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31 mai 2025
LES TRAVAILLEURS LICENCIÉS RÉCLAMENT JUSTICE ET DIGNITÉ
Partis du rond-point Sahm, ils ont manifesté pour dénoncer les licenciements abusifs et le silence des syndicats. Ils interpellent également l’État pour que leur situation soit intégrée au pacte de stabilité sociale.
Partis du rond-point de l’hôpital Abass Ndao de Sahm, les travailleurs licenciés du Sénégal ont manifesté leur colère pour dénoncer les licenciements abusifs et l’oubli dont ils se sentent victimes. Avec des slogans forts, ils interpellent l’État, les syndicats et exigent la prise en compte de leur situation dans le pacte de stabilité sociale.
La manifestation est partie du rond-point Sahm, avec une faible mobilisation, en partie due à une autorisation administrative tardive — accordée à 15h, soit à l’heure même prévue pour le départ.
Malgré cela, les manifestants ont tenu à faire entendre leur voix. Armés de pancartes aux messages explicites comme : « Derrière chaque licenciement, il y a une famille en danger »; « Non à la misère des familles licenciées ». Ils dénoncent non seulement l’injustice des licenciements, mais aussi le silence des centrales syndicales, qu’ils accusent de démission : « Pendant que nous souffrons, les syndicats sont dans les hôtels et s'apprêtent à partir à Genève pour une conférence, sans se soucier de notre sort », a lancé un porte-parole du collectif, Boubacar Fall.
Les marcheurs interpellent directement le Premier ministre, l’appelant à ne pas oublier ces pères et mères de famille « victimes d’une profonde injustice sociale ».
« Nous avons contribué au développement de ce pays. Aujourd’hui, nous sommes laissés pour compte. Le pacte social de stabilité doit aussi inclure les travailleurs licenciés », ajoutent-ils.
Ils promettent de continuer leur lutte jusqu’à ce que leurs revendications soient entendues. Une marche est prévue vendredi, disent-ils.
LE SÉNÉGAL FACE AU DILEMME MONÉTAIRE
Un récent débat entre économistes a mis en lumière les arguments fondamentaux d'un choix qui divise : rester dans la zone franc ou conquérir sa souveraineté monétaire. Les positions restent irréconciliables
La scène était animée, les esprits vifs et les arguments percutants. Hier, lors des «jeudis de l’économie», économistes et experts se sont réunis pour un débat sur une question qui divise les opinions : « Le Sénégal doit ou non sortir du FCfa ». Le panel, riche en points de vue divergents, a mis en lumière des arguments fondamentaux pour l’avenir monétaire et économique du pays.
Le débat sur le FCfa qui fait rage depuis des décennies a pris une nouvelle dimension, hier. La rencontre, animée par des figures de l’économie sénégalaise, a cristallisé les arguments pour et contre le maintien de cette monnaie, révélant la complexité d’un choix crucial pour l’avenir du Sénégal. Pour Amath Ndiaye, professeur d’économie à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) comprendre le FCfa nécessite un retour sur son histoire. Il a mis en lumière les réformes de 1972, qu’il décrit comme une « réforme de la rupture ».
Abordant la souveraineté monétaire, le professeur a tenu à distinguer le droit de battre la monnaie de la simple « fabrication de billets ». Pour lui, la vraie souveraineté réside dans le contrôle de l’émission monétaire. Il a illustré son propos en expliquant que de nombreux pays souverains, y compris l’Algérie, fabriquent leurs billets à l’étranger, sans pour autant perdre leur souveraineté monétaire. Quant à la croissance économique, M. Ndiaye a réfuté l’idée que le taux de change constitue un frein. Il a présenté des données révélant un taux de croissance annuel moyen du Produit intérieur brut réel par habitant supérieur à 1,9 % pour l’Uemoa entre 2010 et 2022, dépassant d’autres pays de la Cedeao.
« Quand on dit qu’il n’y a pas de croissance, c’est faux », a-t-il affirmé. Il a également mis en exergue la faible inflation dans les pays de l’Uemoa, avec moins de 2 % en moyenne, un facteur, selon lui, « crucial pour la stabilité et le pouvoir d’achat ». Toutefois, le professeur Ndiaye a insisté sur l’intégration économique croissante au sein de la Cedeao et de l’Uemoa ; une dynamique essentielle pour le continent, soulignant le développement du secteur bancaire africain au Sénégal où 82 % des banques sont détenues par des capitaux africains. « Cela réduit la dépendance vis-à-vis des banques françaises », a-t-il renchéri.
« Cela réduit la dépendance vis-à-vis des banques françaises », a-t-il renchéri. De son côté, l’économiste Ndongo Samba Sylla, a déconstruit les arguments souvent avancés par les partisans du FCfa, arguant que la stabilité monétaire prônée n’est pas le Graal économique tant vanté. Il a remis en question l’existence même du FCfa en soulignant l’anomalie qu’il représente à l’échelle mondiale. « Partout à travers le monde, c’est le principe d’un État, une monnaie », a-t-il déclaré, précisant que seules quatre unions monétaires existent dans des États souverains, dont les deux blocs CFA et l’eurozone, représentant à peine 7 % de la population mondiale. De plus, Dr Sylla a mis en lumière la position marginale des pays du FCfa.
« Les pays qui utilisent le FCfa représentent 2,6 % de la population mondiale et juste 3,4 % du Pib mondial. Nous sommes l’exception. Avoir même ce type de débat montre que nous sommes en retard vis-à-vis de l’évolution historique », a-t-il ajouté, critiquant le manque de fondement scientifique des arguments pro-Cfa concernant l’inflation. « Ils n’ont pas une théorie de l’inflation. Ils n’ont pas une théorie de la relation entre inflation et développement économique », a-t-il soutenu.
Docteur Moussa Dembélé a contesté l’idée que le FCfa garantisse une croissance économique supérieure, présentant des données qui montrent que des pays non-FCfa comme le Rwanda et la Mauritanie affichent des taux de croissance similaires, voire plus élevés, malgré des taux d’inflation parfois supérieurs. Il a également dénoncé le « fétichisme du taux de croissance » qui, selon lui, ne se traduit pas en une création d’emplois suffisante, citant le secteur extractif sénégalais dont la contribution à l’emploi est marginale.
PAR MOUSSA DIOP
LA POLARISATION AFFECTIVE DES PASSIONS SÉNÉGALAISES
Pastef – APR ; Pro-Trump – Anti-Trump ; extrême droite – militants de gauche en France. Les exemples sont nombreux. Deux camps peuvent ne pas s’apprécier ; de plus en plus souvent, ils en viennent à se détester.
Pastef – APR ; Pro-Trump – Anti-Trump ; extrême droite – militants de gauche en France. Les exemples sont nombreux. Deux camps peuvent ne pas s’apprécier ; de plus en plus souvent, ils en viennent à se détester. C’est ce qu’on appelle, en sciences politiques, la polarisation affective.
Ce phénomène se manifeste dans des oppositions qui exacerbent les clivages, aussi bien dans l’exercice du pouvoir. Mais cette bipolarisation s’étend également à des pans entiers de la société, notamment dans le sport, notamment dans l’un des plus populaires au Sénégal : le football. Autrefois, le derby dakarois entre le Jaraaf et la Jeanne d’Arc nourrissait les passions.
Mais depuis quelques décennies, le curseur s’est déplacé. L’antagonisme footballistique au Sénégal s’incarne désormais dans le grand classique ibérique : Real Madrid – Fc Barcelone. Mais il n’en fit pas toujours le cas. À la fin des années 1980 et au milieu des années 1990, alors que le football italien régnait sur le monde, le Napoli de Maradona remportait la Coupe de l’Uefa en 1989, trophée également conquis par l’Inter en 1991, 1994 et 1998. Mais c’est surtout le triomphe du grand Milan qui marqua cette époque. Dès l’arrivée de l’entraîneur Arrigo Sacchi, déniché par l’iconoclaste président Silvio Berlusconi, un trio hollandais de légende — Gullit, Rijkaard et Van Basten — fut constitué, et leur invincibilité consolidée. En l’espace de cinq ans, l’Ac Milan remporta deux Ligues des champions sur le score impressionnant de 4-0 (contre le Steaua Bucarest, en 1989, et le Barça, en 1994). Le passionné sénégalais, pour qui regarder un match par semaine relevait déjà du luxe, vibrait au rythme du derby della Madonnina entre Nerazzurri et Rossoneri, ou du derby d’Italie entre Juventinis et Interistes. Cette passion italienne ancrée a fait des émules.
En France, une rivalité montée de toutes pièces entre les supporters de l’Olympique de Marseille et ceux du Paris Saint-Germain fut nourrie par l’arrivée de Canal+ en 1984 et par un storytelling autour de l’opposition capitale/province. Chez les supporters sénégalais, cela donnait lieu à un « clubisme italien et/ou français ». Aujourd’hui, ces séquences où certains clubs européens faisaient battre le cœur des jeunes Sénégalais s’effilochent comme un soleil inexorablement couchant. Il reste quelques escarmouches lors d’un derby de la Madonnina ou du classique français Om – Psg, dont l’issue est désormais souvent favorable à l’équipe parisienne sous pavillon qatari. Cependant, une polarisation affective continue à subsister : celle qui oppose les Blaugranas aux aficionados de la Casa Blanca.
Difficile de dater précisément l’origine de cette césure, ce n’est pas une affaire de datation au carbone 14, si cher à Cheikh Anta Diop, mais plusieurs indices la situent autour du tournant des années 2000. La relégation de Marseille après son titre européen de 1993 et le déclin progressif du football italien ont ouvert la voie à un phénomène qu’amplifiera plus tard la rivalité planétaire entre Messi et Cristiano Ronaldo.
Le phénomène « Barça walla Barsak » (en référence à l’émigration irrégulière) en dit long sur l’enracinement culturel du club catalan, et du football espagnol, dans l’imaginaire sénégalais. Il ne s’agissait plus simplement d’un raccourci linguistique, mais d’un glissement sémantique révélateur d’un nouveau battement dans le cœur du supporter sénégalais. Dans quelques heures, nous serons le 31 mai, une date importante dans le calendrier mémoriel du football sénégalais. Depuis 2002, elle célèbre la victoire des Lions sur les Bleus de France en Coupe du monde. Aujourd’hui, nous sommes loin de certaines polarisations affectives, comme lorsque Marseille disputait l’Europe à l’Ac Milan (quart de finale en 1991, finale en 1993).
Vingt-deux ans après la finale de Munich du 26 mai 1993 qui sacra l’Om sur l’Ac Milan, une autre finale dans la même ville opposera, ce 31 mai, leurs rivaux respectifs qu’ils aimaient souvent railler pour leur palmarès moins garni : le Psg et l’Inter. Une victoire parisienne constituerait pour les nombreux supporters marseillais du Sénégal une double peine symbolique : le 31 mai ne serait plus jour de gloire sur la France, mais celui du triomphe de l’ennemi.
PAR HABIB DEMBA FALL
EFFONDREMENT MORAL
«Les papys font de la résistance ». Ce titre d’un journal, lu il y a au moins deux décennies, m’a vite accroché. Il témoigne d’un tonus qui défie les âges. Je dirais, pour ne frustrer personne : « les mamies aussi font de la résistance ».
«Les papys font de la résistance ». Ce titre d’un journal, lu il y a au moins deux décennies, m’a vite accroché. Il témoigne d’un tonus qui défie les âges. Je dirais, pour ne frustrer personne : « les mamies aussi font de la résistance ». Cet équilibre (équilibrisme, si vous le pensez !) a eu, par le passé, de détendre l’atmosphère dans les concessions familiales réunissant encore plusieurs générations de Sénégalais et résistant ainsi à l’ère du « tout pour l’appartement » ou « AP » pour s’aligner sur l’appellation très snob et chargée des plus jeunes (oui, oui, parce que je fais également de la résistance !)
N’oublions pas nos racines qui sont pour nous ce que la fondation est pour le bâtiment. En chanson, You et Pène dans leur duo d’anthologie « Ëlëk sibiir » ont utilisé cette métaphore du bâtiment pour célébrer leurs relations de longue date ignorée de la rumeur sur une rivalité résolue : « il ne faut jamais oublier que la bâtisse ne tient que parce qu’elle est debout sur ses fondations solides ».
Dans un autre contexte, cela renverrait à la nécessité de ne pas se laisser éblouir par le caractère majestueux de l’édifice au point d’en oublier la base. Ce socle a les mêmes fonctions que les racines de l’arbre solidement ancré dans le terroir et au feuillage épanoui. Sur le socle de fidélité à un serment et un idéal de vie, les vieilles relations font de la résistance. Ils sont comme de vieux bâtiments dont on prédit l’effondrement à travers l’expression consacrée « des édifices menaçant ruine ». Ils tiennent pourtant ! J’en connais même qui ont fait l’objet d’une réhabilitation couronnée de succès. Ces papys et mamies en dur font mieux que de nouveaux bâtiments qui chutent comme un château de cartes.
Des joyaux vite devenus un amas de béton et de ferraille. Telle est la curiosité du moment, dans un enchaînement chaotique. C’est à croire que dans la généalogie du bâtiment, l’ancien est plus solide que le nouveau. Des experts du secteur visent des causes : absences d’études préalables, défaillances dans la mise en œuvre des travaux, qualité douteuse des matériaux de construction, détournement de l’usage initial du bâtiment et mauvais système ou absence d’entretien.
Les accidents courent les rues ou les chantiers où il est courant de voir des ouvriers haut perchés et sans harnais, casque de sécurité, gants, bottes et autres équipements de sécurité. Des drames trop souvent sanctionnés par des morts d’hommes. Refusant de regarder la réalité en face, le poids du risque est confié à une fatalité déconcertante. Même Dieu doit s’ennuyer de regarder des créatures qu’il a dotées d’intelligence renoncer aux précautions d’usage.
L’autre versant de cette absence de prévenance est l’attitude débonnaire de certains futurs propriétaires décidés à sauter les étapes des études architecturales, de sol ou de béton armé pour des économies fatales à la durabilité de l’édifice. L’unique objectif est que le bâtiment soit debout, pour traduire littéralement en wolof l’expression consacrée « na batiment bi taxaw rek ».
La fin justifie les moyens et au prix de nombreuses vies. Et lorsque les marchands de sommeil s’en mêlent, rencontrant des « experts » à la science et à la moralité douteuse, les étages sont empilés sans considération de poids. Cela finit par faire patatras ! Des drames de poids… Il s’agit là de l’effondrement moral, l’autre versant des effondrements physiques. Un mal grossissant dans un pays où même le vinaigre n’est pas épargné par les contrefacteurs dans une alchimie chimique fatale à la santé publique.
Des fabriques de savons sont démantelées, des vendeurs d’eau prétendument filtrée entretiennent des « usines » insalubres au mépris des composants minéraux, des médicaments liquident la santé dans la rue, des pistolets artisanaux sont « usinés » pour semer le deuil dans de paisibles concessions pour quelques biens emportés, des gangs au scooter agressent d’honnêtes piétons à la lame rudimentaire pour un téléphone portable, des épreuves d’examens se retrouvent entre les mains de candidats adeptes de la sidérante devise « tricher pour réussir », etc. L’industrie du faux produit un désarroi au cœur de nos cités dans le secteur du bâtiment et bien au-delà. La triche habite les demeures, les bureaux et les rues. Comme un désert avalant la végétation, elle avance dans notre quotidien. Elle sape les fondations de l’édifice moral.
Le recours au faux est vivifié par des créatures uniquement mues par l’assouvissement de leurs ambitions. L’effondrement moral dans une société ensevelit le destin collectif sous les décombres de la foi et de la loi, les deux phares du chemin de la réussite saine. Comme le bâtiment, une société en accord avec les grandes vertus du vivre ensemble est comparable à un édifice aux normes.
Il lui faut des fondations solides à travers ses racines lui permettant de développer une identité forte telles des feuilles et des fleurs épanouies d’un arbre majestueux. Cette société debout s’appuie sur des piliers qui s’appellent discipline, dignité, honneur, ouverture, empathie, travail et solidarité. Ce schéma de valeurs est jalousement gardé par les veilleurs du temple de la tradition de la même manière qu’un bâtiment a son contrôleur.
Ces valeurs défient les âges, les circonstances et les intempéries. Une telle société produira toujours des spécialistes intègres dans tous les domaines d’activités. Elle ne laissera pas prospérer une industrie du faux étendant ses tentacules à la transformation physique, de pied en cap ! Ce qui peut être un reflet de l’état d’esprit, base de l’effondrement moral.
PAR SIDY DIOP
LES HOMMES POLITIQUES NE MEURENT JAMAIS
Ils s’éclipsent, certes. Ils quittent la scène, saluent le public, disparaissent dans un couloir de coulisses. On croit le rideau tombé. Illusion. Les hommes politiques ne meurent jamais. Ils prennent congé, disent vouloir “se retirer”...
Ils s’éclipsent, certes. Ils quittent la scène, saluent le public, disparaissent dans un couloir de coulisses. On croit le rideau tombé. Illusion. Les hommes politiques ne meurent jamais. Ils prennent congé, disent vouloir “se retirer”, “laisser la place aux jeunes”, mais leur nom, leur voix, leur silhouette continuent de hanter l’espace public. Ils ont l’art de revenir. Un mot dans une interview, un paragraphe dans une autobiographie, une apparition dans un colloque international — les voilà de nouveau parmi nous, comme si rien ne s’était passé.
Abdoulaye Wade, par exemple. À 99 ans, il défie les lois du temps comme il a défié, jadis, celles de la politique classique. Il aurait pu s’effacer, choisir la quiétude d’un patriarche. Mais Wade n’est pas homme à s’endormir dans l’anonymat. Même quand il se tait, il parle. Même quand il disparaît, il pèse. Et son ombre n’avance jamais seule : elle traîne dans son sillage le nom de Karim, fils exilé, jamais tout à fait écarté, toujours brandi comme une promesse, une menace ou une énigme. Wade père, Wade fils : la transmission en politique a souvent des allures de filiation divine.
Et que dire de Léopold Sédar Senghor ? Voilà plus de quarante ans qu’il a quitté le pouvoir. Et pourtant, son nom flotte encore sur les lèvres comme un parfum d’antan. Il suffit d’évoquer la culture, la dignité nationale, le dialogue des civilisations : immédiatement, surgit l’image du poète-président. Il est de ces figures qu’on cite à voix basse dans les discours solennels, à voix haute dans les programmes scolaires. Le pouvoir, chez lui, a franchi les frontières de la vie pour entrer dans le territoire, bien plus durable, de la mémoire. Bientôt, ce sera Macky Sall. Il a promis son départ, il s’y est tenu. Mais ceux qui pensent qu’il s’éteindra avec sa fonction ne connaissent pas les règles du jeu.
Un ancien président est comme une pièce maîtresse mise de côté : elle peut, à tout moment, revenir sur l’échiquier. On le consultera, on l’invoquera, on le critiquera aussi. Il deviendra, qu’il le veuille ou non, un repère. Car en politique, le passé n’est jamais inactif : il alimente les débats du présent, oriente les choix de l’avenir. Il y a ceux, aussi, que la mort a rendus éternels. Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Cheikh Anta Diop. Des noms gravés dans le granit des idéaux. Ils sont morts jeunes, mais plus vivants que beaucoup de ceux qui nous gouvernent. Leurs portraits s’affichent dans les manifestations, leurs citations circulent sur les réseaux sociaux, leurs idées, souvent trahies, continuent de nourrir l’imaginaire des peuples. La mort, en politique, n’est pas une fin : c’est parfois un commencement. On les invoque non pour pleurer leur absence, mais pour habiller de grandeur les carences du présent. Et les vivants d’aujourd’hui ? Ils suivront le même chemin. Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Karim Wade : ils deviendront à leur tour des figures semi-légendaires, recyclées au gré des besoins du moment.
Car la politique a la mémoire longue, et elle recycle mieux que n’importe quelle industrie. Un slogan d’hier peut redevenir un programme d’aujourd’hui. Une photo jaunie, un discours oublié, une déclaration prophétique – il n’en faut pas plus pour qu’un fantôme reprenne vie dans les colonnes d’un journal ou sur une estrade de campagne. C’est que la politique, au fond, n’aime pas le vide. Elle préfère les fantômes à l’absence. Les anciens, même contestés, même rejetés, rassurent. Ils offrent des points de comparaison, des figures d’autorité, des mythes fondateurs. On leur prête des vertus qu’ils n’avaient pas, des intuitions qu’ils n’ont jamais eues.
Le temps les bonifie. Et puis, un homme politique mort ne dérange plus personne : il ne proteste pas, il ne corrige pas, il ne contredit jamais. Mais le paradoxe est là : si les morts restent, les vivants, eux, s’effacent parfois. Certains responsables actuels donnent l’impression d’être déjà ailleurs. Présents en chair, absents en âme. Ils parlent, mais sans voix. Ils gouvernent, mais sans élan. Ils sont là, sans y être. Alors, face à cette fadeur contemporaine, on comprend pourquoi les peuples se tournent vers leurs archives, comme on se tourne vers un vieux roman qui, malgré ses pages écornées, avait du style, du panache, un souffle. Faut-il s’en alarmer ? Pas forcément.
Car si les hommes politiques ne meurent jamais, c’est peut-être aussi parce que le pouvoir, lui, est immortel. Il change de mains, de formes, de noms, mais il reste là, irrésistible, fascinant. Et tant qu’il y aura des hommes et des femmes pour le convoiter, nous n’en manquerons jamais : ni d’anciens à célébrer, ni de revenants à redouter. Au Sénégal comme ailleurs, les cimetières sont pleins de gens qui se croyaient indispensables. Mais dans les allées du pouvoir, personne ne repose en paix.
AND GUEUSSEUM MENACE DE SE RADICALISER
L'intersyndicale menace de déclencher un mouvement d'humeur dans la santé après le mépris affiché par le ministère de la Fonction publique
L'intersyndicale And Gueusseum est très en colère contre le ministre de la Fonction publique. Pour cause, la tutelle, après avoir accusé réception de leur préavis de grève, n'a pas donné suite à la requête. Suffisant alors pour l'intersyndicale de menacer de déclencher un mouvement d'humeur.
L'intersyndicale And Gueusseum n'a pas apprécié le mépris dont elle fait l'objet de la part du ministère de la Fonction publique. Le ministre s'est emmuré dans un silence après réception du préavis qu'ils ont déposé. Une attitude qui n'est pas du tout du goût de l'intersyndicale qui s'est fendue d'un communiqué pour le déplorer.
« Nous déplorons l'accusé très tardif du préavis de grève par le ministre de la Fonction publique, chef de file du Gouvernement, chargé d'ouvrir les négociations », a-t-on mentionné dans le document. À en croire les syndicalistes, « cela n'a été fait que le 23 mai 2025 soit 18 jours après réception de leur courrier et sans préciser une date de convocation pour l'ouverture de négociations ». Ce qu'ils assimilent à un manque de considération. Ainsi ils prennent le ministre de la Santé et son collègue des Collectivités territoriales pour responsables d'un éventuel réchauffement du climat social dans le secteur de la santé et de l'Action sociale. Mais pour ne pas en arriver à cet extrême, ils invitent le Premier ministre à prendre des diligences nécessaires pour la consolidation d'une paix sociale avec les organisations syndicales sectorielles les plus représentatives.
Car leur démarche était inscrite dans une logique de paix en vue de trouver un consensus sur les problèmes auxquels ils sont confrontés dans le secteur de la santé. D'ailleurs, les démarches entreprises dans ce sens n'ont pas connu une issue heureuse en ce sens « que certains parmi les points d'accords résiduels, ont connu des fortunes diverses dans la mise en œuvre sous réserve notamment de la confirmation par le Gouvernement des points à caractère transversal ».
Mais face au mépris affiché par les ministres du Travail et des Collectivités Territoriales, les syndicalistes ne comptent pas baisser les bras. « And Gueusseum n'acceptera jamais le braconnage de ses acquis avec la complicité de nouveaux mentors syndicaux et gouvernementaux », ont-ils fait savoir en appelant leurs camarades à la remobilisation.
LE PROJET DE LOI ANTITABAC AU POINT MORT
Les responsables du Programme national de lutte contre le tabac dénoncent l'absence de volonté politique face à l'offensive de l'industrie du tabac qui cible désormais les enfants de 7 ans
Mobiliser les décideurs, les professionnels de santé et la société civile autour du thème de l'année, en appelant à des actions concrètes pour protéger les générations futures avec la révision de la loi 2014-14 du 28 mars 2014. Tel est l'objectif de la session organisée hier.
Les responsables du programme national de lutte contre le tabac (Pnlt) qui a organisé une session d'orientation à l'intention des journalistes, réclament le décret d'application de la nouvelle loi. En effet, le Sénégal, à l'instar de toute la communauté internationale, va célébrer aujourd'hui la journée mondiale sans tabac (JMST 2025), qui a pour thème : « Produits du tabac et à base de nicotine, démasquons les tactiques de séduction de l'industrie du tabac ».
En 2014, il y avait une loi antitabac qui a été votée mais entre-temps, l'industrie du tabac a mis sur le marché des produits du tabac nouveaux et émergents (cigarette électronique, produits chauffés du tabac et la nicotine push). Et la loi n'avait pas pris en compte ces nouveaux produits qui sont en train de faire des ravages chez les jeunes qui est la cible principale de l'industrie du tabac.
L'absence de volonté politique pointée du doigt
Selon le coordonnateur régional de l'Ong Campagne tobacco Free Kids (Ctfk), Mouhamadou Bamba Sagna, ce qui bloque le projet de loi, c'est l'absence de volonté politique de l'État. « Le projet de loi a été adopté depuis 2023. En 2024, on se souvient de ce qui s'est passé avec les tensions politiques. Mais depuis avril 2024, le Sénégal a eu un nouveau gouvernement. Un ministre a été désigné pour s'occuper de la santé. Et le projet de loi, même s'il a été transmis au niveau du secrétaire général du gouvernement, son examen en conseil des ministres n'a pas encore eu lieu et on ne sait pas à quoi est dû ce retard », se désole-t-il.
Il ajoute qu'ils ont interpellé des autorités, particulièrement des députés, pour qu'ils interpellent le gouvernement sur ce blocage. « Ce que nous demandons, c'est que ce projet de loi soit examiné en conseil des ministres et transmis à l'Assemblée nationale. Parce que ça concerne la jeunesse. Cela vise à protéger les jeunes. Et je pense que la politique du nouveau régime, c'est la protection de la jeunesse. Et ces produits que nous constatons, dits émergents, tout ce qui est cigarettes électroniques, produits de tabac chauffé, sachets de nicotine, visent principalement les jeunes », explique-t-il.
« Nous demandons que le gouvernement prenne ses responsabilités, et que ce projet de loi soit examiné et transmis à l'Assemblée nationale pour son vote », plaide Mouhamadou Bamba Sagna. À l'en croire, l'industrie du tabac cherche toujours à faire la promotion de ses produits « et elle le fait à travers les réseaux sociaux, mais aussi d'autres canaux qu'utilisent les jeunes ».
L'âge d'initiation au tabac est à 7 ans
Coordonnatrice par intérim du programme et, par ailleurs, chargée du partenariat, Dr Marième Dia Ndiaye soutient que face à cette menace, on doit s'attendre à beaucoup de conséquences sur le plan de la santé. « Mais disons que le tabac en lui-même a des effets néfastes sur la santé et on peut retenir que tout le corps humain peut être touché par des effets de la nicotine et du tabac. On pourrait insister aussi sur les cancers. À cela, nous pouvons avoir aussi les bronchopneumopathies obstructives qui sont très courantes en matière de risques sur la santé et notamment aussi sur le système cardiovasculaire. Cela peut aller jusqu'à des thromboses emboliques liés à la consommation du tabac », affirme-t-elle.
Pour ce qui de l'âge d'initiation, Dr Marième Dia souligne que ce qui a été constaté à travers les enquêtes, est que l'âge d'initiation au tabac est en train de baisser. « En 2013, l'enquête montrait que l'âge était à 10 ans et aujourd'hui, nous avons constaté avec la dernière enquête de 2020, que cet âge est autour de 7 ans », indique-t-elle. À l'en croire, on assiste à une épidémie du tabagisme.
Après la Korité, les Sénégalais vont également célébrer la Tabaski dans la division. Dans un communiqué parvenu ce mercredi à « L'As », la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (CONACOC) a annoncé que la fête de l'Aïd el Kébir sera célébrée le samedi 7 juin prochain, précisant que le croissant lunaire a été aperçu dans plusieurs localités du pays.
La CONACOC déclare avoir pris cette décision en accord avec tous les khalifes généraux des grandes familles religieuses et de tous les imams ratib des 14 régions et 46 départements du Sénégal. À Touba, aussi la Commission chargée de l'observation du croissant lunaire dans la ville sainte a officiellement annoncé l'apparition de la lune, confirmant ainsi la date de célébration de la Tabaski pour le samedi 7 juin 2025. Il faut signaler que les membres de la Coordination des musulmans du Sénégal ont annoncé qu'ils vont célébrer l'Aïd le vendredi, 6 juin.
Adama Adus Fall en prison pour 70 000
Le chroniqueur Adama Adus Fall a été placé sous mandat de dépôt ce mercredi. Il est accusé de vol d'un montant de 70 mille F CFA. Selon des sources proches du dossier, une personne a effectué, par erreur, un dépôt de 70 mille F CFA sur le compte Wave d'Adama Fall.
Selon certaines informations, après s'être rendu compte de son erreur, l'expéditeur a tenté de reprendre son argent, mais il s'est trouvé que le propriétaire du numéro a déjà récupéré l'argent. Ainsi, il l'a appelé pour lui expliquer la situation et lui demander de restituer l'argent.
Mais Adama Fall a fait savoir qu'il était occupé et qu'il allait lui répondre plus tard. À partir de ce moment, l'expéditeur n'a plus eu de ses nouvelles. L'enquête ouverte suite à la plainte de la victime à la Division de la cyber sécurité a permis aux enquêteurs d'identifier le numéro comme appartenant au célèbre chroniqueur. Ce dernier a reconnu les faits devant la police et a promis de rembourser. Mais il a été placé en garde à vue et déféré devant le procureur. Traduit en flagrant délit pour vol, Adama Fall sera jugé le 2 juin prochain, sauf revirement de situation. Pour beaucoup, Adama Fall, il est juste tombé dans le piège en donnant le couteau à ses adversaires.
Le verdict du juge Mamadou Yakham Keïta
Coïncidence ou réponse à Pape Alé Niang ? Dans un texte publié sur sa page Facebook et intitulé « Halte aux attaques contre la Justice ! », le juge Mamadou Yakham Keïta, membre du Pool financier judiciaire (PJF), semble dire aux praticiens du droit : « fermez vos gueules » sur le fonctionnement de la Justice ! Ce, deux jours après la sortie du Dg de la RTS, déclarant que les dossiers d'Abdou Nguer et Assane Diouf devraient être jugés en flagrant délit.
« Il est parfois nécessaire de rappeler les fondements du droit, surtout quand certains s'aventurent à affirmer ce qu'un juge doit ou ne doit pas faire. L'ouverture d'une information judiciaire à partir d'une vidéo contenant des propos malveillants est parfaitement légitime. Le juge d'instruction, saisi in rem (c'est-à-dire, saisi des faits avec pour mission d'en rechercher tous les auteurs), n'est pas tenu de s'arrêter à l'auteur visible d'une vidéo », a écrit le magistrat, rendu célèbre par le procès en diffamation opposant Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko : c'est lui qui avait condamné le leader de Pastef avec sursis et à verser 200 millions de francs CFA.
Le verdict du juge Mamadou Yakham Keïta (bis)
Dans sa publication, le juge Mamadou Yakham Keïta a également ajouté : « s'il existe le moindre soupçon d'un réseau organisé, de commanditaires ou d'instigateurs en coulisses, le rôle du juge est justement d'enquêter au-delà de l'évidence. Ouvrir une information dans un tel contexte, loin de traduire un excès, révèle au contraire un souci de rigueur et de profondeur dans la recherche de la vérité. Chacun son métier. La justice a ses exigences. Ce n'est pas par vanité mais par devoir que les juges gardent la tête droite, indépendamment du bruit ambiant. Alors laissons à la Justice son autonomie. Elle ne s'exerce pas sous pression. Elle s'exerce dans le silence des couloirs du temple de Thémis ».
Sur ce point, le juge semble être en déphasage avec beaucoup de Sénégalais, y compris le chef de l'État Bassirou Diomaye Faye. Car la justice est rendue au nom du peuple qui doit nécessairement avoir son mot à dire.
Ahmed Khalifa Niasse « refoulé »
Le président du Front des Alliances Patriotiques (FAP), Dr Ahmed Khalifa Niasse, est très en colère. Et pour cause, il a été bloqué ce mercredi à l'entrée du Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, lorsqu'il est venu, avec sa délégation, participer au Dialogue national.
« Nous avons été invités et refoulés. Nous sommes arrivés à 11 heures, soit une heure avant le début officiel. Peut-on comprendre qu'on invite quelqu'un pour ensuite lui interdire l'accès ? » s'indigne Ahmed Khalifa Niasse, arrivé sur les lieux à 11h, soit une heure avant le démarrage officiel du dialogue.
Toutefois, du côté de l'organisation, on avance qu'Ahmed Khalifa est arrivé à 11h alors que la fin de la mise en place est fixée à 9h. C'est pourquoi l'accès à la salle a été verrouillé conformément à l'ordre protocolaire établi à l'avance. Ce que conteste aussi le camp du leader du FAP qui parle d'un traitement contraire à l'esprit d'ouverture du dialogue national, censé rassembler toutes les sensibilités politiques du pays.
Macky Sall rend hommage à Wade
Macky Sall ne semble pas oublier ce qu'Abdoulaye Wade a fait pour lui avant qu'il ne devienne président de la République, de 2012 à 2024. À l'occasion du 99e anniversaire du Pape du Sopi, le leader de l'Alliance pour la République (APR) lui a adressé un vibrant hommage, à travers une publication sur Facebook.
« En ce 29 mai, je rends un hommage appuyé au Président Abdoulaye Wade, figure emblématique de notre démocratie et défenseur infatigable du panafricanisme, qui fête ses 99 ans. Joyeux anniversaire, Maître Wade. Que votre passion pour l'Afrique et notre pays continue d'inspirer les générations actuelles et futures », a écrit Macky Sall.
Trois personnes noyées au Fouta
C'est la tristesse et la consternation chez les populations du village de Verma, situé dans la commune de Dembancané, à Matam. Et pour cause, une pirogue transportant plusieurs personnes a chaviré dans cette localité hier matin aux environs de 10h. Trois individus y ont perdu la vie. On signale également la disparition de deux autres personnes qui étaient dans la pirogue au moment du chavirement. Selon les dernières informations, les morts et les disparus viennent du village de Bokiladji.
Samuel Sarr libéré
L'ancien ministre Samuel Sarr a bénéficié d'une liberté provisoire. Le juge Makha Barry qui a sans doute bien lu le rapport médical indiquant que sa santé n'est pas compatible avec la prison, a donné suite à la demande de ses avocats. Surtout aussi que les six mois prévus pour l'instruction d'un dossier sont épuisés. Il a été arrêté pour abus de bien sociaux à la suite d'une plainte de Moustapha Ndiaye Pca de West african energy.
Sonko à Abidjan pour trois jours
Ousmane Sonko est depuis hier en Côte d'Ivoire pour une visite de travail et d'amitié de trois jours. Des séances de travail, une série de rencontres bilatérales et des visites de terrain sont au menu dans ce séjour en terre ivoirienne. À son arrivée à l'aéroport international Houphouët-Boigny d'Abidjan, le chef du gouvernement a été accueilli par son homologue ivoirien, le Premier ministre Robert Beugré Mambé accompagné de plusieurs autorités.
Émigration irrégulière
À Thiaroye, la brigade de la zone franche industrielle a, dans la poursuite d'une enquête sur un réseau de trafic irrégulier de migrants, mené hier une opération ayant abouti à l'arrestation de trois individus. Selon un communiqué de la gendarmerie, les individus arrêtés sont les présumés organisateurs et cerveaux dudit réseau et sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic et traite de migrants.
5 individus interpellés pour tentative de trafic de migrants
Les trafiquants de migrants n'ont plus de chance de réussir leur business. La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) de Saint-Louis veille sur les lieux de départ des migrants vers l'Europe. Les limiers ont interpellé hier cinq individus pour tentative de trafic de migrants par voie maritime, mise en danger de la vie d'autrui et association de malfaiteurs.
Les policiers surveillaient un groupe de trois hommes, ressemblant vraisemblablement à de potentiels candidats. Ils sont interpellés et interrogés. Ils ont unanimement déclaré avoir payé chacun la somme minimale de 450 000 FCFA à deux des mis en cause. En outre, ils précisent être en route pour rejoindre le lieu de leur rendez-vous aux fins d'être conduits par les recruteurs au lieu du départ de l'embarcation.
C'est ainsi qu'un dispositif de surveillance a été mis en place. Ce qui a permis d'interpeller au total 20 individus dont les 05 mis en cause dans les quartiers d'Hydrobase, Pikine 700 et Santhiaba. L'enquête se poursuit et les suspects ont été déférés devant le Parquet financier de Dakar.
BARTH MISE SUR L'AVENIR LOINTAIN
Avec la création de son mouvement, l'ancien maire de Dakar devra réfléchir à une stratégie pour se repositionner sur l'échiquier politique, à une période où il ne pourra être ni électeur ni éligible pour une joute électorale avant cinq ans
Barthélemy Dias ouvre une nouvelle page de sa vie politique en lançant son mouvement, «Senegaal bi ñu bokk». Avec la création de son mouvement, l’ancien maire de Dakar devra réfléchir sur une stratégie pour se repositionner sur l’échiquier politique, à une période où il ne pourra être électeur et éligible pour une joute électorale que d’ici cinq ans.
Alors que le Dialogue national lancé par le président Bassirou Diomaye Faye battait son plein avant-hier mercredi à Diamnidiao, le même jour, l’ancien maire de Dakar, Barthélemy Dias, lançait son mouvement politique dénommé Senegaal bi ñu bokk (le Sénégal que nous partageons). Actant ainsi une nouvelle démarche, l’ancien socialiste décide de voler de ses propres ailes après avoir quitté son mentor Khalifa Sall et Taxawu Senegaal. Cette trouvaille de Barthélemy Dias interpelle à plusieurs niveaux si l’on sait qu’il ne pourra être électeur et éligible à une joute électorale que d’ici cinq ans, une fois qu’il aura purgé sa peine suite à l’affaire Ndiaga Diouf.
Déchu de tous ses mandats électifs, à savoir son poste de maire de Dakar et de député de la 15ème Législature, après une procédure enclenchée contre lui par le régime actuel dès son installation, Barthélemy Dias se contentera peut-être de faire seulement de l’animation politique, en attendant d’être éligible pour la prochaine élection présidentielle de 2029. Il ne pourra pas se présenter aux prochaines élections locales en 2027. Va-t-il apporter son soutien à un parti ou coalition de partis par rapport aux prochaines Locales ?
D’ici là, quel discours va-t-il tenir pour se repositionner et espérer devenir la tête de gondole d’une opposition qui a du mal à trouver les moyens de se relever de la débâcle de la dernière Présidentielle de mars 2024. Avec au bout du compte, la victoire du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye dont la candidature avait été parrainée par le Premier ministre Ousmane Sonko après l’invalidation de la candidature de ce dernier. La relance d’une opposition qui peine à retrouver ses marques passera-t-elle par Barth’ ? Cela appelle chez Barthélemy Dias une rupture dans la démarche et même dans le discours, et l’offre politique pour convaincre les Sénégalais qu’il est l’homme idéal pour apporter les changements auxquels le Peuple sénégalais aspire.
En lançant son mouvement, Barth’ a quand même fait montre d’une certaine hauteur à travers un discours unificateur, en disant qu’il s’adresse au Sénégal uni, mais pas divisé. «Pas le Sénégal qu’on détourne. Pas le Sénégal qu’on voit à l’étranger. Pas le Sénégal qu’on divise par la peur, la haine et la vengeance. Pas le Sénégal qu’on habite seul, mais celui qu’on habite ensemble, qu’on relève ensemble, qu’on répare ensemble, qu’on construit ensemble», lance Barth’. Il en a profité pour glisser quelques tacles au régime actuel de manière allusive, en le qualifiant «d’incompétent», en parlant de «promesses non tenues» sur fond de difficultés économiques auxquelles font face les Sénégalais.
DEUX POLICIERS ARRÊTÉS POUR VOL
Soupçonnés d’avoir dérobé un téléphone portable avant de vider les comptes Wave et Orange Money de leur victime, deux agents du Groupe opérationnel de Dakar ont été déférés pour association de malfaiteurs.
Deux agents de police ont été arrêtés puis déférés au parquet pour vol de téléphone portable. Ils sont aussi accusés d’avoir fait des retrait de plusieurs millions du compte Wave de leur victime présumée.
Deux fonctionnaires de police ont été déférés au parquet pour association de malfaiteurs et vol de téléphone portable, suivi de retraits frauduleux d'espèces via Wave et Orange. Selo Libération, il s'agit des nommés M. Kane (27 ans) et N. Ndour (28 ans) en service au Groupe opérationnel de Dakar.
L'affaire commence le 15 mai dernier avec la plainte déposée à la Dsc par I.Sow, un gérant de multiservices. Dans sa déposition, Il a indiqué que, le 11 mai 2025, aux environs de 18 heures, alors qu'il se trouvait sur la voie publique au niveau de l'Unité 9 des Parcelles Assainies, deux individus se présentant comme des policiers l'ont interpellé et l'un d'eux lui a demandé sa Carte nationale d'identité.
I.Sow n'ayant pas sa pièce, les deux individus lui ont ordonné d'aller la récupérer à son domicile tout en lui demandant de leur laisser son téléphone en guise de garantie. Ce qu'il a fait, en leur communiquant aussi les mots de passe de ses comptes Wave et Orange money à leur demande.
Après s'être exécuté conformément aux « instructions » des deux policiers, il a constaté que ces derniers, contre toute attente, s'étaient volatilisés, emportant avec eux, son téléphone portable de service.
Quelques heures après, des retraits frauduleux portant sur 2 900 000 Fcfa, ont été effectués à son insu sur lesdits comptes, à travers plusieurs points de transfert d'argent, au profit de lignes téléphoniques identifiées. En remontant les lignes téléphoniques, la Dsc a ferré dans un premier temps l'élève agent de police M. Kane puis N. Ndour.
Entendus, tous les deux sont passés aux aveux, précisant même avoir vendu après, à 30.000 Fcfa, le téléphone de la victime. D'ailleurs, M. Kane a restitué à I. Sow. 1,450 million de Fcfa représentant, selon lui, sa part du butin.