifiques et des leaders communautaires, ainsi qu'une analyse socio-historique des discours et pratiques gouvernementales, offre un regard inédit sur soixante-cinq années de construction étatique sénégalaise.
Pour comprendre la spécificité sénégalaise, il faut d'abord saisir ce qui constitue le socle idéologique du pays depuis l'indépendance. Le chercheur identifie trois piliers fondamentaux qui traversent tous les régimes politiques : la souveraineté nationale, la préservation de l'unité nationale et la protection de la dignité humaine. Ces valeurs forment ce qu'il appelle une "approche humaniste" des politiques publiques, directement héritée de la philosophie politique africaine traditionnelle.
Cette approche trouve sa formulation la plus claire dans l'expression wolof "Nitt nitay Garabam" - l'homme est le remède de l'homme. Cette maxime, qui traverse toute l'histoire politique sénégalaise, traduit une conception de l'État comme garant de la dignité humaine et promoteur de l'interdépendance sociale. Contrairement aux modèles occidentaux souvent centrés sur l'individu rationnel ou l'efficacité économique, le modèle sénégalais place l'être humain dans sa globalité au cœur de l'action publique.
Cette approche humaniste se distingue également du libéralisme occidental par sa dimension morale explicite. Comme l'explique l'étude, "dans les sociétés religieuses, agir moralement c'est obéir à Dieu". Au Sénégal, pays à 95% musulman, cette dimension religieuse irrigue naturellement la conception de la politique, créant un lien organique entre morale et gouvernance que les dirigeants successifs ont maintenu, chacun à leur manière.
Mamadou Dia : l'architecte d'une vision endogène
L'analyse historique révèle que cette approche humaniste trouve son expression la plus aboutie dans l'œuvre de Mamadou Dia, président du Conseil de 1957 à 1962. Figure longtemps occultée de l'histoire sénégalaise, Dia apparaît dans cette étude comme le véritable concepteur d'un modèle de développement endogène qui continue d'inspirer les dirigeants actuels.
Sa vision du "socialisme africain" ne constitue pas une simple adaptation du marxisme aux réalités locales, mais une pensée politique originale centrée sur les coopératives paysannes et l'animation rurale. Dia propose alors "un développement participatif, générateur de démocratie, à travers l'économie sociale des coopératives", visant à "libérer les paysans et les travailleurs de toute forme de tutelle".
Cette expérience, brutalement interrompue en 1962 par le conflit avec Senghor, illustre les tensions permanentes entre vision endogène et contraintes externes qui caractérisent l'histoire politique sénégalaise. Comme le note l'auteur, la vision de Dia "s'est très tôt heurtée à la résistance d'une partie des autorités musulmanes et d'une grande partie de la classe politique ainsi qu'aux intérêts économiques dominants hérités de la colonisation".
L'une des contributions majeures de cette étude réside dans sa mise en évidence de la hiérarchie des référentiels qui encadrent l'action publique. Au-dessus des référentiels nationaux portés par les dirigeants sénégalais s'impose un "référentiel global néolibéral" qui limite considérablement leur marge de manœuvre.
Ce référentiel global, né de la "victoire" du modèle capitaliste sur le communisme après la guerre froide, impose ses normes à travers les institutions de Bretton Woods. Les Politiques d'Ajustement Structurel des années 1980-90 illustrent parfaitement cette contrainte externe : "réduction des déficits publics, privatisation des services de l'État, réduction des politiques sociales" deviennent les maîtres-mots imposés aux gouvernements africains.
Cette analyse permet de comprendre pourquoi, malgré leurs convictions socialistes affichées, les présidents Diouf et même Sall ont dû appliquer des politiques néolibérales. "Sous Abdou Diouf, le Sénégal sous perfusion était gouverné par le Consensus de Washington", résume le chercheur. Cette tension entre aspirations nationales et contraintes internationales constitue l'un des défis permanents de la gouvernance sénégalaise.
Wade et Macky Sall : le pragmatisme néolibéral
L'arrivée de l'alternance en 2000 avec Abdoulaye Wade marque une rupture dans l'histoire politique sénégalaise, mais pas nécessairement dans le sens attendu. L'étude révèle que Wade, paradoxalement élu par une coalition anti-système, va en réalité accentuer l'orientation néolibérale du pays tout en développant un style de gouvernance hyper-personnalisé.
La vision économique de Wade se caractérise par une priorité accordée aux "grands travaux" et aux projets d'infrastructure spectaculaires, au détriment des politiques sociales de renforcement du capital humain. Cette approche, que l'auteur qualifie de "socio-néolibérale", combine des mesures libérales (privatisations, ouverture aux investisseurs étrangers) avec quelques politiques sociales destinées à maintenir la paix sociale.
Macky Sall, successeur de Wade, s'inscrit dans cette même logique avec son Plan Sénégal Émergent (PSE). Conçu par le cabinet international McKinsey, ce référentiel "n'est pas une vision endogène ni contextualisée aux réalités du pays" mais "s'inscrit dans une tendance d'un développement néolibéral basé sur des critères macro-économiques qui doivent satisfaire les institutions internationales".
L'échec relatif du PSE dans sa dimension sociale illustre les limites de cette approche. Malgré des indicateurs macro-économiques favorables (croissance de 6,6% entre 2014 et 2018), la pauvreté a continué d'augmenter : "37,8% des Sénégalais sont pauvres en 2019, ce taux atteint 70% dans certaines régions rurales, et leur nombre ne cesse d'augmenter".
L'arrivée au pouvoir du tandem Diomaye-Sonko en 2024 marque potentiellement un tournant dans l'histoire des référentiels sénégalais. Le nouveau référentiel "Vision 2050" se veut explicitement en rupture avec les approches précédentes en revendiquant un "développement endogène" et une "approche morale" de la politique.
Cette vision s'articule autour de deux dimensions principales que l'étude analyse en détail : l'approche morale et la quête de souveraineté. L'approche morale, directement inspirée de l'héritage de Mamadou Dia, place l'éthique et la transparence au cœur de l'action publique. Elle se traduit concrètement par des initiatives comme la révélation de la "vraie" situation des finances publiques, quitte à subir les conséquences diplomatiques et financières de cette transparence.
La dimension souveraine se manifeste par une volonté de "compter sur ses propres ressources pour un développement endogène". Cette approche se décline dans tous les secteurs : transformation locale des matières premières, développement des coopératives agricoles, création d'un fonds souverain pour les hydrocarbures, souveraineté pharmaceutique et numérique.
Les contradictions et défis du nouveau référentiel
Cependant, l'analyse révèle plusieurs contradictions internes qui fragilisent ce nouveau référentiel. La première concerne la tension entre souveraineté revendiquée et dépendance financière réelle. Avec une dette publique de 99,67% du PIB en 2024, "principalement une dette étrangère contractée auprès des bailleurs internationaux", le Sénégal reste largement tributaire des institutions financières internationales.
La deuxième contradiction porte sur la méthode d'élaboration du référentiel. Malgré ses ambitions participatives, la "Vision 2050" souffre du même défaut que ses prédécesseurs : elle a été conçue "sans associer les administrations et les populations". Cette approche "top-down" limite considérablement les chances d'appropriation par les principaux concernés.
L'étude identifie également un défi majeur dans le financement des politiques publiques. Les 18.000 milliards de francs CFA nécessaires à la mise en œuvre de la vision doivent provenir à 14% du secteur privé. Or, "la majorité des grandes entreprises sénégalaises sont des filiales de groupes étrangers", ce qui questionne la réalité de la souveraineté économique visée.
Face à ces défis, le chercheur plaide pour un retour aux fondamentaux de l'approche humaniste sénégalaise. Cette approche, qu'il théorise dans son étude, "analyse la place accordée à l'humain dans les décisions politiques en vue de répondre aux besoins humains fondamentaux".
Contrairement aux pays du Nord qui ont largement résolu les questions de droits fondamentaux, "les États en Afrique peinent encore à résoudre ces défis primaires de leurs populations". L'approche humaniste consiste donc à "concevoir et mettre en œuvre des politiques pour l'accès à ces droits élémentaires" : eau, nourriture, logement, soins de santé primaires.
Cette approche ne rejette pas la croissance économique mais la subordonne à l'épanouissement humain. Elle s'inspire notamment du concept bantou d'Ubuntu, qui valorise "l'interdépendance entre les humains" et "la disposition à faire du bien". Adaptée au contexte sénégalais, elle pourrait permettre de dépasser les contradictions entre efficacité économique et justice sociale.
Recommandations pour l'avenir
L'étude se conclut par plusieurs recommandations pour optimiser l'efficacité des politiques publiques sénégalaises. La première concerne la nécessité d'une plus grande inclusion dans l'élaboration des référentiels. "Son appropriation par les différents acteurs suppose au préalable leur contribution, leur implication dans son élaboration", insiste l'auteur.
La deuxième recommandation porte sur la nécessité d'équilibrer éthique de conviction et éthique de responsabilité. Si l'approche morale constitue un atout dans un contexte de défiance envers les élites politiques, elle doit s'articuler avec une approche pragmatique tenant compte des contraintes internationales et des rapports de force géopolitiques.
Enfin, l'étude plaide pour un développement des indicateurs humanistes dans l'évaluation des politiques publiques. Au-delà des performances macro-économiques, il convient de prendre en compte "les critères non monétaires du bien-être comme l'état de santé ou le niveau d'alphabétisation".
Cette analyse approfondie de l'évolution des référentiels politiques sénégalais éclaire d'un jour nouveau les défis contemporains du pays. Elle montre que malgré les discours de rupture, une certaine continuité traverse l'histoire politique sénégalaise, portée par des valeurs humanistes profondément ancrées dans la culture nationale.
Le défi pour les dirigeants actuels consiste à actualiser cet héritage humaniste face aux contraintes du monde contemporain. Cela suppose de dépasser les approches purement technocratiques pour réinventer des formes de gouvernance qui articulent efficacité et dignité humaine, souveraineté nationale et coopération internationale, tradition et modernité.
L'expérience sénégalaise, avec ses réussites et ses limites, offre ainsi des enseignements précieux pour l'ensemble des pays africains en quête de modèles de développement authentiques et durables. Elle démontre que la voie vers un développement endogène passe nécessairement par une meilleure compréhension et une valorisation des référentiels culturels et politiques propres à chaque société.
Cette étude constitue une contribution majeure à la compréhension des dynamiques politiques africaines et ouvre de nouvelles perspectives pour repenser l'action publique en contexte postcolonial. Elle invite à dépasser les analyses superficielles des alternances politiques pour saisir les continuités profondes qui structurent les sociétés africaines et leurs aspirations au changement.
BARTH' ACCUSÉ DE PLAGIAT POLITIQUE
"Reprendre sa copie" : l'injonction sèche adressée à Barthélémy Dias par la plateforme "Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg". L'ancien maire est sommé de changer le nom de son mouvement, accusé de récupération politique et de manque de créativité
Dans un communiqué au vitriol parvenu à notre rédaction ce vendredi 30 mai 2025, la plateforme "Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg" accuse Barthélémy Toye Dias de "vulgaire quasi-plagiat". L'ex-maire de Dakar est sommé de changer le nom de son mouvement "Sénégal Bi gnou Bokk", jugé trop similaire à leur appellation historique.
"Barthélémy Toye Dias : un manque de rigueur et de créativité qui débouche sur un vulgaire quasi-plagiat
C'est au moment où les forces politiques, sociales et religieuses du Sénégal ont choisi, en réponse à l'appel du Président de la République, de se retrouver autour d'un dialogue historique pour débattre de questions d'importance capitale pour notre pays, qu'un acteur politique en mal d'existence a décidé de lancer un mouvement au nom ô combien évocateur : « Sénégal Bi gnou Bokk » !
Jadis autoproclamé propriétaire de Dakar, et depuis lors remis à sa place par les électeurs suite aux législatives de novembre 2024, Barthélémy Toye Dias a donc lancé son mouvement politique pour, dit-il, élever la conscience des Sénégalais. Mais il peine, malheureusement, à élever la sienne.
Si Barthélémy Dias veut démarrer sa propre politique, sans parrain ni tuteur, avec un tel manque d'inspiration, on peut se demander s'il ira loin.
De toutes les possibilités qu'il avait pour se choisir un nom authentique, original et créatif, il n'a rien trouvé de mieux que de choisir « Sénégal Bignou Bokk », un nom mal orthographié en wolof, qui ressemble curieusement à « Senegaal Bi Ñu Bëgg », que tout le monde reconnaît comme un attribut, une trouvaille exclusive du Dr Cheikh Tidiane DIEYE et de ses partisans.
« Senegaal Bi Ñu Bëgg » est une réalité politique connue, respectée et qui compte depuis sa création en 2015.
Cette plateforme politique indépendante a des maires, des conseillers municipaux et départementaux, a porté et promu une candidature à l'élection présidentielle de mars 2024, et fait partie, actuellement, des principales composantes de la coalition au pouvoir.
Lors des dernières élections législatives, ce nom a inspiré la liste « Pastef ngir Assemblée Bi Nu Bëgg », plébiscitée par le peuple sénégalais.
Barthélémy Dias ne peut donc se coller au nom de notre plateforme, ni s'adosser à notre construit historique, légitime et renforcé par nos postures politiques et notre alliance stratégique, solide et sincère avec Pastef les Patriotes, pour tenter d'avoir des raccourcis.
La cellule des cadres de la plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg demande à Barthélémy Toye Dias de reprendre sa copie et de poursuivre sa réflexion pour espérer trouver un nom propre, premier acte pour explorer une nouvelle voie politique, et pour espérer exister sans parrainage ni tutorat.
« Am Réew ku ko bëgg Bokk ko. Waayé bokk ko taxul nga bëgg ko. Kon Senegaal Bi Nu Bëgg bokk na nu ko ba noppi. Bënéén amu fi palaace. »
SÉCURITÉ, INTÉGRATION, COOPÉRATION, SONKO TRACE UNE FEUILLE DE ROUTE AVEC OUATTARA
Reçu par le président ivoirien pour une audience de plus de deux heures, le Premier ministre sénégalais a salué une rencontre fructueuse, marquée par un engagement commun en faveur de l’intégration régionale.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a été reçu ce vendredi en fin de matinée par le Président ivoirien Alassane Ouattara, à la résidence présidentielle d’Abidjan. À sa sortie d’une audience de 2h17mn, le chef du gouvernement sénégalais a livré une déclaration forte, marquée par l’optimisme et une volonté de renforcer les liens entre les deux pays.
« Je suis sorti satisfait de cette audience avec le Président Ouattara », a-t-il d’emblée déclaré. Au-delà de la satisfaction personnelle, Sonko a surtout insisté sur les perspectives prometteuses entre Dakar et Abidjan : « Je suis aussi réconforté sur l’avenir de nos deux pays. Nous ne ferons pas moins que nos devanciers, notamment les pères fondateurs Senghor et Houphouët. Nous ferons plus sous le leadership de nos deux présidents et la contribution active de nos deux gouvernements. »
La rencontre s’est tenue dans un cadre empreint de solennité. Le Premier ministre ivoirien ainsi que les ministres sénégalais Abdourahmane Sarr (Économie) et Yassine Fall (Affaires étrangères) ont pris part à la première partie de l’échange avant de se retirer, laissant seuls le Président Ouattara et son hôte sénégalais.
Sur le fond, les deux hommes ont abordé les grandes problématiques régionales. « Il y a une forte convergence de points de vue sur des enjeux et problématiques qui frappent les pays de la sous-région », a indiqué Ousmane Sonko. Il a notamment cité la question sécuritaire comme point majeur de leurs discussions : « Avec le Président Ouattara, nous avons largement échangé sur les défis sécuritaires qui frappent certains États de la sous-région et qui menacent tous les autres États. »
À ce sujet, les deux dirigeants ont discuté des « voies et moyens de sortir de cette situation », plaidant pour une réponse collective et coordonnée.
Un autre point d’accord a porté sur la nécessité de consolider l’intégration régionale. « Nous nous sommes convenus sur l’idée de renforcer les ensembles régionaux. Je suis d’avis que le 21e siècle est un siècle pour l’Afrique. Si nous consolidons les ensembles régionaux, nous allons nous en sortir. Les pays du Golfe, l’Asie, l’Occident l’ont réussi. »
ÉDOUARD MENDY LANCE UN PROGRAMME POUR BOOSTER L’ENTREPRENEURIAT
Le portier international a dévoilé à Dakar « ChangeKeepers », une initiative d’accompagnement de sept mois dédiée à dix entrepreneurs sénégalais porteurs de projets à fort impact.
Le portier international sénégalais d’Al-Ahli (élite d’Arabie Saoudite), Edouard Mendy, a officiellement lancé, vendredi, ‘’ChangeKeepers’’, un programme d’accompagnement de sept mois au profit de dix entrepreneurs sénégalais porteurs de projets à fort impact social, a constaté l’APS.
A travers ce programme, chaque lauréat va bénéficier de 110 heures de formation personnalisée avec Ignite.E, un incubateur sénégalais de référence.
Chaque porteur de projet va également recevoir un fonds d’amorçage de 5 000 euros (plus de 3 millions de francs CFA) payable par Edouard à 100% sans prise de participation au capital, pour le développement de sa solution et sept mois de coworking offerts au sein de l’espace Ignite.E à Dakar.
‘’Ce qui m’inspire, c’est la jeunesse de mon pays. Je veux contribuer à mon échelle au développement et être utile à la jeunesse sénégalaise pour qu’elle puisse se développer et arriver au maximum de leurs potentialités’’, a déclaré Edouard Mendy lors de la cérémonie de lancement du programme.
Le gardien international sénégalais a ajouté qu’il entend contribuer au développement du pays à sa manière en ciblant des projets a impact touchant le plus de personnes, soulignant sa volonté de rendre service à son tour, comme il a eu la chance par le passé d’avoir été aidé.
‘’Les discussions ont pris deux ans et demi. Nous étions en discussion sur le nombre de startups [à accompagner]. Nous voulons faire de la qualité pour cette première édition avec un accompagnement financier pour aider les startups avec zéro participation’’, a-t-il dit.
Edouard Mendy a en outre exprimé son souhait de voir la participation de beaucoup plus de candidatures lors des prochaines éditions.
‘’Nous avons beaucoup d’ambitions, c’est la première année. Nous allons les encadrer, leur donner un peu de notre mieux. Nous allons être regardants sur ce qui se fait. J’ai beaucoup d’ambitions sur les projets que je veux réaliser au Sénégal’’, a fait savoir le gardien d’Al-Ahli.
PLUS DE 1 200 EX-DÉTENUS INDEMNISÉS
Le ministère de la Famille et des Solidarités a débloqué plus de 140 millions de francs CFA pour venir en aide aux personnes affectées par les violences pré-électorales de 2024.
Le ministère de la Familles et des Solidarités a annoncé avoir apporté une assistance financière à quelque 1. 268 ex-détenus et autres victimes des violences politiques pré-électorales de 2024.
Il assure avoir également porté assistance à 123 victimes détentrices de dossiers médicaux approuvés par le Comité mis en place par un arrêté du 30 juillet 2024, via la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale pour une enveloppe de 142. 869. 000 francs CFA.
‘’Dans le cadre de l’assistance des ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale, le ministère de la Famille et des Solidarités informe la population des actions entreprises au profit de ces personnes’’, indique notamment un communiqué parvenu, vendredi, à l’APS.
Un premier lot de 688 ex-détenus a déjà été assisté par les services des Actions sociales du département ministériel, à raison de 500. 000 francs CFA chacun, ajoute la même source.
‘’Ce premier lot a été complété avec les ressources logées au Fonds de Solidarité nationale. A la date du 28 mai 2025, une cohorte supplémentaire de 580 ex-détenus a bénéficié de ces transferts, portant le total d’ex-détenus assistés à 1268’’, précise le communiqué.
Il informe que les opérations se poursuivent sur la base d’une présentation d’un dossier composé d’une copie du certificat d’élargissement, d’une copie de la carte nationale d’identité et d’un numéro de téléphone fonctionnel.
S’agissant des familles des personnes décédées, le ministère reconnaît que le rythme est plus lent en raison de la nécessité de fournir un jugement d’hérédité, qui est la pièce maitresse du dossier d’assistance, soulignant que ‘’cinq familles seulement ont pu accomplir cette formalité à date’’.
‘’Cette assistance aux ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale 2024 traduit la volonté de l’Etat du Sénégal de soutenir les personnes affectées par les tensions sociales, et de promouvoir la réconciliation et la cohésion nationale à travers des actes concrets de solidarité’’, indique le ministère de la Famille et des Solidarités.
Entre 2021 et 2024, le Sénégal a connu de graves tensions socio-politiques qui ont occasionné des dizaines de morts et des blessés et plusieurs destructions de biens.