Interdiction du port de greffages au Grand Théâtre
Le directeur général du Grand Théâtre national, Serigne Fall Guèye, a émis hier une note de service à l’attention de l’ensemble du personnel. Il y est écrit qu’il est porté à la connaissance de l'ensemble du personnel que le port de greffages, de perruques et la pratique de la dépigmentation sont formellement interdits au sein de l'administration. Cette mesure, ajoute le texte, vise à préserver l'image de l'institution, laquelle se doit de promouvoir les valeurs panafricaines, conformément à l'une de ses missions.
Seydi Gassama répond au DG du Grand Théâtre
Restons avec le directeur général du Grand Théâtre national pour dire que sa note de service a suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux. Seydi Gassama de Amnesty a fait une publication pour répondre au directeur général du Grand Théâtre national, Serigne Fall Guèye. Selon lui, ce dernier doit commencer par changer l'architecture du Grand Théâtre qui n'a rien d'africain. On se croirait quelque part en Chine dans cette grande enceinte, ajoute-til. D’aucuns demandent au directeur du Grand Théâtre pour être en phase avec sa note de service, d’arrêter de porter son nœud.
Deux personnes arrêtées pour détournement d'engrais
Deux individus ont été arrêtés vendredi dernier par le commissariat central de Fatick pour détournement et escroquerie sur des deniers publics. Selon une note, cette interpellation a eu lieu après un contrôle routier qui a permis de saisir un camion transportant 200 sacs d'engrais subventionnés, détournés au profit d’un réseau de revente illicite. D’après la police, le convoyeur n’a pu justifier la provenance des sacs et les deux suspects sont accusés d’avoir mis en place un circuit frauduleux de collecte et de revente : achat par des prête-noms, stockage clandestin, revente à prix fort (9 500 FCFA au lieu de 6 500 FCFA) et utilisation de faux documents. Le Préfet a confirmé la falsification des documents et le caractère illégal de l’opération. Les deux mis en cause sont placés en garde à vue.
Inondations à Tambacounda
Les nouvelles pluies diluviennes qui se sont abattues sur Tamba ce lundi 14 juillet ont fait des dégâts. Le Mamacounda, débordant de son lit, a causé de nombreuses inondations, touchant les maisons et les artères situées sur son bassin versant.
Trafic de chanvre indien à Grand Dakar
Un individu a été arrêté ce samedi par le commissariat d’arrondissement de Grand Dakar pour association de malfaiteurs, offre et cession de chanvre indien, portant sur une quantité de 2,1 kilogrammes en vrac, de la variété dite «verte». Selon une note, cette arrestation fait suite à l’exploitation d’une information anonyme signalant un trafic intense de chanvre indien dans le quartier «Taïba», à Grand Dakar. En patrouille pédestre dans ce secteur, ajoute le texte, les éléments de la brigade de recherche ont été alertés sur la présence de plusieurs individus en train de préparer du chanvre indien dans une chambre située dans ledit quartier. Arrivés sur les lieux, explique la même source, les agents ont repéré un individu posté devant la maison indiquée, semblant monter la garde. À leur approche, ce dernier a tenté de prendre la fuite en direction de la chambre, vraisemblablement pour alerter les occupants, mais il a été intercepté à l’entrée du domicile. La perquisition qui a suivi dans la chambre a permis la découverte de chanvre indien en vrac, réparti en deux tas, étalés à même le sol. Le mis en cause a été placé en garde à vue, et l’enquête se poursuit.
377 tonnes de produits impropres incinérés à Gandigal
Les produits impropres à la consommation, saisis par les services de la douane, du commerce et de l’hygiène dans la région de Dakar et le département de Mbour, ont été incinérés hier à la décharge de Gandigal. Selon Amadou Diop, préfet du département de Mbour, l’opération s’inscrit dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Ces produits ont été saisis dans des lieux de commerce et dans certaines entreprises. Il s’agit d’un total de 377 tonnes d’une valeur estimée à 550 millions de francs CFA. D’après le préfet, le ministère du Commerce s’est engagé depuis longtemps dans la lutte contre la commercialisation de produits prohibés. Cet engagement, poursuit-il, se traduit par le renforcement des services techniques, le recrutement de volontaires et l’adoption d’une politique de sanctions sévères à l’encontre des contrevenants. Grâce aux opérations de contrôle de routine, une importante quantité de produits impropres à la consommation a été saisie. Sur les 377 tonnes incinérées, 327 provenaient de la région de Dakar et le reste du département de Mbour.
Les élus de la chambre consulaire de Dakar outillés
Pour mieux comprendre l’environnement juridique du secteur parapublic, la chambre consulaire de Dakar a organisé un atelier de formation en faveur de ses élus. L’objectif est de permettre à ces décideurs de mieux cerner les contours juridiques et les responsabilités qui incombent aux administrateurs siégeant dans les conseils d’administration des entités parapubliques. La rencontre a réuni les membres du bureau, les présidents de commissions, ainsi que plusieurs femmes occupant des postes stratégiques au sein de la CCIAD. Ouvrant la séance, le président de la Chambre consulaire dit avoir porté le choix sur les élus qui jouent un rôle actif dans la gouvernance économique et institutionnelle de la Chambre. Le président Abdoulaye Sow a insisté sur la nécessité de vulgariser la notion même de production publique, d’émission, de gestion des crédits ou encore de contrôle des entités, afin que les administrateurs puissent pleinement comprendre et assumer leur rôle.
Sonko met la pression sur le gouvernement…
Le gouvernement a tenu hier une séance stratégique dédiée au pilotage de l’Agenda «Sénégal 2050». La rencontre a été présidée par le Premier ministre Ousmane Sonko. Il a déclaré que le gouvernement est à l’ouverture d’une phase où chaque retard aura un responsable désigné. «Je vais être clair : nous entrons dans une phase où chaque blocage aura un responsable identifié, chaque projet un échéancier précis, et chaque ministre une feuille de route claire, suivie et évaluée. La parole de l'État est engagée. Il faut la traduire en actes, avec méthode, exigence et efficacité. Je compte sur vous tous pour relever ce défi collectif», a-t-il dit. Sonko appelle à en finir avec les blocages administratifs. Il est d’avis qu’aucun obstacle bureaucratique ne doit freiner l'action publique. Dans ce cadre, le gouvernement va déployer la gestion digitalisée du courrier dans les 3 prochains mois. Il prévient que les courriers sans suite qui bloquent des projets structurants, c’est terminé. Le Premier ministre appelle les ministres à presser le pas dans la mise en œuvre des projets. A ce propos, il insiste que tous les projets financés et en cours doivent être accélérés et la Primature va assurer un suivi rapproché. Aussi, les projets inscrits dans la loi de finances rectificative doivent être lancés dans un délai maximal de 30 jours. … et exige un plan détaillé de mise en œuvre des états généraux Sonko annonce également la mise en place d’une task-force pour finaliser la structuration des projets en attente. Il demande aux ministres d’assurer un suivi rigoureux des engagements internationaux et présidentiels avant d’exiger des rapports trimestriels. Le chef du gouvernement invite également les ministres à actualiser leur feuille de route avant la fin du mois de juillet. Sonko attend des ministères des Transports, de l’Industrie, de la Justice et de l’Intérieur un plan détaillé de mise en œuvre des états généraux au plus tard le 15 août. Il estime que la mobilisation pour le plan de redressement doit être totale. Il présentera très prochainement ce plan de redressement, d’abord en Conseil des ministres, avant une présentation publique qui sera suivie d’une série d’activités pour le vulgariser.
Diomaye au Bénin
Le Président Diomaye reprend les airs aujourd’hui. Le chef de l’Etat effectuera une visite de travail au Bénin. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens d’amitié fraternelle et de coopération conviviale entre les deux pays.
«Gaïndé Macky» placée en garde à vue
Le commissariat d’arrondissement de Rebeuss a interpellé trois soutiens de Badara Gadiaga dont la militante de l'Alliance pour la République (Apr), A. M. alias « Gaïndé Macky ». Ces derniers sont soupçonnés d'avoir tenu une manifestation sur la voie publique sans autorisation administrative. Ils se sont rassemblés, ce lundi matin, devant le tribunal de grande instance hors classe de Dakar pour dénoncer l'arrestation du chroniqueur de l'émission « Jakaarlo » sur la Tfm. Selon des sources de Seneweb, « Gaïndé Macky » et cie ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police de Rebeuss. Le trio incriminé sera déféré probablement aujourd’hui au parquet sauf changement de programme
DAKAR ACCUEILLE UN COLLOQUE MONDIAL DU 20 AU 23 NOVEMBRE 2025
Dakar sera, du 20 au 23 novembre 2025, la capitale de la Tijanyya. Elle accueille, à cette date, un colloque mondial de la Tijannya.
Dakar sera, du 20 au 23 novembre 2025, la capitale de la Tijanyya. Elle accueille, à cette date, un colloque mondial de la Tijannya.
Le Sénégal se prépare activement à accueillir le colloque mondial de la Tijanyya. Du 20 au 23 novembre 2025, des leaders soufis et de la Tijanyya, venus de partout à travers le monde, vont se retrouver à Dakar pour prendre part à cette rencontre de dimension internationale. Ce colloque, une initiative d’universitaires, d’imams de plus de 40 pays à travers le monde, se veut une réponse aux défis du monde contemporain. Le président du comité préparatoire, Dr Cissé Kane, dans un entretien avec le «Soleil» indique que le colloque mondial de la Tijanyya est «une opportunité pour le monde entier». «Tous les pays du monde sont en proie à des conflits. La violence se développe à travers les guerres en Palestine, au Moyen-Orient. Le terrorisme est aussi à nos portes. Ce sont autant d’éléments qui font que le monde a besoin de solutions», rappelle Dr Cissé Kane.
Face à tous ces conflits qui minent différents coins de la planète, le docteur en géographie estime qu’un «souffle spirituel de l’Islam soufi» pourrait être la solution. «Notre rêve est que le Sénégal devienne un hub mondial de facilitation, de solution basée sur l’islam soufi. Nous sommes un pays stable politiquement et avons un potentiel qu’on peut mettre en valeur», renchérit-il. Par ailleurs, le comité préparatoire de ce colloque mondial a déjà le soutien des plus hautes autorités du pays. Le 10 mars dernier, le comité préparatoire a été reçu par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Ce dernier, selon le Dr Cissé Kane, a assuré le comité de son soutien. Mieux, il a félicité les organisateurs et leur a promis qu’il allait inviter ses pairs chefs d’État à venir prendre part à cette rencontre internationale. «Il a rehaussé d’un cran la portée de ce colloque qui est devenu maintenant un événement de dimension mondiale. C’est aussi l’occasion de remercier le chef du gouvernement, Ousmane Sonko qui nous accompagne. Il y a beaucoup de départements ministériels qui nous accompagnent ; l’Intérieur, la Culture, le Tourisme, la Communication, l’Enseignement supérieur, l’Éducation nationale, les Agences de promotion touristique…», déclare Dr Cissé Kane, reconnaissant.
Proposer des solutions aux défis contemporains
«L’islam soufi face aux défis contemporains». C’est autour de ce thème que les érudits de l’islam qui vont prendre part au Colloque mondiale de la Tijanyya, du 20 au 23 novembre 2025, à Dakar, vont discuter. Un thème plus que d’actualité, surtout dans un monde en turbulence avec le terrorisme, l’extrémisme, les guerres. En effet, l’islam soufi peut être un rempart à ces conflits. Pour étayer ce thème pendant les trois jours du colloque, plusieurs sous-thèmes ont été retenus. Ces sous-thèmes sont, selon le président du comité préparatoire, Dr Cissé Kane, «Cheikh Ahmed Tidiane Chérif et son héritage», «l’éducation, la famille, les valeurs et l’unité», «le parcours des saints», «la paix, la sécurité et l’intégration».
Au cours des discussions, les panélistes vont proposer des pistes de solution pour une paix dans le monde. «Nous sommes convaincus que l’islam soufi a des solutions pertinentes à apporter aux côtés des solutions qui sont déjà proposées et qui n’ont pas connu le succès escompté», déclare avec ferme conviction, Dr Cissé Kane. Le président du comité préparatoire informe que la jeunesse occupe une place centrale dans ce colloque. C’est pourquoi ils ont intégré en masse le comité préparatoire en y apportant des innovations comme l’application «Hadramap». Cette dernière, explique Dr Kane, va permettre de localiser tous les lieux de zikr dans le monde de la Tijanyya.
«Les jeunes sont un peu notre fer de lance et nous souhaitons, pendant ce colloque, leur donner une place de choix pour qu’ils puissent trouver dans l’islam soufi et à travers les leaders de l’islam soufi, des références», renseigne Dr Cissé Kane. Selon lui, beaucoup de jeunes ont fait des acteurs du cinéma, des footballeurs, des lutteurs, entre autres célébrités, leurs références. «Qui peut avoir des références meilleures que Cheikh Oumar Foutiyou, que Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadj Malik Sy ?», se demande Dr Cissé Kane. Le président du comité préparatoire rappelle que toutes les communautés religieuses en dehors de l’islam sont conviées à ce colloque. «Tout homme épris de paix, de justice, de solidarité est le bienvenu», conclut-il.
LE SÉNÉGAL DÉGRADÉ ENCORE
Pour la deuxième fois en cinq mois, l'agence Standard & Poor's a dégradé la note de crédit du Sénégal, ramenant le pays à son plus bas niveau depuis 2000. Les obligations atteignent des rendements proches de records historiques
(SenePlus) - L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé pour la deuxième fois en cinq mois la note de crédit du Sénégal, enfonçant davantage le pays dans la catégorie des investissements spéculatifs. Cette nouvelle dégradation, annoncée lundi, illustre l'ampleur de la crise financière qui secoue la nation dirigée par le président Bassirou Diomaye Faye.
La note de la dette à long terme en devise étrangère du Sénégal a été ramenée de B à B-, soit le niveau le plus bas depuis que l'agence a commencé à évaluer le pays en 2000, selon Bloomberg. Cette seconde réduction depuis février témoigne de la détérioration rapide de la situation budgétaire nationale.
L'origine de cette crise remonte aux révélations de l'audit des finances publiques mené par l'administration du président Faye. Cette enquête a mis au jour que le gouvernement de l'ancien président Macky Sall avait dissimulé l'ampleur réelle de l'endettement du pays. Selon un rapport de Barclays cité par Bloomberg, la dette a bondi de manière inattendue à 119% du produit intérieur brut l'année dernière, bien au-dessus des 99,7% pour 2023 indiqués dans l'audit récent des finances nationales.
Cette explosion de l'endettement contraste fortement avec les perspectives économiques du pays. "Malgré des perspectives de croissance économique encore solides, nous considérons maintenant que la position budgétaire du Sénégal est plus contrainte, laissant les finances publiques du pays plus vulnérables aux chocs économiques et financiers défavorables potentiels à l'avenir", a déclaré S&P dans un communiqué publié lundi.
L'agence de notation estime désormais que la dette représente 118% du PIB en 2024, confirmant l'ampleur du défi financier auquel fait face le nouveau gouvernement.
Les investisseurs ont immédiatement réagi à cette annonce. Le rendement des euro-obligations sénégalaises de 6,25% arrivant à échéance en 2033 a grimpé de 10 points de base lundi pour clôturer à 13,82%, proche d'un record historique selon Bloomberg. Cette hausse reflète la méfiance croissante des marchés financiers envers la capacité du Sénégal à honorer ses engagements.
Cette dégradation s'inscrit dans une série de difficultés financières qui ont secoué le pays ces derniers mois. Les obligations en dollars du Sénégal avaient déjà chuté suite à des rapports soulevant de nouvelles craintes concernant la dette, forçant le gouvernement à clarifier un écart budgétaire de 7 milliards de dollars avant les négociations avec le Fonds monétaire international.
Pour le président Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir avec la promesse de transparence et de bonne gouvernance, ces révélations constituent un défi majeur. L'audit des finances publiques, censé marquer une rupture avec les pratiques de l'ancien régime, a finalement révélé une situation bien plus grave que prévu.
Cette crise financière intervient dans un contexte où le nouveau gouvernement doit également gérer les tensions politiques internes, notamment les divergences apparues entre le président et son Premier ministre Ousmane Sonko. La combinaison de ces défis internes et externes teste la capacité de la nouvelle administration à tenir ses promesses de changement.
L'impact de cette dégradation dépasse le cadre purement financier. Elle affecte la crédibilité internationale du Sénégal et pourrait compliquer l'accès aux financements internationaux nécessaires pour soutenir les projets de développement du pays. Dans un contexte où les investisseurs internationaux scrutent de plus en plus attentivement la soutenabilité de la dette africaine, cette nouvelle dégradation place le Sénégal dans une position particulièrement délicate.
VERS UN SCHEMA DIRECTEUR DE DEVELOPPEMENT SUR 25 ANS POUR FATICK, KAOLACK ET KAFFRINE
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, a présidé, hier, le lancement de l’atelier de prospective territoriale du pôle centre (Fatick, Kaolack et Kaffrine).
Dans la mise en œuvre des «Pôles territoires», le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, à travers l’Agence d’aménagement des territoires (Anat), tient, du 14 au 16 juillet, à Diamniadio, un atelier de prospective territoriale du pôle centre. Deux instruments sont au cœur des échanges : l’élaboration du schéma directeur d’aménagement et de développement territorial (Sdadt) et la cartographie règlementaire des usages, des projections et des risques.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, a présidé, hier, en présence de l’administration déconcentrée et décentralisée, le lancement de l’atelier de prospective territoriale du pôle centre (Fatick, Kaolack et Kaffrine). Selon lui, cette rencontre, qui s’étale sur trois jours, est bien plus qu’un atelier. «C’est le point de départ d’une œuvre collective de souveraineté territoriale, de justice sociale et de transformation», indique-t-il. Elle entre dans les directives des autorités de procéder à la mise en œuvre et à l’opérationnalisation de trois pôles-territoires, dont celui du centre qui regroupe les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine. Cet atelier de planification du développement économique territorial pour les 25 prochaines années vise, d’après la tutelle, à doter chaque pôle de deux instruments nécessaires pour la mise en œuvre de l’Agenda «Sénégal 2050». Il s’agit du Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial (Sdadt), et de la cartographie règlementaire des usages, des projections et des risques. À travers ces deux instruments, a souligné M. le ministre, les autorités veulent transformer le désordre des projets isolés, en un territoire intelligemment orchestré. Moussa Bala Fofana a insisté sur l’importance de doter d’un schéma directeur, pour mener de façon efficace, efficiente, et avec plus d’impacts des politiques sur le plan territorial.
Le Sdadt, une boussole pour les pôles «Notre ambition est claire : transformer un potentiel latent en puissance réelle, faire du pôle centre un modèle de développement structuré, équilibré et endogène», décline-t-il. Il estime que cela passe par le Sdadt. Selon lui, cet outil vise à planifier de manière rationnelle, cohérente et lisible, à territorialiser les politiques publiques, à aligner des projets sectoriels sur une vision commune. «Le Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial sera notre boussole pour les 25 prochaines années. Il définira quoi construire, où, pourquoi et comment», précise-t-il. Le ministre qui mise sur les principes de proximité, de réactivité et de subsidiarité, tient à ce premier instrument pour une meilleure exploitation des potentialités agricoles (production céréalière de mil, de maïs et de sésame), de ses ressources naturelles, de sa position stratégique (un carrefour) du pôle centre.
En effet, il souligne que dans ces régions, «l’attente a été trop longue en termes d’infrastructures, d’industries, etc.». Pour les perspectives, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoire informe de la tenue prochaine des concertations pour le pôle de Dakar. De plus, Moussa Bala Fofana compte lancer une grande concertation de l’ensemble des ministères sur la territorialité. Un rendez-vous qui permettra à chaque ministère de connaitre son rôle dans chaque pôle. Après, les autorités vont lancer la loi sur les pôles-territoires.
Les acteurs territoriaux saluent une démarche inclusive
Les acteurs territoriaux du pôle Centre, dont le gouverneur de la région de Kaolack, Mouhamadou Moctar Watt, ont pris part à la rencontre visant à décliner les orientations dans les vingt-cinq prochaines années. Cela, dans le cadre du déploiement de l’Agenda 2050 dans les huit pôles-territoires. Pour le président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), Omar Ba, la maîtrise de l’information territoriale demeure un élément de base pour une bonne planification. «On ne peut pas planifier, encore moins fixer des objectifs, sans une maîtrise de l’information», a-t-il exposé. À l’issue des travaux, il souhaite que les résultats produits soient amplifiés. Sur ce point, il a insisté sur le portage qu’il faudra améliorer à travers des associations. Le président de l’Union des associations des élus locaux (Uael), Bailo Diallo, a salué la dynamique inclusive adoptée par la tutelle, en impliquant les associations.
«Nous nous sommes sentis chez nous, dans le ministère que vous gérez. Vous nous avez impliqués et responsabilisés», a-t-il témoigné. Le président de l’Uael a noté que cet atelier de prospective territoriale est important, dans la mesure où il met en exergue les potentialités. Abdoulaye Wilane, représentant des présidents des Conseils départementaux, indique que cette rencontre de prospective constitue un départ nouveau, dans un pays qui a longtemps fait le choix de la décentralisation. Avec cet atelier, il s’est dit optimiste, estimant avoir eu plus de chance que ses devanciers. «Nous pouvons apprendre de leurs erreurs et de leurs manquements», a déclaré M. Wilane.
LE DEBAT PUBLIC VIRE A L’INVECTIVE, IL FAUT LEGIFERER ET REGULER
Le Médiateur de la République, Demba Kandji, tire la sonnette d’alarme sur la dégradation du débat public au Sénégal.
Le Médiateur de la République, Demba Kandji, tire la sonnette d’alarme sur la dégradation du débat public au Sénégal.
Dans un entretien accordé à la radio RTS Sédhiou, l’ancien magistrat déplore la violence verbale qui gagne les plateaux de télévision et les réseaux sociaux, où les insultes prennent de plus en plus le pas sur les idées.
« L’injure est punie », rappelle-t-il d’emblée, avant de dénoncer l’impact nocif des réseaux sociaux sur la cohésion sociale. « Les réseaux sociaux, je m’en plaindrai toujours. Ce sont des instruments clivants qui divisent notre société », affirme-t-il avec gravité.
Pour Kandji, la situation devient critique. « Aujourd’hui, tout le monde a dans sa poche un studio de télévision. Le réveil a été brutal. » Selon lui, le débat démocratique bascule peu à peu dans le vacarme, le désordre et l’agressivité. Il déplore un espace public où la parole ne construit plus, mais attaque.
Face à cette dérive, le Médiateur appelle l’État à réagir. Il plaide pour une réforme du cadre législatif et un renforcement des moyens du CNRA, afin que l’institution puisse exercer un contrôle plus efficace. « Il y a une régulation à faire. Il faut donner plus de moyens au CNRA et appeler les responsables des médias à plus de vigilance. Ils doivent eux-mêmes jouer le rôle de censeurs. »
Demba Kandji interpelle également les animateurs et journalistes : « Ceux qui tendent les micros devraient pouvoir dire ‘stop’ quand le débat dérape. Malheureusement, aujourd’hui, plus ça se déchaîne, plus c’est considéré comme attrayant, parce que ça génère des vues, de la monétisation. »
Il fustige une logique où la recherche de buzz remplace la recherche de sens, où « c’est le nombre de vues qui compte. C’est la monétisation. Mais ceux qui commercialisent ces vues doivent aussi faire face à leurs responsabilités. »
Pour lui, le Sénégal glisse vers un non-débat, où personne n’écoute l’autre, où le discours n’élève plus mais divise. Il appelle à un sursaut collectif pour restaurer un débat démocratique digne, respectueux et fondé sur les idées.
UNE MARCHE POUR L’ACCÈS AUX SOINS DES PATIENTS DÉMUNIS AU CENTRE HOSPITALIER DE FANN
Des dizaines de personnes ont marché, avant-hier, aux alentours de l’hôpital Fann pour sensibiliser les populations sur la problématique de l’accès aux soins des personnes démunies.
Des dizaines de personnes ont marché, avant-hier, aux alentours de l’hôpital Fann pour sensibiliser les populations sur la problématique de l’accès aux soins des personnes démunies.
Le Centre hospitalier national universitaire de Fann (Chnuf) a organisé une randonnée pédestre, le 13 juillet, sur le thème : « Sport au service du social : pour accompagner un malade, je m’engage ». Cette activité, qui entre dans le cadre de la mobilisation et de la sensibilisation en faveur des patients démunis, est une initiative du service social de l’hôpital Fann. Dr Samba Cor Sarr, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, a salué cette initiative qui, selon lui, ne peut être que salutaire dans le changement d’approche que le département de la Santé est en train d’insuffler.
« Ce changement, qui s’appuie sur la prévention, la promotion de la santé et le sport, constitue le cœur de notre secteur. Vous allez être agréablement surpris par la nouvelle facette du système de santé qui est en train de se construire. C’est une santé pour les populations et par les populations. Je pense que cela est très bien compris par l’ensemble des acteurs », a indiqué Dr Sarr. Les autorités peuvent soutenir ces approches par la mobilisation des moyens qui vont permettre d’atteindre les objectifs « en tant que système hospitalier, mais également en tant que référence par rapport à une santé de qualité pour tous ».
Pour la directrice du Centre hospitalier national universitaire de Fann, Khadidjatou Sarr Kébé, cette activité est tributaire du bon climat social. « Le service social central a organisé cet évènement, qui sera pérennisé au profit de nos patients. À l’hôpital de Fann, nous sommes une famille. Nous sommes une structure sociale et nous avons toujours cultivé la politique d’accessibilité des soins à tous », a-t-elle expliqué, rappelant que certains soins sont toujours coûteux au Sénégal.
L’ADDICTION SILENCIEUSE DE LA JEUNESSE
L’ère des paris sportifs en ligne n’a rien d’une parenthèse passagère. Elle traduit une lame de fond qui a profondément transformé les habitudes de nombreux jeunes, désœuvrés ou non, souvent en quête de gains rapides et sans effort.
L’ère des paris sportifs en ligne n’a rien d’une parenthèse passagère. Elle traduit une lame de fond qui a profondément transformé les habitudes de nombreux jeunes, désœuvrés ou non, souvent en quête de gains rapides et sans effort. Certains y trouvent une raison d’être ; beaucoup y perdent leur liberté.
À Guédiawaye, une commune populaire de la banlieue dakaroise, le quotidien de nombreux jeunes est rythmé par les « MS » – pour Mini Shop –, ces salles exiguës de moins de 15 m² où s’alignent écrans et guichets, épicentres d’un nouveau mode de vie centré sur le pari sportif. Appelé aussi « naar bi », ces endroits peuvent être plus spacieux pour devenir des « Game Centers ». Ainsi, ils accueillent un public plus large, mais la logique reste la même : celle de l’espoir, souvent déçu, d’un ticket gagnant.
« Personne ne t’a forcé »
Fatima, vendeuse dans un Mini Shop de Wakhinane, est vêtue d’un T-shirt vert floqué du logo d’un célèbre opérateur de paris. Souriante mais directe, elle coupe court à la plainte d’un joueur frustré : « Vous êtes “Dernier Sénégalais”, pas Premier ! ». « Personne ne t’a obligé à franchir la porte. T’es majeur et vacciné », rétorque-t-elle. À côté, un jeune homme à peine sorti de l’adolescence fixe un écran où des chiens virtuels courent. Concentré, il parie sur cette course numérique comme on miserait sur un Derby de Manchester. La ligne d’arrivée se rapproche, la tension monte… et le ticket tombe : perdant. Nouveau pari, nouvelle attente.
Assis par terre, Modou Awa, 36 ans, semble plus abattu que jamais. « Je suis né en 1989, même si mes papiers disent 1991. Mon corps fait plus jeune que mon âge », précise-t-il d’un ton résigné. Il joue depuis 2015. Son addiction est avouée. « J’ai déjà perdu des millions. Il y a cinq jours, 37 000 francs. La semaine d’avant, 55 000. Je perds plus que je ne gagne. Mon plus gros gain ici ? 177 000 francs, la veille d’un Magal. »
Six mois de sevrage, une rechute devant le MS
Modou Awa a tenté d’arrêter. Il a tenu six mois. « Mais un jour de déprime, je suis repassé devant ce Mini Shop. Et j’ai rechuté. » Autour de lui, d’autres visages familiers. La communauté des joueurs se forme dans la douleur partagée. Parfois, un gagnant offre 2 000 francs à ses camarades de galère. Un geste fraternel dans une économie de la perte. Abdou (nom d’emprunt), un ancien étudiant, a abandonné les études à cause de cette spirale. « Je ne voyais plus le temps passer. J’ai fini par rater mes examens. Aujourd’hui, je suis là, tous les jours. »
Une salle, mille visages
Le Mini Shop de Wakhinane-Nimzatt affiche trois panneaux interdisant l’entrée aux moins de 18 ans. Mais selon les témoins, il n’est pas rare de voir des adolescents franchir la porte.
Et les femmes ? Invisibles parmi les joueurs, elles sont pourtant présentes, parfois indirectement. « Une seule femme vient ici jouer régulièrement », témoigne Fatima. « Sinon, des jeunes viennent valider les paris faits par leurs mères », ajoute Modou Awa.
L’Université comme terrain de jeu
À l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, loin de la frénésie des salles physiques, les étudiants s’adonnent aux jeux de hasard via leurs smartphones. Un panel de cinq jeunes interrogés par l’association Éco Citoyen admet une pratique intensive. Pape Bâ, Master 1 de géographie : « 2 à 4 fois par jour ». Oumar Sy, Licence 3 en gestion : « 4 à 5 fois par jour ». Assane Doumbia, Master 2 d’économie : « Jusqu’à 10 fois ». Abdoulaye Fofana, étudiant à l’ISM : « Ma plus grosse désillusion ? 35 000 francs perdus en une journée »
Tous misent depuis leurs téléphones. Dans un pays où plus de 10 millions de personnes sont connectées à Internet, à 88 % via mobile (Artp, 2018), l’accessibilité renforce l’addiction. Les mises proviennent souvent de l’argent destiné à la restauration ou aux fournitures scolaires. L’euphorie d’un gain exceptionnel entretient l’illusion : « Une fois, j’ai gagné 1 050 000 francs en quatre jours », confie Fofana. « Depuis, je n’arrive plus à garder de l’argent avec moi », déplore Sy.
Bourama, la rédemption par la craie
Entre 2017 et 2019, Bourama, brillant étudiant en histoire, sombre dans l’addiction après avoir échoué à s’inscrire en master. « Je venais jouer dès le réveil. J’ai perdu des dizaines de milliers de francs. » Il rate les concours de la police et de l’ENA. Le Mini Shop devient son quotidien. Jusqu’au jour où un oncle lui propose de donner des cours dans une école privée. « Désormais, j’ai hâte d’être à lundi pour retrouver mes élèves. » Sorti du cercle infernal, Bourama a retrouvé un sens à sa vie : transmettre.
Quand le jeu devient pathologie
Pr Idrissa Ba, psychiatre et coordinateur du Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar (Cepiad), explique : « L’addiction, c’est la perte de contrôle. Le plaisir devient obligation. Pour les jeux, la souffrance psychique est identique à celle liée à la drogue. »
Les chiffres sont alarmants :
• 95 % des parieurs de la Lonase sont considérés comme à risque
• 50 % sont dans une situation de jeu excessif
Le Cepiad est le seul centre spécialisé au Sénégal.
« Le traitement peut durer quelques semaines à plusieurs mois. L’essentiel, c’est de détecter tôt. »
Le droit dépassé par la technologie ?
Emmanuel Diokh, juriste spécialiste des TIC, alerte : « Les jeux en ligne ont fait sauter le verrou de l’âge. Avec un téléphone, n’importe qui peut parier. »
Le monopole de la Lonase, inscrit dans la loi depuis 1987, est menacé par la multiplication des plateformes (Premier Bet, SunuBet, 1XBet). Et les données personnelles des joueurs ? Souvent hébergées à l’étranger. « Le contenu publicitaire ne doit pas s’adresser directement aux mineurs. Mais qui contrôle les pop-ups ou les applications ? » Il appelle à un élargissement du cadre légal et à une responsabilisation des opérateurs.
LE SENEGAL DEFIERA L’AFRIQUE DU SUD, TENANTE DU TITRE
Repêchée comme meilleur troisième (3e), grâce à la victoire du Botswana sur la Tunisie 2 buts à 1, le Sénégal valide son ticket se projette sur le second tour. Les Lionnes affronteront l’Afrique du Sud, ce samedi 19 juillet 2025.
Troisième (3e) après la fin du premier tour pour sa poule, l'équipe nationale féminine du Sénégal a été repêchée parmi les meilleures (3e). L'entraîneur du Sénégal, Mame Moussa Cissé, a fait le bilan des trois matchs joués, sanctionnés par une victoire et deux défaites. Il s'est également projeté sur ce second tour et le quart de finale qui l’opposera, samedi prochain, à l’Afrique du Sud, le tenant du titre.
Repêchée comme meilleur troisième (3e), grâce à la victoire du Botswana sur la Tunisie 2 buts à 1, le Sénégal valide son ticket se projette sur le second tour. Les Lionnes affronteront l’Afrique du Sud, ce samedi 19 juillet 2025. Tenants du titre continental, les Banyana-Banyana ont étrillé, hier lundi, le Mali (4-0), pour s’emparer de la tête du groupe C.
Selon le sélectionneur Mame Moussa Cissé, c’est une autre compétition qui commence pour les Lionnes. «La manière dont on s'est qualifié était un des scénarios qu'on avait prévu. Nous avons travaillé sur le premier match pour déjà avoir les trois points et marquer le maximum de buts parce qu'on savait que ça pouvait compter dans un tour très difficile. Vu la qualité des matchs que nous avons fait, même si nous l'avons perdu contre les deux grands de cette poule, nous avons fait le tour dès le premier match et aujourd'hui ça nous a sécurisé. Je félicite les filles et c'est une autre compétition qui commence. Une deuxième qualification de suite pour les Lionnes du Sénégal»
Le sélectionneur des Lionnes estime n’avoir pas de préférence particulière entre le Mali ou l’Afrique du Sud. «Pour moi, je l'ai toujours dit, je ne choisis pas d'adversaire. L'adversaire qui viendra sera notre adversaire et on se donnera les moyens de faire le match qu'il faut. C'est deux équipes que nous connaissons. Quel que puisse être l'adversaire, par ailleurs, nous allons essayer de bien les étudier et de travailler sur leurs qualités et leurs forces mais aussi sur nos qualités, en rectifiant ce qui n'a pas été bien sur ce premier tour, pour nous permettre de faire le bon match», a-t-il indiqué au lendemain de la qualification, tout en rappelant l’objectif de la CAN.
«L’un des objectifs, c'était de nous qualifier en quart de finale, pour la deuxième fois ; de fait, c'est fait. Maintenant, l'autre objectif, aujourd'hui, est de passer ce tapis et de qualifier pour la première fois le Sénégal en demi-finale». Les autres rencontres des quarts de finale opposeront, vendredi, le Nigeria à la Zambie et le Maroc, pays hôte, au Mali. L’Algérie croisera le Ghana. A noter que le vainqueur entre l’Afrique du Sud et le Sénégal affrontera en demi-finales le Nigeria ou la Zambie.
POURQUOI LES ATTAQUES CONTRE LES BASES MILITAIRES SE MULTIPLIENT ET COMMENT Y REPONDRE
Terrorisme au Sahel, Plus de 30 soldats maliens ont été tués et l'une des bases militaires du pays a été prise d'assaut début juin 2025 lors d'une attaque contre la ville de Boulikessi menée par Jama'a Nusrat ul-Islam wa alMuslimin, un groupe lié à Qaïda.
Plus de 30 soldats maliens ont été tués et l'une des bases militaires du pays a été prise d'assaut début juin 2025 lors d'une attaque contre la ville de Boulikessi menée par Jama'a Nusrat ul-Islam wa alMuslimin (JNIM), un groupe lié à Al-Qaïda.
Le même groupe a lancé une attaque contre la ville historique de Tombouctou. L'armée malienne a affirmé avoir repoussé l'attaque de Tombouctou et tué 14 terroristes. Boulikessi a déjà été la cible de plusieurs attaques terroristes.
En octobre 2019, 25 soldats y avaient été tués. La cible était un camp militaire de la force G5 Sahel. Tombouctou est dans le collimateur des groupes terroristes depuis 2012. Le JNIM avait assiégé la ville pendant plusieurs mois en 2023. Tombouctou dispose d'un aéroport important et d'une base militaire clé.
Au Burkina Faso voisin, des combats ont opposé ces derniers mois l'armée et des groupes terroristes. Environ 40 % du pays est sous le contrôle de groupes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Les bases militaires du pays ont également été prises pour cible.
Le Mali et le Burkina Faso sont sous régime militaire. L'insécurité, en particulier la recrudescence des attentats terroristes, a été l'une des principales raisons invoquées par les juntes militaires pour prendre le pouvoir dans ces deux pays. Je mène des recherches sur le terrorisme et la formation de groupes insurgés en Afrique de l'Ouest et au Sahel depuis plus de dix ans. Ce que j'observe, c'est que les groupes terroristes deviennent plus audacieux et changent constamment de tactique, avec une augmentation des attaques contre les camps militaires dans toute la région.
Les camps militaires sont attaqués pour démoraliser les soldats et voler des munitions. Cela envoie également un message à la population locale, lui indiquant que les forces militaires sont incapables de protéger les civils. Je pense qu'il y a quatre raisons principales à l'augmentation des attaques à grande échelle contre les bases militaires dans la région:
• la perte de la base de drones américaine au Niger, qui a rendu la surveillance difficile
• l'augmentation des violations des droits humains commises au nom de la lutte contre le terrorisme
• l'absence d'une approche coordonnée de la lutte contre le terrorisme
• les changements constants de tactiques des terroristes.
Il est important d'identifier et de traiter ces problèmes pour contrer cette tendance.
POURQUOI LES ATTAQUES SE MULTIPLIENT-ELLES ?
Tout d'abord, il y a la perte de la base de drones américaine à Agadez, en République du Niger, en 2024, après la prise du pouvoir par l'armée dans le pays. J'étais initialement sceptique lorsque la base de drones a été mise en service en 2019. Mais elle a en fait eu un effet dissuasif sur les groupes terroristes. Les organisations terroristes opérant au Sahel savaient qu'elles étaient surveillées par des drones opérant depuis la base. Elles savaient que les informations de surveillance étaient partagées avec les États membres. La perte de la base a réduit les activités de reconnaissance et de surveillance dans la région.
Deuxièmement, l'augmentation des violations des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme dans la région divise les communautés et augmente le recrutement dans les groupes terroristes. Un rapport de Human Rights Watch publié en mai 2025 a accusé l'armée burkinabè et les milices alliées d'avoir tué plus de 130 civils lors d'opérations antiterroristes. Le rapport affirmait que les membres de l'ethnie peule étaient visés par ces opérations parce qu'ils étaient perçus comme ayant des liens avec des groupes terroristes. Les groupes terroristes sont connus pour utiliser de tels incidents afin de gagner le cœur et l'esprit des populations locales.
Troisièmement, l'absence d'approche coordonnée de la lutte contre le terrorisme dans la région est en train de réduire à néant les progrès réalisés au cours de la dernière décennie. Parmi les développements majeurs, on peut citer la dissolution du G5 Sahel. Ce groupe a été créé en 2014 afin de renforcer la coordination en matière de sécurité entre ses membres, à savoir la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Tchad et le Niger. L'organisation a lancé des missions conjointes de lutte contre le terrorisme dans les États membres, mais elle a été dissoute en décembre 2023 après le retrait du Niger et du Burkina Faso.
L'affaiblissement de la Force multinationale mixte en raison du coup d'État militaire au Niger et du repositionnement stratégique compromet les initiatives de lutte contre le terrorisme. Les membres de la force étaient le Cameroun, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Bénin. La force a pour mandat de lutter contre Boko Haram et d'autres groupes terroristes opérant dans le bassin du lac Tchad. Après sa création en 2015, la force opérationnelle a réalisé des progrès significatifs.
En janvier 2025, le Niger a suspendu son adhésion, mettant en péril la lutte contre le terrorisme dans la région. Quatrièmement, les groupes terroristes de la région affinent leurs méthodes. En avril 2025, des terroristes du JNIM ont été soupçonnés d'avoir lancé une attaque suicide à l'aide d'un drone contre des positions militaires togolaises.
De leur côté, les armées des pays du Sahel peinent à s'adapter aux nouvelles tactiques des terroristes. Ces dernières années, on a assisté à une prolifération des drones en Afrique par des États et des acteurs non étatiques.
COMMENT FREINER CETTE TENDANCE
Pour lutter contre la recrudescence des attaques perpétrées par des groupes terroristes, en particulier les attaques à grande échelle contre des positions militaires, quatre mesures immédiates s'imposent. Premièrement, les États-nations doivent investir dans leurs capacités de surveillance. La perte de la base de drones oblige les États du Sahel à trouver de toute urgence de nouveaux moyens de collecter et de partager des renseignements. La topographie de la région, principalement plate et avec peu de végétation, constitue un avantage, car les drones de reconnaissance peuvent facilement détecter les mouvements suspects, les camps terroristes et les itinéraires empruntés. Il est également nécessaire de réglementer l'utilisation des drones dans la région afin d'empêcher leur utilisation par des acteurs non étatiques.
En outre, les pays qui luttent contre le terrorisme doivent trouver un moyen d'améliorer les relations entre l'armée (et les milices alliées) et les populations touchées par le terrorisme. Ma dernière publication sur la question montre que les groupes d'autodéfense engagés par les forces militaires sont parfois complices de violations des droits de l'homme. Une formation aux droits de l'homme est essentielle pour les forces militaires et les milices alliées. Les sources de financement du terrorisme doivent être identifiées et bloquées. Les attentats terroristes à grande échelle nécessitent une planification, une formation et des ressources. Le financement provenant de l'exploitation minière illégale, du trafic et des enlèvements doit être identifié et éradiqué. Cela inclut également le partage de renseignements entre les États-nations.
Enfin, les pays du Sahel doivent trouver un mécanisme pour collaborer avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest. Compte tenu de l'augmentation du nombre et de l'intensité des activités terroristes dans le Sahel, des mesures immédiates sont nécessaires pour inverser cette tendance.
CREER UN PONT CULTUREL ENTRE ZIGUINCHOR ET DAKAR
Le Centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar vibre cette semaine au rythme des couleurs, des sons et des saveurs de la Casamance. C’est dans ce lieu emblématique de la culture dakaroise qu’a été donné, le coup d’envoi de festival «Zig à Dakar»
Le Centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar vibre cette semaine au rythme des couleurs, des sons et des saveurs de la Casamance. C’est dans ce lieu emblématique de la culture dakaroise qu’a été donné, lundi dernier, le coup d’envoi de la première édition du festival «Zig à Dakar», initié par la Fédération des acteurs culturels de la région de Ziguinchor.
L a cérémonie d’ouverture s’est tenue en présence de la Directrice du centre, de nombreuses figures du monde artistique, et surtout de M. Abdou Simone Diatta, secrétaire d’État à la Culture et aux Industries créatives, qui a officiellement lancé les festivités, au nom de la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.
Dans son allocution, le représentant de l’État a salué l’initiative comme une «symphonie artistique exceptionnelle», mettant en lumière la richesse culturelle de la Casamance. Il a souligné que cette exposition est bien plus qu’un simple rassemblement d’œuvres : c’est une immersion multi sensorielle qui célèbre la diversité des arts plastiques, des arts de la scène, de la gastronomie et de la transmission intergénérationnelle. «L’émotion et la raison ne s’opposent plus, elles coexistent harmonieusement dans la création africaine contemporaine», a-t-il déclaré avec enthousiasme.
À la suite de cette ouverture solennelle, une visite guidée de l’exposition a permis aux invités de découvrir les œuvres présentées. Trois artistes ont pris la parole pour expliquer leur démarche créative. Le premier, Joachim Bassène, a axé son travail sur les enjeux environnementaux. À travers des matériaux de récupération, il dénonce la pollution croissante et invite à une prise de conscience collective. Il a également mis en lumière le parcours d’Angélique Diatta, son ancienne élève, aujourd’hui artiste à part entière, dont les œuvres traduisent une sensibilité nouvelle et engagée.
Djibril Goudiaby, coordonnateur du festival, est revenu, quant à lui, sur les objectifs de l'événement : créer un pont culturel entre Ziguinchor et Dakar, tout en valorisant la formation des jeunes, le développement durable à travers l’art et la transmission des savoir-faire traditionnels.
Cette première édition de «Zig à Dakar» s’annonce comme un moment fort de la saison culturelle. Elle invite les Dakarois à rencontrer la Casamance autrement : par la beauté, par le dialogue, par l’émotion. Le festival se poursuit toute la semaine avec des expositions, des performances et des rencontres artistiques.