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29 mai 2025
QUE DEVIENT NGOR ?
Trafic de stupéfiants, prostitution, vols à répétition : cette destination touristique prisée fait face à une criminalité galopante que tentent d'endiguer les autorités locales et un collectif citoyen baptisé "Gilets jaunes"
Le village de Ngor est confronté à plusieurs fléaux préoccupants comme le trafic de drogue, le vol, et la prostitution. Les autorités municipales, religieuses et coutumières, et un mouvement comptent lutter contre ces phénomènes.
Soixante kilogrammes de chanvre indien, 47 boules de stupéfiants appelés ‘’Dangoté’’ et 47 boules de haschich ont été saisies à Ngor, grâce un mouvement dénommé ‘’Gilets jaunes’’. Il y a également, durant cette même période, 71 arrestations, dont celles de 31 femmes. L’annonce a été faite par Cheikh Makhfouz Mbengue, chef notable des Gilets jaunes de Ngor, lors d’une conférence de presse tenue devant le siège du Conseil des notables les Freys du village.
Une rencontre visant à dénoncer les trafics de drogue, la prostitution et l’insécurité multiformes. Estimant que l’heure est grave, Cheikh Makhfouz Mbengue met en garde les jeunes : ‘’Tous ceux qui ont choisi cette voie en ont payé le prix. La drogue ne mène à rien du tout’’, a-t-il dit.
Dans la même veine, le président de Ngor Debout, Mamadou Ndiaye, note que l’actualité montre que la plupart des trafiquants de drogue arrêtés viennent de Ngor. ‘’Il y a des gens de la localité qui collaborent avec les vendeurs de drogue’’, a-t-il regretté. A l’en croire, à plusieurs reprises, des jeunes de Ngor se sont opposés aux interventions policières, ce qui pose un sérieux problème. ‘’Une fois, lors d'une perquisition prévue chez un trafiquant, ils ont pris les devants pour faire disparaître toutes les preuves avant l'arrivée des forces de l'ordre’’, a-t-il révélé demandant aux bailleurs de bien identifier ceux à qui ils louent leur maison. Il y a des victimes d’overdose, selon M. Ndiaye.
‘’Le problème est très profond. Ceux qui viennent contrecarrer l’intervention des forces de l’ordre sont de cette localité. Mais ce n’est pas toute la population. Et ce sont des fils et filles de la localité d’ici qui vendent de la drogue, ce ne sont pas des étrangers’’, a indiqué Mamadou Ndiaye.
Selon lui, ces jeunes tentent aussi de décrédibiliser les autorités coutumières ou religieuses pour que la vente de drogue gagne davantage de terrain.
Les trafiquants qui sont à Ngor ont commencé à faire du blanchiment d’argent, selon lui.
En outre, des vols sont désormais fréquents dans le village, de jour comme de nuit, d'après Mamadou Ndiaye. Sur ce point également, il considère que les malfrats sont des résidents de la commune. Un fait nouveau, car c’était très rare d’entendre des cas de vol ou d’agression dans le village de Ngor. Pis, Ngor étant une zone touristique, la prostitution gagne du terrain. Elle est pratiquée par des filles venues d’ailleurs, selon le président de Ngor Debout, qui souligne qu’elles interpellent les gens dans la rue pour proposer leur service.
Pour tous ces fléaux, Mamadou Ndiaye invite les populations à dénoncer de façon anonyme. Il demande aussi aux parents d'être vigilants. Pour lui, quand un chômeur arrive à faire certains achats ou à posséder certaines sommes d’argent, c’est suspect. Il a annoncé que la gendarmerie et la police feront régulièrement des patrouilles, les jours à venir.
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LA DÉFENSE DE MANSOUR FAYE CRIE AU SCANDALE
Placé sous mandat de dépôt par la haute cour de justice ce lundi, l'ancien ministre voit tous ses recours juridiques échouer. Ses avocats dénoncent une décision « politique » et le rejet systématique de leurs démarches
Mansour Faye reste derrière les barreaux. Malgré une batterie de recours déployée par ses avocats, l'ancien ministre a été placé sous mandat de dépôt par la commission d'instruction de la haute cour de justice. Lors d'une conférence de presse ce lundi 26 mai, ses conseils ont exprimé leur amertume face au rejet systématique de leurs démarches juridiques.
La défense du maire de Saint-Louis avait multiplié les initiatives pour éviter l'incarcération de leur client. Premier recours : une requête en contestation sérieuse, dans laquelle les avocats contestaient le bien-fondé des accusations. "Nous avons déposé une requête au fin de contestation sérieuse", ont-ils expliqué, précisant qu'ils communiqueront exceptionnellement ce document à la presse.
Deuxième tentative : une offre de cautionnement, dont le montant n'a pas été révélé. "Nous avons fait une offre de cautionnement. Cette offre de cautionnement a été rejetée", ont déclaré les avocats, refusant catégoriquement de divulguer la somme proposée malgré l'insistance des journalistes.
Enfin, troisième et dernier recours : une requête en inconstitutionnalité de la loi elle-même. "Nous avons déposé également une requête en inconstitutionnalité de la loi. Cette exception a été rejetée", ont-ils ajouté avec amertume.
"On ne nous a pas écoutés"
Face à ces échecs successifs, la frustration des avocats est palpable. "Nous avons la désagréable sensation qu'on ne nous a pas écouté. Si on nous a écouté, on nous a entendu. Si on nous a entendu, on ne nous a pas compris", ont-ils déploré lors de leur intervention.
Cette série de rejets alimente selon eux la thèse d'une "commande politique". Les conseils de Mansour Faye martèlent que leur client n'a aucune responsabilité dans l'affaire du marché de riz qui lui est reprochée, dans le cadre du programme de résilience économique et social durant la Covid-19.
Pour étayer l'innocence de leur client, les avocats avancent plusieurs éléments : Mansour Faye n'était pas membre de la commission d'attribution des marchés, un appel d'offres régulier a été organisé avec 30 soumissionnaires, et les prix appliqués (275 francs le kilo) avaient été confirmés par le ministère du commerce.
"Il n'est absolument à rien intéressé ni dans le marché ni dans quoi que ce soit", insistent-ils, dénonçant des "reproches politiques" émanant d'une "assemblée d'hommes politiques".
Dans un geste inédit, les avocats ont annoncé leur intention de transmettre l'ensemble de leurs documents juridiques aux médias, souhaitant que "l'information puisse être portée au public" pour démontrer l'innocence de Mansour Faye.
MANSOUR FAYE PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
L’ancien ministre et beau-frère de Macky Sall a été inculpé et écroué par la Haute Cour de justice, dans une affaire portant sur un préjudice provisoire estimé à 2,7 milliards de francs CFA
L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Mansour Faye, par ailleurs beau-frère de l’ex-président Macky Sall, est inculpé et placé sous mandat de dépôt.
Cela fait suite à son audition, ce lundi, par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice, selon Me Amadou Sall, l’un de ses avocats. « Nous avons fait une offre de cautionnement, mais elle n’a pas été acceptée », a-t-il déclaré. « Nous avons fait des contestations sérieuses, qui n’ont pas non plus été retenues », a ajouté la robe noire.
L’Assemblée nationale sénégalaise a examiné et adopté, le 8 mai dernier, une résolution visant à déférer l’actuel maire de Saint-Louis devant cette juridiction d’exception.
Il est soupçonné de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des fonds publics et de blanchiment de capitaux dans le cadre de la gestion des fonds Covid-19.
Le préjudice provisoire est estimé à 2,749 milliards de francs CFA.
Avant lui, quatre autres anciens ministres ont été entendus par la justice : Moustapha Diop et Aïssatou Sophie Gladima, placés sous mandat de dépôt ; Ndeye Saly Diop Dieng, libérée sous caution ; et Ismaïla Madior Fall, mis sous bracelet électronique.
CANCER DE L’ENFANT, LE SÉNÉGAL REJOINT LA GPACCM POUR FACILITER L’ACCÈS AUX MÉDICAMENTS
Chaque année, plus de 400 000 enfants à travers le monde sont diagnostiqués d’un cancer. Mais les chances de survie varient fortement selon les pays : elles dépassent 80 % dans les pays à revenu élevé contre à peine 30 à 50 % dans les pays à faible revenu
Le Sénégal vient d’intégrer la Plateforme mondiale pour l’accès aux médicaments contre le cancer de l’enfant (GPACCM), une initiative portée par l’Hôpital St. Jude, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Unicef et le Fonds stratégique de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS). Un tournant stratégique pour améliorer l’approvisionnement et la disponibilité de traitements vitaux destinés aux enfants atteints de cancer dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Chaque année, plus de 400 000 enfants à travers le monde sont diagnostiqués d’un cancer. Mais les chances de survie varient fortement selon les pays : elles dépassent 80 % dans les pays à revenu élevé contre à peine 30 à 50 % dans les pays à faible revenu. Une inégalité flagrante que la plateforme GPACCM entend corriger en facilitant l’accès équitable, abordable et durable à des médicaments de qualité, sans interruption.
L’initiative a officiellement été lancée au Sénégal lors d’une cérémonie tenue à Dakar en présence de nombreux partenaires internationaux. À cette occasion, le Dr Fatou Bintou Diagne, pédiatre oncologue à l’hôpital Dalal Jamm, a salué « un projet d'une portée exceptionnelle grâce à la collaboration de la Saint-Jude Hospital, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Unicef et de l’OPS ».
Un espoir pour les enfants et leurs familles
« Cette plateforme, au-delà d'être un outil logistique, est un modèle de solidarité internationale, une réponse concrète aux disparités thérapeutiques et surtout, une lueur pour les milliers d'enfants et leurs familles », a insisté Dr Diagne. Selon elle, au Sénégal, les taux de guérison avoisinent actuellement 52 %, mais il reste beaucoup à faire : améliorer le diagnostic précoce, assurer la disponibilité continue des médicaments et rapprocher les soins des domiciles.
« Ce sont des traitements longs, qui s'étalent entre six mois et trois ans. Les familles doivent souvent faire des allers-retours coûteux. D’où la nécessité de décentraliser les soins et de former davantage de pédiatres en région », a-t-elle souligné.
Elle a également mis en exergue les efforts faits avec le ministère de la Santé et la division des maladies non transmissibles pour renforcer la reconnaissance précoce des signes de cancer chez l’enfant. « Actuellement, les leucémies représentent les premiers cas au Sénégal. Ce sont des cancers du sang qui évoluent rapidement et nécessitent des traitements spécifiques et disponibles sans rupture. La plateforme va justement permettre cela », a-t-elle expliqué.
L'engagement des partenaires
Mme Ayo Omotola, représentante de St. Jude Hospital, a souligné l’importance de l’engagement du Sénégal dans cette initiative : « Votre leadership a choisi de jouer un rôle critique dans l’avance des soins pour les enfants atteints de cancer, pas seulement au Sénégal, mais dans toute la région. C’est grâce à une simple mais puissante croyance : aucun enfant ne doit être privé de traitement à cause de son origine ou des ressources de sa famille. »
Selon elle, la plateforme est déjà opérationnelle dans des pays comme la Mongolie, l’Uzbekistan, le Népal ou la Zambie, et l’objectif est d’atteindre 50 pays et 120 000 enfants grâce à un investissement de 200 millions d’euros. « Le travail de chaque partenaire est essentiel. Ensemble, nous construisons un système durable qui offre des soins de qualité et sauve des vies. »
Dans le même élan, M. Santiago Millán, représentant de l'OMS Genêve, a rappelé que cette initiative « s’inscrit dans une réponse systémique aux défis complexes de la chaîne d'approvisionnement en médicaments pédiatriques contre le cancer ». Il a ajouté : « Nous travaillons à renforcer les capacités nationales pour planifier, estimer les besoins, commander, distribuer et utiliser efficacement les médicaments, afin d’assurer leur disponibilité continue pour chaque enfant, à chaque étape de son traitement. »
Une priorité nationale
Moustapha Barro, conseiller technique au ministère de la Santé, a affirmé que « le Sénégal a fait le choix de placer les cancers de l’enfant parmi les priorités de sa lutte contre le cancer ». Il estime entre 800 et 1 200 le nombre de nouveaux cas de cancers pédiatriques chaque année dans le pays, mais seulement 250 enfants sont actuellement pris en charge à l’hôpital Dalal Jamm.
Il a salué les efforts déjà accomplis depuis l’adhésion du Sénégal à l’initiative mondiale contre le cancer de l’enfant en 2021. « Grâce à notre collaboration avec l’OMS et le GFAOP, nous avons renforcé les capacités des prestataires de santé, mis en place un réseau national de soins et sensibilisé les acteurs communautaires à l’importance du diagnostic précoce. »
L’intégration du Sénégal à la plateforme GPACCM, selon lui, va permettre « de renforcer notre chaîne d’approvisionnement, d’appuyer les mécanismes de gouvernance pharmaceutique et d’optimiser l’utilisation des ressources disponibles ».
Cette plateforme marque un tournant dans la lutte contre les cancers pédiatriques au Sénégal. Elle offre une opportunité concrète d’agir de manière structurée pour améliorer l’accès aux traitements, réduire les abandons de soins et augmenter les chances de guérison. Le défi reste immense, mais les partenaires et acteurs engagés dans cette initiative ont réaffirmé leur détermination à faire de la lutte contre le cancer de l’enfant une priorité sanitaire absolue.
PAR SEYDOU KA
ÉTUDIANTS ÉTRANGERS, VECTEURS DU SOFT POWER
D’un trait d’humeur, Donald Trump a révoqué l’accueil d’étudiants étrangers à l’université Harvard. Même si un tribunal américain a temporairement bloqué cette décision, l’offensive est lancée. En effet, cette décision est le dernier acte de représailles
D’un trait d’humeur, Donald Trump a révoqué l’accueil d’étudiants étrangers à l’université Harvard. Même si un tribunal américain a temporairement bloqué cette décision, l’offensive est lancée. En effet, cette décision est le dernier acte de représailles contre les prestigieuses universités privées américaines considérées comme des repères de « wokistes » après la coupe des subventions fédérales (2,7 milliards de dollars pour Harvard).
L’administration Trump estime que les universités américaines dont Harvard se sont transformées en vivier des idées d’extrême gauche ou progressistes et argue de gaspillages massifs dans des programmes de diversité inutiles. Si la décision du président américain brise le rêve de milliers de jeunes étudiants dans le monde, en visant l’emblème du rayonnement des États-Unis dans le monde, elle risque d’écorner un peu plus le « soft power » américain. Théorisé par le politologue de renom Joseph Nye dans les années 80, ce concept fait référence à une diplomatie d’influence ou d’attraction par opposition à une politique de coercition. Dénonçant la décision visant Harvard, la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen a fait valoir que « les étudiants étrangers contribuent à notre économie, soutiennent l’emploi aux États-Unis et font partie de nos outils les plus puissants en matière de diplomatie et de soft power ».
Adepte d’une diplomatie transactionnelle, Trump ne pense qu’en termes de coercition et de paiement. Or, le succès du modèle américain au cours des huit dernières décennies est largement basé sur l’attractivité. Étudier dans un pays, c’est adopter sa culture, parler sa langue, avoir une certaine proximité affective. Ce qui crée des liens au-delà de la sphère du pouvoir et facilite les affaires. Pour preuve, les relations entre le Sénégal et la France débordent largement la coopération entre les deux gouvernements. Les universités américaines attirent chaque année des centaines de milliers d’étudiants étrangers notamment d’Asie. En 2023/24, quelque 1.126.690 étudiants étrangers étaient inscrits dans des universités à travers les États-Unis, un record, d’après des chiffres cités par l’Institute of International Education. Dans l’ordre, l’Inde, la Chine et la Corée du Sud fournissent les plus gros contingents, principalement dans les filières des mathématiques, de l’informatique et de l’ingénierie. S’il y a de plus en plus d’étudiants sénégalais qui choisissent désormais le Canada, les États-Unis, la Chine ou le Japon, l’écrasante majorité privilégie encore l’ancienne puissance coloniale.
Selon les données de l’ambassade de France au Sénégal, il y a près de 15.200 étudiants sénégalais en France dont 5.200 qui ont rejoint la France l’année dernière. Un chiffre bien supérieur aux 1.310 étudiants répertoriés en 2014. Beaucoup d’entre eux y vont très jeunes. Ce qui les expose au choc culturel, au racisme et parfois à la dépression (le cas de Diary Sow). Conscient de ces enjeux, l’État du Sénégal a lancé en 2022 des Classes préparatoires aux grandes écoles (Cpge), une initiative visant à apporter une solution aux parents désireux d’offrir à leurs enfants une formation d’excellence au Sénégal.
« Les Cpge ont pour valeur ajoutée pour notre pays de former de nouveaux profils d’élèves ingénieurs, des profils complémentaires de ceux des bacheliers recrutés par les écoles d’ingénieurs sénégalaises. C’est une richesse pour nos entreprises locales », expliquait le Pr Magaye Diop, directeur général des Cpge, dans un entretien accordé au « Soleil », précisant que le taux de réussite pour la première promotion est d’environ 83%. C’est d’abord un enjeu de souveraineté. Une façon de limiter la fuite des cerveaux – sur les milliers de jeunes sénégalais qui partent étudier à l’étranger peu d’entre eux reviennent participer au développement du pays alors que l’État a dépensé beaucoup d’argent pour les former. Or, ce sont les plus brillants. Ensuite, c’est une façon de préparer ces jeunes et de les armer psychologiquement à faire les bons choix avant de les laisser affronter le monde.
PAR SIDY DIOP
LA POLITIQUE DE L’ÉCOUTE
Il y a des mots qui ont le charme discret des évidences. « Dialogue » est de ceux-là. Il traverse les discours, s’invite dans les titres de conférences, couronne des initiatives que l’on espère salvatrices. Mais comme toute évidence trop bien portée...
Il y a des mots qui ont le charme discret des évidences. « Dialogue » est de ceux-là. Il traverse les discours, s’invite dans les titres de conférences, couronne des initiatives que l’on espère salvatrices. Mais comme toute évidence trop bien portée, il risque l’usure. Usé jusqu’au silence, jusqu’à ne plus faire sens. Et pourtant, au Sénégal, ce mot retrouve aujourd’hui une fraîcheur. Il reprend du souffle. Il s’enracine dans une promesse : celle d’un président nouvellement élu qui, au lieu de crier, choisit de parler. Ou mieux : d’écouter. Bassirou Diomaye Faye, en convoquant un dialogue national pour le 28 mai 2025, a pris le parti — rare en politique — de croire aux vertus du débat. Non pas ce simulacre de débat où chacun campe sur ses positions, mais le dialogue comme lieu de friction féconde, où la parole devient pont et non mur.
Il ne s’agit pas d’un simple exercice de style. Les termes de référence, transmis depuis le 7 avril à l’ensemble des forces politiques, aux représentants de la société civile, aux dignitaires religieux et coutumiers, dessinent une ambition plus vaste : refonder le système politique sénégalais. Voilà un mot fort : refonder. Il implique que quelque chose est à reconstruire, non par effraction, mais par intelligence partagée.
Trois axes structurent ce chantier : démocratie et droits humains, processus électoral, et réformes institutionnelles. C’est ample. Presque vertigineux. Car il faudra, au fil de ces échanges, poser des questions que d’aucuns croyaient tranchées, mais qui, en vérité, ne l’ont jamais été. Le financement des partis ? Opacité. Le système de parrainage ? Contesté. Le bulletin unique ? Encore tabou. Le rôle de la justice dans les élections ? Éminemment sensible. Rien, dans ces sujets, ne se prête au raccourci. Tout appelle nuance, rigueur, compromis.
Il faut du courage pour ouvrir ces dossiers-là. Non pas le courage du héros, mais celui, plus exigeant, du médiateur. Il faut surtout, pour les mener à bien, une foi obstinée dans la parole échangée, dans cette alchimie incertaine où chacun, un jour, accepte de ne pas avoir raison seul.
Le dialogue en politique n’est pas une mode ni un luxe. C’est une nécessité. Une respiration. Dans les sociétés qui bruissent de tensions, d’injustices accumulées, de frustrations contenues, le dialogue est une forme d’hygiène collective. Il évite l’inflammation. Il retarde — parfois prévient — l’irréparable. Mais dialoguer ne signifie pas diluer. Ni ajourner. Le président Diomaye Faye semble l’avoir compris : il ne s’agit pas de parler pour différer l’action, mais pour mieux l’orienter. Ce que suggère aussi sa volonté d’inclusion. Car pour que le dialogue soit fécond, encore faut-il que les chaises autour de la table ne soient pas toutes occupées par les mêmes. Autorités religieuses et coutumières, acteurs économiques, représentants des jeunes et des femmes, anciens opposants comme alliés d’hier — tout le monde est convié. Reste à savoir si tout le monde répondra. Et surtout : si tout le monde sera écouté.
La démocratie sénégalaise, souvent citée en exemple dans la région, ne manque ni de vitalité ni de contradictions. Elle est vivante, bruyante, vibrante. Mais elle a, comme toutes les démocraties, besoin de se réinventer pour durer. Le dialogue national de mercredi prochain pourrait bien en être le levier. À condition, bien sûr, qu’il échappe au formalisme. À condition qu’il accepte l’inconfort du désaccord. À condition qu’il ne soit pas un théâtre, mais un chantier.
On pourrait dire, avec un brin de scepticisme, que le Sénégal n’en est pas à sa première tentative. Que des dialogues, des concertations, des forums, le pays en a connus. Et que, souvent, ces espaces ont accouché de promesses vite oubliées. Oui. Mais ce qui fait la force d’un dialogue, ce n’est pas son intitulé. C’est l’esprit qui l’anime. Or il se pourrait bien que l’heure, cette fois, soit différente. Moins verticale. Moins verrouillée. Plus ouverte. Il y a, dans la démarche actuelle, une forme de maturité politique. Une conscience que la vérité ne se décrète pas, mais se construit. Qu’elle n’est ni dans les bureaux ministériels, ni dans les seuls slogans militants, mais dans l’interstice. Là où s’échangent, parfois maladroitement, des visions du pays que tout oppose — sauf peut-être l’essentiel : la volonté de le faire tenir debout.
En invitant le pays à se parler, Bassirou Diomaye Faye prend un risque. Celui d’être contredit. Celui d’être débordé. Celui, même, de voir surgir ce qu’il ne voulait pas entendre. Mais il faut rendre grâce à ce risque-là. Car en politique, le plus grand péril, ce n’est pas le tumulte. C’est le silence. C’est le huis clos. Le dialogue est peut-être lent. Il n’offre pas de victoire immédiate, pas de trophée. Mais il laisse derrière lui un sol plus solide. Il construit du commun. Et dans les temps troublés que traverse le monde, cela vaut toutes les lois votées à la hâte.
Alors que la date du 28 mai approche, souhaitons que ce moment ne soit pas une parenthèse. Mais un début. Non d’une ère miraculeuse, mais d’une habitude salutaire : se parler, encore et encore, pour continuer à faire société.
PAR IBRAHIMA ANNE
LÉGIFÉRER POUR LA POSTÉRITÉ
D’ores et déjà, des opposants au dialogue alertent sur le seul objectif de ce panel : légitimer les futures prérogatives du Premier ministre, Ousmane Sonko. Bille en tête, Moustapha Diakhaté y voit une supercherie.
Le président de la République a convoqué un Dialogue national pour le 28 mai prochain. Une date désormais inscrite dans le calendrier républicain. Au moment où ces lignes sont écrites, ses conseillers doivent certainement être en train de s’affairer aux derniers réglages. Les cartons d’invitation ont été préparés et envoyés par le ministère de l’Intérieur. Certains ont accepté l’invitation, d’autres ont -poliment ou avec fracas-décliné. Le facilitateur (Dr Cheikh Guèye, en l’occurrence) a été nommé. Les termes de références sont déjà fixés et le cadrage adéquat scénarisé. Il ne reste que la mise en musique.
Mais, avant même que d’y arriver, le conseiller juridique du Président, le Pr Sidy Alpha Ndiaye, s’est invité à l’émission «Point de vue» sur la Rts pour servir le hors d’œuvre. Avec des éléments de langage bien ciselés, le juriste (bon sang, pourquoi je pense tailleur ?!) du Palais a annoncé un paquet de réformes pour, selon lui, un «rééquilibrage institutionnel». Entendez par là, un partage de pouvoirs entre le président de la République et son Premier ministre. C’est un secret de polichinelle que le président de la République a, depuis le début de son magistère, manifesté son désir ardent de voir son Premier ministre –leader dans le parti- jouer des rôles éminemment plus importants que ceux qui sont les siens en l’état actuel de notre droit constitutionnel positif.
«Je l’encourage (le Premier ministre, Ndlr) non seulement à lorgner le fauteuil, mais aussi à regarder le fauteuil clairement. Parce que pendant 10 ans je me suis battu à ses côtés pour qu’il occupe le fauteuil présidentiel. Je n’ai pas arrêté et je n’arrêterai jamais», avait déclaré le Président nouvellement élu, après 100 jours passés au Palais. Il n’y a pas volonté plus claire de s’effacer que celle-ci.
Sauf que, à entendre le constitutionnaliste du cabinet présidentiel, il ne s’agit nullement de demander aux «dialoguistes» ce qu’ils pensent de ce schéma de partage. Mis devant le fait accompli, ils devront simplement se contenter de constater que l’Assemblée nationale –ou le peuple, à travers un référendum- va valider le désir du Président Diomaye d’octroyer plus de pouvoirs à son Premier ministre. Ainsi, Ousmane Sonko pourra participer à la définition de la politique de la Nation, présider le conseil des ministres, pourvoir à la nomination aux emplois civils et militaires, présider le stratégique conseil de défense et même, pourquoi pas, assurer l’intérim du Président en cas d’empêchement temporaire ou définitif de ce dernier. On avait déjà un Premier ministre fort.
On se retrouve avec un PM super, hyper fort ! Il ne faut quand-même pas oublier que, par la Volonté de Dieu, c’est lui qui a mis le Président là où il est, le choisissant sur une short list de cadres tout aussi valables que lui. Une telle faveur, cela ne s’oublie pas. Ousmane Sonko a une légitimité que lui envient beaucoup de Premiers ministres, en Afrique et dans le monde. Il a, dans la praxis institutionnelle, des pouvoirs qu’aucun PM, en dehors de Mamadou Dia, n’a eus depuis l’indépendance du Sénégal. Donc, il s’agit juste de donner un vernis légal à un fait réel.
D’ores et déjà, des opposants au dialogue alertent sur le seul objectif de ce panel : légitimer les futures prérogatives du Premier ministre, Ousmane Sonko. Bille en tête, Moustapha Diakhaté y voit une supercherie. «A écouter le Pr Ndiaye Sidy Alpha, par railleurs Directeur de cabinet adjoint et conseiller juridique de Diomaye Faye, il est clair que l’objectif, du dialogue national du 28 Mai 2025, n’a rien à voir avec les Termes de référence envoyés aux parties prenantes. Manifestement, Pastef veut torpiller la Constitution pour renforcer les pouvoirs de Sonko, instaurer le bicéphalisme au sein de l’exécutif et faire de lui le deuxième numéro UN de l’Etat. Il s’agit d’une réédition, en pire, de la tentative avortée de la révision constitutionnelle du 23 juin 2011», écrit, sur sa page facebook, l’ancien Président du Groupe Benno à l’Assemblée.
L’avenir proche permettra de dissiper ou de confirmer ses craintes. Il reste simplement que, à notre modeste et humble avis, on ne doit pas légiférer pour résoudre des équations ponctuelles. Aujourd’hui, le Premier ministre du Sénégal porte un nom : celui de Ousmane Sonko. Celui-ci a des super pouvoirs que lui confère sa légitimité politique. Demain, ce PM portera un autre nom. Pierre, Pathé ou Tartempion, il aura à exercer des pouvoirs que lui confèrerait la Constitution. Va-t-on encore la modifier pour calibrer les pouvoirs à la taille et au poids du nouvel occupant ? La question est posée. Tout comme est posée la question de savoir ce que le Président Diomaye prévoit pour plus de pouvoirs à notre Législatif et à notre Judiciaire qui croulent sous le poids d’un Exécutif super puissant qui, selon que le ciel est dégagé ou nuageux, peut décider de couper le robinet du carburant aux députés ou convoyer une charrette de juges «hostiles au Projet» pour un séjour sans frais au purgatoire de Tamba.
En résumé, légiférer, oui. Mais, légiférer pour la postérité et non pour régler des problèmes ponctuels ou d’égos, fussent-ils ceux du leader charismatique.
LES MÉDECINS EN SPÉCIALISATION DÉCRÈTENT 72 HEURES DE GRÈVE
Statut, bourses, congés maternité et couverture santé figurent parmi les principales revendications, dans un contexte de négociations jusque-là infructueuses.
Le Collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation du Sénégal a entamé ce lundi une grève de 72 heures, renouvelable en cas de non-réponse à leurs revendications. Les praticiens dénoncent «les promesses non tenues par les autorités concernant leur statut, la prise en charge médicale, les congés maternité, ainsi que le paiement régulier de leurs bourses».
Malgré plusieurs rounds de négociations, les discussions n’ont pas abouti à des solutions durables. Les grévistes réclament une revalorisation de leurs bourses, souvent payées avec des mois de retard, et une couverture santé adaptée à leurs besoins.
Les femmes en spécialisation soulignent également l’absence de cadre légal pour les congés maternité, les exposant à des retards académiques injustes.
Les hôpitaux universitaires pourraient voir leurs services perturbés si la grève s’étend.
La balle est désormais dans le camp des autorités.
LE FORUM CIVIL VALIDE LE DIALOGUE MAIS EXIGE DES ACTES
Réuni hier à Saly, l'organisation de Birahime Seck a fustigé la posture "jacobine" du gouvernement dans la réforme du Code des impôts, réclamant plus d'inclusion et de transparence dans les processus de décision publique
Dans une déclaration sanctionnant sa réunion tenue hier à Saly, le Forum civil a fustigé la posture « jacobine » de l'actuel gouvernement sur le processus de la révision du Code général des impôts. En ce qui concerne le dialogue national du 28 mai prochain, Birahime Seck et compagnie ont invité le chef de l'État à s'employer à donner sens et effet aux recommandations pertinentes et consolidantes qui sortiront de ces concertations.
Le Forum Civil veille scrupuleusement à la transparence de l'action publique. En réunion hier à Saly, la branche d'Amnesty International au Sénégal dirigé par Birahime Seck a inscrit plusieurs points à l'ordre du jour parmi lesquels la réforme envisagée du Code général des Impôts, l'absence de publication des statistiques des marchés publics, l'absence de publications des rapports sur les dépenses fiscales et l'examen des thématiques du Dialogue national.
Le Bureau Exécutif du Forum Civil indique de prime abord avoir constaté que le gouvernement a mis en place un Comité de pilotage pour réformer le Code général des Impôts. Il rappelle à cet effet que l'impôt concerne l'ensemble des Sénégalais et que la réforme de son socle légal ne doit pas relever uniquement de l'administration centrale. Il s'agit aussi, dit-il, d'impliquer les autres acteurs dans le Comité de pilotage conformément aux bonnes pratiques en la matière (commission, comité, cadre de concertation, groupe de travail, etc.)
Birahime Seck et Cie invite de ce fait le gouvernement à rompre d'avec cette tradition jacobine et centralisatrice de l'État qui s'est déjà manifestée lors de la mise en place du Comité chargé de l'examen des contrats stratégiques.
Selon eux, cette pratique affaiblit et grippe le principe du consentement à l'impôt et rappelle des pratiques anciennes de la détermination de l'assiette de l'impôt. La configuration du Comité de pilotage doit être inclusive et participative, ajoutent-ils.
Le Forum civil "bénit" le dialogue
En matière de redevabilité dans les marchés publics, le Forum Civil appelle, le gouvernement à mettre un terme à la non publication des statistiques sur les marchés publics qui n'a pas eu lieu depuis le premier trimestre 2022.
En plus des statistiques des trois trimestres (avril à décembre) 2022 et de celles de l'année 2023, le Forum Civil invite le gouvernement à publier les statistiques des marchés publics des quatre trimestres 2024 et du premier trimestre 2025. « L'absence de publication des données financières est aussi constatée pour les rapports relatifs aux dépenses fiscales qui ne sont plus publiés depuis 2021 », regrette la branche d'Amnesty International au Sénégal. Qui précise dans la foulée que les statistiques sur les marchés publics sont publiées depuis 2008.
S'agissant en outre de l'appel au dialogue du chef de l'État pour le 28 mai 2025, le Forum civil s'est intéressé aux thématiques sur lesquelles les forces vives de la nation sont invitées à dialoguer notamment le renforcement de la démocratie, des libertés publiques, des droits humains, le renforcement du processus électoral et aux réformes institutionnelles des organes de gestion et la supervision des élections.
L'organisation de la société civile magnifie ainsi la démarche entreprise par le président de la République; non sans l'encourager à continuer sur cette voie. Cependant, il exhorte le chef de l'État à s'employer à donner sens et effet aux recommandations « pertinentes » et « consolidantes » qui sortiront du Dialogue afin qu'elles ne subissent pas le même sort que celles issues de la concertation sur la modernisation de la justice.
Sur un autre registre, le Forum civil rappelle que le 3 avril 2025, le président de la République avait informé le peuple Sénégalais que les lois sur la transparence sont finalisées et mises dans le circuit pour leur prochain examen en Conseil des ministres. « Ces textes, déjà évoqués dans son interview à la chaîne Al Jazeera le 29 septembre 2024 et réaffirmés dans son discours à la Nation du 31 décembre 2024, ne sont pas partagés encore moins adoptés », a rappelé l'organisation de la société civile.
Elle encourage en définitive le président de l'Assemblée nationale dans sa démarche inclusive pour la modernisation des textes de l'Assemblée nationale et l'invite à adopter la même posture pour les réformes postérieures, notamment, celle du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
BOUGANE SORT SES EXIGENCES
Le président de Gueum Sa Bopp exige l'intégration de huit points prioritaires dans les termes de référence, donnant trois jours au gouvernement pour répondre, faute de quoi il boycottera totalement les débats
À l'approche du Dialogue national prévu le 28 mai, le mouvement de Bougane Guèye Dany, président de Gueum Sa Bopp, a fait publier un communiqué pour rappeler qu'il « n'entrera pas dans l'arène sans garanties précises ».
Dans cette déclaration, il affirme avoir reçu l'invitation à participer aux assises, mais juge que les termes de référence (TDR) proposés ne répondent pas aux urgences du pays. Le mouvement Gueum Sa Bopp conditionne sa participation à l'intégration de huit points prioritaires dans les TDR, annonce-t-il. Il exige que ces préoccupations soient inscrites, sans quoi il restera absent des débats, souligne-t-il. Face à ce qu'il qualifie de « manœuvres dilatoires » et de « déficit de courage politique », il fustige le cadre actuel des discussions, jugeant que « la simple invitation ne saurait remplacer des mesures concrètes répondant aux urgences du peuple ».
« Depuis le 29 avril 2025, nous avons reçu une lettre officielle du ministère de l'Intérieur nous invitant à prendre part au Dialogue national », rappelle la cellule de communication, tout en estimant que les TDR « ne tiennent pas suffisamment compte des urgences sociales, économiques et démocratiques ».
Le mouvement insiste sur le fait que « le système politique sénégalais, bien que perfectible, a démontré sa résilience et sa maturité », notamment lors de « l'alternance démocratique historique de mars 2024, dans des conditions connues et saluées par le peuple et la communauté internationale ». Toutefois, « sa participation reste strictement conditionnée à l'intégration, dans les TDR, de préoccupations majeures, essentielles à un débat inclusif, sincère et constructif », ajoute-t-il.
Ces huit points non négociables portent sur la situation des travailleurs licenciés dans les sociétés parapubliques et l'urgence d'un bilan assorti de mesures de soutien immédiates pour les familles affectées, la crise économique persistante nécessitant un calendrier clair de relance pour les secteurs en difficultés, la dégradation alarmante du pouvoir d'achat des ménages sous le poids de l'inflation et de la hausse des denrées de première nécessité, la criminalisation de l'homosexualité devant être débattue dans un esprit de respect et de tolérance, la restriction croissante des libertés publiques notamment l'interdiction systématique des manifestations pacifiques, l'instrumentalisation de la justice contre les opposants politiques pour délits d'opinion, l'application effective des recommandations des Assises nationales de la justice restées lettre morte, et enfin l'abrogation de la loi d'amnistie jugée incompatible avec l'éclatement de la vérité et une réconciliation nationale authentique, conclut-il.
La cellule de communication met en garde : « La prise en compte de ces huit points constitue un préalable indispensable à notre participation », affirme-t-elle, tout en réaffirmant que le mouvement « reste ouvert au dialogue, pourvu qu'il soit fondé sur des bases claires, inclusives et respectueuses des aspirations profondes du peuple sénégalais ». Le gouvernement dispose désormais de trois jours, jusqu'au 27 mai 2025, pour intégrer ces propositions aux TDR, faute de quoi un boycott total des débats sera envisagé.