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31 mai 2025
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ATTIRER LES INVESTISSEURS AMÉRICAINS
Forum de Saint-Louis - Ouvrir une porte d'entrée, au Sénégal, pour le secteur privé américain - L'investisseur cherche avant tout un partenaire local - Entretien avec René Lake
Le patron de RSL Strategies, Rene Lake, est convaincu que l'investisseur américain n'est pas toujours ce partenaire arrogant qui vient pour imposer ses idées.
Au contraire, ce qu'il faut comprendre selon Lake, c'est que ce dernier a besoin de la validation locale qui est le gage de la viabilité de son projet.
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PAR L’ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BOUBACAR BORIS DIOP
CE VIEIL HOMME, NOTRE ENFANT…
Wade a desservi Karim, renforcé la cote de popularité de Macky tout en donnant de lui-même une image négative. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre la libération de son fils
Boubacar Boris Diop, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 24/03/2015
Des analystes pourtant peu suspects de passion partisane continuent à regretter que la Crei n’ait été apparemment réactivée que pour juger Karim Wade. Même si on peut leur reprocher de tenir pour quantité négligeable ses co-inculpés ou d’oublier trop vite les nombreux dossiers déjà instruits, leur trouble mérite la plus grande attention. Il nous rappelle qu’au Senegal l’autorité publique n’a jamais vraiment su quelle attitude adopter à l’égard des auteurs de crimes économiques. C’est peu de dire que ces derniers, du fait de leur forte capacité de redistribution, sont plus souvent admirés que stigmatisés.
Il se raconte du reste, sous forme de blague populaire, qu’à des détenus ordinaires se plaignant des faveurs accordées à ces prisonniers de luxe, un régisseur aurait répliqué, excédé : «Ecoutez, ce n’est pas pareil, vous, vous êtes des voleurs alors qu’eux ont détourné !» Cette complaisance à l’égard de ceux qui dilapident nos maigres ressources s’explique-t-elle par le fait que le même personnel politique se partage le pouvoir depuis l’Indépendance ? L’hypothèse peut être avancée sans risque.
Le plus fascinant, c’est que Me Abdoulaye Wade, alias le «pape du Sopi», a été élu, après une exceptionnelle mobilisation populaire, pour briser ce cercle vicieux de la gabegie et de l’impunité. Quel Sénégalais peut s’en souvenir aujourd’hui sans un formidable éclat de rire ? Sous son règne, le système est devenu complètement fou ! Dès ses premières heures au Palais, il déclare à Idrissa Seck, qui l’enregistre en secret– drôle de gens, n’est-ce pas ?- : «Nos problèmes d’argent sont désormais derrière nous», avant d’ajouter cette phrase hallucinante : «Même les gangsters savent s’en tenir a un strict code d’honneur quand vient l’heure de se partager le butin.»
Il n’est dès lors pas étonnant qu’au cours de ses deux mandats à la tête du pays, on ait eu l’impression d’un gigantesque foutoir financier. Bien des cadres ayant travaillé avec Me Wade, en particulier ceux qui venaient de la Gauche, n’étaient pas des corrompus, loin s’en faut. Mais ceux qui l’étaient ne se sont pas du tout gênés. Les affaires en tous genres– terrains, trafic de devises voire de drogue– ont sans cesse défrayé la chronique et des milliers de gens qui tiraient le diable par la queue, ont amassé en peu de temps une colossale fortune.
Dans un petit pays à l’élite aussi «compacte», tout finit par se savoir, même, et peut-être surtout, ce que les medias choisissent, pour diverses raisons, de taire. Et– ne soyons donc pas si oublieux– Karim Meissa Wade, à la tête de moult ministères stratégiques, était au centre de tout. La justice lui demande depuis juillet 2014 de justifier l’accroissement phénoménal de sa fortune à l’époque où son père était chef de l’Etat. Il n’en a pas été capable et cela lui a valu une peine ferme de six ans et une amende de 138 milliards de francs Cfa.
On peut certes entendre les critiques des ONG des Droits de l’homme qui voient dans la Crei une juridiction d’exception violant les normes du droit international mais on a aussi eu le sentiment que pour ses avocats leur client, lâché par certains de ses prête-noms et complices, confondu sur des points importants, était devenu indéfendable. On les a donc davantage entendus en conférence de presse qu’à la barre du tribunal qu’ils ont du reste finalement boycotté. Il est d’ailleurs difficile de savoir à quoi ont bien pu servir les avocats étrangers supposés plaider en faveur de Karim Wade.
Malgré le gros cafouillage sur le compte de Singapour– un point, il faut le souligner, non pris en compte par le juge Henri-Grégoire Diop–, personne n’a été surpris par le verdict du 23 mars. Il n’y a pas lieu de se réjouir qu’une personne encore dans la force de l’âge soit obligée de rester quatre années en prison mais des dizaines de milliers d’autres Sénégalais purgent la même peine sans que cela n’émeuve personne.
L’avertissement vaut pour tous nos futurs chefs d’Etat. Ce qui arrive à Karim Wade doit leur faire comprendre qu’il est inadmissible et dangereux de détourner les suffrages populaires au profit de sa famille.
L’ex-président Wade, naguère tout-puissant, n’a rien pu faire pour sauver son fils. Il n’a même pas pu trouver un hôtel pour y organiser ce que le politologue Mbaye Thiam a appelé sur Sud FM «la dévolution paternelle du parti». Cela en dit long sur la brutalité de la chute de Wade. Il s’était pourtant montré si agressif à maintes reprises que le pays a eu de sérieuses craintes pour la sécurité des biens et des personnes le jour du verdict. A l’arrivée il y a eu plus de peur que de mal.
Me Wade, conscient de son faible pouvoir de nuisance ces temps-ci, s’y était sûrement attendu et c’est sans doute pour cela qu’il a fait de son fils le candidat du PDS à la présidentielle de 2017. Le projet, c’est de lui faire porter les habits de lumière du prisonnier politique, si populaire que le régime n’aura d’autre choix que de ne pas le maintenir en détention. Est-ce bien sérieux ? En vérité, cela s’appelle raisonner la tête à l’envers.
Tout d’abord, Karim Wade, qui n’a jamais remporté le moindre scrutin, est un binational. On le voit mal renoncer à son passeport français pour briguer les suffrages des électeurs sénégalais. Et au fait, dans quelle langue leur demanderait-il de voter pour lui ? C’est un point central que tout le monde semble avoir oublié. Sauf, probablement, l’intéressé lui-même et son père. Me Wade, qui a affronté tous les présidents, de Senghor à Macky Sall, sait bien ce qu’élection veut dire dans notre pays. Il serait étonnant qu’il entretienne au fond de lui-même la moindre illusion quant aux chances de son fils pour l’élection de 2017.
Il sait bien, pour le dire familièrement, que les carottes sont cuites.
Wade aura en effet tout essayé mais les appels du pied à l’armée n’ont pas eu plus d’écho que sa menace insolite de prendre le maquis. Et pour faire monter la tension, il ne s’est interdit aucune grossièreté à propos de la famille Sall. Ce faisant, il a desservi Karim Wade, renforcé la cote de popularité de Macky Sall tout en donnant de lui-même une image encore plus négative qu’à l’ordinaire. En somme, trois coups de pierre contre sa réputation et contre une cause, la dernière d’un vieux combattant, qui lui tient tant à cœur : la libération de son fils.
Une fin de parcours aussi douloureuse– il est des moments où le vieil homme suscite en effet une vague compassion– rappelle, toutes proportions gardées, celle d’Alboury Ndiaye. La tradition rapporte qu’au soir de sa vie, affamé et au bord de l’épuisement, le Bourba Djoloff fut obligé de voler une écuelle de lait dans l’arrière-cour d’une maison de Dosso, dans l’actuel Niger. Surpris par la propriétaire, il n’eut d’autre choix que de nier avec véhémence. En vain : un enfant l’avait vu en secret, qui témoigna contre lui. Il aurait alors déclaré à son griot : « J’ai été tout-puissant au Djoloff et voilà à quoi je suis réduit. Tout est perdu et je sais que ma fin est proche.»
Alboury Ndiaye, immortalisé entre autres par le dramaturge Cheik Aliou Ndao, a été peut-être le moins ambigu, le moins controversé de nos héros nationaux mais un cruel destin avait pris avantage sur le guerrier errant, panafricaniste avant la lettre. Du célèbre politicien libéral aussi, on peut dire, mais hélas pour de moins glorieuses raisons, que tout est perdu aujourd’hui, même l’honneur.
Il ne lui reste plus qu’à solliciter la clémence de celui dont il a dit tout récemment que jamais il ne serait au-dessus de Karim Wade. Peut-être s’exprimait-il ainsi en surestimant ses capacités à infléchir le cours de la justice. En homme qui a toujours cru au seul rapport de force, il est bien conscient d’être à la merci du régime de Sall. La surenchère verbale va rester de mise pendant quelque temps pour sauver les apparences mais il est très probable qu’il va bientôt jouer, en coulisses, la seule carte qui lui reste raisonnablement : solliciter la grâce présidentielle. Et si Macky Sall venait à céder aux pressions, l’on n’entendra probablement plus parler ni de l’homme Karim Wade ni encore moins du candidat sans peur et sans reproche. On peut supposer qu’il sera aussi oublié des Sénégalais que l’est à l’heure actuelle sa sœur. Le président pourrait être tenté de se montrer magnanime après avoir su se montrer ferme.
Qu’adviendrait-il des Bibo Bourgi et autres Mamadou Pouye, condamnées en même temps que Karim ? La question n’est pas simple car une libération générale ferait désordre dans l’opinion.
Quoi qu’il arrive, gardons-nous de jeter trop vite la pierre à Me Abdoulaye Wade. Ce quasi centenaire au regard perdu, si tragiquement solitaire, c’est nous-mêmes qui l’avons librement enfanté dans l’allégresse générale il y a une quinzaine d’années. Au-delà du sort personnel de son fils, c’est de cela que nous devrons nous souvenir demain et après-demain.
Enlevés le 3 mai dernier à Kaïlou (Ziguinchor) par une faction du mouvement indépendantiste MFDC et emmenés au plus profond de la forêt casamançaise, les démineurs otages font part, pour la première fois, de leurs conditions de détention et exposent leur vœu ardent de rejoindre «le plus tôt possible» leurs familles respectives. Dans la forêt, ils pratiquent la chasse et la pêche. Le journaliste et Reporter d'Image Christian Thiam de SenePlus.Com s'est entretenu avec les otages et plusieurs chefs militaires du MFDC dont César Atoute Badiate. Dans les toutes premières minutes de la vidéo, César Atoute Badiate s'exprime en diola mais les réactions des otages sont toutes en français.
Le voyage est long pour accéder au cantonnement militaire. Après plusieurs heures de conduite, il faut encore plusieurs kilomètres à pied pour accéder à la zone d’influence de César Atoute Badiate au fin fond de la forêt de Casamance. Un fief qui se «trouve bel et bien en territoire sénégalais», comme nous le précise le reporter de SenePlus.Com Christian Thiam qui a effectué ce voyage avec Jean Michel Mathiam un employé de la société sud-africaine Mechem pour qui travaillaient les otages.
Au plus profond de cette forêt, ils sont faits otages depuis le 3 mai 2013, loin de leurs familles, de leurs proches et de leur environnement social habituel. Cet enlèvement porte la signature d'une des factions séparatistes du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC) dirigé par César Atoute Badiate.
Depuis que la vie de ces démineurs a basculé, personne ne les avait vu, ni entendu s'exprimer publiquement.
Assis sur des bancs en plein milieu de la forêt, les otages de César Atoute Badiate semblent en bonne forme physique. Pour la première fois, ils ont eu l’occasion de faire part de leurs conditions de vie et leur vœu ardent de retrouver leurs familles respectives.
Tout s’est passé sous l’œil vigilant du chef d’Etat-major du maquis César Atoute Badiate. C’est lui en premier qui prend la parole et s’exprime dans sa langue maternelle, le joola. Fixant droit la caméra, par moments, il expliqué les circonstances de sa rencontre avec Christian Thiam ainsi que l’objet de la visite de ce dernier dans le maquis.
A la suite, du général maquisard, c’est Charles Coly un des otages qui prend la parole. Serein, il confesse que depuis leur enlèvement, ses compagnons et lui n’ont été victimes d’aucune forme de maltraitance, ni de terreur de la part de leurs ravisseurs. En d’autres termes, ils ont été bien traités. Charles parle même de liberté de circuler dans les environs immédiats alors même qu’ils sont retenus comme otages.
«On est libre ici, on se déplace comme on veut»
«Depuis que nous avons été arrêtés, nous n’avons eu aucun problème. On a un peu marché, et cela c’est normal », a-t-il dit. Poursuivant son propos, Charles explique également que même la nourriture n’a jamais été un problème pour eux. «Nous allons à la pêche et à la chasse. On se déplace comme on veut », a-t-il souligné en tentant de se débarrasser des insectes de la brousse qui bourdonnent dans ses oreilles. Personne dans le maquis n’a jamais pointé une arme sur un otage pour lui ordonner d’exécuter une action, assure Charles.
En revanche, ce qui reste pénible et insupportable pour eux, c’est la séparation d’avec leurs familles respectives. «Le seul problème que nous avons, dit-il, c’est qu’on n’a pas nos familles». Doucouré, qui semble le plus jeune des otages qui ont fait face à la caméra, ne semble pas apprécier le propos très apaisants tenu par son collègue Charles.
Et il a tenu à marquer son désaccord, en prenant la parole : «On tient ici des discours pour dire que tout va bien… Mais on sera mieux chez nous», rétorque Doucouré, très ému avec une voix grinçante et empreinte d’émotion. «C’est bien beau de dire oui on n’a pas de problème. Mais nous, nous voulons rentrer chez nous le plus rapidement possible», a poursuivi l’otage.
«C’est très dur de vivre ici »
Gilbert Tendeng corroborant les propos de Charles, se dit persuadé qu’ils n’auront pas de problème. Seulement, reconnait-il «c’est dur de vive ici». Gilbert Tendeng se préoccupe du sort qui leur sera réservé après leur libération du point de vue professionnel. En effet, il craint qu’après leur libération, leurs familles respectives les déconseillent de continuer à travailler comme démineurs pour la société sud-africaine Mechem, parce que cette activité sera perçue comme une activité bien trop risquée.
Pour rappel, ils étaient douze démineurs travaillant pour la société sud-africaine Mechem, à être enlevés par la faction séparatiste du MFDC de César Atoute Badiate. Ils exécutaient tranquillement leur tâche ce 3 mai au soir dans le village de Kaïlou, (département de Ziguinchor), quand les rebelles ont fait irruption et les ont kidnappés.
Le général Badiate qui a commandité ce rapt estime que le gouvernement du Sénégal n’a pas respecter son engagement à arrêter le déminage dans les zones que le chef rebelle considère comme zone contrôlée par le mouvement rebelle.
Le 28 mai 3 femmes faisant partie des 12 démineurs ont été libérées pour des raisons humanitaires après une médiation des autorités de Bissau, de la Croix Rouge, le groupe de réflexion pour la recherche de la paix en Casamance, entre autres acteurs.
Mais auparavant le chef de l’Etat, Macky Sall avait commis, ce que plusieurs observateurs de la vie politique sénégalais avaient considéré comme "une maladresse" en affirmant dans une série d’entretien accordé à l’AFP que les « otages seront libérés », et que ce n’était «pas un problème». Ainsi, le président Sall en minimisant cet enlèvement a peut-être donné l'occasion aux ravisseurs de faire monter les enchères, ajoutent des analystes interrogés par SenePlus.Com.
Depuis 1982 la Casamance, sud Sénégal, fait face à une rébellion indépendantiste qui entrave le développement économique de cette région dû à l’insécurité : braquages, enlèvements, et autres assassinats.
TRADUCTION DES PROPOS DE CÉSAR ATOUTE BADIATE, AU DÉBUT DE LA VIDÉO
"Charles, bonjour à toi et à tes amis. Comme vous le savez, d’habitude nous effectuons des voyages. Et Dieu a fait qu’au cours de notre dernier voyage, avant hier, nous avons eu l’occasion de rencontrer ce monsieur qui voulait voir dans quelles conditions vous vivez.
Il faut dire que cela fait un moment qu'il souhaitait vous rencontrer mais nous avions estimé que n’aviez pas un assez bon moral pour que nous puissions donner une suite favorable à cette demande. Nous avions donc préféré reporter cette rencontre.
Mais comme maintenant vous êtes un peu plus habitués aux conditions de vie ici, j'ai pensé que cette fois-ci, il n'y avait aucun obstacle à ce que vous le rencontriez aujourd'hui. "
31 MAI 2002, TRIOMPHE HISTORIQUE DU SÉNÉGAL FACE À LA FRANCE
Il y a 23 ans jour pour jour, les Lions de la Teranga entraient dans l’histoire en battant les Bleus, champions du monde en titre, lors du match d’ouverture de la Coupe du monde 2002.
Il y a 23 ans, le 31 mai 2002, les Lions de la Teranga signaient l’un des exploits les plus mémorables de l’histoire du football africain. En ouverture de la Coupe du monde, le Sénégal renversait la France, championne du monde en titre, pour un triomphe retentissant qui reste gravé dans les mémoires.
Le 31 mai 2002, un lundi mémorable, le Sénégal marquait un tournant historique dans l’histoire du football africain en remportant l’un des exploits les plus célèbres de toute une génération. Lors du match d’ouverture de la Coupe du Monde en Corée du Sud et au Japon, la sélection sénégalaise renversait la France, ancienne championne du monde en titre et favorite incontestée, pour s’imposer 1-0 grâce à un but exceptionnel de Pape Bouba Diop. Ce triomphe inattendu, réalisé par une équipe soudée et déterminée, marqua le début d’une aventure extraordinaire pour le football sénégalais.
Ce match revêtait une signification particulièrement forte en raison de l’histoire commune entre les deux pays. “C’était un affrontement historique, lié à la colonisation et à notre héritage francophone,” explique Alassane Ndour, ancien international sénégalais et arrière gauche de l’équipe de 2002. Le Sénégal, colonisé par la France jusqu’en 1960, venait de remporter sa toute première Coupe du Monde, face à une équipe française composée de grands noms tels que Thierry Henry, Emmanuel Petit, Marcel Desailly, David Trézéguet ou encore Fabien Barthez.
La France, tenante du titre après son triomphe en 1998 à domicile, était aussi championne d’Europe en titre, suite à sa victoire à l’Euro en Belgique et aux Pays-Bas en 2000. La sélection française apparaissait comme la grande favorite de cette compétition. Cependant, elle était privée de sa star Zinédine Zidane, blessé une semaine plus tôt lors d’un match amical contre la Corée (3-2).
Le Sénégal, quant à lui, faisait ses débuts en Coupe du Monde, mais il s’est montré à la hauteur, avec un courage et une résilience remarquables, incarnés notamment par des joueurs comme El Hadji Diouf, Khalilou Fadiga et Tony Silva, sous la direction de l’entraîneur Bruno Metsu. Ce jour-là, le monde entier a été témoin d’un résultat qui a marqué l’histoire du football, un vrai symbole de l’audace et de la détermination du sport africain.
PAR CHEIKH TIDIANE MBAYE
SALONS DE MASSAGE, ENTRE QUÊTE DE BIEN-ÊTRE, SURVIE ÉCONOMIQUE ET ZONES D’OMBRE
Entre opportunité économique, marchandisation du corps, les salons de massage interrogent à la fois les normes sociales, les dynamiques économiques et les représentations collectives.
Depuis quelques années, on assiste à une multiplication des salons de massage, notamment à Dakar et dans les grandes villes du Sénégal. Ce phénomène, qui pourrait apparaître comme le signe d’une société en quête de bien-être, suscite néanmoins de vifs débats. Entre opportunité économique, marchandisation du corps et zones floues entre soin et sexualité, les salons de massage interrogent à la fois les normes sociales, les dynamiques économiques et les représentations collectives.
1. Une réponse à la crise de l’emploi : la survie par le service corporel
Dans un contexte de chômage chronique, en particulier chez les jeunes diplômés, le massage devient une activité accessible sans formation longue, parfois improvisée, souvent informelle. Beaucoup de jeunes femmes, mais aussi des hommes, se lancent dans cette activité pour subvenir à leurs besoins ou soutenir leur famille.
Le salon devient alors un espace de survie économique, avec un investissement minimal (matelas, huiles, local) et un rendement rapide.
2. Le corps comme capital : marchandisation et zones d’ambiguïté
Le massage implique un contact physique, parfois intime. Dans certains cas, la frontière entre massage thérapeutique, érotique et prostitution est floue. Certains salons proposent des prestations clairement sexuelles, sans que cela ne soit officiellement affiché. Cette ambiguïté entretient la suspicion sociale et alimente les jugements moraux.
Derrière le service de massage se cache parfois un commerce du corps, où le client paie non plus seulement pour un soin mais pour une expérience plus intime, dans un pays où la prostitution est pourtant encadrée et stigmatisée.
3. L’effet d’Instagram, de TikTok... et de Facebook : une vitrine séduisante et codée
Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans la publicisation des salons de massage. Beaucoup utilisent des codes visuels évocateurs (lumière tamisée, musique douce, poses suggestives) pour attirer une clientèle variée.
Si Instagram et TikTok servent souvent de vitrines esthétiques, Facebook est devenu un espace de diffusion directe, parfois très osée et suggestive, où les pages, profils et groupes proposent ouvertement des services sous couvert de "massage", avec des descriptions explicites, des photos suggestives et des échanges en message privé.
Ces plateformes facilitent la normalisation de pratiques autrefois marginales, mais exposent aussi les masseuses à la stigmatisation, au harcèlement ou à des attentes inappropriées.
4. L’affaire Sweet Beauté : un tournant socioculturel majeur
L’affaire Sweet Beauté, très médiatisée, a profondément marqué l’imaginaire collectif sénégalais. Elle a non seulement révélé au grand public l’existence de ces salons souvent discrets, mais elle a aussi contribué à leur banalisation.
Ce scandale a éveillé une curiosité sociale, nourrie par les détails rapportés dans les médias, et a suscité chez certains un désir d’imitation. Pour de nombreux jeunes, cette affaire a montré qu’un salon pouvait être une source de revenus et de visibilité, malgré (ou à cause de) la controverse.
Depuis lors, les salons de massage se sont multipliés, souvent avec les mêmes codes discrets, et une zone grise entre soins corporels et services sexuels. L’affaire a aussi contribué à la circulation du mot "massage" dans le langage courant, y compris dans des usages humoristiques, musicaux ou publicitaires.
5. L’absence de régulation : une zone grise entre droit et tolérance sociale
Le cadre juridique reste flou : aucun diplôme officiel n’est requis, aucune régulation stricte n’encadre l’ouverture des salons. Ce vide normatif favorise l’installation anarchique de ces structures, souvent en appartement, parfois dans des zones résidentielles.
Faute de contrôle, certains abus s’installent (exploitation, travail de nuit, clients violents, etc.) sans possibilité de recours pour les personnes concernées.
6. La société face à son image : tension entre morale publique et réalités sociales
La prolifération des salons de massage suscite des réactions contrastées. Certains y voient une dérive morale, une occidentalisation des mœurs, une banalisation du corps comme objet de consommation. D'autres appellent à une lecture plus sociologique : comment condamner une pratique sans proposer d’alternatives viables à ceux qui la pratiquent pour survivre ?
Le phénomène des salons de massage est révélateur des contradictions d’une société en mutation : entre désir de bien-être, précarité économique, absence de régulation et évolutions des mœurs. Loin de tout jugement hâtif, il invite à penser la société sénégalaise dans sa complexité, à interroger ses normes, ses tabous, mais aussi ses manques en termes de politiques sociales et d’accompagnement des jeunes dans un monde où les repères classiques s’effritent.
FÉMINICIDES AU SÉNÉGAL, DES VOIX S'ÉLÈVENT CONTRE LE SILENCE ET L’IMPUNITÉ
Ce samedi 31 mai, à travers un sit-in symbolique et un mémorandum accablant, les organisations féministes ont exigé des mesures concrètes contre l’impunité et appelé à une mobilisation nationale pour la protection des femmes et des filles.
Ce samedi 31 mai 2025, comme annoncé, les associations féministes et féminines du Sénégal ont organisé un sit-in contre les féminicides. Dès 10 heures, un rassemblement impressionnant de femmes, toutes vêtues de noir en signe de deuil et de protestation, a investi le terrain HLM Grand Yoff, situé en face du Stade Léopold Sédar Senghor. Leur présence massive et leur tenue symbolique marquaient d’emblée la gravité de leur message et l’urgence de leur appel : « Le Patriarcat tue« .
Sur les pancartes brandies fièrement, les slogans résonnaient avec force, dénonçant la violence et exigeant des changements. « Au secours, on nous tue ! », pouvait-on lire sur l’une d’elles, exprimant l’urgence et la détresse face à la recrudescence des féminicides. D’autres messages martelaient : « Trop de femmes tuées, pas assez d’actions », soulignant le manque de réponses concrètes des autorités et de la société.
«Pas tous les hommes, mais c’est toujours un homme»
Les revendications étaient claires : « Il est temps de désarmer les hommes« , proclamait une pancarte, tandis qu’une autre insistait : « La violence n’est jamais justifiable. » Des banderoles plus larges affichaient des principes fondamentaux, tels que « L’égalité entre femmes et hommes sauvent des vies. Luttons contre les stéréotypes. La vraie paix sociale commence par la sécurité des femmes et des filles. » et « On marche pour celles qu’on a fait taire ! Mon corps, ma vie, ma sécurité. »
Leurs voix portaient un cri de ralliement et un appel à la responsabilité collective : « Qui pour sauver les femmes au Sénégal ? » interrogeait une autre pancarte, pointant du doigt la nécessité d’une mobilisation générale.
Des messages incisifs comme « Pas tous les hommes, mais c’est toujours un homme » et « Le respect n’est pas une faveur, c’est un droit » rappelaient l’origine souvent masculine des violences et l’importance du respect fondamental des droits des femmes.
Par-delà les slogans, un mémorandum détaillé des organisations féministes et féminines du Sénégal a été distribué, mettant en lumière la gravité de la situation. Intitulé « Mémorandum des organisations féministes et féminines sur les féminicides au sénégal« , le document débute par un constat alarmant : « Halte aux violences extrêmes faites aux femmes : le Sénégal en état d’urgence ! »
Le mémorandum déplore que le Sénégal, autrefois perçu comme un havre de paix et de « Téranga » (hospitalité), soit aujourd’h8ui le théâtre d’une « série de violences insoutenables faites aux femmes, marquant une crise profonde et silencieuse dans notre société. »
Les chiffres sont glaçants : « Depuis le début de l’année 2025, les féminicides se multiplient à un rythme effrayant, transformant les foyers en zones de danger mortel pour les femmes et les filles. »
Pour illustrer cette tragédie, le document cite des cas spécifiques de vies fauchées « dans le silence et l’indignation » notamment « Diary SOW, 12 ans, assassinée à son domicile par un voisin, Yamou Ndiaye, tuée par son beau-frère à Touba ; Sadel Sow, tuée par son époux à Yayang ; Kindy Bah, abattue à Keur Ndiaye Lo par son époux ; Diene Dia, assassinée par son beau-frère ; Fatou Gueye, assassinée par son époux à Mbour ; Marie Louise Ndour, tuée par balle par son époux à Fatick ».
Le mémorandum souligne avec gravité que « ces crimes, souvent perpétrés dans l’espace intime et familial, révèlent une faille systémique dans la protection des femmes. L’espace censé être sécurisant devient le premier lieu de violence. »
Face à cette urgence, les organisations signataires ont refusé de « rester silencieuses devant cette hécatombe » et ont exigé « une réaction immédiate, ferme et structurelle des pouvoirs publics. »
Leurs exigences sont claires
«La condamnation sans équivoque de tous les féminicides par les plus hautes l’autorités de l’État ; La publication rapide et transparente des mesures concrètes prises par l’État pour punir et sanctionner ces crimes ; la protection effective des femmes et des filles dans tous les espaces, en particulier au sein de la famille ; la modification urgente du Code de la famille et l’abrogation de toutes les dispositions légales discriminatoires envers les femmes ; la mise en place de structures d’accueil, de protection et de soutien psychologique pour les femmes victimes ou à risque ; l’intégration systématique de la lutte contre les violences basées sur le genre dans les politiques publiques et les programmes éducatifs ; l’adoption et l’application stricte de lois spécifiques contre les féminicides, avec des peines exemplaires pour les auteurs », sont parmi les exigences que réclament les organisations.
Les organisations appellent également « les citoyen-ne-s du Sénégal à briser la loi du silence, à dénoncer les violences et à se solidariser avec les victimes. »
Elles exhortent « les organisations de la société civile à maintenir la pression pour que les violences sexistes cessent d’être tolérées, banalisées ou invisibilisées. »
Enfin, elles interpellent « les instances régionales et internationales (CEDEAO, Union africaine, ONU) à interpeller les autorités sénégalaises sur leurs engagements en matière de droit de la femme à la vie, à la sécurité et à la dignité. Le Sénégal ne peut prétendre à la paix sans justice pour ses femmes ».
PAR BABACAR JUSTIN NDIAYE
SÉNÉGAL–MAURITANIE–BAD, LA MÈRE DES ERREURS
L’Histoire offre un tableau de bord mémoriel et lumineux qui empêche de commettre les erreurs évitables. À cet égard, une furtive plongée dans le passé récent aurait décommandé la candidature du Sénégalais Amadou Hott...
L’Histoire offre un tableau de bord mémoriel et lumineux qui empêche de commettre les erreurs évitables. À cet égard, une furtive plongée dans le passé récent aurait décommandé la candidature du Sénégalais Amadou Hott dont le maintien jusqu’au bout a fait figure de mère des erreurs commises par la Diplomatie sous l’ère Diomaye.
D’abord, le Sénégal a engrangé des trophées dans le champ des responsabilités internationales qui lui procurent une fierté et un prestige inoxydables.
Depuis 1960, la liste des cadres en perpétuel ballet au sommet des institutions et des organismes internationaux force le respect universel.
En vrac, on peut citer l’ingénieur Cheikh Fall longtemps à la tête de la compagnie continentale AIR AFRIQUE, l’Ambassadeur Falilou Kane premier patron de l’OCAM, Amadou Makhtar Mbow bénéficiaire de deux mandats à la direction de l’UNESCO, Amadou Karim Gaye brillant Président de l’OCI d’alors, son fils le Général Babacar Gaye presque irremplaçable Comchef de la MONUC en RD Congo (son successeur, un officier espagnol jeta l’éponge).
Ajoutons notre compatriote Louis Alexandrenne à l’ONUDI, sans oublier Jacques Diouf, très efficace aux commandes de la FAO à Rome. J’ai omis volontairement le sénégalo-guinéen Babacar Ndiaye, ancien Président de la BAD.
Ensuite, la candidature d’Amadou Hott est d’autant plus mal inspirée qu’il ne faut jamais (autant que possible) aller diplomatiquement en compétition voire en rivalité avec un voisin direct. Bismarck a dit : « Un pays fait son histoire mais subit sa géographe ».
Il fallait soutenir ardemment la candidature mauritanienne, afin de capter ultérieurement le soutien de Nouakchott à toute future ambition internationale du Sénégal.
L’Histoire n’est pas une course de vitesse mais une course de fond. Un régime démocratiquement établi en 2024 (fort d’une légitimité flamboyante et séduisante) a du temps et des atouts devant lui. Pourquoi alors cette précipitation qui fait perdre le volant ou le guidon ?
En clair, la relation sénégalo-mauritanienne doit désormais et toujours être placée sous le signe de la collusion féconde et non sous celui de la collision stérile.
En effet les deux pays sont soudés par la géographie humaine (métissage) le gaz, le pétrole et évidemment l’OMVS.
Pour ceux qui sont friands de points de Histoire, je rappelle que c’est l’Ambassadeur et écrivain Ousmane Socé Diop qui défendit, avec brio, à la tribune des Nations-Unies, la souveraineté de la Mauritanie menacée par les visées expansionnistes marocaines.
Le Royaume chérifien qui n’a d’ailleurs accepté l’indépendance et reconnu l’État de la Mauritanie qu’en 1969.
Bref, le partenariat pétro-gazier et, surtout, le gisement océanique Tortue Ameyim découvert en 2015, sur la jointure frontalière, condamnent les deux gouvernements à privilégier l’articulation et à éliminer l’arthrose.
DR IBRAHIMA SOCÉ FALL PREND LES RÊNES DE L’INSTITUT PASTEUR DE DAKAR
Médecin-colonel et ancien haut responsable onusien, il prend la relève du Dr Amadou Alpha Sall, salué par le président Diomaye Faye pour son rôle clé dans la souveraineté pharmaceutique du Sénégal.
L’Institut Pasteur de Dakar (IPD) change de direction. Le Dr Ibrahima Socé Fall succède officiellement au Dr Amadou Alpha Sall à la tête de cette prestigieuse institution de recherche. L’annonce de cette nomination a été rendue publique hier.
Sur le réseau social X, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a salué le travail accompli par le directeur sortant, rendant un hommage appuyé à son engagement au service de la santé publique. « Je rends hommage au Dr Amadou Sall, administrateur sortant de l’Institut Pasteur de Dakar, pour son action à la tête de cet établissement et son immense contribution au processus de souveraineté pharmaceutique du Sénégal, à travers notamment le pilotage de la mise en place du vaccinopole de Diamniadio », a-t-il écrit.
Le chef de l’État a également adressé ses félicitations au nouveau directeur général de l’IPD : « J’adresse mes félicitations et tous mes vœux de succès au Dr Ibrahima Socé Fall, nouvel administrateur de l’IPD ».
Médecin-colonel et expert en santé publique, Dr Ibrahima Socé Fall possède une solide expérience internationale. Ancien haut responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il a également occupé le poste de sous-secrétaire général des Nations unies. Sa nomination à la tête de l’IPD intervient dans un contexte marqué par les enjeux stratégiques liés à la production locale de vaccins et à la souveraineté sanitaire du continent africain.
ARNAUD DOLMEN SÉDUIT PAR L’ÂME DU FESTIVAL DE JAZZ DE SAINT-LOUIS
Le batteur et compositeur français d’origine guadeloupéenne a salué le prestige et l’énergie unique de ce Festiva, où il s’est produit lors de la 33e édition. Pour lui, jouer au Sénégal relevait d’un rêve devenu réalité.
Le Festival international de Jazz de Saint-Louis (nord) est à la fois “prestigieux” et “super”, a affirmé le jazzman français, Arnaud Dolmen.
‘’C’est quelque chose de très spécial pour moi. J’attendais ce moment avec impatience, venir ici, sur cette terre sénégalaise et dans ce prestigieux Festival de Saint-Louis’’, a réagi le batteur, compositeur et producteur français d’origine guadeloupéenne.
Il s’exprimait à la suite de sa performance avec son groupe dans la la 33e édition du Festival de jazz de Saint-Louis ouverte mercredi. L’évènement sera clôturé ce dimanche.
“C’est un honneur et un privilège d’être là ce soir et de ressentir la vibration. C’est un rêve qui s’est accompli ce soir”, s’enthousiasme le musicien de Jazz français.
Le Festival de Saint-Louis, ajoute-t-il, est un “super festival”. “Je suis très heureux d’y avoir participé, d’avoir partagé ma musique et mes compositions à Saint-Louis.
Peu avant sa performance, le pianiste Marco Mezquida et son groupe ont enflammé la scène du Festival.
La programmation du concert In de ce samedi soir sera principalement marquée par les entrées en lice de l’auteur-compositeur-interprète portugais, Salvador Sobral, à 21 heures, et à partir de 23 heures, ce sera au tour de Sixun, un groupe de Jazz fusion français.
OPTA DÉVOILE LES CONTOURS DE PSG-INTER
Machine offensive contre muraille défensive : les données révèlent les forces en présence avant PSG-Inter. Avec 147 buts marqués cette saison, Paris défie l'expérience milanaise et son gardien Yann Sommer, meilleur portier européen
(SenePlus) - Le superordinateur d'Opta a tranché : le Paris Saint-Germain part favori pour remporter sa première Ligue des Champions samedi soir face à l'Inter Milan à Munich. Selon les projections de l'entreprise de statistiques sportives, les Parisiens disposent de 56,6% de chances de soulever le trophée, contre 43,4% pour les Italiens.
Cette finale à l'Allianz Arena marquera un double rendez-vous avec l'histoire. Il s'agit de la première confrontation officielle entre ces deux clubs européens, et seulement de la deuxième finale de Coupe d'Europe/Ligue des Champions opposant une équipe française à une formation italienne, après la victoire de Marseille contre l'AC Milan en 1993... dans cette même ville de Munich.
Les données d'Opta révèlent la puissance de feu parisienne cette saison. Seul le FC Barcelone (174 buts) a marqué plus que le PSG (147 réalisations) parmi les équipes des cinq grands championnats européens. Les statistiques avancées confirment cette tendance : avec 142,5 expected goals (xG), Paris ne devance que les Catalans (145,3 xG) dans ce domaine.
"PSG mène les classements pour les tirs (1074), les tirs cadrés (450) et les grosses occasions (280)", précise le rapport d'Opta. Seul Manchester City (2239) devance les Parisiens pour les touches de balle dans la surface adverse (2207).
Luis Enrique, qui avait remporté la Ligue des Champions avec Barcelone en 2015, pourrait entrer dans un cercle très fermé. Selon Opta, il deviendrait "le sixième entraîneur à remporter le trophée avec deux clubs différents", rejoignant Carlo Ancelotti, Ottmar Hitzfeld, Jupp Heynckes, José Mourinho et Pep Guardiola.
Cette campagne européenne constitue déjà un record pour Paris : "Cette saison a vu le PSG remporter le plus de matchs (10) et marquer le plus de buts (33) en une seule campagne européenne majeure", note l'analyse d'Opta.
Face à cette armada offensive, l'Inter Milan oppose une expérience précieuse et une défense de fer. Les Milanais disputent leur septième finale européenne, ayant déjà soulevé le trophée à trois reprises (1964, 1965, 2010).
Le gardien Yann Sommer incarne cette solidité. Opta souligne qu'il "a empêché plus de buts que tout autre gardien en Ligue des Champions cette saison (+5,9)", concédant seulement 10 buts sur 15,9 expected goals contre. "Sommer mène en Ligue des Champions cette saison pour les clean sheets (sept)", ajoute le rapport.
Cette défense hermétique s'appuie aussi sur l'expérience. "Seul l'Atlético Madrid (43,5%) a accordé une part plus importante de minutes aux joueurs de 30 ans et plus en Ligue des Champions cette saison que l'Inter (43,3%)", révèle Opta. À 37 ans et 110 jours, Francesco Acerbi pourrait devenir "le quatrième joueur de champ le plus âgé à débuter une finale de Ligue des Champions".
Cette approche défensive paie : "L'Inter n'a été menée que pendant 1,2% de ses matchs de Ligue des Champions cette saison", selon les statistiques d'Opta.
Ousmane Dembélé traverse une campagne exceptionnelle. L'ailier français "a été directement impliqué dans 12 buts en Ligue des Champions cette saison (huit buts, quatre passes décisives) ; le plus par un joueur du PSG en une seule saison", détaille Opta.
En face, Lautaro Martínez vise l'histoire. L'Argentin "a marqué en huitièmes, quarts et demi-finales" et pourrait rejoindre un club très sélect. "Seuls cinq joueurs ont marqué à ces stades plus la finale en une saison", rappelle Opta, citant Frank Lampard, Diego Milito, Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et Sadio Mané.
Pour établir ses prévisions, Opta a réalisé 10 000 simulations basées sur les données pré-match. "PSG l'emporte dans 44,6% des simulations dans les 90 minutes, tandis que l'Inter y parvient dans 29% des cas. Le match va en prolongation et potentiellement aux tirs au but dans les 26,4% restants", détaille l'entreprise britannique.
Ces statistiques placent donc Paris en position de favori pour décrocher son premier titre européen majeur depuis la Coupe des Coupes 1995-96, dernière réussite française sur la scène continentale.
Rendez-vous samedi soir à Munich pour savoir si les algorithmes d'Opta auront vu juste dans ce choc entre l'efficacité offensive parisienne et la solidité défensive milanaise.